Citations du moment :
«L’homme exploite l’homme et parfois c’est le contraire.»
[ Woody Allen ]
Imagine

Peurs, interdits et conséquences : Chapitre 1

 

La porte du grand restaurant s’ouvrit laissant voir du monde attendant une table. Samantha Carter se félicita d’avoir réservé. Elle donna son nom au maître d’hôtel qui leur assura que leur table serait libérée dans dix minutes. En guise d’excuse, il leur offrit l’apéritif au bar.

Jack soupira, il détestait attendre. Même en réservant une semaine à l’avance, il fallait encore patienter. Il sirota une gorgée de son apéritif tout en gardant les yeux fixés sur sa compagne. Elle se moqua gentiment de son impatience et il se détendit légèrement en lui adressant un sourire.

 

-         Votre table est prête, dit une voix derrière le bar

-         Enfin ! s’exclama Jack en descendant de son tabouret.

 

Il bouscula de par ce fait, sans le vouloir, son voisin de derrière. Il se retourna pour s’excuser.

 

-         Pardon, je…Carter ? s’étonna t’il

-         Mon Général ? s’exclama Sam tout aussi surprise

 

Ils restèrent face à face, interdits, sans pouvoir ajouter autre chose. Dans l’esprit de Jack elle n’avait pas changé, elle était toujours aussi belle. Les cheveux plus longs, un léger maquillage. Une robe noire lui arrivant aux genoux, simple mais élégante, faisait ressortir sa blondeur et son teint clair.

Elle le parcourut des yeux, il était toujours aussi séduisant, le costume sombre qu’il portait ajoutait encore à son charme naturel. Lui non plus n’avait pas changé, peut être plus détendu, il paraissait ne plus porter le poids du monde sur les épaules.

 

Aucun des deux ne s’attendait à voir l’autre, surtout après tout ce temps.

 

Cela faisait plus de deux ans qu’ils ne s’étaient pas vus, ni parlés. Pas qu’il y ai une de dispute, non, le temps avait juste séparé leur chemin.

Tout avait commencé après la mort de Jacob Carter quand Jack avait été nommé à Washington. Au début, ils s’appelaient souvent, se voyaient même à l’occasion. Leur relation avait un peu changé mais malheureusement aucun n’avait fait le premier pas. Alors, peut être las d’attendre, les appels s’espacèrent, les visites aussi. Si bien qu’au bout de quelques temps ils ne se virent plus.

Chacun avait fait sa route, renonçant, et reprochant inconsciemment à l’autre de ne pas avoir bougé.

Ils voyaient l’un comme l’autre, Daniel de temps en temps, parfois Teal’c quand il venait sur Terre mais c’était tout. Sam savait de Jack qu’il avait quitté l’armée mais restait en tant que civil sur le projet comme consultant et comme intermédiaire entre les alliés et la Terre.

Jack savait de Sam qu’elle aussi était consultante, elle était restée dans l’armée mais formait surtout les nouvelles recrues dans le domaine scientifique et en zone 51.

A chaque fois que Daniel prononçait le nom à l’un ou à l’autre, ils changeaient de conversation ou prononçait un simple « ah, c’est bien » ou une phrase tout aussi banale de circonstance.

 

-         On dirait qu’ils se connaissent, fit la voix de l’homme accompagnant Sam à l’adresse de le jeune femme qui était avec Jack

-         Oui, il semblerait, répondit-elle amusée

-         Pardon, se reprit Jack. Kate, je te présente le Colonel Samantha Carter, une amie de longue date et une ancienne collègue. Carter, voici Kate mon amie

-         Enchantée de vous rencontrer, et voici Mickael

-         Ravi aussi, dit l’homme souriant

-         Votre table Monsieur O’Neill

-         Oui, nous arrivons, affirma t’il sans bouger et ne sachant pas quoi faire.

 

Il était assez content de revoir Sam et déçu de ne pas pouvoir discuter un peu avec elle. L’inverse était vrai aussi. Il n’y avait aucune tension, juste de la surprise et des sourires heureux de chaque côté.

 

-         On pourrait peut-être prendre une table à quatre, j’ai l’impression que vous revoir vous fait plaisir, enfin si cela ne vous dérange pas ? demanda Kate souriante

-         Non, pas du tout. Sam qu’en penses tu ?

-         Euh, oui pourquoi pas

-         Bonne idée, affirma Jack.

 

Il demanda s’il pouvait avoir une table pour quatre et ils furent servis rapidement. Ils s’installèrent donc autour d’une table ronde couverte de vaisselle en porcelaine et de verres en cristal. La lumière ambiante était légèrement tamisée donnant l’impression de calme. Ce restaurant chic était sans nul doute plus adapté à un dîner romantique mais ça n’avait pas d’importance, aucun des quatre ne semblait ennuyé de renoncer à un tête à tête. Jack et Sam étaient ravis de se revoir et les deux autres espéraient en apprendre plus sur le passé de leur ami.

 

-         Que faites-vous à Washington Carter ? Je vous croyais dans le Nevada

-         Oui, j’y étais mais Mickael a eu un poste ici et j’ai suivi. Je commençais à m’ennuyer dans mon travail alors…

-         Oh, je comprends mais ça m’étonne, dit-il amusé

-         Je sais et pourtant… Je suis officiellement à la retraite depuis une semaine, avoua t’elle en souriant

-         Et ce n’est pas moi qui m’en plaindrais, fit Mickael en lui faisant un clin d’œil complice

-         Et vous mon Général, je vous croyais dans le Minnesota avec vos poissons ?

-         Arrêtez avec vos « Mon Général », Carter, c’est fini tout ça

-         Si vous arrêtez avec Carter alors, ajouta t’elle avec un sourire moqueur

-         Ok. Donc pour vous répondre, je vais toujours saluer mes poissons mais Kate travaille ici et ses enfants vivent à Washington donc…

-         Qui aurait cru nous voir vivre en ville, s’amusa Sam

-         Oui en effet

-         Et je remercie Jack tous les jours d’avoir accepté cette vie, je sais qu’il n’aime pas trop la vie citadine

-         Je comprends, répondit Mickael, je ne pensais pas que Sam accepterait non plus

-         Vous faites quoi dans la vie ? lui demanda Jack

-         Je suis chirurgien

-         Oh, encore un scientifique, se moqua t’il gentiment

-         Le Général O’Neill a un problème avec tout ce qui touche la science, expliqua t’elle à son ami en riant

-         Je vois. Et vous Kate, vous êtes ?

-         Je tiens une pâtisserie près du Pentagone. C’est comme ça que l’on s’est rencontré d’ailleurs. Jack venait chercher des gâteaux tous les jours

-         Ca ne m’étonne pas ça par contre, vous avez toujours été gourmand

-         Je plaide coupable

-         Et vous, depuis quand vous vous connaissez ? demanda Mickael à l’adresse de Sam et Jack

-         Oh depuis un peu plus de douze ans maintenant. Nous avons travaillé ensemble pendant une dizaine d’années

-         Ah oui, je crois que Daniel a déjà parlé de vous, se souvint Kate

-         Vous connaissez Daniel Jackson aussi alors ?

-         Bien sur Mike, nous étions en équipe et avec Teal’c également, l’informa Sam

-         Et tu ne m’en parles jamais

-         Tu sais très bien que je n’en ai pas le droit et puis Daniel a déjà dû mentionner son nom

-         Oui, c’est possible. Etrange que vous vous soyez perdus de vue

-         Oui, un peu, mais nous avons une vie bien chargée et le temps passe à une vitesse folle, expliqua Jack.

 

 

Ils continuèrent de parler gaiement, racontant quelques anecdotes. Ils avaient l’impression de s’être quittés la veille et s’entendaient toujours aussi bien. Le fait de voir que chacun avait une personne dans sa vie ne les gênait pas plus que ça et ôtait probablement toutes tensions ou ambiguïtés.

 

-         Ils ont quels âges vos enfants ? demanda Mickael à Kate

-         Tony 22 ans et Mary 20

-         Oh ce sont de grands enfants alors

-         Oui c’est vrai. Et vous Samantha vous avez des enfants ?

-         Non, je n’ai pas cette chance, répondit-elle doucement. Je vous demande pardon un instant

 

 

Elle se leva et se dirigea vers les toilettes. Les trois personnes avaient bien remarqué ses yeux s’embuer.

 

-         J’ai dit quelque chose de mal ? s’inquiéta Kate

-         Non, rassurez vous, ce n’est pas de votre faute.

-         Vous devriez peut être aller la voir, dit Jack

-         Non, dans ces cas là, elle ne veut pas me parler, fit-il d’un ton plus triste

-         Vous permettez que moi…se proposa la jeune femme

-         Ne bouge pas, j’y vais, coupa Jack

 

Mickael fut surpris de la proposition et surtout du voile de tristesse apparu dans les yeux de Jack. Il avait vraiment l’air inquiet pour Sam. Le chirurgien se dit qu’ils devaient être très proches avant. S’ il en jugeait par rapport à la relation qu’elle entretenait avec son ami Daniel, c’était logique.

 

A son tour, Jack se leva et alla attendre dans le couloir attenant aux toilettes des dames. Au bout de plusieurs minutes, il poussa la porte et la vit assise sur le plan à côté du lavabo, se séchant les yeux

 

-         Hey, ça va ?

-         Vous êtes chez les dames

-         Je sais, justement, sortez de là et venez prendre l’air une minute

-         Pourquoi pas, soupira t’elle.

 

Il l’accompagna à l’extérieur et ils s’installèrent sur le rebord d’un trottoir. La nuit était tombée et un petit vent frais secouait les branches des arbres ornementaux de la ville. Il ne disait rien attendant qu’elle se reprenne.

 

-         Je suis désolée d’être partie comme ça

-         Ce n’est pas grave. Kate s’en veut, elle a peur de vous avoir offensée

-         Non, pas du tout…C’est juste que…

 

Elle s’interrompit, ne sachant pas trop quoi dire, surtout à lui. C’était le genre de sujet qu’elle imaginait mal aborder avec Jack O’Neill. Pourtant face à son regard doux et attentif, elle sut qu’elle pouvait se confier. Elle s’essuya une dernière fois les yeux et prit une légère inspiration.

 

-         Nous n’arrivons pas à avoir d’enfants, avoua t’elle

-         Je suis désolé

-         Nous avons vu des médecins, passés des tests et tous sont formels. Nous sommes en bonne santé et nous pouvons avoir des enfants.

-         C’est une bonne nouvelle

-         Oui, mais ça ne marche pas

-         Laissez-vous du temps

-         C’est ce que tout le monde dit. Mais nous essayons depuis si longtemps et puis je viens d’avoir 40 ans alors

-         Et l’adoption ?

-         Nous y avons pensé mais ce n’est pas si facile, mon dossier n’est pas accessible et on se demande ce que j’ai bien pu faire. En plus, les couples mariés ont plus de chance. Je ne suis pas faite pour me marier, j’en ai eu la preuve plusieurs fois

-         Je suis sûr que vous finirez par avoir un enfant Carter. Quant au mariage, ce n’est pas à moi de vous dire de franchir le cap. Je ne suis pas non plus fait pour ça.

-         Peut-être avons nous vécu trop longtemps tout seuls.

-         Y’a sans doute de ça, en effet

-         Et puis aussi après avoir été sous contrat avec l’armée, je crois que je n’ai pas envie de me lier à ce point, d’être si dépendante, même si je tiens beaucoup à Mickael

-         Je comprends ce que vous voulez dire, il en est de même pour moi.

 

Ils se regardèrent et rirent doucement. Jack se leva et lui tendit la main. Elle accepta l’aide et à son tour se releva. Ils se sourirent une dernière fois et retournèrent à leur table.

 

Kate s’excusa de son manque de tact et ils passèrent à autre chose. Mickael avait été surpris de voir Sam sourire si vite. En général, quand il était question d’enfants et de leurs problèmes pour en concevoir un, elle s’enfermait dans un grand mutisme et s’isolait plusieurs heures. Il lui était même arrivé au début de partir quelques jours pour être seule.

 

-         Je déteste ça, je ne vois pas l’intérêt, se lamenta Kate

-         Je dois dire que je n’aime pas non plus, continua Mickael. Je ne comprends pas ce sport et puis tout va si vite qu’on ne voit rien

-         Je suis d’accord avec vous, en plus c’est violent

-         Moi, j’adore et si tu regardes bien, tu le vois le palet filer sous la glace, répondit Sam enthousiaste

-         Là, elle a raison, le hockey est un sport technique et physique. Nous passions des soirées à regarder des matchs avec notre équipe avant, se souvint Jack avec un sourire nostalgique

-         Vous ne trouvez pas ça trop violent Sam ?

-         Non, pas vraiment. Peut être que c’est parce que j’ai toujours vécu au milieu d’hommes et que je suis habituée à leurs montées de testostérone…Et parfois c’est plaisant, rit-elle avec un clin d’œil

-         Carter n’était pas en reste quand il s’agissait de crier après les joueurs ou l’arbitre, continua Jack sur le même ton.

-         Là, je veux bien vous croire. Elle m’a traîné à un match au début où nous nous sommes connus. Et bien encore heureux que j’avais vu un autre côté de sa personnalité, sinon j’aurais fui

-         Hey, râla t’elle en lui donnant une tape. Et puis, c’est toujours plus passionnant qu’un match de tennis où il ne se passe rien

-         Moi j’aime le tennis, dit Kate amusée en serrant une main compatissante à Mickael

-         Oui, et bien désolé, mais je continuerai à regarder les match à la télé à défaut d’y aller, répondit Jack

-         Puisque vous vous êtes retrouvés tous les deux et que vous allez vivre dans la même ville, vous pouvez aller voir les matchs ensemble maintenant, proposa Kate

-         Bonne idée, vous pourrez hurler tant que vous le souhaitez à la patinoire au moins

-         C’est une idée oui, qu’en pensez vous Carter ?

-         Que j’amène la corne de brume !

 

Ils rirent tous de bon cœur et se quittèrent peu après se promettant de se revoir.

Chez Jack et Kate 

Ils venaient de rentrer contents de leur soirée même si le dîner à deux avait été remplacé par un repas entre amis. Kate rangea leur manteau dans un placard à l’entrée et se déchaussa. Jack, lui, était allé dans le salon en dénouant sa cravate et se laissa tomber dans le canapé au milieu de la pièce. La maison de plein pied n’était pas très grande mais chaleureuse, ici et là des photos des enfants de Kate, à des âges différents, décoraient une petite bibliothèque. Une seule une photo du couple se mélangeait aux autres. L’ homme posa sa cravate sur la table basse en verre et se perdit dans ses pensées.

 

-         J’aime beaucoup Samantha, elle est gentille

-         C’est une femme exceptionnelle, répondit t’il une once d’admiration dans la voix

-         Tu en parles peu, pourtant vous avez l’air de vous entendre très bien

-         J’en parle peu parce que je n’aime pas parler de mon travail et je n’en ai pas le droit. Et puis, il y avait longtemps que je ne l’avais pas vue. Je la considère toujours comme une de mes meilleures amies, elle est de ma famille

-         Vous étiez proches ?

-         Oui nous l’étions, dit il en se levant pour faire face à la jeune femme

-         Proches jusque où ?

-         Arrête, Carter et moi étions très proches c’est vrai, mais pas comme ça. Je te rappelle qu’elle était mon second.

-         Ne me dis pas que tu ne la trouves pas séduisante et que tu n’y as jamais songé d’une autre façon

-         Je ne le nie pas, elle est en effet très belle et elle a bon nombre de qualités mais il ne s’est rien passé entre elle et moi. Serais-tu jalouse ? demanda t’il en la prenant dans ses bras

-         J’aurai pu l’être mais non, affirma t’elle en l’embrassant.

 

Il la souleva et l’emmena vers leur chambre.

 

 Chez Sam et Mickael 

Ils étaient allongés l’un contre l’autre dans leur lit. Leur chambre n’était pas décorée, d’ailleurs le matelas était posé à même le sol. Autour d’eux il y avait des cartons et des valises.

Sam jouait machinalement avec la chaîne qu’il portait tandis qu’il lui caressait le dos.

 

-         Demain, il faut vraiment que je finisse de déballer les cartons

-         Je suis désolé de ne pas t’aider plus pour notre installation

-         Ce n’est pas grave.

-         Ils sont sympa tous les deux

-         Oui, j’ai passé une bonne soirée.

-         On dirait que Jack et toi êtes très liés

-         Oui, nous avons traversé beaucoup d’épreuves ensemble, comme avec Daniel et Teal’c

-         Je suis content de connaître tes amis, tu ne m’en présentes jamais

-         Je sais, mais il m’en reste peu

-         A part Cassandra, Daniel et Teal’c je ne connaissais personne. Et je crois qu’il était important que je rencontre Jack

-         Pourquoi ?

-         Je ne sais pas, il a l’air d’avoir une grande influence sur toi, et je ne t’avais jamais vue sourire de cette manière

-         J’étais heureuse de le revoir. Je crois qu’il me manquait et que je ne m’en apercevais pas.

-         Lui et toi vous avez eu une histoire ?

-         Nous n’avons jamais été amants si c’est ta préoccupation. Mais nous avons un lien particulier. D’ailleurs ma relation avec chaque membre de mon équipe est particulière mais tout aussi forte

-         J’ai vu ça. En tout cas me voilà rassuré, tu as un ami ici, et je m’en veux moins de t’avoir traînée jusqu’à Washington

-         Tu ne m’as pas traîné, j’avais envie de te suivre, affirma t’elle en se positionnant à cheval sur lui.

 

 

Les jours suivants, il n’y eu aucun contact, l’un comme l’autre n’osait pas décrocher son téléphone pour prendre des nouvelles.

Sam avait parlé avec Daniel et lui avait raconté sa rencontre avec Jack. L’archéologue avait été surpris de savoir qu’ils avaient partagé une table à quatre. Lui savait qu’il avait tous les deux un conjoint mais n’en parlait pas, de peur de raviver une douleur enfouie, mais apparemment il s’était trompé. Ils avaient tourné la page

 

Sam était en train de faire du ménage quand elle entendit Mickael rentrer, elle regarda l’heure et fut surprise de constater qu’il était presque 19H30

 

-         Je suis rentré mon ange ! cria t’il depuis la porte

-         Oh toi quand tu m’appelles comme ça, c’est que tu as à te faire pardonner, répondit-elle en allant à sa rencontre

-         J’ai oublié de récupérer ta robe chez le teinturier mais j’ai de quoi me faire pardonner

-         Je m’en doutais, dit-elle en arrivant. Kate, Général ?

-         Tadammm !!! fit Mickael tout sourire

-         Salut Carter

-         Bonsoir Sam

-         Mais… ?

-         J’avais un rendez-vous près du Pentagone et je suis passé chercher une pâtisserie chez Kate, j’en ai profité pour les inviter à dîner

-         Tu as bien fait, mais tu aurais dû me prévenir, regarde moi, j’ai tapissé le bureau et je suis toute sale

-         Carter, même avec de la boue sur le nez vous avez toujours été superbe

-         Il a raison mon ange, t’es adorable, dit-il en allant déposer un baiser sur les lèvres de son amie

-         Merci, et puis les courses gros nigaud ?

-         J’ai ramené le dessert, montra Kate

-         Et j’ai commandé un repas sur la route, le livreur ne devrait pas tarder

-         Bon et bien entrez et installez vous, moi je vais me changer.

 

La maison très spacieuse paraissait un peu vide, les cartons avaient enfin été défaits mais il manquait encore des meubles. Les murs blancs éclairés par des halogènes de style modernes illuminaient la pièce donnant une impression d’immensité. Bien que dépourvue de décorations, il y avait quelques photos. Une femme brune que Jack ne connaissait pas ainsi qu’un couple d’un certain âge, une de Cassandra, une de Jacob et de sa femme et une autre de Mickael et Sam. Visiblement cette dernière avait été faite à leur insu mais n’en était que plus belle. Il ne fut pas surpris de ne voir aucune image de SG1, lui même les avait conservées dans une boite au fond d’un placard.

 

Après avoir bu un apéritif dans le grand salon, ils étaient passés à table dans une salle très grande, trop grande aurait pu dire Jack, dans des tons tout aussi modernes qui le surprirent un peu. Probablement des meubles de l’homme, si Jack s’en référait au goût de Sam.

 

Ils passèrent encore une excellente soirée s’accordant parfaitement tous les quatre. Jack et Sam consentirent à parler un peu plus de leur vie d’avant sans toutefois en dire de trop. Leurs amis étaient satisfaits, ils les découvraient sous un autre jour.

 

Sam alla à la cuisine pour préparer un café et Jack proposa son aide. 

 Cuisine

 

Cette pièce sentait la peinture fraîche et portait encore les traces des travaux que devaient faire les propriétaires. Sam s’excusa du désordre.

-         J’ai repeint hier, je vais ensuite y mettre de la couleur, dit-elle pour expliquer le blanc du mur qui choquait avec le blanc des meubles

-         Oui, là ça fait hôpital

-         Je sais, mais c’est plus propre que lors de notre arrivée.

-         J’étais persuadé que vous aviez un style de déco plus rustique

-         C’est le cas mais bon, Mickael avait déjà tous les meubles. Les miens c’est Cassy qui a tout récupéré pour la plupart. De toutes façons, ils n’étaient pas assez nombreux pour ici. Cette maison est superbe…

-         Mais un peu trop grande ? finit-il pour elle

-         Oui, je ne suis pas habituée à ça. Admit-elle amusée de voir qu’il la comprenait toujours aussi bien . J’aime les grands espaces mais pas dans une maison.

-         Vous-vous sentez un peu trop perdue ?

-         Oui, possible, j’aime la sécurité d’une maison à taille humaine. Enfin, c’est celle-ci que Mike a trouvé de plus pratique

-         Je comprends.

 

Elle lui sourit et prépara un plateau tandis que Jack s’occupait de la cafetière.

 

-         Mickael est quelqu’un de très bien, dit Jack

-         Oui, je sais. Tout comme Kate

-         Nous avons de la chance de les avoir

-         En effet

-         Vous l’avez rencontré comment ?

-         Il m’a percuté avec sa voiture. Il y ‘a quelque temps déjà. Je venais d’arriver dans le Nevada. Vous ne vous souvenez pas, je vous ai dit une fois qu’un cinglé avait bousillé ma portière

-         Oui, je m’en souviens maintenant, vous étiez furieuse

-         Il m’a dit qu’il avait une urgence et m’a laissé sa carte. J’y suis allée le lendemain pour les  papiers d’assurance. Nous sommes devenus amis, le reste est venu plus tard, dit-elle en pensant que leur histoire avait vraiment commencé alors qu’elle et Jack avaient déjà coupé tous liens.

-         Je comprends.

-         Et Kate ?

-         Je la voyais tous les jours depuis mon arrivée dans la Capitale. Comme vous, cela s’est fait petit à petit

-         Vous savez, je suis contente de l’avoir rencontré si tard

-         Pourquoi ?

-         Parce que même si avec quelques années de moins, je n’aurais probablement pas de problèmes pour faire un enfant, cela n’aurait pas marché avec lui.

-         Sait-on ?

-         Moi, je sais. Durant tout le temps où j’ai bossé pour le SGC, j’ai foiré toutes mes histoires. Je finissais irrémédiablement par leur faire mal, et ils me détestaient ensuite. Sans compter ceux qui n’y ont pas survécu.

-         Je vois ce que vous voulez dire. C’est vrai que notre travail n’aidait pas dans la vie privée

-         C’est clair. Je crois que je ne voulais pas être heureuse, je détruisais tout, même inconsciemment. Il suffit de voir comment j’ai géré ma relation avec Pete

-         Je crois qu’on ne pouvait pas vivre une vie normale avec une personne en sachant les risques encourus. Nous avons blessé des gens mais je me dis que c’était peut être pour leur bien

-         Je le crois aussi.

 

 

Ils se sourirent puis retournèrent avec les deux autres pour finir la soirée.

 

Le lendemain, Kate appela et prévint Sam qu’elle avait acheté deux billets pour le prochain match de hockey.

C’est de cette manière que le samedi suivant, Sam et Jack se retrouvèrent à la patinoire. C’est avec grand enthousiasme qu’ils regardèrent le match, criant et hurlant à chaque point marqué par leur équipe. Ils sortirent de là en riant.

 

-         Ca fait du bien de se défouler un peu, dit Sam en soupirant de bien être

-         Oui, il y avait longtemps que je n’avais pris autant de plaisir à voir un match

-         Dommage qu’il nous manque Daniel et Teal’c

-         La prochaine fois que notre grand jaffa vient, il faut faire un truc

-         Entièrement d’accord !

-         J’ai un petit creux, si nous allions manger un bout ? A moins que Mickael ne vous attende ?

-         Non, il travaille ce soir mais Kate…

-         Elle est chez son fils, elle avait prévu le coup

-         Ok, allons-y alors. Je connais un vendeur de hot dog parfait, suivez-moi

 

Ils allèrent donc acheter de quoi se restaurer puis entrèrent dans un pub irlandais, où passait de la musique du pays, pour boire un verre. Ils s’installèrent dans un box au fond de la salle et commandèrent. L’ambiance du bar était plutôt joviale bien qu’il y ait un peu de monde, ils étaient au calme. Assis face à face sur des banquettes en imitation cuir vert bouteille, séparés par une table dont le dessus en verre protégeait des représentations de l’Irlande, Sam et Jack discutaient en finissant les hot dog et devant une bière.

Ils en vinrent à parler du SGC, se souvenant surtout des aventures parfois drôles. Des chutes de Daniel, des situations humiliantes de chacun. Ils éclatèrent de rire à l’évocation de la blague de Teal’c.

 

Sam arrêta de rire et soupira

 

-         Janet et mon père me manquent beaucoup, dit-elle tristement en baissant les yeux sur sa bière

-         L’un comme l’autre seraient fiers de nous, nous-nous en sommes bien sortis

-         Je sais. Mon père voulait me voir heureuse et s’inquiétait parce qu’il trouvait que je ne l’étais pas. Il m’a affirmé que je pouvais encore avoir tout ce que je voulais

-         Et vous avez réussi ?

-         En partie, mais ce n’est pas si facile. On a mis tellement de temps à construire un mur entre nous et les autres pour ne pas souffrir que même les bonnes choses ont du mal à nous atteindre… et franchir ce mur n’est pas aisé

-         Nous avons été moulés par l’armée, ça laisse des traces. Et parfois même si on aimerait ôter cette carapace, elle fait partie de nous. Nous n’y pouvons rien, alors nous faisons en sorte de faire souffrir le moins possible nos proches.

 

Ils restèrent quelques secondes silencieux, un peu perdus dans leurs pensées. Sam redressa la tête et lui fit un sourire satisfait.

 

-         Je suis contente de pouvoir à nouveau discuter avec vous. Nos conversations me manquaient

-         A moi aussi, ça paraît même plus facile maintenant sans les grades, dit-il en posant une main amicale sur celle de Sam

-         C’est sûr, je ne risque plus la cours martiale si j’ai envie de vous envoyer paître, dit-elle malicieuse

-         Voyons, vous savez très bien que jamais je n’aurai pris aucune sanction envers vous

-         Zut, j’aurais dû en profiter

-         Vous n’avez jamais hésité à me dire quand quelque chose vous dérangeait. Mais je dois dire que vous aviez l’art et la manière de faire passer les choses Carter

-         Et si vous cessiez enfin de m’appeler Carter, j’ai un prénom, peut être pas des plus raffiné mais j’y tiens

-         Je vous signale que je ne vous entends pas m’appeler Jack

-         Vous marquez un point. Promis, maintenant je ferai attention

-         Bien. On sort d’ici, il commence à y avoir trop de monde à mon goût

-         D’accord

 

Ils se levèrent et Jack l’aida à mettre son manteau. Elle se tourna pour le remercier et sans savoir qui avait fait le premier geste, ils se retrouvèrent en train de s’embrasser.

 

Ils ne se séparèrent que lorsqu’ils furent bousculés par un groupe de jeunes qui chahutaient.

Ils se regardèrent, surpris, inquiets et comme effrayés par ce qu’il venait de se passer.

 

Sans un mot et embarrassés, ils sortirent pour prendre l’air.

 

-         Je suis désolé(e), dirent ils en cœur

 

Ils ne savaient plus trop quoi dire ou faire. Ils étaient face à l’autre, au milieu du trottoir gênant les passants, en train de réfléchir à toute vitesse.

 

-         Laissons tomber, il ne s’est rien passé

-         Oui, c’est ridicule, nous nous sommes laissés emporter par des souvenirs, assura Jack soulagé

-         Je crois qu’il vaut mieux que l’on rentre

-         Oui, venez, je vous raccompagne

 

Toujours silencieux, ils allèrent jusqu’à la jeep de Jack. Ils montèrent en voiture et soupirèrent en même temps. Ils tournèrent la tête pour se regarder. Puis se mirent à rire doucement

 

-         J’espère que cela n’entachera en rien notre amitié ? demanda Jack

-         Non, pas du tout. Ce n’était pas important

-         Exact, juste un baiser, vestige d’un passé ambigu

-         Oui, c’est ça.

-         Amis ? fit-il en lui tendant la main

-         Amis, répondit-elle en la lui serrant

 

Rien que ce contact les électrisa et ils se retrouvèrent de nouveau soudés l’un à l’autre. Si le premier baiser avait était doux et tendre, celui-ci était fiévreux et passionné.

Seulement, si dans le pub, une bousculade les avait ramenés à la réalité, ici dans le calme de la voiture garée dans un parking souterrain, personne ne pouvait les stopper.

Très vite le baiser ne leur suffit plus, leurs mains s’animèrent sur le corps de l’autre et sans même s’en rendre compte, ils s’étaient dévêtus à moitié. Dans l’habitacle exigu ils firent l’amour.

 

Sam était encore à cheval sur Jack, pressée contre lui, quand ils reprirent leurs esprits. Ils ne bougèrent pas tout de suite, analysant chacun la situation et espérant trouver le courage de se regarder. Sam prit une inspiration et se dégagea, s’empressant de se rhabiller. Il fit de même puis ceci fait démarra la voiture et quitta le parking.

Le visage contre la vitre, elle regardait les rues défiler tentant de comprendre comment ils en étaient arrivés là. Jack se gara devant chez elle, nerveux. Elle ramassa son sac, quitta la voiture et disparut dans sa maison. Il soupira de soulagement et rentra chez lui.

 

Elle passa sous la douche puis alla se coucher. Mickael était rentré et la sentant se mettre au lit, s’éveilla.

 

-         Tu rentres tard

-         Nous sommes aller boire un verre et nous n’avons pas vu l’heure passer

-         La soirée et le match étaient bons ?

-         Oui merci

-         Je suis content que tu te sois bien amusée. J’ai peur que tu regrettes de m’avoir suivi parfois.

-         Je l’ai voulu, je te le répète, répondit t’elle presque agacée

-         Merci encore. En tout cas je remercie le ciel de nous avoir fait rencontrer par hasard, Jack et Kate. Au moins tu as retrouvé le sourire, ces derniers temps ce n’était pas facile, là tu te changes les idées. Et qui sait, nous arriverons peut être à le faire ce bébé si nous nous détendons plus

-         Possible, bredouilla t’elle

-         Je t’aime Sam

-         Oui, moi aussi

 

Il la serra dans ses bras et l’embrassa, elle répondit mais stoppa ses mains.

 

-         Je suis fatiguée et je crois que j’ai un peu trop bu ce soir, tu m’excuses ?

-         Ok, mais viens contre moi alors

 

Elle se pelotonna contre lui, bourrée de remords et honteuse.

 

Jack de son côté alla s’effondrer dans le canapé, il posa ses mains contre ses yeux s’insultant de tous les noms. Tout allait pour le mieux pourtant. Il avait une vie agréable avec une femme gentille et aimante. Carter et lui avaient enfin une relation amicale sans aucune ambiguïté, du moins jusque là…Alors pourquoi tout avait dérapé ?

Il s’endormit sur ces pensées et ne fut réveillé le lendemain que par l’odeur du café. Kate était accroupie à ses côtés une tasse à la main.

 

-         Debout la marmotte

-         Quelle heure est-il ?

-         Presque 11 heures, répondit-elle en déposant un baiser sur ses lèvres

-         Déjà, tu aurais du me réveiller plus tôt

-         Non, tu étais si mignon dans ce canapé. La soirée a été dure pour que tu ne viennes pas te coucher ?

-         Disons que nous sommes allés boire un verre et je ne voulais pas te réveiller, je suis rentré tard

-         T’es un amour, tiens bois ça

 

Elle lui laissa le café et attrapa son manteau qu’il avait laissé sur un fauteuil.

 

-         Il sent le parfum de Sam, dit-elle le mettant à son nez

-         Hein ?

-         Ton blouson, il a l’odeur de Sam

-         Possible, elle a eu froid à la patinoire, je lui ai prêté, dit-il sans la regarder

-         C’est bien toi, toujours au petit soin pour les autres. Vous vous êtes bien amusés au moins ?

-         Oui

-         Bon, je te laisse, tu n’as pas l’air bien réveillé

-         Désolé, je vais aller prendre une douche, ça me réveillera…Kate ?

-         Oui ?

-         Non, rien…Si nous allions au cinéma cet après midi ?

-         Pourquoi pas, il y a longtemps que l’on n’a pas fait ça.

-         D’accord, je me prépare et on y va, on déjeunera en ville, dit-il en se levant avant de l’embrasser

 

La journée se passa pour l’un comme pour l’autre dans une sorte de brouillard et chacun de leurs conjoints remarquèrent leur esprit absent. Ils mirent ça sur le compte des souvenirs évoqués. Ils se doutaient qu’étant à deux ils parleraient de leur vies d’avant. Et celles-ci n’avaient pas dû être simples.

 

Le lundi suivant Sam alla comme à son habitude à son club de sport, elle espérait se changer les idées et se défouler un peu. Quand elle en sortit en fin d’après midi, elle découvrit Jack assis sur sa voiture.

En la voyant arriver, il se redressa et inspira profondément.

 

-         Il faut qu’on parle, dit-il simplement

-         Je sais

-         On va prendre un café ou vous préférez marcher ?

-         Allons faire un tour

 

Elle déposa son sac de sport dans sa voiture et ils s’éloignèrent ensuite en direction d’un parc pas très loin.  Le soleil déclinait et un vent frais fit frissonner Sam, du moins c’est ce qu’elle préféra imaginer. Seules quelques personnes pressées de rentrer chez elles qui avançaient rapidement vers la sortie troublaient le calme.

Ils étaient tout deux silencieux, ne sachant par où commencer.

 

-         Vous en avez parlé à Kate ?

-         Non et Mickael ?

-         Non. Dit-elle les larmes aux yeux. De toutes les horreurs que j’ai commises dans ma vie, si il y a bien une chose dont je ne me sentais pas capable, c’est d’être infidèle

-         Ce n’est pas dans mes habitudes non plus

-         Qu’est ce qui nous a pris alors !? demanda t’elle en colère contre elle-même

-         Je n’en sais rien, j’ai retourné ça dans ma tête des milliers de fois

-         Finalement, je continue de détruire mes relations avec les hommes. Je trompe Mickael et je gâche ce qu’il nous restait d’amitié

-         Ecoutez, je sais que cela n’excuse en rien, mais nous avions un peu bu. Et puis nous avons ravivé des vieux souvenirs

-         Désolée mais j’ai passé des soirées à boire avec Daniel en parlant du passé et je n’ai pas couché avec lui.

-         Vous savez très bien que ce n’est pas comparable. Entre nous, il y a toujours eu cette attirance. Nos relations ont toujours oscillé entre le flirt et l’amitié.  En y repensant, je crois que cela devait arriver, ça a toujours était latent entre nous

-         Pourquoi maintenant alors que nous avons tourné la page et que nous avons enfin réussi à construire quelque chose ?

-         Peut être parce que nous n’avons pas su régler nos problèmes à l’époque. Je n’ai pas de réponses concrètes, je vous l’ai dit. C’était juste une sorte de fantasme, une envie à combler

-         Si nous en avions parlé à l’époque, nous n’en serions pas là aujourd’hui.

-         Nous ne changerons pas ce qui est fait. Nous n’avons jamais su parler sentiments ensemble et nous nous sommes fait beaucoup de mal. Nous sommes aussi coupable l’un que l’autre mais aujourd’hui, il ne s’agit pas que de nous. Nous n’avons pas le droit de les blesser.

-         On oublie alors ? suggéra t’elle

-         Non, on n’oubliera jamais, mais nous mettrons ça de côté.

-         Ca ne sortira jamais de cette pièce, fit-elle ironique

-         Exactement. Ca restera avec le reste de nos secrets dans cette pièce virtuelle qui nous appartient

-         D’accord. Je n’ai pas envie de perdre Mickael, je tiens énormément à lui. C’est un homme bien

-         Kate est importante pour moi aussi

-         Et nous ? Notre amitié ? demanda t’elle inquiète

-         Elle reste intacte Sam. Nous avons fait une erreur mais nous restons amis vous êtes trop importante pour moi et je n’ai pas envie de renoncer, ni qu’on s’évite

-         Tant mieux, parce que je ne veux pas vous perdre non plus

-         Ca n’arrivera pas, nous sommes parvenus à discuter pour une fois et les choses sont claires

 

Ils échangèrent un regard, soulagés, puis après hésitations, ils s’étreignirent quelques secondes. Ils se séparèrent rassurés sur leur amitié mais encore chamboulés.

 

Ils ne se virent pas pendant plusieurs jours mais Kate voulait à son tour les inviter à dîner alors ils refirent un repas ensemble. Sam était un peu mal à l’aise face à Kate et Jack avec Mickael mais ils savaient tous les deux jouer la comédie. Entre eux, ça se passait plutôt bien même s’ils évitaient de se retrouver seuls.

Ils furent surpris à ce dîner quand ils entendirent « leurs moitiés » décider de jouer ensemble au tennis.

 

C’est ainsi que les couples se rapprochèrent encore un peu plus. Ils s’appelaient souvent prévoyaient des repas. Au bout de plusieurs semaines, Sam et Jack ne ressentaient plus de malaise et étaient détendus. Sam n’hésitait plus à répondre aux invitations de Kate pour aller faire du shopping tandis que Jack et Mickael allaient parfois boire un verre ou voir un match de base-ball. Tout ça paraissait surréaliste mais ça fonctionnait.

 

Daniel avait annoncé sa visite prochaine en avertissant que Teal’c serait de la partie. Sam avait bondi, heureuse de les revoir et s’était empressée de téléphoner pour avertir Jack. Il avait montré autant d’enthousiasme. Sam avait décidé qu’ils se réuniraient le premier soir chez elle pour dîner, ainsi elle pourrait leur montrer sa nouvelle maison.

 

Kate et Mickael se sentirent un peu à part quand ils furent là mais ils étaient heureux de voir leurs compagnons si enjoués. Teal’c comme Daniel avaient été surpris de la nouvelle relation entre Sam et Jack mais comme à son habitude ils n’avaient rien laissé paraître.

Ils bavardèrent de tout et de rien, prirent des nouvelles du SGC, du Général Hammond, de Cassandra. Ils s’intéressèrent aussi à la vie de Kate et de Mickael.

Ils avaient tous les deux un parcours assez différents.

Kate avait voyagé de famille d’accueil en famille d’accueil avant de trouver la bonne à 12 ans. Elle ne connaissait rien de ses origines, juste que ses parents naturels étaient eux mêmes des enfants à sa naissance. Elle avait rencontré celui qui fut le père de ses enfants à l’âge de 20 ans, à 25 ans elle avait divorcé mais restait en bon terme avec son ex. Elle avait à présent 45 ans et possédait une pâtisserie qui marchait bien. Ses enfants faisaient de brillantes études et elle était épanouie dans sa relation avec Jack depuis deux ans.

 

Mickael, lui, était fils, petits fils de médecins. Enfant unique choyé, il avait encore ses parents qui en retraite voyageaient sans cesse. Pendant ses études, il avait rencontré sa première femme. Mariés trop jeunes, elle l’avait quitté au bout de cinq ans prétendant qu’elle n’avait pas profité de sa vie. A la fin de ses études, alors qu’il était tout jeune médecin, il avait rencontré sa seconde femme, une infirmière. Malheureusement, celle-ci était morte des suites d’un cancer dix ans après. Veuf, il s’était encore plus consacré à son travail puis avait fini par rencontrer Sam. A 47 ans, il était un chirurgien de renom et avait retrouvé la joie de vivre en rencontrant Sam.

 

Kate ayant parlé de ses enfants,  Sam n’échappa pas à la question de Daniel qui voulait savoir si elle allait mieux.

 

-         J’apprends à vivre avec, Daniel

-         Nous gardons espoir, ajouta Mickael en prenant la main de Sam dans la sienne pour l’embrasser

-         Tu n’as jamais été enceinte ? demanda Kate prudemment

 

Sam frissonna et croisa le regard de Jack qui lui envoya un sourire compatissant

 

-         Une fois, répondit-elle tout bas

 

 

Tous les regards convergèrent vers elle, étonnés. Sauf, Jack qui d’un autre sourire la soutint

 

-         Tu ne m’en as jamais parlé, dit Mickael sans le moindre reproche

-         J’en ai parlé à personne ou presque. Seuls les médecins qui m’ont suivi le savaient et …

-         Et ? demanda Daniel

-         Moi

-         Vous O’Neill ? répéta Teal’c surpris

-         Il l’a appris par hasard durant une mission et nous en avons discuté des années après, expliqua Sam.

-         Et que s’est il passé ? interrogea Mickael

-         J’ai fait une fausse couche

-         Et vous pensez que c’est ce problème qui vous empêche d’avoir un enfant aujourd’hui ?

-         Non Daniel, j’ai perdu mon bébé à cause d’une chute

-         Quelle genre de chute ?

-         Le genre : « j’ai rencontré violemment un mur », répondit Jack presque en colère

-         A cause de votre travail donc…Si vous aviez prévenu le Général Hammond

-         Cela s’est passé avant le SGC Daniel, et à cette époque, je n’étais pas sur le terrain

-         Que veux-tu dire ? questionna encore Mickael

-         Que le père de l’enfant n’était pas d’accord pour que je reste dans l’armée et qu’il souhaitait me voir mère au foyer

-         Tu veux dire qu’il te cognait ? dit Kate choquée

-         Il ne l’a fait qu’une fois mais au mauvais moment

-         O’Neill l’a appris lorsque vous étiez tous les deux entre les mains du Capitaine Hansen, conclut Teal’c toujours aussi perspicace

-         Oui, il y a fait allusion, approuva Jack

-         Et je le lui ai expliqué durant une autre mission. Nous parlions pour rester éveillés et c’est venu comme ça

-         Je suis désolé mon ange, dit Mickael en la prenant dans ses bras.

-         Si nous parlions de quelque chose de plus gai, s’exclama Jack. Comme cette fois où Daniel a croqué dans un piment et qu’il a craché le feu

-         Ouais, ben ce n’était pas drôle et puis c’était de votre faute…

 

La conversation reprit d’un ton léger et Sam remercia Jack d’un signe de tête.

 

Le lendemain, alors que les gars s’étaient aventurés dehors pour faire un basket, Sam et Kate se retrouvèrent à deux à discuter. Ils parlèrent de tout et de rien, jusqu'à ce que Kate aborde le passé professionnel de SG1.

Elle comprenait que Jack ne puisse pas lui parler de tout mais aurait tellement aimé en savoir plus. Sam se leva et s’excusa une minute. Quand elle revint, elle avait des albums photos. Ceux de SG1. Bien entendu, certains étaient restés cachés, ceux qui pouvaient montrer qu’ils n’étaient pas sur Terre et aussi les photos qui  exprimaient trop la proximité de Jack et de Sam.

Elle fut ravie de voir cela et put constater quand même l’entente du groupe. Elle posa des petites questions sur ce que pouvait être Jack en tant que militaire.

 

-         Au premier abord, un militaire borné, têtu et macho

-         Je vois

-         Mais, en fait, c’est un homme avec de nombreux principes, un leader extraordinaire et courageux. Je crois pouvoir dire qu’il est le meilleur dans son domaine

-         On sent l’admiration quand tu en parles

-         Oui, je l’avoue.

-         Il parle de toi de la même manière. Et de Daniel et Teal’c aussi. C’est étrange vos relations pour les gens de l’extérieur mais je crois comprendre un peu.

-         Ce qu’on a vécu nous a rapproché et le fait de ne pouvoir en parler qu’entre nous approfondit les choses en plus

-         J’imagine. Jack me parle peu de son passé.

-         Il n’est pas bavard, c’est un fait. Mais je ne lui reproche pas, je suis pareille, Mike s’en plaint aussi

-         Je me demande…dit-elle en s’arrêtant gênée

-         Oui, quoi ? s’inquiéta un peu Sam

-         C’est à propos de …son fils

-         Charly

-         Oui

-         C’est un drame horrible, fit Sam perdue dans ses pensées

-         Possible, il ne m’en a jamais parlé. J’ai su qu’il avait un fils quand il s’est installé chez moi. Et encore par hasard en défaisant ses cartons

-         Oh, je vois. Il en parle peu pour ne pas dire pas du tout. Il ne s’en est jamais remis, c’est logique

-         Je sais mais …Tu sais de quoi il est mort ?

-         Il n’a vraiment rien dit alors ? s’étonna Sam

 

La jeune femme baissa la tête tristement. A vrai dire, quand elle avait vu une photo de l’enfant, Jack lui avait dit que c’était son fils et qu’il était mort. D’un ton sans appel, il avait ensuite ajouté, « j’ai pas envie d’en parler ». Elle avait donc laissé tomber un peu vexée. Quand elle avait tenté une autre approche plusieurs mois plus tard, ça avait fini en dispute, depuis elle n’en parlait plus.

 

-         Charly s’est tué en jouant avec son arme de service

-         Oh mon Dieu !!! s’exclama t’elle la main devant la bouche

-         Il se sent coupable, c’est pour ça qu’il n’en parle pas

-         J’aimerai pourtant qu’il le fasse

-         Il le fera un jour. Tu sais, il m’en a parlé des années après notre rencontre.

 

Kate soupira tristement, ce qu’elle venait d’apprendre, l’avait bouleversé. Jack partageait si peu de son passé avec elle que parfois elle en souffrait. Elle enviait la proximité qu’il y avait entre les quatre amis et ressentait même parfois une sorte de jalousie en voyant ce qui les unissait. Ils se connaissaient tous si bien. Et Sam semblait avoir une place tellement importante dans la vie de Jack.

 

Elles changèrent de conversation jusqu’au retour des garçons.

 

 

Daniel et Teal’c restèrent trois jours puis repartirent chez eux en faisant promettre à Sam et Jack de venir à leur tour leur rendre visite à Colorado Springs où vivait toujours Daniel.

 

*****

 

 

Kate et Sam revenaient de shopping et entrèrent chez cette dernière pour prendre un café. Sam était nerveuse et Kate la bouscula un peu

 

-         Allez vas-y, tu en auras le cœur net

-         Tu as raison, je reviens

 

Sam alla s’enfermer dans la salle de bains et revint deux minutes après.

 

-         Alors ? s’impatienta Kate

-         Il faut attendre

-         Nerveuse ?

-         Je n’ai jamais eu autant de retard

-         Je croise les doigts pour toi, dit-elle en mimant sa phrase

 

Sam prit une grande inspiration et sortit le petit tube blanc de son capuchon. Les larmes lui montèrent instantanément aux yeux et elle se laissa glisser contre le mur en portant la main à sa bouche. Kate lui prit l’objet des mains qui donnait un résultat négatif et le referma. Elle s’installa à côté de Sam et passa un bras autour d’elle.

 

-         Je suis désolée

-         J’ai trois semaines de retard, je croyais que cette fois… dit-elle en larmes

-         Chut, ça va aller Sam…Tu veux que j’appelle Mickael ?

-         Non…je ne lui ai rien dit et puis il a du travail ce soir

-         Ok, je reste avec toi, on se fait un dîner entre filles

-         Jack va t’attendre

-         Je vais le prévenir

-         Tu ne devrais pas être si gentille avec moi Kate, je ne le mérite vraiment pas

-         Ne dis pas de bêtises.

 

 

Elle se leva et téléphona à Jack, lui disant simplement qu’elle passait la soirée avec Sam et qu’elle lui expliquerait. Au son de sa voix, Jack savait qu’il devait se passer quelque chose et s’inquiéta.

La soirée fut calme, Sam était silencieuse et très triste. Vers 22h elle avala un somnifère et préféra aller dormir. Kate rentra chez elle et expliqua la situation à Jack.

S’il s’était écouté, il aurait sauté dans sa voiture et serait allé la voir. Mais il n’en n’avait pas le droit. Il tenterait d’aller la voir le lendemain.

Malheureusement, le lendemain on l’appela du Pentagone et il ne put s’y rendre. Kate, elle, profita de sa pause déjeuner pour aller la voir avec un petit gâteau au chocolat, elle savait que Sam en raffolait.

Quand elle arriva, Sam avait sa veste sur le dos et un sac de voyage à la main

 

-         Sam, tu t’en vas ?

-         J’ai besoin d’être seule quelques jours

-         Tu ne devrais pas, Mickael va prendre soin de toi

-         On s’est disputé

-         Pourquoi ?

-         Il ne comprend pas que je sois si distante, que je ne lui raconte pas ce que je ressens. Il me reproche d’être trop secrète et de refuser de parler avec lui

-         Tu sais, il saurait t’écouter

-         Je n’en ai pas envie, j’aime être seule parfois et j’aimerai qu’il l’accepte et qu’il comprenne que je n’ai pas envie de tout partager avec, que ce n’est pas dans ma nature. Ecoute, merci d’être passée, mais là j’ai besoin de partir

-         Où vas-tu ?

-         Pas très loin, je vais prendre une chambre d’hôtel au Royal pour deux ou trois jours.

 

Sur ce Sam, s’en alla, la laissant sur le seuil avec son gâteau.

 

Quand Kate rentra, Jack venait d’arriver.

 

-         Qu’est ce qu’il y a ? demanda t’il la voyant préoccupée

-         Je reviens de chez Sam. Elle est partie quelques jours de chez elle, elle dit qu’elle veut être seule

-         Carter a toujours géré sa vie comme ça tu sais. En général, quand elle revient, elle va mieux

-         J’ai du mal avec cette façon de faire, vous êtes bien pareil tous les deux, c’est l’armée qui vous apprend ça ?

-         Un peu oui. Ne t’inquiètes pas, elle est forte

-         J’imagine oui mais là elle s’est disputé avec Mickael en plus

-         Ca n’aide pas, c’est sûr. C’est grave ?

-         Non, je ne pense pas, mais je m’inquiète pour elle. Elle était si triste de voir ce test négatif

-         Je comprends, mais nous ne pouvons rien y faire et nous n’avons pas le droit de nous mêler de leur vie

-         Je sais….Et si tu allais lui parler toi ?

-         A Mickael ?

-         Non, Sam ! Vous vous comprenez et vous vous connaissez mieux que personne

-         Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, elle a besoin de solitude

-         Mais…

-         Ecoute, si ça peut te rassurer, j’irai la voir, mais pas là. Laisse-lui du temps

-         D’accord, après tout tu la connais mieux que moi

 

 

Le lendemain, Mickael vint voir Jack et bavarda avec lui. Lui aussi demanda à Jack d’aller voir Sam. Il lui expliqua qu’il avait était maladroit avec elle mais que lui aussi avait été déçu qu’elle ne soit pas enceinte. Qu’il aurait souhaité qu’elle partage sa tristesse avec lui mais qu’elle se murait et ça, ça lui faisait mal. Il s’était mis en colère et elle aussi.

Jack refusa tout d’abord.

 

-         Je sais ce que je te demande. Je ne veux pas que tu lui parles de nous, ça, ça ne regarde qu’elle et moi. Je veux juste que tu lui parles. Je sais qu’avec toi elle s’exprime plus, qu’elle se confie. Elle te fait confiance

-         A toi aussi

-         Oui, mais c’est différent. On dit parfois plus à un ami et vous deux êtes proches.

-         Je ne sais pas, je doute

-         S’il te plait. Pour elle. Ce n’est pas bon qu’elle rumine comme ça, il faut qu’elle en parle

-         On va faire une chose. Si demain quand tu rentres de travailler elle n’est pas revenue, j’irai. Ok ?

-         D’accord, merci Jack

 

****

 

Jack poussa la porte du Royal, c’était un hôtel assez chic. Le haut plafond était peint d’imitations de tableaux célèbres. Un immense lustre de cristal avec de fausses bougies remplissait le haut de l’entrée. Sur les murs ici et là des dorures et des statues meublaient le tout sans toutefois surcharger.  Il alla à l’accueil et demanda la chambre de Sam. Tandis que l’hôtesse appelait, Jack l’aperçut à une table du bar. Il remercia la jeune femme et alla à la rencontre de son amie. Il s’installa d’office sur la chaise d’en face.

 

-         Qu’est ce que vous faites là ? demanda t’elle

-         Je viens voir comment vous allez, on s’inquiète pour vous

-         Ce n’est pas utile

-         Ca a l’air d’aller mieux, non ?

-         Je rentre chez moi demain si c’est ce que vous voulez savoir

-         C’est une bonne chose. Et sinon, le reste ?

-         Kate a dû vous raconter, je l’ai mal pris, c’est tout. C’est de ma faute, je n’aurai pas dû me faire de faux espoirs

-         Je comprends que vous y ayez cru

-         Je suis même allée voir un médecin le lendemain, trois semaines ce n’est pas rien

-         Et ?

-         J’ai un kyste qui…enfin, c’est ça qui cause le retard

-         C’est grave ? demanda t’il angoissé

-         Non, je sais pas en fait, j’ai un rendez-vous après demain pour le faire retirer, il faudra faire des analyses.

-         Si je peux faire quelque chose

-         Non, merci, ça ira.

-         Mademoiselle Carter, les interrompit un garçon d’étage

-         Oui

-         Votre repas va être servi dans votre chambre, j’ajoute un couvert ?

 

Sam regarda Jack, lui laissant le choix et il accepta l’invitation. Il n’avait pas envie de la laisser seule tout de suite. Il choisit son menu puis Sam se leva lui indiquant de la suivre.

 

La chambre était très spacieuse, il y avait un canapé bordeaux, un mini bar, une télévision, une table avec quatre chaises et une commode. Deux portes donnant l’une sur une salle de bain et l’autre sur la chambre à coucher.

On leur livra le repas et ils s’installèrent à table discutant très peu et de banalités. Après le dessert, il vit Sam avaler un médicament et l’angoisse le reprit

 

-         Cette opération est dangereuse ?

-         Non. c’est rapide en plus, je rentre le matin et je suis dehors en fin de journée.

-         Je n’aime pas ça, vous connaissez mon aversion pour la médecine

-         Ne vous inquiétez pas, j’ai un excellent médecin, rassura t’elle en allant s’asseoir dans le canapé

-         C’est peut être cette infection qui vous empêchait d’avoir un enfant

-         Non, j’en doute, c’est récent. De toutes manières je sais que je ne serai jamais mère

-         L’opération ? demanda t’il en s’asseyant à ses côtés comme si cette révélation lui coupait les jambes

-         Non, je renonce, c’est tout. J’en ai assez d’espérer tous les mois et de constater que ça n’a pas encore marché

-         Il ne faut pas être fataliste.

-         Vous savez, avec mon travail j’ai souvent entendu dire que je n’étais pas une vraie femme. J’ai toujours défendu cette idée, que l’on pouvait être femme et militaire. J’ai toujours préservé cette féminité surtout en dehors du boulot. Mais aujourd’hui, je me dis qu’ils n’avaient pas tort, je ne serai jamais une femme complète

-         Carter, croyez moi, vous êtes une femme complète et ça j’en ai jamais douté

-         Je suis une boite vide. C’est ça qu’il me manquera toujours, cette absence que jamais je ne pourrais combler. Je suis capable de faire des choses incroyables mais je ne suis capable de faire la chose la plus simple et naturelle pour une femme

-         Je ne sais pas quoi vous dire de plus, j’aimerai vous redonner confiance

-         Alors ne dites rien, ce n’est pas utile. Merci d’être là

-         Toujours

 

Cette réponse spontanée et naturelle leur arracha un sourire nostalgique. Cela rappela aussi à Sam les derniers instants de son père et du chamboulement de sa vie à partir de ce jour.

Comme à cette époque, Jack posa une main sur son épaule en guise de réconfort. Elle posa la tête sur lui tout en caressant sa main du bout des doigts, songeuse.

Elle se sentait bien, s’étonnant toujours du sentiment de sécurité qu’elle avait lorsqu’elle était dans ses bras. Avec Mickael, elle était bien aussi, en confiance mais cette impression de quiétude qu’elle avait avec Jack était unique. Elle avait la sensation d’avoir passé toute sa vie sur le qui-vive, l’armée sans doute. Même loin de celle-ci, elle restait sur ses gardes, toujours prête, jamais entièrement relâchée. Avec Jack, elle pouvait baisser la garde, avec lui elle avait la certitude que rien ne pouvait arriver. C’était une chose qu’elle avait toujours ressentie avec lui, même au début qu’ils s’étaient connus alors qu’ils ignoraient encore tout des sentiments qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. La première fois qu’il l’avait pris dans ses bras, elle avait ressenti ça immédiatement et avait eu l’impression d’enfin pouvoir se reposer.

 

Lui, s’étonnait de ce calme qu’elle provoquait en lui. Ce qui était contradictoire puisqu’en même temps son contact faisait toujours battre son cœur plus vite et bouleversait ses sens. Il la savait détendue dans ses bras, et le bien être de la jeune femme l’apaisait instantanément. Il n’avait jamais su expliquer comment il se sentait à sa place près d’elle, c’était logique. Lors de leur première rencontre, elle l’avait immédiatement attiré physiquement. Si les circonstances avaient été autres, et qu’ils s’étaient rencontrés, dans la rue ou dans un bar, il aurait été l’accoster à coup sur. Les sentiments qu’elle évoquait chez lui à cette époque ne laissaient aucun doute et il avait appris à vivre avec tout de suite, parce que le désir était humain selon lui. Quand à peine quelques semaines après l’avoir rencontrée, elle s’était agenouillée pour prendre la tête de son supérieur sur ses genoux afin de le soigner, il avait eu l’impression que la douleur s’était évanouie. Il était bien… malgré sa blessure, il était bien. C’est un sentiment qu’il n’avait eu pas depuis très longtemps. C’est là qu’il avait commencé à comprendre qu’il n’y avait pas que du désir. Et il était satisfait de ne pas l’avoir ramassée dans un bar et juste passé une nuit avec elle. C’était une femme qu’il fallait connaître. Grâce à elle, il avait eu l’impression d’être un homme bien et cela persistait. Elle faisait ressortir le meilleur de lui quand il se voyait à travers ses yeux. Lorsqu’ ils travaillaient ensemble, parfois quand il n’avait pas le moral ou une piètre opinion de lui, il lui rendait une petite visite et il repartait tranquillisé avec cette envie de continuer.

Il ne comparait pas avec Kate. Cette femme était douce, gentille et aimante. Il se sentait bien avec et il avait l’impression de normalité avec elle. Il l’aimait à sa façon, sans débordements. Avec Carter, cela avait toujours était passionné, douloureux, il se sentait comme un gamin. Avec Kate, c’était un amour rassurant, raisonnable, un amour de son âge.

 

L’un comme l’autre s’était fait une raison depuis bien longtemps, et avait accepté cet amour inconditionnel. Grâce à ça, ils avaient pu devenir amis et accepter que cela reste ainsi.

 

Tout en réfléchissant à ça, ils s’étaient rapprochés sans même s’en rendre compte. Sam s’était un peu plus pelotonnée contre lui et Jack avait resserré son étreinte mettant le nez dans ses cheveux. Il soupira de soulagement et elle redressa la tête pour comprendre. Il lui fit un signe de tête en souriant que ce n’était rien et déposa un baiser sur son front. Elle resta sans bouger à le fixer. Jack même attentionné avec elle, avait rarement des gestes aussi tendres, pour ne pas dire jamais. Il sourit à nouveau en voyant son visage étonné et lui dégagea une mèche de cheveux qui lui cachait une partie du visage. Le cœur de Sam s’accéléra à ce simple geste tant cela n’avait rien d’amical, il y avait beaucoup d’intimité dans cet effleurement. Il laissa la main sur la joue de la jeune femme sans la quitter des yeux. Il semblait un peu égaré, luttant contre lui même. Mais il savait qu’il avait déjà perdu la partie. Il posa les lèvres sur celles de Sam pour un baiser doux. Elle tendit le bras jusqu’à sa nuque et répondit de la même manière.

 

Essoufflés, ils posèrent leurs fronts l’un contre l’autre, gardant les yeux fermés.

 

-         On n’a pas le droit, murmura t’il

-         Non, je sais, répondit-elle sur le même ton avant que leurs bouches ne se trouvent encore

 

Ils continuèrent cependant, complétant avec des caresses de plus en plus précises.

 

-         Il faut qu’on arrête, balbutia t’elle en inclinant la tête savourant ses baisers

-         Je sais Sam mais… continua  t’il en l’embrassant dans le cou

-         Moi non plus, finit-elle en lui ôtant son sweat

 

Tout deux savaient qu’ils ne devaient pas et pourtant, ils n’arrivaient pas à se résoudre à arrêter alors ils se laissèrent couler lentement dans un plaisir adultère.

 

Ils étaient à présent dans le lit, nus et silencieux. Allongés sur le dos, contemplant le plafond, ils ne bougeaient plus. Jack, le bras gauche appuyé contre le front, Sam à sa droite tenant le drap blanc sur sa poitrine, essayaient de remettre de l’ordre dans leurs pensées qui se bousculaient. Le jour se levait à peine donnant un aspect mystique à la chambre. Les lourds doubles rideaux n’avaient pas été tirés laissant une vue sur l’immense parc boisé de l’hôtel.

 

Sam se mit sur son côté un bras sous la tête et le regarda.

 

-         Ca aussi, il faudra le mettre dans notre pièce secrète ? demanda t’elle

-         Je ne sais pas, ça devient difficile

-         Peut-être devrait-on cesser de se voir totalement

-         Nous savons que c’est la seule solution mais nous savons aussi que…

-         C’est impossible, finit-elle pour lui

-         Nous n’avons même pas l’excuse d’avoir trop bu

-         Pas plus que la dernière fois, nous le savons parfaitement, ce n’était pas trois verres qui pouvaient nous faire perdre notre contrôle. Nous nous sommes dupés nous mêmes Jack.

-         J’ai voulu y croire et j’ai même réussi à me convaincre, soupira t’il

-         Moi aussi. C’est ridicule pourtant, avec l’entraînement qu’on a, rien ne peut nous manipuler

-         Tu te trompes cette fois, regarde-nous… Nous sommes l’opium de l’autre, dit-il en lui caressant le visage.

-         Qu’allons-nous faire ? demanda t’elle en se calant des ses bras

-         J’en sais rien…Je ne sais même pas ce que je vais dire à Kate, il est 6H30 du matin et je ne suis pas rentré de la nuit

-         Je ne sais pas.

 

Ils se fixèrent, cherchant une réponse dans les yeux de leur amant, puisant la force de mettre un terme tout suite à ça. La réponse ils la trouvèrent, lisant dans l’autre comme dans un livre ouvert.

 

-         Kate et Mickael ne devront jamais savoir, dit Jack pour eux deux

 

 

Elle approuva d’un signe de tête et l’embrassa, il soupira, abdiquant, et roula sur elle. Ils n’avaient pas trouvé la force de se dire non.

 

Quand Jack rentra, la maison était vide comme il s’en doutait, Kate devait être partie travailler. Il avait besoin de cette solitude avant de l’affronter.

 

Sam était rentrée chez elle. Mickael, présent, l’avait serré dans ses bras en s’excusant. Elle n’avait pas fait un mouvement encore enivrée de l’étreinte de Jack. Elle s’excusa à son tour et lui parla simplement de l’opération qu’elle devait subir. Il s’inquiéta mais se tranquillisa vite. Il était médecin et avait confiance en la médecine. Le seul truc qu’il l’ennuyait, c’était qu’elle passait toujours par les hôpitaux militaires et qu’il ne pouvait pas discuter librement avec les médecins. A plusieurs reprises, il avait cherché à savoir pourquoi elle ne pouvait pas voir un médecin civil mais elle disait que c’était comme ça.

Il la trouva un peu distante mais ne s’en formalisa pas. L’opération bien que bénigne devait la préoccuper et malgré que l’envie de lui faire l’amour l’ait saisi, il la laissa tranquille. Il savait par expérience que certaine femme avait des craintes lors de ces infections.

La soirée se passa calmement et il la conduisit à l’hôpital militaire le lendemain matin.

 

 

Quand Kate rentra en fin de journée, Jack se prépara à ses questions.

 

-         Tu es là

-         Oui, je suis rentré vers 9h00

-         Comment va Sam ?

-         Mieux, dit-il sans être convaincu

-         Tu es sûr, tu as l’air inquiet ?

-         Elle se fait opérer demain, c’est un kyste qui est à l’origine de son retard

-         Oh la pauvre, elle doit être morte d’inquiétude.

-         Elle le cache bien

-         Quand j’ai vu que tu ne rentrais pas, je me suis douté qu’il y avait un truc. C’est bien de ne pas l’avoir laissée seule

-         Hum

-         Tu n’as vraiment pas l’air bien Jack

-         Je suis fatigué, ne t’en fais pas

-         Ca se passera bien pour elle, dit-elle d’une voix rassurante

 

 

L’opération se déroula bien, comme prévu. Jack n’avait pas pu s’empêcher de téléphoner à l’hôpital pour avoir des nouvelles et avait était soulagé de savoir que tout allait bien. Quand il avait eu le médecin en ligne, il s’était présenté et le docteur le connaissant de réputation avait répondu à toutes ses questions. Après tout SG1 était une famille et tout le monde les connaissait. Donc, il n’y avait rien eu de suspect à ce que le Général O’Neill demande des nouvelles du Colonel Carter

Quand elle fut rentrée chez elle, Kate alla lui rendre visite avec un gâteau et elles parlèrent un peu. Sam lui sembla très fatiguée et elle préféra la laisser tranquille.

 

Elle de son côté se sentait encore plus mal à l’aise avec Mickael et Kate. Elle s’en voulait aussi d’avoir été soulagée quand le médecin lui avait dit qu’il fallait attendre un peu avant de reprendre une vie sexuelle. Elle ne se voyait pas pour le moment faire l’amour avec Mickael.

 

Les analyses ne révélèrent rien de cancérigène et son cycle avait repris normalement aussitôt l’opération achevée. De par ce fait, et aussi par culpabilité d’avoir trompé son ami, Sam était très faible, restant allongée le plus possible.

 

Jack ne résista pas à l’envie de la voir et y alla finalement. C’est Mickael qui lui ouvrit. Il lui parla un peu de la santé de Sam et le remercia d’avoir été lui parler. Jack se sentait mal de ses remerciement et les éluda. L’homme l’emmena jusqu’à la chambre où Sam se reposait

 

-         Regarde mon ange, tu as de la visite

-         Salut

-         Bonjour Jack

-         Comment vas-tu ? dit il se mordant la lèvre de l’avoir tutoyé devant Mickael

-         Ca va, dit-elle sans laisser paraître la moindre émotion alors que son cœur avait manqué un battement avant d’accélérer.

 

Mickael n’avait pas relevé plus que ça et de toute façon trouvait assez bizarre qu’ils se vouvoient après tout ce temps. Il s’installa aux pieds de Sam et discuta avec eux.

 

-         Il faut que j’appelle pour dire que je reste avec toi

-         Je t’en prie Mike, je ne suis pas mourante, tu peux y aller

-         Oui mais si tu as besoin de quelque chose ?

-         Je me bougerais. En plus tu as quasiment apporté la maison dans notre chambre

-         Ok, j’essaie de rentrer vite

-         Kate et toi vous deviez jouer ce soir

-         Je sais, je vais annuler

-         Va te détendre s’il te plait, parce que tu me stresses à graviter autour de moi

-         D’accord, je te laisse en paix. Jack, dis-lui de ne pas trop en faire, moi elle ne m’écoute pas

-         Je doute qu’elle écoute qui que ce soit.

 

 

Il s’en alla laissant Jack et Sam seuls. Ils parlèrent un peu de la pluie et du beau temps. Puis au bout d’un moment, Jack n’y tenant plus lui prit la main et lui embrassa.

 

-         Je suis en train de devenir fou je crois

-         T’es pas le seul

-         J’étais mort d’inquiétude à l’heure où tu te faisais opérer

-         Je t’avais dit que ce n’était pas grave

-         Je sais, mais je voulais te voir pour être sûr.

-         Qu’a dit Kate sur le fait que tu ne sois pas rentré ?

-         Rien, elle est contente que je ne t’aie pas laissée toute seule la veille de rentrer à l’hôpital

-         Je me sens encore plus mal de les voir si confiants

-         Je sais, dit-il en s’essayant sur le lit et en la prenant contre lui.

 

Le carillon de la porte d’entrée se fit entendre et Sam demanda à Jack d’aller ouvrir. Celui réapparu peu après en souriant.

 

-         Regarde qui je ramène

-         Daniel ! s’exclama Sam toute contente

-         Salut Sam

-         Qu’est ce que vous faites là ?

-         Jack m’a prévenu de votre opération, alors j’ai pris l’avion pour venir vous voir

-         C’est gentil mais vous savez, ce n’était rien

-         Oui, mais je tenais à vous voir

-         Je suis contente que vous soyez là en tout cas, merci Jack

-         De rien, je savais que tu serais ravie de le voir

-         Dites-moi tous les deux, depuis quand vous vous dites tu ?

 

Ils se regardèrent un peu embarrassés, Daniel remarquait tout lui.

 

-         Depuis peu, répondit-elle. En fait, on trouvait stupide de continuer, après tout nous sommes amis, d’ailleurs nous devrions en faire autant Daniel

-         C’est vrai que depuis le temps et puis nous sommes presque comme de la famille, sourit l’archéologue

-         Exactement, fit Jack en lui donnant une petite tape dans le dos

 

 

Quand Mickael rentra ce soir là, il était accompagné de Kate qui tenait à voir Sam. Il entrèrent dans la chambre et furent surpris de voir Daniel et Jack assis sur le lit blanc de chaque côté de Sam et regardant la télé. Ils avaient commandé de la pizza et mangeaient tranquillement. Ils les laissèrent entre eux et allèrent manger dans la cuisine tous les deux.

 

Les jours suivants Jack se fit plus rare, il essayait de se raisonner. Aller la voir de trop pouvait sembler étrange.

 

Sam sortit de l’hôpital pour un rendez vous post opératoire. Tout allait bien et elle pouvait à présent retrouver une vie normale. Elle se promena en ville pour faire des achats puis rentra chez elle afin de se préparer. Ce soir, ils devaient aller tous les quatre au restaurant avant d’aller voir une expo de peinture.

 

Ils s’installèrent à table devant un verre d’apéritif et commencèrent les divers bavardages. Jack n’avait pas vu Sam depuis une semaine et était heureux de la revoir. La jeune femme devait prendre sur elle pour paraître naturelle alors qu’en présence de Mickael et Kate elle sentait son estomac se nouer. De plus, avoir Jack à ses côtés n’était pas facile à gérer. Ils avaient chacun leur conjoint en face et se tenaient assis sur une banquette étroite.

Alors qu’il écoutait Kate et Mickael parler de leurs soirées tennis, il posa discrètement la main sur celle de Sam. Un frisson leur parcourut l’échine et ils se lâchèrent de peur de se faire prendre.

 

Quand ils sortirent de là, l’air frais leur fit du bien et ils se rendirent à l’exposition à pied. Il y avait du monde, Sam et Jack s’y sentirent mal tout de suite, ce n’était pas leur élément. Mais Mickael avait eu des entrées par un de ses patients artiste et il les avait proposé à Kate amatrice de peinture.

Ils se baladèrent au gré des divers œuvres pendant que Mickael discutait avec le peintre, lui présentant Kate. Jack et Sam regardaient, tournant parfois la tête pour tenter de comprendre ce qui était représenté. Pour eux, il s’agissait pour la plupart de gribouillis ou de tâches qu’un enfant de maternelle aurait pu faire. Las de tout ça et du faste, il entraîna Sam à l’extérieur dans les jardins.

Ils rirent un instant des horreurs que les autres appelaient tableaux, voire chef d’œuvre, puis se jetèrent dans les bras de l’autre. Une semaine qu’ils ne s’étaient pas vus et trois qu’ils n’avaient pas pu s’embrasser.

 

-         On va nous voir, bafouilla t’il entre deux baisers

-         Viens, dit-elle en l’attirant dans le fond du parc où un kiosque se trouvait.

 

Ainsi éloignés et dans le noir, ils purent profiter d’être à deux.  Ils ne s’occupèrent pas de la beauté des lieux, de la lune les éclairant faiblement, de la statue de marbre qui semblait les observer un doux sourire sur le visage. Non. Tout ce qui les intéressait, était l’autre, sa peau, ses mains, ses lèvres…

Jack, bien qu’il ait envie d’elle à en devenir fou,  n’osait cependant pas être trop entreprenant,   à cause de l’opération mais elle prit les devants

 

-         Ne sois pas inquiet Jack

-         Si je te fais mal ?

-         Alors vas-y doucement mais je ne saurais attendre plus

 

 

C’est donc avec une grande douceur qu’ils firent l’amour à seulement quelques mètres de leurs amis respectifs.

Sam n’avait pas pu se résoudre à faire l’amour avec Mickael avant Jack. Il avait été le dernier avant son opération et voulait qu’il soit le premier. Elle fut même soulagée que Mickael soit appelé pour une urgence le soir.

 

Dès lors, Jack et Sam se virent plus souvent. Jack s’était inscrit à la même salle de sports qu’elle, ils allaient voir des matches plus souvent et s’arrangeaient pour se voir quand Kate et Mickael étaient au travail. C’était plus simple qu’il ne leur avait semblé, d’autant plus qu’eux ne travaillaient plus vraiment. Même mentir et se cacher leur parut plus facile qu’au début, sans toutefois effacer les remords qu’ils avaient.

 

Cela faisait trois mois déjà qu’ils vivaient de cette façon, acceptant mal parfois les gestes tendres qu’avaient soit Kate pour Jack ou Mickael pour Sam. Cependant, ils évitaient d’en parler.

 

Ils étaient dans une chambre d’hôtel froide, blanche, décorée de lithographies représentant la ville. Il y avait juste un grand lit, une commode sur laquelle une télévision reposait. Ca leur suffisait, il était juste là  pour encore profiter d’un de ces instants volés.

 

-         Je vais devoir y aller Jack, Mike va venir me chercher pour un cocktail avec ses collègues.

 

Jack soupira et se leva, enfilant son boxer  puis son t-shirt.

 

-         Vous couchez encore ensemble ?

-         Quoi ? demanda t’elle choquée

-         Tu m’as très bien entendu Sam. Je te demande s’il te fait l’amour, si à lui aussi tu lui murmures des mots doux à l’oreille, si tu prends du plaisir avec lui, est ce qu’il…

-         Ca suffit ! Comment oses-tu me demander ça ?

-         Je veux savoir, c’est mon droit non ?

-         Tu prétends ne plus toucher Kate ?…Vas-y réponds moi !

 

Il la regarda dans un mélange de détresse et de colère, il avait de plus en plus de mal à la savoir dans le même lit que Mickael.

 

-         Quoi Jack, tu vas me dire que c’est différent parce que je suis une femme ?

-         Non, excuses moi, dit-il las en se laissant choir sur le fauteuil

-         Faut voir la réalité en face, je trompe Mickael, je trompe Kate qui me considère comme une amie et je te trompe

-         Ca devient intenable, je ne supporte pas de le voir te toucher, je…

-         Tu connais la solution

-         Alors, c’est fini, ça s’arrête comme ça nous deux ?

-         Tu comptes quitter Kate ?…C’est bien ce que je pensais, je ne quitterai pas Mickael non plus. Ils ne méritent pas ça.

-         Et nous on mérite ça ?

-         Plus qu’eux oui. Regarde-nous. Regarde ce qu’on est devenus. Je hais par dessus tout ce que nous leur faisons. Je sais trop bien ce que c’est d’être trompée. Je m’étais jurée de ne jamais le faire, de ne jamais être la femme qui couche avec celui d’une autre. Je me donne envie de vomir parfois

-         Je ne suis pas fier de moi non plus.

-         Alors restons-en là avant que l’on se déteste, je ne supporterai pas que tu finisses par me haïr

-         C’est impossible, tu le sais. Mais tu as raison, on se fait du mal et nous-nous en sommes suffisamment fait. Je t’en ai trop fait.

 

Ils se séparèrent devant l’hôtel sans un mot de plus. Le plus dur allait être d’éviter au maximum de se voir, du moins les premier temps, après ils espéraient que cela ne soit plus aussi difficile.

Ils trouvèrent des excuses pour ne plus faire de sorties à quatre mais pour ne pas éveiller les soupçons, en acceptaient certaines seulement celle où ils pouvaient s’éviter, comme des cocktails. Ils faisaient semblant de se voir toujours à la salle de sports, d’aller à des matches ensemble mais ne le faisaient plus.

 

Sam était devenue de plus en plus distante avec Mickael, sans même sans rendre compte. Elle s’isolait encore plus qu’avant, était plus triste aussi.

Jack lui de son côté, ce n’était guère mieux. Il était plus froid, parlait moins. Kate se faisait une idée de ce que pouvait être le Jack d’avant. Celui qu’elle avait connu, la faisait rire, était doux sans être un grand romantique toutefois mais attentionné.

 

Un matin, Sam prépara un sac et averti par téléphone Mickael qu’elle allait dans le Colorado, que sa Base l’avait appelée, qu’elle serait joignable chez Daniel. Il ne dit rien, cela lui était déjà arrivé du temps où ils vivaient dans le Nevada.

 

Elle s’occupa donc l’esprit au SGC, aidant pour une panne de la Porte des étoiles. Le soir, elle rentrait chez Daniel, avalait un petit truc vite fait et allait se coucher. Une nuit, l’archéologue se leva pour boire un verre d’eau quand il entendit des pleurs au travers la porte. Il toqua puis entra.

 

-         Hey, Sam qu’est ce qu’il y a ?…Sam, s’il te plait

-         Je ne sais plus quoi faire, c’est trop dur

-         C’est parce que tu n’es pas enceinte ?

-         Non…

-         Alors quoi ? Tu t’es disputé avec Mickael ?

-         C’est Jack

-         Quoi Jack ?

-         Oh Daniel, si tu savais

-         Calme-toi, bois ça et arrête de pleurer, dit-il en lui donnant son verre d’eau

 

Il attendit qu’elle puisse parler et lui demanda des explications

 

-         Qu’est-ce qui t’arrive, je ne t’es jamais vu comme ça. Et quel rapport avec Jack ?

-         Je ne crois pas que tu me regarderais comme tu le fais si tu savais

-         Si je savais quoi ?

-         Jack et moi

-         Oui Jack et toi…oh…Jack et toi, répéta t’ il en commençant à comprendre. Tu veux dire que lui et toi vous avez une liaison ?

-         Nous avions une liaison

-         Je me disais aussi que vous deux amis c’était utopique. Mickael et Kate le savent ?

-         Non, tu penses bien

-         Et ça a duré longtemps ?

-         Un peu plus de trois mois

-         Trois mois ! Mais enfin pourquoi vous n’avez pas quitté vos amis, vous n’êtes pas mariés, vous n’avez pas d’enfants qui en souffriraient

-         J’en sais rien, je sais plus…Je ne peux pas quitter Mickael

-         Pourquoi ? tu l’aimes ?

-         Tu le sais très bien

-         Franchement, c’est n’importe quoi. Et Jack qu’en dit-il ?

-         Je ne le vois plus depuis quelques semaines, il était aussi perdu que moi

-         Vous êtes de vrais gamins tous les deux, vous aimez compliquer tout. Ecoute Sam, je suis ton ami et celui de Jack, ça ne changera jamais, même si je n’approuve pas votre conduite, mais là je ne peux rien faire

-         Je sais, merci de ne pas me juger

-         Tu devrais discuter avec lui

-         Non, c’est impossible, tu ne peux pas comprendre

-         J’en ai l’impression. Dors, tu as besoin de sommeil, dit-il en quittant la chambre

 

Le lendemain Sam ne croisa pas Daniel et alla à la Base pour travailler. Mickael lui passa un appel pour avoir de ses nouvelles et elle tenta de le rassurer. L’homme laissa passer, sachant que de toutes manières elle ne dirait rien. Il ne comprenait pas qu’elle soit si abattue ces derniers temps. Il accepta son excuse, elle était fatiguée par son travail.

En fin de journée, elle retourna chez Daniel, elle pensait rester au labo mais celui ci lui avait dit que s’acharner pour oublier n’aidait en rien et lui avait proposé une soirée entre amis. Elle avait accepté.

 

-         Je suis là Daniel, cria t’elle en entrant

-         Sam ?

 

 

Elle arrêta tout mouvement et fut surprise de voir Jack assis dans le canapé du salon

 

-         Daniel ? demanda Sam tremblante en se tournant vers celui ci

-         Vous devriez discuter tous les deux

-         C’est quoi cette histoire ? Tu m’as demandé de venir ici pour une chose importante et tu m’as dit qu’elle rentrait chez elle ce midi

-         Ben, j’ai menti Jack. Je vais faire un tour, discutez un peu tous les deux

-         A quoi ça sert ? Nous avons déjà eu cette discussion, je retourne dans mon labo

-         Probablement que vous n’en aviez pas suffisamment discuté alors, parce qu’à voir vos têtes de déterrés à tous les deux…

-         De quoi tu te mêles Daniel ? demanda Jack d’une voix dure et sèche

-         Je ne me mêle de rien moi, au contraire. Je fais ça pour ne pas avoir à subir les confidences que chacun pourrait me faire. Vous êtes mes amis et je ne veux pas être pris entre deux feux quand la guerre sera ouverte

-         Qui te parle de guerre ? La décision a été commune, renchérit Sam

-         Je sais comment ça va finir, je vous connais tous les deux. Je ne m’occupe pas de vos affaires mais je vous donne une solution. Tu m’as implicitement demandé de l’aide Sam et la voilà. A part le dialogue, je ne vois pas ce qui peut améliorer les choses. Je vais à la base, je vous laisse tranquilles.

 

Il s’en alla en les plantant dans le salon. Ils se regardèrent gênés puis Jack se laissa tomber dans le fauteuil.

 

-         Tu lui en as parlé alors

-         Un peu, il a compris tout seul. Je suis désolée

-         Ce n’est pas grave. Alors ça fait quoi de le dire, on se sent mieux ? demanda t’il sarcastique

-         Pas vraiment, dit-elle en tentant de ne pas pleurer et en allant s’asseoir dans le canapé

-         Excuse-moi, je ne voulais pas te faire de reproches

-         Je me dis qu’il n’a pas tort, nous ne serons pas capables de ne pas nous livrer à une sorte de petite guerre, à celui qui blessera l’autre

-         Y’a des chances oui

 

 

Ils restèrent silencieux de longues minutes, chacun perdu dans ses pensées. Malgré la douleur de se revoir, ils se sentaient bien en présence de l’autre, comme s’ils respiraient normalement à présent. Jack manquait à Sam. Sam manquait à Jack.

 

-         Comment tu vas ? demanda t’il au bout d’un moment

-         C’est pas trop ça, et toi ?

-         Je ne sais pas

-         Pourquoi je me sens encore plus mal alors que nous ne nous voyons plus ?

-         Si je savais. Peut-être la culpabilité de leur mentir

-         Nous avons dîné avec plusieurs de ses collègues. Il m’a présenté comme une femme parfaite et moi tout le temps où il vantait mes mérites j’avais envie de vomir et de hurler.

-         Non, ne pleure pas s’il te plait, murmura t’il en s’approchant d’elle pour lui caresser la joue

-         Ne fais pas ça Jack, supplia t’elle en se levant. Je t’en prie reste loin de moi parce que nous allons recommencer et tu le sais

-         Oh Sam, dit-il avec lassitude

-         Tu avais raison de dire que nous étions notre opium Jack, je ressens ce manque et je ne suis pas sûre de pouvoir y résister. Je sais que c’est mal, qu’il ne faut pas mais…

 

 

Il soupira, il ne la comprenait que trop bien, lui aussi avait ce symptôme de manque, de besoin. Il avait essayé de plus y penser mais rien n’y faisait, elle hantait ses nuits et le poursuivait dans la journée. Une image, un son, n’importe quel petit détail aussi futile soit-il et il pensait à elle. Elle ne quittait pas son esprit le rendant de plus en plus renfermé. Il avait failli aller la voir plusieurs fois, avait commencé à taper son numéro. Il voulait juste entendre le son de sa voix par  instant. Oui, il l’admettait, il était devenu dépendant d’elle. Avant au SGC, il aimait déjà sa présence et ressentait le besoin de la voir mais pas à ce point. Là, il avait goûté à cette drogue qu’était Samantha Carter et comme toutes les drogues, arrêter n’était pas si simple.

 

-         Mais c’est plus fort que nous, ajouta t’il pour finir sa phrase

 

Elle poussa un soupir ressemblant à moitié à un sanglot et à un soulagement. Elle n’était pas la seule à en souffrir. Elle lui manquait. Ce simple fait, la rassura un peu. Ca ne lui était jamais arrivé de ressentir ça et elle s’en voulait. Elle se sentait puérile d’avoir ces sentiments, de ne pas pouvoir le chasser de son esprit, d’avoir les yeux humides en pensant à lui. Elle continuait de culpabiliser vis à vis de Mickael parce que Jack ne sortait pas de sa tête et de son cœur.

 

-         Tu me crois si insensible que ça, que je ne ressens rien ? lui demanda t’il avec un doux sourire triste en s’asseyant sur le canapé d’un air fatigué

-         Non, c’est juste que j’avais l’impression que c’était plus facile pour toi

-         Ca ne l’est pas, crois-moi… Elle en souffre sans savoir en plus. Elle s’inquiète tant pour moi que moi aussi j’éprouve cette honte, et cet écœurement.

-         Nous n’avons même pas su préserver notre amitié tous les deux. Quand je te vois, je suis tellement partagée entre le bonheur et la douleur que je ne sais plus quoi faire.

-         Je sais. Ce qui me fait mal à cette seconde, c’est que je ne peux même pas t’approcher, que toi tu me fuis

-         Ne dis pas ça, je ne veux pas te faire mal Jack, j’ai peur, c’est tout, avoua t’elle s’accroupissant devant lui en posant les mains sur ses genoux.

 

Il la regarda toujours aussi triste. Sam en était bouleversée, jamais il n’avait laissé paraître ses sentiments de cette façon, comme si le trop plein ne pouvait plus être caché.  Elle hésita un peu puis lui prit la main. D’une pression, il la remercia puis écarta un peu les jambes afin qu’elle vienne contre lui. Il la serra dans ses bras pris entre deux feux, celui du soulagement de l’avoir contre lui et la culpabilité de ce simple geste. Elle l’entoura à son tour et nicha son nez contre son torse tandis qu’il respirait ses cheveux.

Ils restèrent un petit bout de temps comme ça, puis il la fit s’écarter et lui caressa le visage, l’observant comme pour s’en imprégner.

 

-         Tu me manques tellement, avoua t’elle à voix si basse qu’il eut peine à l’entendre

 

Il sourit néanmoins à son tour soulagé. Il lui manquait même s’il l’avait compris, l’entendre lui dire de cette façon si particulière et avec ce regard le faisait frémir

 

-         Tu me crois si insensible que ça ? demanda t’elle à son tour

-         Non, pas du tout, mais l’entendre me fait du bien

-         On ne peut pas vivre comme ça Jack. Notre séparation n’a rien arrangé. Tout le monde en souffre, même nous

-         Tu as raison, dit-il avant de poser les lèvres sur celle de la jeune femme

 

 

 

Des bruits de pas, une porte qui claque, le crissement des draps puis le silence, juste les respirations, leurs respirations. A nouveau blottis l’un contre l’autre dans un lit, ils ne réfléchissaient même plus. Ils attendaient simplement, soit que le monde s’arrête soit le courage de faire quelque chose.

 

-         Que va t’on faire ? Demanda Sam

-         Que feraient le Colonel Carter et le Général O’Neill ?

-         Ils ne seraient pas dans cette situation

-         C’est sûr, mais tu me comprends

-         Ils leur diraient la vérité, répondit-elle simplement

-         Oui

-         Alors nous le ferons

-         Nous aurions dû le faire depuis le début d’ailleurs, approuva Jack

-         Je suis d’accord

-         Bien, dès qu’on rentre chez nous on leur parle…

 

Sam se pelotonna dans ses bras et il la serra contre lui. Ils s’endormirent vite et d’un sommeil profond, comme cela ne leur était pas arrivé depuis un long moment.

 

C’est le bruit de la porte qui grince qui les éveilla. Daniel passa la tête

 

-         Désolé, bredouilla t’il confus alors que Jack remontait la couverture sur Sam

-         Daniel ! cria t’il fâché

-         Tu ne pouvais pas frapper !

-         Pardon Sam, je te croyais seule, je vous laisse, dit-il en fermant la porte

 

 

Après une douche, ils rejoignirent leur ami dans la cuisine. Celui-ci leur posa la cafetière sur la table et croqua dans un croissant

 

 

-         Quand je vous ai laissé, je pensais juste à vous faire parler ensemble, pas vous pousser à récidiver

-         Je t’avais dit que ce n’était pas simple Daniel, dit Sam embarrassée

-         Nous avons discuté Daniel, crois-moi et je t’ en remercie

-         Mouais, ça ne me regarde pas, vous êtes adultes

-         Nous allons leur dire, continua Sam

-         C’est vrai ?

-         Oui, Sam et moi en avons discuté, c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Pour le bien de tous

-         Tant mieux. Je suis triste pour Mickael et Kate que j’adore, mais c’est ce qu’il y a de plus sage à faire selon moi.

 

 

Jack ne resta pas, il rentra chez lui tandis que Sam retourna travailler à la base. Elle ne retourna chez elle que le lendemain. L’un comme l’autre devaient revenir à Colorado Springs dix jours plus tard pour l’anniversaire de Cassandra.

 

 

Quand il était arrivé, Kate n’était pas là, il avait le temps de souffler un peu. La première chose qu’il fit, c’est d’appeler Sam pour lui dire qu’il était bien rentré et pour bavarder avec elle. Il avait été convenu qu’il attende qu’elle soit de retour pour qu’il parle à Kate. Etant donnée la situation, ils voulaient apprendre eux-mêmes la chose à leurs conjoints.

Quand Kate rentra, elle le trouva bien calme et distant. Elle s’intéressa à la santé de Daniel et lui demanda s’il avait vu Sam dans le Colorado. Il laissa supposer l’avoir à peine croisée vu qu’elle avait beaucoup de travail. Elle le laissa tranquille ensuite, il ne semblait pas très bavard et elle n’avait pas envie qu’ils se disputent.

 

De retour chez elle, Sam constata également l’absence de Mickael. Ce dernier lui avait laissé un message précisant qu’il avait été appelé pour une urgence. Elle se fit donc couler un bain d’où elle appela Jack.

Mickael revint tard dans la nuit et elle fit semblant de dormir.

 

Elle était dans la cuisine en train de déjeuner quand il arriva. Il se mit derrière et l’entoura de ses bras avant de l’embrasser dans le cou

 

-         Tu m’as manqué

-         Un café ? proposa t’elle en se dégageant

-         Oui merci. Alors comment ça s’est passé ?

-         Bien, fatiguant.

-         Daniel va bien ?

-         Oui

-         Kate m’a dit que Jack avait été appelé aussi, tu as dû le voir ?

-         A peine. Tu repars travailler ?

-         Pas avant la fin de matinée

-         Il faudrait que je te parle d’une chose importante

-         Bien sûr, moi aussi faut que je te parle. J’ai eu un appel de mes parents, ils rentrent dans 15 jours et veulent passer ici pour voir comment nous sommes installés

-         Euh…

-         Je suis content de les revoir, y’a longtemps et puis ils vont passer quelques jours avec nous. Ils t’adorent, tu sais. Après je vais aller avec eux dans le Nevada, juste pour deux jours, je vais aller sur la tombe de Théresa et voir sa famille. Je te proposerai bien de venir mais je sais que tu n’aimes pas trop rencontrer ma belle famille.

-         Ils sont charmants mais je suis sans cesse comparée à ta femme et leurs regards désapprobateurs m’ennuient

-         Je comprends mais tu sais, ils t’apprécient. Ils savent que même si je suis fou de toi j’aimerais toujours Thérésa

-         Oui, écoute, je dois m’en aller là, j’ai un truc à faire et je vais à la salle de sport. A ce soir, dit-elle en partant

 

Sam était dans les vestiaires, elle se changeait nerveusement. Dans quelques minutes, elle allait revoir Jack et devoir lui annoncer qu’elle n’avait pas encore parlé à Mickael. Elle souffla pour se donner du courage et entra dans la salle. Il était déjà là, en train de soulever des poids. Elle l’observa un instant, détaillant à loisir ses muscles se contracter, la fine pellicule de sueur briller sur son front. Elle soupira et frissonna, elle avait une envie folle de lui sauter dessus. Elle se contint, pas ici, certains connaissaient Mickael et valait mieux être discrète. Elle s’approcha de lui et il cessa de bouger pour la fixer d’un regard anxieux.

 

-         Salut, fit-il tout bas

-         Salut

-         Ca va ?

-         Hum et toi ?

-         Oui.

 

Sans un mot, d’un commun accord, ils s’éloignèrent pour aller dans le Sauna. Comme prévu, il n’y avait personne. A peine à l’intérieur, ils échangèrent un baiser passionné. Quand ils se lâchèrent, ils se sourirent un peu amusés de cet empressement. Elle alla ensuite s’asseoir en silence

 

-         Tu m’as l’air contrariée ?

-         Je…je n’ai pas encore parlé à Mickael, avoua t’elle en baissant la tête

-         Je vois

-         Tu n’es pas furieux ?

-         Je n’ai pas encore parlé à Kate non plus

-         Je comprends. Ce n’est pas si simple, je ne sais pas comment faire. En plus il se répand en gentillesse et puis cette histoire avec sa femme

-         Sa femme ?

-         Oui, il doit aller sur sa tombe dans quelques jours, il m’en a parlé et je n’ai pas eu le cœur de… enfin, j’ai manqué de courage

-         Ce n’est pas grave Sam. Comme tu dis, ce n’est pas simple. Il faut que l’on trouve le bon moment pour leur dire c’est tout.

-         Oui

 

 

Le bon moment n’arriva pas les jours suivants, ils continuaient à se voir en cachette repoussant toujours l’échéance.

 

 

Kate et Mickael avaient disputé une partie de tennis. Après la douche, ils se retrouvèrent au bar pour partager un verre.

 

-         Un coup de fatigue aujourd’hui ? ton jeu n’était pas très bon, demanda Mickael

-         J’ai du mal à me concentrer ces jours-ci

-         Rien de grave j’espère ?

-         Je n’en sais rien.

-         Si tu veux m’en parler ?

-         Je crois que Jack me trompe

-         Hein ? Ca ne va pas, Jack est quelqu’un d’honnête, je doute que cela soit son genre. Pourquoi tu crois cela Kate ?

-         Des détails. J’ai de plus en plus de doutes, dit-elle aux bord des larmes

-         Tu veux que j’en parle à Sam ? Elle saura, si ça peut te rassurer…

-         Non, ne lui dis rien

-         Pourquoi, tu crois qu’elle lui est à ce point dévouée pour ne pas le dénoncer ?

-         Y’a de ça mais…

-         Mais quoi ?

-         Je crois que c’est avec elle qu’il a une aventure, murmura t’elle embarrassée

-         Quoi ? Non…Tu ne peux pas croire ça, c’est impossible, je connais Sam et…

-         Je sais que c’est dur à entendre, le coupa t’elle

-         Ecoute, j’ai déjà discuté avec elle de l’infidélité et crois-moi, elle est intraitable sur le sujet. Elle m’a bien fait comprendre que c’était une chose qu’elle ne pouvait concevoir.

-         C’est possible, mais tout me pousse à croire qu’ils ont une liaison

-         Je n’y crois pas et je refuse de l’interroger à ce sujet, j’ai déjà failli la perdre une fois en croyant qu’elle avait une aventure avec Daniel, alors non merci

-         Avec Daniel ?

-         Oui, c’était au début, ils sont si proches que j’ai cru que… enfin, elle l’a très mal pris et nous nous sommes séparés quelques jours. C’est Daniel d’ailleurs qui a arrangé les choses. C’est aussi là qu’elle m’a expliqué ce qu’elle pensait de l’infidélité. Elle est même beaucoup plus sévère que moi à ce sujet, elle n’accorderait aucun pardon

-         Pourquoi, tu lui pardonnerais toi ?

-         Possible oui, pas toi ?

-         Non, je ne pourrais pas

-         Arrête de te faire des films Kate, je suis sûr que ce n’est rien. C‘est vrai qu’ils sont proches, et que ça perturbe par moment, mais ils n’ont pas d’aventure. Tu ne crois pas que depuis le temps qu’ils se connaissent ce serait déjà arrivé ?

-         Je ne sais plus

-         Dis-moi ce qui t’a fait penser à ça ?

-         Des détails, je te l’ai dit. Des sourires échangés, des regards différents entre eux. Un malaise parfois et puis…

-         Et ?

-         Jack est devenu plus renfermé, distant, il…il ne me touchait presque plus ces derniers temps mais depuis quelques jours, il ne me touche plus du tout. Je me dis même qu’il attend que je dorme pour aller se coucher

-         Je suis certain que ce n’est rien d’important

 

Il resta pensif, Sam était très distante aussi depuis son retour du Colorado, sans compter la tristesse qu’elle baladait avant ce voyage. Il réfléchit et se rappela qu’eux non plus n’avaient pas fait l’amour depuis un long moment. Il secoua la tête, c’était impossible, il y avait une autre explication. Il se souvenait même d’une fois où il n’avait pas pu l’approcher à cause d’un produit avec lequel elle avait été en contact. Ca devait être ça, et ça expliquait aussi pour Jack, il avait dû se passer quelque chose dans cette Base du Colorado si secrète. Il proposa cet argument à Kate et ils mirent fin à cette conversation.

 

Quand le soir il revit Sam, il fut plus attentif à ses gestes. Elle était très silencieuse, l’esprit ailleurs. Ce sont les seules choses qu’il put constater, elle était indéchiffrable pour le reste.

 

Sam alla à la salle de bains et pour la première fois depuis de nombreux mois, fut ravie de constater qu’elle était indisposée. Elle se changea puis se promit de trouver une solution pour son couple actuel. Elle en était venue à penser que son éloignement pourrait pousser Mickael à la quitter.

 

Ce soir là, Jack trouva Kate bien triste. Il n’aimait pas la voir comme ça, il fut gentil avec elle toute la soirée. Cela la calma légèrement mais malgré tout, elle sentit que Jack était contracté quand elle l’embrassait. Quand il se coucha tard, elle se tourna vers lui et il sursauta presque en sentant les mains de la jeune femme sur lui. Il resta passif un long moment puis ils firent l’amour.

Au petit matin, Kate le rejoignit dans la cuisine toute souriante alors qu’il avait le visage totalement fermé. Il prétexta un rendez-vous au Pentagone et partit au plus vite. Il se rendit immédiatement dans un hôtel d’où il téléphona à Sam. Moins d’une heure après, elle était là.

 

A peine avait t’elle franchi la porte, qu’il la serra dans ses bras. Elle fut surprise mais apprécia l’étreinte.

Il s’en voulait à présent, parce qu’il avait couché avec Kate, c’était le monde à l’envers. Il n’avait qu’une envie tout avouer à Sam mais il savait qu’il ne pouvait pas. Ils s’étaient fait une promesse, tant qu’ils seraient encore avec Mickael ou Kate, ils ne devaient jamais parler de leur intimité avec eux. Juste pour éviter les reproches et la douleur.

 

Elle se détacha légèrement et le sonda. Elle n’en revenait pas de voir autant de choses en lui. Avant, elle ne savait quasiment jamais ce qu’il pouvait ressentir mais depuis le début de leur histoire, elle lisait en lui si facilement qu’elle perdait pied par moment. A cet instant, elle voyait de la douleur et de la culpabilité. Elle avait peur de comprendre.

 

-         Tu as changé d’avis, tu veux continuer avec Kate ? demanda t’elle en essayant de rester forte

-         Je n’ai pas changé d’avis

-         C’est tout ce que j’ai besoin de savoir, affirma t’elle en se nichant dans ses bras les larmes aux yeux

-         On doit arrêter de reporter tout le temps, il faut faire quelque chose au plus vite

-         Je sais

-         Dès qu’on rentre

-         Mickael est parti tout à l’heure pour une conférence. Il ne sera pas là les deux prochains jours, il doit me rejoindre chez Daniel pour l’anniversaire de Cassy

-         Ok, alors dès son retour, on s’en occupe

-         Je le ferai, une fois la fête finie

-         Oui, vaut mieux c’est l’anniversaire de Cassy, évitons les coup d’éclat

-         Tu sais, il a beaucoup d’importance pour moi. Je tiens à lui et il a fait beaucoup pour moi

-         Je sais. Kate est importante pour moi aussi, elle m’a permis d’avancer un peu et d’avoir une vie « normale »

-         Je m’en veux de ne pas leur avoir dit du début, tout aurait été plus simple

-         Je pense aussi mais c’est trop tard.

 

Ils passèrent le reste de la journée puis la nuit ensemble bien sagement. Jack avait entre temps laissé un message sur son répondeur à l’attention de Kate. Il l’informait qu’il était retenu au Pentagone et qu’il ne rentrerait que dans la matinée.

 

Ce soir là Mickael reçut un appel de Kate. Celle-ci avait besoin de réconfort. Elle sentait Jack lui échapper et croyait encore plus à une liaison

 

-         Sam est à la maison, je viens de l’appeler sur le fixe, elle a répondu

-         Jack y est peut être aussi

-         Arrête, je t’en prie, tu sais bien que non. Tu as de nouvelles preuves ?

-         Non. Je suis en train de devenir folle, le genre de femme que je déteste. Je fouille ses poches, je l’ai même suivi une fois

-         Tu te fais du mal pour rien. En plus, n’oublie pas qu’il est militaire, si vraiment il y avait quelque chose, je doute qu’il laisse des traces.

-         Je sais que tu as raison.

-         Repose-toi et laisse passer du temps, si ça te ronge parle-lui de tes doutes

-         Oui, je vais y penser. Merci de m’avoir écouté. Bonne soirée à bientôt !

 

*****

 

Quand Daniel ouvrit la porte, il fut surpris de voir Kate, Sam et Jack arriver ensemble. Il se reprit vite et les débarrassa de leurs manteaux

 

-         Mickael ne vient pas ? demanda t’il

-         Il va arriver, son avion atterrissait une heure trente après le notre. Il était à une conférence

-         Je vois, dit-il sans vraiment comprendre.

-         Il y a déjà du monde, remarqua Jack

-         Oui, heureusement que j’avais dit à Cassy de faire attention. Répondit Daniel en secouant la tête

-         Tu me présentes à l’invité d’honneur ? demanda Kate à Jack

-         Bien sûr, viens, suis-moi

 

Il l’entraîna voir Cassy tandis que Daniel interrogeait Sam du regard

 

-         Pas de commentaires s’il te plait

-         Comme tu veux. Le bar est là-bas, va te servir

-         Merci, je vais aller dire bonjour à Cassy et à Teal’c avant.

 

 

La maison de Daniel bien que très grande, était bondée. Ils avaient du mal à se frayer un chemin pour avancer. Jack profita que Kate discute avec quelques personnes pour s’échapper un instant. Le bruit et le monde l’agaçait. Quand Sam passa à côté de la cuisine où il s’était réfugié avec une bière, il l’attrapa et la fit entrer. La cuisine étant trop exposée, ils se faufilèrent jusqu’à la chambre d’amis.

 

-         Quel monde, Cassy a beaucoup d’amis, sourit Jack

-         Oui, on dirait. Pauvre Daniel, sa maison va être retournée.

-         J’avais envie de te voir cinq minutes

-         Moi aussi.

 

 

Elle leva légèrement la tête et posa les lèvres sur les siennes, lui arrachant un gémissement. Le baiser se fit plus passionné et dura.

 

La porte s’ouvrit laissant apparaître Kate et Mickael. Ce dernier venait d’arriver et Kate lui faisait simplement voir où mettre sa veste. Aussi furent-ils surpris de leur découverte.

 

Jack et Sam se séparèrent d’un bond alors que Mickael qui avait avancé, empoignait Jack. Sam n’eut pas le loisir de dire quoique ce soit, elle reçut une gifle de Kate.

Les deux amants ne répondirent pas, ils savaient l’un comme l’autre qu’ils auraient aisément le dessus sur leur assaillant mais, ils étaient coupables et méritaient  leur punition.

 

-         Je te l’avais dit ! hurla Kate à l’adresse de Mickael

 

L’homme comme simple réponse bouscula Jack qui tomba assis sur le lit

 

-         Depuis quand ça dure ? demanda Kate.

-        

-         Répondez moi, depuis quand !?

-         Quand je suis allé voir Sam à l’hôtel

-         C’est pas possible, et j’ai été assez con pour t’envoyer là bas, fit Mickael avec un rire amer

-         En fait, reprit Sam. Nous avions dérapé avant

-         Dérapé ? s’exclama Kate d’une voix stridente

-         Quand nous sommes allés voir un match de hockey la première fois

-         C’est une plaisanterie ? lâcha son conjoint atterré

-         Elle a raison mais nous avions décidé que c’était une erreur, un accident et ça n’est pas allé plus loin

-         Ah non, et ce que Mickael et moi venons de voir, c’est quoi Jack ?

-         Je t’en prie Sam, dis-moi que ce n’est pas important

-         Je te jure Mike, jamais je n’ai voulu te blesser

-         Ce n’est rien alors…Sam ?

 

Elle baissa les yeux ne sachant pas quoi lui dire, il avait déjà assez souffert. Le voir si plein d’espoir la faisait culpabiliser encore plus. De son côté, Kate observait Jack au travers ses larmes, écoutant attentivement.

 

-         Jack, je t’interdis de poser la main sur elle, de la revoir, menaça Mickael

-         C’est impossible…

-         Impossible ?! hurla l’homme

-         Nous avons essayé…

-         Et nous avons échoué, finit Sam

-         C’était donc ça alors, cet air sombre Jack, ce regard vide…Bon Dieu Jack, tu as presque pleuré pour cette garce !

-         Kate, s’il te plait

-         Ah non, je ne me tairais pas ! Et toi Sam, comment as-tu pu jouer à l’amie avec moi ? Comment pouvais tu me regarder en face. Ne t’étonnes pas si tu as peu d’amies, si tu leur voles leurs maris, c’est logique.

-         Je suis désolée Kate, sincèrement

-         La ferme ! Quand je pense que je m’inquiétais pour toi, que je te plaignais parce que tu ne peux pas avoir d’enfants. Quelle idiote, j’ai été.

-         Vous deviez bien rire tous les deux à vous cacher, à jouer avec nous, accusa Mickael

-         Ne crois pas ça, répondit Jack

-         Dis-moi Jack, c’est à elle que tu pensais quand nous faisions l’amour ?

-         Kate…

-         Est-ce que tu as pensé à elle avant hier quand j’étais entre tes mains et pendant que tu me caressais, c’est elle que tu t’imaginais !?

-         Arrête ! ordonna t’ il d’une voix sèche

-         Quoi, tu ne veux pas qu’elle sache ? Tu culpabilises de l’avoir trompée. Je sais maintenant que c’est ça que j’ai vu dans tes yeux le lendemain, le remords, pas pour moi, à cause d’elle

-         Sam, je suis prêt à oublier, à repartir dans le Nevada avec toi s’il le faut

-         Je ne peux pas Mickael.

-         Tu ne peux pas ou tu ne veux pas ? J’accepte de te pardonner

-         Mais moi je ne veux pas que tu me pardonnes. Même si j’étais capable d’arrêter tout avec Jack, je t’en voudrais d’avoir fait ça… Je t’en voudrais d’avoir mis ta fierté de côté.

-         Tu veux dire que tu ne peux pas m’aimer parce que j’ai la lâcheté de t’aimer toujours.

-         Tu mérites une femme qui t’aime plus que je le fais.

-         C’est toi que je veux, Sam

-         Ca suffit Mickael, tu vois bien qu’ils n’arrêteront jamais tous les deux, dit Kate fataliste. Jack, je veux que tu envoies quelqu’un chercher tes affaires dès demain, ne remets pas les pieds chez moi.

-         D’accord

-         Sam ? tenta t’il encore une fois

-         Au revoir Mickael, conclut t’elle

-         Regardez-vous, comment pouvez-vous être aussi insensibles, si froids…Je ne vois aucun regret ni chez l’un ni chez l’autre, si tenté qu’on puisse déceler quoique ce soit. Finalement vous êtes faits pour être ensemble…J’espère que vous vous ferez aussi mal que vous êtes en train de nous en faire, ragea Mickael

-         Ils penseront peut-être à nous quand ils se tromperont mutuellement, dit Kate en sortant suivit de Mickael

 

Jack et Sam échangèrent un regard triste. Elle trembla et il soupira en s’approchant d’elle pour la prendre dans ses bras. Elle laissa retomber la tension. Elle ne savait pas ce qui l’accablait le plus, d’avoir été surprise et de les mettre devant le fait accompli ? De voir Kate si abattue ? D’entendre Mickael lui proposer une autre chance ? La culpabilité ? Le soulagement ?

Jack était lui aussi soulagé dans un sens, il n’aurait plus besoin de mentir. Il avait beaucoup de peine pour Kate, elle ne méritait vraiment pas ça, ni de l’apprendre de cette manière. Il avait eu peur aussi, peur que Sam accepte cette chance offerte par Mickael.

 

-         Tu es sûre de ne pas vouloir accepter ? demanda t’il pour être certain

-         Non, je l’aime d’une certaine manière même si ça n’a jamais été suffisant. Mais il a raison, jamais je ne pourrais aimer un homme qui me pardonnerait  ce que j’ai fait

-         Pour ce que Kate a dit, je

-         Tais-toi s’il te plait, ne dis rien…Nous avions un pacte

 

Ils attendirent silencieusement que tout le monde soit parti ou presque. Quand ils retournèrent dans la salle, Cassandra, Teal’c et Daniel les regardèrent. Puis sans un mot la jeune fille leur apporta un verre.

 

-         Merci Cassy, dit simplement Jack

-         De rien. Je suis désolée

-         Ne le soit pas. Pardon pour ta fête, s’excusa t’il

-         Personne n’a rien vu tu sais

-         Je suis navré, j’espère que cela va s’arranger, dit simplement le jaffa sans toutefois s’intéresser plus à la conversation jugeant que cela ne le regardait pas

-         Je viens de leur expliquer, dit Daniel en rangeant des assiettes vides

-         Tu as bien fait. Je suis navrée de t’avoir impliquée là-dedans.

-         Ce n’est rien Sam. J’ai de la peine pour eux, c’est tout. Ils méritaient mieux, non ?

-         Oui, en effet répondit Jack en s’asseyant

-         Je pensais que vous leur aviez parlé depuis la dernière fois

-         Il y a eu des imprévus, Sam et moi n’en n’avons pas eu l’occasion

-         Je sais que je n’ai pas le droit de dire quoique ce soit mais vous auriez au moins pu vous tenir à carreaux le temps de leur dire ou être plus discrets

-         Nous savons tout ça Daniel, je m’en veux suffisamment de leur avoir imposé cette scène, déclara Sam tristement

-         Vous êtes les bienvenus ici tous les deux, le temps de vous retourner

-         Merci Daniel, répondit Jack pour eux deux

-         C’est naturel

-         Si ça ne te dérange dans ce cas, j’aimerai pouvoir aller prendre une douche et me coucher

-         Vas-y Sam, fais comme chez toi

 

Elle les laissa et alla s’enfermer dans la salle de bains. Elle se sentait mal, très mal, haïssait ce qu’elle avait fait à Mickael et à Kate. Elle qui s’était toujours jurée de ne jamais être l’autre femme. Elle connaissait la douleur de la trahison et ne comprenait pas comment elle avait pu se retrouver dans cette situation, avec Jack qui plus est. Eux qui avaient l’image, d’Hommes d’honneur, eux qui inspiraient la confiance et la droiture à quiconque les connaissait. A l’abri des regards, elle se laissa glisser contre la porte puis resserrant les genoux sur sa poitrine, elle pleura.

 

Quand Jack se coucha peu après, elle était déjà au lit, dos à lui. Elle ne dormait pas, il le savait, cependant il ne dit rien. Il resta lui aussi silencieux observant le plafond.

Il repensait aux paroles de Kate et comprenait sa colère. Il n’était pas un saint, dans sa jeunesse, il avait été plutôt du genre volage et passait de fille en fille. A cette époque, les tromper ne le gênait pas, rien n’était sérieux et après les pleurs, elles se consolaient vite. Il avait pensé ne jamais vraiment se fixer, jusqu’à ce qu’il rencontre Sarah. Dès lors, il devint adulte et la fidélité alla de soi. L’âge faisait aussi qu’il était devenu plus sage, il n’avait plus envie de ces rencontres futiles guidées la plupart du temps par ses hormones. Finalement, c’est elle qui l’avait quitté après la mort de Charly. Il l’avait aimée encore après la séparation, puis c’était devenu de la tendresse. Il avait rencontré des femmes, toutes volontairement éphémères mais jamais deux à la fois comme avant.

Quand Sam était entrée dans sa vie, sans même s’en rendre compte, les aventures devinrent moins fréquentes, plus espacées, beaucoup plus espacées, pour devenir quasiment inexistantes.

Renonçant de force à son second, il y avait eu Kerry, sa seule relation stable en presque 10 ans. Enfin stable pour quelques semaines. Il avait cru de cette manière réussir à oublier cet amour impossible mais cela n’avait fait que le renforcer. De nouveau, Sam s’était imposée comme l’évidence. Malgré les changements opérés dans leurs vies à cette époque,  encore trop habitués à leurs barrières, ils n’avaient pas réussi à construire quelque chose.

 

Kate était arrivée doucement, il avait appris à l’aimer, pas avec démesure, avec tendresse. Petit à petit, il avait bâti quelque chose avec elle se persuadant qu’ils finiraient leurs vies probablement ensemble, vu leurs âges. C’était sans compter sur la réapparition de Sam.

 

Il réalisa alors qu’il ne l’avait jamais oubliée. Quand par hasard, ils s’étaient rencontrés dans ce restaurant, ce qu’il avait ressenti, il l’avait analysé comme la simple joie de la revoir. Il avait volontairement occulté son cœur qui de nouveau s’était emballé, cette chaleur et ce bien être qu’il éprouvait en sa présence. Comment avaient-ils pu croire qu’ils étaient juste des amis ? Comment avaient-ils pu croire qu’ils se contenteraient de ça. ?

Jack ne pouvait l’expliquer. Il y avait cru, se mentant à lui même comme elle avait dû le faire.

 

Ils avaient été sans doute rassurés de voir l’autre « casé » et heureux. Au moins tout était clair entre eux. Les premiers temps tout c’était bien passé, les confortant dans leur mensonge involontaire. Ils étaient amis. Mais dès la première rencontre sans leurs conjoints respectifs, ils avaient cédé. Au lieu de s’éloigner définitivement ou au contraire ouvrir les yeux face à leurs sentiments, ils continuèrent de croire que ce n’était rien, juste un « accident ». Ce qu’ils ignoraient, c’était qu’à présent, c’était trop tard pour faire marche arrière.

Même si leur bonne conscience les avait arrêtés et que pendant plusieurs semaines, ils avaient décidé de rester amis, le risque de rechute était toujours présent, restant tapi dans l’ombre attendant le bon moment pour ressurgir de manière irréversible.

 

Pourtant, c’était sans doute ce qui avait inconsciemment empêché Jack d’aller la voir dans cet hôtel dès qu’il avait appris le désarroi de la jeune femme. Lui qui d’ordinaire se serait précipité pour la consoler, avait ressenti une sorte  de retenue. Mais il avait fini par y aller. A un moment, dans son esprit, il avait même reporté ses torts sur Kate et Mickael, c’étaient bien eux qui l’avaient poussé à aller la voir. Mickael avait même insisté, pourtant il devait bien savoir lui qu’on ne pouvait pas rester froid face à Samantha Carter. Que de la voir pleurer obligeait un homme à la prendre dans ses bras. Et quand Jack l’avait eu dans ses bras, si désarmée, si fragile, si belle, si attirante, si désirable, il n’avait plus été possible de résister. Toutes les sensations de leurs baisers, de leurs caresses, de leurs corps se pressant l’un contre l’autre lui étaient revenues. De nouveau, ils avaient fait l’amour mais cette fois, ils avaient compris que cela ne pourrait pas s’arrêter, que rien n’avait vraiment changé, qu’entre eux, rien ne changerait jamais. Il y aurait toujours cette force les attirant l’un vers l’autre.

 

Ce qu’aucun n’arrivait à s’expliquer par contre, c’est pourquoi ils n’avaient pas rompu avec leur amis. Pourquoi étaient-ils tombés dans le piège de l’infidélité ?

 

Le lendemain matin, Sam fut appelée de bonne heure par la Base. Elle s’y précipita et y passa la journée sans lever la tête de son travail.

Jack, lui, avait passé la journée à l’extérieur laissant ses pas le guider à travers bois.

 

Daniel s’était proposé pour aller rassembler leurs affaires. Il les ferait transporter ensuite par un déménageur. L’archéologue, bien qu’il ne voulait surtout pas se mêler de cette histoire, voulait parler à Kate et à Mickael. Ils méritaient de comprendre au moins un petit peu.

 

Quand ils furent à trois, Daniel raconta la longue histoire de Sam et Jack. Il évita certains passages tenus secrets de par leurs métiers mais expliqua les interdits, le règlement, les blessures…

 

-         Je ne cherche en aucun cas à les excuser, comprenez-moi. Je voulais simplement que vous saisissiez un peu mieux car je crois que vous méritez de savoir et qu’eux se sont laissés dépasser

-         C’est triste pour eux, en effet, mais ça ne les excusera jamais. Si Jack m’avait dit dès le début que c’est elle qu’il aimait, je me serais effacée. Il m’a trompée, il m’a menti, et ça, c’est inexcusable

-         Moi ce que je comprends surtout en écoutant leur histoire, c’est que Kate et moi n’avons été que des roues de secours. J’ai connu Sam alors qu’elle venait d’arriver dans le Nevada, elle m’a plu de suite. Elle semblait sortir d’une histoire difficile. Nous sommes devenus amis, j’attendais surtout qu’elle soit prête, qu’elle m’aime en retour. Elle a repoussé mes avances à plusieurs reprises puis un jour elle ne l’a plus fait. Et ce que vous venez de me dire Daniel, me fait comprendre à l’instant qu’elle a cessé de me repousser dès lors qu’elle a rompu tout contact avec Jack

-         Je ne pense pas que…

-         Arrêtez Daniel, nous ne sommes pas dupes. Je suis certain que si nous demandons à Kate, elle dira qu’elle et Jack se sont mis ensemble à la même période.

-         Il a raison, confirma la jeune femme en essuyant ses yeux

-         Je suis désolé, dit Daniel qui ne trouvait rien a redire à ça

-         Vous n’y pouvez rien. Je crois que nous avons notre part de responsabilité. Dès qu’ils se sont revus, j’ai senti comme un pincement au cœur. Jack s’est métamorphosé en sa présence, cette lueur dans ses yeux que je n’avais jamais vue… J’ai préféré ignorer cela, j’ai même refusé d’admettre ce sentiment de jalousie dont il m’a accusé

-         Ne t’en veux pas Kate. J’ai poussé Jack à aller vers Sam. Moi aussi j’ai ignoré des petits détails. Je crois aussi que nous ne les connaissions pas assez pour voir la vérité.

-         Pourtant ce soir là, ce soir où nous nous sommes vus la première fois au restaurant, je sais maintenant que c’était déjà fini. Rien que dans la façon dont il m’a fait l’amour cette nuit là, c’était déjà différent

-         C’est drôle, fit Mickael amer. Sam a fait la même chose. Ils ont encore déchargé leurs frustrations sur nous mais déjà, c’est à l’autre qu’ils pensaient

-         Je ne pense pas qu’ils se soient moqués de vous. Sam et Jack ont tous les torts, c’est vrai, mais je les connais suffisamment pour savoir qu’ils ne voulaient pas vous blesser. Et qu’à leur manière bien particulière, ils vous aimaient.

-         Pas suffisamment. Et comment expliquez-vous ce désir d’enfants chez Sam ? Il aurait été de qui ce bébé de Jack ou de moi ?

-         Je ne sais quoi vous répondre. J’y vois encore une confirmation qu’ils se mentaient à eux-mêmes aussi

-         Merci Daniel d’avoir pris le temps de nous parler et d’être venu chercher leurs affaires mais j’ai plus envie d’entendre parler d’eux, déclara Kate en se levant

-         Je comprends. Merci de m’avoir écouté.

 

Daniel les laissa ensuite et rentra dans le Colorado. Il ne parlerait de cette entrevue ni avec Jack ni avec Sam.

Deux jours passèrent encore et Daniel voyait ses deux amis se croiser, se parler à peine. Il n’y avait pas de tensions cependant. Les brefs regards échangés et les petits gestes attentionnés étaient toujours aussi emprunts d’amour mais, il y avait une distance entre eux à présent.

 

Quand Daniel rentra en fin d’après midi, il vit Jack dans le salon un sac de voyage au pieds.

 

-         Vous partez ?

-         Je vais dans mon chalet quelques jours

-         Et Sam ?

-         J’ai des petites choses à régler ici, dit-elle en sortant de la cuisine

-         Des petites choses ? Je reviens de la Base, je sais que tu as fini là-bas

-         Daniel, fit-elle lasse

-         Nous avons juste besoin d’être seuls quelques jours, c’est tout, expliqua Jack

 

Daniel sentit la colère gronder en lui et ses deux amis virent son visage s’empourprer, comme s’ il se contenait.

 

-         Non, ce n’est pas tout ! A quoi jouez-vous tous les deux ?

-         Merci de m’avoir hébergé mais le reste ne te regarde pas, dit Jack d’une voix ferme

-         Tu te fiches de moi ?! Je ne voulais pas me mêler de ça, c’est vrai, mais je crois que je n’ai pas le choix

-         Daniel, arrête, reste en dehors de cette histoire, nous savons ce que nous faisons Jack et moi, on a juste besoin de réfléchir tranquillement

-         Ne pas m’en mêler ? Dans ce cas Sam fallait pas venir pleurer chez moi quand ça n’allait pas dans ta relation avec Jack. Fallait pas que vous fassiez l’amour sous mon toit alors que Kate et Mickael vous attendaient sagement chez vous. Fallait pas vous faire surprendre dans ma chambre. J’ai vraiment tenté de ne pas m’en mêler mais vous m’y contraignez

-         Bien alors, dis ce que t’as à dire ! s’énerva Jack

-         Oh, mais je ne vais pas me gêner. Vous savez ce qu’il va se passer si tu pars maintenant Jack ? Moi je le sais, aucun de vous deux n’osera appeler l’autre, vous laisserez passer les jours et encore une fois vous vous éloignerez. Jusqu’à la prochaine rencontre. Vous allez me dire que ce n’est pas grave, peut-être, et c’est vrai que c’est à vous de gérer cette situation mais je crois qu’il est temps de faire face à vos sentiments

-         Tu ne crois pas qu’on y fait face justement et que c’est pour ça que nous sommes dans cette situation ? demanda Sam

-         Non, vous n’y faites pas face. Depuis l’autre jour, il n’y a plus d’échange entre vous. Vous savez ce que je crois. Je crois que vous ne savez pas vous aimer autrement que dans l’interdit. C’est pour ça que vous n’avez jamais avoué votre aventure à Kate et Mickael. Sans barrières, sans interdits vous êtes terrifiés de ce que pourrait être votre relation.  Seulement, si auparavant il n’y a que vous qui en souffriez, cette fois ce n’est pas le cas, vous avez blessé deux autres personnes. Mais bon sang, regardez la vérité en face, vous vous aimez. Connaissant vos facilités en matières relationnelles, je comprends que vous puissiez avoir peur mais là c’en est trop. Réfléchissez un peu aux conséquences qu’ont eu vos peurs et les interdits.

-         Tu crois pas que tu en fais de trop là Daniel ?

-         De trop, tu plaisantes Jack ?  Je vous signale que j’ai vu les ravages de votre non relation puis de votre relation  sur votre entourage. Faut être lucide vous n’avez jamais réussi à construire quoique ce soit depuis votre rencontre, aucun de vous n’a su s’engager avec un autre

-         Je t’en prie, ne dis pas n’importe quoi

-         Ah, oui, j’oubliais Sam. Peter et Kerry. Peter que tu as planté avant le mariage, Kerry qui a préféré jeter Jack  parce qu’elle vous a vu parler ensemble deux minutes.

-         Kate et Mickael, ce n’était rien d’après toi ? demanda Jack agacé

-         C’était une parfaite illusion, même moi j’y ai cru. Mais en fait, même avec eux il n’y a pas eu d’engagement. Je vous signale que je suis allé récupérer vos affaires chez vous et quelle surprise j’ai eu en constatant que ma voiture aurait pu tout contenir ou presque. Il n’y avait rien de vous là-bas à part des fringues et quelques petites choses sans importances

-         Ca ne signifie pas que nous refusions de nous engager, se défendit Sam

-         Non ? Et le fait que Jack n’ait jamais rendu son studio mis à disposition par l’armée, c’est quoi ? Et toi Sam, tout ton corps refusait l’engagement avec Mickael. Vous étiez en bonne santé tous les deux et pourtant vous n’avez même pas réussi à faire un enfant

-         Daniel ! s’écria Jack furieux

-         C’est la vérité, si cruelle soit-elle. Ce que Sam se cachait, son corps lui ne pouvait le faire. Oh, et puis faites ce que vous voulez, j’en ai assez  d’essayer de vous aider. Pars Jack et toi Sam fais semblant d’être occupée. Fuyez vos sentiments puisque jamais vous ne serez capables de les affronter et d’en parler 

 

Sur ce Daniel fit demi tour et s’en alla. Jack et Sam regardaient la porte surpris et silencieux. Ils ne s’attendaient pas à la scène qui venait de se jouer.

 

-         Tu crois qu’il dit vrai, qu’on n’osera pas s’appeler et qu’on finira par abandonner ? demanda Sam sans le regarder

-         On l’a déjà fait après nos mutations

-         Je sais

-         Et tu crois qu’il a raison aussi quand il dit qu’on ne sait pas s’aimer sans interdits ?

-         Je pense que les interdits nous protégent et nous excusent. Est-ce qu’on peut…

-         Est-ce qu’on peut quoi Sam ?

-         Surmonter ça. Est-ce qu’on sera capable un jour de ne plus avoir peur ?

-         Et si tu me détestais dans la normalité ? Si sans les interdits, tu n’aimais plus ce qu’on deviendrait. Si tu n’y trouvais cette saveur spéciale.

-         Tu crois donc que ce que l’on aime ce sont ces interdits, que le reste n’est que fantasmes ? demanda t’elle blessée

-         Non, je n’ai pas dit ça. Je me demande juste si tu pourrais m’aimer autrement, si tu ne me détestes pas pour ce que nous avons fait ces derniers temps, et pour tout le mal que je t’ai fait toutes ces années

-         Tu ne crois pas que je me pose les mêmes questions à ton sujet ?

-         Je ne sais pas, j’avoue être perdu

-         Dis-moi, ce que tu as dit à Mickael…que

-         Que ?

-         Que tu ne pouvais pas ne plus me voir, le pensais-tu ?

-         Bien sûr. Je crois toujours que tu es mon opium, Sam

-         Alors, ne me laisse pas. Ne créons pas ce fossé entre nous. Je n’ai pas envie de te perdre, je n’ai aucune envie de me guérir de ça, au contraire. Je veux qu’on ai besoin l’un de l’autre.

 

Jack, ému, lui sourit. Il avait peur que tout s’arrête, c’est pour ça qu’il voulait partir, il ne voulait pas la voir s’éloigner petit à petit, et l’indifférence qui viendrait. Il était persuadé qu’elle ne pouvait pas l’aimer dans une vraie relation, il craignait tout simplement qu’elle cesse de l’aimer un jour. Lui non plus ne voulait pas la perdre. Il voulait sa dose quotidienne de Sam. Il voulait tout d’elle le bon comme le mauvais, ses rires, ses larmes, ses peurs, sa passion, tout ce qui composait son être.

 

-         Plutôt mourir que de te perdre, dit-il simplement avant de l’embrasser

 

 

 

Quand Daniel rentra le lendemain matin, un mot était posé sur la table.

 Partis au chalet, on t'appelle dès notre retour

Merci

Sam et Jack           

Il sourit, content  d’avoir pu les aider.

 

Epilogue

 

Quelques mois plus tard, devant le lac sans poissons, au fin fond du Minnesota, Jack et Sam se dirent oui pendant une cérémonie simple et très intimiste. Daniel et Teal’c les témoins, Georges Hammond amenant la mariée à l’autel, Cassy en demoiselle d’honneur puis Marc et sa famille furent les seuls présents. Il n’y avait eu aucune fioriture. Jack avait pour l’occasion revêtu son habit d’apparat, Sam, une longue robe écrue toute simple, quelques fleurs dans les cheveux et un bouquet de fleurs sauvages. Un petit repas convivial avait suivi. Ils n’auraient changé ça pour rien au monde.

 

 Kate et Mickael étaient restés amis et avaient appris par hasard le mariage de leurs ex. Ils avaient eu du mal à accuser le choc au début et tentèrent d’oublier pour aller de l’avant.

 

Peu après grâce à l’armée, Jack et Sam purent commencer les démarches pour une adoption.  Moins d’un an après leur mariage, ils accueillirent donc un frère et une sœur respectivement âgés de 4 et 2 ans.

Sam découvrit sa grossesse inattendue et inespérée par hasard lors d’un bilan de santé. Jack manqua l’infarctus en apprenant la nouvelle mais explosa de joie. Eux qui pensaient finir leur vie seuls se retrouvaient avec une grande famille.

 

 

FIN

 

Un p’tit Com ?

 

PS : Que les choses soient claires, je n’approuve pas du tout mais pas du tout ce qu’ils font, les vilains !!! Ceci est une (fan)fictions et ma naïveté (si si je vous jure) me pousse à croire que les personnages sont trop bien pour faire ça. lol

 

 

 

 

 
 
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