Quand il rentra, tout était calme, il avait encore travaillé tard et la nuit était tombée depuis très longtemps. Il en avait assez, c’était l’un de ces jours, où il avait envie de démissionner et de partir le plus loin possible de toute la paperasse et des politiciens véreux. Il soupira et passa à la salle de bain. Peu après, il entra dans sa chambre et sentit une bouffée d’oxygène en entendant la respiration de Sam. Il aimait l’écouter dormir, la savoir là, tout simplement. Il aimait par dessus tout, quand il rentrait et qu’elle dormait déjà, se coucher à ses côtés. Invariablement, sans pour autant se réveiller, elle se rapprochait de lui collant son corps chaud contre le sien. Dans ces moments là, il savait pourquoi il s’accrochait.

Il s’assit sur le lit et respira lentement la tête entre les mains, il était encore stressé de sa journée. Il sentit des doigts glisser sur lui et masser doucement ses épaules contractées. Il se laissa faire et commença à se détendre petit à petit.
Quand elle ressentit qu’il était plus calme, elle se colla contre son dos l’entourant de ses bras et nichant le nez dans son cou.


- Dure journée ?
- Ouais, j’en ai assez de rentrer la nuit, ça n’arrête pas en ce moment
- Je sais.

Il lui prit une de ses mains et déposa un baiser dessus. D’un geste, il l’incita à lui faire face. Sam se positionna à cheval sur lui, les mains sur sa nuque. Elle lui caressa le visage d’un geste apaisant et l’embrassa doucement. Il soupira d’aise et la serra.

- J’ai eu Daniel au téléphone aujourd’hui
- Tout va bien ? s’inquiéta t’elle
- Oui, rien de bien grave. Il s’est fait une entorse au genoux hier pendant une mission, il serait tombé dans une salle souterraine
- Oh, il a décidément pas de chance
- En effet, tu sais ce qu’il m’a demandé ? s’amusa t’il en la regardant
- Non, vas y
- Il voudrait savoir s’il pouvait venir pendant sa convalescence, pour te tenir compagnie soi disant
- Je vois sourit Sam
- Ouais, notre petit Daniel aimerait sans doute voir Jess plus souvent
- C’est certain. Qu’est ce que tu as dit ?
- Non
- Hein, t’es vache !
- Je plaisante, bien sur que je lui ai dit qu’il pouvait venir, même si je l’ai fait mariner un peu avant.
- Il vient quand ?
- Demain. Une voiture militaire va l’accompagner jusqu’à l’aéroport et on le récupère en fin de journée
- Ok, j’en connais une qui va être contente. Tu sais qu’ils discutent tous les deux tous les jours par MSN
- Oui, je les vois connectés dans la journée
- Ah oui, tu n’es pas supposé travailler ?
- Si, mais y’ a une blonde avec qui je corresponds
- Oh, une blonde ?
- Avec des jambes magnifiques, et des fesses hummm dit il en caressant la zone concernée
- Flatteur !
- Tu prendras ma voiture et tu iras chercher Daniel demain murmura t’il en déposant une multitude de baisers dans son cou
- Tu me laisses ta voiture entre les mains ? demanda t’elle moqueuse
- Je te laisse des choses bien plus précieuses entre les mains railla t’il en la soulevant pour l’allonger sur le lit
- Général !!!répondit elle faussement outrée et malicieuse



Comme prévu, Sam alla donc chercher Daniel à l’aéroport. Celui ci se déplaçait avec des béquilles et Sam l’aida pour les bagages.
Peu après être rentrés, Jack arriva à son tour et salua d’une tape dans le dos son ami

- Alors comme ça on vient nous faire une petite visite ?
- Oui, je me suis dit que ça pourrait être sympa, je suis bloqué et Sam est seule la journée alors
- C’est gentil de penser à moi Daniel.


Ils prirent des nouvelles de leurs amis du SGC et de Cassandra que Daniel allait voir souvent et parlèrent de tout et de rien. Jack était content que Daniel soit là mais il n’avait pas pensé que ça l’empêchait de faire ce qu’il voulait avec Sam. Il le dit à la jeune femme qui rit de sa moue. Ils repassèrent au vouvoiement avec une facilité qui ne les surprirent pas vraiment.
Après le dîner, on sonna à la porte et Jack se mit à sourire


- Quoi ? demanda Daniel en le voyant le regarder
- Rien


Il alla ouvrir la porte à Jess, un air comploteur. Elle l’observa méfiante

- Salut
- Salut Jack, qu’est ce qui se passe ? Sur votre message vous disiez qu’il fallait que je vienne, un souci avec Sam ?
- Non, juste un truc dans le salon à vous faire voir, c’est un peu encombrant


Elle le suivit prudente, se posant des questions, il semblait mijoter un sale coup. Quand elle entra dans le salon, elle vit de dos un homme parler avec Sam. Elle reconnu immédiatement sa voix et son cœur s’emballa. Jack la poussa un peu pour l’inciter à avancer. Daniel se retourna.

- Jack, qu’est ce que
- Je me suis dit que notre bon docteur pouvait venir voir si le voyage n’avait pas maltraité votre jambe dit il un grand sourire sur le visage.


Sam se retint de rire et se leva pour aller dire bonjour à son amie. Les deux autres baissèrent les yeux gênés, content de se voir. C’est elle qui alla à sa rencontre et lui dit bonjour en grimaçant quand elle vit un plâtre.


- Qu’avez vous fait ?
- Une chute
- Doc, on vous laisse avec votre patient 5 minutes, on va…
- Faire la vaisselle continua Sam en poussant Jack vers la cuisine

Cuisine

- Tu crois que ça va faire avancer les choses ?
- J’en sais rien dit Sam
- J’espère pour eux
- Dis moi, tu es rentré tôt tu aurais pu aller chercher Daniel toi même
- Je sais, je voulais juste que tu sortes, je sais que t’avais pas mis les pieds dehors depuis qu’on les avait accompagné à l’aéroport, il y a 15 jours
- Comment tu sais ?
- Je sais, c’est tout. Faut sortir un peu Sam, vas faire les magasins, vas à cette association mais ne restes pas enfermée, forces toi un peu à sortir même si c’est pas facile
- J’irai peut être à l’association, t’as raison
- Comme toujours affirma t’il en l’embrassant



Cette nuit là comme toutes les autres suivantes, Jack ou Sam se faufilaient discrètement dans la chambre de l’autre et s’amusaient comme des gamins de faire ça. Daniel passait beaucoup de temps avec Jess quand celle ci ne travaillait pas, ils se rapprochaient lentement. Il passait aussi du temps avec Sam, s’apercevant réellement qu’en effet sa dépression était sérieuse. Jess l’avait rassuré en lui disant qu’elle allait mieux que lorsqu’elle était arrivée dans la capitale. Les jours s’écoulaient rapidement et Daniel voyait que ça le rapprochait de son départ.


Jack et Sam étaient dans le canapé, elle entre ses jambes, ils regardaient la télé tendrement enlacés. Le Général avait réussi à rentrer plus tôt ces derniers temps et profitait de l’occasion surtout quand Daniel était absent. Ce soir, ce dernier était sorti dîner avec Jessica.

Un bruit de serrure fit redresser Sam, Daniel revenait et elle allait se dégager de l’étreinte. Jack l’en empêcha et la garda contre lui. Il en avait assez de ne pas pouvoir faire ce dont il avait envie quand il le voulait. Aussi, il préférait que Daniel comprenne qu’ils étaient ensemble. Sam regarda Jack une mine interrogative, il lui donna un petit baiser et la garda dans ses bras, regardant l’écran.

Daniel entra et posa ses béquilles, il se laissa tomber dans le fauteuil près d’eux et soupira, il avait l’air préoccupé.


- Ca va Daniel ?demanda Sam
- Je ne sais pas
- Qu’est ce qui se passe, vous vous êtes disputé avec Jess ? interrogea Jack
- Non répondit il tristement
- Daniel, vous savez que vous pouvez nous parler, je connais bien Jess en plus, si je peux faire quelque chose
- Merci Sam. Je n’ai pas compris ce qui est arrivé en fait, elle s’est enfuie
- Comment ça enfuie ? s’étonna Sam
- On était assis en train de discuter et puis…on…on s’est rapproché et
- Vous vous êtes embrassés conclu Jack qui voyez son ami mal à l’aise
- Oui, d’un coup elle s’est reculée et elle est partie

Sam soupira et se détacha de Jack, s’asseyant pour pouvoir parler à Daniel. Elle lui prit une main


- Je crois savoir ce qui arrive
- Tant mieux parce que moi je suis largué…Tout allait bien, elle était consentante, j’en suis certain et
- Daniel l’interrompit Sam. Comment vous dire ça…Jess…Elle est restée fidèle à son mari depuis sa mort
- Vous voulez dire… ?
- Oui. Je sais que vous pouvez la comprendre. Elle a dû paniquer
- Ce n’était qu’un baiser, je n’aurai pas cherché plus
- Vous êtes quand même le premier homme depuis Tom
- J’aurai dû deviner
- Ce n’est pas de votre faute, je lui parlerai, je suis sure que ce n’est pas grave, elle doit juste s’y faire.
- Merci Sam, merci beaucoup
- De rien.
- Et si c’est pas ça, c’est que vous l’avez embrassé comme un pied se moqua gentiment Jack, faisant sourire les deux autres.
- Allez Daniel, ne vous en faites pas
- Elle a raison. En attendant, je suis crevé et je vais me coucher. Si vous avez besoin de conseil pour vous y prendre avec les femmes n’hésitez pas finit il avec une tape sur l’épaule


Il prit Sam par la main et l’entraîna avec lui vers sa chambre. Daniel soupira et ôta ses lunettes en repensant à sa soirée. D’un coup il redressa la tête et se leva. Il frappa à la porte de Jack
Celui ci lui ouvrit, torse nu.

- Dites moi Jack, Sam et vous n’avez rien à me dire ?
- Vous êtes long à la détente Danny, ça vous va pas d’être amoureux
- Alors, vous deux ? mima t’il avec un geste
- Bonne nuit Daniel
- Bonne nuit répondit il tout sourire


Il fit demi tour puis s’arrêta, il frappa de nouveau à la porte

- Quoi encore ? demanda Jack agacé
- Vous vous foutez de moi Jack !!!
- De quoi parlez vous ?
- Ca fait 15 jours que je dors dans ce canapé alors qu’il y a une chambre de libre
- Bonne nuit Daniel dit Jack en riant, puis il ferma la porte



Le lendemain, Jess arriva pour voir Sam, elle paraissait fatiguée et triste. Elles s’installèrent dans le canapé

- Tu n’as pas dormi de la nuit toi
- C’est vrai, je présume que tu en connais la raison
- Daniel nous a expliqué oui, il était
- Furieux ?
- Non, juste inquiet, il se demandait ce qu’il avait bien pu faire
- Il n’a rien fait de mal, c’est moi qui ai déconné. Tout ce passait très bien, on s’est embrassé et j’ai senti mon cœur battre comme ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps
- Et ?
- Et j’ai eu l’impression de trahir Tom
- Tu sais très bien que c’est faux
- Oui mais je n’y peux rien. Sincèrement, je suis bien avec Daniel, j’ai enfin l’impression de revivre mais c’est plus fort que moi
- C’est normal je pense, c’est la première fois que ça arrive depuis ton mari
- Il doit me prendre pour une folle
- Non , s’il y a quelqu’un qui peut te comprendre c’est bien lui. Parle lui, explique lui
- Y’a pas que ça, je me mets à réfléchir à des tas de trucs. Ma vie est ici, la sienne à Colorado Springs et tu sais que je ne quitterai jamais ma maison, Tom l’a bâti pour moi.
- Je sais , mais qui te parle de ça et puis les distances sont courtes avec l’avion
- J’y pense quand même. Et je ne sais pas ce qu’il peut penser de ça, je vis encore dans mes souvenirs, ma maison est imprégnée de Tom, comment il pourrait prendre ça
- Tu réfléchis trop Jess, n’oublie pas ce que tu m’as dit : Vis cette relation au jour le jour
- Je suis totalement perdue Sam, je ne veux pas oublier Tom, j’ai l’impression que je le ferai si ça devenait sérieux avec Daniel
- Je ne te demanderai jamais de l’oublier dit la voix de Daniel derrière eux

Jess se retourna et le vit s’approcher. Elle baissa la tête serrant ses mains à en faire blanchir les jointures, se mettant à pleurer.
Sam se leva, attrapa son manteau et quitta l’appartement.

Daniel essuya les yeux de la jeune femme et lui sourit

- Jess, tu n’oublieras pas Tom et je ne te demanderai jamais de te séparer de tes souvenirs, tout comme Sharé restera là dit il une main sur le cœur
- Je sais mais ça me fait peur
- Moi aussi. Tu sais je me demande si je suis à la hauteur, il semblait si parfait
- Je ne compare pas Daniel, je croyais simplement que plus jamais je n’arriverai à ressentir encore quelque chose pour un autre
- Je comprends, j’ai cru ça impossible aussi. On sait tous les deux qu’ils voudraient nous voir heureux. On ne peut pas éternellement vivre dans le passé. Nous sommes vivants nous et on doit aimer la vie et ce qu’elle nous apporte comme eux l’on fait.


*Elle se blotti dans ses bras en murmurant pardon, il la serra contre lui et soupira soulagé. Au bout d’un moment, elle releva la tête et l’embrassa doucement.

- Viens, je dois te montrer quelque chose dit elle en se levant


Jessica l’emmena chez elle, et lui montra les photos de son mari en lui parlant de lui. Il restait très attentif, souriant parfois. Sam avait raison, ils auraient été amis. Elle prit une inspiration et fini la visite par la chambre d’enfant. Rien n’avait bougé, on avait l’impression que la petite fille allait revenir dans une minute. Elle le fit asseoir sur le lit et ne dit rien. Il passa un bras autour d’elle et ils restèrent silencieux.



Pendant ce temps là, Sam avait marché dans les rues. Elle sortait peu en ce moment et évitait de traîner quand elle le faisait. Elle voulait les laisser discuter, visiblement eux aussi avait besoin de tourner une page de leurs vies. Elle sourit, Daniel et Jess ensembles, cela lui plaisait. Tout comme cela lui avait plu de la savoir avec Tom à l’époque. Il lui manquait. beaucoup.
Elle aimait la façon qu’il avait de lui faire la morale et de la rassurer en même temps. Elle aimait quand il levait les yeux au ciel de désespoir quand elle lui racontait sa vie. Elle aimait l’entendre rire, le voir heureux en famille. Il n’avait pas eu beaucoup de chance non plus avec celle ci dans sa jeunesse. Son père tout héros militaire était-il, était un père absent, tout comme Jacob Carter. C’est cela qui les avait rapproché. A deux, ils maudissaient l’armée, à deux ils comblaient leurs solitudes, à deux ils refaisaient le monde.
Ils étaient devenus proches, très proches se corrigea t’elle. Trop auraient dit certains. Tom était sa conscience, son soutien, son ami. Pourtant jamais elle ne l’avait considéré comme son meilleur ami. Logique, on ne couche pas avec son meilleur ami pensa t’elle. Ils avaient été des amis-amants, cherchant à supporter la solitude.

Quand elle sortit de ses pensées, elle leva la tête et constata qu’elle arrivait où Jack travaillait. Elle regarda l’heure et soupira. Elle entra dans un snack où elle commanda un chocolat chaud puis ressortit avec et alla s’installer sur un banc dans le parc en face.
Elle observa les artistes de rue se produire devant des passants plus ou moins attentifs. Elle resta longtemps ainsi. Un mime au visage blanc vint s’installer à ses côtés, se mettant dans une position parfaite réplique de Sam. Il l’observa, muet, le visage grave et triste à l’image de la jeune femme. Elle consentit à lui sourire et l’homme cligna des yeux comme les battements d’ailes d’un papillon, mimant le bonheur.
Elle le vit se figer, et ses yeux s’étonner. Elle releva la tête et découvrit un uniforme de l’USAF. L’homme se mit au garde à vous tandis que le mime retrouvait son rôle et se levait lui aussi au garde à vous.
Le soldat, un capitaine, ne releva pas la moquerie de l’artiste.

- Colonel Carter ? demanda t’il droit comme un i.
- Repos répondit Sam sans bouger et sans prêter attention à la surprise du mime
- Je suis le Capitaine Marquez, on m’a demandé de bien vouloir vous accompagner dans nos locaux
- Pourquoi ?
- Je l’ignore, ordre du Général O’Neill. Il n’a pas pu se déplacer lui même
- Je vous suis Capitaine


Sam se laissa guider à travers les couloirs et reconnu vite la porte menant au bureau de Jack. Elle entra et remercia le Capitaine qui après le salut de rigueur s’en retourna.
Lindsay vint à sa rencontre

- Bonjour Samantha, ravie de vous revoir
- Moi de même. Comment allez vous ?
- Bien, vous vous avez l’air fatigué par contre
- Un peu, le docteur Jackson est en visite et nous avons discuté tard
- Je vois. Le Général vous attend.


L’assistante frappa à la porte et le son de la voix de Jack se fit entendre


- Général, le Colonel Carter vient d’arriver
- Faites la entrer.


Sam pénétra donc dans le bureau et fut surprise de voir que Jack n’était pas seul, un militaire se tenait là, l’homme se mit au garde à vous. D’un geste elle fit signe de se mettre au repos.

- Major Pritt, je vous présente le Colonel Carter.
- Enchanté madame dit il intimidé
- J’étais en train d’expliquer au Major que le projet scientifique qu’il m’a remis devait être abandonné, celui concernant le truc des anciens précisa t’il d’un geste agacé
- Si je peux me permettre Général, je ne comprends pas que vous repoussiez ce projet, je sais que pour quelqu’un de non concerné, je veux dire pas scientifique, c’est difficile de concevoir l’utilité de
- Un instant Major, interrompit Sam. J’ai moi même lu ce rapport, et me sentant « concernée », je n’approuve pas…
- Je ne voulais pas manquer de respect au Général mon Colonel, cependant je maintiens que ce projet pourrait s’avérer important
- Il y aurait trop de risques.
- Ah vous voyez Pritt, et ce n’est pas l’inculte que je suis qui le dit ajouta Jack
- Je n’ai jamais voulu dire ça monsieur.
- De toutes façons, c’est non, trouvez d’autres trucs pour faire joujou. Vous pouvez nous laisser à présent
- Mais…Bien Monsieur. Colonel c’est un honneur de vous avoir rencontré dit il avant de partir
- Un de moins, si tu pouvais t’imaginer les ennemis que je me fais parmi les scientifiques
- Rien ne change alors


Il sourit et posa les lèvres sur les siennes, la faisant soupirer de bien être.


- Alors que faisais tu dans ce parc ?
- Je regardais, comment tu as su que j’étais là ?
- C’est simple, les bruits de couloir disaient qu’une superbe blonde était assise depuis deux heures la bas. Alors j’ai dit j’adore les blondes, amenez la moi
- Oh, je vois, pas trop déçu ?
- Du tout au contraire. Sérieusement qu’est ce que tu faisais, on est venu me dire qu’on t’avait vu, je pensais que tu monterais
- J’ai pas osé. J’ai laissé Daniel et Jess en pleine discussion et je me suis baladée, mes pas m’ont amené ici. Je crois que j’avais envie de te voir mais je ne voulais pas te déranger
- Tu ne me déranges jamais. Alors comme ça je te manquais ?
- Juste un peu dit elle malicieuse
- Tant mieux, tu me manquais aussi. Tu restes avec moi ?
- Non, tu as encore du travail
- Et alors, reste là, je n’ai plus de rendez vous, juste de la paperasse, tu me tiendras compagnie et on rentrera à deux. Mieux, on reste en ville et on se fait un dîner
- D’accord, ça marche sourit elle en ôtant son manteau


Il se réinstalla à son bureau et se mit au travail, jetant un œil en direction de Sam parfois. Elle arpenta la pièce, scrutant les différents cadres accrochés puis elle regarda la vue. Au bout d’un long moment, elle vint s’asseoir à la gauche de Jack, sur le bureau laissant ses jambes dans le vide. Il leva la tête

- Tu t’ennuies ? demanda t’il en posa sa large main sur la cuisse de Sam
- Un peu avoua t’elle embarrassé
- Si tu veux tu vas te promener et on se rejoint tout à l’heure
- Non, j’aime bien être ici mais
- Tu n’as rien à faire continua t’il
- C’est ça
- Tu sais quoi, tu devrais allais faire un petit tour dans les sous sol, avec ton badge tu as les autorisations. Y’a les différents labos, ça devrait te plaire
- Bonne idée, je vais y aller juste pour voir, tu veux que je redescende ces dossiers
- Oui pourquoi pas. Allez à tout à l’heure
- Je ne serai pas longue affirma t’elle en l’embrassant avant de partir


Elle se promena avec plaisir dans les différents labo, discutant ici et là avec des scientifiques, certains impressionnés de la voir en chair et en os. On lui confia un dossier pour information et elle retourna dans le bureau de Jack impatiente de le lire.
Quand elle arriva, Lindsay n’était pas là, la porte donnant sur le bureau de Jack était ouverte et on entendait des voix. Elle devait y être pensa t’elle. Sam avança donc un peu et vit une fausse blonde bien trop maquillée, le décolleté profond et la mini jupe très courte. La femme se trémoussait et parlait avec une voix mielleuse tout en prenant soin d’exposer le plus possible son corps à Jack. Celui ci souriait.

A vrai dire, il était assez amusé, voir ce genre de femmes agir de la sorte avait quelque chose de drôle et de flatteur pour son ego. Celle ci était la moins discrète, elle passait minimum une fois par jour sous n’importe quel prétexte et restait raconter sa vie quelques minutes. Certaines lui faisaient des avances plus directes mais c’était moins amusant.


- Je suis sûre que ça vous plairait Jack dit elle en minaudant
- Si vous le dites
- Je sais, vous pouvez venir avec moi et je vous ferai découvrir ses œuvres


Voilà qu’elle tentait d’avoir un rendez vous l’air de rien. Il tourna les yeux une seconde et vit Sam, il sourit alors jusqu’aux oreilles et se mit debout.
La fausse blonde sortit la poitrine certaine que ce sourire lui était destiné et attendit, frémissant quand il la frôla en passant près d’elle alors qu’elle fermait les yeux espérant quelque chose.

- Candy, vous vous souvenez du Colonel Carter ? demanda t’il en se plaçant à côté de Sam
- Euh, oui nous nous sommes vues à la réception du nouvel an je crois, dit elle déçue et visiblement contrariée par la présence de Sam
- Oui, c’est ça. Sam tu te souviens de Candy continua Jack en passant une main dans son dos pour la faire avancer
- Désolée, j’ai vu beaucoup de monde ce soir là
- Vous êtes son ancien second si je me souviens bien dit elle la prenant de haut pour la remettre à sa place de militaire
- Exactement
- Oui, ancien. C’est bien révolu ça, heureusement, pas vrai Sam ? dit il d’une voix douce et un regard dénué de toutes ambiguïtés sur leurs rapports
- Oui, heureusement
- Je vais vous laisser, on m’attend et…A plus tard
- C’est ça, à plus tard


Jack la regarda partir avec un sourire, quand il se tourna vers Sam elle l’observait en attendant vraisemblablement des explications.

- Hey, j’ai rien fait moi
- C’est souvent comme ça ici ?
- Euh, non, avoue que c’est drôle ?
- Pour qui ? En tout cas elle n’a pas peur de s’enrhumer elle dit Sam en allant s’asseoir dans le canapé.
- Mais tu es jalouse ma parole
- Moi, jalouse ? Non pas de ça
- Allais, dis le, y’ a rien de mal à admettre que tu es jalouse
- Je ne le suis pas, je trouve juste que tu prends beaucoup de plaisir à découvrir son anatomie
- Tu me connais, je suis attentif à tout se moqua t’il en s’asseyant à ses côtés
- Et tu le nies pas en plus dit elle outrée
- Non, tu nies bien être jalouse
- Bon, ok disons que je le suis un peu. J’ai confiance en toi, attention, mais je suis certaine qu’elle se serait jetée sur toi si je n’étais pas arrivée
- Je sais me défendre.
- Mouais, comme tu t’es défendu avec Anise
- Ah Sam, si tu te voyais à travers mes yeux, tu saurais que les autres m’indiffèrent dit il en lui caressant le visage
- T’as pas le droit de faire ça, c’est de la triche bouda t’elle en se levant
- De quoi tu parles ?
- D’être gentil, et de me dire des trucs pareils, je devrais être fâchée là
- Tu ne l’es plus alors ? fit il avec un sourire charmeur
- Ca te plait de pouvoir faire ce que tu veux avec moi, hein sale gosse ?
- Je peux tout faire, vraiment ? dit il en l’embrassant dans le cou sous l’oreille
- Jack ! gémit elle
- Tu sais qu’un de mes fantasmes, c’est toi dans mon bureau
- Dans ton bureau ?
- Enfin, sur mon bureau

Elle se mit à rire doucement jusqu'à ce que Jack prenne possession de ses lèvres avec avidité. A vrai dire, c’est une des choses qui lui avait également effleurer l’esprit plus d’une fois depuis qu’elle le connaissait. Enfin, même plus qu’effleuré. Elle répondit donc à ce baiser avec la même fougue, passant une main entre la boutonnière de la chemise de l’homme pour lui caresser la peau tandis que les mains de Jack descendaient sur ses fesses.

- Oh pardon fit Lindsay gênée en entrant


Ils se séparèrent d’un bond, Sam rouge écarlate ne savait plus ou se mettre alors que Jack passant la main nerveusement dans ses cheveux, tentait de reprendre contenance.

- Je suis désolée, j’ai croisé Candy et elle m’a dit que vous vouliez me voir tout de suite
- J’aurais dû m’en douter. Merci Lindsay mais je n’ai besoin de rien et désolé de
- Non, pardon de ne pas avoir frappé. Je vous laisse, si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis à côté ajouta t’elle avec un sourire moqueur
- Merci


Sam n’avait pas osé dire quoi que ce soit, elle avait l’impression d’être une ado découverte avec son petit ami dans un placard de l’école. Il se mit à rire et la serra contre lui en déposant un baiser sur son front

- Bon, je crois qu’on remettra cette réunion un autre jour
- Oui, je crois. Qu’est ce qu’elle va penser de nous ?
- Rien, que tu as de la chance d’avoir un beau gosse comme moi qui t’embrasse
- Prétentieux. Au boulot maintenant Jack, sinon demain on y est encore et j’ai hâte de rentrer
- Oh, je sens que je vais vite finir ces dossiers


Elle le laissa tranquille et consulta le rapport qu’on lui avait prêté, laissant ses yeux se poser sur le profil fin et viril de Jack.


Finalement, ils rentrèrent chez eux, ils prirent de quoi manger chez le traiteur et allèrent directement sous la couette. Ils passèrent donc la soirée en amoureux, entre dégustation et câlins.


Lendemain

Sam et Jack étaient dans la cuisine devant un petit déjeuner copieux. Elle portant une chemise bleue lui appartenant, les cheveux ébouriffés, le visage serein et l’air comblé, semblait perdue dans ses pensée tout en fixant son café. Lui, en caleçon et T-Shirt, la mèche rebelle, une barbe naissante et un visage béat, fixait Sam un sourire extatique aux lèvres

C’est ce que vit Daniel en entrant, il sourit et posa ses béquilles faisant enfin réagir ses deux amis. Il s’approcha de Sam en sautillant, et lui fit une grosse bise sur la joue.

- Merci Sam
- De rien dit elle surprise
- Daniel, si vous vous approchez de moi je vous brise l’autre jambe
- Pas de danger, vous êtes trop mal rasé ! Je remerciais simplement Sam d’avoir parlé à Jess, de me l’avoir présenté, enfin merci encore Sam
- Je n’ai rien fait de spécial mais si j’avais su je l’aurai fait avant peut être.
- Alors, ça va mieux si j’en juge votre sourire débile ironisa Jack
- Oui, et je ne répondrai même pas à votre insulte
- En manque de répartie l’amoureux ?
- Pas du tout Jack mais regardez vous tous les deux dans un miroir et dites moi lequel à l’air le plus idiot dans cette cuisine
- Très drôle, vous êtes rentré tard petit scarabée au fait, pas trop gêné par votre jambe de plâtre
- Arrêtez vos allusions salaces, Jess et moi avons beaucoup discuté figurez vous, elle m’a raccompagnée avant de prendre son service.
- Je suis contente pour vous deux
- Je vous préviens, pas de fille dans votre chambre Daniel, non, non, non dit il moqueur
- De toute manière si c’est comme cette nuit, vous ne m’entendrez même pas rentrer. D’ailleurs j’ai entendu de drôles de sons venant de la votre de chambre Jack, je ne savais pas que vous aimiez le chocolat à ce point
- Ca vous direz d’avoir les deux bras cassés en plus ?


Sam rouge, n’osait plus rien dire et s’était remise à fixer sa tasse avec grand intérêt.

La vie reprit donc son cours, Daniel et Jess se voyaient le plus possible, Jack et Sam ne se cachaient plus et s’épanouissaient dans leur couple.

Le Général s’inquiétait beaucoup pour Sam, il voyait bien que c’était dur parfois pour elle. De temps en temps le matin, il voyait qu’elle n’avait pas envie de le laisser partir au bureau, qu’elle aurait préféré qu’il reste avec elle. Quand il le pouvait, il allait d’ailleurs travailler plus tard, ou s’efforçait de rentrer tôt et de passer le plus de temps possible avec elle. Daniel et Jess, eux aussi, faisaient de leur mieux pour l’aider. Ce qui les rassurait, c’est de voir que les déprimes duraient moins longtemps et commençaient à s’espacer.

*****

Jack raccrocha le téléphone sèchement, encore en colère. Il venait de s’engueuler avec le Général Landry. En effet, celui ci voulait absolument que Sam revienne au SGC, d’ailleurs il avait pris contact avec elle à de multiples reprises. Jack n’avait pas eu besoin d’être un génie pour comprendre les raisons de la tristesse de Sam. Elle n’avait pas envie d’y retourner pour le moment et ce n’était pas une chose à faire.
Landry avait donc tenté de convaincre Jack qu’il fallait absolument qu’elle recommence à travailler. Il ignorait qu’ils étaient ensemble et heureusement sinon il aurait reproché à Jack de faire passer son couple avant son devoir. Déjà qu’il avait sous entendu que son amitié envers SG1 le rendait plus laxiste avec eux.
Jack s’était énervé et avait fini par dire que le médecin de Sam prendrait la décision et que de plus, le docteur Leroy était agréée pour le SGC, qu’il était impossible d’allait contre sa décision.

Il regarda l’heure et vit qu’il n’était que 15h. Il pesta puis attrapa ses affaires et quitta son bureau


- Lindsay je m’en vais, je suis chez moi
- Votre rendez vous avec
- Annulez le, s’il vous plait, ça peut être remis. Mieux envoyez le voir Davis
- Entendu, au revoir


Il apprécia le contact de l’air frais sur son visage et rentra tranquillement chez lui. Quand il arriva, Daniel était debout le téléphone à la main, un air inquiet.


- Ah Jack c’est vous, j’allais vous appeler
- Qu’est ce qui se passe ?
- C’est Sam, elle ne va pas bien, je viens de téléphoner à Jess pour qu’elle vienne
- Qu’est ce qu’elle a ?
- Je ne sais pas, elle est enfermée dans la chambre, je l’entends pleurer et elle refuse de me parler
- Je vais voir


Il laissa ses affaires dans l’entrée et tenta d’entrer dans la chambre. La porte était fermée à clé et on entendait Sam au travers. Jack ferma les yeux une seconde, en proie à une douleur de savoir Sam si mal. Il alla chercher un tournevis et ouvrit enfin la porte.

La pièce était plongée dans la pénombre, on devinait le corps de Sam recroquevillée sur le lit . Il s’approcha.

- Sam ?


Elle ne bougea pas, seuls les pleurs faisaient trembler son corps. Il lui caressa les cheveux mais n’eut pas davantage de résultats. Un coup fut frappé à la porte et Jessica entra.
Comme Jack auparavant, elle s’approcha, l’appela et lui passa une main sur le visage. Comme Jack elle n’eut aucune réponse.
Redevenant médecin, elle demanda à Jack de sortir et s’occupa de Sam. Elle lui donna de quoi dormir et attendit de la voir fermer les yeux. Ramassant son stéthoscope, elle fut attirée par un paquet et une lettre. Elle lut ce qu’elle contenait et sortit de la chambre furieuse.


- Comment va t’elle ? demanda Jack en voyant Jess sortir
- Elle dort. J’ai trouvé ça sous le lit
- Qu’est ce que c’est ? interrogea Daniel
- Lisez tous les deux, je vais téléphoner à ce con immédiatement


Elle prit son portable et les laissa sans autre explication. Jack reporta son attention sur le paquet et le courrier. Sur l’objet était indiqué une adresse à San Diego et Alicia Carter. Il commença la lecture de la lettre.


Je te demanderai de ne plus prendre contact avec ma famille, de te tenir loin de nous, de ne plus envoyer de cadeaux à mes enfants. Tu ne peux t’en prendre qu’à toi même, c’est toi qui a brisé le lien, c’est toi qui n’a pas daigné avertir ton frère de la présence de son père mourant. C’est à cause de toi que je n’ai pas pu le voir une dernière fois et c’est à cause de toi que mes enfants n’ont pas pu embrasser leur grand-père. Ne crois pas qu’un cadeau rachètera ta conduite.
Tant que j’y suis, je tiens à te dire quelle garce tu es. Comment as tu pu traiter Peter de la sorte ? Comment as tu pu lui dire de telles horreurs ?

Qui es tu Sam ? L’armée a fait de toi ce que tu méprisais tant, une personne froide et dénuée de tout sentiments.

Laisse nous tranquille à présent, je ne veux plus rien avoir à faire avec toi. Ma sœur est morte pour moi.


Rien d’autre, juste ces quelques mots sans signature. Marc Carter avait rayé sa petite sœur de sa vie.

Jack donna la lettre à Daniel et se laissa tomber dans le fauteuil en passant la main sur son visage fatigué. Comment cet homme pouvait il être aussi idiot pour ne pas comprendre ? Pourquoi la rendait il responsable de ça alors qu’elle n’avait pas eu le choix ?
Daniel vint s’asseoir près de lui en silence, seule la voix de Jessica leur parvenait. Ils l’entendaient s’énerver, sans toutefois comprendre ce qu’elle disait, elle semblait juste très en colère et ne prenait pas de gants.
Elle vint les rejoindre peu après et s’assit aux côtés de Daniel


- Ce type est un abruti fini
- Qu’a t’il dit ? demanda Daniel
- Que ça ne me regardait pas, que Sam avait fait ses choix, qu’elle avait fait passer l’armée avant sa famille, patati patata
- Il ne veut rien entendre alors ?
- Non Daniel, il ne veut rien entendre, pas de doute c’est un Carter aussi buté que son père et sa sœur. Je lui ai quand même rappelé qu’il s’était privé de son père lui même pendant des années, et qu’il n’avait jamais vraiment fait d’effort pour s’intéresser à la vie de Sam. Qu’il se contentait de la juger. J’ai ajouter, qu’il n’avait pas à se mêler de la relation Sam Peter, que cela ne le regardait pas et que Sam avait bien fait de laisser cet idiot qui lui pleurait dans les jupons de son ami. Et tout un tas de petits trucs que je ne préfère pas répéter.


Jack n’avait pas dit un mot, se contentant d’écouter, il se moquait royalement de Marc Carter, ce qui l’intéressait c’était Sam rien d’autre.

- Et Sam, on fait quoi ? demanda t’il soudain
- Y’a pas grand chose à faire, juste être là et essayer de la réconforter. Je suis sûre que vous lui serez d’une grande aide Jack
- Quand on voit ce que je lui ai apporté jusque là
- Ne dites pas de bêtises Jack, vous l’aidez beaucoup
- Daniel a raison
- En quoi ? Elle est toujours aussi triste et maintenant ça
- Je vous avais dit que le fait d’avoir éclairci les choses entre vous ne ferait pas partir la dépression
- Je sais très bien mais j’espérais qu’elle était plus heureuse aujourd’hui
- Vous la mettez sur la bonne voie, elle a quelque chose à quoi se raccrocher. Ne baissez pas les bras dit Jess d’une voix douce
- Je vais la voir informa Jack en se levant


Les quelques jours suivants furent éprouvants, Sam ne parlait pas, passait son temps dans le noir à pleurer, reculant à chaque fois que Jack cherchait à s’approcher. Il était fatigué et n’avait pas réussi à avoir des congés, il allait travailler tous les jours avec l’angoisse au ventre.

Lindsay frappa et entra dans le bureau, Jack était sur le canapé avachi, il était livide et semblait au plus mal.

- Général ?…Général vous allez bien ?

Il la regarda et prit conscience de sa présence, il se leva et perdit l’équilibre s’écroulant sur la banquette. Affolée, Lindsay attrapa le téléphone et demanda de l’aide. Moins de 5 minutes après, le personnel de l’infirmerie arrivait. Jack qui avait repris connaissance, les envoya promener et leur interdit de s’approcher disant qu’il allait bien. Il ordonna à tout le mode de sortir.

Vingt minutes après, la porte s’ouvrit.

- Lindsay, j’ai dit de me laisser tranquille aboya t’il
- Ravie de vous voir aussi Jack dit Jess en entrant
- Que faites vous là ?
- Votre assistante a appelé chez vous pour prévenir Sam que vous n’alliez pas bien, elle espérait qu’elle puisse vous remettre du plomb dans la cervelle. Je lui ai dit que je venais que Sam n’était pas là
- Fallait pas vous donner ce mal, je vais bien
- Ca se voit, vous êtes d’un joli vert. Maintenant asseyez vous et plus un mot ordonna t’elle
- Je ne suis pas un de vos patients Docteur, et si j’ai dit que
- La ferme Jack, j’ai toute autorité, maintenant vous vous calmez ou je vous calme moi même avec un cocktail à ma sauce
- Faudrait encore que vous arriviez à m’approcher
- Je suis douée aux fléchettes vous savez et puis regardez vous, vous ne tenez pas debout, un enfant de 10 ans vous mettrez KO. De toutes façons, je ne partirai pas d’ici avant de vous avoir examiné


Jack céda, la douleur devenait plus forte et il ne savait pas s’il tiendrait bien longtemps.

Quand il réouvrit les yeux, le décor avait changé, il était dans une chambre d’hôpital. Il tourna la tête et vit Jessica le regarder.

- Vous m’avez donné de quoi dormir
- Oui, vous n’auriez jamais voulu venir ici faire des examens sans quoi
- Vous n’aviez pas le droit
- En tant que médecin, j’en avais le devoir.
- Je veux rentrer chez moi
- Bien sur. Vous ne voulez pas savoir ce qu’il y a ?
- Ce n’est rien, de la fatigue
- En partie oui. Jack vous êtes dans un état de stress énorme, votre tension est à plus de 20. Vous avez un ulcère à l’estomac, c’est sérieux.
- Restez ici ne me calmera pas.
- Je sais, c’est pourquoi, je vous laisse partir
- Et Sam ?
- Daniel est avec elle. Et pensez un peu à vous. Je sais très bien que vous vous faites du souci pour elle mais vous vous rendez malade !
- Donnez moi de quoi me soigner et je rentre
- Vous avez un traitement et le reste de la semaine chez vous.
- Merci


Elle le raccompagna chez lui et il alla voir Sam directement. Daniel le trouva endormi sur le fauteuil en face de Sam pendant la nuit. Il ne savait pas quoi faire pour les aider.

Jessica arriva de bonne heure le lendemain et trouva Jack dans la cuisine, il avait l’air de souffrir et les yeux cernés. Daniel lui avait dit qu’il passait ses nuits sur le fauteuil à regarder Sam dormir.

Le médecin soupira et souffla un grand coup. D’un pas déterminé, elle se rendit dans la chambre de Sam. Elle ouvrit en grand les rideaux puis la fenêtre. Sam cacha sa tête sous les draps.
Jessica s’approcha et d’un coup sec découvrit son amie.


- Debout Sam ! Allez debout, ça suffit maintenant ça a assez duré. Y’a des gens autour de toi, tu n’es pas la seule à souffrir, remue toi
- Fiche moi la paix
- Et bien tu parles, j’ai cru que tu avais avalé ta langue
- Laisse moi
- Non, quand vas tu réagir enfin, Marc te rejette, ok c’est dur mais c’est pas la première fois, il se rendra compte de son erreur. En attendant faut te bouger, Jack a besoin de toi, il a un ulcère parce qu’il s’inquiète pour toi. Et moi j’ai besoin de te parler aussi, j’ai des problèmes, il me faut tes conseils. Arrêtes un peu t’es pas seule sur Terre, pense à nous aussi, on s’inquiète tous pour toi. Je sais que ce n’est pas facile mais tu te laisse aller, ne soit pas égoïste. On peut t’aider mais il faut que tu y mettes du tiens aussi


Jess la laissa en plant et sortit de la chambre en claquant la porte. Son corps tremblait de colère et de peur de s’être trompée de méthode avec Sam. Elle leva la tête et vit Daniel et Jack la regarder surpris.

- Faut tout essayer dit elle comme une excuse et à bout de nerfs



Daniel la prit dans ses bras, elle s’y blottit avec soulagement. Jack les laissa et alla s’étendre un peu sur le canapé. Il fut réveillé deux heures plus tard par une main froide sur sa joue. En ouvrant les yeux, il vit Sam à ses côtés, les yeux rouges.


- Sam ?
- Je te demande pardon murmura t’elle


Il ne répondit pas mais la serra contre lui, elle l’étreignit avec force bredouillant des excuses. Depuis la cuisine, Daniel et Jessica les regardaient, soulagés et attendris. Désirant les laisser à deux elle entraîna l’archéologue hors de l’appartement.


Ils profitèrent tout deux de la fin de semaine pour être ensemble et parler. Ils discutèrent beaucoup pour une fois. Sam expliqua pourquoi elle l’avait tenu à distance les derniers jours, elle ne voulait pas lui imposer sa tristesse. Jack aborda son angoisse, racontant qu’il se sentait désarmé et qu’il avait l’impression de ne pas l’aider. Elle se confia aussi à propos de Marc et il parvint à la rassurer un peu.
Elle prit soin de lui, surveillant qu’il se repose et qu’il reste calme.
Ces quelques jours leur avaient fait du bien même si c’était trop peu à leurs yeux. Sam avait bien conscience que Jack avait besoin de plus de repos et se sentait fautive.


Le lundi suivant alors que Jack était parti travailler en ayant amené Daniel avec lui pour lui présenter quelques personnes, Jessica vint rendre visite à Sam.


- Je suis désolée Jess, je ne suis pas très présente pour toi en ce moment
- Ne t’en fais pas, ces quelques jours avec Jack vous ont fait du bien
- Raconte moi ce qui ne va pas alors, des soucis avec Daniel ?
- Oui et non. En fait, tout se passe bien, y’a longtemps que je ne me suis pas sentie comme ça
- Alors, qu’est ce qui ne va pas ?
- Il doit repartir lundi prochain, voilà ce qui ne va pas
- Je vois. Tu sais il viendra souvent et toi tu peux aller le voir
- Je sais mais c’est pas pareil, tu me connais, je supporte mal les séparations, je ne suis pas comme toi, toi tu arrives à patienter
- Moi, je suis froide et distante
- Ce n’est pas ce que je veux dire tu le sais, c’est juste que je suis plus démonstrative que toi.
- Sans doute. Je comprends très bien ce qui te fait peur mais je suis sure que vous trouverez une solution
- Il n’est pas encore parti, il me manque déjà
- Toi si t’as pas ton câlin journalier, ça va pas
- Exactement, j’ai toujours été comme ça, j’y peux rien
- Je ne te juge pas, depuis que je suis avec Jack, j’ai du mal à me passer de lui alors
- On est pathétique, deux femmes indépendantes et intelligentes comme nous ne pouvant pas se passer de leurs hommes…des milliers de femmes doivent se retourner dans leurs tombes
- Je crois aussi dit elle en riant. Et sinon, avec Daniel, c’est comment ?
- Il est adorable, gentil, doux, attentionné et en plus il me fait rire
- Notre Daniel ne me surprend guère. Et au lit ? demanda Sam espiègle
- Comment oses tu me demander ça, je suis choquée
- Euh, je te signale que tu m’as demandé la même chose sur Jack…
- Oh, c’est vrai ? Me souviens plus
- Je t’ai répondu il me semble alors crache le morceau
- Tu vas être déçue
- Quoi, il assure pas ?
- A vrai dire j’en sais rien, nous n’avons pas…
- Oh
- C’est un peu de ma faute, je ne suis pas encore tout à fait prête. Il est patient et comprend je pense.
- C’est à cause de Tom ?
- Oui, je sais que c’est stupide mais c’est comme ça. Je veux être détendue et pouvoir me laisser aller le moment venu, je ne veux pas me sentir mal pendant ou après. Tu vois ce que je veux dire ?
- Oui tout à fait. Et ben dis donc, j’espère que Daniel est super en forme parce qu’après un jeun de trois ans, tu vas l’épuiser
- Très drôle lui dit elle en lui balançant un coussin en pleine figure.

Les deux jeunes femmes rirent de bon cœur et continuèrent de bavarder. Quand Jessica fut appelée pour une urgence, Sam resta pensive allongée sur le canapé et observant le plafond.
Les derniers jours avaient été épuisants, avoir fait une rechute si grave l’avait secouée. De plus savoir que Jack souffrait de ça la faisait culpabiliser. Il fallait qu’elle se reprenne, qu’elle prenne garde de ne plus retomber de cette façon. Elle sortit et se rendit à l’association de son amie, aider les autres et se rendre utile lui avait toujours réussi.


Les jours passaient, Daniel était rentré dans le Colorado très difficilement et à contre cœur. Jess était plus triste et travaillait plus dur pour s’occuper l’esprit. Sam allait un peu mieux malgré quelques coups de blues. Jack travaillait toujours autant mais s’inquiétait moins de la santé de Sam. Celle ci avait encore reconduit son arrêt de travail sans problème cette fois, elle soupçonnait Jack d’avoir un peu malmené Landry pour qu’il cesse de la harceler pour qu’elle revienne.