Cela faisait plusieurs heures qu’elle n’avait pas quitté son bureau et elle s’étonnait de ne pas encore avoir vu John débarquer et essayer de la sortir de là. Elle avait tout fait pour essayer d’échapper à cette préparation. Mais elle n’arrêtait pas d’y penser. Elle revoyait cette salle remplie de gens qui préparait cette fête.
Elle posa son stylo et ferma son dossier. Le dernier. Elle venait de terminer tous les rapports sans s’en rendre compte. Elle allait bien trouver quelque chose à faire. Elle posa le dossier sur la pile à côté d’elle. Son regard se posa sur la boule. Le village dans celle-ci semblait si paisible.
Voix : Tu devrais aller t’amuser toi aussi !
Elle leva les yeux et revit la petite fille de la dernière fois. Celle-ci lui sourit. Elle avait une sensation bizarre en voyant l’enfant. Elle avait la sensation de la connaître et pourtant elle ne l’avait jamais vu. Enfin, c’est ce qu’elle croyait.
Elizabeth se leva lentement pour ne pas faire peur à la fillette et contourna son bureau. La petite fille lui souriait toujours.
Fillette : Tu n’as pas avoir peur… Tu vas voir c’est amusant !
Elizabeth fixa l’enfant.
Elizabeth : Comment t’appelles-tu ?
La petite fille inclina légèrement la tête en regardant Elizabeth.
Fillette : Tu ne te souviens pas ?
Elizabeth parut surprise. Elle connaissait cette enfant ?? Elle ne se souvenait pas et pourtant elle avait la mémoire des visages. Elle s’en souviendrait si elle avait déjà rencontré la fillette auparavant
Elizabeth : On s’est déjà rencontré ?
La fillette parut amusée par la remarque d’Elizabeth.
Fillette : Bien sûr… Tu ne te souviens pas Lizzie !
Elizabeth resta sans voix lorsque la fillette l’appela par ce nom. Personne ne l’avait appelé comme ça depuis… depuis très longtemps. Et personne sur Atlantis n’était au courant de son surnom.
Elizabeth : Comment sais-tu…
Fillette : Je te connais... mais toi, tu sembles m’avoir oublié.
Elizabeth : Je dois dire que ton visage me semble familier mais je ne me souviens pas de notre rencontre.
La fillette s’avança vers le bureau. Elizabeth la regarda faire. Elle s’approcha de la boule et posa son doigt dessus et la parcourut.
Fillette : (chant) Etoile des neiges…. Mon cœur amoureux… s’est pris au piège… de tes grands yeux…
Elizabeth sentit sa gorge se serrer et des frissons la parcourir.
Fillette : (chant) Je te donne en gage… cette croix d’argent…et de t’aimer toute ma vie…j’en fais serment.
Elizabeth n’avait pas bougé. La fillette se tenait devant la boule.
Fillette : Tu te souviens de cette chanson ?
Elle leva les yeux vers Elizabeth. Ce regard, elle le connaissait. Mais impossible de se rappeler où. Elle fit un signe de la tête. La petite lui sourit et se tourna complètement vers elle.
Fillette : Alors tu ne m’as pas vraiment oublié !
La fillette prit la boule la secoua et la reposa.
Fillette : (chant) Etoile des neiges…
Elle commença à sautiller et contourna Elizabeth. Celle-ci regarda un instant tomber la neige dans la boule et puis se retourna. Mais l’enfant avait disparut. Elle regarda autour d’elle mais elle était seule.
Elle était entrain de se demander si elle n’était pas entrain de devenir folle. Elle était la seule à voir cette petite fille et à chaque fois, elle disparaissait comme par magie. Elle ferma un instant les yeux, s’assit sur son bureau et passa les mains sur son visage.
Cet air ne la quittait pas « Etoile des neiges ». Elle connaissait cette chanson par cœur et pourtant cela faisait des années qu’elle ne l’avait pas entendu. Les paroles lui revinrent comme si c’était hier. « et de t’aimer toute ma vie… j’en fais serment ».
Elle se redressa et sortit de son bureau.
***
Il avait juste le temps de prendre une douche avant de rejoindre les autres dans la salle commune. Il avait vraiment besoin de se détendre un peu. Même si il ne partait pas en mission, il devait avouer que tous ses préparatifs le fatiguaient aussi énormément.
Il lança sa veste sur son lit et enleva son tee shirt et le balança à son tour dans un coin de la pièce. Et cet à ce moment qu’il vit à nouveau le garçon qu’il avait vu dans les vestiaires. Il était pourtant certain d’avoir tout verrouillé en partant. Il le regarda légèrement étonné.
John : Comment es-tu rentré ?
Garçon : Comment crois-tu que je sois rentré ?
John allait répondre quand il se ravisa et fixa le garçon.
John : Qu’est-ce que tu veux ?
Garçon : Et toi, que veux-tu ?
John plissa les yeux.
John : C’est moi qui ais posé la question en premier !
Garçon : Je veux la même chose que toi !
John : Si tu pouvais être un peu plus précis ?!
Garçon : Je viens fêter Noël ! Je commençais à oublier à quoi cela pouvait ressembler.
John n’arrivait à comprendre ce qu’il se passait. Qui était ce garçon ? Et que faisait-il ici ? Il ne l’avait jamais vu auparavant et pourtant le garçon prétendait le contraire. Et les mots qu’il venait de prononcer, il les connaissait. Ils lui étaient familiers.
Garçon : Et-ce que tu leur a déjà raconté l’histoire des animaux qui parle à minuit le soir de Noël ?
C’était impossible. Comment connaissait-il cette histoire ? Il resta silencieux. Le garçon le fixa.
Garçon : Je suis sûr que tu ne l’as pas oublié ?!
John : Comment connais-tu cette histoire ?
Garçon : Ma mère me la lisait tout le temps la veille de Noël.
L’enfant lui sourit. Qui pouvait bien être cet enfant ?
John : Qui es-tu ?
Garçon : Je suis toi !
Et sans qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, l’enfant disparut devant lui. Il devait avoir rêvé ou peut-être était-ce une hallucination ? Il passa la main sur son visage. Une douche ne lui ferait pas de mal.
Cet enfant venait d’ouvrir une porte à de vieux souvenirs. Préparé Noël lui rappelait déjà énormément de chose mais que cet enfant lui parle de cette histoire avait fait déferler une vague de bons souvenirs qu’il avait avec sa mère.
Quand il était petit sa mère lui lisait… Il s’arrêta net dans ses pensées et les paroles de l’enfant lui revinrent en mémoire.
« Garçon : Ma mère me la lisait tout le temps la veille de Noël….. Je suis toi »
Non c’était impossible ! Ce ne pouvait pas être lui… même étant petit. Il ne ressemblait pas à cela étant enfant. Non ce n’était pas possible. Mais il ne savait pas si ce mot avait sa place sur Atlantis.
Il se rendit dans la salle de bain.
***
Elle posa la boîte sur ses genoux et la regarda un long moment. Cela faisait des années qu’elle était restée fermée. Elle ne savait pas pourquoi elle l’avait emporté sur Atlantis. Comme si cela avait été un besoin de l’avoir près d’elle. Mais cette chanson avait fait ressortit de vieux souvenirs et cette boîte en faisait partie. C’était la seule chose qu’elle avait réussit à sauver de son passé.
Elle avait peur de l’ouvrir. Peur de se retrouver face à son passé. Elle passa doucement la main sur la boîte. Mais elle avait la sensation qu’il fallait qu’elle l’ouvre. Il fallait qu’elle l’ouvre. Aurait-elle le courage d’aller jusqu’au bout ?
Elle souleva doucement le couvercle. Elle fit très attention comme si cela était la chose la plus fragile au monde. Elle posa le couvercle près d’elle et souleva délicatement le papier qui recouvrait le précieux objet.
Une magnifique étoile d’argent apparut. Une splendide étoile de décoration de Noël. Lorsqu’elle la vit, elle ne put empêcher les larmes d’apparaître. Elles coulèrent le long de ses joues dans qu’elle ne put rien y faire.
Cette étoile n’avait jamais trôné en haut d’un sapin. IL ne revint jamais pour l’aider à la mettre au sommet de l’arbre. Elle essuya les larmes mais d’autres continuaient à couler.
Voix : (chant) Etoile des neiges…. Mon cœur amoureux… s’est pris au piège… de tes grands yeux… Je te donne en gage… cette croix d’argent…et de t’aimer toute ma vie…j’en fais serment.
Elizabeth ferma les yeux et murmura les dernières paroles « et de t’aimer toute ma vie…j’en fais serment » Elle ouvrit les yeux et vit à nouveau la petite fille en face d’elle.
Fillette : Il n’aimerait pas la voir rester dans une boîte.
Elle devait savoir qui était cette petite fille. Elle savait énormément de choses à son sujet. Des choses qu’elle seule pouvait connaître. La petite fille la regarda et s’avança vers elle. Elle essuya ses larmes et la fixa.
Elizabeth : Qui es-tu ?
Un silence s’installa. Elizabeth et la fillette se regardèrent.
Fillette : Tu sais qui je suis !
Elizabeth ne pouvait pas y croire. Non. Ce ne pouvait pas être elle. C’était impossible.
La fillette lui souriait toujours.
Fillette : Tu me connais comme tu connais cette chanson ! Tu ne m’as pas oublié… tu as juste voulu me protéger…
Elizabeth la regarda.
Fillette : Mais je ne suis plus triste… mais toi oui.
Elizabeth baissa les yeux vers l’étoile dans la boîte.
Fillette : C’est pour cela que tu refuses de t’amuser ! Et pourtant tes amis sont gentils.
Elizabeth regarda de nouveau l’enfant. Celle-ci recula doucement.
Fillette : Cela ne t’empêchera pas de ne plus avoir mal !
Pour la première fois, Elizabeth vit la petite fille disparaître devant elle. Etait-ce une vision ou était-ce réel ? Sur Atlantis, tout était possible. Elle venait d’avoir une discussion avec… elle-même. Pourtant cela ne ressemblait à la petite fille qu’elle était étant plus jeune. Elle lui ressemblait mais ce n’était pas vraiment elle… enfin la petite fille qu’elle avait été.
Elle repensa à ce qu’elle venait de lui dire. Etait-ce pour cela qu’elle refusait de fêter Noël ? Pour se protéger et ne plus revivre ça ? C’était bien possible. Mais c’était plus fort qu’elle. La douleur avait été trop grande et l’était toujours. Elle baissa les yeux vers son étoile.
Elle était toujours restée dans cette boîte. Dans les premiers temps, elle avait attendu qu’il revienne pour l’aider à la mettre sur le sapin. Mais au bout de plusieurs années, ce fut tout ce qu’il lui restait de lui… et pour rien au monde, elle ne l’aurait abîmée.
Mais aujourd’hui, elle n’était plus une enfant et pourtant le temps n’avait pas effacé la douleur. Elle avait simplement appris à vivre avec. Et pourtant elle savait qu’il n’aurait pas aimé voir cette étoile dans cette boite et lui aurait dit qu’elle est faite pour trôner sur un magnifique sapin.
Elle ne su pas pourquoi mais elle pensa à la salle commune et à toutes ses personnes entrain de faire ses décorations. Il aurait aimé être des leurs. Elle sourit. Il aurait fait la même chose que John si il avait été à sa place. Dresser le sapin dans la plus grande place commune et réunir tout le monde pour créer une vraie ambiance de Noël.
John lui ressemblait énormément. Le même regard face à tout cela. Ce regard d’enfant qu’elle n’avait plus… où plutôt qu’elle ne voulait plus avoir. Et pourtant à cet instant, elle eut envie d’aller les rejoindre et de ne pas être seul. Elle avait besoin de cette chaleur.
Elle remit avec précaution le papier par-dessus l’étoile et referma la boîte. Elle la posa dans le tiroir de sa table de chevet et quitta ses quartiers.
***
Il aida la petite Tyra à accrocher sa guirlande. En la faisant descendre, il la souleva et la fit tournoyer avant de la déposer au sol. La petite fille riait de bon cœur puis alla rejoindre son groupe.
John regarda un instant les personnes présentes. Tout le monde semblait apprécier et oubliait le temps d’un instant, leurs soucis.
Ronon avait été capturé par Teyla et des petits athosiens, et essayait tant bien que mal de faire des décorations. Heureusement pour lui, Teyla lui donnait un coup de main. John sourit. On aurait pu tout à fait croire 2 enfants découvrant la joie des décorations de Noël.
John leur avait expliqué cette fête, comment et pourquoi on la célébrait. Mais il est vrai que dans la délégation de la Terre, il y avait plusieurs nationalités et plusieurs façons de fêter Noël. Il avait donc été décidé de fêter Noël à la mode Atlantis.
Carson avait réussit à trouver quelques chansons et musiques de Noël dans la base de données, interprétées dans différentes langues. C’était amusant de voir comment les gens pouvaient échanger leurs coutumes, traditions, à cette époque de l’année. Alors que tout au long de l’année, ils s’ignorent, se disputent ou ne font que cohabiter.
Il allait se diriger vers un atelier lorsqu’il vit une silhouette qu’il connaissait près de la porte. Elle osait à peine entrer. Il se dirigea vers elle en lui souriant. Lorsqu’elle le vit arriver, elle mit les mains dans ses poches et fit un léger mouvement d’épaules.
Elizabeth : Je vois que vous avez bien avancé !
John : Oui, je dois dire que nos équipes sont efficaces !
Elle lui sourit légèrement. Il regarda sa montre puis leva les yeux vers elle.
John : 10 minutes de plus et je venais vous chercher.
Elle le regarda. Elle savait très bien que c’est ce qu’il aurait fait.
Elizabeth : Je n’aurais pas été d’une grande utilité !
John : Tout aide est la bienvenue… et le travail n’est pas terminé ! Il reste encore énormément de chose à faire !
Elizabeth : Je ne suis pas douée pour ce genre de chose.
Il lui sourit et elle n’aimait pas ce sourire. Cela signifiait qu’il avait une idée derrière la tête. Il se tourna vers les ateliers et les personnes s’activaient.
John : Tyra !
Une petite fille, métisse, les cheveux tirés en natte le regarda en souriant et arriva en courant lorsqu’il lui fit signe de s’approcher. L’enfant ne devait pas avoir plus de 8 ans. La fillette regarda en souriant, tour à tour John et Elizabeth.
John : Tyra, Elizabeth va avoir besoin de ton aide ! Il va falloir que tu lui montres comment tu fais tes superbes guirlandes !
La fillette sourit de plus belle, prit la main d’Elizabeth. Celle-ci lui sourit puis regarda John, légèrement inquiète. John lui sourit pour la rassurer.
John : Vous êtes entre de bonnes mains.
Tyra : Viens, je vais te montrer !
La fillette tira Elizabeth vers son atelier. John les regarda s’éloigner. Il était heureux qu’Elizabeth soit venue d’elle-même les rejoindre. Cela signifiait que la magie commençait à opérer.
****
John ne pouvait quitter Elisabeth des yeux. Le fait qu’elle soit en train de s’amuser à faire des guirlandes avec Tyra la rendait encore plus belle. Enfin, elle commençait à s’ouvrir à la magie de Noël. Une main sur son épaule le fit se retourner.
Teyla : John, je peux vous parler ?
John : Bien sur !
Teyla : Mon peuple et moi-même invitons la cité d’Atlantis à se joindre à l’une de nos fêtes traditionnelles, l’Irlatin. Celle-ci aura lieu dans 5 lunes. J’espère vous y voir avec le Docteur Weir.
John : C’est très gentil à vous Teyla, merci. Vous pouvez compter sur moi. En ce qui concerne Elisabeth, alors là, c’est autre chose.
Teyla : Je me doute, mais je suis sûre que vous saurez la convaincre, je vous fais confiance pour ça.
Ils se sourirent mutuellement, puis Teyla rejoignit les enfants. John se détourna et son regard se posa à nouveau sur Elisabeth. Elle semblait finalement s’amuser s’il en jugeait par le sourire qu’elle avait. Mais tout n’était pas encore gagné. Et la convaincre de l’accompagner à la fête de Teyla n’allait pas être si facile. Mais bon, il n’avait jamais reculé devant l’adversité, ce n’était pas maintenant qu’il allait commencer.
Sentant qu’on la dévisageait, Elisabeth redressa la tête et parcouru la salle jusqu’à ce que son regard accroche celui de John. Elle lui sourit alors puis se recentra sur sa guirlande, heureuse finalement d’être venue.
Tyra : Tu te débrouilles très bien.
Elisabeth : Merci, mais j’ai eu un excellent professeur.
La petite Tyra ne répondit rien mais un merveilleux sourire s’afficha sur son visage, qui attendrit Elisabeth. A cet instant précis, elle se sentait à sa place, au milieu de tous ces gens. Un sentiment qu’elle n’avait pas ressentit depuis très longtemps.
Elle reporta son regard sur la salle, observant tous les gens s’extasier et s’amuser à préparer Noël. Oui, le moral était de retour sur la cité, elle devait le reconnaître. Son regard s’arrêta alors sur John. Il était entouré d’enfants et il semblait vraiment dans son élément. Elle ne put s’empêcher de s’attendrir devant ce tableau. Cet homme ne cessera jamais de la surprendre.
***
La petite Tyra arriva en courant vers John et tira sur son sweat pour lui signaler sa présence. John se pencha vers elle en souriant.
John : Que puis-je pour vous mademoiselle ?
Tyra : Tu peux nous lire une autre histoire ??!!
La fillette le regardait avec les yeux brillants. Il ne pouvait rien lui refuser.
John : D’accord mais une toute petite alors…parce qu’il est déjà tard !
Il regarda Teyla pour savoir si réellement il pouvait. Elle lui fit un signe affirmatif de la tête. Tyra sauta de joie, lui prit la main et le tira vers un endroit où ils avaient aménagé des coussins à terre.
Elizabeth avait observé la scène de l’endroit où elle se trouvait. Elle s’était légèrement écartée pour prendre un café. Elle s’assit à une table pas loin. John s’était assis et les enfants avaient accourus autour de lui.
Il avait un don avec les enfants. Ils l’adoraient. Et elle voyait bien aussi que John aimait les enfants. Ce qui était rare chez un homme d’être aussi proche des enfants. Venant de John, cela ne devait pourtant pas la surprendre, vu que c’était un grand enfant.
Il commença son histoire.
John : Il était une fois, dans la plaine du Nord, un petit renne blanc comme la neige. Au milieu de sa famille rassemblée autour du traîneau de Noël prêt à partir, il regardait tour à tour le grand renne et le Père Noël. Il s'approcha du Père Noël, glissa sa tête sous son gant et lui demanda :
- S'il te plaît, est-ce que je peux vous accompagner ?
Le Père Noël sourit et lui expliqua :
- Cette nuit de Noël serait trop longue pour toi ... Je pense que tu seras mieux ici !
- L'an prochain, tu pourras venir ! ajouta le grand renne.
Les enfants étaient captivés par ce que racontait John. Elizabeth sourit timidement. Elle pouvait voir cet éclat dans leurs yeux. Celle de l’innocence. Mais elle ne put s’empêcher d’écouter la suite de l’histoire. Elle n’était pas la seule. Teyla s’était joint aux enfants ainsi que Beckett qui avait pris une chaise et s’était installé non loin d’eux. Quand à Ronon, il avait repris sa place dos à la fenêtre.
Enfant : Un an !!! C’est long !
John sourit puis continua.
John : L'an prochain ? soupira le petit renne blanc. Mais c'est loin... l'an prochain !
Avec de la tristesse plein les yeux, il regarda le traîneau s'éloigner. Le manteau du Père Noël ne fut bientôt plus qu'une minuscule étoile rouge à l'horizon. Les autres petits rennes l'invitèrent à jouer, mais il hocha la tête en regardant le ciel.
Enfant : C’est pas juste !
La réaction des enfants amusait John.
John : Sous la clarté de la lune, les arbres, habillés de neige scintillante, se dressaient merveilleusement. Il faisait presque aussi clair qu'en plein jour. Soudain, le petit renne blanc aperçut quelque chose au pied d'un sapin. Il trottina jusque-là, et que vit-il ? Un paquet !
" Il est certainement tombé du traîneau ! " pensa-t-il, et il n'hésita pas une seconde.
Avec la plus grande délicatesse, il souleva le paquet avec ses bois et avança dans les traces du traîneau.
Les petits attendaient avec impatience la suite.
John : La neige crissait, craquait sous ses pas. Lorsqu'il franchissait les miroirs de glace, ses sabots faisaient de petits bruits secs. Le petit renne blanc était heureux. Il se sentait tout léger à l'idée de rejoindre le père Noël et le grand renne avec, dans ses bois neufs, un peu de leur précieux chargement.
Mais arriverait-il à temps ?
C'est alors que, occupé par cette pensée, il dévala malgré lui, au galop, une pente vertigineuse et arriva un peu brutalement au pied d'un arbre. A demi assommé, il cligna des yeux, releva ses pattes une à une et finit par se redresser.
Enfant : Le pauvre… il a eut mal ??
Teyla : Si tu laissais John continuer.
John : " Ouf ! Je n'ai rien ! " se dit-il.
Mais il réalisa soudain que ses bois étaient vides.
" Le paquet ? ... Où donc est le paquet ? " se demandait-il en fouillant du regard autour de lui. Il contourna les arbres les plus proches : pas de paquet ! Il grimpa sur un petit rocher. Il regarda bien de tous les côtés : toujours pas de paquet !
Les petits réagirent à la nouvelle. Ils étaient totalement imprégnés par l’histoire.
John : "Il ne peut pas être bien loin ! " se répétait-il pour se rassurer. Il fit encore quelques pas, et, au pied d'une touffe de houx, que vit-il ? Le paquet. Il fit deux ou trois cabrioles tant il était content. Délicatement, il le reprit entre ses bois et poursuivit son chemin.
Le regard de John se leva vers Elizabeth. Celle-ci était aussi très attentive à l’histoire. Il lui sourit. Sourire qu’elle lui rendit. Elle avait le même regard à cet instant que les enfants fassent à lui. Il en était heureux.
John : En traversant une plaine blanche, le petit renne blanc aperçut enfin un village. Il se sentait de plus en plus léger. De temps en temps, il levait les yeux vers le ciel étoilé. De son gros oeil rond, la lune semblait le surveiller. Les flocons s'étaient remis à tomber. A l'entrée du village, dans toute sa blancheur, la neige s'étalait comme un vrai tapis que personne n'avait osé froisser. Le petit renne blanc avait perdu les traces du traîneau ! Il ne savait plus par où se diriger. Il avança dans une première rue. Les maisons silencieuses semblaient dormir profondément. Pas un bruit ! Ni dans cette rue ni dans aucune autre.
Enfant : On non !
John : " Je vais bien finir par les retrouver ! " se disait-il pour se donner du courage.
Il fit encore quelques pas, et, à l'angle d'une maison, que vit-il ? Le traîneau, puis le grand renne, puis le Père Noël. Tout guilleret, il les surprit en leur adressant un
"Joyeux Noël ! "
Les enfants trépignèrent de joie et d’excitation.
John : Le Père Noël se retourna et son visage s'illumina :
- Le cadeau que je cherchais ! Je peux dire que tu arrives à temps !
Il ne savait comment le remercier. Il enleva son gant pour mieux lui caresser le museau. Qu'il était beau, le petit renne blanc avec dans ses bois veloutés le petit paquet auquel s'étaient accrochés quelques feuilles de houx et de gui !
Aujourd'hui encore, ces perles rouges ou blanches se mêlent au décor de Noël.
Le Père Noël prit le paquet et disparut dans une maison, tandis que le grand renne, fier du petit renne blanc, lui manifestait sa joie.
John regarda les enfants. Ceux-ci paraissaient en attendre une autre.
Tyra : Encore une !
Elle savait comment obtenir ce qu’elle voulait avec John mais Teyla intervint.
Teyla : Il est déjà tard et vos parents doivent vous attendre !
A ce moment, il entendit une voix
Voix : Raconte leur celle des animaux qui parlent !
John regarda autour de lui… mais le garçon n’était pas là. Tyra le sortit de ses pensées. Elizabeth avait remarqué le trouble de son ami. Elle se demandait ce qu’il avait bien pu chercher.