Il enfonça sa casquette sur sa tête, ajusta ses lunettes de soleil à l'aide de son index et comtempla le paysage qui s'offrait à lui. Se tenant sur le parvis de la porte de px913, il entendit la porte se refermée derrière lui. Expirant un bon coup l'air de ses poumons, il serra fermement son MP90 et descendit les quelques marches qui le séparait du chemin.
- Votre culpabilté vous aveugle, O'neill.
Il sursauta au son de cette voix derrière lui et se retourna prestement. Mais bon sang, personne n'écoutait dans cette base, ils aurait dû tous les enfermés avant de partir!
- Teal'c mais que faîtes vous ici ? je croyais vous avoir dit de rester à la base !!
- Daniel m'a demandé de vous accompagnez car vous n'étiez pas en mesure de prendre de bonnes décisions m'a-t-il dit, et je crois qu'il a raison, O'neill.
Il pouvait rivalisé avec Daniel et lui tenir tête, mais avec Teal'c il ne pouvait rien faire, d'une part physiquement, il n'était pas de taille, et d'autre part, quand il prenait une décision, personne ne pouvait le disuader d'en changer. alors il se résigna, acceptant enfin l'aide d'un ami.
- Bon... alors par ou faut-il se diriger ? ca m'évitera de parcourir des kilomètres en trop.
- Par ici...
Après 2km, Jack et Teal'c se firent surprendre par trois alkans, leurs infligeant comme précédement aux équipes SG , le même rayon lumineux, et tous deux s'évanouirent.
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Elle n'entendait plus cette voix, douce et chaleureuse, pour la guidée. Elle allait se perdre définitivement, s'enfonçant de plus en plus dans l'abime. Mais un point lumineux apparut , loin, très loin d'elle arrêtant sa chute vertigineuse. Désormais, Il se rapprochait rapidement, ca y est, elle allait enfin sortir de la pénombre. Sa résistance ne serait pas veine. Tout explosa dans sa tête lorsque la lumière traversa ses paupiéres tel un flash aveuglant, elle plissa les yeux pour se retrouver un court un instant dans le noir si accoutumée du fait. Elle revenait.
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Sa tête lui faisait horriblement mal, son esprit cotonneux émergeait, son corps engourdit par l'inaction se remettait doucement en marche. Ouvrant ses yeux, elle ne vit qu'un flux de lumière aveuglante. Ses yeux pleuraient tous seuls tellement que la luminosité l'agressait. Elle sentit deux bras puissants l'entourer pour l'asseoir. Deux arètes métaliques vinrent se positionnées de chaque côtés de ses tempes. On lui mettait des lunettes. Elle ouvrit doucement les yeux. Une forme noire, massive et flou se formait légèrement devant elle, après quelques secondes, elle le reconnut. Elle ouvrit la bouche en balbutiant quelques mots.
- Heureuse... vous ....voir...Teal'c..
- Moi aussi colonel Carter.
- Merci...lunettes de soleil.
- Voyez-vous mieux ainsi ?
Sam recouvrait peu à peu la vue. Elle fit un tour d'horizon de la chambre qu'elle ne reconnaissait pas.
- Oui... ou... sommes... nous ?
- Nous sommes encore sur px913, colonel.
Elle remit très vite son esprit en route, le forçant à se remémorer tous les événements. Une vague de souvenir afflua. Elle se rappelait. La grande salle ou toutes les équipes sg étaient retenus, l'entrée d'alkar venant chercher un responsable pour assouvir son désarroi, Daniel essayant de parlementer et d'expliquer ce terrible malentendu. C'est à cet instant qu'elle avait pensé à lui et à son discour si véhément qu'il lui avait tenu ce matin. Alors elle avait obeit a ses ordres, elle assumerait jusqu'au bout son devoir, même si la mort frappait à sa porte, elle assumerait. Mais que faisait-elle là, alors ?
Alkar l'avait mené, sous surveillance, dans une pièce adjacente à la salle de détention, lui ordonnant de se coucher sur l'autel qui se trouvait en son centre. Rongé par la douleur, il lui avait expliqué qu'elle allait subir le même état que son fils Volkan, mais à une différence prêt, elle resterait consciente dans son coma, son esprit allait s'enfoncé dans les profondeurs d'un chaos permanent, ne lui laissant aucun répis, vivant les pires tourments, implorant que la mort arrive vite sans jamais la voir venir... elle allait désormais vivre en Enfer.
Si tel était le prix à payer pour sauver ses compagnons et tout le mal qu'ils avaient infligé au peuple Alkan, alors elle acceptait. Résignée, elle s'allongea sur la grande pierre froide. Alkar posa une pierre verte sur son front. Tous se bousculait dans sa tête, la mort de sa mère...son père...Janet... Elle partait sans un adieu à Daniel et Teal'c pourtant si proche dans la pièce d'à côté. La pierre illumina la pièce. Sa dernière pensée fut pour lui, une image fugace, il se tient là, adossé à la porte de son labo, les bras croisés, un épi rebelle sur le haut de sa tête, les yeux charmeurs et il sourit....la douleur lui transperce le cerveau, son corps se cambre à cette attaque si violente...son sourire s'élargit, elle le garde encore un peu en elle ....pris de spasmes, son corps retombe inerte mais son esprit descend lentement dans les méandres des ténébres.
Et maintenant, elle était là, vivante, après ce terrible cauchemar qui n'en finissait pas, sa raison avait faillit se perdre définitivement dans les profondeurs de la folie.
Elle se tourna vers Teal'c pour l'interroger, ne comprenant pas la situation, une multitude de questions se bousculaient dans sa tête.
- Pourquoi ... suis...là...
- Alkar vous a sorti du coma, colonel.
- Mais pourquoi ? ... équipes...SG... prisonnières..?
- Non, Alkar a tenu sa promesse, ils nous relachés après vous avoir mis dans cet état.
- Sommes...nous... prisonniers ?
- Non, dès que votre état de santé le pourra, nous partirons.
- Et Volkan...
Il baissa la tête à sa question.
- Il est toujours dans un état stationaire, ajouta Teal'c
Sam se leva. Elle voulait se dégourdir ses jambes et reflêchir à la situation malgré les prémices d'un terrible mal de tête, s'aidant du mur elle fit quelques pas. Quelque chose n'allait pas. Teal'c lui cachait une vérité. Ses réponses étaient trop succintes, son visage trop fermé. Il éludait ses questions et surtout celle-ci:
- Pourquoi ...Alkar .... me...sortir du coma ? s'enquit-elle
Teal'c se redressa pour agir face à sa réaction.
- Quelqu'un a pris votre place...
Malgré la douleur qui lui tambourrinait le cerveau, elle tourna rapidement sa tête vers Teal'c. Pris sa place ? Mais personne ne devait prendre sa place, c'était ainsi, elle avait choisi. Qui pouvait contredire ses décisions ? Qui souffrait le martyr a cet instant à sa place? Qui avait plus de connaissances qu'elle pour pouvoir prendre sa place ? Mon Dieu, Daniel !!
- Daniel...murmurra t-elle.
- Non, colonel ... c'est O'neill qui a pris votre place, rétorqua Teal'c.
Elle vacilla à son nom. Son esprit allait implosé sous la douleur. Elle ferma les yeux pour la contenir. Elle retournait en Enfer.
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les bips discontinus du monitoring émettaient un son lassinant dans l'infirmerie. Voila plus de cinq heures que l'équipe médicale de la base s'afférait sur Volkan. Sam et Teal'c se tenaient assis derrière la baie vitrée en observant l'opération. La porte s'ouvrit découvrant Daniel tenant deux cafés dans les mains. Il vint s'asseoir à coté de Sam, fixant également son regard sur la table d'opération tout en lui tendant son café.
- Du nouveau depuis tout à l'heure? interrogea t-il , détournant son regard pour le poser sur Sam.
- Non, répondit-elle en soupirant.
- Sam vous devriez aller vous reposez après ce que vous avez subit, ca ne sert à rien de rester là ! Vous êtes épuisée !
C'est vrai qu'elle était fatiguée, mais comment pouvait-elle se reposer alors que lui vivait actuellement dans un cauchemar en permanence. Avant de revenir à la base pour opérer Volkan, elle avait demander de le voir. En entrant dans cette même pièce quelques heures auparavant, où elle s'était résignée à accepter son sort, elle le vit, étendu sur cette dalle de pierre, tel un roi attendant la sanctification de son âme. Elle s'avança vers lui le coeur serré. Pourquoi avait-t-il fait cela ? Arrivée à sa hauteur, elle ne put s'empêcher de le toucher pour se rassurer et s'assurer de son état de santé. Elle ferma les yeux pour amplifier la sensation, et du revers de ses doigts, elle carressa sa joue si froide, remontant légèrement sur ses lèvres fines, elle en dessina lentement son contour comme un aveugle touchant un visage pour se façonner une image dans son esprit. Elle fit glisser ses doigts sur son menton puis le long de son cou s'arrêtant sur la veine principale. Elle rouvrit les yeux. Son poul battait trop vite. Elle savait , malgré la quiètude qui se lisait sur son visage, quel combat il se livrait intérieurement pour éviter de sombrer. Elle carressa une dernière fois sa joue et sortit de la pièce. Les heures étaient comptées.
- Daniel Jackson a raison, colonel, vous devriez vous reposer, renchérit Teal'c faisant sortir Sam de ses récents souvenirs.
- Je sais... mais tellement de choses dépendent du succès de cette opération...
- D'ailleurs, comment avez vous fait pour convaincre Alkar de tenter de faire soigner son fils ?
- Je ne sais pas... je crois que je lui ai fait comprendre que c'était l'unique chance de sauver Volkan et l'histoire de son peuple. Il a longuement réfléchit et a accepté ma proposition mais en contrepartie il garderait le général O'neill, la personne la plus érudit et la plus importante de notre peuple m'a t-il dit.
- Jack la personne la plus érudit... c'est un comble !! il a réussit a prendre votre place uniquement parce qu'il possède dans ses gènes la connaissance des anciens.
- Justement, Daniel, comment avez-vous pu le laisser faire cela ? Explosa-t-elle en laissant la colère l'envahir.
- A parce que vous croyez que Jack me tient toujours informé de ce qu'il projette de faire, Sam ? Vous croyez que je n'ai pas essayé de le raisonner dès qu'il m'a annoncé qu'il voulait partir seul sur Alkan ? Vous savez, Sam, dès qu'il s'agit de vous, Jack devient irrascible, se referme sur lui-même et plus rien ne peut l'arrêter. La seule chose que j'ai pu faire c'est que Teal'c l'accompagne...
- Il est vrai, colonel, qu' O'neill n' a plus le même comportement dès que vous êtes en danger. A notre réveil dans la cellule, il est partit seul parler à Alkar et il n'est pas revenu. On est venu me libérer et l'on m'a amené dans la pièce où vous étiez et que l'échange avait été accepté. C'est alors que j'ai compris ce que O'neill venait de faire. Moi non plus, colonel, je n'ai pas pu l'empêcher de faire cela, dit Teal'c en baissant la tête.
Le coeur de Sam se serra de plus belle à l'évocation de la situation. Elle avait réagit bêtement sous le coup de la colère pensant que ses amis l'avait laissé volontairement prendre sa place. Mais non, il avait échaffaudé son plan tout seul, quitte à blesser Teal'c et Daniel pour les laisser sur la touche. Elle lui en voulait tellement à cet instant d'être si intrensigeant envers lui-même, préferant souffrir que de voir souffrir les autres et pourtant, son discour si éloquant d'hier matin contrastait tellement avec ses actes d'aujourd'hui. Son mal de tête lui martelait le cerveau par manque de repos. Elle se prit la tête entre les mains et ferma les yeux pour calmer temporairement la douleur.
- Sam, si Jack était là, il vous ordonnerait de vous reposer...
- D'accord, Daniel mais vous m'appelez dès que l'opération se termine.-
- Promis...
Sam se leva pour sortir de la pièce, arrivée à la porte elle se retourna vers eux
- Je suis désolé de m'être emporté tout à l'heure...
- On est tous sur les nerfs depuis 24 heures, Sam, c'est déjà oublié...
- La colère permet d'évacuée la douleur, la peine et le chagrin...Vous n'en faites pas suffisament usage, colonel Carter !
- Merci, je m'en souviendrait Teal'c, lui repondit-elle en souriant.
Elle ferma la porte derrière eux puis se dirigea vers ses quartiers. Encore une sale journée.
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Mon Dieu ma tête va exploser! D'un geste lent et difficile, il mit les paumes de ses mains sur ses yeux pour les préserver de la lumière qui lui brûlait la rétine. Quel horrible cauchemar. Il n'aurait jamais crut pouvoir s'en sortir, son esprit s'enfoncait inlassablement dans une chute continuelle comme si l'on tombait dans un puit sans fond avec tout ce noir qui vous oppresse. C'était si réel. On lui ôta délicatement les mains de ses yeux.
- Non ! dit- il dans un cri de détresse.
Mais la protection que lui offrait ses mains furent remplacés par un bandeau que l'on attacha derrière sa tête.
- Ca va , Jack ?
Il tourna douloureusement la tête à gauche suivant le son de cette voix si familère.
- Non...tête....mal... Daniel..
- Je sais par quoi vous passez, mon général, votre douleur risque d'être plus longue que la mienne car vous êtes dans cet état depuis une semaine.
il tourna sa tête brusquement vers la droite, lui arrachant un cri de douleur sous la violence de l'effort mais peu importe, c'était ça voix qu'il entendait.
- Car..ter.. dit-il dans un souffle.
- Oui, mon général, allez y doucement, votre corps va mettre un certain temps avant de retrouver toutes ses fonctions motrices et votre vue risque de revenir d'ici 2 ou 3 jours.
Dans toute cette obscurité, sa voix était un vrai rayon de soleil transperçant l'épais brouillard qui voguait dans son pauvre cerveau en rechauffant à son passage son esprit et son ...coeur.
- Content de vous retrouvez, O'neill.
- Merci...Teal'c.Malgré qu'il ne puisse pas les voir, il était heureux de les entendre.
- Mon général, on va vous soutenir pour vous ramener à la base.
- Base ?
- Oui, nous sommes encore sur Alkan.
Son esprit marchait au ralenti pour se souvenir des évênements passés. Il n'insista pas pour se remémorer, sa tête lui interdisait toutes réfléxions, alors les explications viendraient plus tard.
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- Daniel !! n'insistez pas!!
- Jack, faites un effort sinon on va vous nourrir par intraveineuse, et vous savez que c'est désagréable d'avoir une piqure planté dans le bras en permanence!
Jack se raidit devant cet argument si efficace et ouvrit les lèvres malgré lui pour laisser entrer la fourchette dans sa bouche. Voilà deux jours qu'il était rentré, son retour à la base avait été difficile, ne tenant pas debout, Teal'c et Daniel l'avait soutenu sur 3 kilomètres pour retourner à la porte. Epuisé par l'effort, il s'était effondré avant d'atteindre l'infirmerie. Pendant plus de 24 heures, il avait dormi dans un sommeil agité replongeant dans ses cauchemars, se réveillant en criant de temps à autres, le corps couvert de sueur, pour retomber aussitôt dans l'inconscient. Ce matin, il avait réussit à se lever tant bien que mal, faisant quelques pas pour réhabituer son corps à se mouvoir mais sa vue n'était toujours pas revenue l'obligeant à dépendre constament de quelqu'un pour se déplacer ou se nourrir, et cela le mettait dans une humeur massacrante. Chaque infirmières redoutaient rien qu'à l'idée d'aller s'occuper de lui, et laissaient volontairement Daniel le nourrir pour éviter ses états d'âme.
- Allez, une dernière et vous aurez tout fini !
- Non!....fini.... vous m'agacez !
Un léger courant d'air provoqué par le déplacement rapide d'une personne qui entrait dans la pièce, lui fit tourner instantanémant la tête dans cette direction. C'était son parfum et son odeur à elle. Même aveugle, il était capable de la reconnaitre. Depuis son retour, pas une seule fois elle était passée le voir. Il avait tellement de choses à lui demander et à se faire pardonner.
- Ah! Sam! Vous pouvez me remplacez, parceque je n'en peux plus, là ! Il est insupportable, c'est plus facile de donner à manger à un enfant de 2 ans ! et puis j'ai du travail à finir sur une transcription que sg4 m'a rapporté. Je vous le laisse Sam, et bon courage ! dit-il tout en ce précipitant au pas de course vers la sortie avant que Sam ne puisse réagir.
- Carter rappelez-moi de lui tordre le cou ! hurla Jack en fin de phrase pour que Daniel puisse l'entendre.
- Vous n'êtes pas conciliant non plus, mon général, dit-elle tout en allant s'asseoir sur le bord du lit occuper auparavant par Daniel.
- C'est une conspiration ? dit-il ironiquement.
- Non, une constation, dit-elle tout en rassemblant à l'aide de la fourchette les derniers restes de nourriture dans l'assiette.
- Vous trouvez que j'ai mauvais caractère, Carter ?
Elle le maudisssait. Comment pouvait-il se jouer d'eux ainsi, après ce qu'il avait dit et fait à chacun. Après avoir vécut une semaine de calvaire durant son absence. Et lui, voulait parler de son caractère! Elle allait lui en parler de son fichu caractère !
- Oui, vraiment un sale caractère, s'exclama-t-elle agacée.
- A ce point ? dit-il, étonné par le ton qu'employait Sam
- Pire! et puis tenez votre dessert, vous arriverez bien à manger votre orange sans mon aide, puisque vous n'avez jamais besoin d'aide de personnes! s'écria-telle en se levant de son lit pour se diriger vers la porte.
- Baissez d'un ton avec moi, Carter ! Carter ? Revenez ici, Carter ! Aboya Jack.
Il se leva difficilement de son lit. Mais que lui arrivait il ? Il avait voulut tout simplement commencer la discution sur le ton de l'humour pour aborder ensuite des sujets plus graves. Mauvaise tactique. Avec ses mains il tatonna la pièce pour éviter les obstacles tout en se dirigeant vers la sortie. Décidément, depuis ces derniers temps, le dialogue avec Carter devenait impossible, il est vrai qu'il la blessait plus souvent qu'il ne lui parlait, mais c'était plus fort que lui, depuis l'annonce de son mariage, ses relations s'etaient dégradées, ses sentiments l'étreignaient si fortement que pour les cacher ses sauts d'humeurs en témoignaient. A la porte, il tourna à droite en longeant le couloir faisant glisser sa main le long du mur pour garder son équilibre et ses repères. Son parfum flottait dans l'air suite à son récent passage. Il fallait qu'il se résigne à accepter la situation. A l'intersection, il tourna à gauche continua son chemin sur une vingtaine de mètres avant que sa main ne rencontre le chambranle d'une porte fermée. Si elle était heureuse, il le serait... Il prit une grande inspiration puis tourna la poignée... Non il ne le serait pas. Son parfum embaumait la pièce. Jamais il ne le pourrait. Il referma derrière lui.
- Carter ?
Assise sur le tabouret de son bureau, elle se tenait la tête dans les mains.
- Je sais que vous êtes là, alors répondez- moi, dit-il en tendant l'oreille pour entendre le moindre mouvements ou respirations pour situer Sam dans la pièce.
- Que voulez-vous ? répondit-elle d'un ton sec.
- J'aimerais savoir ce qui ne va pas...
- Vous tenez vraiment à le savoir ? et bien je vais vous dire ce qui ne va pas! Depuis une semaine on vit sur les nerfs, en fait, depuis le jour ou vous avez décider bêtement de prendre ma place. Pour vous sortir de là, il a fallut convaincre Alkar de faire opérer son fils, organiser l'opération chirurgicale qui a duré plus de 7 heures puis attendre 48 heures pour savoir si Volkan conserverait toutes ses facultés, entre tout cela, il a fallut diriger la base pendant votre absence et tous les problèmes qui vont avec! Alors je suis désolée, général, si je me suis emportée tout à l'heure mais vous conviendrez que cette semaine n'a pas été de tout repos pour nous!
Connaissant par coeur la pièce ainsi que le nombre de pas qui séparait la porte de son bureau, il s'avança et posa ses mains à plat sur celui-ci.
- C'est vrai, je vous dois beaucoup... à vous tous, et je n'ai pas eu le temps de vous remercier comme il se doit, dit Jack avec sincérité.
- Je me moque de vos remerciements, monsieur! retorqua Sam en haussant la voix.
- Carter ! vous n'allez pas recommencer ! Cessez de me parler sur ce ton ! Depuis notre retour, vous m'évitez, je sens bien à défaut de voir que quelque chose ne va pas, que me reprochez-vous à la fin ? dit-il en haussant lui aussi la voix.
- Je vous reproche de ne pas tenir vos engagements, général...
- Mes engagements ? répeta jack interloqué.
- Oui, vous vous êtes engagé à me tenir responsable de cette mission de sauvetage si j'échouais, et jusqu'à ce que vous preniez ma place, je l'avais réussit cette mission, alors pourquoi revenir sur vos paroles si humiliantes ? s'exclama Sam en se levant pour contourné son bureau et se poster devant lui.
Ses mains toujours appuyés sur le bureau, il sentit le déplacement de la jeune femme pour venir s'arrêter sur sa gauche. Il se redressa et se tourna en sa direction. Il aurait tellement eut besoin de voir son visage à cet instant, déceler dans son regard et son attitude toutes les émotions qui la traversaient pour répondre ensuite à sa question. Mais de toute façon il fallait qu'il se lance, alors avec ou sans indices, la solution était la même.
- Je regrette tellement ce jour là... je suis désolé, Carter... vous êtes le meilleur soldat que je connaisse en trente ans de carrière, la plus courageuse, et la plus devouée dans ses missions... mes propos étaient injustes et blessant, alors faites un rapport sur moi, colonel, un acte comme celui-ci est impardonnable, je mérite une sacré sanction pour ça! dit il tout en baissant la tête. Sam le dévisagea. Malgré le bandeau qui lui masquait les yeux, elle lisait de la tristesse sur son visage, lui enserrant un peu plus son coeur. Il avait l'art de se faire pardonner! mais cette fois-ci elle n'allait pas céder si facilement, il s'excusait pour son comportement mais cachait son fondement, et ça, pour le découvrir elle allait devoir employer les grands moyens pour percer la carapace du grand Jack O'neill ! - Pourquoi ? dit-elle en se rapprochant de lui.
Pourquoi ?Pourquoi ! Son esprit se mit en route rapidement pour trouver une solution à son problème. Il ne pouvait pas lui avouer à quinze jours de son mariage que la jalousie le dévorait. trouver une réponse ! Parcequ'il n'admettait pas de la perdre et de la voir dans les bras de ce flic. Une réponse ! Parcequ'elle s'éloignait de lui et se déchirement lui ôtait tout raisonnement.
- Le... le surmenage... j'ai eu beaucoup de problèmes à gérer à la base ces derniers temps, et puis... d'être constement enfermé...ça me met de mauvaise humeur ! dit-il en passant sa main sur sa nuque.Aïe. C'etait pitoyable ! pensa-t-il.
Sam expira bruyament. Son sang commencait à boullir en elle devant cet étalage de mensonges.
- Arrêtez de vous moquez de moi, général ! s'écria-t-elle en touchant à répétition son torse avec son index.
Jack se sentait de plus en plus acculer au mur de la vérité. Aucun échappatoire ne se profilait devant lui.
- D'accord...marmona-t-il en saisissant la main de Sam pour arrêter son geste qui lui piquait la poitrine.
Jack se figea. Son coeur s'accélèra sous le coup de la surprise. Ce n'est pas possible. Il aurait donner n'importe quoi à cet instant pour recouvrer la vue mais à défaut , il n'avait que ses mains pour être sur et vérifier plusieurs fois.
- C'est bien votre main gauche, Carter ? interrogea-t-il tout en tâtant sa main pour ne pas se tromper.
- Quoi ? s'exclama-t-elle surprise par sa question.
- Votre main... C'est bien la gauche, répéta Jack en passant son autre main dessus pour se persuader qu'il ne rêvait pas !
- Euh, oui... Mais je...
- Où est-elle ? dit-il en la coupant net dans sa phrase.
- Mais de quoi parlez-vous ? interrogea Sam sans plus rien comprendre à la situation.
- Votre bague! Carter! elle n'est plus à votre doigt, où est elle passée ? s'exclama Jack en continuant de pianoter sur ces doigts.
Aussitôt, elle retira sa main de ceux de Jack pour la cacher derrière elle tout en baissant la tête comme un enfant pris sur le fait par ses parents et craignant les représailles de son acte. Dans toute cette précipitation, elle ne l'avait encore annoncer à personne et personne ne l'avait remarqué. A part lui.
- Elle est retournée à son propriétaire...où au magasin...enfin...je ne sais plus où elle est actuellement...dit-elle d'un ton las.
- Plus de mariage ? s'enquit Jack ne pouvant plus articuler toute une phrase complète.
- Non, j'ai rompu avec Peter. Le jour ou vous m'avez autorisé à monter en surface pour le voir, il me rendait les clefs de chez moi et le lendemain je lui rendais sa bague avant qu'il reparte pour denver.
Jack prit appuit sur le bureau pour garder l'équilibre.Un torent d'émotions lui traversait tout le corps le laissant sans réaction verbal.
Il n'entendit pas la porte du labo s'ouvrir et encore moins la personne qui entrait.
- Sam, j'ai besoin de vous pour analyser la roche que sg4 a ramené, sa structure est originale, vous allez....
Daniel leva le nez de ses dossiers pour continuer son discour mais la surprise le coupa dans son élan. Il mit un certain temps pour assimiler ce qu'il voyait. Il cligna plusieurs fois des yeux , se retourna vers la porte pour vérifier le nom inscrit sur celle-ci, il ne rêvait toujours pas, c'était bien le laboratoire de Sam, alors, un sourire illumina son visage, humidifiant légèrement ses yeux derrière ses lunettes, il était heureux. Il continua son observation pour savourer l'instant tant attendu et décida, pour les préserver de la gêne qu'ils allaient engendrés si quelqu'un d'autre entrait, de les interrompre.
-... adorée ! s'écria Daniel en souriant.
L'effet fut escompté. Les deux personnes sursautèrent en même temps tout en se séparant brusquement et se tournèrent vers leurs agresseur.
- Daniel !! on ne vous a jamais appris à frapper avant d'entrer ? s'écria Jack énervé par l'intervention impromptu de Daniel
- Mais j'ai frappé, Jack ! protesta Daniel en riant.
- Non, Vous avez cru frapper !
- Mais si...
- Non !
- Si !
- Daniel ! que vouliez vous ? S'exclama Sam pour arrêter ce jeu enfantin.
- J'avais besoin... de rien! je passais devant votre labo, alors je me suis arrêter pour voir si vous alliez bien...je vois que tout va très bien...alors je vais retourner travailler...dit-il en se dirigeant vers la sortie.
Arrivée à la porte il se retourna.
- Je suis content pour vous deux mais dorénavant fermé votre labo a clef !
- Daniel, les gens frappent habituellement !
- Mais...
Se tenant prés de la porte, Jack ne laissa pas le temps à Daniel de finir sa phrase et la claqua devant lui en prenant soin de la vérouiller. Il s'adossa sur celle-ci laissant échapper un soupir de satisfaction.
- Vous l'avez entendu frapper ? lança-t-il vers Sam.
- Non, et vous mon général ?
- Non... j'étais trop absorbé par ce que je faisais ! ironisa jack.
- Et que faisiez-vous? dit-elle d'un ton suave.
- Si vous continuez à parler pour que je m'oriente dans la pièce, je vous montrerais peut être ce que je faisais, annonça-t-il mettant ses sens en éveil devant cette invitation.
- Vous savez, mon général, vous avez une drôle façon de réagir lorsque quelqu'un vous annonce qu'il ne se marie plus, c'est assez surprenant ! déclara Sam en observant Jack se rapprocher d'elle.
- C'est plus fort que moi! je fais ça à chaque fois ! dit-il en se tenant tout près d'elle.
- Et devant les caméras en plus!
- J'ai mis un homme de confiance devant, répondit Jack en penchant sa tête.
- Dites-moi pourquoi vous avez fait ça ? Murmurra-t-elle.
Il pencha sa tête en avant pour dépasser son visage et ses lèvres s'arrêterent à quelques centimètres de son oreille pour lui avouer en chuchutant tous ses secrets.
- Parce que je ne veux plus souffrir comme j'ai souffert depuis l'annonce de votre mariage; parce que je regrette de vous avoir hurler dessus en pensant jalousement que vous étiez dans ces bras l'instant d'avant; parce que j'ai eu tellement peur de vous perdre par ma faute que prendre votre douleur était le seul moyen d'assouvir la mienne; parce que j'en avais envie; parce que je ne veux plus jamais vous perdre, Sam.
- Mais jamais vous ne m'avez perdu, Jack... jamais, chuchota Sam.
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Walter et Smith tambourrinaient à la porte pour essayer vainement d'entrer.
- Ouvrez cette porte! s'écria Walter.
- Ecoutez, si vous ne l'ouvrez pas on revient avec des renforts pour l'enfoncer! rajouta Smith
les deux militaires entendirent un verrou se désenclencher. La porte s'entrouvrit dévoilant son occupant.
- Ah, c'est vous ! mais que faîtes vous à notre poste? demanda Walter
- Je suis affecté à ce poste depuis ce matin. Je l'ai déjà signalé à vos collègues.
- Mais de qui vient cet ordre ?
- Du général O'neill.
- Ca vient de très haut ! pendant combien de temps vous nous remplacez ? interrogea Smith.
- Je vous remplace sur une durée indéterminée, répondit l'homme en refermant la porte sur eux en prenant bien soin de remettre le verrou.
- Pas très causant comme gars, tu ne trouves pas ?
- Ouais, allez viens, puisque l'on a du temps libre on va allez discuter avec les infirmières du niveau -34, dit Smith en tirant la manche de son collègue.
- T'as raison, bonne idée, répondit Walter.
Les deux militaires s'éloignèrent de la porte. L'homme se rassit confortablement dans son fauteuil, devant lui, une quarantaine d'écrans de contrôle illuminaient la piéce faisant danser des lueurs blanchâtres sur les murs à chaque changements d'angle des caméras de surveillance. Parmi toutes ces images inintérressantes à observer, son regard se riva sur le moniteur numéro 22 qui à lui tout seul valait bien des milliers d'heures d'archive vidéo. Il empoigna son pot de glace à la vanille et d'un mouvement rapide il éteignit l'écran 22 laissant enfin une totale intimité à cette pièce.
Enfin c'est deux être n'étaient plus désespérés.
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