Un couloir, deux éminentes scientifiques discutent des derniers ragots :
« Alors elle lui a dit ‘‘Sois tu te décide, soit je passe à autre chose !’’
- Vraiment ?
- Oui, je te jure !
- Et alors il a… ?
- Tu ne vas pas me croire…
- Tu veux dire que…
- Oui !
- C’est vrai ? Enfin ?!
- Au bout de tant d’années à tourner autour, il était temps qu’elle lui pose un ultimatum.
- C’est vrai, surtout qu’elle n’a jamais abandonné.
- Alors qu’on ne peut pas dire qu’il ait été aussi…
- Sure. En même temps il est de nature instable comme tous les…
- Ne m’en parle pas ! Si tu savais comme j’ai du mal avec le mien !
- Et le mien, la semaine dernière encore j’ai du revoir sa « Hem » mère.
- Encore ?
- Oui ! Au moins elle n’aura pas ce problème.
- On en rêve toutes!
- Oh que oui. Surtout qu’il est plutôt…
- Intriguant ?
- Et avec lui, les possibilités sont…
- Enormes ?
- Comme tu y vas, si on nous entend…
- Et pas seulement les possibilités si l’on en croit l’infirmière Nelson.
- Et elle connaît son sujet, il paraît que sa nièce a…
- Oui ! Enfin pour revenir au major, je dois dire que je l’envie.
- Et elle aura le privilège du monopole.
- Oui, aucune d’entre nous n’a jamais réussi à le décider.
- Par contre, elle va avoir besoin d’une quantité d’énergie…
- Ne m’en parle pas, vu le morceau…
- Tu crois qu’elle nous laissera…
- Elle n’est pas très partageuse, mais elle nous racontera sûrement tous dans les moindres détails.
- Tu as raison, il suffit de lui demander.
- N’empêche, le CO…
- Chut, allons-y, elle doit être dans son labo.
- Avec lui ?
- Il y est souvent en tout cas.
- C’est que si on la dérange…
- On frappera, allez viens ! »
Au détour de ce même couloir, une paire d’oreilles indiscrètes :
« Non mais je n’en revient pas !
- D’où revenez-vous ? Nous ne sommes partis de nulle part Daniel Jackson.
- Teal’C… Je n’arrive pas à croire que Sam nous ait renvoyé de la sorte !
- Sûrement était-elle occupée.
- Surement oui. Elle avait plutôt l’air… bizarre.
- Qui à l’air bizarre Daniel ?
- Jack !
- Yep, qui d’autre ?
- Vous n’étiez pas ? Je croyais… Où étiez-vous ?
- Dans le couloir, juste derrière vous…
- Le couloir derrière, c’est le labo de Sam, non ?
- Entre autre, oui. Un problème ?
- Pas vraiment, en fait…
- Tant mieux ! Bon c’est pas tout ça, mais je dois aller voir Hammond !
- Jack, attendez ! Vous avez vu Sam aujourd’hui ?
- Hum, ouai. C’est bon cette fois Daniel, je peux y aller ? Parce que sans vouloir vous vexer je suis un peu pressé là !
- Quelque chose d’important ?
- Sure oui : quelques formalités administratives à régler avec le général !
- Teal’C vous pensez à ce que je pense ?
- Non.
- Teal’C ! A propos de… Hey ! Où allez-vous ?
- Faire mon Kel’No’Rim.
- … »
« Ah docteur Jackson !
- Walter ! Est-ce que…
- Attendez, j’ai une question vraiment importante !
- Moi aussi !
- Oui mais là… ça va vous intéresser : vous avez entendu ? Les docteurs…
- Oui, à l’instant ! Je viens de surprendre leur conversation !
- Alors c’est bien vrai ? Enfin ?!
- J’en ai bien l’impression Walter !
- C’est… c’est… Ah Teal’C, vous connaissez la nouvelle ?
- Laissez tomber, j’ai déjà essayé : il part faire son Kel’No’Rim.
- Oh.
- Mais… Et Hammond ?
- Vous croyez qu’il sait ?
- Peut être que non…
- Il faut garder tout cela secret alors.
- Pour le moment, oui. C’est de notre devoir.
- Mais quand même, quelle nouvelle ! Vous le saviez avant, vous ?
- Non. Sam ne m’en a même pas touché un mot.
- Rassurez-vous, elle devait avoir ses raisons.
- Hum, sans doute. A plus tard. »
Petit archéologue curieux et grand Jaffa silencieux :
« Heu Teal’C ?
- Docteur Jackson.
- Vous savez, Jack…
- Si vous le cherchez, je l’ai vu revenir du bureau du général.
- Ah… ? Et ?
- O’Neill a essayé de m’expliquer mais je n’ai pas très bien compris en quoi une pile de rapports se rapprochait d’une technique de torture.
- Rien d’autre ? Il n’a pas mentionné Sam ?
- Non. Le major Carter n’a pas de rapports en retard il me semble.
- Oui, sûrement. Mais s’il ne se décide pas Hammond va surcharger à coup sur ! Sa santé n’est plus ce qu’elle était…
- Je ne pense pas qu’O’Neill en veuille à la vie du général Daniel Jackson.
- Oh heu non bien sur, bien sur. Hum, et bien, à plus tard Teal’C. »
Un Jaffa sachant jaffer, jaffe en silence :
« Hé Teal’C ?
- O’Neill.
- Un match de boxe, ça vous tente ?
- Ne devriez-vous pas être en chandelle avec Hammond ?
- En chandelle ? Je crois que c’est plutôt tête à tête Teal’C. Et euh, pourquoi ?
- Je crois qu’il serait plus avisé de le demander au major Carter.
- Carter, mais… De quoi, pourquoi ?
- Hammond risque de surcharger si vous ne vous dépêchez pas.
- Mais… ?
- Je suis heureux pour vous, O’Neill. Il était temps. Maintenant, je dois méditer.
- … »
Dans un bureau, non loin d’un bien connu couloir :
« Daniel !
- Bonjour aussi, Jack.
- Ne jouez pas à ça maintenant !
- Très bien, qu’y a-t-il ?
- Vous avez parlé avec Teal’C !
- Etant donné qu’on est dans la même équipe, oui ça m’arrive. Et aussi bizarre que cela puisse vous paraître il me parle aussi.
- Très drôle. Vous lui avez parlé de… vous savez quoi ?
- De « je sais quoi » ?
- Hem, Carter.
- Vous pourriez parlez distinctement pour voir ?
- De Carter, bon sang !
- De quoi ? Désolé mais je n’arrive pas à vous suivre Jack.
- Que Hammond risquait, je cite ‘de faire une surcharge’ ! ça m’étonnerai que ce soit de Teal’C ça, j’y décèle même une certaine influence de Space Monkey !
- Et alors en quoi ça vous concerne?
- Il m’a fait son regard en me le disant, vous savez le regard qui dit ‘je sais et je sais que tu le sais’…
- Ah.
- Ah ?
- Bah…
- Super on gagne une lettre en plus, Daniel je vous préviens je ne vais pas avoir la patience d’attendre tout l’alphabet !
- C’est bon, allez quoi Jack ! Toute la base est au courant de toute façon !
- Attendez, au courant de quoi ?
- Je croyais qu’on était amis, vous auriez pu au moins me mettre au courant…
- Pour l’amour du ciel, Daniel : au courant de quoi ?!
- Je dois y aller Jack, une étude à finir avec Janet. Et ne vous inquiétez pas on vous enverra un faire part, nous.
- Que… Daniel ? Daniel ! Mais bon sang, qu’est ce qu’il se passe ici ?! »
Salle de commande :
« Mon colonel !
- Walter…
- Vous pouvez donnez cela de ma part au major Carter ?
- Et vous, vous ne pouvez pas ?
- Elle est très occupée aujourd’hui. Et puis j’avais pensé qu’étant donné les circonstances, vous la verriez plus souvent que moi…
- De quoi…
- Au fait, mon colonel : mes félicitations !
- Je suis devenu fou, ça doit être ça… Ou alors c’est eux. Je vais craquer, je le sens. On doit être envahi. Carter aura une explication, elle. »
Au mess :
« Ah, Daniel ! Vous n’auriez pas vu Carter ?
- Oh que j’en ai marre !
- Je vous demande pardon ?
- Vous savez combien de personnes m’ont posé cette question aujourd’hui ? Et combien ça fait au total ?
- Mais, je voulais juste savoir…
- Où est Sam ?
- Oui…
- Comme tous ceux qui croisent mon chemin aujourd’hui !
- Et vous leur avez répondu quoi ?
- Oh, pour vous je peux faire une exception et vous répondre de vous débrouiller tout seul.
- Daniel ! Arrêtez de geindre et dites moi où elle est !
- Hammond.
- Quoi Hammond ? Je parle de Carter pas du…
- Dans le bureau du général Hammond.
- Oh.
- Il n’était pas très content que cette histoire ce soit répandu de la sorte et qu’il soit le dernier au courant.
- Le dernier ? Pas sûr ça…
- D’ailleurs vous auriez pu me le dire, je suis quand même…
- Daniel, je ne suis même pas au courant !
- Comment ça ?
- Vous savez ce que Hammond lui voulait ?
- ça vous arrive de répondre à une question Jack ?
- J’aimerai bien justement ! Alors ?
- Lui passer un savon je suppose, compte tenu du règlement…
- D’oh. »
« Ah, Sam !
- Daniel. Je voulais justement vous voir, je suis désolé de vous avoir renvoyé de la sorte tout à l’heure…
- Ce n’est pas grave, je comprends. Etant donné les circonstances… D’ailleurs félicitations !
- Oh, vous êtes déjà au courant ?
- La nouvelle s’est rapidement répandue. Vous savez ce que s’est… Même si Jack n’a rien voulu nous dire.
- Le colonel ?
- Il vous cherche d’ailleurs.
- Ah. Je serai dans mon labo Daniel.
- Oui, et Sam ?
- Oui ?
- Felger parle de reproduction…
- Daniel ! Vous ne devriez pas être au courant ! C’est un projet encore tellement fragile…
- Ne vous inquiétez pas : motus et bouche cousue !
- Même Hammond n’est pas encore au courant… je pense que c’est pour ça qu’il m’a convoqué d’ailleurs…
- Bonne chance Sam.
- Hum. Je vais peut être en avoir besoin, il n’est pas facile à convaincre. »
Au bout d’un couloir, le messager du mess :
« Ne devriez-vous pas être en chandelle avec Hammond ?
- C’est tête à tête Teal’C … Et puis pourquoi devrais-je voir Hammond à la fin ?
- O’Neill vous êtes un guerrier hors pair mais vous ne pouvez rester plus longtemps un hors la loi.
- C’est de vous remettre au Kel’No’Rim qui vous fait cet effet mon vieux ? Parce qu’à moins qu’une pile de rapports en retard ne soit un crime, je ne vois pas du tout de quoi vous parlez…
- Ne tournez autour de la porte O’Neill.
- Du pot Teal’C.
- Merci Daniel Jackson.
- Daniel, premièrement vous arrêtez immédiatement les leçons de proverbes terriens : quand on voit le résultat… Et deuxio vous m’expliquez de quoi il parle !
- Ce serait plutôt à vous de nous expliquer. Depuis ce matin la nouvelle se répand dans toute la base, et maintenant certains parlent même de reproduction ! Alors excusez nous du peu !
- Hein ? Reproduction de quoi ?
- Humph. De qui plutôt.
- Daniel, je suis complètement perdu là…
- O’Neill. Daniel Jackson veut simplement dire que nous aurions aimé apprendre la venue de votre enfant de votre bouche.
- Kof, kof ! Pardon ?
- Bon Jack, ça suffit maintenant ! Vous pourriez nous le dire quand même non ? On est amis ! Toute la base est au courant que Sam et vous êtes ensemble ! C’est d’ailleurs pour ça qu’Hammond…
- QUOI ? Vous plaisantez ?!
- Ce n’est plus la peine de faire semblant Jack, même Sam nous l’a confirmé !
- Carter ?!
- Oui. Elle allait d’ailleurs l’annoncer à Hammond. Je viens de la croiser vers son bureau.
- C’est une crise cardiaque… Je suis en train d’halluciner. Janet, il faut que je vois Janet. »
Patient pas soigné, médecine douce peut être ?
« Vous n’avez rien, puisque je vous le dit. Maintenant sortez d’ici, il y a de vrais patients qui attendent pour se faire soigner, colonel.
- Vous êtes sure quand même ? Parce que…
- Oui ! Ah, et vous féliciterez Sam pour moi, qu’elle ait enfin réussi… Il y a de quoi être fier de ce qu’elle a fait.
- Voui… »
« Danieeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeel !
- Jack ?
- Vous pouvez répondre à une question pour moi ? Clairement je veux dire ?
- Heu, oui je suppose.
- Bien. Alors essayez avec celle-ci pour voir : qu’est ce que Carter m’a fait ?
- Qu’est ce que…
- … Carter m’a fait, oui. Contentez vous de répondre, hein, je me chargerai de l’interprétation.
- Heu, d’accord… Elle vous a posez un ultimatum…
- Et ?
- Vous avez répondu favorablement ?
- Les questions c’est pour moi Daniel, contentez vous des réponses !
- Hé bien, d’après ce que je sais vous auriez disons…
- Oui…
- Heu, dixit ses collègues « plus que comblées ses attentes »…
- Oh. J’ai fait ça alors.
- Non ?
- Apparemment si, mais que je sois maudit si je sais comment ! »
Las d’avoir déclenché ces choses auxquelles il n’était pour rien et excédé de ne pas en récolter les fruits alors qu’apparemment cela était censé faire sa joie de même que celle de toute la base, O’Neill décida de remédier à son ignorance en laissant un mot rapidement griffonné sur le bureau de son major. Advienne que pourra ! Faut dire que cet ultimatum, qu’il était censé avoir posé, avait l’air plus qu’attrayant, et si en plus c’était avec la bénédiction d’Hammond… !
C’est ainsi qu’en revenant dans son labo le major Samantha Carter, haute diplômée de son état et militaire émérite, faillit faire une attaque et louper la belle mort « en mission, au service de son pays » qu’une voyante lui avait prédit il y a de lointaines années. Et ce à cause d’un malheureux bout de papier, griffonné à la hâte :
« Major,
Dans l’attente d’un ultimatum fort attrayant, je vous attends au mess où je prends des forces en prévision de la réponse probable que je compte vous fournir. Ne soyez pas inquiète pour la quantité d’énergie à produire, j’en ai assez pour deux !
PS : Ne soyez pas trop déçu pour ma mère, j’endurerai Jacob, ça vaut bien pour deux aussi !
2ème PS : Précisez à vos deux collègues, les docteurs Tic et Tac, que je n’aime pas partager non plus (note à faire suivre à Felger et au personnel de la base) et éviter de leur raconter « tout dans les moindres détails », ça pourrait les surprendre. »
Malheureux bout de papier qui finit chiffonné par la main fiévreuse de la scientifique qui, une fois n’est pas coutume, bénit les bavardages hasardeux de ses deux collègues. Bavardages apparemment mal interprétés par son colonel. Enfin, s’il tenait à ce qu’elle lui pose un ultimatum et au vu de ce que le message laissait présager comme réponse, elle voulait bien s’y risquer.
Elle s’apprêtait donc à pénétrer dans les quartiers du colonel et en poussant la porte, un sourire vint étirer ses lèvres. Elle allait de ce pas poser un ultimatum qui promettait d’être en effet « fort attrayant », non sans remercier mentalement ses collègues et surtout son réacteur source de tant d’attention. Car aujourd’hui la base de Cheyenne Mountain pouvait savourer un fait nouveau :
NAQUI MARCHE !!!!
(En)Fin