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La drogue, c'est comme quand tu close your eyes et que tu traverses la rue... - J.C. Vandamme
Imagine

Second souffle : Chapitre 1

     Le verdict est tombé, sans appel. Je n’arrive pas à comprendre. Je ne veux pas comprendre. Pourquoi je sens mes jambes fléchir tout d’un coup ? Pourquoi la voix de Janet n’est-elle plus qu’un son inaudible, sourd et lointain à mes oreilles ? Je quitte l’infirmerie d’un pas raide et automatique. Je l’entend qui me rappelle et pleure mon nom. Comment lui faire face ? Et comment faire face aux autres ? A mes coéquipiers, à mes amis ? Comment leur annoncer que je suis condamnée ? Comment leur expliquer que je vais mourir ?

 

    Les maux de têtes étaient de plus en plus fréquents et douloureux, mais je mettais ça sur le compte de la fatigue. Mais pourquoi étais-je si épuisée et vidée à mes retours de missions ? Après plusieurs semaines, je m’étais enfin décidée d’en parler à Janet. C’était il y a 3 jours. Elle m’a fait des examens approfondis…pour m’apprendre que j’avais un cancer. Comme mon père. En d’autres termes : incurable.

Là je déambule dans les couloirs, sans but précis. Je devrais peut-être regagner mon labo. Non, le Colonel risquerait d’y venir. Je ne veux pas qu’il sache, pas encore. Je me dirige alors vers mes quartiers pour dormir un peu, je ne tiens plus debout.

Un bruit me réveille brusquement, j’ai à peine dormi 2 heures. La porte s’entrouvre et Janet apparaît. Elle allume la lumière et je remarque aussitôt ses yeux rougis par les larmes.

 

Ja : Sam, je peux…

 

Je l’invite à entrer. Elle s’assied à côté de moi sur le lit.

 

Ja : Il faut qu’on en parle…

 

Je lui répond un peu sèchement malgré moi :

 

S : Je vais mourir, vous voyez quelque chose à ajouter ?

 

Ja : Sam, je… le Colonel, Daniel et Teal’c sont au courant…

 

Je sens alors un mélange de colère et d’angoisse.

 

S : Quoi ?!

 

Ja : Le Colonel est venu à l’infirmerie avec Daniel peu après votre départ. Quand ils m’ont vu dans cet état, ils ont voulu savoir. Je suis désolée…je ne sais pas si vous vouliez le leur dire vous-même…

 

Je murmure :

 

S : C’est peut-être mieux comme ça…Alors, le compte à rebours atteint 0 dans combien de temps ?

 

Janet se remet à pleurer

 

Ja : Oh Sam, arrêtez de parler comme ça !

 

S : Je suis désolée Janet. Je n’arrive plus à ressentir quoi que ce soit, je ne réalise pas, je ne peux pas le concevoir. Je n’arrive même pas à pleurer…

 

Elle me prend dans ses bras.

 

Ja : Je vais chercher une solution Sam, je ne vais pas vous laisser tomber

 

S : Il n’y a rien à faire Janet, c’est incurable. Combien de temps ?

 

Ja : Vu la dégénérescence de vos cellules, plusieurs semaines…2 mois maximum. Quelque chose dans votre sang semble accélérer le processus. Je fais des recherches.

 

Je me détache d’elle.

 

S : Bien, autant ne pas perdre de temps. Je vais me dépêcher de finir tout ce que j’ai entrepris.

 

Janet se lève, le visage las et me laisse à mes projets.

 

    Je suis retournée à mon labo, refusant la solitude de ma chambre vide. J’ai décidé de continuer mes travaux sur mon réacteurs à naqquada. Peut-être sera t’il utile un jour ? Mais une douleur lancinante à la tête reprend le dessus, je ne peux plus me concentrer. Je vais m’asseoir quand je l’aperçois, debout, à l’embrasure de la porte. Là, j’ai vraiment mal. Pas à la tête, non. Au cœur. Et pour la première fois depuis des heures, je pleure. Oui je pleure, sans retenue, ni sans gêne. Je pleure parce que je vais mourir, parce que j’ai mal, et parce que je vais le perdre. Il s’approche de moi et me prend dans ses bras. Il a rarement ce genre de geste à mon égard, parce qu’il n’a pas le droit. Alors je m’agrippe à lui comme s’il risquait de disparaître d’un seul coup. Je ne veux plus le lâcher, lui, l’homme que j’aime. Il me serre encore plus fort dans ses bras et me chuchote des mots réconfortants à l’oreille. Je sens sa main qui remonte dans mes cheveux. Un geste doux. Je ne veux plus qu’il me lâche, pourtant, je mets fin à notre étreinte. Je le regarde et je le surprend à refouler ses larmes. Je ne l’ai jamais vu pleurer. Il se reprend vite.

 

J : Carter, on va trouver une solution, parce qu’il est hors de question que vous me quittiez,  c’est bien compris ? Vous me le promettez ?

Il se voile la face, je le sens bien. Mais je sens aussi que mon devoir, en tant que militaire et qu’être humain, est de lutter. Pour lui, comme pour moi. J’essuie mes larmes.

 

S : Oui mon colonel.

 

Il m’emmène à l’infirmerie, il veut discuter des possibilités avec Janet. Il n’y a rien à faire mais je suis quand même. J’ai promis.

 

Ja : La seule solution que je puisse envisager, c’est l’implantation d’un symbiote Tok'ra.

 

Je répond instantanément avec fermeté :

 

S : NON, c’est hors de question !

 

Le Colonel me regarde avec un air suppliant.

 

J : Carter, vous savez très bien ce que je pense de ça…mais si c’est la seule solution pour vous sauvez je…

 

Ma voix se brise :

 

S : Non, je ne veux pas. Je ne veux pas encore supporter ça, je ne peux pas, je n’en aurai pas la force.

 

Il me comprend mais son visage se fait de plus en plus suppliant. Il sait ce que j’ai enduré avec Jolinar, mais il insiste. Je lui dit que j’y réfléchirai.

En attendant, on essaie de contacter mon père, sans résultat. La Tok'ra s’est installée sur une nouvelle base depuis leur dernière attaque, on ne sait où. Voilà qui n’arrange pas les choses. Daniel, Teal’c et le Général sont passés me voir. Ils étaient bouleversés. Même Teal’c, si stoïque en temps normal, laissait deviner sa peine. Daniel n’a pas pu s’empêcher de pleure, ça m’a fait beaucoup de mal.

 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
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