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Il y a deux sortes de justice : vous avez l'avocat qui connaît bien la loi, et l'avocat qui connaît bien le juge ! -coluche
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Samantha Carter, voulez-vous devenir ma femme ? : Chapitre 4

Mon dieu mon dieu mon dieu

 

-         Tout va bien, Sam ?

 

La voix de Cassie me tire de ma rêverie. Je me tourne à nouveau vers elle. C’est vraiment une magnifique jeune fille. La robe longue, d’un bleu sombre, lui va à ravir. Ses longs cheveux châtains tombent en cascade sur ses épaules. Son petit bouquet blanc est posé sur mon lit, à côté du mien…

 

A côté du mien…

 

-         Oui, je suis juste… un peu nerveuse… Tu es ravissante, Cassie.

 

Elle éclate de rire.

 

-         C’est à moi que tu dis cela ??? Mais regarde-toi, Sam !!

 

Je me tourne à nouveau vers le miroir. Je ne me reconnais toujours pas dans le reflet qui m’est renvoyé.
Mes cheveux sont légèrement bouclés, ornés de quelques minuscules fleurs blanches.
J’ai choisi une robe… très simple d’après Cassie.
Comment peut-on qualifier cela de « simple » ??
Elle est ivoire, en soie. Sans dentelle, sans voile, sans perles, sans rien. Mes épaules sont nues. Je me suis maquillée moi-même, à peine.

 

Et j’ai pourtant l’impression d’être déguisée.

 

Mon treillis me manquerait presque. Je soupire.

 

-         Tu dois porter quelque chose de prêté. Je crois que j’ai ce qu’il te faut, Sam.

 

Cassie a sorti une boite de velours et me la tend. Je l’ouvre.
Un collier en or repose à l’intérieur. Aucune pierre. Juste le métal, épais, travaillé.
Il est sublime, simple et sublime.
Je connais ce collier. Je lève les yeux. Je vois briller une larme dans ceux de Cassie.

 

-         C’est celui… de maman.

 

Ma gorge se serre. J’ouvre les bras. Cassie se jette dedans.

 

-         Je voudrais tellement qu’elle soit ici avec nous, Cassie. Tellement.
-         Moi aussi Sam.

 

Nous restons ainsi quelques instants.

 

Janet, où que tu sois, j’espère que tu es fière de nous deux.

 

Cassie se détache de moi. Elle sourit à nouveau en me passant le collier qui complète parfaitement ma… tenue.

 

-         Tu as quelque chose de neuf ?
-         Ma robe !
-         Quelque chose de vieux ?
-         Mes chaussures. Elles ont trois ans !
-         Quelque chose de bleu ?

 

Je lui souris malicieusement.

 

-         Oui… dessous…

 

Cassie rougit. Nous éclatons de rire. On frappe à la porte d’entrée.

 

-         C’est sûrement ton père, Sam ! J’y vais !

 

Cassie a attrapé son bouquet et est descendue en courant. Je me retrouve seule dans ma chambre. Face au miroir.

 

Respirer. Respirer.

 

Dans une heure je serai peut-être… Madame Jonathan O’Neill.
Comment un mois peut-il passer si rapidement ?
Et si lentement à la fois ?

 

-         Sam…

 

Je me retourne. Papa est dans l’encadrement de la porte de ma chambre, il porte son uniforme de l’armée. Il me regarde en souriant.

 

-         Tu es magnifique, Sam. Ta mère serait fière de toi.

 

Je sens à nouveau une boule dans ma gorge. Je lui rends son sourire.

 

-         On y va, Sam ? Je connais quelqu’un qui doit nous attendre…

 

Je prends mon bouquet et je suis papa dans l’escalier.

 

Je ne réalise pas.

 

La voiture est devant le perron, Cassie nous attend à l’intérieur.

 

Je ne vois pas passer le trajet. J’entends soudain la voix de papa.

 

-         Sam… Nous sommes arrivés…

 

Mes oreilles bourdonnent. Le souffle me manque.

 

Papa se penche vers moi, inquiet.

 

-         Sam, qu’est-ce qui ne va pas ?
-         J’ai… j’ai peur…
-         Peur ? Peur de quoi, Sammy ?
-         Peur... après tout ce temps… je ne sais pas… j’ai du mal à réaliser…
-         Tu l’aimes ?

 

Mon dieu oui.
Je regarde papa.

 

-         Oh oui, papa, je l’aime.
-         Alors c’est le moment d’aller le lui dire. Viens.

 

Je prends la main qu’il me tend et sors de la voiture. Je me laisse guider, Cassie est devant nous.

 

Nous contournons la maison. Je crois. Je ne sais pas.

 

Je tremble. La main de papa sur mon bras me rassure. Je serre un peu plus fort mon bouquet.

 

Le jardin.

 

Eux.

 

Mark mon frère, ma belle-sœur, mon neveu et ma nièce, Daniel, Teal’C…

 

Jack. Jack dans son uniforme bleu sombre.

 

Les yeux de Jack. Le sourire de Jack.

 

Je ne vois plus que le sourire de Jack. J’avance vers le sourire de Jack.

 

Je suis maintenant à ses côtés, devant le général Hammond.

 

Le général Hammond ???

 

Mais … ? Il ne devait pas être là ! Il ne pouvait pas venir ! Il était sur le Prométhée !

 

Il me sourit, manifestement amusé par ma tête.

 

-         Je ne pouvais pas rater cela, Samantha. Décidément pas.

 

Je me remets à trembler.

 

Non, je ne pleurerai pas.

 

La main de Jack dans la mienne. Je le regarde, il me sourit. Il murmure.

 

-         Tu es magnifique. Je t’aime Sam.

 

Tout va mieux. Tout va bien.

 

Le général commence la lecture des actes. Je l’écoute à moitié. Jack et moi ne nous quittons pas des yeux.

 

« … Si quelqu’un ici a de bonnes raisons pour s’opposer à ce mariage, qu’il parle maintenant ou se taise à jamais. »

 

Mon cœur se serre.

 

La voix de Teal’C retentit, parfaitement calme et posée.

 

-         Si quelqu’un s’oppose à ce mariage, je le tue.

 

Il est sérieux.

 

J’éclate de rire. Tout le monde éclate de rire.
Sauf Mark et sa famille, un peu inquiets…

 

Daniel s’empresse de les rassurer.

 

-         Ne craignez rien, Teal’C est un grand comique… il a toujours adoré faire des blagues au moment où on s’y attend le moins !

 

Rassuré par les paroles de Daniel et par notre rire, mon frère se détend.
Jack et moi nous tournons à nouveau vers le général Hammond.

 

-         Bien, étant donné que je doute que quiconque ose s’interposer après cela, vous pouvez maintenant échanger vos consentements.

 

Mon cœur se met à battre encore plus vite, je ne pensais pas que c’était possible.

 

Daniel s’avance avec les alliances… et un sourire radieux que nous lui rendons tous deux.

 

Je plonge mes yeux dans ceux de Jack. Son regard me calme et me rassure. Il prend mes mains dans les siennes et me passe l’anneau au doigt.

 

« Moi, Jonathan O’Neill, je te prends, Samantha Carter, pour légitime épouse et je jure de t’aimer fidèlement tout au long de notre vie. »

 

Je prends la seconde alliance et la lui passe à son tour. Je crains que ma voix ne se brise sous l’émotion.

 

« Moi, Samantha Carter, je te prends, Jonathan O’Neill, pour légitime époux et je jure de t’aimer fidèlement tout au long de notre vie. »

 

Je lis sur son visage… un tel calme… et un tel bonheur… ses traits sont sûrement le reflet des miens…

 

-         Par les pouvoirs qui m’ont été confiés par le Président des Etats-Unis d’Amérique, c’est avec une immense joie que je vous déclare mari et femme. Jack, vous pouvez embrasser la mariée.
-         Inutile de me répéter cet ordre, mon général !

 

Jack me soulève dans ses bras et m’embrasse passionnément.

 

J’entends des applaudissements, des rires.

 

Il me repose lentement, ses yeux toujours rivés aux miens.

 

Puis c’est un tourbillon. Tout le monde se presse autour de moi. Tout le monde me dit que je suis belle, que je suis radieuse. Tout le monde nous félicite.

 

Je serre longuement Daniel dans mes bras.

 

Je ne croyais pas qu’il était possible d’être aussi heureuse.

 

SJSJSJSJSJSJSJSJ

 

Je ne sais pas quelle heure il est. La nuit est tombée. Nous sommes maintenant au salon.

 

Je suis assise dans le canapé, Jack à mes côtés. Sa main caresse distraitement mon épaule. Je frissonne. Il me sourit.

 

Le dîner a été parfait. Je n’aurais jamais cru que Daniel avait de tels talents d’organisateur de mariage !

 

Je ne les avais jamais vus tous aussi heureux. Jack et Daniel n’ont pas cessé de se chamailler. Ils s’adorent.

 

Je ne pensais pas que Teal’C était capable de sourire si longtemps. Il a du faire des réserves pendant ces huit dernières années !

 

Mark et sa famille sont repartis depuis un petit moment. Cela m’a fait du bien de les avoir à mes côtés avec papa. Ma nièce m’a juré qu’elle voulait la même robe que moi à son mariage.

 

C’est juste après leur départ que c’est arrivé. L’éclair habituel, puis soudain les murs gris et lisses… et la voix agacée de Jack.

 

-         Ah non, Thor, je vous aime bien, mais là ce n’est vraiment pas le moment !
-         Désolé O’Neill. Je voulais juste féliciter la nouvelle Madame O’Neill.
J’ai souri et serré sa longue main grise et translucide. Il a penché la tête de côté.
-         Toutes mes félicitations. Et à bientôt.
-         Merci Thor. Si vous voulez bien nous rendre à nos invités, maintenant…

 

Jack lui a souri. Nous étions à nouveau dans son salon. Les autres n’avaient même pas eu le temps de s’inquiéter.

 

Cela nous a permis de revenir à nos sujets de conversation favoris.

 

Daniel est maintenant lancé dans une description délirante du serpent géant qu’à priori il aurait affronté à mains nues sur P8X563. Jack lui rappelle qu’il a suffit d’un coup de zat de Teal’C pour l’anéantir pendant que l’archéologue courait se cacher derrière une ruine. Daniel rouspète, faussement outré.
Cassie est pliée en deux de rire sur le fauteuil.
Hammond et mon père sourient, leur verre à la main.

 

Je les aime. Tous.

 

Mon regard croise celui de Jack. Ses yeux sont sombres.

 

Je les aime. Mais je veux qu’ils s’en aillent.

 

-         Bon, je ne sais pas vous, mais moi je pense que je vais rentrer avant de ne plus être en mesure de raccompagner Cassie !

 

Jack et moi regardons Daniel qui nous sourit malicieusement et remettant ses lunettes.

 

Daniel a toujours lu en moi comme dans un livre ouvert.

 

Tous se lèvent d’un même élan. Je les embrasse les uns après les autres sur le pas de la porte, Jack derrière moi.

 

Je me retourne vers Jack, qui referme la porte d’une main dans mon dos.

 

Sa respiration est rapide.
La mienne est totalement anarchique.

 

Ses yeux sont presque noirs maintenant. Ce petit sourire en coin ne le quitte pas.
Je frissonne au contact de sa main sur ma joue. Sur mon cou. Sur ma gorge.

 

Mon dieu.

 

Il se recule et me prend la main. Hypnotisée, je le laisse m’entraîner vers la chambre.

 

Nous sommes debout à côté de son lit. Son regard se fait tout à coup moins sérieux.

 

-         Tu imagines, si c’est une catastrophe ?

 

Il sourit. Je m’approche et, tout en commençant à déboutonner sa chemise, je lui murmure à l’oreille :

 

-         Aucun risque, mon général…

 

Je sens ses mains dans mon dos. La fermeture de ma robe glisse lentement.

 

SJSJSJSJSJSJ

 

Lundi. 6h57.

 

Je m’assois sur le lit. Je le regarde à nouveau. Il est allongé sur le ventre. Les muscles de son dos se soulèvent lentement au rythme de sa respiration.

 

Son visage est serein, presque enfantin.

 

6h59.

 

J’appuie sur le radio-réveil avant qu’il ne se déclenche.
Je passe la main dans ses cheveux. Mes doigts suivent les courbes de son dos.

 

Une fois de plus.

 

Je ne m’en lasserai de toutes façons jamais.

 

Il sourit. Il s’étire. Il ouvre un œil. Il marmonne :

 

-         Bonjour, madame O’Neill…
-         Bonjour, monsieur O’Neill.

 

Il replonge la tête dans l’oreiller.

 

-         Hum… Quelle heure est –il ?
-         7 heures pile, Jack.

 

Il sursaute et me regarde, les yeux ronds. Je m’attendais à cette réaction. J’ai envie de rire. De rire et de me glisser dans ses bras.

 

Encore…

 

-         QUOI ???? 7 heures ??? Tu me réveilles à 7 heures ???
-         Pour être au SGC à 8 heures, cela me paraît raisonnable.
-         Mais il est beaucoup trop tôt Sam !!!!! Je ne me lève jamais avant… 7h45 !
-         Je comprends mieux tes retards aux briefings…

 

Il me regarde d’un air désespéré. Puis une lueur s’allume au fond de ses yeux. Une lueur que je connais bien maintenant…
Je m’attendais aussi à cette réaction. Je me lève vivement pour lui échapper.

 

Pas assez vivement.

 

Ses bras autour de ma taille m’ont faite basculer sur le lit.

 

Ses lèvres sont à nouveau sur moi… ses mains…

 

Je feins de capituler.
Je ne feins pas tant que ça, en fait…

 

NON !!

 

J’arrive à me glisser hors de son étreinte et je pars en courant vers la salle de bain. Je me retourne. Son air ahuri me fait éclater de rire.
Il saute du lit. J’ai juste le temps de claquer la porte et pousser le verrou.

 

Je suis appuyée contre la porte. Je sais qu’il est derrière.

 

Mon dieu que cela fait du bien de rire.

 

J’entends sa voix. Plaintive.

 

-         Sam… S’il te plait… Il faut que je me prépare moi aussi… laisse moi entrer… je promets que je ne tente rien.
-         Menteur !!!!!
-         Je dois me doucher !
-         Dans 5 minutes !
-         Je dois continuer mes mots croisés !
-         Je te les ai posés dans la cuisine avec un stylo.
-         Tu dois sortir me préparer le petit déjeuner comme hier !
-         Tout est prêt depuis maintenant 3 minutes dans la cuisine.
-         ZUT ! Tu es décidemment bien trop intelligente pour moi, je capitule. Mais tu ne sais pas ce que tu rates…

 

Ses pas s’éloignent dans l’escalier.

 

Oh si, Jack…je sais ce que je rate…

 

Vite. Une douche. Froide.

 

SJSJSJSJSJ

 

7h56. Jack gare la voiture sur le parking du SGC. Il se tourne vers moi.

 

-         Prête à devenir le colonel O’Neill ?
-         Prête.
-         Alors allons-y.

 

Nous sortons de la voiture. Nous nous dirigeons côte à côte vers l’ascenseur et nous plongeons dans les entrailles du SGC.

 

Avant que les portes s’ouvrent, il me lance un ultime sourire. Puis son visage redevient grave.

 

Il est à nouveau le général O’Neill, en charge du SGC.

 

Je suis maintenant le colonel O’Neill, en charge de SG1.

 

Nous avançons dans les couloirs. Nous ne croisons que des sourires. Il est difficile de ne pas y répondre.

 

Nous pénétrons dans la salle de commande où se tient Hammond. Jack va à sa rencontre.

 

Hammond lui serre la main, me fait un petit signe de tête.

 

-         Je vous rends le commandement du SGC, Jack. Je vous remercie de me l’avoir laissé à nouveau pour 36 heures.
-         C’est moi qui vous remercie, George.
-         Bien. Il semble que nous ayons un souci avec l’iris. Rien de grave, mais des interférences sont apparues à son ouverture après le retour de SG7 ce matin.

 

Jack se tourne vers moi.

 

-         Colonel, vous voulez bien y jeter un coup d’œil ?
-         Bien sûr mon général.

 

Je m’assieds devant le clavier. Mes doigts volent sur les touches.

 

Comme avant.

 

Je souris au fond de moi. Non. Plus rien ne sera comme avant.

 

FIN
 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
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