Un long moment a passé quand je me décide enfin à ouvrir les yeux. Je suis d’abord aveuglée par la lumière mais je m’habitue vite. Alors j’aperçois des formes floues, effrayantes, qui s’approchent de moi. Est-ce ça le Paradis ? Si oui, je suis plutôt déçue. Je vais demander à ce qu’on me rembourse les frais de voyage. Ca y est, je commence à prendre l’humour à Jack, on est pas sorti de l’auberge ! Jack, pourquoi me semble t’il sentir sa présence à mes côtés ? peut-être parce qu’il est bien présent près de moi ; les formes deviennent familières. J’entends qu’on m’appelle :
? : Sam, Sam…tu te réveilles ? Tu m’entends ?
Cette voie, oui c’est la sienne ! Je serre sa main pour m’assurer que ce n’est pas une illusion.
J : Janet…JANET ! venez vite, elle reprend connaissance !
Je sens alors qu’on me prend le pouls, des mains se posent sur mon visage, mes bras, ma taille. Tout est clair maintenant, je suis à l’infirmerie. Je tourne doucement la tête, j’aperçois Jack qui me sourit, et mon père, Daniel et Teal’c qui défoncent littéralement la porte et accourent vers moi. Ils parlent tous en même temps, je ne comprends rien. D’ailleurs je n’essaie même pas de comprendre, j’ai trop mal à la tête. Janet intervient :
Ja : Messieurs, je vais vous demander de sortir, il faut absolument que je l’examine et qu’elle se repose.
J’entends protester :
J : Mais c’est…
Ja, l’interrompant : Je suis désolée mais tout ce qu’il lui faut, c’est du repos et du SILENCE. Ordre du médecin. Alors tout le monde dehors tout de suite…Même vous colonel !
J : Mais…
Ja : COLONEL DEHORS ! Il faut que je m’occupe d’elle, vous viendrez la voir demain.
C’en est trop, je me rendors sans comprendre.
Quand j’ouvre enfin les yeux, tout est calme…enfin presque, car je vois Jack en train de faire les 100 pas près de mon lit.
S : Jack ?
Il s’arrête brusquement, me regarde quelques secondes et pousse un soupir de soulagement et de délivrance. Il s’approche, bouleversé :
J : Tu es enfin réveillée !
Il me prend délicatement dans ses bras et commence à sangloter.
S : Jack, pourquoi tu pleures ? parle-moi !
J : Promets-moi de ne jamais plus me quitter.
Il resserre son étreinte.
J : Promets-moi.
S : Je te le promets Jack.
Mes idées sont encore confuses, la dernière chose dont je me souviens, c’est du froid. Je lui demande une explication.
J : C’est ton père, il t’a sauvée. Il est arrivé avant que…que tu ne partes. Il a utilisé le gant régénérateur. Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé, quelque chose en rapport avec les protéines de Jolinar dans ton sang, je n’ai pas vraiment cherché à comprendre…tu étais en vie, c’était l’essentiel.
Je ris doucement, il ne changera donc jamais !
S : C’était quand ?
J : Il y a 10 jours, tu t’es réveillée avant-hier.
Janet arrive, le sourire aux lèvres.
Ja : Colonel ! Qu’est-ce que je vous ai dit ? Vous ne pourriez pas la laisser un peu tranquille ?!
J, se défendant : Eh ! elle ne s’en plaint pas ! Je ne pouvais pas dormir, que vouliez-vous que je fasse d’autre ?
C’est vrai. Je le regarde, il a les traits las, le visage fatigué, creusé. Pourtant ses yeux qui me fixent semblent heureux maintenant.
Ja : Bien, maintenant si vous sortiez, je pourrais peut-être examiner Sam.
J : Je peux vous aider si vous voulez !
Ja : Colonel !
Il m’embrasse avant de partir et va prévenir les autres. Je demande plus d’explications à Janet.
Ja : J’appellerais ça un miracle. Il semblerait que le gant régénérateur ait eu un effet sur votre sang, grâce aux protéines de Jolinar. Jacob était le seul à pouvoir s’en servir. Je suis en train de faire d’autres analyses et les premiers résultats sont très prometteurs ! Le gant a eu un effet plus que bénéfique, c’est tout simplement incroyable, je n’avais jamais rien vu de semblable ! Vos tissus se restructurent extrêmement vite et vos cellules redeviennent saines. Je peux d’ores et déjà vous affirmer que vous serez sur pied dans quelques semaines !
A ce moment, SG1, mon père et le Général déboulent dans l’infirmerie. Tous ont l’air secoués mais heureux. Ils me prennent dans leur bras, ces retrouvailles sont une véritable euphorie, elles me font tellement de bien ! Jack ne tient plus, il s’assoit sur le lit et me reprend dans ses bras.
D : Je crois qu'il ne vous lâchera plus Sam !
Le Général prend la parole. D’un coup, je me sens complètement terrorisée, ce qui m’est arrivé n’a rien changé au règlement, nous sommes toujours passibles de cour martiale.
H : Bien, je crois que nous avons une décision à prendre. Je suppose qu’il n’est plus question de vous séparer ?
Jack semble soulagé.
J : Effectivement Mon Général !
H : Alors excusez-moi, j’ai un coup de fil à passer !
Tous me laissent quelques minutes après, Janet veut que je me repose.
Ainsi passent les jours, je me sens de mieux en mieux, je reprends du poids, des couleurs. J’ai droit à la visite de toute la base, et bien sûr chaque jour, celle de SG1, dès qu’ils le peuvent car le Général leur a demandé, sachant que j’étais hors de danger, de continuer les missions.
En quelques semaines donc, je suis complètement rétablie. Je ne garde aucunes séquelles physiques, seulement des souvenirs douloureux à porter, mais Jack est là, il m’aide à oublier. Janet dit que je peux reprendre les missions, mon corps est à nouveau sain, plus aucune trace de maladie, mes cellules se sont complètement régénérées. Je me demande pourquoi les protéines de Jolinar n’ont pas agi avant. Janet dit qu’un composant du gant avaient dû les activer.
Aujourd’hui je suis dans mon labo, ça fait une éternité que je n’y ai pas mis les pieds. Quelqu’un frappe à la porte.
? : Alors déjà au travail ? Il y a des choses qui ne changeront jamais ! Encore ton réacteur je suppose ?
S : Oui, il m’a dit que je lui avait manqué.
J : Vraiment ? Je crois que c’est un vrai petit menteur, c’est à moi que tu as le plus manqué.
Il m’enlace.
S : Je sais que je te l’ai déjà dit mais…merci pour tout Jack.
J’ai enfin pu reprendre les missions ! Le Général, au grand désespoir de Jack, a choisit une planète regorgeant de spécificités scientifiques.
H : Vous allez voir Major, vous ne vous ennuierez pas !
Jack est plus dubitatif.
H : Allons colonel, ne faites pas cette tête ! Et pour vous prouvez que je pense aussi à vous, le président m’a autorisé à vous accorder un long week-end…et ceci.
Il nous donne une enveloppe au caractère officiel et quitte la salle de briefing. Jack l’ouvre et la lit à haute voie : une dérogation concernant la loi de non-fraternisation ! Je n’en reviens pas, Jack non plus apparemment. Daniel et Teal’c nous félicitent et nous nous précipitons dans le bureau du Général pour le remercier.
Nous sommes à nouveau dans le Minnesota, à son chalet. Cette fois-ci, il a tout le temps de m’apprendre à pêcher, je progresse vite selon lui. J’en doute, il dit ça seulement pour ne pas me décourager ! Mais qu’importe, c’est l’intention qui compte !
Le soir nous dînons près du lac. Nous sommes allongés ventre à terre, côte à côte sur des couvertures, la nuit est si douce…Une étoile filante passe, il se penche et chuchote :
J : Fais un vœu.
Je lui souris.
J : Au fait, regarde ce que cette petite étoile a déposé pour toi…
Il me tend un écrin. Je l’ouvre en tremblant un peu, n’étant pas habitué à ce genre de signe d’affection. La petite boîte contient une bague. Il se relève, moi aussi. D’une voie douce et frémissante que je ne lui connaissais pas, il me demande :
J : Samantha Carter, veux-tu devenir ma femme ?
Je le regarde quelques secondes, trop émue et secouée pour lui répondre et je l’embrasse avec tout l’amour dont je suis capable.
J : Je pense que ça veut dire oui alors !
Il me prend la main et passe la bague à mon annulaire. Mon émotion se trahit par les larmes naissantes à mes yeux. Il me prend dans ses bras et me serre très fort.
Ainsi, là tout où tout avait failli finir il y a quelques semaines, un nouveau départ commence pour moi, pour lui, pour nous.
……………………………….F I N……………………………..