L'APPEL
Sam attrapa un nouveau mouchoir et essuya maladroitement son visage baigné de larmes. Malgré sa vue troublée par le déversement lacrymal, elle regarda sa montre espérant illusoirement que le temps s’écoulât plus vite.
Elle avait rapidement trouvé le test mais n’avait pu se résoudre à rentrer chez elle pour être mise face à la réalité. Elle avait attendu les premières lueurs de l’aube pour sortir de sa voiture, plus misérable et seule que jamais.
La maison était étrangement silencieuse et calme, la plongeant un peu plus dans le désespoir. Elle aurait cruellement apprécié d’être soutenue dans ce qu’elle considérait l’une des plus grandes épreuves de sa vie cependant pour rien au monde elle n’aurait voulu Jack et son double à ses côtés.
Devant cette inoffensive petite boîte, Sam était aussi faible et démunie qu’une enfant. Elle aurait souhaité être, comme d’habitude, d’un calme olympien, comme si tout cela ne la concernait pas. Mais ce qui allait apparaître ou pas déciderait de son avenir et elle avait suivi le plus scrupuleusement possible les instructions.
L’attente était si insupportable qu’elle en pleurât encore. Elle arrêta ses cent pas et s’assit dans le canapé avant de prendre sa tête entre ses mains. Plus le temps passait, plus elle sentait qu’aucune des deux réponses ne la satisferait.
Etre enceinte était un de ces choix que Sam s’était habituée à faire seule ou du moins à en être intimement persuadée. Avoir recours à ce test signifiait qu’elle avait perdu le contrôle de sa vie. Et comment dans ces conditions être responsable d’un être si fragile ?
Elle sanglota de nouveau. Maintenant peu importait le résultat, l’idée de cet enfant était née dans sa tête et laisserait ce bébé à l’état de pensée ou le concrétiserait définitivement. Rien ne serait plus comme avant dorénavant.
D’ailleurs, rien ne l’était plus depuis petit Jack et grand Jack. Ils ne lui laissaient aucun répit, lui demandant toujours plus de présence, d’attentions, d’affection. Ils empiétaient sur sa vie professionnelle et sa vie de femme aussi inexistante fût-elle.
La sonnerie du téléphone l’interrompit. Elle se leva précipitamment pour répondre. Qui pouvait bien l’appeler à cette heure ?
- Allô !
- Sam ?
La jeune femme ne reconnaissait pas la voix pourtant familière.
- Je sais que vous écoutez. Ça ne peut plus durer. C’est trop. Il faut que vous partiez. Rejoignez-moi.
Un sourire se dessina lentement sur le visage de Sam.
- Oui, répondit-elle enthousiaste.
La voix avait raison. Cette situation ne pouvait plus durer. Enceinte ou pas, elle devait survivre et la seule solution était de fuir les deux hommes et disparaître. Définitivement. Elle raccrocha et prit une profonde respiration afin de faire taire le tumulte en elle. Presque mécaniquement, elle alla dans son dressing rassembler quelques affaires et en profita pour débloquer la porte de petit Jack. Retournant au salon, elle récupéra le bâtonnet du test et regarda le résultat. Elle essuya une larme naissante. Tout cela n’avait plus aucune importance. Elle le jetterait dans la première poubelle publique. Elle prit ses clés de voiture et partit.
*
Jack ouvrit les yeux lentement et ne vit rien. Il prit quelques secondes avant de comprendre que le tee-shirt posé sur sa tête était la cause de sa cécité. Il s’en libéra d’un geste brusque et fit rapidement des yeux le tour de la pièce. Mais que diable faisait-il dans la chambre de Sam ? Et entouré de tous ses vêtements ? Atteignant difficilement le bord du lit, il se leva.
Tout lui revient alors en mémoire : sa dispute une semaine auparavant avec petit Jack, sa surprise en découvrant que son double l’avait enfermé dans la maison avec cet horrible parfum et Smetana à plein volume. Le reste n’avait été qu’un rêve plus ou moins conscient où il lui avait semblé évoluer dans le monde réel mais sans toucher aux préoccupations des humains.
Il sortit de la chambre tandis que les souvenirs affluaient. La partie de cache-cache, les « mon petit lapin », la manière si impudique dont il regardait Sam ou il se serrait contre elle… Il avait décidé de vivre chez elle pour la soulager de petit Jack mais cela avait été tout le contraire. La jeune femme avait eu en plus à le supporter pour ne pas compromettre leur stratégie initiale.
Jack serra les poings puis alla se rafraîchir le visage dans la salle de bains. Tout était la faute de petit Jack, comme d’habitude. Maintenant, Jack devait aller impérativement présenter ses excuses à Sam. Il redoutait sa réaction en le voyant d’autant plus qu’il lui avait volé son lit la nuit précédente. Il se dirigea vers le salon et ne trouva personne.
- Grand Jack ? l’appela-t-on prudemment
Sur le seuil de la porte de sa chambre, son double l’observait ne sachant pas à quoi s’attendre.
- Je suis de nouveau moi-même, lui apprit Jack.
- Ah.
Jack ne sut pas si le jeune homme montrait par là son soulagement ou son désappointement.
- Tu sais où est Carter ?
Petit Jack s’avança vers lui et fit une rapide inspection des lieux.
- Elle n’est pas là en tout cas, fit-il remarquer.
Jack fit la grimace. Le sens de l’observation de son double était vraiment exceptionnel. Il tira le rideau de la fenêtre du salon ouvrant sur la rue.
- Sa voiture manque à l’appel aussi, dit-il en se mordant la lèvre.
Petit Jack se rendit à la cuisine pour se servir du jus d’orange.
- Elle a dû partir à la base plus tôt, supposa-t-il. Tu sais hier, elle était très fâchée. Tu t’en souviens ?
Jack passa une main agacée dans ses cheveux. Son double recommençait à le prendre pour un cobaye.
- Rassure-toi ! répliqua-t-il. Je n’ai rien oublié de ce qu’il s’est passé hier soir, comme je n’ai rien oublié de ce qu’il s’est passé cette semaine ! Et tu vas payer pour m’avoir soumis à ce produit !
- Mais Sam était malheureuse ! protesta petit Jack. Il fallait faire quelque chose.
- Ouais, c’est ça, ouais.
Il s’assit dans le canapé et remarqua alors la boîte sur la table basse. Il devait avouer ne pas avoir très souvent vu ce genre d’objets dans sa vie mais devina aisément ce qu’il devait contenir. Il secoua la boîte dans tous les sens. Vide.
- Petit Jack ? C’est à toi ? se hasarda-t-il
Après tout, il fallait éliminer toutes les possibilités avant d’énoncer à voix haute l’hypothèse la plus probable et la plus perturbante. Son savant fou de double s’approcha de lui et observa la boîte avec curiosité.
- Jamais vu. C’est quoi ?
« Le début des vrais problèmes » songea Jack.
- C’est… un test de grossesse, répondit-il avec difficulté
- C’est pour Sam ?
- Bien sûr, crétin ! s’exclama Jack. A moins que ton expérience m’ait fait changer de sexe !
Le visage de petit Jack s’assombrit et son double, croyant l’avoir blessé, se calma.
- Je suis désolé, reprit-il. Mais ça m’inquiète un peu que Carter ait eu à avoir recours à … à ça.
- Ça veut seulement dire qu’elle est peut-être enceinte, précisa son double dans un état second. Il n’y aura aucune incidence sur ta santé.
Jack leva les yeux au ciel. A part leur nom et leur patrimoine génétique, petit Jack et lui n’avaient rien en commun.
- Merci. Ça me rassure.
Petit Jack s’assit à ses côtés. Ils restèrent silencieux pendant une longue minute.
- Si Sam est enceinte, commença le jeune homme, ça signifie que…
- … que nous aurons bientôt un tout petit Jack ou une toute petite Sam à la maison, coupa pensivement le chef de Sg-1.
Il fronça les sourcils.
- J’aurais dû t’appeler moyen Jack.
Le jeune homme fit non énergiquement de la tête.
- Ouais, approuva Jack. Tu as raison. Bébé Jack ou bébé Sam serait mieux.
Son double le regarda tristement. Il sembla rassembler tout son courage pour parler.
- Je… je…
- Quoi ?
- Je ne suis pas le père de l’enfant de Samantha, lâcha petit Jack d’un trait.
- Pardon ?
Pour l’instant, ce qui étonnait le plus Jack dans la déclaration de son double était la rapidité avec laquelle ils s’étaient tous les deux persuadés que Sam était enceinte.
- Comment peux-tu savoir que tu n’es pas le père de l’enfant de Carter ? se risqua-t-il
Trop gêné pour lui faire face, petit Jack retourna à la cuisine.
- J’aurais pu mentir mais je me rends compte que je ne pourrais pas troubler votre vie de famille par ma présence, dit-il amèrement. Samantha et moi n’avons jamais… enfin, tu comprends… Je n’ai même pas pu l’embrasser sur la bouche… Alors… Félicitations.
Jack était partagé entre l’idée de tuer son double ou de le serrer dans ses bras. Depuis le début, il l’avait manipulé en faisant croire à une double traîtrise de Sam. C’était uniquement de sa faute s’il s’était fâché contre la jeune femme et donc de sa faute s’il avait utilisé la synesthésie sur lui et fait vivre l’enfer à Sam. Mais ainsi Jack était le seul O’Neill qu’elle eût jamais connu, il n’était plus « pas très bon » et surtout… Il n’osa prononcer mentalement cette possibilité tant les conséquences seraient graves. Et puis au diable le règlement, l’armée et les Goa’ulds : elle attendait peut-être un enfant de lui ! Il tempéra son ardeur en se rappelant qu’il devrait tout d’abord se confondre en excuses et que seulement ensuite il pourrait lui demander pour bébé Jack ou bébé Sam.
- Je devrais peut-être l’appeler ? proposa-t-il alors en s’emparant du téléphone
Petit Jack acquiesça mollement. Pour lui remonter le moral, il lui restait le mince espoir que Sam voulût encore de lui et surtout l’observation de son double pour son compte-rendu.
Jack raccrocha l’air préoccupé. Il regarda le jeune homme troublé par son attitude.
- Qu’y a-t-il ? demanda celui-ci
- Le labo ne répond pas, lui apprit Jack frustré.
- Tu connais Samantha, le rassura son double. Quand elle est absorbée par son travail…
- Oui mais quand même, répliqua Jack pensif. Elle aurait dû savoir que j’allais appeler…
Il pâlit brusquement.
- Peut-être qu’elle ne veut pas me parler…
Le jeune homme fronça les sourcils. Jack faisait preuve de beaucoup plus de sensibilité qu’avant sa synesthésie. Etait-ce un effet secondaire à court ou long terme ?
- On file à la base, se décida immédiatement le chef de Sg-1. Je veux en avoir le cœur net.
Il se précipita dans la salle de bains sans demander son avis à son double. Quelques minutes plus tard, ils étaient devant la maison, petit Jack les cheveux encore mouillés. A leur bruyante arrivée, le voisin de Sam, occupé par ses parterres de fleurs, se releva.
- ‘jour ! salua distraitement Jack
- Bonjour, Paul ! fit plus chaleureusement son double
- Bonjour ! Vous êtes bien matinaux tous les deux !
- On va voir Samantha ! lança petit Jack
- Elle est partie il y a deux heures mais elle était déjà sortie cette nuit, lui apprit Paul.
- Ah oui ? s’étonna le jeune homme
- Je suis insomniaque, expliqua le voisin.
- Ah !
- Petit Jack !
Le chef de Sg-1 fulminait au volant de sa voiture déjà en marche.
- Bon, ben, bonne journée, Paul ! souhaita le jeune homme
- Vous aussi !
Petit Jack dut courir pour rattraper le véhicule et sauta sur le siège avant. Il devrait noter que pour tout ce qui concernait Sam, Jack était vraiment très sensible.
*
Jack eut une étrange sensation en retrouvant les couloirs du Sg-C. Il avait presque l’impression d’être un revenant. Il reconnaissait tous les gens qu’il croisait et les saluait avec chaleurs. Parmi eux, il était de nouveau chez lui. Petit Jack observait cette transformation avec la curiosité du scientifique pour sa surprenante expérience.
- Siler ! héla Jack. Ça me fait plaisir de vous revoir ! Comment va ?
- Très bien, mon colonel. Vous savez, la base n’est plus la même sans vous.
- Et moi, je ne serais jamais le même sans elle !
Il poursuivit son chemin tel un champion lors de son tour d’honneur, distribuant les sourires éclatants, les tapes amicales dans le dos, les rires sonores aux dernières blagues. C’était une véritable bête sociale.
Après près d’un quart d’heure, les deux hommes arrivèrent enfin à la porte du labo inhabituellement fermée. C’était un mauvais présage. Jack prit sa respiration. Son double eut un sourire rassurant afin de l’encourager.
Jack s’apprêtait à frapper à la porte quand l’alarme de la Porte des Etoiles s’enclencha.
- Activation extérieure non programmée !
Les deux hommes se regardèrent puis foncèrent à la salle de contrôle. Ils y retrouvèrent le personnel habituel et le général Hammond, surpris de les voir arriver.
- Bonjour, messieurs, salua-t-il. J’espère que vous êtes de retour pour une bonne raison.
Il ne fallait pas être devin pour savoir de laquelle il s’agissait. Jack eut une moue gênée.
- Ben… En fait…
- On venait voir Samantha, expliqua petit Jack. Enfin surtout grand Jack parce que…
Les gros yeux que lui fit le chef de Sg-1 suffirent à le faire taire immédiatement.
- Je dois parler à Carter d’une chose importante, déclara Jack.
Le général Hammond parut sceptique devant l’air si sérieux de son subordonné. Apparemment, la situation n’avait pas évolué. Il avait eu raison d’autoriser la mission de Teal’c, Jonas et Janet sur Gè.
- Je reçois un signal, mon général, indiqua alors le technicien. Il s’agit du code…
- Grand Jack ? dit inopportunément le jeune double
- Quoi ? demanda Jack lassé
Il ne pourrait pas suivre la conversation de son supérieur et du technicien. Pourvu que les nouvelles fussent bonnes !
- Pourquoi ne veux-tu pas qu’on sache pour bébé Jack ou bébé Sam ?
- Parce que je veux faire la surprise à tout le monde, rétorqua rapidement Jack. Donc pas un mot.
- Ouverture de l’iris.
A l’air renfrogné du général Hammond, Jack comprit qu’il ne savait pas exactement qui arriverait à la base. Il parut plus serein en voyant leur visiteur. Le chef de Sg-1, lui, resta pétrifié tandis que son supérieur descendait en salle d’embarquement.
- Qu’est-ce qui se passe ? demanda soucieusement son double. C’est qui ?
« Le *vrai* début des vrais problèmes » songea Jack.
- Pas un mot sur bébé Jack ou bébé Sam si tu tiens à la vie ! rappela-t-il d’une voix blanche
- J’ai compris, répondit le jeune homme agacé. Alors, c’est qui ?
- Le père de Carter.
Le chef de Sg-1 eut un sourire timide quand Jacob lui fit un signe de la main.
- Cool !
Jack regarda avec horreur son double. Ce n’était pas vraiment la réaction qu’il attendait.
*
- Où est Sam ? demanda Jacob après avoir salué son ami
Le général Hammond fronça les sourcils. Sam était connue pour son assiduité au travail mais elle était toujours présente lors d’arrivées non programmées.
- Elle a dû être retenue mais elle ne devrait pas tarder à nous rejoindre.
Alors que Jacob tournait le dos à la salle de contrôle, le général aperçut Jack. Sachant que son subordonné serait sûrement contre la torture Tok’ra, il lui intima silencieusement d’emmener son double loin du champ visuel de Jacob. Le chef du Sg-C ne tenait pas à tester la résistance de Selmak.
- Alors, que nous vaut ta visite ? demanda-t-il à son ami
- Pas grand chose d’intéressant, répondit celui-ci. Je viens au nom du conseil Tok’ra prendre des nouvelles de son allié préféré.
Le général Hammond eut un rire franc. Il aurait plutôt qualifié la Terre de turbulent allié prêt pourtant à accomplir toutes les basses besognes. Ils quittèrent la salle d’embarquement et il jeta un rapide coup d’œil avant de s’engager dans les couloirs. Pas de petit Jack en vue. La voie était libre.
- En ce moment, tout est très calme, apprit-il alors à Jacob. Touchons du bois.
- Ce n’est pas forcément bon signe, dit le Tok’ra. Les Goa’ulds doivent rassembler leurs forces. Nous devons être plus que jamais vigilants.
Jacob chassa l’air grave sur son visage pour faire place à une mine plus complice.
- Qui était l’homme à côté de Jack ? On aurait dit son frère.
Le général Hammond pâlit en apercevant son subordonné empêcher à grande peine son double de les rejoindre. N’y avait-il pas des gardes armés dans cette base ?
- Georges ? s’inquiéta Jacob
- C’est difficile à expliquer, se reprit son ami. Disons… qu’il l’est plus ou moins.
- Plus ou moins ? s’étonna le Tok’ra. Tu m’intrigues là… Mais que fait Sam ? Tu es sûr qu’elle est à la base ?
- A vrai dire, non, avoua le général Hammond. Je ne l’ai pas vue ce matin.
L’endroit était trop risqué et Jacob bien trop à l’affût. Il fallait quitter les couloirs le plus vite possible.
- Allons plutôt dans mon bureau, proposa-t-il de plus en plus gêné.
- Georges ? Tout va bien ?
Le chef du Sg-C pesta intérieurement quand Jacob s’immobilisa bien décidé à savoir ce qui le préoccupait et en restant malheureusement bien en vue. Il entendit au loin un cri de douleur suivi d’un bruit de cavalcade. C’était trop tard. Le choc tant redouté allait avoir lieu. Conscient d’avoir une bonne part de responsabilité dans la situation actuelle, le général resta courageusement aux côtés de son ami.
Petit Jack émergea d’un couloir précédant de peu le chef de Sg-1 sur les rotules. Sans plus attendre, le jeune homme serra Jacob dans ses bras.
- Beau-papa !
Jack se frappa la tête du plat de la main.
- Beau-papa ?! s’écria Jacob horrifié
Le général Hammond eut un sourire impuissant pour le Tok’ra qui se libéra rapidement de l’étreinte de petit Jack.
- Je crois que nous te devons une petite explication, commença le chef de la base.
- Où est Sam ? vociféra Jacob. C’est elle qui va m’expliquer tout ça !
Jack récupéra son double tandis que son supérieur guidait le père éprouvé vers la salle de briefing. Le général regarda son subordonné aussi innocemment qu’un vendeur déclinant toute responsabilité devant la défectuosité du produit commandé par son client. Le message était clair : ce serait chacun pour soi lors de la discussion avec Jacob. Jack sentait qu’il serait le premier sur sa liste de personnes à abattre.
Le sergent Malone, le soldat le plus maladroit de la base, arriva alors en trombe tandis que l’alarme de la base résonnait de nouveau.
- Mon général ! Mon général !
- Sergent Malone, répondit l’intéressé avec lassitude, c’est vous qui avez déclenché cette alarme ?
Quelle nouvelle catastrophe avait-il causé encore ? Le général sentait un mal de tête venir.
- Oui, monsieur et cette fois j’ai une bonne raison ! haleta le pauvre soldat. C’est le major Carter…
Les quatre hommes retinrent leur respiration. Qu’était-il arrivé à l’un des plus brillants membres de la base, ? A une fille aimée malgré toutes les bêtises qu’elle pourrait faire ? A un amour éternel envers et contre tout ? A la potentielle mère de bébé Jack ou bébé Sam ?
- … elle s’est enfuie avec le réacteur à Naquada ! finit le sergent
- Quoi ? s’exclamèrent les quatre hommes
Jack ferma les yeux. La situation était critique. Jacob était sur le point de faire une crise cardiaque. Le général Hammond était sur le point de faire une crise cardiaque. Petit Jack se retenait pour ne pas pleurer. Ils n’avaient plus de réacteur à Naquada. Et surtout, Sam avait disparu !