Citations du moment :
Ce n'est pas en brimant les riches que l'on rend les pauvres plus heureux.
[Bernard Werber]
Imagine

Les ombres du passé : Chapitre 1



SG1 et le Général Hammond étaient en salle de briefing, discutant de la dernière mission qu’ils avaient accomplie. L’ambiance était joyeuse, chacun faisant un rapport assez amusant. En effet, P3X897 était une planète assez primitive où vivaient plusieurs tribus semblables aux Pygmées.
L’équipe avait été accueillie en Dieux, comme souvent. De plus, leurs statures impressionnaient beaucoup la population. Daniel avait naturellement tenté de rétablir la situation mais les Pygmées n’en démordaient pas. Chaque geste de SG1 leur semblait une prouesse tenant du miracle. Des choses aussi simples que communiquer par radio, de craquer une allumette…
Bref, ils avaient été conviés à une fête en leur honneur et les trois hommes s’étaient vus recouverts de peintures sur le visage. Signe de respect de la part de leurs hôtes. Sam quant à elle, avait eu le droit à une caresse dans les cheveux de la part de chaque homme de la tribu. Signe aussi de respect mais aussi de dévotion. Leurs mœurs voulaient que les femmes soient adulées parce qu’elles accomplissaient le miracle de la vie. Aussi Sam, une grande femme blanche et blonde, ne pouvait être que la déesse de la fécondité à leurs yeux. Ils avaient reçu également un nombre incroyable de fruits en offrandes.
P3X897 ne pouvaient rien apporter de concret, sauf peut être une terre d’asile. Cependant, l’équipe promis de revenir pour leur donner nourriture, matériel et médicaments, bien que la tribu semblait se débrouiller très bien.

Le Général écoutait en souriant. Les trois hommes, enfin surtout Jack et Daniel, râlaient parce qu’ils avaient du mal à ôter les peintures de leurs visages.

- Rahhh Carter, cessez de rire !
- Mais je ne ris pas Monsieur
- Vous pensez réellement passer inaperçue ? demanda t’il d’un air faussement furieux
- Euh, non pas vraiment, dit elle en se retenant de rire
- Vous pourriez compatir Sam, regardez nous. J’ai tellement frotté mon nez que j’ai l’impression qu’il va tomber et regardez Jack, il a un œil de panda

Jack lança un regard noir à l’archéologue tandis que Sam étouffait un ricanement en toussant. Le Général Hammond lui ne se priva pas pour laisser échapper un petit rire tandis que Teal’c la tête droite haussait un sourcil surplombé d’une encre encore rouge.

Un soldat entra et glissa un mot à l’oreille du Général. Ce dernier répondit et l’homme s’en alla

- Bien SG1, je vois que cette mission vous laissera de bons souvenirs
- Mouais faut le dire vite, fit Jack bougon
- En attendant, on vient de m’avertir de l’arrivée d’un civil
- Qu’est ce qu’il se passe encore ?
- Rien de bien grave Colonel. Vous connaissez cette personne en plus
- Qui est ce ? demanda l’archéologue en remontant ses lunettes
- Vous verrez.

Le Général fit signe au soldat de faire entrer l’invité. Une jeune femme brune passa la porte en souriant. Une quarantaine d’années, environ 1m60, un tailleur noir impeccable, un sourire doux et sympathique donnaient une belle prestance à celle ci. Elle avait teint un bronzé, assez jolie à l’aspect fragile, cette femme avançait néanmoins d’une démarche sûre.
Instinctivement tout le monde se leva. Daniel fit quelques pas les séparant et la serra dans ses bras.

- Helena, ravi de vous revoir !
- Moi aussi Daniel, comment allez vous ?
- Bien et vous ?
- Moi aussi. Général, contente de vous revoir. Teal’c
- Docteur Baileys, dit il en inclinant le tête
- Bonjour Jack. fit elle en souriant en le prenant dans ses bras à son tour
- Alors vous voilà revenue et en pleine forme on dirait, répondit ce dernier avec un petit sourire
- Oui, ça va mieux que lorsque j’ai quitté le SGC. Samantha, contente de vous revoir également
- Moi de même. dit elle avec une certaine froideur que personne ne perçu vraiment.
- Asseyez vous docteur, fit le Général en lui montrant une chaise.
- Merci
- Le Docteur Baileys est revenue afin d’étudier de plus près les dernières populations rencontrées. Elle voulait voir les découvertes faites par SG12 et les artéfacts sur lesquelles vous travaillez Docteur Jackson
- Oui, je serais heureux de vous montrer ça
- Vous comptez repasser la porte ? demanda Sam d’une voix inquiète
- Non, pas du tout, une fois m’a suffit, je ne préfère pas retenter cette expérience, avoua t’elle une once de peur dans la voix
- Tant mieux
- Carter ? demanda Jack surpris
- Je sais que vous ne vouliez plus le faire, j’ai craint qu’on vous oblige à repasser la porte
- Non, pas du tout.


Ils continuèrent à discuter encore quelques minutes, Sam restant silencieuse et jouant nerveusement avec son crayon. Daniel invita Helena à le suivre dans son bureau afin de lui montrer les fameux artéfacts.

- Vous allez bien major Carter ?
- Oui Teal’c, un petit coup de fatigue
- Bien, si vous avez…
- Merci, mais ça va. Le coupa t’elle. Je dois finir de taper mon rapport, à tout à l’heure.

Elle quitta la salle de briefing d’un pas rapide peu désireuse de discuter. Teal’c n’était pas du genre à forcer les confidences mais, il avait le don de les provoquer parfois.
Elle entra dans son labo et ferma la porte. Elle souffla un grand coup et serra les poings afin de faire cesser le tremblement de ses mains.

Le Docteur Helena Baileys était déjà venue, il y avait presque deux ans. En tant que sociologue, elle était venue pour tenter de comprendre une population qu’ils avaient rencontrée, Daniel ayant demandé de l’aide. La jeune femme avait passé la porte des Etoiles et s’était rendue sur la planète avec SG1. Malheureusement, une attaque Goa’uld les avait prit de cours et il y avait eu des blessés. Sam et elle. Helena n’avait rien eu de sérieux mais avait été terrorisée et choquée en voyant des personnes mourir. Elle s’était jurée de ne jamais repasser l’anneau.
Sam qui dès l’arrivée de la jeune femme à cette époque s’était montrée distante avait ensuite presque évité le Docteur Baileys.
Elle espérait juste qu’elle ne resterait pas longtemps à la base.

*****

Les jours coulaient doucement et la femme semblait creuser son nid au SGC, il y avait tellement de découvertes intéressantes. Ce qui agaçait Sam, aussi, c’était que tout le monde l’appréciait. De plus malgré ses efforts, son équipe commençait à voir qu’elle évitait Helena.

Jack entra dans son labo et sourit en la regardant concentrée sur un appareil quelconque. Il resta quelques secondes à l’observer puis avança retirant une oreillette que le Major portait.

- On travaille en musique Carter ?

Celle ci fit un bond et manqua de se blesser avec le tournevis qu’elle tenait

- Désolé, je ne voulais pas
- Ce n’est rien, vous m’avez surprise
- Alors que faites vous de beau ?
- Vous voulez savoir ?
- Dans les grandes lignes
- Ok, fit elle en souriant. Je tente de reconnecter tous les circuits, mais y’en a un nombre incroyable
- Je vois. Dites, vous avez daté ce truc que Daniel vous a donné
- Non pas encore, ce « truc » est encore en attente, je vais m’en occuper
- Ce n’est pas si urgent, c’est juste que Helena aurait voulu y assister
- Ah, dit elle se fermant aussitôt
- Ca vous pose problème ?
- Non, mais vous savez que j’aime travailler seule pour ce genre de chose
- Vous travaillez bien avec Daniel
- Oui, je sais mais…enfin j’y suis habituée
- Helena veut simplement regarder
- Hum, j’ai une idée, je vais donner l’artefact au Lieutenant Simmons, il le fera et elle pourra l’aider.
- Vous avez travaillé sur toute cette série de cailloux, vous êtes la mieux placée pour…
- Oui, mais Simmons connaît mes travaux et puis, vous voyez, j’en ai pour un moment avec ces circuits.
- Mouais. Dit il peu convaincu. Vous avez un problème avec Helena ?
- Non pourquoi ? se récria t’elle un peu trop vite
- Une impression.
- Si vous tenez absolument que je date ça avec elle, je le ferais Monsieur
- Non, vous semblez très occupée. Je vous laisse, je vais la prévenir
- Oui, j’appelle le Lieutenant pour lui dire de commencer

Jack la laissa tranquille. Il ne comprenait pas bien ce qu’il se passait. Sam était du genre ouverte. Elle accueillait toujours les gens aimablement, et même si avec chaque nouveau elle se montrait prudente, elle finissait par être à l’aise et sympa avec eux quand ils le méritaient. Là avec Helena, ce n’était jamais vraiment passé. De la courtoisie, ok Sam en faisait preuve mais rien d’autre, elle restait assez froide. Cela avait empiré après cette mission ou les deux femmes avaient été blessées.
Helena faisait de grands efforts, elle, s’efforçant d’être patiente, s’intéressant aux travaux de Sam. Bien sur, aux vues de leurs spécialités professionnelles, il était normal que parfois elles ne soient pas d’accord mais en dehors du contexte, Sam ne lui adressait presque pas la parole.
Il haussa les épaules, il verrait bien comment cela se passait. Helena allait rester un long moment apparemment.

Daniel avait lui aussi tenté de comprendre mais Sam évitait la conversation, niant toute hostilité envers le Docteur Baileys. Pourtant l’archéologue sentait son amie sur les nerfs à chaque fois qu’Helena était là. Il avait pourtant cru qu’elles se seraient bien entendues toutes les deux. A vrai dire, lors de la première visite de la sociologue, Daniel avait surtout craint la réaction de Jack. Ce dernier n’aimait guère les scientifiques, de plus une civile…mais non, après avoir bougonné plusieurs jours, ils avaient sympathisé. Peut être lorsque Helena avait mentionné que son mari, qui était mort soudainement d’une rupture d’anévrisme, était fan de pêche et qu’elle avait conservé un bateau sur les côtes du Pacifique, près de Seattle.
Quant à Teal’c, avec sa chaleur habituelle, il avait accepté la jeune femme.

Cela faisait un mois à présent qu’ Helena était à la base, travaillant beaucoup avec Daniel en dehors de leur mission. Les relations avec Sam n’avaient pas évoluées et voyant que ses efforts pour s’en faire une amie étaient vains, le Docteur Baileys avait laissé tomber.

Jack était agacé par tout ça, Sam se levait de table à son arrivée, prétextait du travail à faire si la jeune femme se joignait à eux, lui répondait toujours froidement et s’arrangeait pour ne jamais travailler avec elle. Le pire, c’était que cela créait des petites tensions avec Jack. Même lui, elle semblait l’éviter par instant. Elle lui répondait toujours avec respect mais toute trace de chaleur humaine désertait peu à peu son ton.
Daniel et Teal’c avaient remarqué aussi le changement, Sam se renfermait de jour en jour. Chacun des trois avait pensé à la jalousie même si Jack avait fait taire l’idée à peine celle ci s’était elle forgée dans son esprit. Cependant, Daniel devait reconnaître que Sam même jalouse n’agirait pas comme cela, elle était trop maîtresse de ses émotions pour laisser deviner de tels sentiments.

Daniel toujours prêt à arranger les choses, avait invité son équipe chez lui pour un dîner. Ils avaient accepté tous les trois.

Sam frappa à la porte et sourit en voyant l’archéologue lui ouvrir, un tablier autour de la taille

- Oh ça va Sam, pas de commentaire, Jack s’en est déjà chargé !
- Je m’en doute, bonjour Daniel. Tenez, j’ai ramené le dessert comme promis
- Merci, allez entrez, les autres sont au salon

Il alla porter le gâteau au réfrigérateur tandis qu’elle alla saluer les autres. Jack lui tendit un soda light qu’il y avait sur la table et elle s’installa avec eux.

- Je comprends mieux quand vous disiez que la maison de Daniel ressemblait à un musée, dit la voix d’Helena derrière Sam

Le Major se figea un instant, resserrant la main sur son verre. Détail qui n’échappa ni à Jack ni à Teal’c

- Ah, bonjour Samantha
- Helena
- Je lui faisais visiter mon appart, dit Daniel gêné
- Oui, j’avais compris


Comme à son habitude, Sam s’était renfermée à la seconde même où elle avait entendu Helena. Elle ne participa pas aux conversations, répondant par monosyllabes aux questions. Elle eut le droit à quelques pics de Jack qui perdait patience. Ne pas comprendre l’agaçait au plus au point.
Après l’entrée, Sam alla à la salle de bains, histoire de s’isoler un peu. Ne la voyant pas revenir, Daniel frappa à la porte et elle sortit.

- Vous allez bien ?
- Non, pas trop, j’ai mal à la tête, je crois que je vais rentrer me coucher
- Vous n’avez même pas touché à votre entrée, vous ne voulez pas goûter la viande ?
- Non, sincèrement, je préfère partir, je suis désolée
- Ok, je comprends. soupira t’il

Elle alla s’excuser auprès des autres et s’en alla rapidement. Helena baissa la tête, embarrassée

- Je vous avais dit Daniel que ma présence n’était pas une bonne idée
- Mais si, Sam ne sent pas bien, ça n’a rien à voir avec vous
- J’en doute
- Ne vous inquiétez pas pour ça Helena, rassura Jack
- Si au moins je comprenais pourquoi elle agit comme ça, aurais-je fait ou dit quelque chose de mal ?
- Non, cela n’a peut être rien à voir avec vous
- Je vous en prie Daniel, je ne suis pas idiote. Si elle était comme ça avec d’autres, je n’y prêterais pas attention mais je vois bien que ce n’est pas le cas. De plus, quand j’entends parler d’elle, on ne cesse de vanter sa gentillesse
- Nous n’en savons pas plus que vous ! dit Jack pour clôturer la discussion en avalant une gorgée de vin.


Le lendemain matin, dès la première heure le Colonel O’Neill se rendit dans le labo de son second. Elle y travaillait consciencieusement comme à son habitude.

- Bonjour Major
- Colonel
- Vous êtes déjà là ?
- Oui, comme vous voyez ! dit elle sans le sourire qui habituellement éclaircissait son visage, pendant ce genre d’échange.
- Je vois que vous travaillez sur l’appareil ramené de P5C734
- Oui, c’est assez surprenant qu’ils possèdent ce genre de technologie
- Sans doute. Helena veut voir ça, et comprendre le fonctionnement, elle pense que cela l’aidera à aborder le mode de vie des habitants.
- J’ai bientôt fini, elle aura mon rapport
- Elle comprendra mieux de vive voix
- Dans ce cas, Graham lui expliquera le…
- Non, la coupa t’il. Vous avez bossé dessus, VOUS lui expliquerez
- Mais j’ai…
- Carter… Vous lui expliquerez, dit il perdant patience
- C’est un ordre ?
- S’il faut en arriver là. Oui, s’en est un
- A vos ordres Monsieur ! Dit elle sèchement et à contre cœur
- Que lui reprochez vous ?
- Je ne comprends pas
- Arrêtez ce cirque. Vous savez très bien ce que je veux dire
- Je n’ai rien contre le Docteur Baileys Monsieur, je le répète
- Vous vous fichez de moi ! Vous changez de pièce à son arrivée, vous faites preuve d’une froideur à la limite de la correction et hier vous partez comme une voleuse de chez Daniel
- J’avais mal à la tête simplement
- Oui, et bien pourquoi ne pas être rentrée vous coucher comme vous l’avez prétendu, je sais que vous êtes venue bosser ici directement
- Vous m’espionnez ?
- Non, je voulais confirmer mes doutes, simplement
- Très bien, je suis venue ici et alors ? Il me semble que cela ne regarde que moi. Non, je n’apprécie pas cette femme et j’en ai parfaitement le droit. Maintenant vous pouvez m’ordonner de travailler avec elle, je vais le faire, mais vous ne pouvez certainement pas m’ordonner d’être son amie Colonel ! S’énerva t’elle
- Carter, soupira l’homme. Ecoutez, je ne veux pas vous forcer à quoi que ce soit. J’aimerai juste comprendre. Ce n’est pas dans vos habitudes d’agir comme ça, je vous connais et je sais que
- Non vous ne me connaissez pas, vous ignorez tout de moi ! répondit t’elle en élevant la voix
- Baissez d’un ton Major, dois-je vous rappeler à qui vous parlez ?
- Elle peut venir à 10h. dit elle en se penchant de nouveau sur son travail

Il quitta le bureau en secouant la tête d’incompréhension. Il fit un pas en arrière pour faire une remarque et s’arrêta en voyant son second. Celle ci, les mains en appuis sur la table, semblait essayer de se calmer, respirant lentement les yeux fermés. Soudain, elle tapa d’un coup sec du pied sur le bureau et attrapa un pot en verre qu’elle jeta de rage contre le mur. Il se brisa et il vit les épaules de Sam se relâcher. Tremblante, elle mit une main sur ses yeux afin de réfréner ses larmes. Il était sidéré, la voir dans un état pareil pour si peu. Il ne savait pas si sa colère et sa détresse visible venaient de leur dispute ou de l’obligation de travailler avec Helena. Il préféra repartir directement. Peut être devrait-il en parler avec Daniel et Teal’c.

Il alla directement les rejoindre au mess en réfléchissant. Daniel n’en savait pas plus apparemment Teal’c lui ne disait jamais rien et évitait de discuter de ce sujet. Avançant vers la cantine, Jack se persuada que le jaffa devait avoir plus d’informations.
Il prit un plateau qu’il remplit et alla s’installer avec eux. Au bout d’un moment, il relata son entretien avec Sam et ce qu’il avait vu ensuite.

- C’est bizarre quand même, fit Daniel. Sam est toujours si attentive aux autres, si amicale, là, je ne comprends pas
- Moi non plus. Je sais qu’elle a déjà eu des tensions avec des personnes mais en général c’est justifié. Comme avec Mackay par exemple
- Ouais. Peut être qu’elles se connaissaient avant. On devrait voir dans le passé de Sam
- Vous voulez faire des recherches sur Carter ?
- Non…Enfin, si…J’en sais rien, je n’ai jamais vu Sam comme ça.
- Hum…Et vous Teal’c, qu’en pensez vous ? Vous ne dites jamais rien
- Je crois que cela ne me regarde pas tout simplement. Nous ne pouvons pas forcer deux personnes à s’apprécier
- Ne dites pas que de voir Sam piquer de telles colères et de se renfermer comme ça, ne vous inquiètes pas
- Si cela m’inquiète, mais se mêler de ça, ne fait qu’empirer les choses
- Je suis sûr que vous en savez plus que nous, affirma Jack.

Teal’c ne répondit pas et les laissa à deux. Daniel et Jack se regardèrent perplexe. Maintenant tous les deux pensaient que leur ami savait quelque chose.

En fin d’après midi, les deux hommes allèrent voir comment la collaboration se passait entre les femmes. Quand ils arrivèrent, ils entendirent les voix s’élever.

- Vous mettez en doute mes résultats ? demanda Sam d’un ton sec
- Pas vos résultats, mais ce que vous en déduisez
- Je vous en prie, c’est limpide pourtant
- Moi, je suis sûre que vous voyez tout en noir. L’hypnose peut très bien servir comme thérapie, expliqua Helena
- Oh pitié Docteur, ne soyez pas si naïve, c’est de l’esclavagisme tout simplement
- Je ne suis pas naïve, mais cela fait partie de leur culture et il ne faut pas juger de cette façon
- J’avoue que venant d’une personne telle que vous, j’aurai cru à un peu plus de discernement, attaqua Sam
- Mais c’est vous qui êtes limitée Major. Vous voyez ça avec vos yeux de militaire bornée… Auriez-vous oubliée que vous êtes aussi une scientifique et qu’il faut parfois voir juste les faits, au lieu de prendre position
- Si vous, vous ne comprenez pas… Ce n’est pas avec les yeux du militaire que je vois ça, non. Mais avec mes yeux de femmes !
- Peut être mais
- Mais rien ! Etre scientifique ne veut pas dire que vous ne devez pas voir au delà des faits…
- Ca suffit mesdames ! stoppa Jack en élevant la voix.
- Mais enfin que se passe t’il encore ici ?
- Rien Daniel, Samantha et moi ne voyons pas les choses d’une même façon, c’est tout. Major, je pense que vous devriez voir les choses avec plus d’optimisme
- Et vous, vous devez sortir la tête de vos livres et regarder le monde. Vous êtes allée sur cette planète ?
- Non mais j’ai lu
- Vous avez lu, bien sur, coupa Sam en colère. Alors regardez !
- Carter ! la prévint Jack

Mais elle n’écouta pas et appuya sur quelques touches de son ordinateur. Des images apparurent. Des enfants amaigris travaillaient dans des mines, des femmes étaient brutalisées, des coups pleuvaient sur les travailleurs. Helena avaient les larmes aux yeux en voyant ça, incapable de détacher les yeux d’une fillette d’environ onze ans dont le corps osseux portait des traces de fouets. Jack coupa la vidéo

- Voilà ma réalité Docteur ! Voilà pourquoi je juge ce peuple…Vous trouvez toujours que cela ressemble à une thérapie ?
- Carter, ça suffit maintenant. Daniel, accompagnez Helena prendre l’air s’il vous plait

Il acquiesça et guida la femme, blanche comme un linge, vers la sortie. Sam haussa les épaules et reprit son étude

- Je peux savoir ce qu’il vous a pris Major ? demanda t’il en colère
- Je vous demande pardon ? fit elle surprise
- Auriez vous perdu la tête ?
- Attendez, j’ai tenté de lui expliquer, c’est elle qui a prétendu que je me limitais, que j’extrapolais
- Combien même vous aviez raison. Il suffisait d’expliquer calmement, elle n’est pas idiote, elle aurait compris.
- Justement non, elle disait que j’exagérais. Là au moins elle a compris
- Ah oui et je crois qu’elle risque d’en faire des cauchemars à présent
- Chacun porte sa croix
- Pouvez vous me dire quand vous avez perdu votre tact ? Comment avez vous pu lui montrer ces horreurs ?
- Je suis désolée mais comme vous le dites si souvent, il faut savoir lever le nez de ses livres et regarder le monde. Pas besoin d’aller sur une planète à plusieurs années lumières, il lui suffit d’ouvrir les yeux et de regarder notre Terre. Tout ceci n’est pas si différent de ce qu’il se passe dans certain pays. Maintenant, si cela l’empêche de dormir tant pis pour elle. Peut être même que son travail n’en sera que mieux quand elle aura appris à voir les humains qu’elle étudie
- Peut être oui, mais ce n’est pas à vous de décider. Votre colère était disproportionnée, je vous sais beaucoup plus intelligente que ça. Ce n’était que pure méchanceté
- Je suis désolée si j’ai cru bon lui expliquer que de voir une gamine de 15 mourir en mettant au monde une enfant morte des suites de sévices et tortures, n’avait rien de culturel
- Bon sang Carter ! Vous savez très bien qu’elle n’avait pas les informations entières. Que pour le bien de ses recherches nous ne lui disons juste que l’essentiel. A savoir que ce peuple met les femmes en esclavage surtout grâce à cet appareil
- Peut être, mais dans ce cas qu’elle ne m’accuse pas de ne pas comprendre. Vous vouliez que je travaille avec elle, c’est fait ! répondit elle avec sarcasme
- Major, ça suffit, votre ton ne me plait pas du tout et

Il ne put terminer sa phrase, l’alarme se mit en route et il quittèrent le labo au pas de course. Quand le Général les vit arriver, il sentit immédiatement la tension. Il se demandait quand cela finirait. Il y avait de plus en plus de disputes entre les deux militaires. Bien qu’ils le cachaient tous les deux, cela se ressentait. Si cela continuait, il allait devoir prendre des mesures.
En attendant, le code rouge lancé par SG3 était sa priorité. L’iris s’ouvrit et quelques tirs ricochèrent sur les murs. Un homme passa la flaque et la Porte se referma. Ils allèrent le rejoindre dans la salle d’embarquement où le visiteur s’était écroulé. Il était blessé mais ne paraissait pas en danger de mort.

- Comment avez vous pu envoyer ce code d’une de nos équipes ?
- Colonel Garner passer moi pour prévenir vous. Attaque Goa’uld. Terrien prison. Colonel capturé avant que moi passe
- Emmenez le à l’infirmerie. Siler préparez un UAV. Colonel, Major faites venir votre équipe

Moins de 20 minutes après, SG1 regardait les images montrant une attaque ennemie. Il y avait beaucoup de blessés et des jaffas gardaient la Porte. Grâce aux images, ils purent voir un vaisseau, SG3 devait s’y trouver. SG2 et SG4 furent appelés en renfort. Ils allaient partir chercher les leurs et aider leur allié.

Après avoir lancé plusieurs grenades au travers le vortex, les équipes passèrent.

*****

Tout le monde revint 30 heures plus tard, il y avait des blessés plus ou moins grave mais tout le monde était là et le vaisseau avait été détruit. Néanmoins, la tension entre Jack et Sam n’avait fait que s’accroître. Le Général dut même leur demander de se taire quand ils commencèrent à se disputer.

- Colonel, Major ! dans mon bureau de suite. hurla t’il

Se lançant un regard noir, les deux militaires obéirent et se rendirent dans le bureau. Plantés devant, les mains derrière le dos, attendant que le Général prenne la parole, ils étaient immobiles. Sous leur apparence calme, on sentait la colère les habiter.

- Je peux savoir pourquoi vous vous hurliez dessus !
- Divergence d’opinion. répondit Jack calmement
- Qu’est ce qui vous arrive à tous les deux ? Vous êtes mes meilleurs éléments et jusqu’ici vous vous entendiez très bien, je ne comprends pas
- De la fatigue mon Général, tenta Sam
- Oui, sans doute mais là ça dure. J’exige de savoir ce qu’il s’est passé pendant cette mission

Ils restèrent silencieux et échangèrent un regard, s’interrogeant. Elle semblait s’en moquer et Jack savait qu’il fallait en parler, au risque d’avoir des problèmes. Mais c’était mieux que de risquer encore leurs vies

- On a failli se tirer dessus mon Général. dit il las
- Comment ça ?
- En visitant le vaisseau pour chercher SG3, nous nous sommes retrouvé tous les deux face à face et on a failli tirer tout simplement
- Je comprends bien Major, mais c’est déjà arrivé de pointer l’autre, c’est normal
- C’est plus grave que ça Général, soupira Jack, si Teal’c n’avait pas crié nous aurions tiré
- Très bien. Je veux un rapport immédiatement après votre sortie de l’infirmerie
- A vos ordres ! dirent ils en cœur
- Je vous veux tous les deux demain dans le bureau du psy
- Mais Monsieur
- Jack ! Il faut régler ça tout de suite. Je ne sais pas ce qu’il se passe depuis quelques temps mais cela a failli tourner mal. Si ça continue, je vais devoir vous séparer et je n’en ai aucune envie. A moins que vous le souhaitiez ?
- Non. Dirent ils encore à l’unisson
- Tant mieux. Alors vous irez voir le psy dès demain. En attendant, je place SG1 en réserve, je suspends les missions.

*****

Le lendemain, assis l’un en face de l’autre sans se regarder et sans échanger le moindre mot, Sam et Jack attendaient que le Psy les reçoive. Pour plus de commodité, le rendez vous avait été prit dans le cabinet du Docteur, en ville.
Celui ci arriva et les pria d’entrer.

- Asseyez vous s’il vous plait. Je viens de lire vos rapports et j’ai parlé avec le Général Hammond. Celui ci prétend qu’en dehors de l’incident d’hier, il y a des tensions entre vous depuis quelques semaines
- On travaille ensemble depuis 6 ans, à raison de plus de douze heures par jour. Parfois, on passe même 24h sur 24 ensemble, cela me semble logique. répliqua Jack
- Oui, c’est exact mais là vous avez manqué de vous entre-tuer. Il faut savoir d’où proviennent les problèmes
- Il nous arrive de ne pas être d’accord, c’est aussi simple
- Non Major, rien n’est simple, surtout dans vos professions. Racontez moi un peu les sujets de vos désaccords.
- J’en sais rien moi, c’est elle qui ne tourne pas rond en ce moment
- Ah ça vous va bien de me mettre tout sur le dos !
- Avouez que vous êtes irrationnelle en ce moment !
- Irrationnelle ? Non mais regardez vous un peu !
- Major, je vous ai déjà dit de baisser d’un ton avec moi
- Oui, c’est ça. Vous voyez docteur, comment voulez vous que ça marche. On ne peut pas vraiment se disputer ou tout du moins tout régler, puisque c’est mon supérieur. Je dois juste me taire et dire oui à tout
- Dois-je vous rappeler le nombre de fois où vous faites preuve d’insubordination Carter ?
- Un instant, coupa Mackenzie. Là, nous n’arriverons à rien. Colonel, Major, on va faire une chose. Ici, pas de grade, vous êtes juste deux amis. Je vous appelle par vos prénoms aussi pour marquer cela
- Moi ça me va. dit Sam ironique
- Bien, moi aussi
- Ok, maintenant reprenons. Jack, pourquoi dites vous que le problème vient d’elle ?
- Je trouve qu’elle agit bizarrement, surtout en présence d’Helena
- Helena ?
- Le Docteur Baileys, une sociologue. expliqua Sam avec mépris
- Oui, je vois qui. Samantha, il y aurait un problème avec cette personne ?
- J’ai le droit de ne pas l’apprécier. Ce qu’il ne semble pas comprendre
- Oui, c’est vrai. Jack ?
- Je comprends qu’elle puisse ne pas aimer quelqu’un, mais là c’est n’importe quoi, elle est très agressive avec elle
- Samantha, il y a une raison à cela ?
- Ca ne regarde que moi
- Vous n’avancerez pas de cette façon. Bien, mais dans quelle mesure votre mésentente avec le Docteur Baileys a pu créer des disputes entre vous ?
- J’en sais rien moi ! Demandez lui ! Je ne sais pas pourquoi elle est si ...froide depuis. Helena est gentille, elle a tenté de se faire accepter, en vain. Du début, Carter s’est montrée distante
- Oh ça suffit, cessez de la défendre, ce n’est pas une enfant
- Vous avez l’impression que Jack défend Helena et qu’il s’oppose à vous ?

Sam ne répondit pas, elle respirait lentement. Toute cette mascarade lui donnait envie de hurler. Pourquoi ne la laissait-on pas la paix ?

- Samantha ? Cela vous contrarie que Jack prenne partie pour elle ?
- Ne dites pas n’importe quoi
- Pourtant, c’est l’impression que j’ai
- Je suis désolé que vous pensiez ça, j’aide juste Baileys, je sais qu’elle n’est pas habituée aux rigueurs militaires et pas forcément prête à affronter les choses du SGC.
- Ne me prenez pas pour une idiote. C’était une bonne raison pour éviter de parler avec moi c’est tout ! J’ai essayé, mais j’ai eu affaire à un mur, vous m’avez envoyé promener, soit disant que vous aviez une affaire urgente. Mais il s’agissait juste d’elle
- Quoi ? qu’est ce que vous racontez ? quand avez vous essayé de parler et de quoi ?
- Laissez tomber
- Non, continuez Samantha. De quoi vouliez vous vous entretenir ?
- De rien, ça n’a plus d’importance.
- Je crois le contraire moi. insista le docteur
- Je n’ai plus rien à dire
- Ecoutez nous allons être clair. Vous ne sortirez pas de là, ni l’un ni l’autre si nous ne comprenons pas la source du problème
- Crachez le morceau Carter ! On ne va pas y passer la nuit.
- Calmez vous Jack. L’agresser ne vous servira à rien. N’oubliez pas que les erreurs sont communes. Vous rappelez vous quand Samantha a tenté de vous parler ?
- Non, j’en sais rien.
- J’ai dit que cela n’avait plus d’importance, c’est tout. Je comprends très bien que parler expo bateau avec Helena soit plus passionnant que ce que je peux vous dire

Jack la regarda médusé. Il ne se souvenait pas de ça. Et puis, il avait l’impression d’être en train de recevoir des reproches de sa petite amie. Finalement, il s’agissait peut être de ça, elle était vraiment jalouse. Il réfléchit encore un peu et se souvint en effet de la fois où lui et Helena avait parlé bateau

- Mais enfin, ça date d’il y a presque deux ans ça ! lâcha t’il

Sam le regarda étrangement, il avait raison pourquoi ressortait elle ça. Un frisson la parcouru et elle baissa la tête

- Samantha ?
- Je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça, c’est ridicule. Je m’en fous Colonel, je cherchais juste une excuse. Je ne l’aime pas point final.
- J’ai l’impression que toute cette histoire est plus profonde que vous le dites tous les deux. Je vous sens autant en colère contre Jack que contre elle.
- C’est possible
- Dites moi ce que j’ai fait alors. Enfin, vous savez bien que vous pouvez tout me dire !
- Non, justement. dit elle tristement tandis qu’il la regardait avec peine
- Stop. On va reprendre. J’aimerai savoir une chose. Y’a t’il plus que des rapports amicaux ou professionnels entre vous ?
- Non ! répondirent il ensemble presque sur la défensive
- Rien ne sortira d’ici, vos carrières ne risquent rien.
- On vous a dit non ! répéta Jack avec force
- J’ai pourtant l’impression d’être un conseiller matrimonial
- Ne soyez pas ridicule. dit à nouveau Jack agacé

Sam ne disait plus rien, elle se triturait les mains gardant la tête baissée. Le psy les regarda tous les deux quelques minutes en silence. Il ne savait pas trop ce qui se tramait, mais il était sûr d’avoir mit le doigt sur quelque chose. Cependant, il était clair que ni l’un ni l’autre n’était disposé à parler.

- Nous n’arriverons absolument à rien. Je vous laisse partir
- Quoi ? s’étonna Jack
- Oh, ne vous faites pas d’illusions. Demain, ici, même heure
- Pourquoi ?
- Parce que j’ai besoin d’avoir des éclaircissements, Samantha. Vous ne semblez pas vouloir participer activement à cette séance alors… Revenez demain
- Pourquoi nous parlerons plus ? fit Jack avec un sourire ironique
- On verra. A demain

Ils repartirent donc tous les deux chacun de leur côté. Jack se posait des questions, il était encore plus embrouillé qu’avant. Sam ne serait quand même pas jalouse d’Helena. C’était ridicule. Quoique... Helena et lui. Enfin bref, il était perplexe, d’autant plus que Sam n’était pas du genre à s’épancher sur sa vie privée.
Elle n’avait surtout pas envie de retourner voir ce psy de malheur. Elle sentait qu’il allait creuser, qu’il allait vouloir comprendre leur relation. Ils n’avaient pas menti, ils étaient seulement amis et collègues mais ce n’était pas si simple. Non, très loin de là.

Le Docteur Mackenzie fit des recherches. Il remonta dans les rapports de SG1, spécialement ceux de Jack et Sam, jusqu'à deux ans et demi en arrière. Il lu et relu certaine chose essayant de voir entre les lignes.

Le Général Hammond avait été surpris que le psy demande à revoir les deux militaires. Celui ci avait juste dit qu’il faudrait plus d’une séance pour les faire parler. Hammond avait acquiescé. Il est vrai que les faire parler n’était pas chose simple.

*****

Le lendemain, ils se retrouvèrent à nouveau dans le bureau, assis sur un canapé cette fois, face au psy.

- Je rappelle les règles : Pas de grades ici. Bon, êtes vous disposés à avancer aujourd’hui ?
- Tout ce qu’on demande, c’est de reprendre notre travail
- Très bien Jack, dans ce cas, plus vite je comprendrais, plus vite vous reprendrez les missions.
- Vous pensez qu’en 24h, vous y voyez plus clair ? demanda Sam dubitative
- A vrai dire oui. J’ai étudié vos rapports de missions. Je suis remonté dans le temps pour voir où cela avait commencé, parce que je doute sérieusement que cela date d‘il y à seulement un mois ou deux
- Et qu’en avez vous conclu ? s’intéressa Jack
- Que vous êtes proches.
- Ca c’est du scoop, n’est ce pas Carter ? railla t’il
- Oui en effet, fit t’elle sur le même ton
- Je veux dire très proche, sourit le Psy face à ce moment de complicité de ses patients. Plus que de simples collègues
- On vous a dit qu’il n’y avait rien entre nous.
- Je sais Jack. Non pas que je prétends que vous ayez une liaison, non mais il y a quelque chose de plus
- Bien sur qu’il y a quelque chose de plus. Nous vivons ensemble au quotidien dans une base ultra secrète de l’armée. Nous risquons nos vies ensemble. Alors oui, nous sommes très proches. Je le suis également de Daniel et de Teal’c appuya Sam
- Elle a parfaitement raison
- Je n’en doute pas. Mais si je m’en réfère au test Zatarc, il me semble que ce plus entre vous est… plus intime

Ils se fermèrent instantanément, ce psy de malheur venait de les clouer sur place. Comment nier à présent. Bien entendu, ils pouvaient toujours dire que c’était du passé mais bon, cela allait amener d’autres questions.

- Ecoutez, je ne vous juge pas. Je trouve assez logique qu’il y ai une attirance et même des sentiments entre vous, mais il faut mettre tout à plat
- Cela est arrivé il y a deux ans et demi passé. S’il devait y avoir des problèmes à cause de ça, cela serait venu plus tôt, non ? demanda Jack
- Ca n’en découle pas pour tout mais
- Quoi alors ? vous pensez que j’ai failli tuer Jack parce qu’il y a presque trois ans, lui et moi nous avons dû avouer que nous tenions l’un à l’autre plus qu’il n’est autorisé dans l’armée.
- Il est rare de vous entendre l’appeler Jack
- Oh arrêtez de faire des montagnes de rien ! répondit Jack qui avait lui aussi été un peu surpris
- Et puis vous avez dit plus de grades, non ?
- Oui en effet. Je crois que l’incident d’avant hier a rapport avec vos sentiments. Pas que vous vous vouliez du mal, non au contraire, je suis persuadé que vous êtes prêt à mourir l’un pour l’autre. Je crois juste que les tensions ont cautionné un manque de concentration. Les tensions venant de vos rapports. Revenons à Helena, parce que je n’ai pas compris en quoi elle joue un rôle la dedans. Avez-vous eu une liaison avec elle, Jack ?
- Non ! Rien de…enfin cela ne vous regarde pas
- Samantha, pensez-vous que lui et Helena… ?
- Possible, mais il n’a aucun compte à me rendre
- Alors pourquoi cette femme vous irrite à ce point ? Pourquoi lui reprochez vous d’avoir passé du temps avec elle, il y’ a de ça deux ans ?
- Je ne reproche rien. J’ai juste dit que j’avais besoin de lui parler et qu’il préférait être avec elle. Que ce que j’avais besoin de lui dire n’était pas important pour lui
- Oui, ça change tout, se moqua Jack
- Et c’est vrai, ce n’était pas important ?
- Si ça l’était et il le sait, seulement, il ne voulait pas avoir cette discussion. dit elle rageusement
- Mais quelle discussion ?
- Samantha ?
- Laissons tomber, je vois quelle importance cela a pour lui, s’il ne s’en souvient plus.
- Oh merde Carter ! Dites le, j’en sais rien moi, comment voulez-vous que je me souvienne d’un truc vieux de deux ans ? En quoi est-ce si important ? Je n’ai pas écouté votre théorie sur la fluctuation d’un bidule, sur l’intérêt de moduler le truc avec le machin…Bon sang, je ne comprends pas la moitié de votre travail et si j’ai préféré me détendre avant d’écouter votre speech, ce n’est pas la mer à boire. Je respecte votre travail vous le savez, mais vous me demandez de me rappeler d’une conversation d’il y a deux ans, alors que je me rappelle même plus ce que j’ai mangé hier
- Vous avez donc oublié que nous avons couché ensemble ! cria t’elle en se levant d’un bond au bord des larmes

Elle porta la main à sa bouche, choquée par ce qu’elle venait de dire. Mortifiée, elle jeta un regard à Mackenzie incrédule et à Jack qui s’était enfoncé dans le canapé en passant une main sur son visage Complètement secoué par ce cri du cœur de son second, il essayait de reprendre contenance. Il entendit la porte claquer. Sam avait fui.
Mackenzie reporta son attention sur Jack et lui laissa quelques secondes. Le militaire soupira en fermant les yeux et les réouvrit aussitôt en fixant le Docteur.

- Vous aviez oublié ?
- Vous pourriez l’oublier vous ? demanda t’il d’une voix triste et fatiguée

Il se leva à son tour et s’en alla. Le psy s’enfonça dans son fauteuil les mains croisées sur son ventre, pensif. Il avait confirmation de ses doutes, même s’il n’avait jamais pensé qu’ils aient été aussi loin.

Jack avait été surpris, bien que le mot soit faible pour décrire ce qu’il avait ressenti quand elle avait porté cette accusation. Jamais il n’aurait imaginé qu’elle en parle un jour, surtout devant témoin. Comment pouvait t’elle croire qu’il avait oublié ? Comment pourrait t’il seulement l’oublier une seule seconde ? Comment pourrait t’il oublier ça, alors que chaque jour aux côtés de la jeune femme ne faisait qu’augmenter la douleur de ne pas pouvoir la toucher. Que devait il faire à présent ? Il l’ignorait. Il regagna la base une foule de questions en tête.

Sam, elle, se sentait honteuse. Comment avait-elle osé dire ça ? Surtout devant quelqu’un d’extérieur. A Jack, elle pouvait bien lui reprocher mais pas devant quelqu’un qui pouvait mettre un terme à leur carrière en moins d’une minute. Elle ne savait plus quoi faire, ni comment elle allait affronter le fait de se trouver dans la même pièce que Jack. Elle lui en voulait tellement aussi de l’avoir forcé à tout déballer. Pourquoi n’avait-il pas compris de quoi il s’agissait ? Pourquoi l’avait il poussé à ce point ? Il avait vraiment oublié, tout ceci n’avait pas d’importance pour lui. Elle n’avait été qu’un numéro de plus dans son lit. Elle qui pensait qu’il ressentait quelque chose pour elle, surtout à cette époque là de leur vie.
Arrivée à la base, elle fit de son mieux pour ne voir personne. Aussi quand elle vit Jack entrer dans le mess, où elle buvait un café, elle s’en alla aussi vite vers ses quartiers.
Il l’avait suivit, il fallait qu’il lui parle. Pour dire quoi, il ne savait pas mais il avait besoin de lui parler. Même si c’était juste pour lui dire qu’il n’avait pas oublié. Arrivé près des chambres, il la vit croiser Teal’c. Le jaffa la stoppa et lui dit quelque chose que Jack n’entendit pas. Ils échangèrent une ou deux phrases puis après qu’elle lui ai fait un signe positif de la tête, leur ami entraîna Sam dans ses quartiers.
Jack se sentit soulagé, Teal’c allait sans doute la réconforter un peu. C’était assez étrange mais le jaffa recevait souvent les confidences de ses partenaires. En général des choses très privées, plus qu’ils pouvaient dire à Daniel. Pas qu’ils n’avaient pas confiance en l’archéologue, non, mais Teal’c ne jugeait pas et disait les choses comme elles étaient, énonçant souvent des vérités qu’ils avaient besoin d’entendre. De plus, c’était une tombe, et jamais il ne revenait sur ce qui avait était confié sauf si la personne le désirait.

Jack fit donc demi tour et arpenta les couloirs du SGC allant jusqu’en salle de briefing. De là, au travers de la vitre, il vit Mackenzie dans le bureau d’Hammond et son sang se figea dans ses veines. Ce psy de malheur n’avait pas perdu de temps. Le colonel allait s’en aller quand le Général l’ayant aperçu lui fit signe de venir. C’était l’heure de vérité.

- Mon Général, Docteur. salua t’il en entrant
- Le docteur Mackenzie vient de me dire que la situation se débloquait un peu
- Euh, oui. répondit Jack abasourdi en regardant le psy
- Je pense, qu’il vous faudrait à vous et au Major encore une séance ou deux mais, ça avance plutôt bien.
- Donc, vous y retournerez demain. expliqua Hammond
- Oui bien sur… répondit Jack machinalement
- J’étais inquiet mais le docteur dit que c’est une bonne chose. Si bien que je me demande si de temps en temps, chaque équipe ne devrait pas pourvoir se réunir pour discuter avec lui
- Pourquoi pas, dit Jack sans vraiment écouter. Il était juste surpris de ne pas avoir été emmené en cellule
- Ce ne serait pas si mal, approuva le psy. Il est vrai que les équipes passent beaucoup de temps ensemble et que les pressions dues à leur travail peuvent créer des tensions, qu’il vaut mieux désamorcer avant l’incident
- Je suis d’accord, Colonel qu’en pensez vous ?
- Oh moi vous savez… dit il ayant repris contenance.
- Bien. Vous préviendrez le Major de votre rendez-vous de demain avec le docteur Mackenzie
- A vos ordres !


C’est soulagé que Jack reparti. C’était déjà un souci de moins, enfin pour le moment. Il se rendit en salle de sport où Teal’c se trouvait. Ce dernier lui fit un signe de tête en guise de bonjour et continua ses exercices.

- Comment elle va ? demanda simplement Jack
- Un peu à l’envers, mais elle va bien
- Retournée vous voulez dire ?
- Oui, c’est cela.
- Tant mieux. Je viens de voir Hammond et Mackenzie, Carter et moi on doit y retourner demain. Pourriez-vous lui dire ?
- Je doute qu’elle veuille y retourner
- Je sais mais…Enfin, j’espérais que vous puissiez la convaincre Teal’c
- Je ferai de mon mieux. Je suis surpris que vous ne soyez pas plus réticent à l’idée de cette thérapie
- On n’a pas le choix et puis, je crois que c’était une bonne chose
- Sans doute.
- Depuis quand vous savez ?
- Depuis le début O’Neill
- Je m’en doutais. Oh, et dites lui que le psy n’a rien dit au Général
- Très bien.

Jack soupira et fit demi tour

- O’Neill ? l’interpella Teal’c
- Oui
- Et vous, comment vous sentez vous ?
- A l’envers Teal’c, à l’envers répondit il en sortant

*****

Dans la soirée, Jack se rendit au mess, délibérément le plus tard possible afin de ne pas rencontrer Sam. Il ne voulait surtout pas la mettre mal à l’aise. Il fut surpris d’y voir Helena. Elle lui fit signe de venir s’asseoir et il s’y rendit avec son plateau.
Ils discutèrent de choses et d’autres pendant le repas. Alors qu’il avalait un morceau de gâteau, Helena en vint à parler de Sam

- Je suis désolée pour la dernière fois avec Samantha
- Oubliez, ce n’est rien
- Je me sens honteuse quand même. Là c’est sur, aucune chance qu’elle m’accepte un jour
- Vous devez savoir une chose sur elle. Carter est loin d’être la militaire bornée que vous croyez.
- Je me suis laissée emporter, je crois
- Sans doute. Je ne trouve pas très malin le coup de la vidéo mais, vous ne devriez pas la juger comme vous l’avez fait. Carter est une militaire expérimentée et fiable, c’est une brillante et exceptionnelle scientifique. D’ailleurs, je suis sûr que notre pays devrait remercier le ciel de l’avoir. Mais surtout, Carter tire sa force dans son humanité. Au delà de tout ce qu’elle connaît, de son devoir, c’est son humanité qui fait d’elle quelqu’un de bien et de compétent.
- Je vois qu’elle a toute votre admiration
- Oui, c’est vrai comme elle a celle de toute la Base. Oh, je sais qu’elle est têtue et parfois excessive mais je vous assure qu’elle sait ce qu’elle fait et ce qu’elle dit. Bien sûr, vous ne la connaissez pas comme nous nous la connaissons mais, croyez moi quand elle tire des conclusions suite à son travail militaire ou scientifique, ce n’est jamais à la légère, et vous pouvez lui faire confiance ou la croire
- J’ai compris Jack. Je devrais peut être aller m’excuser
- Non, laissez couler simplement.
- Vous savez, j’avoue que je l’ai poussé un peu, je l’ai volontairement accusé d’être limitée et bornée. Je sais que je n’aurai pas dû mais travailler avec elle toute une après midi, m’avait un peu mise sur les nerfs.
- Elle a été désagréable ?
- Froide, mécanique…Je n’ai pas honte de dire qu’elle me fait peur. Samantha est impressionnante et terrifiante dans ses colères. Quelque part, je l’envie de pouvoir être capable d’avoir un tel contrôle et une telle ascendance sur les gens
- Je comprends. dit il alors qu’il se sentait fier de Sam.

Elle inspirait le respect et il savait qu’elle était crainte par beaucoup de monde aussi. Il arrivait parfois à Jack d’être impressionné par les fureurs de la jeune femme. Pas qu’il en ai peur, non il la connaissait trop pour ça. Mais il savait qu’il valait mieux s’écarter de son chemin quand elle était dans cet état. Bien qu’il sache parfaitement la calmer, il lui était arrivé de repousser l’affrontement avec elle, préférant fuir la tornade Carter. Heureusement, elle était d’une parfaite maîtrise la plupart du temps et arrivait rarement à ce stade. Et puis ce qu’avait vu Helena n’était vraiment rien, elle aurait été terrifiée devant une Sam folle de rage.

- Parlez moi de cette planète, que s’est il passé pour qu’elle soit si touchée par cela ? Elle a dû voir d’autres horreurs
- Oui en effet, plus qu’elle ne le devrait. En fait, lorsqu’on est arrivé la bas on a rien vu de spécial. On a remarqué de suite que les femmes n’étaient pas vraiment les égales des hommes mais ce n’était pas la première fois. Elle sait se contenir. Toutefois, les yeux des femmes étaient étranges et on a supposé qu’elles étaient droguées. C’est le chef qui nous a parlé de l’utilisation de l’appareil.
- Celui qui hypnotise ?
- Oui, elle a voulu voir et ils l’on laissé aller en étudier un. Teal’c est parti avec elle tandis que Daniel et moi, on s’occupait des mondanités.
- Et ensuite ? demanda la jeune femme plus inquiète
- Pendant qu’on nous offrait cette machine, ils ont découvert par hasard des camps de travailleurs. Vous avez vu comment ils sont traités
- Oui
- En revenant pour nous prévenir, ils sont tombés sur une jeune fille, d’environ 15 ans. Elle était dans les buissons en train d’accoucher. Carter l’a aidé mais l’enfant était visiblement déjà mort, la jeune fille est décédée une vingtaine de minutes après sans que le Major et Teal’c n’y puissent rien.
- C’est affreux, je comprends mieux sa colère. Personne pour s’occuper de la fille ?
- Non, c’était une esclave, probablement mise enceinte par un de ses bourreaux. Ils l’ont enterrée avant de venir nous alerter. Nous sommes repartis ensuite. Le pire, c’est qu’on ne peut rien faire.
- Je me sens encore plus stupide
- Quoique vous pensiez d’elle, croyez là quand elle vous explique quelque chose dans ce genre
- A l’avenir, je m’en souviendrai

*****

A 14h, Jack entra dans le bureau du psy. Sam n’était pas là. Mackenzie lui fit signe de s’asseoir

- Vous pensez qu’elle viendra ?
- Je ne sais pas, sans doute. J’ai demandé à Teal’c de la convaincre et il est persuasif
- Je veux bien le croire
- Pourquoi n’avoir rien dit au Général ?
- Secret professionnel, et puis je ne suis pas militaire moi.

Elle frappa doucement à la porte vers 14h15. Sans un bonjour, elle s’installa à son tour dans le canapé où elle prit soin de se tenir le plus éloignée possible de Jack. Elle ne le regarda même pas. Elle était pale, les yeux cernés et se tenait droite.

- Comment allez vous Samantha ?
- Bien
- Je sais que ce n’est pas un sujet facile à aborder mais j’aimerai savoir, ce qu’il s’est passé entre vous
- Je ne peux pas être plus claire que je ne l’ai été hier.
- Comment est ce arrivé ?

Sam se renfrogna et serra les poings pour contenir soit sa colère ou ses larmes. Ou peut être les deux pensa Jack. Il prit une inspiration et décida que c’était à lui d’expliquer. Au moins elle comprendrait qu’il n’avait pas du tout oublié.

- Nous étions en mission. En fait, nous étions retenus prisonniers sous terre, enfin sous la glace. On nous avait effacé la mémoire, et nous ne savions plus qui nous étions. Cependant, sûrement que c’est gravé en nous, Daniel, Carter et moi ont s’est rapprochés. Surtout, Sam et moi. Ou je devrais dire Thera et Jona, les identités que l’on nous avait donné.
- Oui, je me souviens vous avoir vu ensuite pour voir s’il n’y avait pas de séquelles.
- Exact.
- Continuez Jack
- Carter et moi, nous étions supposés nous connaître parce que on nous avait croire que nous venions de la même mine, mais…
- Mais ?
- J’en sais rien, il y avait quelque chose de plus. Sans doute des réminiscences de notre vie sur Terre
- Samantha ?
- Il a raison. Entre nous cela coulait de source, on s’entendait bien et nous étions proches.
- Ils n’avaient pas pu enlever vos sentiments
- C’est arrivé comme ça, un soir où nous étions à deux en train de discuter à l’abri des autres, continua Jack en éludant le raisonnement du psy
- En fait, c’est arrivé alors que vous ignoriez qui vous étiez et que cela vous était interdit ?
- Ca n’est pas si simple. répondit alors Sam en soupirant
- Alors expliquez moi
- Nous commencions tous à nous souvenirs de détails, rien d’important mais suffisant pour que l’on se pose des questions. Carter et moi en discutions, parce qu’on avait l’impression que notre place n’était pas là-bas mais aussi parce que on savait que l’on perdrait quelque chose en recouvrant la mémoire. Sans savoir quoi toutefois
- Le lendemain, on renversait leur chef et on retrouvait notre identité, se souvint Sam avec une certaine tristesse dans la voix
- Je comprends et ce ne doit pas être facile parce que ce n’était pas seulement les sentiments de Théra et Jona, il s’agissait aussi de vous deux. Cependant vous ne saviez pas.
- Vous ne comprenez pas !
- Ce qu’elle veut dire, Docteur, c’est que bien que nous ne savions pas encore qui nous étions, nous savions que l’on n’avait pas le droit. C’était ancré en nous, quelque chose nous disait que nous ne devions pas franchir la limite
- Mais vous l’avez franchi

Oh oui ils l’avaient franchi, cette nuit là, ils s’étaient donné l’un à l’autre autant de fois qu’il leur fut possible. Ils avaient voulu vivre l’instant présent, sans s’occuper d’autre chose, sans rien se promettre. Et puis quelques heures plus tard, ils se souvenaient. D’un regard, ils renoncèrent, mettant un terme à une histoire qui n’avait pas vraiment eu le temps de commencer. Ils n’en reparleraient pas, du moins le pensaient-ils.
Et puis, il y avait l’effervescence autour d’eux. Leur retour, les questions, les visites médicales. Ils n’avaient pas eu de répit, au moins cela leur évitait de trop penser. Mais la nuit cela venait hanter leurs rêves.

Sans entrer dans les détails, ils expliquèrent ça à Mackenzie. Il écoutait attentivement, prenant des notes, cherchant à disséquer leurs phrases afin de savoir ce qui pouvait encore se cacher.

- Lors de votre retour, le Docteur Baileys était déjà à la Base ?
- Oui, en effet répondit Jack en ce demandant pourquoi on lui parlait encore d’elle
- Est ce que vous ressentiez déjà de l’antipathie pour elle Samantha ?
- Je me méfie toujours des nouveaux…mais disons que c’est venu au fur et à mesure, ajouta t’elle en voyant qu’il voulait qu’elle développe
- Pourquoi ? Parce qu’elle s’entendait bien avec Jack ?

Sam inspira, elle détestait être dans cette situation. Elle aurait bien étranglé le médecin pour qu’il se taise. Que répondre ? Oui ? Jack qu’en penserait il ? A coup sur, il pourrait lui rire au nez en lui demandant si elle avait cru que cela avait été sérieux entre eux.

- Samantha ?
- J’en sais rien. Il m’évitait surtout
- Il vous évitait pour pouvoir être avec elle ?
- Non, il m’évitait grâce à elle.
- C’est ridicule Carter
- Vous ne l’évitiez pas ?
- Disons que j’avais besoin de réfléchir. Helena étant extérieur à l’équipe c’était sans doute plus facile que de risquer d’aborder un sujet avec lequel je ne me sentais pas à l’aise. Et puis, elle et moi avons des centres d’intérêts communs.
- Samantha, quand avez vous voulu aborder le sujet finalement avec Jack ?
- Quelques semaines plus tard
- Et que s’est il passé ?
- La première fois, il s’est excusé, il avait une migraine et voulait du calme
- C’était vrai !
- Oui, je sais et c’est pour cela que j’ai réessayé. Mais les deux fois suivantes, je me suis faites rembarrer
- Comme vous y allez ! Je ne me rappelle pas avoir été désagréable
- Peut être l’a t’elle ressenti comme ça, tempéra le psy. Et ensuite ?
- Ensuite, nous sommes partis en missions, le Docteur Baileys et moi avons été blessées
- Non, je veux dire vous n’avez pas réessayé ?
- Non, il ne voulait pas le faire et cela n’avait plus d’importance. J’avais compris. En plus…
- En plus ? demanda doucement Mackenzie
- Rien
- Carter, s’il vous plait, je voudrais comprendre
- En plus, j’ai encore eu le droit à une remarque parce qu’elle a été blessée alors qu’elle était sous ma surveillance
- J’ai juste demandé pourquoi elle était à découvert ! s’énerva Jack
- Pourquoi l’avoir mal pris Samantha ?
- J’en sais rien, j’étais fatiguée, c’est tout
- Moi je me demande, pourquoi tout revient à présent, pourquoi nos problèmes actuels n’ont pas eu lieu à cette époque ?
- Je pense que la convalescence de Samantha, qui a duré presque un mois, a évité cela. Tout comme le départ du Docteur Bailey
- Oui et pourquoi maintenant ?
- Parce que Helena a dû faire tout ressurgir. Ajouta Mackenzie. Vous avez été gravement blessée Samantha lors de cette mission ?
- Une commotion, une brûlure à l’épaule, une foulure à la cheville, quelques bleus
- Et vous avez eu un mois pour ça ? s’étonna le médecin
- Oui, j’étais fatiguée d’après le Docteur Frasier
- J’aimerai en savoir plus sur…
- Bon écoutez, s’énerva Sam. Vous voulez savoir ? Oui j’étais jalouse ! jalouse de l’attention qu’il porte à Helena, furieuse qu’il refuse de discuter avec moi. Pourquoi aujourd’hui ça me reprend ? Probablement pour les même raisons. Je vais faire avec. Je suis désolée Colonel tout cela doit vous paraître ridicule et je vous promets qu’il n’y aura plus de problèmes.

Jack écarquilla les yeux, surpris. Il ne comprenait pas pourquoi elle disait tout ça. Cet aveu, lui paraissait étrange, Sam n’aurait jamais accepté de se rendre si facilement, ni exprimé si clairement ses sentiments. A quoi jouait t’elle ?

- Calmez vous Samantha, je ne voulais pas vous mettre mal à l’aise
- Maintenant je crois qu’on a fait le tour Docteur. Je resterai plus concentrée en mission. La dispute qui avait précédé avec le Colonel m’avait un peu déstabilisée, c’est tout.
- Vous ne semblez pas convaincu Jack ?
- Non, pas du tout je crois que

Il ne put finir, le portable de Sam se faisant entendre. C’est avec précipitation et soulagement qu’elle répondit. Moins d’une minute après, elle raccrochait. La Porte des Etoiles avait un problème, il fallait rentrer au plus vite.

*****

En salle de commande, tout le monde était tendu. Cela faisait une heure que la porte des étoiles était ouverte et refusait de se fermer. Tout autour de celle ci, des arcs électriques claquaient. La salle d’embarquement avait dû être vidée.
Le Général Hammond revint aux nouvelles, ils étaient inquiet car deux équipes étaient sur d’autres planètes et l’heure de retour était passée.

- Le Major Carter vient de passer les grilles, elle sera là dans 10 minutes, dit il au personnel présent.


Helena qui était là avec Daniel et Teal’c vit les épaules des scientifiques et des militaires se relâcher. Siler se leva prit une chaise qu’il plaça à côté de Grahams Simmons qui venait de déposer un café devant.
Sam déboula peu après, elle était encore en civil et alla s’asseoir aussitôt sur la chaise mise à sa disposition.

- Un résumé, demanda t’elle en avalant une gorgée du café

Les personnes autour expliquèrent les détails du problème, puis quelques uns partirent. Daniel soupira tapant dans le dos de Jack qui venait d’arriver et sourit.

- Vous venez Helena, je vais vous faire voir ce que j’ai trouvé à propos de la boite découverte sur Taolina
- Euh oui, répondit elle hésitante

Elle le suivit néanmoins tout comme Jack et Teal’c. En arrivant dans le bureau de l’archéologue, elle les regarda tous bizarrement en train de parler d’un match de Hockey.

- Vous ne semblez pas inquiet pour le problème de Porte ? demanda t’elle
- Ca va aller, répondit Daniel
- Le Major Carter va arranger cela Docteur Bailey
- Elle viendra nous dire quand se sera fini, ajouta Jack
- Attendez, il y a à peine 15 minutes tout le monde était sur les nerfs et là tout va bien ?
- Sam est l’experte de la Porte, elle va vite arranger ça
- Mon Dieu la pauvre !
- Pourquoi vous dites cela ? interrogea Jack
- Mais vous vous rendez compte de la pression qu’elle a sur les épaules ? Avant qu’elle arrive, il y avait trois militaires, deux techniciens, et deux scientifiques sur le problème. Elle arrive et la plupart s’en vont la laissant avec Simmons et Siler.
- Cela vous surprend ?
- Oui, Teal’c. Samantha n’a pas le droit à l’erreur. Vous êtes tous si confiants en elle. Pas que je ne la crois pas apte à y arriver, non, mais c’est une énorme pression qu’elle subit.

Les trois hommes se regardèrent. Bien sur, ils savaient qu’elle était souvent sous pression mais ils n’avaient jamais vu ça comme ça. Sam arrivait toujours à régler les problèmes et puis là, ce n’était pas le pire qu’il puisse arriver. Elle avait déjà rencontré le même genre de soucis. En y réfléchissant, Jack réalisa combien ils comptaient tous sur elle, c’est vrai qu’on ne lui accordait que peu de marge d’erreur finalement. Il commençait alors à se dire que parfois ses petites remarques pouvaient la blesser. Car il ne manquait pas de lui faire remarquer ses fautes, si petites soient elles. Pas pour l’accabler, juste pour savoir comment elle avait pu se tromper. Mais elle avait le droit de se tromper, elle était humaine. Jack se dit qu’il lui demandait peut être un peu de trop. Peut être était elle limite ces derniers temps d’où les problèmes du moment. Il savait que cela devait jouer mais il sentait autre chose.

- Helena, j’aimerai savoir une chose ?
- Oui Jack
- Je sais que ça remonte à loin et que ce n’est pas un bon souvenir pour vous, mais pouvez vous me raconter ce qu’il s’est passé lors de cette mission où vous avez été blessée avec Carter
- Vous n’avez pas lu les rapports ?
- Si, bien sur que si mais vous n’en avez pas fait, et je voulais votre version
- Pourquoi maintenant Jack ? demanda l’archéologue
- J’ai besoin de comprendre une chose. Helena ?

La jeune femme se rappelait très bien, elle avait été terrorisée. SG1 l’avait emmenée sur une planète amie afin qu’elle puisse parler avec la population. Tout se passait très bien, les gens étaient sympathiques et disponibles pour elle. Samantha était chargée de l’accompagner. Pendant que celle ci faisait des relevés, Helena discutait avec une famille de cinq personnes. Il y avait les parents, un couple d’une trentaine d’années et leurs deux enfants âgés de 6, 3 ans puis d’un bébé de 8 mois.
Alors qu’elle s’était un peu éloignée pour faire une pause et enregistrer quelques commentaires sur un dictaphone, une boule de feu avait atterrie en plein milieu de la famille. Figée, Helena avait ensuite vu un jaffa tirer sur le père et la mère encore vivants. Sam qui avait réagit très vite l’avait alors entraînée derrière un talus, tandis que par radio, elle prévenait le reste de l’équipe d’une attaque.
Helena avait alors aperçu son dictaphone sur l’herbe et avait voulu le récupérer. Sam lui avait alors ordonné de rester cachée et de ne pas bouger. Elle avait obéi. Du moins un moment. Sentant le danger écarté, elle avait profité que Sam se soit retournée pour surveiller les jaffas s’éloignant, pour se lever et aller chercher le magnéto.
C’est en se redressant, son appareil en main, qu’elle avait vu l’ennemi devant elle armant sa lance. Le reste était arrivé très vite. Elle avait senti Sam se jeter sur elle pour la protéger et elles étaient tombées. Helena avait vu, impuissante, Sam glisser alors trois mètres plus bas dans un petit ravin. C’est à ce moment là que Jack et Daniel étaient arrivés tuant le jaffa.
Le Colonel s’était alors précipité au bord du trou pour voir Sam. Teal’c était déjà aux côtés de la jeune femme et constata juste une inconscience.
Jack se redressa soulagé et averti que SG3, venu en renfort, gardait la porte et que tous les jaffas avaient été éliminés. Puis il avait ordonné à Teal’c de ramener Carter immédiatement.
C’est ce qu’elle raconta à Jack, Daniel et Teal’c qui écoutaient attentivement.
Jack se souvenait aussi de la terreur qu’il avait ressenti en voyant Sam tomber après avoir été touchée par l’arme goa’uld. Heureusement, cela n’avait qu’effleuré son bras.

- Carter avait oublié de préciser un fait
- Lequel ? demanda Helena
- Elle n’a jamais dit que vous vous étiez éloignée de sa protection pour récupérer votre dictaphone, répondit Daniel
- Je sais que c’était stupide de ma part et je ne sais même pas pourquoi je voulais tant le récupérer
- On fait parfois des choses étranges sous la peur, dit simplement Teal’c
- Possible, mais pourquoi Samantha n’a t’elle pas dit que tout était de ma faute ?
- J’en sais rien, pour vous éviter des problèmes ou parce que je lui ai reproché de ne pas avoir été prudente
- Il ne faut pas vous en vouloir Jack, elle ne doit pas le faire, argua Daniel
- Je suis désolée si j’ai causé du tort, s’excusa Helena en posant la main sur le bras de Jack

C’est à ce moment là que Sam passa la porte, remarquant tout de suite ce geste. Jack retira son bras rapidement et se leva.

- Carter ?
- Le problème est résolu, SG4 est rentré et SG7 était sur le site alpha. Tout le monde va bien
- Bien joué Sam
- Merci Daniel
- Oui, beau travail Carter. Allez vous reposer
- J’ai un rapport à faire avant, j’irai ensuite. Teal’c, cela vous ennui si je reporte notre entraînement ?
- Aucunement Major Carter, prenez du repos vous le méritez
- Merci, à tout à l’heure les garçons. Helena… salua t’elle toujours aussi froidement


Jack resta à observer la porte quelques secondes puis se retourna sur les autres.

- Teal’c, si vous voulez, je prends sa place pour l’entraînement
- Comme vous le souhaitez
- Super ! Dans une heure alors, dit il en partant

Helena était perdue dans ses pensées, essayant de se souvenirs de détails. Elle n’y avait jamais prêté attention mais il lui semblait qu’il y avait un truc entre Sam et Jack. Ce dernier avait retiré son bras à une telle vitesse et le regard de Sam ne l’avait pas loupé. Elle se traita d’idiote, elle aurait dû le voir. Tout était plus clair maintenant. Cette façon dont Jack parlait de son second, des petits gestes, imperceptibles pour tout le monde, mais révélateur pour un sociologue qui avait étudié les expressions corporelles. Ceci expliquait sans doute la froideur de Samantha, elle était jalouse.

- Dites moi messieurs, il y a quelque chose entre Jack et Samantha ?
- Ils sont amis, même si cela ne crève pas les yeux parfois, ils s’entendent à merveille et se complètent professionnellement
- En effet, il y a un grand respect mutuel entre eux et ils sont proches
- C’est tout ?
- Helena, Jack est le supérieur de Sam
- Je me demandais, simplement. Je vous laisse, j’ai un dossier à lire


Elle se dépêcha de sortir, elle savait qu’elle avait vu juste. Il fallait qu’elle parle avec Jack. Il ne dirait sans doute rien mais son corps s’exprimerait pour lui.

On lui signala qu’il était dans les vestiaires de SG1 et elle alla y frapper. La voix de l’homme l’invita à entrer

- Ah, c’est vous Helena, vous vouliez quelque chose ?
- Oui, vous parler
- Je vous écoute
- C’est pas facile…avoua t’elle nerveuse
- Je ne vous mangerai pas
- Je sais. Allons y ! La première fois où je suis venue au SGC et que je vous ai …fait des avances, vous vous souvenez ?
- Euh oui, dit il mal à l’aise. Nous en avons reparlé il y a à peine deux semaines
- Oui, c’est vrai, quand j’ai retenté ma chance
- Ecoutez Helena, je
- Non, rassurez vous, je ne vais pas encore vous sauter dessus. Je voudrai juste vous poser des questions, pouvez vous y répondre ?
- Je ne suis pas très doué pour ces choses et à vrai dire je ne me sens pas à l’aise
- S’il vous plait,
- …Ok, je ferai de mon mieux
- Merci. Donc la première fois que…enfin lorsque nous nous sommes embrassé, il y a deux ans presque, et que vous avez mis un terme à ça…vous avez dit que vous étiez désolé, que cela n’était pas le moment pour vous
- Oui, je me souviens
- Je vous ai demandé s’il y avait une personne dans votre vie et vous m’avez dit, « d’une certaine façon »
- Euh, oui…je …enfin, c’est…
- Pas d’explications, il y a deux semaines quand je me suis encore ridiculisée
- Vous ne vous êtes pas ridiculisée Helena
- Oui, bon…donc quand vous m’avez repoussé, j’ai de nouveau demandé si c’était à cause d’une femme. Vous avez éludé en disant que j’étais juste une amie
- Je le pense, sincèrement
- Mais il y a bien une autre femme dans votre vie ?
- …
- Pas concrètement, il semblerait mais…Je veux juste savoir s’il s’agit de Samantha
- Carter est mon second
- Je le sais merci, cependant cela n’empêche pas les sentiments
- Pourquoi vous me demandez ça tout d’un coup ? Décidément en ce moment les femmes ont tendance à me rendre dingue.
- Ce n’est pas pour vous embarrasser, je me dis que c’est peut être une des raisons qui fait qu’elle me déteste. Elle doit bien se rendre compte que vous…ne me laissez pas indifférente
- Je suis flatté… je dois y aller là, Teal’c va m’attendre
- Je vous laisse tranquille. Merci Jack

Jack sortit précipitamment, fuyant cette conversation gênante. Mais qu’est ce qu’elles avaient toutes en ce moment pour étaler ce genre de chose. Helena lui rappelait qu’elle lui avait fait des avances à deux reprises, flatteur mais embarrassant. Surtout que la première fois, il avait répondu à ce baiser, pas longtemps mais un peu. Et puis c’est l’image de Sam qui lui était apparue. C’est elle qu’il avait imaginé embrasser. Il faut dire qu’à cette époque, ils avaient fait l’amour que quelques jours plus tôt.
Sam, elle, lui parlait justement de cette nuit qu’ils avaient passée ensemble. Il était passé par différentes émotions, la colère qu’elle étale ça devant un psy, l‘amertume et la tristesse de la voir en souffrir encore. Depuis qu’ils avaient fait l’amour, il suffisait à Jack de fermer les yeux, et il revoyait tout dans les moindres détails. Son cerveau avait tout noté comme s’il savait que ce serait un moment unique qu’il fallait graver. En se concentrant, il parvenait même à se souvenir de son odeur, de son goût.
Un coup de poing dans la mâchoire lui fit reprendre ses esprits.

- Ca va O’Neill ?
- Oui merci. dit il en se frottant le menton puis en se relevant
- Vous semblez ne pas être ici
- Je sais, désolé, je pensais à…rien, c’est pas grave
- A Samantha Carter ?
- Hum…Dites moi Teal’c, pourquoi j’ai l’impression qu’il manque un chapitre à l’histoire. Quelque chose cloche mais je ne sais pas quoi
- Vous devriez en parler avec elle dans ce cas
- Elle se ferme comme une huître avec moi en ce moment.
- Il y a des sujets qui ont cet effet sur vous deux
- Je suis sûr que vous en savez plus que vous le dites. Expliquez moi Teal’c
- Parlez lui O’Neill, dit il avant de s’en aller

Jack soupira, il en avait assez de tout ce mystère. « Parlez lui », il en avait de bonne lui. Parler à Samantha Carter, s’avoisinait à parler à un mur. Certes, un bien joli mur pensa t’il un instant mais un mur.

*****



Le lendemain, en début d’après midi, Jack se rendit dans le bureau de son second. Il ne l’avait pas vu depuis le dernier entretien avec Mackenzie et n’avait pas vraiment cherché à la voir. Il valait mieux la laisser tranquille, sous peine de la braquer encore plus. Il frappa une fois pour la forme et entra. Graham Simmons était à ses côtés, l’aidant sur un appareil quelconque. Sam releva la tête et Simmons se recula instinctivement de la jeune femme. Etre trop près d’elle même pour le travail pouvait agacer le Colonel O’Neill. Ce dernier n’aimait pas ce genre de comportement surtout que Graham savait qu’il cachait mal ses sentiments pour sa supérieure.
Ce geste, agaça encore plus Jack mais il ne dit rien, tandis que le lieutenant le saluait.

- Repos Simmons
- Merci Graham, votre aide m’a été précieuse, vous pouvez y aller.
- Merci Major, Colonel… salua t’il encore en se dirigeant vers la sortie
- Et pardon de vous avoir privé de votre déjeuner du midi
- C’était avec plaisir Madame, dit il en souriant avant de déglutir en songeant au double sens de sa phrase.

Il s’en alla d’un pas rapide, comme s’il avait le diable aux trousses. Jack se tourna de nouveau vers Sam

- Je peux faire quelque chose pour vous monsieur ?
- La voiture nous attend pour la séance avec notre réducteur de tête
- Je pensais que c’était fini tout ça, dit elle en reportant son attention sur son travail
- Eh bien, non apparemment pas ! Allez vous changer, je vous attends à l’ascenseur
- A vos ordres ! Je me demande pourquoi on doit être amené par une voiture militaire, bougonna t’elle pour elle même
- Parce que Hammond nous connaît, il a sûrement peur que sans ça, nous n’y allions pas.

Elle haussa les épaules et partit se changer.

Dans la voiture, un silence de mort régnait, Sam n’avait pas du tout envie d’y retourner et Jack se demandait encore ce qui pouvait leur tomber sur le coin du nez.
Une nouvelle fois, Mackenzie les reçus. Après les politesses, il commença. Ils discutèrent de différents sujets sans aborder pour le moment les derniers entretiens. Ils parlèrent de leur relation professionnelle, amicale. De leurs rapports avec le reste de l’équipe, des autres collègues, de leur travail et un peu de leur vie extérieure. Le psy leur fit la remarque qu’ils n’avaient pas vraiment de vie en dehors du SGC. Ils opinèrent tous les deux. Leur travail prenait tout leur temps et ils étaient épuisés quand ils rentraient chez eux. De plus, leur relation à quatre était tellement forte, qu’ils n’éprouvaient pas vraiment le besoin de rencontrer du monde. Ils étaient tout les uns pour les autres, des collègues, des amis et une famille.
Mackenzie sentait beaucoup d’émotions chez eux lorsqu’ils évoquaient les dangers encourus mais aussi les bons moments ensembles. Ce n’était pas flagrant, parce qu’ils ne laissaient rien paraître, mais il avait appris à les décrypter un peu. Il vit aussi que malgré les tensions existant, leur complicité était toujours là, dans un regard, un sourire même dans une petite moquerie. Quoiqu’il se passait, ces deux là auraient toujours un lien particulier, fait de respect, de tendresse, d’amitié et d’un sentiment bien plus profond qu’ils ne pouvaient pas exploiter.
Naturellement, tout ceci les amena directement au problème évoqué.

- Samantha, pourquoi après votre blessure, vous n’avez pas retenté de discuter avec Jack ?
- Je vous l’ai dit, ça ne servait à rien, je ne suis pas idiote, je sais très bien que cela n’aurais rien apporté
- Pourquoi croyez vous ça, Jack n’était t’il pas près de vous ?
- Si, il est venu me voir à l’infirmerie mais ce n’était plus le moment. Et je n’avais plus envie
- Je peux poser une question ? Pourquoi n’avez vous pas expliqué plus en détail les raisons pour lesquelles vous aviez été blessées toutes les deux ? demanda Jack
- Cela aurait changé quoi ? Rien ! Et puis, j’étais très fatiguée
- Qu’a t’elle omis ?
- Que c’est à cause d’une erreur de Baileys, que c’est arrivé
- Samantha, pourquoi ne pas l’avoir mentionné ?
- J’ai déjà répondu. Et puis, elle allait partir et ne risquait plus de recommencer au moins
- Pourquoi avoir voulu la protéger ? renchéri Mackenzie
- Je n’ai pas cherché à la protéger
- Ce que je ne comprends pas, continua Jack, c’est que vous l’avez couverte et que pourtant à partir de ce moment, vous la supportiez plus
- J’en ai assez de parler de ça ! s’écria t ‘elle. Il n’y a que moi qui parle. Je ne suis pas la seule à devoir m’exprimer. Mais non, le grand colonel O’Neill ne dit rien, il écoute sans jamais se dévoiler !
- Comment je pourrai dire quoique ce soit alors que je ne comprends pas tout ! Et puis c’est quoi cette attitude de dire que vous êtes jalouse ? Depuis quand étalez vous vos sentiments si facilement ? Parce que je sais qu’en la matière, vous êtes au moins aussi coincée que moi ! Que cachez vous ? Et que cache cette réaction quasi épidermique pour Helena ? Même jalouse, on éprouve rarement ce genre de haine, surtout une personne telle que vous !
- Mais fichez moi la paix avec elle, j’en ai marre que tout revienne à Madame Helena Baileys. Qu’elle me foute la paix, qu’elle se tienne loin de moi…
- Samantha, calmez vous, s’il vous plait
- Me calmez ? C’est n’importe quoi tout ça. Je n’ai pas à me justifier. Vous voulez des réponses, alors écoutez ! Pourquoi, je n’ai plus essayé de parler avec lui ? Parce ce que c’était trop tard ! Pourquoi je la hais ? Pour un tas de choses, pour ce qu’elle m’a pris…
- Soyez plus clair Carter ! insista Jack qui la poussait volontairement
- Non, c’est fini, je ne dirai plus rien. Maintenant Docteur, si vous le souhaitez, vous pouvez me déclarer inapte à reprendre du service. Vous colonel, vous pouvez demander mon changement d’équipe, ma mutation, me faire virer mais vous n’aurez rien de plus…
- Je veux juste comprendre Sam !
- C’est trop tard, dit elle en sortant
- Revenez tout de suite ! cria Jack inutilement
- Pourquoi l’avez vous poussée à ce point ?
- Je dois la rattraper, dit il en partant

La porte de l’ascenseur se ferma sur Sam sans qu’il puisse arriver à la retenir. Empruntant les escaliers, il se dépêcha de descendre les 6 étages de l’immeuble. Il ne comprenait vraiment plus rien. La colère et la résolution de la femme ne lui inspiraient rien de bon. Il avait voulu la pousser à bout, il avait réussi ; Cependant, ce n’était pas le résultat escompté. Il se traita d’idiot, jamais il n’aurait dû faire ça en présence du psy, cela devait rester entre eux. Il ne fallait pas qu’il s’étonne que la jeune femme se braque, il l’avait mise dos au mur devant un étranger, à sa place, il y a longtemps qu’il aurait claqué la porte.
Il arriva enfin dans le hall d’entrée et l’aperçu, sur le trottoir en train de héler un taxi. Se mettant à courir, il lui attrapa le bras avant qu’elle n’entre dans la voiture.

- Attendez !
- Laissez moi tranquille Colonel
- Jamais je ne vous ferai quitter l’équipe ou le SGC. Alors dites moi, s’il vous plait, j’ai besoin de comprendre, je ne sais plus quoi faire
- Y’a rien à faire, je l’ai dit, c’est trop tard. Maintenant, lâchez moi !
- Bon sang, pourquoi est-il trop tard ! cria t’il

Un frisson parcouru la jeune femme, elle sentait les larmes monter et ne voulait pas flancher. Pourquoi il ne la laissait pas tranquille ? Elle le regardait, il avait vraiment l’air perdu et ce fait l’adoucit légèrement. Elle soupira puis baissa les yeux, muette.

- Il est trop tard pour quoi Sam ? demanda t’il plus posément
- Je ne suis plus enceinte. murmura t’elle si bas qu’il eu peine à l’entendre

Complètement choqué, il la lâcha et elle en profita pour s’engouffrer dans le taxi qui démarra. Les bras ballants, tentant de reprendre son souffle Jack ne bougeait plus. Il n’arrivait plus à avoir de pensées cohérentes. C’est le bruit d’un freinage brutal et d’un klaxon qui le fit réagir. Il recula tandis qu’un homme au volant d’un fourgon de la compagnie des eaux l’insultait.
Reprenant quelque peu ses esprits, il chercha du regard la voiture militaire qui devait le ramener. Entrant dedans, il ordonna au soldat de le conduire au plus vite à la base.

« Je ne suis plus enceinte » cette phrase murmurée faisait écho encore et encore dans sa tête. Il s’attendait à tout, à l’entendre dire, qu’il avait perdu sa confiance, qu’elle ne l’aimait plus mais pas à ça, surtout pas à ça.

Arrivé à la Base, il se précipita dans ses entrailles. Quand le monte charge, s’ouvrit à l’étage de l’infirmerie, il sortit en courant bousculant des soldats dans le couloir. Teal’c et Daniel qui discutaient, l’aperçurent et échangèrent un regard inquiet. Le visage de Jack ne reflétait rien de bon. Immédiatement, le jaffa suivit le Colonel tout comme Daniel.

Jack arriva devant le bureau de Janet et entra sans frapper. La doctoresse était absente mais il s’en moquait, ce n’est pas elle qu’il voulait voir. Il s’approcha d’une armoire, fermée à clé, qu’il força. Deux minutes après, il retournait tous les dossiers devant lui.

- Colonel que faites vous ! cria la voix de Janet derrière lui
- …
- O’Neill ? demanda Teal’c à son tour

Il n’écoutait pas, cherchant ce qu’il voulait. Janet s’approcha et posa la main sur son bras, d’un geste brusque, il la repoussa. Teal’c et Daniel s’approchèrent au cas où

- Colonel ces dossiers sont confidentiels ! s’indigna le Docteur

Il trouva enfin ce qu’il cherchait, le dossier de Sam. Alors qu’il l’ouvrait, la main de Teal’c s’y opposa

- Vous n’avez pas le droit O’Neill
- Pas le droit ? Si j’ai tous les droits ! Comment avez vous pu me cacher ça ?
- Vous cacher quoi Jack ?
- Ils savaient tous les deux, je le sais ! dit il furieux à l’égard de Janet et Teal’c
- On savait quoi Colonel ? demanda Janet sans comprendre
- Je veux savoir, j’exige de savoir ! Qu’est il arrivé ? Elle a avorté ?

Janet soupira, comprenant enfin ce qu’il voulait savoir. Elle reprit le dossier de Sam et le regarda

- Elle vous en a parlé ?
- Qu’importe, je veux savoir
- Elle a perdu le bébé O’Neill

Jack cru manquer d’air et encaissa le coup, il se laissa glisser contre le mur et frotta son visage d’une main tremblante. Il avait besoin de se calmer. Janet ferma la porte pour les isoler des curieux. Daniel ne comprenait rien mais savait que cela devait être suffisamment grave pour mettre Jack dans cet état.

- Pourquoi on ne m’a rien dit ? demanda t’il soudain
- Sam ne voulait pas. expliqua Janet en rangeant ses dossiers
- Sam était enceinte, quand ? de qui ?

Personne de répondit à l’archéologue qui comprit que cela ne pouvait être que de Jack, sinon il ne serait pas dans cet état. Mais quand avait elle été enceinte ?
Au bout d’un moment Jack se releva.

- Il faut que je la voie. Elle est ici ?
- Le Major Carter n’est pas revenue à la base
- Où est elle alors ?
- Nous n’en savons rien Jack. Mais après tout vous la connaissez bien, vous la trouverez
- Vous auriez dû me le dire Teal’c ! Vous n’aviez pas le droit de me cacher cela
- Ce n’était pas à moi de le faire.

Le jaffa sortit sans un mot de plus. Il paraissait toujours aussi stoïque pourtant, il était blessé par les paroles d’O’Neill, par la lueur de haine dans le regard de son frère d’armes.
Daniel se baissa et aida le Docteur à ramasser les dossiers. Jack repartit comme il était venu. Il fallait qu’il la trouve, il devait lui parler. Il en avait besoin. Tandis que l’ascenseur remontait lentement, il cherchait où elle pouvait bien être. Pas chez elle, il en était sûr parce que c’est là que la logique voulait qu’on aille en premier. Il se remémora les endroits où elle avait dit qu’elle aimait se promener. Le parc, les vieux quartiers de la ville, la foret…Non, tout ça ne convenait pas.
L’angoisse ne faisait qu’augmenter, la nuit allait tomber et il ne savait pas où chercher. Il avait peur pour elle.

- Oui, c’est ça, dit il, la nuit tombe !


Faisant demi tour sur la route, il sortit de la ville. La nuit, Sam adorait les étoiles, cela avait le don de l’apaiser, lui avait elle confiée une fois. Il savait où elle allait regarder le ciel. Loin des lumières de la ville, dans une zone quasi désertique, juste avant les montagnes. Il s’en souvenait, il l’avait suivit une fois là-bas, après une mission trop pesante. Jamais il ne s’était montré, ne voulant pas s’immiscer dans l’intimité de son second, il voulait juste savoir si elle allait bien à cette époque. Aujourd’hui, il irait la voir, lui parler, lui demander pourquoi.

Quand il arriva, la nuit était complète. Il gara sa voiture sous un arbre et en sortit. Contemplant les environs, il essayait de la trouver. Tout était plat et lisse, ça serait simple, enfin, si elle ne s’éloignait pas de trop, la nuit noire empêchait de voir loin. Au bout de cette plaine, se dressait fièrement Pikes Peak, ce sommet impressionnant rappelait qu’ils n’étaient que des points sur Terre. On ne pouvait que se sentir minuscule face à tant de beauté offerte par la nature sauvage.
Son instinct militaire prit le dessus et il avança dans la pénombre. Tout était silencieux, seule une chouette au loin se faisait entendre. Ce genre d’endroit effrayait la plupart des gens, mais pas lui. Il aimait le calme et l’impression d’être seul au monde qui se dégageait d’ici. Il ressentait la même chose, la-bas, chez lui dans le Minnesota. Il comprenait ce qu’elle venait chercher en ce lieu paisible, loin de la folie du monde ou des mondes.
Il vit une ombre devant lui et se dirigea vers celle ci. Elle bougeait, allant de l’avant. Il était repéré. Sam le fuyait à présent. Cela le fit presque rire. A quoi bon le fuir ? Cette étendue désertique était immense et rien ne pouvait la cacher. Même hyper entraînée, Jack savait que s’il se mettait à courir, il finirait par la rattraper. Il était plus rapide et surtout mieux chaussée, Sam devait encore porter les petites chaussures à talons qu’elle avait mise avec sa jupe en jeans et son haut noir. Il la laissa s’éloigner un peu, cherchant les mots qu’il allait lui dire, en vain. Il pressa le pas et elle accéléra.

- Vous savez que c’est inutile ! cria t’il à son adresse alors qu’il prenait de la vitesse

Elle ne répondit pas et se mit à courir. Il soupira et s’arrêta un instant, avant de se mettre à courir lui aussi. Il croisa les chaussures de la femme. La distance entre eux s’amenuisait rapidement, elle le savait mais continuait. Il entendit bientôt son souffle rapide alors qu’elle le sentait de rapprocher inexorablement. Il tendit un bras accrochant celui de la jeune femme qui s’en détacha vivement quelques secondes seulement, le temps qu’il l’attrape de nouveau, freinant leur course. Il tira d’un coup sec, la faisant se retourner, la stabilisant de son autre main sur l’épaule de la jeune femme. Il la tenait, essayait de capter son regard alors qu’elle restait crispée, les yeux posés sur le sol. Il attendit encore, pour calmer leurs respirations et pour se laisser quelques secondes de répit.

- Carter, regardez moi
- …
- Nom d’un chien, vous allez lever la tête ! ordonna t’il en la secouant

Elle ne réagissait pas, à la fois tendue à l’extrême et molle comme une poupée de chiffon. Il resserra son emprise sur elle, meurtrissant un peu sa peau.

- Regardez moi… supplia t’il d’une voix lasse. S’il vous plait.

Une minute s’écoula encore sans qu’elle ne bouge, puis alors qu’il allait la lâcher, doucement elle redressa la tête et leurs yeux se rencontrèrent enfin. La peur et la douleur. Voilà ce qu’il y vit. Elle, découvrait de la détresse et de la culpabilité. Le corps de Sam s’affaissa entre ses mains, il l’accompagna dans une chute renonciatrice, tombant tout deux à genoux. Il la libéra et s’assit.

- J’ai besoin de savoir Sam


A son tour, elle s’assit, respirant lentement, laissant encore le temps passer. Puis, d’une voix basse, monocorde mais posée, elle commença.

- Janet a détecté la grossesse un peu plus de deux semaines après notre retour, elle n’a pas eu à chercher bien loin, elle a su tout de suite. Quand elle me l’a dit, j’ai paniqué, j’avais peur et je ne savais pas quoi faire. J’avais besoin de réfléchir calmement. Au bout de quelques jours, j’en ai déduit que je devais vous en parler. J’ai essayé. Etrangement, lorsque vous m’avez rembarré la dernière fois, j’ai pris ma décision. J’ai écrit une lettre de démission. Je voulais partir, loin, le plus loin possible. Mon choix était fait, j’élèverai mon enfant seule, sans en parler avec mes proches. Personne ne devait savoir, pas même mes amis, surtout pas eux. Après tout c’était faisable et puis au moins personne n’aurait de problème. Après la mission, je devais partir, un billet d’avion était déjà réservé, tout comme une chambre d’hôtel à la frontière canadienne. De là, je comptais chercher de quoi me loger dans la région du Québec. Mais rien n’est jamais simple… Je n’ai pas réfléchi en me jetant sur Helena… la chute a été lourde et violente. J’étais dans les bras de Teal’c, quand une douleur vive m’a fait reprendre conscience. J’avais l’impression que mon ventre se tordait…J’avais si mal…J’ai senti un liquide chaud entre mes jambes…Je me souviens d’avoir crié à Teal’c de m’aider, que je ne voulais pas perdre mon bébé. Il n’a pas cherché à me rassurer, il a juste dit qu’il se dépêchait. Il savait que c’était sans doute trop tard. Quand il m’a déposé sur le lit de l’infirmerie, Janet a fait sortir tout le monde. Elle m’a dit qu’elle était désolée…Ensuite elle m’a procuré les soins adéquats. Elle disait que ça irait, que je pourrais avoir un autre bébé…Mais c’est celui là que je voulais. J’avais déjà commencé à l’aimer vous savez, j’imaginais déjà le tenir dans mes bras, le voir me sourire…Mais mon ventre endolori me hurlait que j’étais vide à présent. Que je le serai toujours. Janet m’assurait que le temps effacerait la douleur, la peine et ce sentiment d’absence. Mais ce vide est toujours là. Bien sur, j’ai appris à vivre avec, parfois je crois avoir oublié…C’est éphémère. Quand Helena est revenue, je n’ai pas pu supporter. Elle ravive cette douleur. Je sais que je ne devrais pas lui en vouloir, elle ne savait pas. Mais j’y peux rien, si elle m’avait écouté, il serait là, je pourrais le bercer.


Il avait écouté, sans l’interrompre. La voix narrative de Sam, lui broyait le cœur. Ce ton aurait pu paraître froid, mais pourtant Jack le percevait rempli d’émotions. Il sentait toute la souffrance de la jeune femme. Une souffrance qui s’était invitée dans son cœur et son esprit également. Probablement à un degré différent, il ressentait cette perte et surtout la culpabilité. Alors il ne disait rien, qui y’avait t’il à dire ? Qu’il était désolé ? Oui il l’était mais c’était bien plus que ça.
Elle l’observa un instant, le visage grave de l’homme ne laissait rien voir de précis, elle sentait sa colère et une certaine gêne. Tout à coup, elle se sentit honteuse, tout ça été déplacé, il devait chercher ses mots pour lui dire de se reprendre, qu’elle était pitoyable et qu’elle devait passer à autre chose. Il aurait sans doute raison mais elle n’y parvenait pas.

- Je dois vous paraître ridicule. Vous devez vous dire que j’aurais dû dépasser tout ça. Que finalement c’était le mieux qu’il pouvait arriver.
- Oh non, ce n’est pas ridicule, c’est atroce… Je ne sais pas quoi vous dire, tout ça c’est de ma faute
- Il m’arrive encore d’être en colère après vous, mais je ne vous en ai jamais vraiment voulu, je crois
- Vous le devriez
- Je ne peux pas vous en vouloir de m’avoir fui, nous nous étions implicitement accordé pour ne jamais parler de cette nuit. J’aurai juste aimé que vous me disiez clairement de ne pas aborder le sujet. Au lieu de ça, vous trouviez des prétextes. Aujourd’hui, je pensais que vous aviez oublié.
- Aucune chance. Vous avez raison, j’ai fui. Pas parce que je ne voulais pas aborder le sujet, mais parce que votre présence…ça me faisait mal. Je n’étais pas sur de pouvoir rester maître de moi face à vous. Une fois, seulement une semaine après notre retour, j’ai bien failli…vous étiez, si près de moi…nous étions seuls et …si Daniel n‘était pas arrivé, je crois que j’aurai encore dépassé cette limite
- Vous regrettez ?
- Non…pas comme vous l’entendez. En même temps, c’est encore plus dur de devoir renoncer à quelque chose que l’on a goûté. Ne pas savoir a dû bon parfois.
- Je sais


Le silence s’installa une nouvelle fois, moins pesant mais toujours aussi sombre. Ils savaient qu’ils auraient dû en parler dès leur retour de cette maudite planète. Mais l’un comme l’autre en était incapable. Sam s’en voulait, souvent c’est elle qui d’une phrase provoquait cette invitation à ne pas en parler. Juste en un regard ou quelques mots tels que « ceci ne sortira pas de cette pièce », ou par un « mon colonel » savamment lâché. Alors comment lui en vouloir finalement, alors qu’elle créait le silence entre eux. Après tout, il ne faisait que se plier à ses souhaits.
Lui, au contraire, ne lui en voulait pas de ça. Il savait qu’il se donnait le beau rôle, de par son attitude, il forçait son second à dire ses mots. C’était quelque part plus facile, lui faire dire plutôt que de le dire. Parce qu’il savait que ces mots devaient être prononcés. Alors peut être un peu par lâcheté, il lui laissait le sale boulot. Il avait la conscience plus tranquille et hypocritement, il pouvait s’en servir contre elle. Lui faire croire que c’était sa faute alors qu’en fait, seule la peur qu’il éprouvait à cause des sentiments qu’elle provoquait en lui, en était la cause.
Seulement, cela avait pris une trop grande proportion, cela avait conduit Sam à taire cette grossesse, à prendre des décisions trop importantes, seule, à souffrir, seule de cette perte.
Et lui à présent souffrait cette perte, comme si elle était récente… pour lui elle l’était.

- Vous seriez partie comme ça alors, avec le bébé, sans me le dire ?
- Sans doute, oui. Je ne savais pas ce que vous pouviez en penser. Ce n’était pas dans vos projets. Je ne pouvais pas vous imposer un enfant que vous ne vouliez probablement pas. Alors oui, je serais partie avec mon bébé
- Avec notre enfant Sam, NOTRE enfant.
- Je suis désolée si vous me trouvez égoïste mais je n’avais pas le choix. Vous risquiez de paniquer comme je l’avais fait, de m’en vouloir. Et par dessus tout, j’avais peur que vous me demandiez de renoncer à cet enfant…Comprenez que j’étais prête à tout pour le garder, pour le protéger

Il la regarda, ému. Elle avait désiré ce petit être qu’ils avaient crée. Cela se sentait, son regard le désirait encore. Il en était touché. Il se demandait à quoi aurait ressemblé ce petit bout d’eux. Il ne le saurait jamais.

- Je suis certain que vous seriez une maman formidable Sam. Je vois tout l’amour que vous auriez pu lui apporter. Vous avez raison, j’aurai probablement pris peur et sur l’instant, j’aurai été dépassé. Mais vous pouvez être sûre d’une chose, jamais, au grand jamais, je ne vous aurais demandé de renoncer à notre bébé. Croyez-moi si je vous dis que moi aussi, je l’aurais souhaité. Que je l’aurais accueilli avec bonheur, que j’aurais pris plaisir à le tenir dans mes bras. J’aurais tellement souhaité partager cette joie avec vous à mes côtés. Et si pour ça, nous avions dû partir, je l’aurais fait sans regrets et les yeux fermés.
- S’il vous plait Jack, taisez vous, supplia t’elle en retenant avec difficulté des sanglots.
- Je n’ai pas envie de vous faire mal, mais vous devez savoir. J’aurai aimé qu’après cette mission, vous m’expliquiez ce qu’il s’était passé, j’avais encore besoin de le savoir
- A quoi cela aurait servi ? c’était trop tard ! Inutile de vous accabler en annonçant cette fausse couche alors que vous ignoriez la grossesse. Non, ça ne servait à rien du tout ! dit elle fermement en se levant pour tenter de se calmer.
- Oh si Sam, cela aurait servi
- Et à quoi ?

Il se leva à son tour et la força à lui faire face. Il lui fit un maigre sourire et posa la main sur sa joue tendrement.

- A ça. murmura t’il en la prenant dans ses bras

Elle se laissa aller contre lui, profitant de la chaleur de son étreinte. Elle sentit à peine ses yeux couler mais elle eut l’impression de se délester d’un peu du poids qu’elle avait sur les épaules.

- Nous aurions été à deux à supporter ça, j’aurais pu vous aider, ne pas vous laisser seule. Aujourd’hui je ressens la douleur de la perte et ça me fait terriblement mal. Mais je sais que pour vous, c’est encore pire parce que vous l’avez subi dans votre chair. Jamais je ne pourrais connaître cette douleur physique, c’est vrai, mais au moins nous aurions été deux
- …J’avais peur
- Peur de quoi ?
- J’en sais rien, de votre réaction. Que vous me reprochiez de ne pas avoir su protéger notre bébé. Votre accusation à propos d’Helena, n’a fait qu’appuyer cette hypothèse, j’avais failli à mon devoir non seulement professionnel mais aussi maternel.
- Jamais, c’est de ma faute. Si je vous avais laissé parler, jamais je ne vous aurais autorisé à partir en mission. Même pas pour aller cueillir des champignons. Au lieu de ça, j’ai joué au militaire impassible, et encore une fois ça a coûté cher.


Il l’incita de nouveau à s’asseoir mais la garda contre lui, entre ses jambes. Dans ses bras, serrée contre lui Sam trouvait un peu de réconfort.
Lui avait besoin de ce contact, de la sentir contre lui pour l’apaiser. Il savait qu’il ne pleurerait pas, il avait beau être accablé, il restait un homme fier. Cependant ses yeux brillants trahissaient sa douleur.

Ils restèrent longtemps comme ça, l’un contre l’autre, profitant de cette intimité. Le lien qui avait toujours existé entre eux, venait de se renforcer. Quoiqu’il arrive à présent, ils auraient cette peine à partager, maigre témoin de ce qui existait dans leur couple peu ordinaire. Chassant une feuille venue s’aventurer près deux, la main de l’homme rencontra la jambe de la femme. Il plissa les sourcils et la frotta légèrement.

- Vous avez froid, venez, je vous ramène chez vous, dit il en repoussant quelques mèches blondes cachant le visage de Sam.

Il attendit un peu puis elle se décida à bouger. Il l’aida à se relever et ils firent demi tour, ramassant au passage les chaussures à talons toujours abandonnées sur le chemin.


Arrivant à la voiture, Jack ôta sa veste et la posa sur les jambes de Sam qui venait de s’asseoir. Elle bredouilla un merci et se réchauffa durant le trajet silencieux jusque chez elle. Une fois arrivés, Jack l’accompagna jusqu’à sa porte.

- Je n’ai pas mon sac, je l’ai oublié chez Mackenzie
- Attendez, j’ai mes clés, votre double est avec
- Merci.

Il ouvrit la porte et la laissa entrer. En soupirant, elle se laissa tomber dans le canapé. Il la regarda un instant.

- Vous devriez manger un bout et aller vous coucher Carter
- Je n’ai pas très faim
- Ouais, je comprends. Je vais vous laisser. Je passe vous prendre demain matin ?
- Oui, c’est gentil. De toutes façons ma voiture est restée à la Base.
- On fait comme ça alors.

Il ne savait pas quoi dire ou faire, qu’allait t’il se passer à présent ? Que pouvait t’il ajouter sans passer pour un beau salaud, une fois de plus. Ce secret devait en rester un et ils ne devaient pas en parler. Ils le savaient tous les deux.
Elle le fixait, le voyant mal à l’aise et compris qu’une fois de plus, c’était elle qui devait remettre de l’ordre et des distances.

- Je m’excuse pour avoir parlé de ce qui ne devait pas devant un tiers mon Colonel
- Ca n’a pas d’importance.
- Bien, on va en rester là. On reprend nos habitudes en s’arrangeant pour éviter les tensions entre nous. Je vais essayé d’être moins insubordonnée, ajouta t’elle sur un ton qui se voulait humoristique
- Et moi moins casse nik’ta, lui dit il avec un petit sourire
- A demain mon Colonel
- A demain Carter, je serai là à 8h00
- A 8h00 nous devons être à la Base, disons 7h30
- Ok, tant pis pour ma grasse matinée. Vous êtes dure avec moi.

Elle le raccompagna à la porte et ils échangèrent un dernier regard songeur.

- Reposez vous, lui dit il encore une fois en déposant un baiser sur la tempe

Elle le regarda partir puis ferma la porte, restant appuyée dessus, elle ferma les yeux un instant. Soufflant un grand coup, elle s’ordonna de se reprendre…Enfin, à partir de demain, là elle avait encore besoin d’évacuer toute la douleur de l’aveu de ce qui la faisait toujours souffrir.

Comme promis, il fut là le lendemain à 7h29. Elle monta dans sa voiture et ils firent le trajet en silence. Une fois garés dans le parking, ils se rendirent à l’ascenseur. Deux soupirs brisèrent le silence. Ils se regardèrent et sourirent. Chacun appréhendait le retour « à la normal ».

Quand ils quittèrent le monte charge, Teal’c et Daniel les attendaient.

- Salut, vous allez les bien tous les deux ? demanda Daniel un peu anxieux
- Bonjour, oui nous allons bien, répondit Jack
- Sam ?
- Ca va Daniel. Bonjour Teal’c
- Major, O’Neill

Jack le dépassa sans lui répondre, Sam plissa les yeux et interrogea le jaffa du regard. Celui ci resta de marbre. Daniel, lui, grimaça

- Un problème ? demanda t’elle à l’archéologue
- Jack est furieux contre Teal’c, il lui en veut de lui avoir cacher un truc vous concernant
- Oh. Pardonnez moi Teal’c, c’est de ma faute
- Aucunement Major, je comprends sa colère
- Je sais
- Sam, je…enfin Jack a laissé échapper quelques mots mais…Si vous ne voulez pas m’en parler
- J’en ai pas très envie non, Teal’c, s’il vous plait, expliquez lui. Dit elle en les laissant

Elle rattrapa Jack et lui demanda de la suivre dans son labo. Il s’y rendit et attendit. Elle ferma la porte et posa sa veste.

- Mackenzie est passé, dit Jack en voyant le sac de la jeune femme sur son bureau
- Oui, on dirait
- Vous vouliez quelque chose ?
- Vous ne devez pas en vouloir à Teal’c
- Je ne…
- Ne me mentez pas ! le coupa t’elle. Vous savez, dès le début, il a voulu que je vous le dise. C’est moi qui ai refusé. De temps en temps durant ces deux dernières années, il me disait que je devais vous prévenir. Il me l’a encore dit ces derniers jours. Je ne voulais pas et je lui ai fait promettre de se taire
- Il aurait quand même dû
- Mon Colonel, nous confions tous des choses à Teal’c, justement parce que nous savons qu’il préfèrerait mourir que de parler. On ne peut pas lui en vouloir de ce que nous considérons comme une qualité. S’il vous plait, ne vous fâchez pas avec lui par ma faute.
- D’accord
- D’ailleurs, si vous avez besoin de savoir des choses que je n’ai pas dit peut être, il vous expliquera, il a ma permission d’en parler avec vous maintenant
- Merci.


Plus tard, dans la matinée, Daniel passa voir Sam, désolé pour elle. Il n’en dit pas plus, son amie lui avait bien fait comprendre qu’elle ne voulait pas en parler.
Ils se retrouvèrent tous les quatre au mess devant un plateau repas, c’était assez calme mais Daniel réussi à lancer une conversation futile afin de détendre l’atmosphère. Jack assis en face de Sam, la vit soudain de raidir. Elle avala sa dernière cuillère de gelée bleue rapidement et regarda l’heure.

- J’ai encore plein de chose à faire, je vous laisse messieurs ! s’excusa t’elle en emportant sa petite bouteille d’eau
- Elle a l’air pressée, fit remarquer Daniel
- Bonjour ! fit la voix d’Helena derrière Jack faisant comprendre le départ rapide de Sam
- Bonjour ! répondirent ils tous en chœur alors qu’elle s’installait à la place laissée vacante par Sam
- Je vous laisse aussi, j’ai un rapport à faire. dit Jack en s’en allant

Il soupira, il n’avait pas envie de la voir. Pas après ce qu’il avait appris. Il savait que c’était ridicule d’en vouloir à Helena et pourtant comment faire autrement. Parce qu’elle avait désobéit aux ordres de Sam, ils avaient perdu leur enfant.
Alors qu’il allait entrer dans son bureau, un soldat le prévint qu’il était attendu par Mackenzie qui venait d’arriver. Bon gré malgré, il s’y rendit en traînant des pieds. Quand il entra, il vit immédiatement Sam, apparemment encore moins ravie que lui.

- Bonjour Jack
- Salut
- Bien, la dernière fois vous êtes partis un peu vite tous les deux et je me demandais si vous alliez bien ?
- Je vais très bien, désolée de m’être énervée docteur, répondit Sam
- Ce n’est rien. Jack ?
- Tout va bien
- Peut on en parler ?
- Carter et moi avons discuté, je crois que nous nous sommes compris et qu’il n’y aura plus de problème.
- Je n’ai pas envie d’en dire plus, comme le Colonel vient de le préciser nous avons éclaircis nos problèmes, ça ira mieux à présent.
- Ok, je l’espère sincèrement. Je suis disponible si vous souhaitez me parler ensemble ou séparément bien entendu.
- Merci. fit Sam avec un petit sourire reconnaissant
- Et c’est tout ? demanda Jack surpris
- Oui, je n’en saurai pas plus, je le sais. Vous aviez besoin de discuter ensemble ce que vous avez fait. On verra si dans les jours prochains cela aura suffit. En attendant, pour moi, vous pouvez reprendre le travail normalement
- Merci Docteur. Pour tout… précisa Jack sincèrement reconnaissant
- De rien. Si je peux me permettre, réfléchissez bien à ce que vous sacrifiez, et demandez vous si cela en vaut la peine.


En fin d’après midi, Jack proposa à Teal’c un petit combat. Celui ci accepta et le suivit tranquillement ; Tout se passa très bien. Si le jaffa avait songé un instant que Jack allait vouloir en profiter pour se défouler à sa guise, il s’était trompé. O’Neill avait fait comme à son habitude et même plaisanté, enfin il le supposait, son humour n’étant pas très clair pour lui. Il savait que son ami s’excusait ainsi à sa manière bien particulière.

*****

SG1 reprit donc les missions et à la satisfaction du Général Hammond, tout se passait bien. La complicité entre les deux militaires de l’équipe était revenue. Les sorties off world se succédaient comme avant, avec leurs lots de découvertes et de danger. L’ambiance n’était pas feinte entre les membres de la SG1, ils avaient retrouvé leur équilibre. Même si pour Jack et Sam l’oubli était impossible, le fait d’en avoir parlé avait été bénéfique. Ils avaient donc reprit leurs habitudes, enfouissant ce secret avec d’autres. Bien sur, une fois seuls cela ressortait insidieusement certain soir, après une mission difficile ou juste comme ça sans prévenir.

Helena, elle, ne comprenait pas grand chose. Elle s’était habituée à être fuie par Samantha mais à présent Jack semblait en faire autant. Plus subtilement que la jeune femme, sans être agressif ou désagréable mais pourtant Helena avait décelé une certaine colère en lui. Plus de regards amicaux ou gentils, juste des regards froids sans aucune gaieté. Elle avait même l’impression qu’il supportait à peine sa présence.
Cela la peinait beaucoup. Elle avait bien compris qu’elle n’intéressait pas le militaire, mais elle avait espéré qu’il lui accordait au moins son amitié. Pourtant, après les explications du refus de Jack, il s’était montré gentil, courtois. Il faisait plus attention à ses paroles, certes, et avait mis un peu plus de distance mais c’était normal, après tout il n’allait pas la repousser et semer l’ambiguïté entre aux. Alors pourquoi, d’un coup était il devenu si distant ? Elle réfléchissait afin de savoir depuis quand cela durait. Peut être depuis qu’il avait assisté à la dispute entre elle et Samantha. Il avait défendu son second après ça… Elle n’en savait rien mais en souffrait beaucoup. En dernier recours, elle alla demander à Daniel, si elle avait fait quelque chose de mal. Celui ci, visiblement gêné, lui répondit simplement que Jack avait un caractère spécial et qu’il était parfois lunatique. Elle n’en fut pas plus avancée, elle savait juste que l’archéologue lui cachait un truc. De plus, même s’il était toujours aussi sympa avec, lui aussi avait pris un peu de distance. Lorsqu’ils travaillaient à deux, il était devenu plus silencieux, travaillant simplement alors qu’avant il aimait se lancer dans des discours interminables, racontant ici et là des anecdotes…

Helena se rendit au mess y suivant Jack. Ce dernier prit une part de tarte et un café avant d’aller s’asseoir. Prenant une inspiration, elle alla le rejoindre.

- Salut
- Helena. dit il froidement
- Vous allez bien ?
- Oui. Vous m’excuserez, je dois aller…enfin j’ai du travail
- Je comprends, répondit elle tristement. Jack, on pourrait parler en privé, s’il vous plait ?
- Je n’ai pas le temps, là. C’est à quel sujet ?
- C’est personnel
- Je doute que ce soit une bonne idée dans ce cas.
- Bien… Oh Colonel, vous savez si Samantha a fini d’examiner l’urne de la planète de Boerdéria ?
- Pourquoi ?
- J’aimerai connaître son fonctionnement afin de savoir dans quel but les habitants la remplissent d’offrandes. Elle doit faire un truc particulier pour qu’il l’adore de cette façon.
- Sans doute. Elle a fini ce matin.
- Bien, je vais aller lui demander des informations
- Allez voir le capitaine Moore, plutôt, il a travaillé dessus avec elle, il vous expliquera. J’ai besoin de Carter pour un travail
- Très bien

Sur ce, il s’en alla rapidement. Elle sourit amère, il aidait même Samantha à l’éviter.

Jack souffla un coup « bon raté la pause café au mess ». Il se rendit dans le labo de son second, son café toujours en main et un tas de dossiers. Quand il entra, il la vit avec Graham en train de discourir sur une équation quelconque.

- Ouh là, j’arrive au mauvais moment, dit il un sourire dans la voix
- Colonel ! sursauta Graham en se mettant au garde à vous
- Repos. Alors ça bosse dur on dirait ?
- En fait, mon Colonel, on faisait une pause, s’amusa Sam
- Oui, ça avait l’air sympa. Euh, Lieutenant, pouvez vous aller apporter l’urne à Moore, s’il vous plait
- Bien sur Colonel. Major. salua t’il en emportant l’objet
- Un souci avec ?
- Non, Baileys veut comprendre comment ça marche, je l’ai envoyée voir Moore
- Oh…Merci…C’est pour moi ? demanda t’elle en lui montrant le café
- Euh…oui, tenez dit il en lui tendant le gobelet
- C’est gentil…humm, y’a du sucre, c’est le votre, non ? fit elle embarrassée
- Je vous l’offre…Ca vous gêne si je lis ces rapports ici ?
- Faites comme chez vous !


Il s’installa au bureau de la jeune femme tandis qu’elle avalait une gorgée de café avant de se concentrer sur le réacteur à naquada. Au moins, si Helena passait, son excuse serait plausible. Il travaillait avec Carter. Et puis, il profitait ainsi de la compagnie de la jeune femme, bien content d’avoir expédier Simmons qui l’agaçait de plus en plus.

*****



SG1 était sur Viméa, une planète assez semblable à la Terre. La porte des étoiles était sur une sorte de socle à environ 1m20 du sol, ce qui avait provoqué un atterrissage brutal. Fort heureusement, il n’y avait aucun mal, si ce n’est une légère douleur au poignet de Sam.
Le peuple pensait que l’anneau de naquada était simplement une œuvre artistique, donc l’avait exposée dans le parc d’une sorte de musée.
Ils avaient néanmoins étaient très accueillants, une fois passée la surprise. Leur mode de vie s’avoisinait aux années trente sur Terre et ils étaient heureux de pouvoir profiter d’une alliance. Aussi, d’autres équipes SG et des scientifiques avaient rejoint SG1.
Sam voulait comprendre pourquoi ce peuple paraissait en aussi bonne santé physique. En effet bien que leur espérance de vie ne soit supérieure que de 5 ou 6 ans par rapport à nous, les Viméants ignoraient les maux tels l’arthrite, l’arthrose, même de simples courbatures.
Ils visitèrent donc les lieux et on leur fit découvrir une plage où les gens aimaient aller se détendre. Aucun ne passant pas plus de sept jours sans s’y baigner, étés comme hivers.

- Mon Colonel !cria Sam en arrivant précipitamment près de lui
- Carter, un problème ? demanda t’il inquiet
- Non, désolée de vous avoir effrayé.
- Que se passe t’il alors ?
- C’est fantastique, mon Colonel, il y’a des tas de choses ici et
- Carter, je sens que je vais avoir la migraine, dit il en lui faisant un sourire

Elle fit une petite grimace d’excuse mais continuait de le regarder. Il ne pouvait d’ailleurs pas vraiment se détacher d’elle. Elle avait un magnifique sourire et un regard brillant. Signe qu’elle avait fait une découverte qui la passionnait.

- Je vois bien que vous êtes remontée comme un coucou mais s’il vous plait, je viens de subir Moore pendant une demi heure
- D’accord, j’ai un service à vous demander
- Si je peux vous aider
- Euh…J’aimerai…que vous …que vous vous baignez…Mon Colonel ajouta t’elle intimidée
- Pardon ? Vous venez me voir pour que je barbote dans l’eau ?
- Oui
- Et pourquoi ?
- S’il vous plait. Vous me faites confiance…non ?…Mon colonel ? demanda t’elle avec une petite moue d’enfant boudeuse
- …Carter, vous êtes impossible ! dit il en soupirant mais amusé. Oui, je vous fais confiance mais je trouve votre demande bizarre
- Je sais. Alors ?
- Je n’ai pas mon maillot
- J’ai demandé à ce qu’on amène des shorts, dit elle en lui montrant un sac
- Ok, mais expliquez moi
- Après, j’ai besoin de faire des analyses avant de vous le dire. Savoir risquerait de fausser les résultats.
- Bien, bien, je vais donc aller boire la tasse
- Merci mon Colonel, fit elle un sourire resplendissant

Ils allèrent dans une petite crique et se tournant le dos, enfilèrent chacun leur short. Jack n’avait pas résisté à un jeter un œil. Il la trouvait toujours aussi belle. Son esprit s’égara un instant…

Sam s’avança vers lui et sortit différents appareils de son sac. Attentive, elle démêla des fils puis posa des petits patchs sur le torse de son supérieur ainsi que sur son front. Il déglutit péniblement en sentant les doigts de la jeune femme sur lui… elle le torturait. S’écartant, Sam mit en route une console et lui fit signe qu’il pouvait entrer dans l’eau

- Et vous, qu’allez vous faire, Carter ?
- Je vais surveiller les résultats d’ici
- Ah non ! hors de questions, à la flotte avec moi Major
- Mais
- Pas de mais, vous avez dit que je devais rester dans l’eau au minimum une demi heure, alors vous allez me tenir compagnie. En route ! dit il en l’entraînant avec lui

Elle céda, amusée, et resta debout aux côtés de l’homme.

- Si vous sentait quelque chose, dites le moi Monsieur
- Y’a pas de crabes ?
- Non, je ne pense pas, enfin j’en ai pas vu, répondit elle amusée
- Alors pourquoi est-ce à moi de vous servir de cobaye ? J’ai au moins le droit de savoir ça ?
- Oui, bien sur. En fait, je voulais vérifier quelque chose dont je ne suis pas sure. Je ne voulais pas alerter trop de monde. Daniel est à la résidence pour le traité, Teal’c ne conviendrait pas à cause de
- Junior ?
- Oui…Il ne me restait que vous et le Docteur Matrovski
- Ah, je comprends mieux. Mais au moins, lui aurait pu vous aider davantage
- Non, je ne pense pas
- Il n’a toujours pas compris alors ? demanda t’il moqueur
- Non ! soupira Sam dépitée
- Faut être plus dure Carter, vous êtes trop gentille. Cela ne fait qu’accroître sa ténacité. Il est de plus en plus dingue de vous
- Plus dure ? Vous plaisantez ? Je lui ai dit que s’il était le dernier homme sur Terre, je ne voudrais pas de lui.
- Et cela ne l’a pas convaincu ?
- Il m’a proposé de venir chez lui pour voir sa collection d’insectes

Jack se mit à rire et elle le bouscula légèrement, faisant mine d’être fâchée. Il est vrai que le Docteur Matrovski, bien qu’étant un génie, était un homme complètement stupide quand il s’agissait des femmes. Et il était totalement et irrémédiablement fou de Sam. Le pire, c’est que tout le monde au SGC était au courant, et cela valait des moqueries, des paris…Chacun cherchant à savoir quelle serait la prochaine invention de l’homme pour plaire au Major Carter. Les gens s’amusaient à la voir parfois se cacher de son collègue scientifique.

- Ce n’est pas drôle, je ne sais vraiment plus quoi faire. Il se fait des films en plus, qu’il raconte à qui veut l’entendre. Je soupçonne même Reynolds de l’encourager
- Y’a de grandes chances, oui. Faut avouer que c’est amusant à voir. Enfin, je ne sais pas comment je dois prendre ça. Vous m’avez choisi qu’en dernier recours
- Pas seulement mon Colonel, vous le savez. Je suis sure que j’aurai pu demander à un autre soldat
- C’est vrai. Mais vous avez toujours rêvé de me faire participer à un de vos trucs scientifique, n’est ce pas ?
- Y’a de ça. Mais il fallait aussi quelqu’un que je connaisse suffisamment et je vous connais très bien, je ne suis pas si proche d’un autre, dit elle alors qu’elle regardait sa console

Sur son écran, elle vit le cœur de Jack s’accélérer et elle ferma les yeux en pensant à ce qu’elle venait de dire. Pourquoi diable avait elle dit ça ? Cela ne pouvait que créer de la tension. Ils n’en n’avaient pas besoin, ils avaient eu assez de mal à retrouver leur complicité.
Il vit le malaise de son second et cela calma le sien. Après tout ce genre de propos avaient déjà eu lieu bien avant leurs problèmes. Il ne fallait pas non plus tout monter en épingle.

- Ca va ? demanda t’il doucement
- Oui, ça va.
- Je peux nager?
- Oui, faites donc, je dois faire des relevés aussi.
- Ok !

Il avança dans l’eau permettant ainsi à chacun de se reprendre. Il l’observait en train de travailler, concentrée. Le cadre était idyllique. Une petite crique sur une plage de sable blanc, l’eau transparente, un soleil caressant leurs peaux et une magnifique femme près de lui. Que rêver de mieux ?
« Lui faire l’amour là maintenant, dans l’eau » songea Jack en soupirant

Il plongea histoire de se rafraîchir les idées. Quand il revint à la surface à proximité de Sam, son cœur s’emballa de nouveau. Elle avait noué son débardeur sous sa poitrine afin d’être plus à l’aise dans ses mouvements. Il replongea aussi vite.
Sam le chercha du regard puis le vit enfin réapparaître en faisant la planche. Elle avança vers lui

- C’est bon mon Colonel, vous pouvez sortir dès que vous le souhaitez
- Ok, je reste encore deux minutes et j’arrive
- Je retourne sur la plage.


Elle attendit sur le sable qu’il revienne. Il fallait qu’elle voie sa réaction. Elle jeta un œil à sa console et sourit.

- Alors, rien de particulier ? demanda t’elle alors qu’il arrivait
- Non, rien

Il se mit alors debout et fit quelques pas en s’étirant. Il plia les genoux et arqua son dos

- Oh la vache ! s’écria t’il
- Vous pouvez développer ? demanda Sam un sourire dans la voix
- Mes genoux…mon dos…Carter, j’ai l’impression d’avoir 20 ans…enfin 30…Je veux dire, j’avais un mal de chien tout à l’heure et là, pouf, plus rien

Elle l’observait un sourire resplendissant sur le visage, visiblement assez heureuse pour lui. Il en fut touché. Pourquoi cette femme se réjouissait pour lui ? Elle avait vraiment l’air contente qu’il se sente bien, cela la soulageait même. Comme si sa souffrance attristait la jeune femme.

- Vous le saviez n’est ce pas ?
- Je n’étais pas sure
- C’est quoi, la fontaine de jouvence ?
- Désolée Monsieur, mais vous n’avez pas rajeuni, se moqua t’elle gentiment. En fait, il semblerait que cette eau ait des vertus anti-douleurs. Ca explique pourquoi ils ne connaissent pas l’arthrose
- Comment avez vous su ?
- A cause de mon poignet, il me faisait mal après la chute. J’ai travaillé les bras dans la mer pendant une demi heure et la douleur n’était plus là. J’ai voulu vérifier. J’ai pensé à vous…à cause de vos genoux, je sais que vous en souffrez souvent alors…
- Alors j’étais le cobaye idéal
- Oui et puis si ça pouvait vous aider à vous sentir mieux...
- Merci…
- Vous vous rendez compte, si on négocie bien l’alliance, on pourrait établir ici une sorte de centre de rééducation pour nos blessés. Ca aiderait à guérir plus vite
- Oui et vous vous rendez compte que je peux courir, en vous portant, sur au moins trente kilomètres maintenant ! dit il heureux comme un gamin tout en se passant les mains sur les genoux
- Vous savez, je ne veux pas jouer les rabats joie mais les douleurs risquent de revenir. Les habitants de Viméa, eux, l’utilisent plusieurs fois par semaine cette eau.
- Tant pis, c’est toujours ça de pris. Et j’espère vraiment venir en thalasso ici.
- Je vais voir si les analyses d’eau peuvent aider à reproduire le phénomène sur Terre
- Je suis tout à vous, si vous avez besoin d’un cobaye…Je vous offre mon corps comme terrain de jeux…

Il la vit rougir et se traita d’abruti d’avoir dit une telle connerie. Quoique il jouerait bien au docteur avec elle pensa t’il avant de se gifler mentalement.

- Oui, enfin je veux dire
- J’ai compris Mon Colonel dit elle une lueur de désir et de tristesse dans les yeux
- Venez, retournons auprès des autres, ils vont nous chercher.

Il valait mieux ne pas trop traîner là, il avait une envie folle de l’embrasser et de tester avec elle son endurance physique. Le fait d’avoir vu cette flamme, si brève fut elle, dans les yeux de Sam, avait répandu le feu dans son sang.
Après avoir remit leurs pantalons, ils retournèrent hors de la crique et rejoignirent leurs collègues.
Sam discuta un long moment avec le Capitaine Moore et des médecins puis elle alla voir une des habitantes de la ville pour bavarder.

De son côté, Jack fit un tour, histoire de s’assurer que tout le monde travaillait dans de bonnes conditions. Ceci fait, il alla s’asseoir sur un rocher et observa chacun s’affairer. Il reporta vite son attention sur Sam qui avait de nouveau sortie des éprouvettes et du matériel dont Jack ne connaissait pas le nom. Il était content, Sam n’avait pas sourit de cette façon depuis un long moment, depuis qu’Helena était revenue au SGC à vrai dire. Un peu plus de trois mois déjà. Cette planète était parfaite, songea Jack. Tout le monde y trouvait son compte et l’accueil était chaleureux. D’après les dernières nouvelles, les Viméants étaient ravis à l’idée d’une alliance.
Cette plage était superbe en plus. Le genre d’endroit où il aimerait venir se détendre parfois.

Toujours fixé sur Sam, il songea qu’avec elle, il pourrait y passer les meilleures vacances qui soient. De nouveau son esprit s’égara…Revivant en pensée leurs étreintes mais sur le sable cette fois. Il se sermonna. Que lui arrivait il ? Il avait certes toujours fantasmé sur son second mais depuis qu’il avait appris pour sa fausse couche, ce genre de pensées lubriques avaient désertées son esprit.
Oh, il la désirait toujours, mais quelque chose avait fait que ses pensées étaient devenues plus tendres, voire romantique, devait-il admettre. Avoir ce genre de fantasmes, lui paraissait irrespectueux à présent. Il en était presque aussi pathétique que Matrovski se dit il.

Les pleurs d’un enfant le ramenèrent à la réalité. Une petite fille d’environ 3 ans se tenait devant un château de sable partiellement démonté par la marée. Cependant, ce qui semblait attrister l’enfant était dans l’eau. Jack vit Sam se lever et entrer dans la mer. Elle attrapa une poupée et revint sur le sable. Avec un sourire doux, elle s’accroupit tandis que la petite se précipitait sur son jouet. Joyeuse, elle montra son trésor à sa mère puis se tourna vers Sam pour lui faire un câlin.
Jack sentit son cœur se serrer. C’est leur enfant qu’elle aurait dû prendre dans ses bras. Jamais on aurait dû leur retirer ça. N’avaient t’ils pas assez souffert ? La peine et la colère de l’homme enflèrent dans son cœur quand il vit Sam les yeux brillants. Il se rappela avoir déjà vu cette émotion chez elle, triste, amère et en même temps touchée par un enfant. En fait, à chaque fois qu’ils avaient rencontré des enfants ces deux dernières années, il avait vu ce regard voilé chez elle. En particulier dans des moments comme ça. Il s’en voulut parce qu’avant de savoir, il s’était parfois moqué d’elle, gentiment. Lui disant qu’elle avait un cœur de midinette caché sous l’uniforme ou d’autre petites choses aussi stupide.
Quand la petite fille retourna dans les bras de sa maman, Sam leur fit un petit sourire envieux et s’éloigna faisant mine de travailler. Mais Jack savait qu’elle cherchait juste à reprendre le contrôle, à réfréner des larmes. Il se maudit d’avoir été si idiot, de ne pas avoir comprit bien avant.

Une ombre se dessina à côté de la sienne et il sut qui c’était. Il resta silencieux quelques minutes puis prit une inspiration

- Racontez moi, dit Jack surveillant toujours Sam de loin
- Ne vous a t’elle pas raconté déjà ?
- Si, mais je veux votre version, j’ai besoin de l’entendre par quelqu’un d’autre.
- J’allais faire le tour de ces rochers, vous m’y accompagnez
- Bien sur Teal’c, je vous suis

Le Jaffa resta muet, jusqu’à ce qu’il soit derrière les rochers, marchant sans témoin pouvant les entendre. Il commença par raconter ce qu’il avait entendu de l’attaque. Sam demandant à Helena de ne surtout pas bouger… Puis il arriva au moment où il avait vu Sam chuter lourdement. Prenant peur et ayant vu le Colonel et Daniel, il avait aussitôt été porter secours au Major. Il l’avait découverte sans connaissance

- J’ai pris le chemin le plus court jusqu’à la porte, je savais que sa blessure au bras n’était pas trop grave mais la chute et son inconscience me faisait peur. D’un coup, le Major s’est tendue en poussant un gémissement. Elle a porté sa main à son abdomen bredouillant des mots que je ne comprenais pas, et j’ai entendu bébé. Elle a ensuite dit qu’elle ne voulait pas le perdre, m’a demandé de l’aider. Mais je ne pouvais rien faire
- Je sais Teal’c, je sais.
- Je voyais la douleur dans son regard mais aussi la peur. Je crois que je ne l’avais jamais vu aussi terrorisée O’Neill.
- Ensuite
- J’ai senti quelque chose de chaud couler sur moi. Et j’ai compris. Ses pleurs ont redoublé, elle m’a demandé de la rassurer mais je n’ai pas pu, je lui ai juste dit que je faisais vite. Quand nous sommes arrivés à la base, j’ai couru à l’infirmerie. Le Docteur Frasier a vu le sang et a demandé à tout le monde de sortir. Je suis resté un peu, jusqu'à ce que le docteur me demande d’aller chercher l’infirmière Adams. J’ai entendu le Docteur dire qu’elle était enceinte d’un mois avant de les laisser



Le reste de l‘équipe, était revenue une vingtaine de minutes plus tard, se souvint Jack. La première chose qu’il avait fait, s’était d’aller prendre des nouvelles de Sam. Le jaffa attendait dans le couloir, la veste souillée par le sang. Le Colonel O’Neill avait été pris de panique et il lui avait fallu toute la maîtrise du monde pour ne pas courir et secouer son ami pour savoir ce qu’elle avait. Teal’c lui avait dit simplement que Janet était en salle d’opération avec elle.
Un peu plus tard, alors qu’ils étaient tous passés à l’infirmerie, le médecin était arrivée, les avertissant que Sam allait bien, qu’elle dormait mais qu’ils pouvaient la voir deux minutes. Soulagé, Jack était allé la voir. Elle était très pale, son visage contracté, le poing serré sur un mouchoir qu’elle tenait dans la main près de ses yeux. Il avait vu tout cela et n’avait pas relevé. Elle était en vie et c’est tout ce qui importait. Bien sur, savoir qu’elle avait pleuré l’avait un peu surpris mais il l’avait occulté.

- Plus tard dans la nuit, continua Teal’c, le Docteur Frasier est venue me chercher. Samantha Carter était réveillée et voulait me voir. Elle semblait tellement abattue…Elle ne m’a pas répondue quand je lui ai demandé comment elle se sentait. Elle m’a simplement dit « Personne ne doit savoir…promettez le moi Teal’c ». Vu la situation, je ne pouvais faire autrement
- Je comprends
- J’ai demandé si c’était votre enfant, elle m’a dit oui, et m’a expliqué brièvement la situation. J’ai tenté de la convaincre de vous en informer mais elle refusait en bloc. J’ai préféré la laisser tranquille. Elle était vraiment très mal et souffrait.
- Je n’ose imaginer la douleur physique qu’elle a pu ressentir
- Elle a enduré bien plus que ça dans son travail. La douleur morale était pire. Elle en souffrira toujours
- Merci Teal’c, je vais aller faire un tour par là, on se revoit avant le départ


Il s’éloigna encore troublé. Il se rappelait des jours suivants leur retour de cette mission. Rassuré de la voir en vie, il était déjà passé à autre chose. Il avait été la voir souvent, très souvent même durant la semaine où elle était restée à l’infirmerie. Mais il devait admettre qu’il avait été aussi très présent pour Helena. La jeune femme bien qu’étant blessée superficiellement, était dans un état lamentable. Elle passait ses journées à pleurer et il savait qu’elle faisait des cauchemars. Cette mission l’avait bouleversée. Jack avait donc tenté de la rassurer, de la consoler, de la soutenir. S’il avait su… Sam après être sortie de l’infirmerie étaient rentrée chez elle et n’était revenue que trois semaines plus tard. Personne ne l’avait vu mais personne ne s’était inquiété non plus, on leur avait dit qu’elle avait pris des vacances et qu’elle était chez son frère. Helena avait quitté la base trois jours après Sam sous les recommandations de Mackenzie qui jugeait qu’être loin du SGC calmerait ses angoisses.


Sam marchait le long de la plage, elle aussi perdue dans ses pensées. Elle avait beau se contrôler, avoir un enfant dans ses bras la remuait toujours. Surtout un enfant qui vu son âge, aurait pu être le sien. Elle se souvint avoir éclatée en sanglots une fois après que sa nièce lui ait fait un câlin en lui disant « tu serais une maman super ». Son frère n’avait rien compris et n’avait eu aucune explication. Elle soupira et regardant l’heure, retourna vers plus de civilisation. En chemin, elle rencontra Daniel qui s’empressa de lui raconter les négociations.

- C’est formidable Sam, cette alliance profitera à tout le monde.
- Hum
- Ils n’ont qu’une exigence continua t’il en voyant qu’elle l’écoutait à peine. Ils veulent que vous alliez leur faire la danse des sept voiles
- Humm, c’est bien
- Sam ! Ohe ! Qu’est ce qu’il se passe ? lui demanda t’il finalement en posant la main sur son bras pour la stopper
- Quoi ? Oh, pardon Daniel, vous disiez ?
- Qu’est ce qui vous arrive ?
- Rien, je réfléchissais, c’est tout.
- Je connais cet air triste. Si vous voulez en parler…
- Je sais…C’est juste…parfois c’est difficile
- Vous devriez en parler avec Jack dans ce cas, ça vous ferez du bien à tous les deux
- J’en sais trop rien. Je ne veux pas l’ennuyer avec ça. J’aurai dû dépasser tout depuis longtemps.
- Ce n’est pas une chose qui est facile d’accepter Sam
- Oui mais…Je connais d’autres femmes à qui cela est arrivé. Bien entendu cela était très dur mais au bout d’un certain temps, elles l’acceptaient, elles peuvent en parler sans fondre en larmes
- Sans doute. Ces femmes, elles étaient seules ?
- Non, leurs maris étaient près d’elles, leurs proches
- Vous voyez. Je ne suis pas psy Sam, mais vous avez traversé ça toute seule. Personne à vos côtés pour vous consoler. Je sais que vous êtes forte mais tout le monde a le droit à ce qu’on reconnaisse qu’on souffre. Vous n’avez même pas eu ça puisque personne ne savait, qui pouvait vous plaindre ? En plus cette grossesse était interdite, ce qui n’arrange rien. Ces femmes que vous connaissez, elles n’avaient pas à le cacher, tout le monde pouvait les comprendre et les aider de différentes manières. Et puis, elles savaient aussi qu’elles pouvaient retomber enceinte
- Je le peux aussi
- Oui mais pas si facilement, parce que Jack et vous n’êtes pas un couple. Vous n’êtes pas reconnus en tant que tel. Votre relation est interdite. Ca fait parti aussi de cette souffrance, vous avez perdu la seule chose qui vous liait intimement, la preuve de votre amour
- Je vous en prie Daniel, ce n’était qu’une nuit. Qui a parlé de sentiments. Le Colonel…
- Le Colonel vous aime Sam. La coupa t’il. Il ne sait pas le dire, c’est tout.
- Il se sent tellement mal à l’aise parfois avec moi, vous savez. Depuis qu’il est au courant, il y a des fois où j’aimerai pouvoir juste…je sais pas. Il a déjà tourné la page
- Ne le croyez pas, surtout pas. Le problème avec Jack, c’est qu’il tait ce qu’il ressent, enfin vous le connaissez, il paraît froid parfois. Ce que je sais, c’est qu’il se sent coupable, de ne pas avoir pu vous protéger, ni vous ni votre enfant. Un autre enfant qu’il a perdu
- Je me sens stupide, je n’y ai même pas pensé
- Si vous ressentez le besoin de lui parler, allez y, et ce n’importe quand. Je crois même que lui en a besoin mais qu’il n’ose pas.
- Merci

Daniel la serra dans ses bras, content d’avoir pu l’aider un peu.

Moins d’une heure après, SG1 était de retour à la Base. Le débriefing fut assez long mais satisfaisant. Sam expliqua les vertus de l’eau et Jack témoigna de ses bienfaits.
Dans les couloirs du SGC, l’équipe discutait en tranquillement quand Helena arriva.

- Bonjour tout le monde. Jack, je peux vous parler ?


Sam fit un signe d’au revoir et prit la direction de son labo. Jack dévisagea Helena et soupira

- Pas maintenant


Il laissa lui aussi les autres et changea de couloir. Daniel et Teal’c échangèrent un regard puis regardèrent Helena. Celle ci avait les larmes aux yeux, elle leur fit un maigre sourire et s’éclipsa rapidement.

Labo de Sam

Elle finissait de taper son rapport quand elle entendit frapper. Elle fut surprise de voir Helena entrer et fermer la porte.

- Je pourrais vous parler un instant Samantha ?
- J’ai du travail et
- S’il vous plait, insista Helena
- Je vous écoute, dit Sam en prenant sur elle
- Je sais que vous ne m’appréciez pas et que ces derniers temps, je n’ai rien fait pour arranger ça, mais je voulais absolument éclaircir certains points
- Ecoutez Helena, de part nos professions, nous ne sommes pas toujours d’accord, c’est normal. Je crois que j’aurais dû être moins dure en vous montrant cette vidéo.
- Non…Enfin si, je ne sais pas. J’avoue que je vous ai provoquée un peu. Je pensais sincèrement que mon analyse était bonne.
- Je sais, vous n’aviez pas toutes les données
- Sans doute. Vous avez cependant raison, je ne vois que ce que les livres me montrent. C’est étonnant vu ma profession. Mais vous devez savoir, que malgré le fait que je dois avoir au moins 4 ans de plus que vous, je suis une toute jeune diplômée sans expériences
- Je l’ignorais
- En fait, pour tout vous dire, je suis ce que vous pouvez appeler une petite bourgeoise coincée. J’ai été élevée dans une famille où les filles apprennent à tenir une maison, à faire la cuisine, organiser des cocktails mondains… Bien entendu j’avais le droit à des études mais pas dans n’importe quel domaine . J’ai fait les beaux arts.
- Je suis désolée pour vous, fit Sam avec un peu d’ironie dans la voix
- Bref, j’ai étudié le plus longtemps possible pour échapper au contrôle parental. Pourtant à 25 ans ma famille désespérait de me voir marier. J’avais le droit à des dîners de présentation, dit elle se moquant d’elle même
- Je vois, fit Sam en grimaçant
- J’ai réussi à retarder au maximum et puis par hasard, j’ai rencontré Tom, un professeur. Inutile de préciser que ma famille n’a pas apprécié. Qu’importe, je me suis sauvée et trois mois après j’étais mariée. C’est lui qui m’a poussé à reprendre des études. J’ai cherché ma voie et j’ai fini par trouver.
- C’est bien
- Je ne cherche pas à justifier mon manque d’expériences, je vous explique simplement pourquoi, je suis sans doute naïve parfois. Je n’ai jamais vraiment été confronté à une autre réalité que la mienne. Je me demande pourquoi, c’est moi qui ai été choisie pour ce poste au SGC d’ailleurs
- Parce que vous êtes ce que nous recherchons. Sans expériences mais sans doute une des meilleures. Je sais aussi que vos études sur l’interprétation de la gestuelle a aidé, vous êtes la meilleure la dessus
- Merci.
- Bien, j’ai compris. Maintenant, je dois
- Non, attendez, ce n’est pas de ça dont je voulais vous parler
- Et de quoi donc ?
- C’est à propos de Jack…non ne m’interrompez pas. Je voulais vous dire qu’il n’y a jamais rien eu entre lui et moi. Par deux fois, il y a deux ans et une autre fois il y a quelques semaines, il m’a repoussé.
- Cela ne me regarde pas
- Si, je le crois. Je sais que Jack compte beaucoup pour vous. Ca fait parti des raisons pour lesquelles vous ne m’aimez pas. Sachez juste que lorsqu’il m’a repoussé, il a laissé entendre qu’il n’était pas libre…qu’il y avait quelqu’un d’autre. J’ai fini par comprendre que ce quelqu’un d’autre était vous
- Le Colonel O’Neill est mon supérieur et un ami
- Je sais que vous n’avez pas de liaison avec lui. Mais c’est quelque chose que j’ai vu et n’oubliez pas ce que vous avez dit, je suis douée pour interpréter les petits gestes banals. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi il n’y a rien justement.
- Nous sommes amis. Et combien même, de part notre grade, ce que nous sommes et nos fonctions au SGC, cela nous serait interdit
- Interdit ?…Je ne savais pas. Je suis désolée
- J’ai vraiment du travail à finir
- Oui, je vais vous laisser. Je venais aussi vous dire que je quitte le SGC. Je sais que ma présence n’est pas très bénéfique et puis je dois me créer une expérience plus solide je crois, vous m’en avez fait prendre conscience
- Que comptez vous faire ?
- Je ne sais pas trop, voyager pour étudier sur place peut être

Sam la regarda, Helena semblait triste mais résignée. Elle voulait aussi combler ses lacunes. Sam prit un papier et griffonna quelque chose dessus

- Le Docteur David White a étudié toutes sortes de cultures. Il vit parfois avec un peuple afin de comprendre mieux leur vie…C’est un ami, il pourrait vous aider. Tenez voici son numéro, dites lui que je vous envoie
- Merci, je ne sais pas quoi vous dire. J’ai déjà lu un de ses ouvrages, c’est le meilleur
- Oui, s’il n’est pas ici, c’est parce qu’il n’aime pas trop l’armée et qu’il a refusé notre offre. Cependant, il ne connaît rien du projet
- Je ne dirais rien. Nous ne serons jamais amies toutes les deux, c’est dommage, dans d’autres circonstances nous l’aurions peut être été. Je vais donc me permettre de vous dire ce que j’aurais dit si nous l’avions été. La vie est courte Samantha, ne vous la gâchez pas avec des regrets. Je n’ai jamais regretté d’avoir épousé Tom si vite. Il est mort 13 mois après et si j’avais attendu…Je préfère prendre des risques plutôt que de vivre avec des « et si »
- Bonne continuation Helena
- Merci. Je suis désolée pour tout. Je ne sais pas exactement ce qu’il y a, mais je regrette si je vous ai fait mal, j’aurai aimé réparer mais cela semble impossible. Faites attention à vous Samantha, à vos amis et à Jack.


Le Docteur Baileys s’en alla comme elle était venue, laissant Sam songeuse. Elle était désolée pour la femme mais ne parvenait pas à éprouver de la sympathie pour elle. C’était incontrôlable. Sam se sentit lasse tout à coup. Avoir parler si longtemps avec Helena lui avait coûté. Daniel avait probablement raison, elle n’avait pas dépassée ce deuil à cause de la situation. Oui, ses amies ayant fait des fausses couches, s’en étaient remises mais elles avaient toutes eu un enfant quelque temps plus tard. Cela ne remplaçait pas l’enfant perdu mais faisait oublier.
Elle trembla soudain, se sentant très seule. Elle aurait aimé pouvoir se couler dans des bras, juste être à l’abri pour pouvoir se délester de sa peine. Oh, l’étreinte de Daniel avait été douce et chaleureuse mais elle avait besoin de plus. Plus qu’une étreinte amicale. C’est de ça qu’elle manquait le plus, d’amour. Cela faisait des années qu’elle n’avait pas eu ça. De pouvoir simplement se reposer dans les bras d’un homme aimant. On ne pouvait pas dire que les rencontres qu’elle faisait parfois y remédiaient. Le sexe avait la faculté de griser, de satisfaire un besoin primaire mais il lui manquait la tendresse et l’affection.


Jack s’affala dans son canapé et étendit ses longues jambes pour les laisser reposer sur la table basse. Il avala une gorgée de bière et alluma la télévision. Il se sentait usé moralement aujourd’hui. La mission sur Viméa avait été calme mais ravivait une foule de sentiments qu’il tentait désespérément d’occulter. Entre ses sentiments pour son second, l’accablement dû à la fausse couche de celle ci et le fait qu’il arrivait de moins en moins à contrôler ses gestes envers Sam, Jack était épuisé.
Un bruit de roues sur le gravier, le fit se redresser. La voiture s’arrêta et il attendit. Personne ne vint frapper à sa porte. Il se leva et souleva un rideau. La nuit était tombée, mais il distinguait la voiture de Sam tout feux éteints. Il attendit encore puis alluma la lumière qui donnait sur l’extérieur. Il put enfin la distinguer. Elle était assise, les mains toujours sur le volant et perdue dans ses pensées. Au bout de quelques minutes voyant qu’elle ne bougeait pas, il fit clignoter la lumière, la faisant enfin redresser la tête. Elle le vit derrière sa fenêtre et finit par sortir plusieurs secondes après.
Il continua de la suivre du regard, détaillant sa jupe portefeuille bleue, qui laissait ses jambes nues de la cheville jusqu’au dessus du genoux. Son petit haut gris à fines bretelles, qui laissait voir sa peau claire. Elle était simplement belle.
La porte s’ouvrit alors qu’elle arrivait devant. Il la laissa entrer et referma. Son visage reflétait une grande confusion, son esprit devait fonctionner à toute allure pensa Jack. Elle ne dit cependant rien et alla s’asseoir dans un fauteuil, silencieuse.
Là, Jack était perdu. Que devait il faire ? Choisissant de la laisser expliquer sa présence quand elle le voudrait, il reprit sa place dans le canapé et regarda la télé.
Une heure plus tard, elle n’avait pas bougé ni parlé. Sentant son estomac se rappeler à lui, Jack se leva et alla faire un tour à la cuisine. Il sortit du réfrigérateur un poisson qu’il se décida à préparer. Il accompagna le tout de petits légumes et posa deux assiettes sur la table. Il manqua de faire tomber son plat en se retournant, Sam était entrée et il ne l’avait pas entendue. Elle l’observa tandis qu’il finissait de préparer. Il ouvrit deux bières et les posa. Sam attrapa la bouteille froide et la regarda.

- Raaah Carter, vous savez ce que je pense d’une femme qui boit de la bière à la bouteille !
- Vous détestez ça, dit elle enfin avec un petit sourire
- Exactement, je trouve ça vulgaire. Attendez, je vous lave un verre
- C’est un raisonnement macho
- Et alors, je l’assume et puis je sais que vous n’aimez pas boire à la bouteille, sauf de l’eau, dit il en lui donnant un verre
- Merci.
- Asseyez vous, je vais vous servir de quoi manger
- Je n’ai pas faim, mais c’est gentil à vous
- On ne discute pas. Vous pourriez faire honneur à ce poisson que j’ai pêché, au moins
- …
- Bon, ok je l’ai eu au supermarché…mais bon, c’est l’intention qui compte


Elle lui sourit amusée et accepta de s’asseoir. Elle mangea peu mais dut admettre qu’il était bon cuisinier. Il lui proposa ensuite de prendre un café dans le salon. Elle l’aida à débarrasser et alla l’attendre tout en regardant des photos. Quand il la rejoignit, elle tenait dans ses mains celle où il était avec Sarah et Charly.

- Venez, c’est chaud dit il simplement

Elle reposa le cadre et le rejoignit.

- Helena a quitté le SGC, lança t’elle soudain les yeux dans le vague
- Quitté, quitté ?
- Oui.
- Je croyais qu’elle devait rester ici encore au moins deux mois
- Elle ne se sent pas bénéfique pour la base, et elle veut plus d’expériences
- C’est vrai qu’elle est novice mais le fait qu’elle soit une jeune diplômée, et son âge en a fait un atout pour le projet
- Vous le saviez ?
- Oui, elle a été choisie aussi pour ça. Il fallait quelqu’un sans à priori et suffisamment mature
- Je comprends
- Qui vous a dit qu’elle partait ?
- Elle est venue me parler dans mon labo
- Oh ! grimaça Jack. Et vous ne l’avez pas jetée par la fenêtre ?
- Y’a pas de fenêtres à la Base
- C’est vrai. Que voulait t’elle ?
- Me parler.
- Vous parler ?… et de quoi ? demanda t’il en pensant qu’Helena n’avait pas froid aux yeux.

Il se demandait ce que la femme avait bien pu raconter à Sam. Il espérait qu’elle n’avait pas mentionné ce baiser, si furtif avait il été. Il essayait aussi de savoir si cet entretien n’avait pas finit en dispute, si Sam était restée maîtresse d’elle même. Il le pensait, Carter savait se maîtriser mais bon, elle était si imprévisible en ce qui concernait Helena.


- Elle m’a parlé de sa vie, de vous, de moi…
- Ah, dit il mal à l’aise
- Elle est restée au moins trente minutes dans mon labo. Et vous savez quoi ?
- Non
- Je suis restée calme, je l’ai écoutée. Sincèrement, je suis désolée pour son mari, mais je n’arrive pas à éprouver la moindre sympathie pour elle. J’ai essayé, je vous jure…Je peux pas, c’est plus fort que moi. Je n’avais qu’une envie, qu’elle s’en aille et vite
- Je comprends. C’est bien d’avoir essayé
- J’ai tenté d’être moins désagréable, d’accepter sa présence comme vous me l’avez demandé. Cela avait l’air important pour vous alors
- Vous avez fait ça pour moi ? C’est gentil, ce n’était pas utile mais merci. Vous aviez raison, je ne pouvais pas vous ordonner de lui accorder votre amitié. De plus, ces derniers temps, je n’ai pas été des plus sympa avec elle. Je n’aurais jamais dû vous demander de le faire.
- Mes sentiments ne doivent en aucun cas intervenir dans mon travail vous le savez, j’aurais dû être plus professionnelle avec elle. Cela a crée des tensions qui auraient pu tourner au drame
- Ce n’est pas le cas et puis, je suis fautif aussi, je n’avais pas à vous l’imposer.

Elle se tut un instant, elle tremblait de l’intérieur, lasse elle aussi de toutes les émotions qui l’assaillaient. Elle se sentait devenir folle, comme si le trop plein ne demandait qu’à être évacué. Elle était venue ce soir, parce qu’elle avait envie de le voir, d’être avec lui, de partager un de leur moment privilégié. Elle voulait par sa présence, se sentir dans une situation « normale ». Etre avec celui qui pouvait partager ce secret, ne pas s’en cacher. Pourtant, elle n’arrivait pas à sortir de sa carapace, à laisser tomber les barrières et à parler naturellement avec cet homme qu’elle aimait. Sans doute, parce qu’elle sentait que lui aussi gardait ces barrières entre eux. Il y avait toujours cette retenue qu’elle aurait voulu qu’ils perdent.
- Comment vivez vous ça ? demanda t’elle soudain
- Je suis content qu’elle parte. C’est le mieux pour tous et pour vous surtout
- Je ne parlais pas d’elle…le reste, tout…comment prenez vous ça ? dit elle en s’asseyant en face de lui sur la table basse
- Je vis avec,
- Ouais…Et c’est tout ?
- Que voulez vous que je vous dise de plus, on en a déjà discuté
- Non justement ! J’ai parlé nuance, je n’ai eu que très peu de vous, s’exclama Sam agacée
- Vous devriez rentrer chez vous Carter
- Quoi ?…Je vais devoir me contenter de ça ? demanda t’elle en se levant d’un coup, furieuse. Vous vivez avec ? Et bien moi aussi je vis avec figurez vous…Je vous demande juste de me dire comment vous vous sentez par rapport à cette fausse couche mais pas seulement, je veux savoir ce que vous ressentez, s’il vous arrive de repenser à cette nuit, si c’est facile pour vous à gérer…Mais non vous restez là avec votre nonchalance habituelle.
- Calmez vous, vous devriez rentrer vous reposer
- Me calmer, oui c’est ça, faut vivre avec. Oh oui je vis mais mal ! cria t’elle en faisant quelques pas dans le salon
- Je ne peux en dire d’avantage que je ne l’ai déjà fait, c’est comme ça
- Vous avez exprimé le besoin que je vous explique, d’en savoir plus….Vous m’avez poussé à parler, à me dévoiler, alors pourquoi je n’ai pas le droit d’en exiger tout autant ?
- Partez Carter
- Comment pouvez vous être si… Je vais partir et vous laisser là, ne vous inquiétez pas. J’ai bien failli croire Daniel. Je l’ai cru quand il m’a dit que vous étiez touché par tout ça mais j’avais tort. J’étais désolée de vous avoir sans doute fait mal mais c’est ridicule ! Qu’est qui peut atteindre le grand Jack O’Neill, Monsieur je contrôle tout, tout le temps ? Quelle idiote j’ai été, j’ai même cru que vous le dire m’aiderait finalement à mieux l’accepter mais c’est faux, c’est pire. En quelques secondes tout est revenu encore plus fort, cette douleur, cette peur, le vide de tout…J’ai l’impression de devenir folle, je suis incapable de contrôler ça. Je suis venue parce que j’ai besoin de comprendre, d’entendre des choses et vous me refusez ça. Je suis fatiguée Colonel, fatiguée de lutter tout le temps, même contre ces sentiments, j’ai cru que vous aussi mais

Il ne la laissa pas terminer et l’embrassa soudainement, prenant le visage de la jeune femme entre ses mains. Surprise de l’attaque, elle avait posé ses mains sur ses bras sans répondre à ce baiser.

Il avait bien tenté de se maîtriser mais cela c’était avéré impossible. Depuis qu’il l’avait vu arriver, il avait eu envie de la sentir contre lui mais avait réussi à ne pas le faire. Puis Sam s’était assise juste en face de lui sur la table de salon, leurs genoux se frôlant. Il pouvait sentir son parfum envoûtant et sa respiration. Quand elle avait parlé de leur nuit ensemble, toutes les sensations étaient revenues, sa douceur, sa voix, son goût…Il perdait le contrôle et il le savait. Le seul moyen, qu’elle parte et vite. Comment avait il pu croire qu’elle partirait juste parce qu’il lui avait demandé ?
Et puis la voir si furieuse, si amère et si triste à la fois l’avait bouleversé plus qu’il ne l’aurait voulu. Elle avait revêtu cette rare fragilité qui poussait Jack à la serrer contre lui. Sa beauté semblait exploser quand elle laissait tomber son armure et qu’elle apparaissait si loin de la militaire froide, quand elle était si…désirable
Et il avait senti ses derniers remparts céder, fondant sur elle avec un mélange de désespoir et de passion.
Tout ça ne dura que peu. Quand il quitta des mains le visage de Sam, la serrant plus contre lui, il entendit un gémissement qui lui fit reprendre ses esprits. Il s’écarta presque violemment d’elle et recula essoufflé.
Elle le regardait encore sous le choc de ce baiser inattendu.

- Je vous avais dit de partir ! cria t’il. Rien de tout ça ne serait arrivé si pour une fois vous m’aviez obéit. Mais non vous n’en faites qu’à votre tête !
- Quoi ? !
- Je n’ai pas envie de refaire les mêmes conneries que la dernière fois, ça non !
- Des conneries ? Alors c’est donc ça pour vous, juste une partie de jambes en l’air qui a mal tourné et que vous regrettez

Il soupira, ne supportant pas sa voix blessée. Les yeux de la jeune femme s’étaient emplis de larmes. Dieu qu’il détestait lui faire mal. Il s’approcha doucement

- Non, s’il vous plait pas ça, ne pleurez pas…Je ne veux pas vous blesser
- Alors pourquoi le faites vous ?
- Je ne regrette pas Sam, je vous l’ai dit mais…Vous vous rendez compte que cela nous a fait plus de mal que de bien.
- Je vous demandais simplement de partager un peu avec moi, de savoir si vous aussi vous étiez perdu par instant
- Mais bien sur que oui ! Que croyez vous ? Ca m’a rendu dingue de tout laisser derrière nous, ça me rend encore dingue aujourd’hui. Tout ce contrôle à garder c’est épuisant, c’est une véritable torture. C’est pour ça que je n’ai pas envie d’en parler parce que je savais que de le faire me pousserait à faire des choses, comme je viens de le faire
- Je ne suis pas juste la subordonnée avec qui il faut coucher par défi, un numéro dans votre lit ? demanda t’elle d’une voix hésitante

Il lui fit un maigre sourire et la prit dans ses bras, pour la rassurer mais pour se rassurer également. Il s’étonnait des doutes de la femme, lui qui avait cru mal se dissimuler. Il déposa un petit baiser dans ses cheveux

- Comment pouvez vous croire que nous sommes le cliché du patron et de la secrétaire ? dit il en secouant la tête. Carter, si entre nous il ne s’agissait que d’une attirance physique, je crois qu’on aurait cédé à cette pulsion rapidement dès le début et qu’on serait passé à autre chose, non ? murmura t’il à son oreille
- Oui, sans doute mais vous êtes si impénétrable parfois, alors que j’ai un mal de chien à tout garder et à le supporter.
- Si vous voulez savoir, ce n’est pas si évident. Il y a plein de choses qui me rendent dingue aussi. J’ai failli perdre mon sang froid plus d’une fois et franchir les limites autorisées, comme sur Viméa aujourd’hui. Sans compter que je ne supporte pas de voir cet imbécile de Simmons graviter autour de vous, si vous pouviez savoir le nombre de fois où j’ai manqué de le sortir de votre labo à coups de pieds aux fesses

Elle émit un petit rire et se serra un peu plus dans ses bras. Voilà, c’est de cette étreinte qu’elle avait besoin. De cet amour qu’il lui donnait par ce simple geste. Elle était bien et se sentait mieux à présent.

- J’en ai marre de faire semblant, avoua t’elle timidement avant de poser les lèvres sur celles de Jack
- Sam…C’est se torturer inutilement. dit il sans se détacher d’elle néanmoins
- Justement, j’en peux plus. J’ai envie pour une fois d’agir normalement, de faire ce dont on a envie et sans mémoire effacée ou autre manipulation. Dites moi que vous n’en avez pas marre, pas envie. Dites moi de partir maintenant et je le ferais Jack
- J’en meure d’envie mais, j’ai déjà du mal à oublier une nuit alors une autre… parce que c’est ce qui arrivera si vous restez
- Je sais. Je ne vous parle pas que d’une nuit Jack, je veux plus aujourd’hui
- Vous connaissez les risques, êtes vous prête à assumer ça ?
- Oui
- Vous savez ce que ça signifie ? Devoir se cacher, ne rien dire, se contenter de brefs instants volés… énuméra t’il pour tenter de la convaincre de l’impossibilité de la chose
- Je sais
- Vous savez ? demanda t’il dubitatif
- Oui, c’est ça ou devenir folle

Il se détacha d’elle, hésitant, se passant la main dans les cheveux. Elle restait à le regarder, la balle était dans son camp. Il paraissait si nerveux, il réfléchissait luttant contre le cœur et la raison. Il s’arrêta soudain, sérieux, l’air décidé.

- Très bien Carter. Je crois qu’il y aura un secret de plus au SGC, dit il avant de l’embrasser de nouveau

Elle sourit contre sa bouche et répondit à ses lèvres. Ils se laissèrent guider par leur envie, s’embrassant, se caressant, savourant de sentir le corps de l’autre contre le sien. Il la délesta de son top et elle lui retira son T-shirt. D’un geste, elle se débarrassa des ses petites sandales et l’attira plus contre elle. Il la fit reculer contre le mur et laissa sa langue s’attarder dans le cou de Sam. Elle détacha la ceinture du jeans de l’homme et fit tomber le pantalon à ses pieds. Dépourvu de chaussures, Jack le fit valser plus loin. Il revint aux lèvres de sa partenaire puis lui prit la main

- Venez. dit il simplement en l’entraînant avec lui vers la chambre.

Elle sourit et se laissa guider. Hors de question pour Jack de la prendre là, contre le mur. Pas qu’il n’en mourrait pas d’envie au contraire mais il gardait ça pour un autre moment. Il n’avait pas eu de lit sur cette planète alors là, il voulait pouvoir l’allonger dans des draps. Lui faire l’amour dans un vrai lit, doucement prendre son temps pour la découvrir mieux. Ne pas bâcler cet instant précieux, sceller cette nouvelle relation. Ils étaient un couple à présent, pas des amants s’abandonnant au simple plaisir de la chair pour oublier au réveil.
Sur le chemin, Jack tira le cordon de la jupe de la femme, laissant le vêtement dans le couloir. Il hésita encore une seconde quand il l’allongea sur le lit mais les lèvres de Sam lui ôtèrent ses doutes.

*****

Un rayon de soleil le réveilla, c’est la première fois qu’il ne se maudit pas d’avoir négligé de fermer les volets. Il était encore tôt mais le fait de se réveiller avec l’éclat de la lumière du jour se reflétant dans les cheveux de sa partenaire, avait quelque chose de fantastique. Elle était dos à lui, calée entre ses bras, leurs corps imbriqués l’un à l’autre. Un soupir de bien être s’échappa de sa bouche qui formait un sourire.
Le souffle de Jack dans son oreille la sortit de son sommeil et la fit sourire d’aise. Doucement, elle se tourna vers lui et ils restèrent quelques instant les yeux rivés l’un à l’autre un sourire flottant sur leurs lèvres.

Ils étaient silencieux, ne sachant pas trop quoi dire. Ce n’était cependant pas dû à la gêne de ce qu’ils avaient fait, de l’interdit. Non, c’était simplement la timidité des premières étreintes. Jack lui passa doucement la main dans les cheveux, lui caressant la joue et elle se pelotonna contre lui, le serrant fortement contre elle. Il la laissa faire puis n’y tenant plus, il l’écarta et l’embrassa tendrement.

- Coucou, murmura t’il
- Coucou, répondit elle sur le même ton
- Ca va ?
- Très bien et vous ?
- Super, surtout avec un si doux réveil

Elle émit un petit rire en rougissant avant de l’embrasser une nouvelle fois, heureuse.

Elle soupira de bien être et se mit sur le dos tandis que la tête relevée, en appuis sur son bras, il la regardait. Son autre main frôlait la peau douce de la jeune femme qui les yeux fermés, savourait ce contact. La main de Jack se fit plus pesante et s’attarda sur son ventre. La paume posée contre le nombril, son pouce la caressait. Elle ouvrit les yeux et le vit pensif, un voile de tristesse dessiné sur son doux visage.

- Mon Colonel ?
- Hum…grogna t’il. Jack s’il vous plait Carter…Mouais, Jack s’il vous plait SAM, reprit t’il avec une grimace d’excuse
- J’aime pas voir cette petit ride Jack, dit elle en passant la main entre ses deux yeux.
- Je vous l’ai dit, je suis vieux
- Juste ce qu’il faut, dit elle moqueuse. Mais je sais que c’est un signe de tristesse chez vous…
- Ne vous inquiétez pas, tout va bien

Elle posa sa main sur celle de Jack qui était encore sur son ventre et la serra brièvement avant de la porter à sa bouche.

- Je sais à quoi vous pensez. J’y pense tout le temps…
- Désolé, je…c’est stupide mais
- Mais ?…Dites moi
- Je me demande…à qui il ressemblerait, si c’était un garçon ou une fille,…si il serait un sportif ou un scientifique…enfin vous voyez
- Oui, je vois
- Je vous l’ai dit c’est stupide, pardon si j’ai
- Non, le coupa t’elle. Je me suis posée les mêmes questions et je me les pose encore parfois. J’essaie d’imaginer un mélange de nous deux.
- Votre sourire et vos yeux
- Votre air moqueur et votre force de caractère
- Il aurait été parfait
- Oui…Au début, il m’arrivait de me réveiller la nuit, croyant entendre un bébé pleurer dit elle en soupirant tristement
- Je m’en veux beaucoup Sam…

Ils se turent tristement. Elle l’observa, si près d’elle. Jamais elle n’aurait cru qu’ils revivraient une nuit à deux comme sur cette planète. Non, mieux encore, cette fois, ils ne baisseraient pas les bras et ne chercheraient pas à oublier. Elle se cala dans ses bras.

- Nous avons le droit d’être triste, mais je vous en prie, pas maintenant. Je suis bien là et j’aimerai que vous le soyez aussi
- Je le suis. C’est juste que le matin, je ne devrais pas réfléchir de trop.
- Laissez moi vous distraire alors, dit elle en se mettant sur lui

Il sourit et l’attira par la nuque pour l’embrasser passionnément.

Un peu plus tard, Jack allongé sur le lit, le drap recouvrant une infime partie de son bassin, regardait Sam debout à côté du lit. Celle ci remettait sa petite culotte de dentelle, tandis que du regard elle cherchait ou pouvait être, son soutien gorge. Il ne la quittait pas des yeux, un petit sourire en coin et les yeux sombres. Samantha Carter était là, à moitié nue, sublime. Le soleil derrière elle, l’entourait lui donnant une aura presque mystique.
Elle était en train de remettre son sous vêtement, quand elle capta le regard de l’homme. Il la fixait, la détaillant sans gêne, un sourire et un regard sans équivoque. Elle rougit immédiatement, soudain pudique, alors qu’une demi heure avant, il possédait son corps.

- Mon Colonel, bafouilla t’elle
- Raaah
- Pardon…Jack, qu’est ce que vous faites ?
- Je vous regarde
- Oui, je vois ça, répondit elle encore plus rouge alors qu’il arborait à présent un sourire carnassier
- Ca vous trouble on dirait
- Un peu…disons que je n’ai pas l’habitude de vous voir faire ça
- Justement ! Ca fait des années que je m’empêche de trop vous regarder, que je dois faire attention à ce que je fais…Alors là, j’en profite

Elle émit un petit rire et posa un baiser sur ses lèvres. Il soupira et la retint pour approfondir un peu plus.

- J’aime bien voir cette lingerie sur vous mais, je l’adorai encore plus lorsqu’elle était sur le plancher
- Jack ! répondit elle en reculant un peu
- Ben quoi ?
- Il me reste moins d’une heure pour retourner chez moi, prendre une douche et me changer avant d’aller à la base


Il grogna en se laissant tomber sur le lit, se frottant le visage…

- Tant pis pour vous si je suis frustré aujourd’hui, je risque d’être de mauvaise humeur
- Désolée mais…
- Je sais…Allez, je vous aide à retrouver vos vêtements, dit il en se levant pour remettre son boxer


Ils refirent le chemin inverse, et Sam se rhabilla au fur à mesure qu’elle avançait dans la maison. Quand elle fut enfin prête, elle se tourna vers lui l’embrassant furtivement

- A tout à l’heure, dit elle en allant vers la porte
- Une minute !

Il la stoppa emprisonnant son poignet dans sa main et la plaqua contre la porte pour l’embrasser avec plus de fougue. Un gémissement s’échappa de la gorge de Sam, il allait la rendre folle. Son corps commençait déjà à la brûler et des reins étaient en feu. Elle sentit ses jambes la lâcher mais il la retenait souriant contre sa bouche. Il quitta ses lèvres et souffla à son oreille

- Y’a pas de raison que je sois le seul frustré, se moqua t’il avant de reculer, un sourire vainqueur sur le visage
- Je vous hais !
- Hummm, je vois ça…A tout à l’heure Sam

Elle grogna et tenta de ne pas vaciller, ses jambes encore tremblantes de cette étreinte. Elle ouvrit la porte et fit quelques pas dehors, l’air lui fit du bien.

- Hey ? appela t’il doucement. On se voit ce soir ?


Sam ne lui répondit pas et lui fit un sourire énigmatique avant de le laisser confus.

- Sam ? Sam, répondez moi !…Carter c’est un ordre !…La bourrique ! se dit il alors que sa voiture s’éloignait de la maison.


*****

Jack sifflotait tout en enfilant ses gants de boxe. Il était arrivé à la Base il y a à peu près une heure et avait dû se retenir d’aller dans le labo de Sam. Il fallait absolument que personne ne remarque quoique ce soit. Il valait mieux ne pas changer les habitudes, il irait la voir juste avant l’heure du déjeuner comme tous les jours, du moins quand il n’y avait rien de particulier à y faire.
Teal’c était déjà prêt et attendait.

- Vous avez l’air d’aller mieux aujourd’hui O’Neill
- C’est vrai, une bonne nuit de sommeil, et le calme m’ont fait du bien

Le jaffa inclina la tête et ils commencèrent le combat. Au bout d’un moment, ils firent une pause, le temps de se désaltérer.

- Helena Baileys a quitté le SGC hier soir. Elle est repartie chez elle
- Ah, tant mieux
- Cela doit vous soulager de la savoir éloignée du Major Carter
- En effet Teal’c, en effet… et de moi aussi
- Vous lui en voulez ?
- Je n’arrive pas à faire autrement
- Je comprends, affirma Teal’c en se levant, pour recommencer l’entraînement
- Colonel O’Neill ? appela Siler en entrant
- Oui, qu’est ce qu’il se passe ?
- Le Major Carter vous fait demander dans son laboratoire dès que possible
- Ok, je prends une douche et j’y vais. Merci Siler. Teal’c, désolé de vous faire faux bond

Il fit en sorte de ne pas y aller en courant alors qu’il en mourait d’envie. Il se sentit stupide et secoua la tête avec un petit sourire. Il était pressé de la voir. Comme un gamin, il éprouvait le besoin d’être avec elle, elle lui manquait. Il se reprit en croisant le regard soupçonneux d’un soldat et inspira avant d’entrer dans le labo de son second.

- On a besoin de son Colonel, Carter ? demanda t’il un sourire en coin

Elle sursauta légèrement, pas surpris de son entrée mais déstabilisée par sa présence. Elle savait qu’elle rougissait et qu’il s’en délectait. Comment pouvait il rester si calme, les mains dans les poches l’air de rien, alors que son cœur battait la chamade et que sa gorge s’asséchait. Elle lui fit un sourire qui sembla le secouer quelques secondes et cela la rassura.

- Bonjour mon Colonel. J’ai en effet besoin de votre aide
- Euh…De mon aide ? Ici au labo ? Vous êtes sure de vous ? Moi mon truc, c’est les ordres et les blagues
- J’en suis sure. Venez, approchez
- Carter, dit il avec un léger rappel à l’ordre dans la voix.

Après tout ils étaient à la base et même s’il l’aurait bien embrassé, il valait mieux garder ses distances. Elle sourit mais pas le sourire attendrissant qu’il lui connaissait non, d’un sourire moqueur, presque un rire.

- Mon Colonel, j’aimerai que vous m’aidiez avec cet appareil, je pense qu’il doit être sensible aux gènes des anciens
- Oh, oui j’avais compris
- Je crois que j’avancerai plus vite si je pouvais faire des calculs pendant qu’il fonctionne
- Ok, je suis votre gène alors, dit il en s’asseyant près de l’appareil en question

Elle lui fit un autre sourire auquel il répondit avec un clin d’œil complice puis écouta les instructions de la scientifique.
Cela faisait environ un quart d’heure, qu’il avait posé les mains sur l’appareil quand la porte s’ouvrit. Le lieutenant Simmons, chargé de nombreux dossiers dans les bras puis d’une tasse de café dans la main gauche, entra en tentant de ne rien faire tomber. Il écarta le coude, posant ainsi des documents sur le bureau puis posa les dossiers qu’il avait en main.

- Désolé du retard Major, y’avait la queue pour l’ascenseur, dit il avec un petit sourire et un ton que Jack trouva peu professionnel pour s’adresser à sa supérieur
- Ce n’est rien, j’ai commencé
- Tenez votre café, noir et sans sucre
- Merci mais vous savez, vous n’êtes pas obligé de faire ça
- Ca me fait plaisir, dit il rougissant
- Bonjour à vous aussi lieutenant, fit Jack avec une légère ironie
- Colonel, dit il se fixant au garde à vous. Excusez moi, je ne savais pas que vous étiez ici
- Il est venu pour l’appareil, ça va avancer plus vite au contact de ses gênes, expliqua t’elle remarquant alors que l’énergie de la machine s’était accrue, sans doute à cause de l’agacement de Jack
- Oui bien sur, répondit le lieutenant toujours droit comme un i et rouge comme un coquelicot
- Mon Colonel, dit doucement Sam en le regardant
- Repos Simmons
- Merci Monsieur, euh Major, est ce que je continue mes essais
- Tout à l’heure, faites donc les simulations par rapport aux résultats que je vous communique au fur et à mesure
- Très bien, je m’en occupe

Jack se calma quelque peu en voyant le jeune homme s’éloigner de Sam. L’appareil baissa son niveau d’énergie et Sam ne put s’empêcher de sourire. Le lieutenant Simmons lui restait très nerveux. Le Colonel O’Neill lui avait toujours fait cet effet, mais quand en plus Samantha Carter se trouvait avec eux, cela aggravait les choses. Car il était de notoriété publique que Jack O’Neill appréciait peu que les hommes tournent autour de son second, tout comme il était de notoriété publique que lui le Lieutenant Graham Simmons en pinçait pour sa jeune et brillante supérieure. Pas qu’il y ai une quelconque relation entre O’Neill et Carter mais tous les savait proches. Si bien que Samantha Carter était devenue la princesse en cristal sur son piédestal que personne ne pouvait approcher ni même oser un regard trop appuyé. Elle était une sorte de mythe inaccessible que nul ne s’aventurerait à courtiser. Combien même demain on apprenait que la règle de non fraternisation n’avait pas cours ici, personne ne serait assez stupide pour tenter sa chance. Il n’y avait qu’à voir le nombre de civils intéressés qui ne se le permettaient pas depuis des années déjà. Les seuls qui pouvaient prétendre s’approcher de la belle, étaient le Docteur Daniel Jackson et Teal’c mais eux, avaient un statut à part. Peut être que le Colonel O’Neill les considérait un peu comme des sortes de gardiens.
Quant aux femmes, nombreuses étaient celles qui fantasmaient sur le Colonel mais aucune ne se serait permise le moindre geste, la moindre allusion douteuse sous peine de déclencher un cataclysme. En effet, la plupart des personnes de la base, aurait remit en place quiconque s’aventurerait à remettre cet état de fait en cause. Le colonel O’Neill et le Major Carter étaient interdits à tous, sauf à eux même. Même si cela leur était interdit, même si on ignorait la vraie nature de leurs sentiments. On préférait croire à la légende de ce couple maudit. Cela avait quelque chose de beau dans le monde dans lequel le SGC vivait.

La légende était née dès le début, lors de la réouverture du SGC. Tout était parti d’une plaisanterie du Major Kawalski. Alors qu’ils se préparaient à partir sur Abydos pour récupérer Daniel, le Major avait ri avec ses collègues en parlant de la rencontre Carter – O’Neill. Aux dires du militaire, la toute jeune scientifique avait impressionnée le Colonel bourru mais aussi séduit dès son apparition dans la salle de briefing. Cela avait fait des étincelles entre eux avait ajouté Ferreti en riant. Sur quoi deux ou trois hommes présents avaient renchéri qu’il y avait de quoi être séduit et qu’ils tenteraient bien leur chance. Bien sur tout cela avait était dit dans des termes moins édulcorés mais Kawalski s’était empressé de répondre : « Si vous voulez un conseil, n’approchez pas de cette femme si vous ne voulez pas vous mettre à dos O’Neill »
Et Ferreti d’ajouter « Et croyez moi c’est un homme qu’il ne faut pas avoir comme ennemi »

Bien entendu tout cela n’était que boutade mais pourtant cela avait démarré le début de la rumeur pour devenir rapidement la légende du SGC. Car même si tout le monde savait qu’il n’y avait rien entre eux, cela était resté dans l’inconscient de tous, faisant des deux protagonistes des personnes inaccessibles. Si bien que peu se souvenait comment cela avait commencé et pourtant chaque nouveau finissait par comprendre au bout d’à peine quelques jours cet état de fait. Sans même comprendre, la plupart du temps, pourquoi on ne devait pas les approcher de trop près. SG1 était intouchable et ses deux militaires des icônes à adorer de loin.

A chaque fois que Jack remuait un peu, le lieutenant sursautait, amusant celui ci, parfois il faisait un geste brusque où s’exclamait. Il adorait ça, même si Sam le regardait, comme on regarde un enfant en train de faire le pitre. Enfin, un peu pour ça aussi, il aimait qu’elle lève les yeux au ciel, un demi sourire aux lèvres et un air faussement agacé. Quand enfin Sam jugea que tout était fini, Simmons s’empressa de disparaître au plus vite.

- Vous êtes un vrai gamin Mon Colonel
- J’ai rien fait
- Et ça vous amuse en plus. Enfin, merci de votre aide
- C’était un plaisir. Si nous allions manger un bout, tout ce travail m’a affamé
- Vous êtes resté assis à attendre
- Justement, alors ?
- Ok, je range mes notes et nous y allons, répondit t’elle alors que le téléphone sonnait


Jack la voyant aux prises avec ses papiers, décrocha.

- Un certain David voudrait vous parler Carter
- David ? Humm se demanda t’elle
- Tenez
- Merci. Ici Carter…Ah salut David, désolée, je m’attendais pas à ton appel…Oui, très bien et toi ?…Tu sais ce que c’est…Toujours aussi curieux…oui…Une amie c’est beaucoup dire, disons une personne avec qui j’ai travaillé…En tout cas elle n’a pas perdu de temps pour te contacter, elle doit être motivée…Oui, elle a des lacunes mais elle est douée, avec toi, je suis sure qu’elle apprendra beaucoup et deviendra l’une des meilleurs…Non…D’accord, tiens moi au courant alors…J’espère qu’on se verra bientôt, je t’embrasse…
- On va manger alors ?
- Oui, j’arrive

Dans le couloir, Jack observait Sam à la dérobée, se demandant qui était ce David avec le quel elle semblait si proche. Cependant, il ne fit aucun commentaire. Elle se délectait de le voir ruminer, elle failli éclater de rire quand elle l’entendit pousser un soupir.
Ils se servirent de quoi manger et s’installèrent face à face.

- David est le Sociologue que j’ai recommandé à Helena. C’est le Docteur David White
- Ah, je n’ai rien demandé vous savez, vous faites ce que vous voulez
- Je sais merci. Il appelait simplement pour vérifier que je lui ai bien envoyé Helena
- Pourquoi l’avoir fait ?
- Parce que David est le meilleur, il aurait dû venir travailler avec nous. Avec lui, elle apprendra beaucoup
- Vous le tenez en haute estime apparemment
- Oui, en effet. C’est un ami de longue date
- Je vois
- Un ami, pas un ex
- Je n’ai rien dit
- Je vous en prie, je vous connais.


Il ne répondit rien de plus et se contenta de sourire à lui même en entendant cette phrase. Bien sur qu’elle le connaissait, même très bien. Cependant, il ne reconnaîtrait pas qu’il avait ressenti une pointe de jalousie, ni même de la curiosité face à ce David.


Quand Sam quitta le SGC, Jack était parti depuis au moins deux heures. Bien qu’elle avait eu envie de partir avec lui, elle n’en fit rien. Mieux valait t’il garder les habitudes. Elle soupira en se garant devant chez elle, sa maison était vide et sombre. Elle avait pensé que Jack serait venu là pour l’attendre mais il n’en était rien apparemment. Elle soupira et décida d’aller prendre une douche et d’aller chez lui ensuite, espérant qu’il serait content de la voir et même qu’il l’attendait patiemment.
Elle jeta son courrier et ses clés sur le meuble d’entrée et monta immédiatement à l’étage. Elle attrapa une robe et fila dans la salle de bain. Elle stoppa net. Une lumière tamisée par des bougies parfumées entourait la pièce. Un bain moussant d’où s’échappait une légère fumée l’attendait tandis que douce musique d’ambiance envahissait la salle de bain. Elle sourit émue et avança. Elle sursauta en entendant la porte se refermer et se retourna pour voir Jack lui tendre un verre de vin.

- J’allais m’impatienter, dit l’homme un sourire aux lèvres
- C’est…je ne m’attendais pas du tout à ça
- C’est le but d’une surprise. Vous alliez sortir ? demanda t’il en lui montrant la robe qu’elle tenait encore
- Euh, non…je…En fait, je crois que cela n’est plus utile
- Tant mieux. Allez, prenez ce bain et détendez vous, je m’occupe du dîner pendant ce temps là. ajouta t’il en posant le verre de vin sur le rebord de la baignoire

Elle sourit et posa la main sur la joue de Jack s’approchant pour un timide baiser. Il y répondit de suite et elle se serra contre lui pour une douce étreinte. Il la garda un instant dans les bras puis l’embrassant tendrement, il recula ensuite.

- Dépêchez vous avant que l’eau ne refroidisse, il faut que je descende pour nous faire un repas, si je reste encore un peu, on ne mangera pas
- Ca ne me dérangerait pas, répondit elle malicieuse
- Moi non plus mais, j’aimerai vous offrir une bonne soirée comme nous aurions dû le faire dans un cas normal
- Oh, un 1er rendez vous en quelque sorte
- Oui, c’est ça vous avez tout compris
- D’accord…oh, j’adore les fleurs

Il émit un petit rire lui fit un clin d’œil et sorti. Ils passèrent une soirée agréable et romantique profitant de l’instant présent.

Beaucoup d’autres soirées suivirent, dès qu’ils en avaient la possibilité, ils se retrouvaient soit chez l’un soit chez l’autre. Ce n’était pas toujours évident à vivre surtout pendant les missions de plusieurs jours ou encore quand ils étaient consignés à la base. De plus, ne voulant pas être soupçonnés, ils n’avaient pas changé leurs habitudes, ou presque. Si bien que parfois ils se retrouvaient dans la nuit pour ne passer que quelques heures ensembles.
Malgré tout cela, Sam n’avait jamais été aussi heureuse, elle vivait enfin lui semblait il. Bien entendu, elle aurait aimé pouvoir être avec Jack plus souvent, aller se promener avec lui aux yeux de tous mais elle savait se contenter de ça. Après toutes les années de frustrations, elle savait que ces heures étaient précieuses.
Jack lui aussi se sentait bien, il avait parfois peur qu’elle ne se lasse. De plus, ce n’était pas évident de travailler avec elle, de lui donner des ordres. Pas qu’elle s’en offusque, non, mais Jack s’inquiétait, lui avait du mal à ordonner, il se sentait mal à l’aise. Fort heureusement, dès le début Sam l’avait rassuré, leur vie privée et leur vie professionnelle ne devaient pas se mélanger. Ainsi, ils s’étaient promis de ne jamais se disputer en privée à cause du travail et inversement. Ca marchait jusque là.
Ce qui était difficile aussi, c’était de cacher leur relation à leurs amis. Daniel, Teal’c ou même Janet n’étaient au courant de rien. Le couple ne voulait surtout pas les mêler à ça au cas où ils se feraient prendre. C’est sans doute pour éviter les gaffes également qu’ils ne se tutoyaient pas, même dans l’intimité. Le « vous » était resté sans qu’ils changent quoique ce soit, sans en avoir parlé. Cela ne les gênait pas, ils étaient habitués. Ils ne s’en rendaient pas vraiment compte en plus. Les rares fois où il y avait eu tutoiement, c’était dans un moment très intime, au creux des draps. Et ç’était juste un mot, rien de plus.


SG1 était depuis plusieurs jours sur une planète alliée. Ils étaient venus afin de négocier avec les habitants pour qu’ils acceptent de recevoir des réfugiés. De plus, Daniel et Sam avaient été sollicités pour aider. Le peuple avait découvert une salle souterraine, celle ci était couverte d’inscriptions diverses et était en partie remplie d’objets que personne n’avait réussi à faire marcher.

Jack en avait assez, ils étaient là depuis 3 jours, lui et Teal’c se contentaient de surveiller et d’attendre. De plus, il ne pouvait pas être avec Sam, du moins autrement que professionnellement. Elle lui manquait. Il était dans un de ces moments, ou tout cela lui pesait. Et puis le scientifique local, Tozlo, qui était en permanence avec Sam l’agaçait. Son air mielleux, ses sourires charmeurs le rendaient dingue.

De son côté Sam, commençait elle aussi a trouver le temps long, elle et Jack n’avait pas eu de temps à deux depuis pas mal de jours. Outre les 3 jours de présence sur cette planète, il fallait aussi compter les 5 jours de quarantaine qu’il y avait eu à la base et les 2 jours à venir. Elle tentait de se concentrer sur son travail pour ne pas trop y penser.

Sam s’étira et s’éloigna de l’appareil alien sur lequel elle travaillait. Elle avait enfin trouvé comment cela marchait. Elle informa Tozlo qu’elle allait prévenir son supérieur et le laissa seul.
A l’idée de voir Jack, elle sourit de satisfaction. Bien sur, leur discussion serait professionnelle et il n’y aurait aucun geste mais le fait de lui parler l’aidait à tenir et lui faisait du bien. Elle se rendit donc à la maison de leur hôte, Azlan, où le colonel devait être.
Elle s’épousseta avant de rentrer dans la demeure et ouvrit la porte. Le propriétaire des lieux était absent, il devait être parti travailler à cette heure. Sam se dirigea donc vers l’endroit qui faisait office de salon. Poussant la cloison coulissante, elle s’arrêta net, en voyant Jack en compagnie de la fille d’Azlan. Cette dernière avait la main sur la joue de Jack et lui souriait d’une manière peu équivoque, la bouche à a peine quelques millimètres de celle de l’homme. Le cœur du Major cessa son activité pendant quelques secondes. Yjania avait, depuis leur arrivée, fait les yeux doux à son supérieur et Sam s’était sentie en danger parce qu’elle était plus jeune, jolie et n’avait aucune pudeur en matière émotionnelle. Elle avait beau se dire que Jack n’était pas du genre à la tromper, elle savait aussi qu’il aimait les femmes, surtout ce genre de femme. De plus, même s’il n’avait pas répondu a ses avances, il ne faisait rien pour la stopper, il s’en amusait même, plaisantant avec Daniel et Teal’c.
Cela ne dura que 2 secondes, Jack la vit et s’écarta doucement de la femme et la regarda sans aucune émotion apparente.

- Carter ?
- Mon Colonel, Yjania… salua t’elle. Je suis venue pour vous dire que l’appareil fonctionnait enfin
- Très bien, beau travail Major
- Merci Monsieur. Je ... je vais aller avertir Daniel, dit elle soudain pressée de sortir

Yjania s’était assise, croisant les jambes en les dévoilant sans gêne, tout en fixant Jack les yeux aguicheurs, attendant patiemment que Sam parte.

- Très bien, je vais vous accompagner, je vous demande 2 minutes Carter, attendez moi dehors
- D’accord

Elle sortit vite fait et dès qu’elle se retrouva à l’extérieur relâcha son souffle. Elle tenta de se reprendre, se sentant stupide.

Peu après, Jack sortait du salon, un peu inquiet. Même si Sam était restée très naturelle, insondable et parfaitement pro, il avait vu les yeux de la jeune femme se voiler. Il avait fallu qu’elle arrive au moment ou cette nympho lui sautait dessus. Il savait que Sam était blessée et il ne pouvait rien faire pour le moment. Il fallait qu’il trouve un moyen de la rassurer mais comment ?

Il la rejoignit et ils avancèrent tranquillement vers la salle souterraine où était Daniel avec Teal’c. Sam expliqua ce qu’elle avait découvert pendant le trajet. Il l’écouta attentivement et la félicita encore. Il l’observait aussi, elle paraissait tout à coup plus fatiguée, plus lasse, elle était au bord des larmes et il savait qu’il en était la cause. Il soupira et avant d’entrer dans le bâtiment, il lui tendit un mouchoir.
Elle le regarda et lui prit des mains, l’air encore plus prête à pleurer. Jack s’en voulu, il ne s’était pas fait comprendre, il espérait simplement qu’elle accepte ça comme une excuse, un geste rassurant.
Mais non, elle avait du interpréter ça comme un ordre de se reprendre pour éviter d’alerter leurs équipiers.

Elle raconta à l’archéologue le fonctionnement de la machine, ce qui l’aida dans ses traductions. SG1 en profita pour faire une pause déjeuner et ils s’assirent dehors pour déguster leur ration militaire.

- Alors Jack, ça va, vous ne vous ennuyez pas trop ? demanda Daniel d’un air moqueur
- D’après vous ? Je fais du baby sitting scientifique.
- Ils ont bientôt fini O’Neill
- Ouais, je sais, heureusement parce que là, j’en ai ras le casque
- Vous avez fait quoi aujourd’hui ? questionna encore l’archéologue en croquant dans un biscuit
- Rien de spécial, j’ai tenté de me cacher
- De quoi donc O’Neill ?
- De vampirella, dit il saisissant l’opportunité de se justifier face à Sam
- Yjania, encore ?
- Oui Danny boy. J’ai réussi à l’éviter toute la matinée mais elle m’a retrouvé dans le salon de son père
- Et que s’est il passé ? demanda Teal’c
- Elle m’a sauté dessus, je dois mon salut à Carter qui l’a interrompu. Merci d’ailleurs, bon timing
- Vous devriez lui dire de se calmer à cette fille, dit Daniel en secouant la tête
- Je lui avais déjà dit que je n’étais pas intéressé. Cette fois, je lui ai expliqué à ma façon, elle n’a pas apprécié je crois, dit il en se frottant la joue

Daniel se mit à rire tandis que Teal’c un léger sourire aux lèvres inclinait la tête. Ils se levèrent tous, l’archéologue et le jaffa retournèrent à l’intérieur alors que Sam retournait vers le labo. Jack la rattrapa.

- Ca va ? demanda t’il au bout de quelques pas
- Je vais bien, oui merci
- Carter, je suis désolé de
- Non, il ne faut pas. C’est moi qui…

Ils se regardèrent un instant puis se sourirent avant de retourner chacun à leurs occupations.

En fin de journée, Teal’c retrouva Jack assis sur un tronc d’arbre, les yeux fixant l’horizon ou presque. Sam était un peu plus loin, discutant avec Tozlo des essais qu’ils faisaient apparemment.
Ils restèrent tous deux silencieux un long moment, puis Jack se leva et fit un pas en avant.

- Je vais la perdre
- Le Major Carter n’est pas intéressée par cet homme, dit simplement le jaffa
- Je sais. Ce n’est pas ça.
- Qu’est ce qui vous inquiète au juste Colonel ?
- Tout. Carter devrait sortir sans se cacher, ne pas rester cloîtrée chez elle. C’est une femme qui mérite d’être à la lumière, qui mérite que l’on se plie en quatre pour lui faire plaisir. Elle a besoin d’un homme qui lui offre tellement plus que quelques heures à l’abri des regards. Elle a le droit de vivre normalement.
- Vous a t’elle dit ceci ? Elle vous reproche l’anonymat ?
- Non, pas du tout. Mais elle finira par se lasser, elle finira par en avoir marre de se cacher, de ne pas pouvoir sortir, de ne pas vivre une relation normale où elle peut s’épanouir sans crainte. Je la perdrais
- Samantha Carter ne se lassera pas, O’Neill, vous ne devez pas vous en faire pour ça
- Oh pas tout de suite, mais elle finira par voir tous ses rêves tomber à l’eau, elle n’arrivera pas à voir l’avenir auquel elle tient.
- Il ne tient qu’à vous que ses rêves se réalisent. Comme vous le dites, elle mérite qu’on se plie en 4 pour elle
- Depuis quand savez vous pour…
- Pour elle et vous ? Disons que j’avais des soupçons, mais c’est vous qui me l’avez dit à l’instant
- Oh, je vois. Est ce que nous devons nous inquiéter de s’être fait repérer ?
- Non, du tout. Je vous connais bien tous les deux, c’est tout
- Ok, c’est vrai que vous savez tout vous. Qu’est ce qui vous a donné le doute ?
- Je ne vous avais jamais vu aussi heureux l’un ou l’autre depuis que je vous connais, répondit Teal’c en s’éloignant

Jack sourit et reporta son attention sur Sam, il soupira. Il ne supportait plus la situation, il allait devoir trouver une solution. Il ne voulait surtout pas la perdre.



Sam sortit de la demeure d’Azlan pour prendre l’air. La fille de ce dernier avait brillé par son absence. Sans doute vexée de s’être fait rembarrer par Jack d’après Daniel.
Elle fit quelques pas et aperçu Jack assis sur la barrière de l’enclos à bétail. Il observait le spectacle qui s’offrait à eux tous les soirs.
En effet, sur cette planète, lorsqu’un soleil se couchait un autre faisait son apparition donnant au ciel des couleurs superbes. De ce fait, il n’y avait qu’une baisse de luminosité qui durait à peine quelques minutes et il faisait jour tout le temps.
Sam le rejoignit

- C’est un spectacle dont on ne se lasse pas, dit elle doucement
- En effet, c’est magnifique. Vous avez déserté la salle ?
- Oui, Daniel s’est lancé dans un de ses exposés, dit elle en souriant
- Ouh là, je sens que je ne vais pas rentrer de si tôt alors
- Oui, c’est plus prudent

Il lui sourit et la regarda pensivement. Ils restèrent les yeux rivés l’un à l’autre quelques secondes. Il soupira.

- Venez… murmura t’il en lui faisant signe de s’approcher

Elle obéit machinalement et se retrouva devant lui. Il tendit le bras et l’attira à lui. Sam se retrouva entre ses jambes, la tête à la hauteur de son torse. Elle ferma les yeux, respirant son parfum, se sentant à sa place. D’une main douce, il posa la tête de la jeune femme contre lui et la serra posant le menton dans ses cheveux.
Elle sentit le corps de l’homme se relâcher, comme soulagé et elle entoura sa taille appréciant ce moment volé.
Ils restèrent longtemps comme ça, sans un mot, juste l’un contre l’autre. Ils se séparèrent en entendant des pas s’approcher. Daniel et Teal’c venaient les rejoindre, quand ils arrivèrent près d’eux, ils étaient simplement côte à côte Jack toujours assis et Sam debout contre la contre la barrière.

- Salut, vous faites quoi ?
- Rien, nous regardons le passage des deux soleils, répondit simplement Sam
- En fait, nous attendions pour rentrer nous voulions être surs que vous aviez fini de blablater sur vos cailloux
- Très drôle Jack ! Nous avons croisé Yjania, vous voulez que j’aille la chercher peut être ?
- Si vous voulez vous écraser sur l’iris oui !
- Messieurs, vous n’en avez pas marre de vous chamailler comme des enfants
- C’est lui qui a commencé ! dirent ils en cœur
- Je crains, Major, que vous perdiez votre temps. fit remarquer Teal’c
- En effet, je vais donc aller me coucher en vous laissant à vos enfantillages
- Vous voyez Jack, vous la faites fuir
- Non, c’est vous plutôt
- Vous
- Non

Sam amusée s’éloigna et Teal’c la suivit de peu en secouant la tête.

*****

Jack était dans son salon, il regarda l’heure pour la énième fois. Ils étaient revenus de missions le matin et avaient enfin eu l’autorisation de rentrer chez eux. Comme il était habituel, Jack était rentré en fin d’après midi. Sam quant à elle devait le rejoindre une ou deux heure plus tard, vers 20h avait il calculé.
Il l’attendait, il allait être 23h et elle n’était toujours pas là. Il s’inquiétait, et avait déjà tenté de la joindre sur son portable et chez elle. Il lui laissait des messages mais il n’avait pas de nouvelles.
Quand la porte s’ouvrit doucement peu après, il bondit sur ses jambes

- Vous voilà, je m’inquiétais
- Désolée, j’ai été retenue à la base et j’ai voulu passer chez moi avant de venir
- Vous n’avez pas eu mes messages ?
- Mon portable est déchargé et je n’ai pas écouté mon répondeur, j’étais pressée de venir vous rejoindre
- Ce n’est pas grave

Elle lui sourit et alla immédiatement l’embrasser, ils restèrent les lèvres soudées un long moment.

- Vous m’avez manqué, murmura t’il à son oreille.

Sam le regarda surprise de cet aveu, émue elle déposa un doux baiser sur la bouche chaude de son partenaire. Ils s’enflammèrent rapidement et Sam le délesta de son t-shirt. Jack agrippa alors les cuisses de la jeune femme et la souleva pour la transporter jusqu’à la table d’où il vira du bras le courrier qui y était. Leurs vêtements volèrent rapidement dans la pièce et ils assouvirent enfin la faim qu’ils avaient l’un de l’autre depuis plusieurs jours.

Au petit matin, Sam serrée contre Jack, caressait machinalement la poitrine de son amant. Il déposa un baiser dans ses cheveux.

- Vous semblez bien pensive
- Un peu, c’est vrai
- Deux sous pour vos pensées belle demoiselle
- …
- Sam ?
- …
- Sam, il y a un problème ? Vous m’inquiétez là
- Non, ça va
- Mais ?
- Est ce que vous êtes heureux avec moi Jack ?
- Oui, bien sur quelle question ! Si je le pouvais j’arrêterai le temps maintenant d’ailleurs. Qu’est ce qu’il se passe ? demanda t’il anxieux en la faisant reculer afin de pouvoir rencontrer son regard
- Rien de bien grave, je…Jack, j’ai quelque chose à vous dire mais je ne veux pas que vous vous mettiez en colère
- Sam, si c’est à propos de Yjania, je vous jure que rien de s’est passé
- Je sais, je sais… ça n’a rien à voir, enfin peut être un peu, mais indirectement
- Je vous en prie, dites moi
- J’ai démissionné hier soir
- Quoi ? s’écria t’il en reculant encore
- Jack, vous m’avez promis
- Mais enfin Sam pourquoi ?
- Vous le savez très bien
- Oui bien sur mais pourquoi ne pas m’en avoir parlé avant. Enfin Sam, c’est une discussion que nous devions avoir.
- Je sais mais je sais aussi que vous ne m’auriez pas laissé faire
- Bien sur que non, votre carrière…
- Mais je m’en fous de ma carrière, Jack s’il vous plait, comprenez moi
- Pourquoi maintenant ?
- Parce que c’était le moment. Nous nous étions jurés de ne jamais avoir le moindre geste explicite en mission. En une après midi nous avons bafoué cette règle par deux fois.
- Je ne comprends pas
- Jack, j’ai dû prendre sur moi pour ne pas hurler et m’effondrer en vous voyant avec Yjania. Je n’ai même pas réussi à retenir mes larmes comme une gamine
- Je sais, j’en suis encore désolé, de vous avoir blessé et je ne peux pas vous en vouloir pour ça. D’ailleurs, j’avoue avoir ressentie une bouffée de fierté
- Je ne vous en veux pas, vous le savez. Et puis le soir, cette étreinte. Mon dieu, ça m’a fait un bien fou. Mais vous brisiez la règle à votre tour. Ca m’a fait prendre conscience que l’on se faisait mal et que nous risquions de nous perdre. Je le refuse alors j’ai démissionné simplement
- Simplement ? demanda t’il d’une voix presque aiguë
- Oui, simplement. Jack, je veux pouvoir dire « nous » devant tout le monde.
- Moi aussi mais…Sam, hier après midi j’ai moi même rédigé une lettre de démission, je comptais voir le Général demain en retournant travailler. J’attendais juste d’en parler avec vous
- C’est vrai ?
- Oui
- C’est formidable alors, nous sommes donc d’accord, on ne peut plus se cacher, dit elle soudain heureuse
- Nous sommes d’accord, mais vous avez encore une belle carrière devant vous, je pouvais
- Non, et puis je vous interdis de donner cette lettre. Hier soir, si j’étais en retard, c’est parce qu’après ma démission le Général Hammond a passé quelques coups de téléphone. Je peux rester à la base en temps que civile. Je garde mon poste, je suis juste devenue le Docteur Carter
- Waouh, c’est super…Mais ils ne nous laisseront jamais travailler ensemble.
- Chaque chose en son temps. Au moins nous ne risquerons plus la cours martiale
- C’est vrai mais
- Non, plus de mais ! Et puis je veux pouvoir crêper le chignon de la prochaine qui pose les mains sur vous, dit elle en lui volant un baiser

Il se mit à rire et la serra fortement dans ses bras

- J’arrive pas à croire la chance que j’ai de t’avoir, dit Jack en lui caressant amoureusement le visage
- Tu n’as que ce que tu mérites, plaisanta t’elle.

Elle le regardait les yeux brillants, elle soupira et dans un souffle prononça un « je t’aime » plein d’émotion

*****


Jack les bras chargés de dossiers et d’un gobelet avançait d’un pas rapide dans les couloirs du SGC. Il s’arrêta devant l’ascenseur et attendit un peu anxieux. Les portes s’ouvrirent enfin et Jack souffla un coup.

- Bonjour Jack
- Helena, dit il d’une voix neutre
- On m’a appelé, le Général voudrait me voir
- Je sais, venez, suivez moi…

Ils avancèrent sans un mot, la jeune femme ne sentait aucune hostilité mais le trouvait un peu préoccupé. Il n’avait pas sourit en la voyant mais la froideur qu’il y avait avant son départ paraissait avoir déserté le soldat. Quand on l’avait contacté, elle avait hésité à revenir, le Docteur White l’avait convaincu de faire le déplacement.
Elle vit Harriman arriver devant eux et le gratifia d’un sourire. Il fit un salut militaire à Jack qui d’un geste le mit au repos.

- Docteur Baileys, ravi de vous revoir
- Moi de même Sergent
- Général nous avons reçu un appel du site Alpha, ils demandent qu’on leur envoi une équipe scientifique
- C’est pas vrai, décidément ils m’en veulent la bas. Envoyez leur Riri, Fifi et Loulou, dit Jack avec un sourire moqueur
- Moore, Matrovski et Simmons ? demanda amusé Harriman qui savait que Jack les supportait à peine
- Ouais, au moins je ne les verrai plus aujourd’hui ces trois là
- A vos ordres Général, dit l’homme en partant
- Général ? répéta Helena surprise. Alors vous… ?
- Oui en effet,
- C’est donc vous qui m’avez fait appeler
- Daniel en fait, rectifia t’il aussitôt plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu
- Oh, je vois…


Ils arrivèrent au bureau de l’archéologue et entrèrent. Autour de la table de travail, le reste de SG1 travaillait consciencieusement.

- Je vous amène de l’aide supplémentaire, dit Jack tout en jetant un œil sur Sam pour vérifier que ça allait

Quand Daniel avait demandé à ce que l’on fasse appeler Helena, Jack avait longuement hésité. Son ami lui avait alors dit que si ce n’était pas utile, il n’aurait jamais demandé cela. Le Général avait consulté Sam, pour l’avertir et en discuter avec elle. Il ne voulait surtout pas que cela crée des tensions, ils n’avaient pas besoin de ça, surtout en ce moment. Elle n’avait émis aucune opposition disant que si son aide était indispensable, elle n’avait rien à redire et que de toutes façons ses griefs contre la jeune femme n’avaient pas à gêner le travail du SGC. Elle le remercia néanmoins de lui en avoir parlé et de la prévenir de l’arrivée de la sociologue. Ceci dit, Jack savait qu’elle était tendue à l’idée de cette prochaine rencontre.

- Docteur Baileys, salua Teal’c
- Bonjour Helena, dit à son tour Daniel alors que Sam se contentait d’un vague signe avant de replonger dans son travail
- Bonjour, contente de vous revoir
- Daniel, je vous apporte les dossiers que vous avez demandés. Et pour mademoiselle, finit Jack en mettant le gobelet devant Sam qui le remercia d’un sourire.
- Merci Jack, tenez Helena, lisez ça vous comprendrez ce que nous attendons de vous, expliqua Daniel
- D’accord, dit elle en s’installant en face de Sam

Ils se remirent tous au travail, même Jack épluchait des documents assis aux côtés de Sam. Au bout d’une heure de lecture et de divers blabla, l’astrophysicienne se redressa.

- J’ai vu ça y’a pas longtemps, je suis sûre que ce n’est pas loin et qu’on a oublié quelque chose
- Vous vous souvenez où on a rangé cette statue ? demanda Daniel
- Oui attendez,

Elle se leva et alla chercher une boite sur l’étagère du haut. Jack se leva d’un bond et alla l’aider.

- Je croyais qu’on avait dit de rester assis
- Jack, je t’en prie… soupira Sam alors qu’il saisissait le carton
- Ah, on ne râle pas et on retourne s’asseoir

Helena releva la tête surprise de les entendre se tutoyer et surtout si familier entre eux. Elle remarqua alors le ventre légèrement rebondi de Sam. Elle devait être enceinte de 5 mois environ. Elle ne vit que seulement les anneaux d’or qui brillaient aux doigts de Jack et Sam. Elle resta un moment fixée sur le couple qui se chamaillait gentiment au sujet de ce qu’avait le droit de faire la femme ou pas. Le Général était très attentif à ce que son épouse se repose et ne fasse pas trop d’efforts, ce qui faisait râler Sam qui se plaignait de devoir rester quasi inactive.
Helena bien que contente pour eux se sentie un peu bizarre, à une époque, elle aurait eu de la peine, Jack comptant beaucoup pour elle. Elle soupira et continua d’écouter le couple.

- Sam, on avait dit que si tu bossais, tu devais rester assise. N’oublie pas que tu l’as promis, sinon tu retournes à la maison.
- Jack, je ne suis pas en sucre
- Tu veux que j’appelle Janet ? C’est elle qui a dit que tu devais te reposer
- Je sais mais avoue que tu exagères un peu, je…

- Ils se sont mariés il y a 7 mois environ, dit Daniel doucement à Helena qui cessa d’espionner Jack et Sam
- Oh, je l’ignorais. Il y a longtemps qu’ils sont ensemble ?
- Deux ans presque
- Peu après que je sois partie alors
- En effet. Sam a démissionné de l’armée. Jack le voulait aussi mais elle a réussi à le convaincre de rester. Elle a dû cesser les missions avec SG1 à une période parce qu’on refusait qu’un couple travaille ensemble. Mais bon, Jack est passé Général peu après, donc ça s’est arrangé. Puis ils se sont enfin mariés
- Ils méritent tout ça, ce sont des personnes exceptionnelles, admit la jeune femme
- C’est ce que nous pensons également Docteur Baileys. Leurs sacrifices en valaient la peine.
- Oui. Elle doit accoucher quand ?
- En Août, Jack est au petit soin pour elle
- J’ai vu cela, un souci de santé ?
- Sam a des problèmes de tension et doit rester allonger la plupart du temps. Si elle est là c’est qu’on avait besoin d’aide. Mais Jack veille à ce qu’elle soit assise
- Il a raison.
- J’espère que cela n’est pas trop dur pour vous ? s’enquit Daniel
- C’est un peu étrange, c’est vrai mais ça va. En fait, il y a eu du changement dans ma vie aussi. Le Docteur White et moi… avoua t’elle en rougissant
- Voilà une bonne nouvelle, Sam vous le saviez ?
- Je savais quoi Daniel ? demanda t’elle en se rasseyant aidée de Jack qui lui tenait la chaise
- Pour votre ami David White et Helena Baileys
- Oui, David m’en a parlé
- Oh, je l’ignorais, s’étonna Helena
- Ils communiquent par mail, dit Jack en levant les yeux au ciel, visiblement un peu jaloux
- Oh… En tout cas, recevez mes félicitations pour votre mariage et la prochaine naissance
- Merci. dirent Jack et Sam en cœur


Le Général regarda sa femme et lui fit un clin d’œil complice alors qu’elle lui souriait. Le Docteur Baileys, sourit en les regardant. Ces deux là était vraiment fait l’un pour l’autre, cela crevait les yeux. Elle n’avait jamais eu aucune chance et combien même, si Jack avait répondu à ses avances par le passé, cela n’aurait pas duré. Il était évident que ces deux là, quoiqu’il arrive, finiraient ensemble.
Elle baissa les yeux et continua de lire les dossiers qu’elle avait, se concentrant sur le travail qu’elle devait faire.

Sam, qui elle aussi avait repris son activité, sentie la main de Jack lui presser discrètement la sienne, d’un geste rassurant. Elle leva les yeux vers lui toujours souriante et posa la main de son mari sur son ventre en mouvement. Il sourit à son tour et elle put lire sur ses lèvres un « je t’aime » qui lui fit battre le cœur un peu plus vite.

Ils étaient heureux car chaque chose était à sa place à présent.


FIN

 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
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