Citations du moment :
L'humour et les blagues peuvent non seulement avoir un effet thérapeutique à court terme mais aussi sauver des civilisations tout entières.
[Bernard Werber]
Imagine

Une autre vie : Chapitre 5

Entourés de quelques gardes pris parmi des plus fidèles sujets, Enki aimait se promener dans sa capitale. Il admirait son œuvre, il aimait les saluts que lui dispensaient les gens dans la rue. Ce n’était pas des prosternations provoquées et sans valeur, mais des sourires et des saluts de reconnaissance.  Le peuple l’adorait, d’une façon spontanée et naturelle. Chaque fois que Enki sortait de son palais, la foule s’amassait et l’acclamait.
Enki était fin psychologue, il savait que devenir un tyran n’apportait que la crainte et la révolte, la méthode douce était beaucoup plus efficace. Et puis il était patient, très patient. Mais petit à petit il se construisait une flotte avec des  pièces détachées venues de diverses usines de la planète.  Il augmentait progressivement le nombre de ses jaffas. Il ricanait en pensant aux terriens qui travaillaient pour lui, en particulier le major Samantha Carter, une scientifique hors pair. La meilleure pour l’instant parmi les terriens qu’il avait enlevés.
Il répondait aux saluts de la foule par de petits gestes de la main. Il adorait ce genre de sortie, son ego s’en trouvait satisfait et il bénissait son intelligence qui allait faire de lui le Goa’uld le plus puissant de la galaxie. Il préparait quelque chose de gigantesque  à la barbe des grands maîtres, qui n’en verraient que du feu, lorsqu’il déclencherait  la grande offensive.

 

 

2

 

Base de Cheyenne Moutain.

 

Le général Hammond,  fatigué avait enfin pu prendre sa retraite. Le président avait donné son accord à condition que celui-ci restât en disponibilité  au cas où.
Hammond empaquetait ses dernières affaires et s’apprêtait à quitter ce bureau où il avait transpiré sang et eau, à s’inquiéter, à prendre des décisions vitales pour le sort de la planète. Une activité qui l’avait ruiné peu à peu.  Il avait hâte de tourner la page. Ceux qui auraient pu le retenir  , avaient disparu depuis plusieurs mois, morts sans doute.
Personne ne le saura jamais pensa Hammond avec tristesse.
Teal’c avait été intégré à SG3 sous les ordres du colonel Reynolds. Il avait confié à celui-ci son secret espoir de retrouver ses amis. Reynolds était un homme d’honneur, il  trouvait qu’on avait enterré un peu vite SG1 sans beaucoup les chercher. Il autorisa Teal’c au cours des différentes missions, à poursuivre ses recherches. Jusqu’à présent elles n’avaient pas abouti.

 

Une petite fête très simple fut organisée pour le départ à la retraite du vieux général. Il dit quelques mots émouvants et ne put s’empêcher d’évoquer le colonel O’Neill, le  major Carter et le  professeur Jackson, qui manquaient à tous les anciens de la base.  Il fut très applaudi.
Son remplaçant arriva le lendemain.
C’était un homme de haute taille, très maigre, les cheveux en brosse, un regard sévère. Le militaire pur et dur.
            -Je vous présente le général Allistair avait dit Hammond, obéissez lui comme vous le faisiez avec moi.
Les deux généraux se serrèrent la main et Hammond prit lentement le chemin des ascenseurs qui le conduisirent à la surface.

 

 

 

3

 

 

Planète Eridu

 

Jack se réveilla en sursaut, trempé de sueur, nauséeux et le cœur battant la chamade. Il se leva doucement pour ne pas déranger Sam qui dormait.
Il alla se plonger la tête dans l’eau froide  du lavabo pour essayer de s’ éclaircir les idées. Qu’avaient-ils fait ? Comment avaient-ils pu se laisser manipuler à un tel point ?  Jack avait honte de lui. Tellement lucide et méfiant d’habitude il s’était fait avoir comme un bleu, n’avait eu aucune méfiance, aucune inquiétude. Il avait tout gobé, et prit pour argent comptant cette histoire de destruction de la Terre par les Goa’ulds.
Il s’assit lourdement sur le canapé, et  se passa la main dans ses cheveux humides. De l’autre côté de la porte dormait Sam, l’amour de sa vie. Son cœur se crispa comme en proie à une griffe acérée. La douleur était telle, qu’il dut se lever, et  marcher silencieusement dans la pièce. Surtout ne pas la réveiller, qu’il n’ait pas à la prendre dans ses bras. Plus jamais… La douceur de ses lèvres, sa peau si tendre, ses caresses sublimes, plus jamais… et cet enfant. Jack se sentit rempli de colère, d’une rage destructrice contre ce maudit Enki, un Goa’uld bien sûr, mais tellement différent des autres qu’il n’en avait vu que du feu.

 

Daniel avait fait son enquête, Enki étant le roi de la planète, il avait une biographie officielle, qu’il n’eut aucun mal à trouver. Soi disant natif de cette planète, il avait succédé à son père dix ans plus tôt, on y louait son courage et sa grandeur d’âme pour faire de sa planète un endroit agréable pour son peuple.
Naturellement tout cela n’ était qu’ un ramassis de mensonges pensa Jack. Il avait endormi la méfiance des habitants en leur faisant  croire n’importe quelle histoire susceptible de le servir et d’asservir son peuple.
Pour la première fois de sa vie Jack était désemparé. Il savait où était son devoir, mais comment l’accomplir ? Aurait-il la force de renoncer à Sam ? Et la jeune femme qui avait encore une fois tout oublié grâce à sa récente piqûre ne lui faciliterait pas la tâche, il en était certain.
Il regarda sa montre : 4 heures. La nuit était encore noire sur Eridu. Il décida de courir un peu pour évacuer la tension et cette insupportable souffrance.
Il parcourut très vite les premiers kilomètres, l’air frais fouettait son visage lui faisait un bien fou. Il s’arrêta pour s’asseoir sur un banc et récupérer un peu. Quand il rentra il avait la tête vide et sans même prendre une douche il s’endormit comme une masse sur le canapé du salon.

 

Ce fut ainsi que le trouva Sam quand elle se leva. Il dormait mais son visage n’était pas reposé, une grande ride lui barrait le front et son sommeil était agité. Elle passa la main sur son front, il était trempé de sueur.
            -Jack murmura t-elle.
Il  s’éveilla,  repoussa sa main brusquement et  grogna quelque chose qu’elle ne comprit pas puis s’engouffra dans la salle de bain, laissant Sam, désemparée au milieu du salon.
            -Jack ! redit-elle.
Elle était au désespoir !
Jamais il ne s’était levé sans l’embrasser, la prendre dans ses bras, lui murmurer des mots doux au creux de l’oreille. Là il l’avait repoussée !
Le cœur de Sam se serra, elle ne comprenait pas. Sous le coup de ses émotions son enfant bougea et lui donna des coups de pieds. Elle dut s’asseoir pour reprendre son souffle.
Il sortit en peignoir, dont il s’était enveloppé soigneusement  et sans un regard pour elle, il s’enferma dans la chambre et reparut quelques instants après,  tout habillé.
            -Jack redit Sam d’une voix plus ferme, qu’est ce qu’il se passe ?
Il s’arrêta et  la regarda et il dit simplement ces mots :
            -Je me souviens de tout.
Son regard était terrible. Elle s’approcha de lui mais ne le toucha pas, il semblait sur la défensive et Sam ne voulait pas risquer de se faire rabrouer de nouveau. Elle mit les mains derrière le dos, cela projeta son ventre en avant, inconsciemment elle mettait son enfant en avant comme pour bien lui faire comprendre que quoiqu’ il se passât c’était la chose la plus importante qui venait de leur arriver, leur enfant. C’est ainsi que Jack comprit le mouvement de Sam. Cela rentra dans son cœur comme une aiguille, et lui tordit les entrailles. Elle était si belle ainsi, ses longs cheveux dénoués flottant sur ses épaules, les yeux légèrement écarquillés, les lèvres tremblantes comme si elle allait pleurer. Il ne put s’empêcher de la prendre dans ses bras.  
            -Oh Sam… murmura t-il.
            -Que se passe t-il Jack, le supplia t-elle, dis- moi !
Tout en la soutenant ils vinrent s’échouer sur le canapé.
            -Tu ne te souviens de rien ?
            -Je me rappelle tout ce que nous avons fait et dit avec Daniel et Sarah, mais ce ne sont pas mes souvenirs, tu comprends ce que je veux dire ? Cela ne m’évoque rien de plus.
            -Oui, je comprends. Ecoute Sam, ce que je vais te dire va être très difficile à comprendre et à accepter, mais il faut que je le fasse.
Elle hocha la tête, la gorge soudainement serrée. Elle avait le pressentiment que ce qu’allait lui dire Jack allait changer à jamais le cours de leur vie.
            -Nous n’appartenons pas à ce monde, nous ne devrions pas être là. Enki nous a enlevés comme tous les terriens et a mis dans nos têtes de faux souvenirs de destruction de la Terre. Il nous a donné une vie agréable juste pour le servir. Tout le travail que nous faisons a trait au naquadah. Et ceux qui ne travaillent pas pour le naquadah jouent un rôle pour l’entretien de la planète, la culture, le commerce, la médecine. Tout ce qui fait qu’un pays peut vivre. Toi tu es directement concerné par les mines de naquadah. Tout ce que tu découvres est utiliser pour  augmenter la puissance de Enki, cela lui sert à se constituer une flotte pour  asservir la galaxie, et probablement aussi la Terre.

 

Sam avait pâli, elle pressentait depuis un moment que son travail dont elle ne voyait jamais les résultats devaient servir à une œuvre cachée et secrète.
            -Que pouvons nous faire ?
            -Il nous faut partir, et revenir sur terre où nous avons une mission. Lutter contre les Goa’ulds et les détruire.
            -Mais, tu viens de dire que les goa’ulds ne sont pas venus sur la terre !
            -Oui, c’est vrai. En fait  c’est nous qui allons à leur rencontre en voyageant par la porte des étoiles.   C’est notre boulot Sam.
            -Il faut quitter tout ça ?
            -Oui.
            -Alors partons ! dit-elle. Je te fais entièrement confiance. Du moment que nous restons ensemble, tout ira bien. Et puis notre enfant doit naître sur une terre libre.
Les mots de Sam pénétraient dans le cœur de Jack comme autant de flèches empoisonnées. Elle ne savait pas qu’il leur faudrait se séparer, qu’il leur faudrait taire leur amour, que lui  devrait renoncer à son enfant. Comment le lui dire ?
Le regard franc et courageux de sa belle guerrière, le dissuada d’aborder ce sujet. Il devait le garder en son cœur. Il ferait taire Daniel et Sarah. Pour l’instant, il leur fallait toutes leurs forces pour trouver un moyen de  s’enfuir.
Le reste viendrait plus tard. Il avait tout son temps pour lui dire qu’ils étaient dans la même chaîne de commandement et qu’il était son supérieur direct. Oui, il avait tout le temps.

 

 

4

 

Jack alla voir Daniel et eut une longue conversation avec lui et Sarah. Puis il revint chercher Sam.
-Tu viens Sam ! Nous partons, maintenant, il ne faut plus attendre.
            -Attends , j’emporte quelques affaires.
Jack eut un geste d’impatience, mais il retint les paroles dures qui montaient à sa bouche.
            -On ne peut rien emporter.
            -Mais la layette que je viens d’acheter ?
Oh maudite piqûre  qui faisait de Sam quelqu’un de si différent !
            -Viens redit-il en lui tendant la main.
            -Où allons-nous ?
            -Pour le moment chez Daniel et Sarah. Nous devons réfléchir à un plan.
Sam jeta un long regard sur les lieux de leur bonheur, elle repassa par la chambre à coucher où l’on voyait encore les draps froissés de leur deux corps. Hier soir encore ils avaient fait l’ amour tendrement et passionnément. Elle écrasa une larme.  Mais Jack s’impatientait, il fallait partir, le plus vite possible. Elle revint dans le séjour, il détourna aussitôt le regard et elle le suivit.

 

 

 

Daniel et Sarah les attendaient.
            -Vous avez mangé ? leur demanda Sarah en apportant une cafetière pleine et des toasts.  Ils s’assirent tous les quatre autour de la table de la cuisine.
            -Je veux bien du café dit Sam.
Jack secoua la tête. Il n’aurait rien pu avaler.
            -J’ai beaucoup réfléchi dit Daniel. Il ne semble pas y avoir de porte des étoiles sur cette planète, ou nous en sommes très éloignés.
            -Mais comment fait Enki pour venir ?  On le voit partout en ce moment.
            -On suppose qu’il a des anneaux de transport, c’est la conclusion à laquelle nous sommes parvenus Sarah et moi.
            -Des anneaux de transport qui mèneraient où ? demanda Jack.
            -Probablement dans un vaisseau.
            -Ce serait pas très malin d’aller directement se jeter dans la gueule du loup dit Jack avec une petite moue.
            -C’est là que j’ai mon rôle à jouer dit Sarah. Il n’y a pas encore si longtemps j’étais Osiris. Je connais par cœur les vaisseaux Goa’uld, et j’ai dérobé ceci au musée, dit-elle avec une  certaine tristesse dans le regard, en posant sur la table un ruban Goa’uld.
            -Bien dit Jack, ça peut nous être utile.
Sam n’avait pas eu un regard pour l’objet, elle ne  regardait Jack et que lui. Elle ne participait pas à la conversation qui était étrange pour elle. Son cœur était serré, elle avait peur, pas pour elle, mais pour son enfant, leur enfant.
            -Et ces anneaux seraient dans le palais d’après vous ? demanda Jack en regardant Daniel et Sarah.
            -Cela parait le plus logique.
            -Mais on n’a pas le droit d’aller dans le palais, c’est interdit !
            -Pas avec ça dit Daniel en sortant quatre billets de sa poche.
            -Naturellement dit Jack, la visite mensuelle du palais.
            -Tu as dû avoir du mal à obtenir les billets ?
            -Non, en fait je suis amie avec la responsable des visites dit Sarah en souriant.
            -Bien joué Sarah dit Jack. Nous allons pouvoir nous glisser dans un groupe de visiteurs.
            -Je me suis renseignée, dit Sarah, les visites sont très encadrées, mais comme il y une centaine de personnes à chaque fois, je pense que ce ne sera pas très difficile de leur fausser compagnie.
Jack regarda sa montre :
            -Il nous reste deux heures avant la visite. Récapitulons.
Se glisser dans le palais, rechercher les anneaux de transfert, aller dans le vaisseau, en espérant qu’il n’y ait pas trop de jaffas, prendre le commandement du vaisseau, et sortir très vite de cette planète.
            -Enki ne doit avoir que le minimum de jaffas sur son vaisseau, dit Daniel.
            -Qu’est ce qui te fait dire cela ?  demanda Jack.
            -Sur Eridu c’est la paix, son vaisseau est invisible de la planète. Personne ne regarde les étoiles, il n’y a aucun télescope, il n’a pas besoin d’avoir beaucoup de monde. Je suppose que le gros de ses troupes est ailleurs sur d’autres vaisseaux ou d’autres planètes.
            -Vous avez raison Daniel dit Jack.
            -Tu m’a vouvoyé dit Daniel, comme l’autre jour !  c’est exprès ?
            -Oui, je crois qu’il faut reprendre les bonnes habitudes, dit Jack pensif en jetant un regard vers Sam.
            -Entendu, Jack. Je peux toujours vous appeler Jack ? quand même, dit-il sarcastique.
            -Ben oui, vous l’avez toujours fait ! dit-il en haussant les épaules.
            -Une chose m’intrigue dit Sarah,  s’il n’y a pas de porte des étoiles sur la planète, comment fait Enki pour se rendre sur ses autres possessions ?
            -Il y a peut être une porte sur le vaisseau ? dit Sam.
Ils se retournèrent d’un seul bloc vers la jeune femme qui était restée sur le canapé.
            -C’est possible continua t-elle. Enki ne va pas prendre son vaisseau pour faire des millions de kilomètres à chaque fois qu’il aura à se déplacer. Cela lui prendrait trop de temps.
            -Oui bien sûr, comme sur le vaisseau d’Apophis dit Daniel. C’est très logique.
Un long silence tomba sur le petit groupe. Cela ressemblait à une veillée d’armes. La tension était palpable. Jack était inquiet, il savait qu’il ne fallait pas compter sur Sam, et il avait peur qu’il lui arrive quelque chose, à elle ou à l’enfant. 
            -L’heure tourne dit Jack, il faut partir.

 

 

A l’entrée du palais ils durent faire la queue un bon quart d’heure. Une foule endimanchée se pressait pour visiter le palais. Quand ils pénétrèrent dans le vaste hall, Daniel leva des yeux émerveillés vers le plafond peint. Un immense tableau à la gloire de Enki. Le dieu sur sa barque au fond du golfe persique, puis la ville de Eridu, avec ses lacs et ses rivières. D’autres dessins entouraient cet immense tableau. Il aurait voulu s’attarder mais la voix sèche de Jack le rappela à l’ordre.
            -Daniel ! ce n’est pas le moment !
Ils suivirent docilement la visite pendant une demi heure puis s’éclipsèrent au détour d’un couloir. Le palais n’était pas gardé, seules quelques personnes étaient chargées de la surveillance, et se tenaient à des points stratégiques.
Jack tenant Sam par la main, suivi de Daniel et Sarah empruntèrent de  longs couloirs.
            -Faites voir le plan Daniel ! dit Jack.
            -C’est par ici dit Sarah, les quartiers privés de Enki, dit-elle en montrant une zone grisée sur le plan donné à l’entrée du palais pour mieux suivre la visite.
            -C’est le moment d’en profiter, le roi visite en ce moment les mines de Tarapeh, je l’ai entendu à la radio ce matin, dit Daniel.
Une grande porte en fer fermait le couloir et interdisait d’aller plus loin.
            -A toi de jouer, Sam dit Jack en lui tendant de fins outils pointus. Tu es la meilleure dans le crochetage des serrures.
            -Je vais essayer dit celle-ci.
En une minute la serrure de la grande porte lâcha prise et ils purent pénétrer dans la partie privée réservée au seul usage du Dieu.
Rien à voir avec la magnificence des salles qu’ils venaient de traverser. Plusieurs pièces s’ouvraient sur une long couloir aux murs unis dégarnis de tableaux ou de décorations.  Les salles étaient vastes et sobrement meublées de coffres, et de bahuts de bois brut. Rien dans le décor  qui rappela que le palais appartenait à un Goa’uld.  Ils parcoururent une dizaine de pièces et arrivèrent au bout du couloir.
De dépit Jack donna un coup de pied dans le mur qui rendit un son creux.
Ils se regardèrent avec espoir.  
            -Il y a du vide là-dessous, dit Daniel.
Ils tâtèrent  minutieusement tout le mur qui n’était pas très grand.
            -Regardez dit Sarah. La pierre ici n’est pas tout à fait de la même couleur. Elle est légèrement plus foncée.
Le bruit sourd d’un mécanisme envahit le couloir. Un pan de mur s’ouvrit sur une petite pièce  ronde avec en son centre des anneaux de transfert.
            -Allons-y dit Jack
.Après leur passage le mur se referma avec un léger chuintement. Ils étaient dans le noir le plus complet et se mirent au milieu de la pièce.
Soudaine une lumière brillante jaillit du sol et ils furent propulsés dans le vaisseau en orbite autour de Eridu.
Jack d’une manchette fit tomber le garde qui ne s’attendait pas à les trouver là. Le vaisseau était silencieux et tournaient lentement  dans l’espace.
Sarah avait mis à sa main l’arme de poing et c’est très lentement qu’ils progressaient dans le vaisseau. Il y avait une dizaine de jaffas, Sarah les élimina les uns après les autres. Ils ne se méfiaient pas . Que pouvait-il arriver dans ce vaisseau sur lequel le Dieu ne venait rarement ? L’attention s’était relâchée, et la routine  avait  endormi les esprits.
Ils fouillèrent le vaisseau de fond en comble. Arrivés au poste de commande, Sarah prit d’emblée la direction des opérations.
            -Oh mon dieu entendit-elle !
            -Que se passe t-il Daniel ?  dit-elle inquiète de l’intonation de sa voix.
            -Venez voir dit-il d’une voix blanche à ses amis.

 

Du poste de commande on voyait la planète  qui offrait à la vue son côté abrupt et sauvage. Un monde vide et terrifiant de gouffres et de pics acérés. Au fur et à mesure que le vaisseau parcourait sa révolution, le dôme apparaissait, gigantesque, brillant et transparent. On pouvait voir au travers la ville et ses lacs et ses maisons comme autant de minuscules taches plus sombres.  Paysage immobile et comme pétrifié, un monde à part, protégé et asservi. Le dôme sous lequel des centaines de milliers d’hommes et de femmes menaient une vie entièrement consacré à Enki.
Ils en restaient sans voix tellement la beauté du dôme les étreignait.
            -C’est magnifique ! ne put s’empêcher de dire Daniel. 
            -C’est un défi à la science ajouta Sam. Pour construire un tel dôme il a fallu…
Jack la coupa. Il ne trouvait nulle poésie dans ce monde artificiel, et ne voulait en aucun cas savoir comment il avait pu être construit.
            -C’est surtout machiavélique dit-il. Pressons-nous ajouta t-il. Il faut se tirer d’ici vite fait !
Sarah mit aussitôt le vaisseau en marche et quelques instants plus tard ils quittèrent à tout jamais le monde artificiel de Eridu.
Pendant que le vaisseau s’éloignait de la planète ils en continuèrent l’exploration.
Ils parcoururent plusieurs salles et débouchèrent dans une autre  un peu plus vaste.
            -La voilà dit Daniel en montrant la porte qui occupait le centre de la pièce.

 

 

 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
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