- Allez Carter, mangez.
Sam s’assit, le dos contre les oreillers placés à la tête du lit, les jambes repliées contre sa poitrine. Elle se balançait d’avant en arrière, sa tête inclinée sur le côté, les yeux fermés, les cheveux décoiffés.
Jack tourna le bout de sa fourchette dans les fettuccini dans son assiette.
- Est-ce que vous allez m’obliger à vous donner à manger ?
- Je ne suis pas folle.
Il oublia le dîner qui refroidissait rapidement et plongea son regard directement dans les yeux à présent ouverts de Sam. Les lèvres du colonel étaient serrées l’une contre l’autre, et son corps frissonnait même si une légère pellicule de sueur couvrait son front.
- Je ne pense pas que vous soyez folle.
- Comme vous ne pensiez pas que je l’étais quand j’ai vu Orlin ?
- Carter…
- Et comme vous ne pensiez pas que Jonas était fou quand il voyait les bestioles ?
- Carter… répéta-t-il.
- Ou quand Daniel avait le tueur de Goa’ulds Machello dans sa tête ?
Jack posa la fourchette sur l’assiette, abandonnant l’idée de la faire manger, et repoussa le plateau repas. Il se leva de sa chaise à côté du lit pour s’asseoir près des pieds de Sam, posant sa main sur le genou de la jeune femme.
Le tremblement diminua, mais ne cessa pas.
- Mon dieu, Carter, je dois être bête mais finalement j’ai accepté tout ça, non ? Je ne pense pas que vous soyez folle, je le jure.
Elle leva une main et la lui tendit, un léger et pâle sourire sur les lèvres :
- Croix de bois, croix de fer ?
Il ne put s’empêcher de sourire. C’était peut-être le premier signe en deux jours que Sam – SA Sam – était toujours ici quelque part et pouvait toujours apprécier ses blagues d’adolescent.
Il enroula son petit doigt au sien :
- Croix de bois, croix de fer.
On frappa à la porte. Jack leur dit d’entrer, et après le bruit du passe de sécurité dans la serrure, la porte s’ouvrit et Walter passa la tête par l’entrebâillement.
- Général, nous avons reçu un message disant que Jacob Carter et que la Tok’ra Anise arriveraient ensemble d’ici cinq minutes. Je pensais que vous pourriez vouloir être dans la salle d’embarquement quand ils arriveraient.
- NON !
Les doigts de Sam s’enfoncèrent dans l’avant-bras de Jack, son autre main attrapant son T-shirt.
- NON ! cria-t-elle à nouveau.
Jack fit signe à Walter de sortir, espérant qu’il comprendrait implicitement le message : « si je ne suis pas là dans cinq minutes, ouvrez la Porte sans moi. »
- Sam, Anise est ici pour s’occuper de cela. Je serai juste…
- Non ! Vous avez promis !
- J’ai promis que j’allais m’occuper de ça.
- NON !
Elle avait hurlé à nouveau, et bondit sur ses pieds. Elle le dépassa, gagna le pied du lit, et courut à la porte avant même qu’il ait pensé à l’attraper.
Jack se leva et la vit couvrir de son corps la porte et la serrure… Elle le regardait fièrement, le défiant de la faire bouger.
A la place, Jack marcha calmement vers elle. Putain, il ne voulait pas voir cette – comment Janet l’avait-elle appelée déjà ? « Spice Tok’ra ! »
- Carter, pouvez-vous me dire ce qui va m’arriver si je pars ?
Elle secoua la tête violemment, son corps tremblant. Un muscle se contracta sur sa mâchoire et elle serra les dents.
- Carter, que va-t-il se passer ?
- Vous mourrez ! lâcha-t-elle.
Sam tremblait à présent si violemment qu’elle pouvait à peine tenir debout. Elle respirait rapidement par le nez, expirant par la bouche avec une force telle que ses joues tremblaient, et elle le regardait sous ses sourcils froncés. Il pouvait voir dans ses yeux le combat qu’elle menait.
Jack parcourut l’espace qui les séparait et posa ses mains sur les joues de Sam, laissant le bout de ses doigts jouer dans ses cheveux. Elle gémit doucement, et son corps devint plus mou contre le mur, ses paupières tremblant.
- Carter, regardez moi. REGARDEZ MOI.
Elle le fit, et il attendit jusqu’à ce qu’il sente le tremblement se calmer légèrement et la panique frénétique décroître dans ses yeux.
- Sam, s’il vous plait, essayez de me dire. Avez-vous fait quelque chose au SGC ?
Ses yeux bleus se remplirent immédiatement de larmes et elle respira encore plus rapidement.
- Oui ? demanda-t-il.
Elle acquiesça.
- Pouvez-vous me dire ce que vous avez fait, Sam ? Essayez... Essayez de me dire ce que vous avez fait.
Ses mains quittèrent le mur et elle agrippa ses doigts au T-shirt de Jack, serrant le tissu dans ses poings. Des larmes coulèrent sur ses joues et elle respirait si fort qu’il craignit qu’elle n’hyper ventilât. Mais elle ne détourna jamais son regard du visage de Jack. Sa bouche s’ouvrit, ses lèvres bougèrent comme si elle essayait de former des mots, mais rien ne vint. Finalement elle poussa ce qui était à moitié un cri et un gémissement, et se tapa la tête en arrière contre la porte.
- Ils ne me laisseront pas le dire !
- Ok, ok !
Jack l’éloigna de la porte, passant sa main dans les cheveux de Sam pour s’assurer rapidement qu’elle ne s’était pas ouvert le crâne.
- Sam...
Ses yeux étaient à nouveau fermés et elle roulait sa tête de droite à gauche, une sorte de miaulement sourd dans le fond de la gorge.
- Sam ! Regardez moi !
Docilement, elle cligna des yeux et rencontra à nouveau son regard, ses yeux brillants de larmes. Cela la déchirait de part en part. Cette fois, la Tok’ra avait vraiment intérêt à venir à bout de cela ou bien il…
- Sam, pouvez-vous me dire... Est-ce que quelqu’un d’autre peut être blessé ? Ou seulement moi ?
Elle s’éloigna de lui d’un bond et se réfugia à l’autre bout de la pièce, s’élançant contre le mur opposé avec une telle force qu’elle rebondit, et s’effondra au sol comme une masse. Jack la suivit, et sans prêter attention à ses propres genoux s’adossa au mur et se laissa glisser pour s’asseoir près d’elle.
- Venez là…
Elle le laissa l’attirer contre sa poitrine et elle rampa pratiquement sur ses genoux, enfouissant sa tête contre le torse de Jack en pleurant. Jack lissa ses cheveux et passa sa main sur le mince coton de son pyjama, le long de son dos, encore et encore. Après plusieurs minutes il l’entendit murmurer d’une voix étouffée.
- Quoi ?
- Juste pour vous, dit-elle contre son torse. C’est juste fait pour vous.
- Ok, répondit-il contre le sommet de son crâne. Ok.
Il entendit le déclic d’une carte dans la serrure, et la porte s’ouvrit sur le Docteur Brightman, Jacob Carter et Anise-Freya. « Personne ne lui a dit à celle-là que le cuir, c’était fini depuis les années 80 ? »
- Mais que se passe-t-il ? demanda Jacob, alors que Anise ouvrait de grands yeux.
Sam gémit et s’accrocha un peu plus à Jack, enfouissant encore davantage son visage dans son T-shirt comme un enfant intimidé.
- Pouvez-vous nous laisser un moment ?
Jack détestait attendre.
Il avait toujours détesté.
Il détesterait toujours.
Spécialement quand c’était pour des choses importantes… pour les gens importants dans sa vie.
Comme Sam.
Dans quelques semaines, elle serait officiellement mariée à un autre. Elle serait Madame Pete Shanahan. Ou Samantha Carter-Shanahan… ou ce qu’elle avait décidé d’être. Mais elle serait à cet homme et il serait à elle. Super.
Cela ne changeait en rien le fait que Jack ferait n’importe quoi pour elle. Il l’avait accepté, oh, presque quatre ans auparavant. Ironiquement, à cause de cette histoire de Za’tarc.
Bien sûr, la menace pour Sam et lui n’avait alors pas été réelle. La menace la pire avait été eux-mêmes…
Mais aujourd’hui la menace était très réelle.
Et dieu sait si elle lui faisait peur.
Anise/Freya/Spice Tok’ra était arrivée sept heures auparavant et une fois de plus ils approchaient de minuit. Jack avait l’impression que ce cauchemar durait depuis des jours. Elle avait été voir les autres membres du SGC que le docteur avait jugés infectés, et Sam et lui attendaient qu’elle revienne.
Enfin, il attendait. Grâce à Dieu, Sam dormait.
Durant les dernières heures, sa faible prise avec la réalité était devenue plus faible et son besoin désespéré de la présence de Jack extrêmement intense. C’était à présent tellement intense qu’il osait à peine prendre deux minutes pour aller dans la salle de bain attachée aux quartiers. Dans un si court laps de temps, il revenait vers une Sam Carter tremblante, en sueur, presque hystérique qui se réfugiait immédiatement contre lui – se collant et s’agrippant à lui jusqu’à ce que « les voix » s’éloignent.
Encore maintenant, il reposait à moitié allongé sur le lit, le haut de son corps contre les oreillers de la tête du lit, ses jambes étendues devant lui. Sam était recroquevillée contre lui, se servant du ventre de Jack comme oreiller, une jambe passée sur les siennes. Il avait une de ses mains derrière sa propre tête, et de l’autre caressait machinalement les cheveux de Sam, regardant devant lui dans la pièce sombre.
Et il attendait.
Après un déclic la porte s’ouvrit, et Jack mit immédiatement un doigt sur ses lèvres. Sam remua, mais ne se réveilla pas, et les trois mêmes visiteurs qui étaient venus dans l’après-midi entrèrent dans la pièce. Jacob gratifia Jack d’un regard peu avenant à propos de sa position, mais comme pour les autres Jack ne s’en préoccupait pas vraiment à ce moment précis.
C’était ce dont elle avait besoin.
Et, putain, elle allait l’avoir.
Si elle avait besoin du venin d’une étrange espèce d’alien géant à trois galaxies de là, elle l’aurait.
Si elle avait besoin de la dernière goutte de son sang à lui, Jack… elle l’aurait.
- Alors ?
- Ces quatre dernières années j’ai perfectionné la technologie qui permet d’inverser les effets du Za’tarc, et malgré le raffinement des drogues utilisées le traitement a été un succès complet sur les autres membres de vos équipes, dit Anise en s’approchant du pied du lit.
- Donc, vous ne connaissiez pas cette nouvelle drogue ? demanda Jack.
- Non, répondit Jacob. Et on donnerait cher pour savoir qui l’a faite. Malheureusement, le traitement a non seulement annulé les effets de la drogue mais aussi supprimé tout souvenir, si bien que les autres membres des équipes ne se rappellent pas qui leur a fait cela.
- Ok. Donc maintenant vous vous occupez de Carter ?
- J’ai peur d’avoir de mauvaises nouvelles concernant l’état du Colonel Carter.
Jack regarda tour à tour Anise, Jacob et le Docteur Brightman, puis reposa les yeux sur Anise :
- Quoi ?
La Tok’ra prit une longue inspiration avant de parler :
- Nous n’avons jamais vu une réaction au Za’tarc similaire à celle du colonel Carter.
- Et qu’est-ce que cela signifie, exactement ?
- Nous pensons que cette intense réaction est due à ce que l’ordre placé dans l’esprit du Colonel Carter contredit si radicalement ses propres pensées et sentiments, que son subconscient combat violemment et activement ce contrôle de son esprit.
- L’ordre de vous tuer, Jack, précisa Jacob
Jack regardait Jacob quand celui-ci parla, et il vit dans les yeux de l’homme passer quelque chose qu’il n’était pas sur de pouvoir définir. De la compréhension ? Peut-être, il ne savait pas.
- Donc, elle combat l’ordre…
- C’est plus que cela, général O’Neill. Le colonel Carter se combat virtuellement elle-même. L’ordre placé en elle lui dit soit d’accomplir sa mission – vous tuer – soit de se suicider si elle échoue. Son subconscient est plus fort que cet ordre, et lui demande de ne pas laisser cela se produire. Elle a réussi à empêcher votre mort, bien qu’elle ait cette voix toute puissante qui lui répète sans cesse de le faire ou de mourir. Ce besoin de proximité physique avec vous est, à priori, une sorte de stabilité pour son subconscient – cela lui prouve que vous êtes toujours en vie et qu’elle n’a pas échoué. Nous n’avons jamais assisté, ou même imaginé qu’un esprit puisse être si fort qu’il soit capable de mettre en échec la programmation avec une telle férocité. Ce serait vraiment fascinant de pouvoir étudier plus en détails…
- Excusez-moi ? lâcha Jack, coupant la parole à Anise.
- Je suis que dans une situation si rare et exceptionnelle, une étude plus poussée serait justifiée.
- Jacob… dit Jack d’un ton menaçant.
Jacob leva la main :
- Nous avons déjà eu cette discussion, et cela n’arrivera PAS. Nous sommes ici pour résoudre ce problème, pas pour faire de Sam un sujet d’expérimentation.
Jack lança un regard furieux à Anise :
- Merci beaucoup.
Anise soupira.
- Général O’Neill, je vous assure que mon intérêt est purement scientifique. Personne n’a jamais pu montrer la moindre résistance à une programmation Za’tarc, encore moins la combattre à un degré tel que le fait le colonel Carter. Pouvoir étudier des exemples où un esprit individuel est potentiellement plus fort que la programmation serait fascinant. Je ne voulais pas lui manquer de respect, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour l’aider.
Jack baissa les yeux vers Sam endormie. Il pouvait encore voir les blessures et traces qu’elle avait laissées sur son propre corps en se jetant contre les murs ou les meubles, et en griffant sa propre peau. Il sentait la bosse sur son crâne quand il passait sa main dans ses cheveux comme maintenant.
« Punition. »
- Donc, vous dites qu’elle gagne ?
- Oui, mais difficilement. Et cette victoire a un prix très élevé, comme nous pouvons tous le constater, répondit le Docteur Brightman.
Jack grogna, la gorge soudain sèche, et garda les yeux fixés sur Sam alors qu’il parlait :
- Elle a essayé de me dire ce qu’elle avait fait… Ce qui me tuerait. Mais elle n’a pas pu. Elle disait qu’ils ne le laisseraient pas faire.
- C’est probablement ce que cela semble être pour elle. Des voix ou d’autres choses lui donnant des ordres – l’amenant au point où soit le plan doit s’accomplir, soit elle doit mourir. Cela, selon toute probabilité, devant aboutir à votre mort si l’origine du sabotage n’est pas découverte, expliqua Anise.
- Vous ne pouvez pas régler cela de la même façon que pour les autres ?
- Je ferais l’essai avec joie, mais je n’ai pas grand espoir quand au résultat. Je crains que parce que le colonel Carter combat le contrôle de son esprit si catégoriquement, son subconscient combattra également la tentative d’ôter ce contrôle.
S’il avait pu, Jack aurait frappé dans quelque chose.
- Alors qu’est-ce qu’on fait ?
- On force Sam à briser totalement la programmation. On la pousse… durement… plus durement et plus loin qu’on ne voudrait. Mais il FAUT lui faire briser ce lien. Quand elle le fera, elle sera libérée.
Jacob ajouta avec un sourire triste :
- Par « on », Jack, je veux dire « vous ».
Jack s’assit sur la chaise à côté du lit de Sam, se courba en avant avec ses doigts liés et ses coudes sur ses genoux. Il bougeait nerveusement sa jambe droite, son ventre se nouant et se tordant.
Il savait ce qu’il avait à faire. Anise et le docteur le lui avaient expliqué pendant la nuit précédente. Tout dépendait de lui. La balle était dans son camp. Super.
Quelle connerie.
Il releva la tête et regarda Sam. Elle dormait pour le moment, mais d’un sommeil sans repos et à nouveau sur le point de se réveiller. C’était presque le moment de commencer.
Putain, quelle connerie.
Il attendit jusqu’à ce qu’elle roule sur le dos et cligne des yeux. Quand il sut qu’elle était suffisamment éveillée pour savoir où il était et ce qu’il faisait, Jack se leva et se dirigea vers la porte.
- Jack ? l’appella-t-elle.
Il s’arrêta au pied du lit, sa main posée sur le rebord. Il ne voulait pas la regarder, parce que s’il le faisait il ne savait pas s’il pourrait continuer. Mais il tourna pourtant la tête et rencontra son regard mal assuré :
- Je pars, Carter.
- Non !
Elle s’assit puis gagna à genoux le pied du lit et Jack dut se reculer pour échapper à ses mains.
- Non, vous ne pouvez pas !
Avec toute la volonté et la force qu’il était surpris d’avoir encore, Jack prit dans sa poche son badge de sécurité et marcha vers la porte.
- A moins que vous ne me disiez maintenant comment et où je dois mourir, je sors d’ici Carter. Je ne peux pas rester ici à jouer les baby sitter pour toujours.
« Putain, quelle connerie ! »
Sa bouche avait un goût affreux, comme si les mots eux-mêmes y avaient laissé un arrière goût.
Elle descendit péniblement du lit et se débrouilla pour se retrouver entre Jack et le verrou avant qu’il ait pu insérer sa carte, appuyant des deux mains sur la poitrine de Jack.
- Non, Jack ! S’il vous plait !
Il fixa un moment la charnière de la porte. La peinture grise s’était écaillée pour révéler le métal noir au-dessous. Inspirant profondément, il tourna la tête et baissa les yeux vers elle. Il parla d’une voix basse, à peine audible.
- Dites le moi.
- Je ne peux pas.
- Dites le moi ou je pars.
- Jack…
- Dites le moi, Carter !
Soudain elle se prit la tête dans les mains, un cri sortant de sa gorge, et elle le repoussa avec une force qui le surprit après trois jours passés sans manger. Mais Jack garda l’équilibre et la plaqua entre le mur et lui. Leurs souffles se mélangeaient dans l’espace entre eux.
- Dites le moi, Carter. MAINTENANT ! C’est un ordre !
Elle hurla à nouveau, ses mains battant l’air et sa tête tournant d’un côté et de l’autre. Le cœur de Jack battait à tout rompre dans sa poitrine, et il combattit le besoin de la prendre dans ses bras pour la calmer. Mais il savait que c’était le contraire qu’il avait à faire. La pousser à bout jusqu’à ce que cela devienne insupportable. Elle était forte, elle dépasserait cela.
C’était Sam.
Sa Sam.
Jack serra les dents et la repoussa, marchant à nouveau vers la porte. Sam tomba et se précipita à genoux derrière lui, ses poings agrippés à sa jambe de pantalon alors qu’il engageait sa carte dans le verrou.
- Jack ! S’il vous plait ! sanglota-t-elle.
Les yeux de Jack le brûlaient, et il passa la carte. Le verrou se désengagea et il appuya sur la poignée de la porte.
« Ça ne marche pas, putain ! Ça ne marche pas ! »
- Une explosion ! hurla Sam alors qu’il ouvrait la porte.
Il lâcha la poignée et tomba à genoux devant elle, l’attrapant par les avant-bras :
- Une explosion ? Sam, redites le …
Elle acquiesça, son visage trempé de larmes et son corps secoué de violents tremblements.
- Ex-explosion. Une b-bombe.
- Où…
Elle secoua la tête, frappant de ses poings sur ses tempes.
- Taisez-vous ! Taisez-vous !
- Sam, où doit avoir lieu l’explosion ? Vous pouvez le faire ! Vous êtes plus forte que les voix ! Vous pouvez crier plus fort qu’elles, Sam !
Elle reniflait et cherchait de l’air, son corps uniquement supporté par l’étreinte de Jack.
- Non, je ne peux pas, Jack. J’ai fait ce qu’ils me disaient de faire.
- Non Sam. Vous ne l’avez pas fait. Vous ne m’avez pas laissé mourir. Mais si vous ne me le dites pas MAINTENANT, je vais partir et mourir. Ne me trahissez pas Sam ! Ne me trahissez pas !
Elle secoua la tête lentement, paupières closes :
- Je ne peux pas vous trahir.
- Vous le ferez Sam, Vous me trahirez me si vous ne me le dites pas. CETTE FOIS CI je vais y aller, Sam. M’entendez-vous ? Rester ici me tue !
- Non ! Vous mourrez si vous partez !
- Je vais mourir si je reste !
Elle s’effondra contre le mur, et Jack relâcha ses bras. Il mit ses mains par terre pour se relever, mais elle bondit en avant et prit son bras dans ses mains, tirant sur son T-shirt jusqu’à ce qu’il se retrouve à nouveau à son niveau.
Il vit dans les yeux de Sam, dans la douleur qui déformait ses traits, qu’elle se battait pour former les mots. Elle voulait désespérément lui dire. Jack retint son souffle, attendant.
- L’a-ascenseur, siffla-t-elle finalement à travers ses dents serrées.
- Une explosion dans l’ascenseur ?
Elle acquiesça et laissa échapper une bouffée d’air.
- Comment ? Comment peut-elle ne se produire que pour moi?
Sam fouilla dans ses mains jusqu’à ce qu’elle lui ait pris le badge de sécurité des doigts. Jack savait qu’on les observait, et que à l’instant même Siler avait une équipe qui gagnait les ascenseurs pour s’occuper de ça. Mais Sam n’était toujours pas elle-même…
- Sam, qui vous a fait cela ?
Ses yeux s’arrondirent, comme si elle venait de voir la chose la plus effrayante du monde, et elle se rejeta contre le mur. Jack tenta de la tourner à nouveau vers lui, mais elle se débattit.
- Sam, regardez moi, qui vous a fait cela ?
- Je ne peux pas.
- Si, vous pouvez ! Vous m’avez dit ce que vous avez fait ! Qui vous a fait cela ? « Comme ça je peux lui exploser la tête à ce connard ! »
Jack s’approcha d’elle, s’asseyant sur le sol pour être le plus proche possible, et il prit son visage dans ses mains comme il l’avait déjà fait tant de fois pendant ces quelques jours, pour la ramener à la réalité.
- Sam, dites moi son nom et vous serez libre… Je vous le promets.
Sa respiration s’arrêta et elle posa ses mains sur le torse de Jack. Jack se dit qu’elle avait besoin de sentir l’intense battement de son cœur sous ses doigts. Il allait traquer ce bâtard et lui apprendre ce qu’étaient la douleur et la souffrance… lentement… très, très lentement.
- Vous le promettez ?
- Oui Sam, je vous le promets.
Il avala à nouveau pour tenter de chasser le goût amer dans sa gorge.
Les doigts légèrement détendus de Sam se fermèrent en des poings serrés, agrippant le T-shirt de Jack entre ses doigts. Elle essaya de se cogner à nouveau la tête contre le mur, mais Jack la tint fermement contre lui.
- Dites moi, Sam.
Les muscles de sa mâchoire tressaillirent, ses lèvres blanchirent sous la pression alors que son corps et son esprit se combattaient l’un l’autre.
- Camulus.
Dès que le nom eut passé ses lèvres, tout le corps de Sam se détendit. La poigne sur le t-shirt se relâcha, et sa tête retomba lourdement dans les mains de Jack. Ses yeux se fermèrent et le cœur de Jack s’arrêta.
- Sam ? Sam !
Elle cligna des yeux, son regard bleu se concentrant sur lui :
- Mon général ?
Il sourit.
- Oui.
- Les voix sont parties…
Jack ferma les yeux pour lutter contre leur chaleur moite, parce qu’il se serait damné plutôt que de s’avouer que c’était des larmes, et il se pencha en avant pour poser ses lèvres sur le front humide de Sam. Les doigts de Sam se refermèrent autour des poignets de Jack, ses pouces caressant doucement sa peau.
- Merci mon Dieu, murmura-t-il.
Jack essaya de se concentrer sur le rapport devant de lui, mais son esprit se trouvait six étages au dessus, à l’infirmerie… où Sam avait été à nouveau emmenée le matin précédent.
Le docteur Brightman avait fait son rapport ce matin en disant qu’elle avait dormi la nuit entière sans incident, et que ses dosages et son électro-encéphalogramme étaient à nouveau normaux. Sam était exténuée physiquement, et cela prendrait un jour ou deux pour reprendre des forces. Le temps aussi pour les blessures qu’elle s’était infligées de guérir.
Mais elle était à nouveau elle-même.
Alors, pourquoi se sentait-il si mal ?
Dans sa « carrière », il avait assurément fait des choses bien pires que de tromper un bon camarade en lui faisant croire qu’un mensonge était la vérité pour obtenir ce qu’il voulait. Bon dieu, il avait même fait cela avec Sam plus d’une fois, quand il en avait reçu l’ordre. Mais ça… ça avait laissé un mauvais goût dans le fond de sa gorge depuis l’après-midi de la veille.
Jack tapota avec son stylo sur son bureau et se recula, se levant. Il ferait juste une petite ballade… un petit tour dans la base pendant un moment… et si par hasard il arrivait au niveau 21, il s’arrêterait pour voir comment elle allait. Oui, ça semblait pas mal.
Sam ouvrit les yeux en entendant le bruit d’une chaise de métal qu’on tirait près de son lit. Elle était sur le côté, ses mains relevées près du menton, et sourit quand Jack s’assit, amenant son regard au niveau du sien.
- Eh, dit-il avec un sourire en coin.
- Bonjour, murmura-t-elle.
Sa gorge était toujours rêche et douloureuse à cause de ses cris et de l’abus total de ces derniers jours.
Jack prit le verre de jus fraise glacé qui était placé sur la table de nuit et le porta à ses lèvres. Sam leva la tête suffisamment pour boire un peu du liquide rafraîchissant puis reposa sa tête.
- Merci.
- Comment vous sentez-vous ?
- Plus fatiguée que je ne peux me rappeler l’avoir été depuis très très longtemps.
- Même après cette semaine sur P4x-2… 23…
- 239. Non, mon général. Cela bat cette semaine là à plate couture.
- Bon, deux jours de plus et vous irez bien.
Sam soupira et sourit. Elle s’ennuyait déjà ferme, mais était vraiment trop fatiguée pour convaincre le docteur de la laisser sortir. A cet instant, rester juste étendue là semblait vraiment une très bonne idée.
- Mon père est parti ce matin… dit-elle après quelques instants.
- Oui, mais il a dit qu’il reviendrait la semaine prochaine. Quelque chose à propos d’une entrevue dont il fallait que vous me parliez ?
Sam secoua la tête sur l’oreiller.
- Pas aujourd’hui.
Jack haussa les sourcils :
- Ok. Quand vous voulez. Vous savez où me trouver.
Sam fixa le visage de Jack, et nota qu’il essayait de ne pas croiser son regard. Il remuait ses mains, sa jambe gauche tressaillant nerveusement. Elle tendit le bras, et il tourna immédiatement sa main si bien que leurs paumes glissèrent l’une contre l’autre et il croisa ses grands doigts puissants autour des siens.
- Vous avez fait ce que vous aviez à faire, mon général. Si vous n’aviez pas dit ce que vous avez dit – fait ce que vous avez fait – je ne pense pas que je m’en serais sortie.
L’émotion l’empêcha de continuer et elle resserra sa main.
Jack s’avança, enveloppant la main de Sam dans les siennes.
- J’ai détesté faire cela.
- Je sais.
Alors il croisa son regard, et Sam cessa de respirer devant la sombre intensité de ses yeux.
- Vous souvenez-vous ?
- De ces derniers jours ?
Elle acquiesça.
- De chaque minute. Je pense que je vais faire des cauchemars à propos de ces voix tout le reste de ma vie.
Sam vit l’éclair de colère alors qu’un muscle se tendait le long de la mâchoire de Jack.
- Mais, Jack, plus que les voix et que la terreur, je me souviens de vous. Je me souviens de vous les maintenant à distance. Je me souviens de vous vous battant pour moi. Et quand les cauchemars viendront, c’est de cela que je me souviendrai le plus.
Le regard de Jack quitta un instant celui de Sam, s’attardant un moment sur le bord de ses lèvres, avant de se détacher d’elle totalement. Il se pencha et pressa ses lèvres sur le dos de la main de Sam, puis pencha la tête et posa son front sur leurs mains jointes.
- Mon général ?
Jack se redressa, mais ne relâcha pas sa main aussi vite qu’elle ne s’y attendait. A la place, il retira lentement ses mains des siennes.
- Oui, Walter ?
- Il y a un coup de téléphone pour vous, mon général.
Son regard passa de Jack à Sam.
- C’est Peter Shanahan mon général. Il est assez en colère, et demande à vous parler. Il dit qu’il a laissé plusieurs messages au colonel Carter et qu’il n’a pas de nouvelles, et il veut savoir ce qui se passe.
- Personne ne l’a appelé ? demanda Sam.
- J’étais occupé, dit Jack comme simple réponse.
- Mon général…
- Je vais m’en occuper Walter.
- Je devrais lui parler, dit Sam en essayant de s’asseoir.
Jack se leva, posant fermement la main sur l’épaule de Sam.
- Vous ne ferez rien de tel. Reposez-vous. Je vais lui parler.
Il serra doucement son épaule, sa main glissant sur son bras pour serrer à nouveau doucement les doigts de Sam, avant de quitter l’infirmerie avec Walter.
Sam reposa sa tête sur l’oreiller, fermant les paupières pour lutter contre les larmes brûlantes qui s’y formaient. Mais chaque fois qu’elle fermait les yeux, elle se rappelait…
Pas les voix sifflantes, persistantes qui lui demandaient de faire ce que son cœur refusait. Pas la terreur qui glaçait son sang et l’amenait au bord de la folie.
Elle se rappelait de son contact. De la façon dont il caressait ses cheveux et ses joues jusqu’à ce que les voix ne fussent plus que de simples murmures dans la nuit. Du fait qu’il n’avait jamais hésité à la prendre dans ses bras. Dormant avec sa joue sur sa poitrine… glissant dans le sommeil grâce au doux, au puissant battement de son cœur.
Sam plaça son bras sur ses yeux pour cacher ses larmes à quiconque pourrait venir.
Cinq semaines plus tard – Chalet de jack – Minnesota – 21h30
Jack se réveilla en sursaut, à moitié levé du canapé avant même que ses yeux soient pleinement ouverts. Il rejeta la mince couverture et parcourut du regard la sombre pièce commune du chalet.
Le feu se mourrait dans l’âtre, seules quelques petites flammes tremblant encore sur les braises rougissantes, mais la nuit n’était pas assez froide pour nécessiter un feu plus fourni. Daniel était couché sur le tapis tressé le plus proche de la cheminée, ronflant fort. Teal’C reposait sur le dos près du mur le plus éloigné, ses mains croisées sur sa poitrine et les yeux fermés.
Jack bailla et se gratta le crâne. Il aurait pu jurer avoir entendu quelque chose, mais se dit qu’il devait avoir à son actif trop de nuits passées sur d’autres planètes dans la tête. Cette heure de la nuit était habituellement son tour de garde. Il se leva et posa la couverture sur le canapé, marchant pieds nus vers la cuisine en t-shirt et caleçon.
Alors il s’arrêta, écoutant à nouveau. Cette fois-ci il SAVAIT qu’il avait entendu quelque chose. Jack se dirigea vers la porte fermée qui menait à l’unique chambre du chalet, et se tint immobile devant le panneau de bois. Il se pencha contre la porte et écouta.
- Sam ? murmura-t-il aussi fort qu’il put.
Il l’entendit retenir son souffle et renifler, puis s’éclaircir la voix :
- Oui ?
- Ça va ?
- Je vais bien.
Comme il ne la croyait absolument pas, il tourna doucement la poignée et entre ouvrit la porte. Sam était assise à la tête du lit, ses genoux ramenés contre sa poitrine et ses bras entourant ses jambes. La lumière de la lune entrait entre les rideaux ouverts pour éclairer son visage et faire voir à Jack les stries humides sur ses joues.
- Qu’est-ce qui ne va pas ?
Elle secoua la tête :
- Je vais bien.
Jack soupira et ferma la porte de la chambre, marchant vers son lit. Elle le suivit des yeux, relevant le menton alors qu’il s’approchait. Il s’assit à ses pieds, posant sa main sur ses genoux nus.
- Sam…
- J’ai fait un cauchemar, admit-elle finalement.
Il n’avait pas besoin de demander à propos de quoi. Il savait. Ces cinq dernières semaines, il savait exactement quelles étaient les nuits où elle avait souffert même si elle ne lui avait rien dit. Il le voyait dans les ombres de ses yeux et dans sa façon de le regarder en salle de briefing.
« Au moins cette nuit il pourrait y faire quelque chose. »
Il se leva et rejeta les couvertures.
- Poussez-vous.
Elle ne sembla même pas surprise et se déplaça en se recouchant de l’autre côté du lit. Jack se coula sous les couvertures et les tira sur eux deux. Il se tourna vers Sam, s’étendant sur le côté et installa l’oreiller sous sa tête.
- Venez là.
Sam vint se placer entre ses bras ouverts, son dos contre la poitrine de Jack, sa tête sur son avant bras comme oreiller. Jack entoura de son autre bras la taille et Sam et l’attira plus près de lui, enfouissant son visage dans l’épaule de la jeune femme.
- Dormez.
Sam tourna la tête et leva les yeux vers lui, un magnifique sourire sur les lèvres. Elle tendit la main et posa sa paume sur la joue de Jack, l’amenant à se rapprocher. Il obéit volontiers et posa ses lèvres sur les siennes, chaque muscle et nerf répondant instantanément au contact de la bouche de Samantha Carter sur la sienne.
Les lèvres de Sam s’entre ouvrirent, et il s’autorisa un doux moment de tentation, laissant sa langue glisser sur la sienne, le doux gémissement de Sam se propageant à l’intérieur de lui.
Puis ils se séparèrent, sachant tous deux que c’était là qu’il fallait s’arrêter.
« Pour le moment…. Nom de nom !!! »
Jack repoussa doucement du pouce une mèche de cheveux du front de Sam. Elle le regardait toujours, ses yeux bleus sombres à la lumière de la lune.
- Quoi ?
Sam sourit.
- Rien. Parfois, je n’arrive pas à réaliser que je suis ici... que finalement nous…
- Que tous les deux on a… compris ?
Le sourire de Sam s’élargit :
- Oui, quelque chose comme ça.
Il l’embrassa sur la tempe.
- Dormez.
Elle bougea et s’installa contre lui, et Jack arrangea les couvertures autour des épaules de Sam pour lui tenir chaud. Puis il trouva à nouveau sa taille sous les draps et ferma les yeux.
« Finalement… c’est une nuit acceptable ! »
Quatorze mois plus tard, 2 heures 12, complexe de Cheyenne Mountain.
- Bon retour parmi nous, Jack. Cela fait du bien de vous voir.
Jack accepta la ferme poignée de main de son ami de longue date et maintenant nouveau commandant du SGC, le général Hank Landry.
- Merci Hank. Cela fait du bien d’être ici. On vous traite bien ?
- Oh, oui ! Je pense que vous leur manquez, Jack… bien que personne ne l’admette.
Jack sourit et suivit Hank à travers les couloirs du SGC, et une bouffée de nostalgie le submergea. Est-ce que cela faisait vraiment un an qu’il avait tout à fait quitté le Colorado ? Oh, bien sûr… il était toujours au courant de tout ce qui se passait ici. Il devait être au courant, en tant que chef du Département du Home World Security et superviseur de tout ce qui touchait à la Porte des Etoiles. Mais ce n’était pas comme « être là ».
Comme être chef du SGC avait été différent d’être le leader de SG1.
Mais, on vit... on apprend… On évolue vers des choses plus importantes et meilleures.
- Comment ça va à Washington ?
- Bureaucratie, Hank.
Hank rit.
- Je sais cela ! J’ai fait mon temps au Pentagone, mais tu sais cela. J’aime être ici.
- Oui, j’ai aimé cela, aussi. C’est mieux ailleurs, mais si je n’étais pas ailleurs, j’aimerais être ici.
- Madame n’est pas avec vous ?
Jack secoua la tête, un sourire incontrôlable à présent sur les lèvres. « Il ne s’y habituerait jamais ».
- Non. Elle ne sait pas que je suis ici. Ou pourquoi. D’ailleurs j’apprécierais que cela reste entre nous.
- Aucun problème Jack. Pour autant que je sache, vous n’êtes même pas ici !
Ils atteignirent l’endroit du SGC qui était le but de Jack depuis qu’il avait atteint le premier poste de garde. Les cellules. Il poussa un long, un calme soupir.
- Il était dans un état pitoyable quand on l’a trouvé. Bien sûr, il avait été abandonné par ses jaffas il y a près d’un an, enfin ceux qui lui restait après que Baal lui avait botté les fesses. Sans disciples, il passait son temps sur une planète oubliée, préparant sa revanche.
- Sa dernière tentative a échoué, conclut Jack.
- Oui, c’est ce que j’ai entendu.
- Donc, il ne sert plus à rien ?
- Pas vraiment. Il est lessivé, desséché, un dieu inutile sans fidèles.
Hank s’arrêta devant l’une des cellules de sécurité, et mit un passe magnétique dans la main de Jack.
- Laissez moi dix minutes, puis allez y.
Jack acquiesça. Comme Hank commença à s’éloigner, Jack lui posa la main sur le bras :
- Hank…
Son ami lui tapa sur l’épaule.
- Ne vous inquiétez pas pour ça, Jack. Je sais ce qu’il a fait. Faites ce que vous avez à faire.
Hank le laissa seul dans le couloir. Jack attendit onze minutes et demie avant de glisser la carte dans la serrure et d’ouvrir la porte. Les lumières étaient allumées à l’intérieur, pour qu’on puisse garder un œil sur les prisonniers à tout instant.
« Ce soir, cela n’a pas d’importance. »
Jack jeta un coup d’œil à la caméra vidéo dans le coin de la cellule. L’indicateur rouge qui montrait habituellement que la caméra fonctionnait était éteint.
« Merci Hank »
L’homme sur le lit roula sur le côté, ses traits hagards et tirés encore creusés par les lampes fluorescentes. Quand il vit Jack, il s’assit, posant ses pieds à terre. A cet instant, Jack vit la lueur de reconnaissance – et d’assentiment – dans les yeux de l’ancien Seigneur Goa’uld.
« Le moment est venu de payer… »
- Salut, Camulus.
FIN
Un petit commentaire ? A l’auteur si vous parlez anglais, ou à la traductrice ?