Citations du moment :
Quand un philosophe me répond, je ne comprends plus ma question.
[Pierre Desproges]
Imagine

La cicatrice : Chapitre 5

Il se replongea dans la deuxième feuille qu’elle lui  tendit à ce moment là.
Le plus dur est fait dans mon récit, mon général. C’est  la fin du premier rêve.
Par la suite j’en ai fait beaucoup d’autres, presque toutes les nuits.  Ils commençaient tous de la même façon. La même scène encore et encore. Puis il y a eu des variantes de plus en plus dramatiques. Une fois que je caressais cette cicatrice, j’avais du sang sur les doigts. Une autre  fois, ce n’était plus une cicatrice mais une blessure  profonde, vous saigniez abondamment. Et comme les rêves sont souvent  bizarres, vous dormiez toujours. Je m’en étais assurée en écoutant votre respiration.
Puis vint le moment le plus tragique de tous mes cauchemars, le dernier rêve que j’ai fait , votre blessure saignait, et vous vous vidiez de votre sang, puis le sang s’est arrêté de couler, vous ne respiriez plus… la vie vous avait quitté. C’est à ce moment là que j’ai ressenti la douleur la plus forte de toute mon existence. Tout ce que j’avais pu souffrir dans ma vie, avant, n’était rien comparé à ce vide, ce désert, une douleur atroce, un gouffre sans fin, dans lequel je tombais, tombais encore et encore.
Voilà ce que j’ai rêvé, je vous en supplie mon général, faites attention à vous, assurez vos arrières, retournez-vous de temps à autre pour voir si l’ennemi ne vient pas dans votre dos. Car c’est ce qui s’est produit, on vous a poignardé dans le dos.
Je ne voudrais pas que ce rêve devienne réalité, et pourtant si j’en crois tous les évènements passés, c’est ce qui va arriver.
                                                                                              Sam
Il avait  fini de lire, il retournait la feuille dans ses doigts, il n’y avait plus rien, elle avait tout dit. Elle  le regardait à travers ses larmes. Il ne parlait pas, ne la regardait pas. Il s’approcha d’elle simplement et d’un geste tout à fait naturel, il la prit dans ses bras, elle vint s’y blottir, elle tremblait de tous ses membres. Cette scène si riche en émotion, c’en était trop pour elle. Elle pouvait supporter beaucoup de choses terribles et douloureuse, mais parler et de manière si intime avec lui, c’était au dessus de ses forces. Ils se ressemblaient beaucoup en fait. Elle se sentait partir, c’était  trop fort pour elle. Il s’en aperçut et l’allongea sur le canapé, il se mit à  genoux, près d’elle et lui caressa doucement son visage. La première chose qu’elle vit en revenant à elle fut son regard, plein de tout ce qu’il ne disait pas et qu’il ne dirait sans doute jamais.
Puis le charme se rompit quand il se releva. Elle se tenait debout devant lui maintenant, leurs regards étaient devenus fuyants, la tension était devenue palpable.
            -Je vais rentrer mon général, avez-vous besoin de moi à la base ce matin ?
            -Non colonel, vous pouvez rentrer chez vous, revenez demain.
Voix sourde de part et d’autre, trop de tension, de douleur, de doutes, de souffrances refoulées. Il fallait donner du temps au temps… laisser décanter…
Il la laissa partir sans un geste de plus, sans un mot, il ne le pouvait pas, il n’avait pas le droit.
            -Faites bien attention à vous Jack ! Elle avait murmuré ces mots, comme si elle se parlait à elle-même. Elle referma doucement la porte, et partit comme on s’enfuit, des larmes plein les yeux.
Elle s’éloigna, fit quelques pas, et s’assit sur un banc à quelques maisons de chez lui. Elle était partie  sans réfléchir, elle était loin de chez elle, loin de la base, et n’avait pas d’argent sur elle. Ils étaient venus dans sa voiture. Elle ne pouvait aller plus loin, elle était sans forces.
Il était rentré, s’était assis sur son canapé, beaucoup plus ému par ce récit qu’il ne le souhaitait. En fait ses remparts qu’il avait réussi à ériger à force de volonté et de caractère étaient en train de s’écrouler. Elle ne lui avait pas fait de déclaration, ne lui avait pas dit qu’elle l’aimait mais l’amour transparaissait à chaque mot de sa lettre. Rien ne l’avait préparé à cela, et pour la première fois de sa vie, il ne contrôlait plus rien.
Il sortit comme elle revenait lentement sur ses pas. Ils se retrouvaient de nouveau face à face. Elle avait le visage ravagé de trop de larmes, mais elle était magnifique levant sur lui un tel regard, comme jamais il n’en avait vu.
Il ne la toucha pas mais lui dit doucement :
            -Venez, je vais vous ramener chez vous.
Il roula lentement dans les rues de Colorado Springs, la circulation se faisait plus rare, elle habitait un quartier assez excentré.
            -Vous n’avez pas besoin de moi aujourd’hui à la base, mon général ?
            -Non, Carter, reposez vous.
Elle descendit de la voiture, il la rappela
            -Carter ! Présentez vous demain matin. J’ai fait envoyer l’artéfact en zone 51. J’espère que loin de lui vous irez mieux.
            -Merci, mon général. A demain.
Il attendit qu’elle referme la porte de sa maison pour prendre la direction de la base.
Il appela  la base pour annoncer de son retour dans une demie heure environ. Il était attendu avec impatience, il y avait toujours des problèmes à régler.
Il était 11 heures 10, ce matin là à Colorado Springs. Un petit vent frais soufflait, rafraîchissant la température encore très chaude de ses derniers jours de l’été.  A 13 heures le général O’Neill n’était toujours pas arrivé.
Il n’avait pas vu la voiture noire qui le suivait depuis chez Sam. Encore sous le choc de ce qu’il venait de vivre, il roulait lentement. Comme il atteignait un quartier désert de la zone industrielle, il sentit un choc à l’arrière de sa voiture, on venait de l’emboutir.
Bon sang ! Il peut pas faire attention cet idiot !
Il descendit de voiture et reçut un douloureux coup d’une puissante arme paralysante. Il tomba mais ne perdit pas conscience, et se sentit transporté et déposé sans ménagement à l’arrière d’une voiture.
L’effet du rayon paralysant dura quelques minutes le temps qu’ils arrivent à un entrepôt situé à une courte distance du lieu de l’accrochage.
On le sortit de la voiture, il tenait debout mais se sentait très faible et dut être soutenu par deux hommes, qui le conduisirent à l’intérieur de la bâtisse.
On le poussa sans ménagement et il retomba, son cerveau était encore embrumé par la décharge et il n’arrivait pas à penser correctement sauf qu’il réalisait qu’il était dans une très mauvaise posture.
            -Qu’est ce que vous voulez grogna t- il ?
            -Silence dit l’homme, c’est moi qui pose les questions ici.
C’était un homme grand tout à fait ordinaire, il portait un costume gris et des petites lunettes. Derrière lui, trois gardes du corps assuraient sa sécurité. Ils avaient aussi le prisonnier à l’œil, et l’un des deux pointait une arme sur lui. Mais c’était une arme classique, un revolver. Le deuxième  portait un long poignard à sa ceinture. Le troisième n’avait pas d’arme apparente.
            -Je m’appelle Bronson  dit l’homme aux lunettes.
            -Charles Bronson ? Vous ne lui ressemblez pas beaucoup !
Sa plaisanterie tomba à plat, les gardes se rapprochèrent insensiblement de lui.
            -Je veux que vous quittiez le SGC .
Il ouvrit de grands yeux étonnés :
            -Et en quel honneur ?
L’homme ne répondit pas tout de suite. Il fit signe aux gorilles qui le poussèrent sans ménagement dans une petite pièce pourvue de tout un matériel sophistiqué.
Il appuya sur une petite touche et on entendit la voix de Carter et la sienne :
            -Qu’est ce que c’est ?
            -Mon rêve. Lisez le Monsieur.
            -Pourquoi avoir écrit ?
            -Parce que c’est plus facile pour moi, monsieur, comme cela je dis tout, et je ne suis pas tentée d’en escamoter la moitié.
Il frémit de rage et d’impuissance, il voulut se jeter sur le fameux Bronson mais les gorilles l’en empêchèrent.
La voix de la jeune femme s’éleva à nouveau :
            -Oui mon général, pour moi, vous êtes « Jack » surtout dans mes rêves.
Maintenant c’était sa voix à lui
            -Carter, j’ai beaucoup de cicatrices, comment est –elle celle-ci ?
            -Pas la peine d’aller plus loin n’est ce pas ? dit l’homme d’une voix douce.
            -Vous avez mis des micros dans ma maison ?
 Il n’en revenait pas, lui qui était d’une prudence même, là il avait baissé sa garde. Jamais il n’aurait du l’emmener chez lui. Il y avait toujours un risque d’espionnage.
            -Pas seulement des micros, vous voulez voir des images ?
Sur un écran on le vit avec Sam dans ses bras, il la consolait, il caressait ses cheveux, puis plus loin quand elle était allongée sur le canapé, et qu’il lui caressait le visage.
Il rageait intérieurement. Mais c’était trop tard.
            -Naturellement je n’ai pas besoin de vous dire que ces documents iront immédiatement aux hautes autorités militaires, et vous serez destitué de votre poste au SGC, pour avoir enfreint une loi militaire, je n’ai pas besoin de vous rappeler laquelle.
            -Non en effet.
            -Mais si vous quittez  de vous-même le SGC,  il n’arrivera rien. Il y a déjà quelqu’un prêt à prendre votre place.  Vous pouvez partir monsieur, je ne vous retiens pas.
Il rageait, une colère monstrueuse s’empara de lui, alors sans réfléchir, et surtout sans tenir compte des avertissements de Sam qui lui demandait de se protéger,  il bondit vers l’homme à lunettes, et à l’instant même, il sentit une douleur atroce dans son dos. La lame s’était enfoncée dans ses reins, ripant sur l’os du bassin, l’accrochant au passage, et ouvrant  profondément la chair  traçant dans sa fesse droite un large et profond sillon qui descendait bas sur la hanche. Le sang se mit à couler abondamment tandis qu’il tombait sur les genoux d’abord et sur le ventre, ensuite.
Il dut s’évanouir sous le choc, car quand il se réveilla il était toujours étendu sur le sol dur de l’entrepôt, il pouvait sentir des grains de sable qui s’enfonçait dans sa joue. Ce n’était pas le moelleux de son lit, il n’était pas dans sa chambre avec Carter près de lui, mais il était entrain de vivre le cauchemar de Sam. Sa blessure saignait beaucoup. Il essaya de bouger mais sa jambe était comme paralysée, et il saignait encore plus. Alors il se résigna, il resta allongé, voyant défiler toute sa vie, il se jura que s’il s’en sortait il ferait quelque chose pour être avec elle, il n’en pouvait plus de la voir toujours et de ne pouvoir l’avoir. Mais pourquoi s’était-il jeté sur ce sale type ?  Il lui apportait peut être le coup du destin qui lui manquait. Il s’était encore conduit comme un imbécile et maintenant il se vidait de son sang dans ce hangar fermé et déserté.
Alors il se plongea dans le rêve de Carter, fit comme s’il était dans sa chambre, nu, sur son lit avec sa douce présence à ses côtés, sa vie s’écoulant par cette large blessure.
Peut être pas une si mauvaise façon de mourir ?
Pendant ce temps là, c’était le branle bas de combat au SGC. Daniel appela d’abord chez Jack, puis chez Sam.
            -Sam, savez vous où est Jack ?
            -Non… pourquoi ? Demanda t-elle méfiante.
            -Sam, on vous a vu quitter la base ensemble ce matin et cela n’avait pas l’air d’aller.
Elle ne répondit pas à sa remarque.
            -J’arrive dit-elle simplement.
Ensuite Daniel essaya d’appeler partout où pouvait se trouver Jack. Le colonel Summers le plus haut gradé sur place avait pris la direction des recherches.
Sam était là aussi, elle ne voulait rien dire de précis mais dit seulement que le colonel l’avait ramenée chez elle vers  11 heures.
            -En effet il devait se trouver assez loin de la base car il a dit qu’il lui faudrait une demi-heure pour rentrer.
            -Nous avons retrouvé sa voiture dans la zone industrielle. Elle a été percutée, dit le sergent Davis au téléphone.
            -Un accident ?
            -Non juste un accrochage.
            -Oui, mais il peut être n’importe où ! Dit Daniel.
            -les Asgards peut être ? Dit Sam avec espoir.
            -Non je ne crois pas répondit Summers, ils n’auraient pas pris le risque de faire ça en plein jour. Un rayon Asgard est visible de loin.
            -Il a été enlevé, c’est sûrement  ça ! Dit Sam en devenant toute blanche. Où est Teal’c ? demanda t-elle ?
            -Je suis là colonel Carter dit l’ancien jaffa.
Elle le prit par le bras, et l’entraîna dans un petit bureau désert.
            -Teal’c j’ai très peur pour lui. Vous vous souvenez de mes rêves ?  Vous m’avez demandé si cela concernait les gens du SGC, je vous avais dit oui.
            -Et vous sembliez très inquiète pour le général O’Neill.
            -En effet il était dans un de mes rêves, blessé, et il perdait tout son sang…
            -Je vais partir sur le champ pour cette zone industrielle. On la fera fouiller de fond en comble mais on le retrouvera.
            -Je vais avec vous Teal’c.
D’importantes forces militaires étaient maintenant déployées. Il était 20 heures. Les usines et les bureaux étaient fermés.
Les bâtiments furent fouillés simultanément par de nombreuses équipes.
            -Colonel Carter ? Dit une voix dans le talkie. 
            -Je vous écoute.
            -On l’a trouvé 267 rue West. Il est vivant.
            -Merci Teal’c.  J’arrive.
Il avait réussi à bouger et par un effort surhumain, il s’était couché sur le dos, et avait placé sa veste roulée en boule sous sa fesse, comprimant ainsi l’atroce blessure et ralentissant du même coup le saignement. Cela lui avait sauvé la vie. Puis il avait attendu immobile, des heures durant, essayant de ne pas s’évanouir de peur de bouger et de faire saigner à nouveau  la blessure.
Il gardait les yeux ouverts, fixant le lointain plafond de l’entrepôt. Il ravivait sa colère pour rester éveillé. Il avait soif,  et froid. Une mauvaise sueur couvrait son front, il se mit à trembler.
Cela lui rappelait les nombreuses fois où il avait été blessé attendant d’hypothétiques secours. Sa formation militaire dans les commandos lui était d’un très grand secours. Il s’appliqua à respirer calmement pour enrayer une éventuelle panique naissante. Il se calma.
Il chercha à occuper son esprit, il se rappela les missions de SG1, les Goa’ulds. Il alimentait son courroux par tous les moyens pour garder en lui une étincelle de vie. Par la force de sa volonté il resta éveillé tout ce temps.
Un bruit le fit sursauter, la porte s’ouvrit à la volée, Elle tomba à genoux près de lui.
            -Mon général ! Vous m’entendez, répondez moi ! Les secours arrivent ! Tenez bon !
Elle lui essuyait le visage. Elle l’inonda de ses larmes.
            -Pardon Carter… murmura t-il 
            -Pourquoi pardon ?
            -J’ai encore… tout gâché…je vais mourir…
Elle dut se pencher tout près de sa bouche pour l’entendre.
            -Non vous n’allez  pas mourir monsieur, on va vous soigner, lui souffla t-elle à l’oreille.
On le déposa doucement sur un brancard, et il fut ramené à la base toutes sirènes hurlantes.
Elle arpentait les couloirs de la base, n’arrivant pas à se calmer.
Il était dans la salle d’opération depuis si longtemps ! Daniel et Teal’c l’entraînèrent au mess, elle n’avait rien pris depuis le matin, et elle était épuisée.
            -Tout va bien se passer, il est résistant, il en a vu d’autres.
Ils  essayaient de la consoler, mais ils étaient d’une discrétion absolue avec elle. Elle ne disait plus le général, mais « Jack ». Ils attribuèrent cela au dramatique de la situation, car ils n’étaient pas au courant que la situation ait pu évoluer ainsi entre eux. Ils l’espéraient seulement. Voir leurs deux meilleurs amis pouvoir enfin s’aimer était leur rêve le plus cher.
            -Sam lui dit doucement Daniel, vous parlez de lui en disant « Jack », je ne voudrais pas des oreilles indiscrètes vous entendent.
Elle rougit :
            -Merci Daniel, c’est venu spontanément. Je suis tellement inquiète.
            -Cela fait combien de temps qu’il est sur la table d’opération ?
            -Deux heures, mais le docteur a dit qu’elle pourrait en avoir pour plus longtemps.
            -Je retourne à l’infirmerie, dit Sam.
Il y avait une petite salle d’attente. Elle s’y assit et plongea la tête dans ses mains.
Il fallu encore attendre une heure pour que le docteur Bright sorte épuisée du bloc opératoire. Sam ne voulut pas se précipiter, elle se força à marcher normalement et rejoignit ses amis qui venaient aux nouvelles.
            -L’opération s’est bien passée, dit-elle simplement. Et elle tourna les talons. Daniel courut derrière elle :
            -Et c’est tout ? Vous ne trouvez rien d’autre à dire que l’opération s’est bien passée ! 
            -L’état de santé du général est confidentielle. Je ne peux rien dire de plus, désolée.
            -Mais nous sommes ses amis ! Poursuivit Daniel avec véhémence.
            -Ecoutez docteur Jackson, vu la position du général, commandant de cette base, j’ai reçu des ordres de ne rien divulguer pouvant laisser entendre que le général O’Neill n’est plus apte à commander. Je regrette, ces ordres viennent de très haut.
Sam tira Daniel par la manche :
            -Venez Daniel, elle a raison.
            -Ne me dites pas que vous l’approuvez !
            -Non, je ne l’approuve pas, mais je peux comprendre. Vous savez Daniel, l’armée et ses règles !  L’armée et ses lois !  Son ton était amer et désabusé.
            -Est-ce qu’on peut au moins aller le voir ? demanda Daniel au docteur Bright qui était restée auprès d’eux.
            -Pas ce soir, il ne s’est pas encore réveillé.
            -Quel chameau ce docteur !  Ajouta Daniel, quand elle fut sortie, Janet nous aurait tout dit, elle !
Janet ! Comme elle leur manquait à cet instant. Sam serait déjà au chevet de Jack si elle était encore là…
Sam voulut se retirer dans ses quartiers, elle voulait être seule. Mais ses amis ne l’entendaient pas de cette oreille.
            -Venez avec nous Sam, on va aller au mess, on ne sera pas loin de l’infirmerie. Et puis on essaiera de soudoyer l’infirmière de nuit.
Elle rit, un rire qui se transforma en sanglot. Mais elle savait que quoiqu’ il arrive ces deux là seraient toujours là pour elle.
La nuit s’écoula lentement, Sam s’endormit un moment la tête posée sur ses bras repliés.
Pendant ce temps là Daniel alla parler à l’infirmière de nuit. Il lui débita un bobard comme quoi ils avaient l’autorisation d’aller voir le général. Il lui fit un de ses merveilleux sourires charmeurs et elle goba tout.
Il alla chercher Sam. Le général  avait déjà ouvert les yeux. Elle s’approcha doucement :
            -Comment allez-vous mon général ?
Il ne répondit pas, mais la regardait d’un air surpris.
            -Vous êtes à la base mon général, vous avez été blessé.
            -Votre rêve… Carter,  s’est réalisé…
            -Oui, mais vous êtes vivant ! Dit-elle avec un grand sourire. Et ça fait toute la différence. Comment vous sentez vous monsieur ?
            -Mal.
            -Vous souffrez ?
            -Oui.
            -Vous savez qu’elle a refusé de me donner de vos nouvelles.
            -Qui ?
            -le docteur Bright.
Il tourna péniblement la tête sur le côté :
            -Elle a laissé le dossier sur la table. Prenez-le.
            -Merci mon général, dit Sam souriant. Je vais en faire une photocopie et je reviens ni vu ni connu.
            -Attention Carter, c’est confidentiel, rien que pour vous, Daniel et Teal’c.
            -Je sais mon général. Elle se pencha vers lui et lui déposa un léger baiser sur la joue tandis qu’il replongeait dans le sommeil.
Rapidement elle photocopia la mince feuille du dossier et le remit à sa place sur la table de la chambre. La lumière était baissée, il dormait profondément, elle le regarda un instant et sortit sur la pointe des pieds.
Elle rentra dans ses quartiers suivie de Daniel et Teal’c. Elle parcourut le papier mais sa vue se brouillait elle n’arrivait rien à lire.
Daniel lui prit la feuille des mains, et lui fit un résumé.
            -Bon, il a perdu beaucoup de sang et la blessure est très profonde, l’arme a effleuré le nerf sciatique, et elle note pronostic réservé, possible paralysie de la jambe. Attendre  48 heures pour se prononcer.
            -Oh mon Dieu, Sam mit une main devant sa bouche ! Paralysé !
            -Eh Sam ! Vous n’auriez pas du regarder ce dossier, C’est Jack qui vous l’a donné ?
            -Oui.
-Alors il ne  devait pas savoir ce qu’il y avait dedans.
Daniel essayait de trouver les mots pour la réconforter, mais il avait du mal. Il lui posa une main apaisante sur l’épaule.
-Et si on dormait un peu maintenant ? Demain sera un autre jour. Sam vous êtes épuisée.  
-Vous avez raison Daniel, je suis morte de fatigue.
Le médecin l’examinait, il supportait vaillamment l’examen. Cela faisait deux jours qu’il était dans ce lit et commençait à trouver le temps long. Ce qui l’inquiétait c’était l’engourdissement de sa jambe. Mais le docteur Bright était confiante, le nerf avait juste été effleuré, l’IRM l’avait confirmé. Tout rentrerait bientôt dans l’ordre.
Ce qui lui manquait c’était la patience !
Pendant son absence, le général Hammond avait pris l’intérim. On l’avait une fois de plus tiré de sa retraite. Mais il avait accepté volontiers, pour aider Jack il aurait fait n’importe quoi.
            -Vous savez qu’ils sont contents de vous en haut lieu, Jack, il parait que vous faites un excellent travail.
            -Vous savez, mon  général, la flatterie ne donne rien sur moi ! Dit-il en souriant.
Il se rembrunit, et repensa à l’ultimatum qu’on lui avait laissé, quitter le SGC de lui-même, pour mettre à sa tête un homme du NID, ou bien le quitter dans le déshonneur et entraîner avec lui dans sa chute, le colonel Carter. Le général Hammond qui le connaissait bien vit que quelque chose n’allait pas.
            -Qu’est ce que je peux faire pour vous Jack ?
O’Neill le regarda et décida de tout lui raconter, ce qu’il fit. Les murs de l’infirmerie étaient sécurisés, aucun risque d’être entendu.
 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
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