Syd était restée impassible à ses mots. Toutefois, une once de colère commença à poindre en elle. Elle le fixa froidement, tentant de rester calme.
S : Comment tu peux tirer un trait sur nous ?!! Comment tu peux nous faire ça ?!!!
Seul le silence retentissait dans cette pièce. On aurait pu entendre une mouche voler.
V : … (silence) C’est une relation impossible… le lien de nos familles-
S : (le fixant) Tu te trompes !!! Je me fous de ma mère !!! (silence) C’est toi ma vie, Vaughn !!! (silence) Alors dis moi que tu ne ressens plus rien pour moi !!
Vaughn baissa la tête et soupira, devant l’ultimatum de Sydney. Passant une main nerveuse sur son visage, il releva les yeux vers elle.
V : (murmurant) Je ne peux pas…
Syd se rapprocha doucement, et sans quitter le regard perdu de Vaughn, elle glissa sa main dans la sienne.
S : (murmurant) De quoi tu as peur ?
V : Syd-
S : (murmurant) C’est toi l’autre jour qui me suppliait de ne pas nous abandonner. Je sais que tu étais sincère… tout comme je soupçonne que tu me mens, en voulant mettre un terme à notre relation… (long silence) Je vais te laisser te reposer… je repasserai demain…
Elle déposa un léger baiser sur ses lèvres et lui murmura quelques mots à l’oreille avant de quitter l’hôpital, laissant Vaughn en proie à ses doutes.
Ils marchaient tranquillement dans un parc, en silence, leurs mains se frôlant à l’occasion. Ils paraissaient sereins. Aucune trace de contrariété ou de tension n’animaient leurs visages. Subitement, Ben glissa sa main dans la sienne. Elle lui jeta un léger coup d’œil en souriant avant de se rapprocher de lui.
B : (murmurant) Tu veux qu’on se fasse un ciné ?
E : (murmurant) Hummm… (silence) sinon, on pourrait passer la soirée à la maison…
B : (sourire espiègle) Aurais tu un quelconque plan derrière la tête ?
E : (murmurant) Seulement mieux vous connaître Agent Mallens…
B : Hummm… (souriant) Je ne voudrais surtout pas contrarier tes plans…
Ils prirent le chemin du retour après l’échange d’un sourire malicieux. Pénétrant dans l’appartement d’Emma, Ben l’observa quelques secondes avant de se rendre dans le salon. Il fit le tour de celui-ci, jetant un coup d’œil aux photographies et aux différents livres jonchant la table basse ainsi que ceux rangés dans la bibliothèque. Il se retourna en prenant la tasse de café qu’elle lui tendait.
B : (souriant) Je savais pas que tu lisais du Tolstoï.
E : (petit sourire espiègle) Tu n’as encore rien vu !
B : (murmurant) Je n’attends que ça… de voir…
E : (murmurant) Ben… tu m’en veux encore pour Tate ?
B : (soudain sérieux) Non… pourquoi tu veux revenir là dessus ?
E : (murmurant) J’ai jamais voulu te blesser… ou que tu crois que je te trompais-
B : (doucement) J’ai confiance en toi. (silence) Sur le coup, j’étais jaloux. Tu ne me parlais presque plus, tu refusais de passer du temps avec moi alors j’ai fait des suppositions qui se sont révélées fausses… et j’ai mal d’avoir douté de nous-
E : (évitant son regard) J’aurais du te le dire dès le début-
B : (la forçant à le regarder) Non. Tu étais prise au piège… je refuse que tu te le reproches.
E : Oui mais je n’aurais pas dû douter ! j’aurais dû savoir que tu me soutiendrais !
B : (la coupant) L’essentiel c’est qu’on soit ensemble… (silence) Dorénavant, je sais que tu n’hésiteras plus et que tu ne douteras plus. Ok ?
E : Oui…
Elle s’écarta doucement, retournant à la cuisine pour leur préparer quelque chose. Il n’avait pu se retenir de la laisser s’éloigner ainsi de lui. il s’appuya sur la colonne du comptoir de la cuisine et observait méticuleusement tous ses gestes, non sans qu’une onde de chaleur le traverse.
Elle pouvait sentir son regard d’envie sur elle. Elle était consciente qu’à se rythme là, le dîner serait très vite oublié. Elle ne fut ni décontenancé, ni surprise lorsqu’elle sentit ses mains sur ses hanches et sa bouche sur sa nuque, déposant de brûlants baisers. Elle lâcha un râle de plaisir en sentant ses mains caresser doucement sa peau et ses lèvres lui offrir toutes sortes de sensations. Elle se retourna soudainement dans ses bras et captura ses lèvres fougueusement. Leurs langues se mêlaient, se caressaient dans une danse langoureuse. L’embrassant et la tenant fermement contre lui, il la fit reculer jusque dans la chambre où rapidement et dans des gestes doux il la déshabilla. Elle ne resta pas inactive, accomplissant les mêmes gestes que son partenaire. Avec une grande douceur il l’allongea sur le lit avant de prendre ses lèvres dans un baiser avide et passionné. Leurs mains sillonnant le corps de l’autre, il avait délaissé sa bouche pour déposer de brûlants baisers sur le reste du corps de la jeune femme. Leurs désirs atteignant leur paroxysme, il s’enfouit en elle avec délicatesse et commença de léger vas en vient avant de les intensifier sous la demande suppliante d’Emma. Corps à corps, ils ne faisaient plus qu’un et dans une ultime étreinte, tous deux furent submergés par se plaisir ardent qui les animaient, dès qu’ils étaient en présence de l’autre. Haletant, il s’écroula sur elle, la tête dans son cou. Il reprenait lentement son souffle alors qu’elle lui susurrait des mots que seuls une femme amoureuse pourrait confier.
Elle revenait juste de l’agence, ayant du voir Kendall après qu’une info ait circulé sur Nadia. Elle s’apprêtait à remonter l’allée quand elle distingua sa silhouette sur le perron. Il n’eut pas le temps de sonner qu’elle l’interpella.
S : Vaughn ??
Elle s’approcha lentement de lui et ouvrit la porte avant de le faire entrer.
Il la détaillait méticuleusement. Elle avait eu beau s’éloigner temporairement, elle restait toujours une femme très sexy et désirable. Sa voix le sortit de sa rêverie momentanée.
S : Qu’est ce que tu fais ici ?
V : Je dois te parler.
Syd l’observa et planta son regard dans le sien, attendant l’explication.
V : (murmurant et s’approchant d’elle) Je suis un crétin… un crétin fini même.
S : Qu’est ce que tu veux dire ?
V : Nous !! (silence) à l’hôpital, ils me bourrent de sédatifs et d’anti-douleurs, si bien que je ne sais plus ce que je dis. J’arrive plus à réfléchir-
S : (suspicieuse) Ils t’ont laissé sortir ?
V : Je… (silence) C’est pas important ça ! (silence) Ce que je t’ai dit hier. Je ne le pensais pas. Je ne veux pas te perdre à nouveau.
S : Je sais que tu es sincère mais… (silence) tu changes d’avis tous les jours… qui me dit que demain tu ne seras revenu sur ta décision ? Je ne veux plus souffrir pour « nous ».
V : (murmurant) Laisses moi te prouver qu’on peut y arriver. J’ai confiance en nous. (silence) Tu ne penses pas qu’il y ait une raison pour qu’aucun de nous deux soit parvenus à refaire sa vie ? (silence, murmurant) Laisses nous une autre chance…
Elle réfléchissait puis s’apprêta à lui répondre quand elle le vit légèrement chanceler, elle le dirigea lentement vers le canapé, en le soutenant. Elle resta assise sur le bord du canapé en l’observant alors qu’elle l’avait forcé à s’allonger.
S : (posant sa main sur son front) Vaughn, t’es brûlant !! t’es inconscient d’avoir quitter l’hôpital !
V : (murmurant) Je devais à tout prix te parler-
S : Quitte à ce que tu meurs ?!
V : Syd… je-
Il ne parvint pas à finir sa phrase, tombant subitement inconscient. Prise de panique, elle parvint néanmoins à vérifier son pouls. Instinctivement, elle appela Dixon qui, elle savait, avait des notions médicales plus importantes que les siennes.