Chapitre 5
Voilà enfin le cinquième chapitre de mon crossover. Il devrait y en avoir encore le même nombre... Merci pour les reviews et à ceux qui lisent même sans laisser de reviews!
Quelques heures plus tard, elle était toujours dans son bureau quand elle releva la tête et vit que seule Sam restait à travailler. John avait dû venir chercher les deux autres scientifiques pour leur soirée "entre hommes". Elle était d'ailleurs prête à parier qu'ils allaient regarder un certain match de foot que le major affectionnait tant. Elle décida de faire une pause et sortit de son bureau pour aller voir la scientifique.
"Ils vous ont abandonnés?" lui demanda-t-elle et Sam lui sourit en retour.
"Oui, apparemment une soirée qu'ils ne devaient pas manquer d'après John."
"Vous avez progressé sinon?" s'enquit Elizabeth.
"Pas vraiment. Il manque encore quelque chose pour le programme mais impossible de trouver quoi. C'est assez frustrant."
"Je veux bien vous croire. Vous avez dîné à ce que je vois."
"Oui, le docteur Grodin m'a apporté un plateau. Vous?"
"Pareil. Je vais vous laissez retourner à votre programme, je retourne à mes dossiers, moi. Comme dirait John, ne travaillez pas trop tard."
"Je ne peux rien vous promettre," admit Sam avec un large sourire avant que le leader d'Atlantis ne reparte dans son bureau.
Sam se concentra à nouveau sur le programme qu'elle était en train d'écrire avec l'aide, normalement, de Rodney et Radek. Comme elle l'avait dit à Elizabeth, il lui manquait quelque chose, mais elle n'arrivait pas à savoir quoi. Elle savait qu'une bonne nuit de repos l'aiderait sûrement à y voir plus clair, mais elle avait encore autre chose à faire. Puisque ce programme était plus difficile qu'elle ne le pensait à mettre au point, elle décida de parcourir au fur et à mesure la base de données dans l'espoir de trouver ce qui ressemblerait à un index. Prenant une gorgée de café froid qui la fit grimacer, elle se focalisa sur l'ordinateur devant elle, prête à passer encore quelques heures dessus.
Pendant ce temps, du côté des hommes:
Les parties masculines de AR-1 et SG1 ainsi que Carson et Radek étaient dans la salle de repos que John avait réquisitionné pour l'occasion. Il avait décidé de faire découvrir à Jack un des meilleurs matchs de football de tous les temps, selon lui. Rodney et Zelenka s'étaient joint à eux bon gré mal gré, mais ils devaient bien reconnaître qu'eux-mêmes avaient besoin de souffler après cette journée de travail. Même Daniel, que Jack avait littéralement traîné hors du bureau dans lequel il se trouvait avec d'autres archéologues, admit une fois sur place qu'il avait besoin d'une pause dans ses travaux afin d'y voir plus clair ensuite.
"En fait, si on considère bien les choses, mon rejet de la communauté des égyptologues m'a fait un bien fou sinon jamais je n'aurais pu rencontrer des personnes avec un cœur gros comme ça," fit Daniel en mimant le geste. "La plupart en tout cas, parce que certains sont de vraies peaux de vache quand même. Je vous aime Teal'c."
"Il ne tient vraiment pas l'alcool, hein?" fit John à Jack, chacun un verre à la main, comme le reste des personnes présentes, bien que celui de Teal'c ne contienne que de l'eau.
"Pas du tout," répondit le général avec un large sourire. "Et encore là vous n'avez rien vu."
"Je ne suis pas," il hoqueta avant de reprendre, "ivre!"
"Bien sûr, Danny-Boy, et Kinsey et mon meilleur ami."
"Vraiment?" s'étonna-t-il et les autres hommes roulèrent des yeux face à son état.
"Il faut dire que ce n'est pas de la piquette non plus," reconnut Jack en prenant une autre gorgée.
"C'est vrai que les Athosiens n'y vont pas de main morte en fabricant cet alcool."
"Ca me rappelle un certain pousse au crime," laissa échapper Jack, un air songeur sur le visage, ce qui retint le major de le questionner sur ce commentaire étrange pour lui.
"Et sinon, qu'avez-vous pensé du match, mon général, vous n'avez encore rien dit."
Toutes les personnes présentes dans la pièce se turent, attendant la réponse de Jack, enfin sauf Daniel qui continuait à déblatérer sans s'apercevoir que personne ne l'écoutait.
"Je dois avouer que c'était pas mal…"
"Ah! Vous voyez…"
"Je n'ai pas fini, Sheppard," l'interrompit Jack. "C'était pas mal mais, ça ne vaut pas un bon vieux math de hockey!"
"La ferme, McKay", fit John en voyant du coin de l'œil que le Canadien avait ouvert la bouche pour parler.
"Non, mais franchement, je ne comprends pas comment vous faites pour regarder ce match encore et encore!"
"Là, je dois dire que vous avez raison, mon général," dit Ford, "une fois ça va, mais franchement, vous l'avez déjà vu combien de fois, major?"
"Je ne m'en souviens pas précisément…"
"Dans ce cas, c'est trop, Sheppard."
"Combien de fois avez-vous vu certains épisodes des Simpsons, O'Neill?" intervint Teal'c.
"Ce n'est pas comparable voyons!" se plaignit Jack.
"Burns n'est pas un Goa'uld, Jack," fit Daniel, prenant la conversation en cours, d'une voix qui exprimait son état d'ébriété.
"Bien sûr que si!"
"Non!"
"Si!"
"Non!"
"Ils sont toujours comme ça, Teal'c?" lui demanda Ford, qui avec le Jaffa et Beckett semblait être les plus sobres.
"Là ils sont plutôt calmes."
Jack et Daniel continuèrent leur petite dispute pour savoir qui avait raison quelques minutes encore avant que le général ne décrète que de toute façon il avait raison, et que ça ne servait à rien de discuter. La petite soirée entre hommes se poursuivit tard dans la nuit, jusqu'à ce que les réserves d'alcool qu'ils avaient emportés furent épuisées. Teal'c se chargea de raccompagner l'archéologue, le plus imbibé de tous, tandis que les autres repartirent chacun de leur côté.
Jack décida d'aller prendre un peu l'air, l'alcool, il devait l'avouer, lui montant un peu à la tête. Il parcourut différents couloirs avant d'arriver devant les portes du balcon situé près de la salle de contrôle. Les portes s'ouvrirent et il sortit, avisant tout de suite la présence d'une autre personne. Celle-ci ne l'avait pas encore remarqué et il se prit à l'observer, sans un bruit. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait ça, mais c'était la première fois qu'il le reconnaissait aussi facilement, même à lui-même. Tournée vers l'océan, elle était appuyée contre la rambarde et observait le ciel étoilé. Il suivit son regard vers ces constellations qui lui étaient encore étrangères et vers les deux lunes qui veillait sur Atlantis.
Elle se retourna alors, lui offrant un petit sourire, et il comprit qu'elle avait dû sentir sa présence depuis longtemps. Souriant à son tour, il s'approcha et prit la même position qu'elle.
"Vous venez prendre un peu l'air après votre soirée entre hommes?" lui demanda-t-elle d'une voix douce, son regard ne quittant pas pour autant le ciel.
"Oui. Il n'y a pas à dire, respirer un air pur comme ça, ça fait du bien."
"Comme dans votre chalet au Minnesota?"
"Exactement," lui répondit-il avec un sourire en se tournant vers elle, et elle fit de même.
"Vous avez raison en tout cas; on a de la chance d'avoir accès à un endroit encore non pollué…, même si nous sommes dans une autre galaxie."
"Vous croyez qu'on pourra rentrer un jour?"
"Espérons-le. Rien n'est impossible après tout, n'est-ce pas?"
"C'est vrai."
Après ces mots de Jack, ils se turent, profitant seulement du calme de la nuit. Ils se regardaient à présent dans les yeux et chacun pouvait voir quelque chose dans ceux de l'autre; quoi, ils ne le savaient pas exactement, mais c'était là. Lentement, subrepticement, ils se rapprochèrent jusqu'à ce que leurs lèvres ne soient plus séparées que par quelques centimètres. L'un comme l'autre savait qu'ils ne pouvaient pas mais, le moment prit le pas sur leur rationalité et la dernière distance fut franchie. Doucement, Jack appuya ses lèvres contre celles de sa compagne tout en passant ses mains autour de sa taille pour la rapprocher de lui. Il sentit ses mains s'enrouler autour de son cou, rapprochant encore plus leurs deux visages, ses doigts frôlant doucement la base de sa nuque, le faisant frissonner. A bout de souffle, ils se séparèrent, leurs front reposant l'un contre l'autre, leurs respirations haletantes, leurs mains toujours sur le corps de l'autre.
"Vous êtes saoul…," murmura-t-elle, ayant senti son haleine quand leurs lèvres s'étaient rapprochées.
"Mais pas assez pour savoir qu'on ne peut pas," admit Jack, fermant les yeux et se détachant doucement d'elle. "Elizabeth…"
"Je sais, ne vous inquiétez pas, Jack."
"Qu'est-ce que vous savez?" lui demanda-t-il, inquiet.
"Je ne suis ni aveugle, ni idiote," dit Elizabeth, ce qui le fit sourire. "C'était juste une erreur, c'est tout. On avait besoin de ça pour comprendre que l'attirance qu'on avait pu ressentir quand on était sur Terre n'était que ça."
"Qui vous dit que j'étais attiré par vous?" s'étonna Jack, ce qui lui valut un bon coup dans l'épaule. "Ok, ok, j'admets. Vous avez raison. Ce baiser était exquis, Elizabeth, mais…"
"Je ne suis pas Sam," le coupa-t-elle.
"Qu'est-ce que Carter vient faire là-dedans?" lui demanda-t-il ce qui lui valut un regard appuyé de la part de la diplomate. "Ok…, je sais vous n'êtes ni idiote, ni aveugle."
"Vous apprenez vite à ce que je vois," le taquina-t-elle avant de reprendre sa position contre la rambarde et face à l'océan.
Jack adopta la même position et un silence confortable tomba sur eux.
A quelques mètres d'eux, à l'intérieur de la cité, John les observait par la porte restée ouverte après le départ soudain d'une certaine scientifique. Quand il l'avait vu figée dans l'embrasure, il s'était approché pour voir si elle allait bien et avait aperçu la scène qui se déroulait sur le balcon; Jack et Elizabeth qui s'embrassaient. Si elle s'était vite ressaisit et était partie, lui était resté, curieux et désireux d'en savoir plus. Il ne savait pas pourquoi, mais la conversation qui avait suivi ce moment d'intimité l'avait étrangement rassuré.
Maintenant, il les voyait tous les deux accoudés à la rambarde du balcon et il décida de repartir le plus discrètement possible, refermant la porte derrière lui. Il savait néanmoins qu'il devrait avoir une conversation avec Elizabeth le lendemain concernant ce qu'il avait surpris.
Le lendemain matin, salle de contrôle:
Quand Elizabeth passa par la salle de contrôle afin de se rendre dans son bureau, elle vit que Sam était déjà en train de travailler sur un des ordinateurs reliés à la base des Anciens. Elle la salua en passant derrière elle, mais le colonel ne lui répondit et ne fit même pas un geste pour lui montrer qu'elle l'avait entendu. La diplomate ne s'en étonna pas pour autant, se disant que la scientifique était simplement très concentrée sur son travail.
"Bonjour, Docteur Weir."
"Bonjour, Peter. La nuit a été calme?"
"Oui. Rien à signaler de la part de l'équipe de nuit, mis à part la présence du colonel Carter."
"Depuis quelle heure est-elle là?" demanda Elizabeth en se tournant vers la concernée.
"Il semblerait qu'elle n'ait pas quitté la salle de contrôle de toute la nuit, à part pour faire une pause."
"Très bien, merci Peter."
Elle entra dans son bureau, mais au lieu de s'asseoir directement, elle observa Sam à travers la vitre. Elle savait, grâce aux rapports qu'elle avait lu à son arrivée au SGC, qu'il arrivait à l'astrophysicienne de travailler toute la nuit quand quelque chose la préoccupait. Même si elle se doutait qu'elle voulait rentrer sur Terre dès que possible, elle savait que ça ne pouvait être la raison principale de son insomnie. Elle décida de laisser la question de côté pour le moment, pensant déjà à l'interroger sur le sujet au déjeuner.
Elle se détourna de la vitre et s'assit à son bureau. Elle soupira en voyant le nombre de dossiers qui l'attendaient déjà sur son ordinateur, envoyés certainement pendant la nuit, ou très tôt ce matin par les scientifiques et les équipes parties en exploration la veille. Sachant que plus tôt elle s'y mettrait, plus vite elle aurait finie, même si elle ne doutait pas que certains viendraient s'ajouter au fur et à mesure que la journée passerait, elle ouvrit le premier fichier et commença à le parcourir.
Même si elle regardait l'heure de temps en temps, elle fut surprise quand, en relevant la tête après que deux coups eut été frappés à la porte, elle vit le Major Sheppard qui se tenait juste à l'entrée de son bureau.
"On vous attends pour le briefing."
"Je suis si en retard que ça?" lui demanda-t-elle en rassemblant ce dont elle aurait besoin.
"Non, mais puisque tout le monde est déjà là, même le général O'Neill, je me suis dit que je pourrais venir vous chercher. Par contre, je vous préviens que Bates n'était pas très heureux de voir que SG1 était présent. Il est vraiment trop paranoïaque.
"Il est chargé de la sécurité d'Atlantis, ça va avec sa fonction," plaisanta Elizabeth.
"Sans doute."
Ils entrèrent dans la salle de briefing et John referma mentalement les portes derrière eux. Elizabeth put noter que Sam s'était assise entre Daniel et Teal'c, contrairement à la veille, et avait gardé la tête baissée quand elle était entrée. Le leader d'Atlantis commençait vraiment à se demander ce qui se passait quand Bates prit la parole, interrompant ses pensées et la forçant à se concentrer sur le briefing.
Pendant près de deux heures, ils discutèrent de la Cité, avec les interruptions de Daniel qui de temps en temps souhaitait en savoir plus sur telle ou telle partie qu'ils avaient explorées. Pendant ces deux heures également, elle avait dû également composer avec les petites piques que lançaient non seulement John, mais également Jack, en direction du sergent, que le général avait jugé de la même façon que le major dès les premières minutes: paranoïaque. Seul Teal'c et Sam étaient restés silencieux; si Elizabeth comprenait pour le jaffa qui n'avait jamais été très bavard, le fait que Sam ne dise mot la surprenait.
"Bien si tout a été dit," fit Elizabeth en regardant tour à tour les différentes personnes de la salle pour voir s'ils voulaient ajouter quelque chose, "je pense donc que nous pouvons clôturer cette réunion. Merci, à tous," finit-elle en se levant.
"Ah l'heure du déjeuner," s'exclama Jack en sortant de la salle. "Vous vous joignez à moi, Teal'c?"
"Sam," essaya Elizabeth pour retenir la scientifique mais celle-ci sortit en faisant une fois de plus semblant de ne rien avoir entendu.
Daniel jeta un œil inquiet vers le colonel et sortit à sa suite après un petit sourire pour Elizabeth. Celle-ci se demandait ce qu'elle avait bien pu faire pour que du jour au lendemain elle reçoive un traitement aussi froid de la part de Sam. Elle poussa un soupir et relevant la tête, elle vit que John était encore présent et la regardait.
"Vous vouliez quelque chose?"
"Je pourrais vous parler un moment? Sur le balcon."
"Bien entendu. Laissez-moi poser ça dans mon bureau et je vous y rejoins."
Deux minutes plus tard, les portes menant au balcon s'ouvrirent devant elle et elle vit John accoudé contre la rambarde. Il se retourna en l'entendant arriver et lui offrit un petit sourire.
"Alors, John, de quoi vouliez-vous me parler? Je me doute que ça ne concerne pas la cité sinon nous serions dans mon bureau et pas ici."
"Je vous ai vu, hier soir," lâcha-t-il décidant d'entrer directement dans le vif du sujet.
"Comment ça?"
"Vous et le général O'Neill, je vous ai vu quand vous étiez sur ce même balcon, hier soir, tard."
"Vous nous espionnez?" demanda-t-elle d'un ton qui exprimait des reproches.
"Non. Je passais et la porte était ouverte…, parce qu'une autre personne avait voulu aller sur le balcon, vous a vu et est restée là."
"Sam," fit Elizabeth en comprenant. "Mais si elle était là, elle a dû voir qu'on a mis les choses au point après en disant que ça ne signifiait rien."
"Moi je suis resté, pas elle. Elle est partie avant la fin de votre baiser avec le général."
"Il faut que je lui parle," dit-elle en passant devant John pour rentrer, mais celui-ci la retint par le bras.
"Et qui vous dit qu'elle vous écoutera? Si j'ai bien compris, il y a quelque chose entre le général O'Neill et le Colonel Carter, donc ça serait plutôt à lui de s'expliquer."
"Peut-être mais c'est moi qui lui ai dit l'autre soir de parler à Jack parce qu'elle doutait des sentiments qu'il avait pour elle, et là elle nous voit en train de nous embrasser. Je suis persuadée qu'elle a vu ça comme une sorte de trahison aussi bien de sa part, que de la mienne."
"Attendez, revenez en arrière un moment. Elle doute des sentiments qu'il a pour elle? Comment est-ce possible? Je veux dire, n'importe qui peut voir ce qu'il éprouve pour elle."
"Peut-être, mais n'oubliez pas qu'il est plus difficile de voir quelque chose quand on est concerné."
"C'est vrai. Ecoutez, Elizabeth, je sais que j'aurais dû partir quand je vous ai vu hier mais…"
"Vous auriez dû, oui. Ne recommencez plus c'est tout."
"Pourquoi? Vous avez prévu d'embrasser d'autres personnes bientôt?" plaisanta-t-il.
"John…," le prévint-elle. "Même si ça ne vous concerne en rien, sachez que j'ai quelqu'un sur Terre," admit-elle sans vraiment savoir pourquoi.
"Alors j'espère que nous trouverons vite un E2PZ ou tout autre moyen pour renvoyer SG1, comme ça vous aurez la possibilité de le revoir. Sur ce, je dois vous laisser, j'ai du travail."
Il quitta le balcon laissant une Elizabeth surprise par sa réaction. Elle ne savait pas pourquoi mais elle avait cru percevoir une pointe de jalousie dans sa voix; elle rejeta bien vite cette possibilité et rentra à son tour, bien décidée à parler à Sam de ce qui s'était réellement passé la veille entre Jack et elle.
Elle scanna la salle de contrôle des yeux et vit la jeune scientifique toujours installée devant l'ordinateur, Rodney et Radek l'entourant, chacun travaillant sur son propre ordinateur.
"Toujours à travailler à ce que je vois," dit-elle et elle vit aussitôt Sam se raidir, une certaine tension émanant d'elle. "Vous avez fait des progrès?"
"Pas vraiment," reconnut Zelenka.
"On bute toujours sur le même problème, et même avec nos trois génies combinés, impossible d'en venir à bout pour le moment. Mais on va y arriver, le Colonel Carter a eu une nouvelle idée, ça pourrait marcher cette fois."
"Espérons-le. Est-ce que je pourrais vous parler, Sam? Je sais que vous êtes occupée, mais c'est important."
Sam acquiesça d'un signe de la tête, sans dire un mot. Elle se leva et suivit Elizabeth qui, à sa grande surprise, dépassa son bureau et l'entraîna vers les portes du balcon. Celles-ci s'ouvrirent devant elles et elles sortirent, Sam se tendant encore plus, sachant maintenant le pourquoi de cette conversation.
"Je sais que vous nous avez vu hier soir," fit Elizabeth en se tournant vers la scientifique qui se détourna aussitôt pour partir. "Attendez!" la retint-elle d'une main sur le bras en la faisant se retourner vers elle. "Il faut que nous parlions."
"Il n'y a rien à dire," dit Sam d'une voix terne, le regard baissé.
"Si, au contraire. Je sais que vous devez vous sentir trahie…"
"Vous ne savez rien!" l'interrompit Sam en criant. "Vous ne savez pas ce que c'est de se confier à quelqu'un un jour pour voir le lendemain même cette personne dans les bras de l'homme…"
"Sam… Laissez-moi vous expliquer, je vous en prie. Jack et moi avons commis une erreur hier. Nous étions en train de discuter quand le moment qu'on partageait a pris le pas sur le reste. Je ne vais pas vous dire que je n'ai jamais été attiré par Jack, ça serait vous mentir, mais ce n'est que de l'attirance, rien de plus. Et il a admis la même chose à mon égard. Sam…"
"J'ai besoin de rester un peu seule si ça ne vous dérange pas."
"Je vous laisse alors. Parlez à Jack aussi; il ne sait pas que vous nous avez vu, et je ne pense pas que ça soit à moi de le lui dire."
Sam ne fit pas signe qu'elle l'avait entendu, tournée vers l'océan. Elizabeth entra dans la Cité et se dirigea vers son bureau, décidée à travailler. A sa grande surprise, John l'attendait avec un plateau sur lequel reposaient deux sandwiches et des boissons. Elle lui sourit et s'assit à sa place pendant que John dégageait un peu le bureau pour faire un peu de place.
"Je peux savoir pourquoi?" demanda-t-elle en indiquant le plateau d'un signe de tête.
"Disons que j'étais presque sûr que vous voudriez vous remettre à travailler au lieu d'aller au mess. Comment ça s'est passé?"
"Je lui ai expliquée…"
"Et qu'a-t-elle dit?"
"Rien. Elle voulait rester seule."
"Ca va vite s'arranger, vous verrez."
"Je l'espère. Je ne sais même pas pourquoi je réagis comme ça. Après tout, Sam et moi ne sommes pas de grandes amies, mais…"
"C'est la première personne à qui vous pouvez vraiment parler depuis que nous sommes ici," finit John.
"Non, c'est faux. Vous êtes mon ami, John, et je peux vous parler à vous aussi…"
"Oui, mais pas de trucs de filles," l'interrompit-il, puis il reprit après un temps de réflexion. "En même temps, je vous en remercie, je ne pense pas que j'aurais été très à l'aise si vous aviez décidé de parler."
"Croyez-moi, j'aurais sûrement été plus mal à l'aise que vous. Merci, John," ajouta-t-elle après une pause.
"De quoi?" s'étonna-t-il, un peu perdu.
"De m'écouter, d'être mon ami, d'être là tout simplement."
"Dans ce cas, je pense que c'est à moi de vous remercier. Sans vous, je serais sûrement encore en Antarctique. Je crois que je ne vous l'ai jamais dit, mais merci d'avoir cru en moi, Elizabeth."
En guise de réponse, elle lui adressa un sourire et ils restèrent un moment comme ça, à se regarder avant que John ne décrète qu'il était affamé.
Ils mangèrent tranquillement, parlant de tout et de rien, mais évitant d'aborder des sujets touchant à Atlantis à la demande expresse de John qui ne voulait pas entendre parler travail. Une heure après, il finit par la laisser quand elle lui demanda s'il souhaitait l'aider dans ses rapports. Elle secoua la tête en souriant et réprima un petit rire quand il fut parti, ses gamineries lui faisant souvent demander comment il avait pu ne serait-ce qu'entrer dans l'armée. Mais elle savait très bien que quand il s'agissait de venir en aide à des inconnus, de combattre leurs ennemis, ou encore de sauver ses hommes, il était le premier à répondre présent, même si cette attitude ne lui plaisait pas tout le temps. Elle devait avouer qu'elle comprenait difficilement le besoin qu'il avait de se mettre en danger, voire de vouloir se sacrifier pour les autres. Chassant ces pensées de son esprit, elle ouvrit le premier des dossiers et commençant à le parcourir.
De son côté, après être passé par le mess pour reposer le plateau, John était parti en direction de son propre bureau quand il croisa Jack, marchant tranquillement dans les couloirs.
"Mon général," le salua-t-il d'un signe de tête. "Comment était le repas?"
"Très bien, merci Sheppard. Vous avez déjeuné dans votre bureau? Je vous ai vu prendre un plateau mais après vous êtes sorti du mess."
"Non, j'ai mangé avec Elizabeth dans son bureau. Elle a beaucoup de travail, vous connaissez ce que c'est, monsieur."
"En effet, et je connais également quelqu'un d'autre qui travaille au lieu de manger. Vous savez où est Carter? Elle n'est pas venue au mess non plus."
"Aucune idée, elle n'était pas dans la salle de contrôle avec McKay et Zelenka quand j'en suis parti. Elle doit sans doute faire une pause," supposa-t-il même s'il connaissait la vraie raison de l'absence du colonel.
"Sans doute," répéta Jack sans grande conviction. "Vous allez travailler, là?"
"Je pense que je dois avoir des rapports qui m'attendent sur mon bureau."
"Peuvent-ils attendre encore un peu?"
"Je suppose. Pourquoi?"
"J'ai envie de prendre un Jumper pour un vol en orbite autour de la planète, et je pense qu'Elizabeth préférerait que vous m'accompagniez."
"Allons-y," répondit John sans réfléchir plus longtemps. "Je n'avais pas très envie de travailler de toute façon. Par contre, nous ferions mieux d'aller voir Elizabeth avant pour lui demander; je ne pense pas qu'elle apprécierait si on l'en informait uniquement par radio."
"Je vous suis," dit-il en se mettant en route.
"Où est Teal'c?"
"Avec Ford à l'armurerie. Ces armes que vous avez piquées aux Wraith l'intéressent beaucoup. C'est vrai que ça a un peu la même fonction que le zat."
"Sans vouloir vous offenser, mon général, mais ce n'est pas du tout la même chose. Si je me souviens bien de ce que j'avais lu, les zats envoient une décharge électrique seulement. Là, l'arme paralyse la personne sur qui on tire. Vous auriez dû voir McKay après qu'un Wraith lui ait tiré dessus. Il ne pouvait plus bouger et il bavait même."
Quand ils passèrent dans la salle de contrôle quelques instants plus tard, Jack jeta un regard à Rodney qui se demanda ce que le major avait encore bien pu raconter sur lui. Son regard se posa ensuite sur l'ordinateur sur lequel travaillait Zelenka et ses pensées précédentes s'envolèrent immédiatement.
"Ca ne risque pas de marcher si vous faites ça," lui dit-il en pointant une ligne du doigt.
"Et qu'est-ce que vous en savez?" soupira l'autre scientifique.
"Parce que je suis bien plus intelligent que vous."
"Oui, c'est ça, Rodney," lui répondit Radek en se retournant vers son ordinateur.
"Ils sont toujours comme ça?" demanda Jack qui s'était arrêté pour les regarder se chamailler.
"Non, parfois c'est bien pire que ça. On dirait vraiment un vieux couple marié," ajouta-t-il et les deux scientifiques se tournèrent vers lui à ces mots, chacun lui jetant un regard noir. "Et si nous allions voir Elizabeth, maintenant?"
"Bonne idée."
"Un jour, je saurais ce que Sheppard a pu dire à mon sujet au général…," fit Rodney tout haut avant de retourner à son propre ordinateur.
Quand John et Jack entrèrent dans le bureau, Elizabeth était penchée sur un dossier et tellement concentrée qu'elle ne releva pas la tête à leur entrée. Les deux hommes en conclurent qu'elle ne les avait pas entendu et ils décidèrent de se manifester quand la voix de la diplomate les surprit.
"Que puis-je pour vous, messieurs? Et je vous croyais dans votre bureau, John," dit-elle en relevant les yeux vers eux.
"Euh, en fait, le général voudrait prendre un des Jumpers et voler en orbite de la planète. Et il voudrait que je l'accompagne," ajouta-t-il après un moment.
"Donc, si j'ai bien compris, vous voulez que je vous donne l'autorisation d'aller vous amuser pendant que les autres travaillent, et alors que vous-même, John vous devriez être en train de travailler."
"C'est assez bien résumé," reconnut Jack, avant de demander, impatient. "Alors?"
"Ai-je le choix?"
"Ben en fait, on aurait pu directement partir et vous en informer quand on serait déjà au-dessus d'Atlantis."
"Je m'en serais douté, Jack, mais merci de m'avoir prévenu avant en effet. Très bien, allez-y. Mais n'oubliez pas que demain vous partez en mission."
Les deux militaires la remercièrent avant de sortir précipitamment et Elizabeth ne put s'empêcher de sourire face à leur attitude; l'un comme l'autre étaient vraiment de vrais gamins de temps en temps. Restant un instant à regarder vers la salle de contrôle, elle vit que Sam avait repris place aux côtés de Radek et Rodney. Comme si elle se sentait observée, celle-ci releva la tête et regarda en direction d'Elizabeth. Elle lui adressa un petit sourire avant de baisser à nouveau les yeux vers son écran. La diplomate comprit que les choses iraient en s'arrangeant avec Sam.
Pendant ce temps, à l'armurerie:
Ford se trouvait depuis plus d'une heure à l'armurerie avec Teal'c qui voulait voir les différentes armes dont ils disposaient, et en particulier les armes paralysantes qu'ils avaient récupérées après des combats contre les Wraiths. Bien qu'il soit un marines et par là habitué au contact des armes, et il devait avouer qu'il aimait bien ça, il n'arrivait pas à comprendre la quasi-fascination que le jaffa semblait avoir.
"Ces armes se seraient avérées très utiles contre les Goa'ulds, Lieutenant Ford" fit Teal'c, sortant ainsi le jeune lieutenant de ses pensées.
"C'est ce que je pense également, aussi bien de loin qu'en combat rapproché. Quand nous sommes allés récupérer nos hommes et des Athosiens, dont Teyla, sur un des vaisseaux ruches, le Major Sheppard a transpercé la gardienne des Wraiths avec l'arme."
"Avez-vous pu acquérir d'autres armes présentes dans cette galaxie?"
"Non. Mais j'avoue que si l'occasion se présente, j'aimerais bien mettre la main sur une arme Genii."
"L'avenir nous le dira, Lieutenant Ford."
"En effet. Teal'c, pourrais-je essayer votre lance? Si ça ne vous dérange pas, bien entendu."
Sans répondre, le jaffa alla chercher l'arme qui, à son arrivée, avait été rangée avec les autres à l'armurerie. Il montra à Aiden comment l'actionner et la lui tendit. Celui-ci visa la cible et tira, avant de la refermer pour admirer son travail.
"Whaou! Génial! Vous pourriez également m'apprendre à me battre avec? Parce que Teyla m'a appris sa technique avec les bâtons, et je veux également savoir ce que ça donne avec la lance."
"Si vous le souhaitez. Nous pouvons y aller tout de suite."
"Ok. Je vais contacter Teyla pour qu'elle nous rejoigne, je suis persuadé qu'elle sera intéressée."
Les deux hommes sortirent de l'armurerie, Teal'c tenant sa lance pendant que Ford appelait la jeune Athosienne par radio pour lui dire de les rejoindre dans la salle de gym. Une fois arrivés, ils se défirent de leurs vestes et le jaffa commença à montrer quelques mouvements à Aiden qui, il devait bien le reconnaître, apprenait très vite. Teyla arriva quelques minutes plus tard et Teal'c recommença pour elle les mouvements de base. Tout comme pour Ford, il se rendit compte immédiatement qu'elle était douée et se rappela qu'elle savait déjà manier des armes de ce genre.
Ils passèrent une bonne partie de l'après-midi à s'entraîner, ne prenant que de courtes pauses pour se désaltérer. Les deux élèves apprenaient rapidement et, c'était certain, arriverait vite au niveau du maître. Des membres de l'expédition, majoritairement des soldats, s'étaient arrêtés pour les observer, évaluer s'ils devaient oui ou non, un jour ou l'autre, prendre le risque d'affronter l'un d'entre eux lors d'un combat même amical. Certains, lors d'une de leurs poses, s'étaient approchés et avaient demandé à Teal'c s'il pouvait un jour les entraîner également, ce à quoi il répondit favorablement.
"Je suis épuisé," fit Ford en rejoignant ses deux comparses dans le couloir après s'être changé.
"Nous vous remercions, Teal'c d'avoir accepté de nous apprendre vos techniques."
"C'était avec plaisir," répondit-il en baissant légèrement la tête. "Je crois qu'il est temps d'aller dîner, n'est-ce pas?"
"Oui. Les autres doivent déjà être là-bas, d'ailleurs," remarqua le lieutenant en suivant les deux autres en direction du mess.
@suivre...