Jack frappa deux coups brefs à la porte et attendit que Daniel vienne ouvrir. Il se força à respirer calmement, à ne pas penser à la raison pour laquelle il se trouvait à Colorado Springs. Contrairement à Sam la semaine précédente, il n’avait rien planifié et était parti sur un coup de tête. Cela ne lui ressemblait pas, mais ses certitudes avaient de toute façon été balayées sept jours auparavant.
Les doutes étaient revenus, la colère et la frustration aussi. Et l’espoir. La danse avait probablement repris, sans qu’il s’en rende compte.
Il ne savait plus ce qu’il devait faire, mais ce n’était tout de même pas une raison pour le montrer. Alors il était hors de question que l’archéologue le trouve nerveux.
La soirée risquait d’être suffisamment tendue comme cela de toute façon.
La porte s’ouvrit enfin sur le visage souriant de Daniel, qui avait manifestement décidé de ne pas cacher sa joie de revoir son ami. Jack l’aurait presque senti prêt à lui donner une accolade.
Cela ne leur était pas arrivé depuis longtemps.
Il s’était peut-être plus éloigné qu’il ne l’avait souhaité…
- Entrez, dit l’archéologue sans perdre son sourire.
Le militaire s’avança dans le corridor jusqu’au salon, où il déposa son sac de voyage. Son ami le suivit et lui indiqua d’un geste une porte ouverte.
- Vous pouvez mettre vos affaires dans la chambre d’ami, elle est prête.
- Vous avez eu assez de temps ? demanda Jack.
- En réalité je viens juste d’arriver. Mais cela fait longtemps que cette chambre a été préparée…
Le général encaissa en silence le reproche à peine voilé. Daniel avait raison, il aurait dû lui rendre visite plus tôt.
Là aussi, il y aurait peut-être des excuses à faire.
- Je vous laisse vous installer, reprit le jeune homme dont le sourire bienveillant était revenu. Une bière vous ira ?
- Une bière sera parfaite.
Il entra dans la chambre, simplement décorée mais chaleureuse. A l’image du jeune homme.
Parfois, il aurait aimé être comme lui. Sous ses airs naïfs et rêveurs, Daniel était avant tout un battant. La vie ne l’avait pas épargné, mais il s’était toujours relevé, sans chercher à cacher les blessures. Il avait accepté qu’elles fassent partie de lui. Il était certes devenu plus sombre avec les années, plus prudent. Mais au fond, il restait celui qui douze ans auparavant avait tout laissé tomber sans réfléchir, pour suivre une équipe de militaires à l’autre bout de la galaxie, sans aucune assurance de retour. Parce que sa curiosité avait été la plus forte. Parce que s’il avait beaucoup à y perdre, il n’avait vu que ce qu’il pourrait y gagner.
L’archéologue avait un jour avoué qu’il pensait avoir eu raison, malgré les souffrances qui avaient suivi. Il ne regrettait pas d’avoir vécu tout cela, justement parce qu’il l’avait vécu.
Daniel était en réalité un fonceur, qui avait appris à travailler avec un filet de sécurité, mais qui ne laissait pas ses peurs ou ses doutes l’arrêter. Et si la mort parvenait un jour à le rattraper, il n’aurait pas de regrets.
Jack aurait aimé en dire autant de lui-même.
Après avoir déposé son sac dans la chambre, le militaire retourna dans le salon, où son ami et une bière fraîche l’attendaient. Il faisait déjà chaud pour la saison, mais plutôt que de laisser les stores fermés, le jeune homme avait préféré ouvrir la fenêtre et laisser entrer l’air en provenance des montagnes voisines. On approchait du solstice d’été, le soleil était encore haut dans le ciel.
- Si la lumière vous dérange, je peux fermer.
- Non, c’est inutile. Je sais que malgré les missions, vous passez la plus grande partie de votre temps sous la lueur artificielle des néons. Alors sans mauvais jeu de mot, laissez entrer le soleil. Cela fait du bien.
- Ce serait mieux sans le bruit des voitures, observa Daniel en s’asseyant à la table proche de la fenêtre.
- Au cas où vous l’auriez oublié, je vis à Washington, rétorqua Jack en l’imitant.
Il sentit le regard de l’archéologue le détailler et un léger malaise le prit. Daniel était sans aucun doute la personne à laquelle il faisait le plus confiance, d’autant plus qu’il était assuré de son soutien et de sa discrétion, la plupart du temps du moins. Il était aussi son ami depuis douze ans et celui qui le connaissait sans doute le mieux.
Et c’était peut-être là le problème.
- Cela vous manque, n’est-ce pas ? laissa finalement tomber le jeune homme. Colorado Springs, son environnement. Tout ce que vous avez laissé.
Jack ne prit pas la peine de répondre.
Bien sûr que cela lui manquait. Et pas que la qualité de vie, Daniel le savait très bien.
Le silence se prolongea quelques instants, aucun d’eux n’ayant réellement envie de continuer une discussion qui risquait de se terminer par une querelle.
L’archéologue savait qu’il était trop tôt pour faire parler Jack de la raison de sa venue. Il y parviendrait, mais au moment opportun.
Quant au militaire, il devait avouer que ses erreurs lui revenaient en pleine face à mesure que les minutes défilaient. Il avait choisi de fuir Sam, mais c’était toute sa vie qu’il avait laissée derrière lui.
Le portable de Daniel se mit soudain à vibrer sur la table, soulageant les deux hommes. Le propriétaire de l’appareil y jeta un coup d’œil, fronça les sourcils, mais ne répondit pas.
- Vous ne décrochez pas ? finit par demander Jack.
- C’est Lee.
Son ami haussa les sourcils sans comprendre.
- Lee a tendance à beaucoup m’appeler, c’est comme Felger avec Sam, expliqua l’archéologue.
- Et si c’est important ?
- Alors il rappellera.
Le téléphone s’était justement remis à vibrer, sans que Daniel esquisse le moindre geste.
Jack haussa de nouveau les sourcils.
- Là il vérifie juste, au cas où. Et il va tenter une troisième fois. S’il rappelle après ça, c’est qu’il y a un vrai problème.
- Il laisse des messages ?
- Pas toujours. Mais quand il le fait, cela mérite d’être écouté, dit l’archéologue en souriant.
- Je vous sens moqueur… s’amusa le militaire
Le sourire de Daniel s’agrandit, sans qu’il daigne cependant répondre. Il n’allait pas avouer qu’il ne décrochait pas non seulement pour éviter le harcèlement de son collègue, mais aussi parce que ses messages vocaux étaient légendaires. Malgré son métier, Lee n’était pas toujours très doué avec la technologie…
- Et cela vous arrive souvent de filtrer les appels ? demanda Jack avec nonchalance, alors que le portable entamait sa troisième danse sur la table.
- Cela dépend qui m’appelle… répondit malicieusement son ami.
Le général roula des yeux.
- Et moi qui me demandais pourquoi je tombais toujours sur votre messagerie, gémit-il.
- Vous exagérez.
- J’ai dû discuter avec votre répondeur hier, ne le niez pas…
- J’étais en mission, rétorqua Daniel. Et en plus je suis sûr que vous le saviez.
- Je vous jure que je pensais réellement que le réseau couvrait aussi P4Z 386…
Un rire échappa à l’archéologue tandis qu’il secouait la tête.
L’ambiance était à nouveau détendue et il sentait que Jack était enfin à l’aise. Il se permettait de plaisanter, de le taquiner.
Comme avant.
Cela lui avait manqué, Daniel ne pouvait le nier. Et il savait aussi que cela avait été dur pour le militaire. Pourquoi était-il parti ? Depuis trois ans, il ne cessait de retourner la question dans sa tête, sans parvenir à trouver une réponse satisfaisante. Il avait accepté sa décision, il avait après tout fait la même chose en choisissant de se rendre sur Atlantis. Enfin d’essayer de s’y rendre. Mais lui n’avait pas Sam…
Tout avait changé quand il avait quitté Colorado Springs pour Washington, à commencer par Jack lui-même.
En cette fin d’après-midi, il retrouvait enfin l’ami qu’il s’était fait quelques années auparavant.
Mais pour combien de temps ?
Le militaire l’observait en silence derrière sa bière, le mettant au défi de poser les questions qui trottaient dans sa tête. Pourquoi était-il parti ? Et pourquoi revenait-il ?
Leurs regards se croisèrent quelques instants, s’affrontant, nouant ce dialogue silencieux que les deux hommes entendaient cependant. Les mots étaient inutiles à ce stade, ils se connaissaient trop.
Et tous deux savaient parfaitement que Daniel finirait par attaquer, qu’il était bien trop têtu pour abandonner face à la mauvaise volonté ou au mutisme de Jack. Celui-ci avait accepté le risque en choisissant de séjourner ici. Il aurait probablement des réponses à donner, même s’il n’en avait aucune envie. Et même si cela risquait fortement de glacer leur humeur à tous les deux.
- Alors, qu’est-ce que vous voulez manger ce soir ? demanda finalement l’archéologue, reportant l’affrontement à plus tard.
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- Vala Mal Doran, votre repas ne me paraît pas très équilibré.
La jeune femme leva les yeux sur le Jaffa assis face à elle puis les reporta sur son plateau. Des frites, un chausson aux pommes, une glace et une barre chocolatée trônaient devant elle.
- J’ai bien étudié la classification des aliments pourtant, et il me semble tout avoir : les sucres lents sont apportés par les pommes de terre frites, ainsi que les lipides, j’ai des fruits dans le chausson aux pommes, la glace m’apporte les protéines et le calcium du lait, et le chocolat combat les carences en magnésium.
Teal’c haussa un sourcil mais ne se donna pas la peine de répondre.
Elle lui offrit un sourire satisfait et attaqua sa glace avec appétit.
- On a décidé de commencer sans attendre tout le monde ?
Cameron Mitchell venait de s’installer à côté d’elle et la regardait d’un air désapprobateur. Ou du moins qui se voulait désapprobateur.
- J’avais peur que mon dessert ne fonde, rétorqua Vala.
Sam était en train de s’asseoir à la droite du Jaffa et ne put s’empêcher de remarquer :
- Théoriquement, le dessert se mange à la fin du repas…
- Vous ne vous êtes jamais dit que ce genre de règle était stupide ? Respecter les codes et traditions, garder le meilleur pour la fin. Si la base s’écroule sur nous dans cinq minutes, je préfère avoir profité de ma glace. La vie est trop courte, non ?
Ses coéquipiers se contentèrent de sourire et de se tourner vers Teal’c qui avait fait de cette phrase son nouveau mantra. D’entre eux, Vala était sans doute celle qui avait le mieux saisi le sens de la chose. Elle n’avait pas tort d’ailleurs… Bien sûr, à cause de son passé mouvementé, elle avait appris à prendre ce que la vie lui offrait sans attendre. Mais la leçon pouvait être valable pour eux aussi.
- Vous feriez mieux d’appliquer cet adage à votre vie personnelle plutôt qu’à votre estomac, répliqua néanmoins le guerrier.
Sam observa sa coéquipière rouler ostensiblement des yeux.
Elle devait cependant avouer que leur ami avait visé juste : Vala profitait de ce que lui offrait la vie, mais sans se mettre en danger personnellement. Sur ce point, malgré deux ans passés au sein de SG-1 et malgré les liens noués avec ses coéquipiers, elle restait encore très farouche. Et ne savait pas toujours très bien comment s’y prendre…
Mais le colonel était de toute façon trop mal placée pour donner des leçons.
Elle soupira et planta résolument sa fourchette dans la salade qui lui faisait face.
- On n’attend pas Jackson ? demanda Cameron.
- Daniel Jackson a quitté le SGC pour le week-end, répondit Teal’c.
Cameron fronça les sourcils.
- Le week-end entier ? Il avait des recherches à faire dans une quelconque bibliothèque ?
- Non, dit Sam, je ne crois pas.
- Cela doit être la première fois en trois ans que je le vois prendre un week-end sans motif… Peut-être a-t-il voulu ôter la poussière de ses meubles.
- Vous exagérez là, rétorqua sa coéquipière.
- Vous devez quand même reconnaître qu’il ne quitte pas souvent la base, sauf quand il y est obligé. Il y a des fois où je me demande s’il a une vie en dehors.
- Cameron Mitchell, dois-je vous rappeler qu’avant d’entamer une relation avec Amy Vanderburg, vous passiez vous-même une grande partie de votre temps dans cette base ?
Le colonel grimaça.
Teal’c n’avait pas tort sur ce point. Sans Amy, il serait probablement fourré en permanence au SGC, ne sortant que pour aller rendre visite à ses parents. Les quelques amis qu’il avait se trouvaient eux-aussi au Kansas ou quelque part sur Terre en train d’apporter la liberté et la démocratie à coup de fusil.
On l’avait averti que Cheyenne Mountain avait tendance à happer ceux qui y entraient, il comprenait maintenant pourquoi. C’était leur lieu de travail, mais aussi un lieu de vie. Pour beaucoup, c’était devenu une famille, un second foyer.
Il leva les yeux sur ces coéquipiers et les détailla.
- Je crois que personne à cette table ne peut se vanter d’avoir une vie personnelle très fournie, finit-il par dire en riant.
Vala ouvrit la bouche en jetant un coup d’œil à Sam mais celle-ci lui répondit par un regard noir qui la fit ravaler ses mots. Peut-être pas le meilleur moment pour reparler d’Alan…
- C’est vrai que le travail à la base ne laisse pas beaucoup d’opportunités pour rencontrer du monde, dit la militaire en ne lâchant pas sa coéquipière des yeux.
- Mais après tout, continua Cameron, peut-être que Jackson avait un rencard…
- Naturellement… se moqua Sam.
- Hey, peut-être est-il actuellement au restaurant avec l’inconnue du jour, qu’il l’emmènera ensuite danser dans ce bar qui…
Mitchell continuait son scénario, mimant l’action avec un grand sourire alors qu’en face de lui, Sam secouait la tête malgré son air amusé.
A côté du militaire, Vala sentit un sourire irrépressible naître sur son visage. L’image était juste trop belle…
- … ils termineront leur soirée par une balade romantique dans le parc, avant de…
Le colonel s’arrêta enfin, interrompu par sa voisine qui menaçait de s’étouffer de rire avec sa glace. Elle se mordit les lèvres pour s’arrêter mais sembla avoir toutes les peines du monde à atteindre son but.
- Qu’est-ce qui passe ? demanda Mitchell d’un air perdu.
- Vala ?
La jeune femme tenta de reprendre une contenance et expira lentement pour calmer les rougeurs qui marquaient son visage. Elle s’éventa inutilement de ses mains avant de dire d’une voix hachée :
- Non, ce n’est rien, j’étais juste en train d’imaginer Daniel conter fleurette au général O’Neill.
Un nouveau fou rire la menaça, qui mourut quasi-instantanément quand elle réalisa ce qu’elle venait juste de dire. Elle porta sa main à sa bouche. Elle s’était pourtant promis de rester discrète…
Ses compagnons s’étaient tus et la regardait, incertains. Les couleurs avaient déserté le visage de Sam.
L’ancienne voleuse posa les yeux sur elle puis sur les autres. Aucun d’eux n’avait esquissé un geste. Ils l’observaient toujours sans rien dire, comme choqués, et elle lut dans leurs regards qu’ils avaient compris que quelque chose se tramait. Ils n’étaient pas stupides, elle ne pouvait avoir évoqué Jack sans aucune raison. Et ils venaient sans aucun doute de comprendre que Daniel était avec le général en ce moment même.
Elle aurait dû faire plus attention avec ce genre d’information. Bon sang, elle savait pourtant mentir ! Mais cela lui avait échappé sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte, porté par la discussion détendue qu’ils avaient, et elle n’avait pas eu le temps de rectifier la chose. Si elle le faisait maintenant, ils sauraient qu’elle ne disait pas la vérité.
- Je ne comprends pas, finit par dire Mitchell en fronçant les sourcils. Daniel est allé rendre visite au général O’Neill ?
Mis à part si le mensonge lui était fourni sur un plateau d’argent.
- C’est ce qu’il m’a dit, répondit-elle avec conviction. Mais bon, je n’étais pas censée en parler…
Elle leur offrit un sourire d’excuse
Sam, qui n’avait toujours pas prononcé un mot, fronça soudain les sourcils. Elle savait que ce que venait de raconter Vala était possible, même si elle pensait que l’archéologue le lui aurait dit. Mais cela restait envisageable, il l’avait déjà fait : peu après avoir tiré sur Khalek, il était allé voir Jack, sans réellement donner d’explication. Elle ne l’avait pas questionné, elle ne connaissait que trop bien la façon dont l’amitié entre les deux hommes fonctionnait.
Mais cette fois, elle savait que ce n’était pas possible, qu’il n’avait pas pu se rendre à Washington. Ou alors il lui avait menti.
- Vala, dit-elle avec suspicion, Daniel m’a bien spécifié qu’il restait sur Colorado Springs et qu’il pourrait revenir à la base si nécessaire.
Sa coéquipière la jugea un instant du regard, puis ferma les yeux en jurant à mi-voix.
Teal’c et Cameron s’étaient tournés vers elle et attendait manifestement des explications, leurs sourcils froncés aussi. La tension autour de la table venait sensiblement de monter.
La jeune femme brune soupira finalement.
- Ce serait mieux d’oublier ce que j’ai dit, annonça-t-elle prudemment. Je ne suis même pas censée être au courant.
- Le général O’Neill est donc en ville ? demanda Cameron.
Vala se mordit la lèvre puis finit par acquiescer à contre-cœur. Inutile de chercher à les tromper, ils avaient déjà découvert le pot aux roses de toute façon.
Par sa faute.
Et mieux valait que Daniel n’en sache rien…
- Pourquoi O’Neill n’a-t-il prévenu personne mis à part Daniel Jackson ? l’interrogea le Jaffa.
- Je n’en sais pas beaucoup, souffla la jeune femme.
- Vala… l’avertit Cameron.
- Ecoutez, répondit-elle, je ne peux pas vous en dire plus. Je me pose autant de questions que vous ! Tout ce que je sais, c’est que le général est chez Daniel et que sa visite n’est pas officielle.
- Mais il viendra à la base ? Il y a un problème ?
Elle soupira de frustration.
- Je n’en ai aucune idée Mitchell ! Je m’inquiète autant que vous, je ne trouve pas cela normal non plus.
- Mais vous étiez quand même au courant Vala Mal Doran… rétorqua Teal’c.
- Je ne devrais pas l’être… Tout cela était censé rester secret.
- Et bien c’est manifestement raté ! s’emporta Cameron. Et s’il y a un quelconque problème avec le SGC, je pense que nous avons le droit d’être tenus au courant.
- La visite d’O’Neill n’a peut-être rien de professionnel, tenta le guerrier jaffa afin de calmer son collègue. Peut-être cela ne concerne-t-il que Daniel Jackson.
Le colonel plissa les yeux, ayant du mal à avaler l’explication. Teal’c avait peut-être raison, mais il avait la désagréable impression d’avoir été laissé de côté. Il détestait ne pas savoir ce qui se passait autour de lui, surtout quand cela pouvait le toucher. En effet, il était tout à fait possible que la visite du général ne le concerne en rien. Mais dans le doute, il aurait préféré savoir…
En face de lui, Sam était retombée dans son mutisme.
Il était donc ici, à Colorado Springs. Sans motif apparent. Et il n’avait pas daigné les avertir. Elle pouvait comprendre qu’il n’ait aucune envie de la voir elle, mais les autres ? Le général Landry était-il au courant ou Jack avait-il planifié cela en compagnie de Daniel seulement ? Il n’avait même pas prévenu Teal’c…
Pourquoi était-il revenu ? Etait-ce professionnel ou …
Elle pouvait difficilement parler de coïncidence, pas après sa petite visite du week-end précédent. Elle se refusait à y voir un lien immédiat, mais la question se posait naturellement.
Sauf qu’elle se faisait peut-être des idées, car après tout elle ne savait rien. Il n’était apparemment pas censé être là.
Tout s’embrouillait, encore une fois. Alors qu’elle pensait l’avoir enfin fait sortir de sa vie, il revenait sans qu’elle ne s’y soit attendue. Sans qu’elle l’ait espéré.
Assise au milieu de ses amis dans une ambiance inquiète et tendue, Samantha Carter comprit soudain que rien n’avait été réglé.