Coup de blues
Auteur : Ariel
Courriel : Tasha_Yar@hotmail.com
Dislaimer : Je ne touche pas d’argent avec cette histoire, les personnages ne
m’appartiennent pas.
Spoiler: Point of View
Avertissement: Il y a un passage NC-15
Il sera précédé de *** alors soyez attentif si vous n'avez pas l'âge requis
Note de l’auteur : Ceci est mon premier fanfic de Stargate et il a été écrit avant que je vois Point of View.
Ne soyez pas gênés de m’envoyer vos commentaires. Bonne lecture!
Elle ne pouvait s’empêcher de la regarder. Cette photo qui montrait tant de bonheur. Tout ce qu’elle souhaitait ardemment était représenté sur ce bout de papier glacé. Ils avaient l’air tellement heureux. Lui souriait de toutes ses dents et elle riait aux éclats. Ils étaient enlacés et heureux. C’était le plus beau jour de leur vie. N’importe quelle personne qui regardait cette image ne pouvait que voir le bonheur et l’amour qu’elle irradiait. Pourquoi regardait-elle cette photo ? Pourquoi se torturer avec quelque chose qu’elle n’aurait jamais ? Elle savait que son désir le plus fort était d’avoir ce que cette photo représentait. Elle sentait les larmes se former dans ses yeux. Non. Il ne fallait pas pleurer. Trop de larmes avaient été versées. Pourtant, il lui manquait ce petit quelque chose qui aurait rendu sa vie parfaite. Qui lui aurait donné un sens.
Elle ne pouvait s’empêcher de ressentir ce vide, ce manque qui la rongeait à l’intérieur. Elle se coucha sur le côté gauche, celui du cœur, pour le protéger. Instinctivement, elle se plaça en position fœtale et serra un oreiller sur sa poitrine. Elle aurait aimé qu’il la prenne dans ses bras pour la réconforter. Ces bras si puissants où elle s’était toujours sentie en sécurité les rares fois où elle avait pu s’y blottir. Elle aurait aimé rester contre lui pendant des heures, se nourrissant de ce contact, de cette proximité. Elle aurait aimé qu’il l’embrasse doucement pour la raccrocher à la vie. Elle aurait aimé qu’il fasse chanter son corps et qu’il sème la vie en elle. Bientôt, elle ne serait plus qu’une vieille terre stérile qui n’a jamais connu le prolongement de la vie. Elle aurait aimé tout cela et bien plus encore. Mais au fond d’elle-même, elle savait que cela ne se produirait jamais.
À quoi bon espérer un quelconque miracle? Tout était contre eux. Elle rumina ces pensées pendant de longues heures, toujours recroquevillée sur son lit, les yeux posés sur la photo que son double lui avait laissée. « Pour vous encourager et que vous ne perdiez jamais espoir » lui avait-elle dit. Cela ne sert à rien de garder espoir seule alors qu’ils devraient être deux pour le faire. Cette maudite photo qui ne faisait qu’accentuer sa mélancolie et son désespoir. Le sommeil finit par avoir raison d’elle mais elle avait le cœur gros et un énorme soupir coincé au fond de la gorge. Elle n’entendait pas les coups frappés à sa porte et le son agaçant de la sonnette. Elle avait besoin de rattraper des mois de sommeil interrompu, inexistant ou peuplé de cauchemars. Même le vacarme que fit la porte lorsqu’elle claqua sous la force d’une poussée violente ne la tira pas des bras de Morphée. Un homme entra dans la maison. Il était vêtu d’un vieux jeans troué aux genoux et d’un t-shirt noir à l’effigie des Simpson sous sa veste de pêche.
Jack : Carter? Vous êtes là?
Aucune réponse ne lui parvint. Elle devait forcément être là. Sa voiture et sa moto étaient devant la maison, elle n’était pas dans le salon ni dans la cuisine ni dans la cour arrière. Mal à l’aise, il hésita plusieurs minutes avant de monter à l’étage. Il avait l’impression de violer l’intimité de son major et il n’appréciait pas cette sensation. Il s’inquiétait pour elle. Ils avaient eu droit à une semaine de vacances et il savait qu’elle ne l’avait pas passée à travailler sur son réacteur. Elle avait quitté la base très tôt, sans dire un mot à personne. Il trouvait son comportement légèrement modifié depuis quelques temps. Elle soupirait plus souvent et ne réagissait presque plus à ses blagues. En mission, il lui arrivait régulièrement de la retrouver les yeux dans le vague, perdue dans ses pensées.
Quelque chose la préoccupait mais il n’arrivait pas à savoir quoi exactement. Lorsqu’il passait la voir dans son labo et qu’il la voyait le regard accroché au plafond, fixant le lointain, oubliant pendant quelques instants son réacteur, il n’avait qu’une envie, celle de la serrer dans ses bras et de lui dire qu’il était là. Il serait toujours là pour parler, pour l’écouter, pour la soutenir, pour la réconforter. Il aimerait tant lui en offrir plus mais il ne pourrait jamais être plus qu’un ami pour elle. Il en avait assez de cette histoire de non-fraternisation. Certains moments, il rêvait presque de devenir général pour faire pression sur le Président à propos de cette loi.
À quoi servait-elle d’ailleurs? Théoriquement, elle devait empêcher un officier supérieur de prendre des risques inutiles pour sauver son ou sa partenaire et plein d’autres trucs dans le genre. Mais Jack savait très bien que dans la plupart des équipes, des liens se formaient et ces liens pouvaient causer ces erreurs que la loi essayait justement d’empêcher, alors à quoi bon l’appliquer? Jack se concentra sur ce qu’il faisait. Il devait trouver Sam et s’assurer qu’elle allait bien. Lentement, il entra dans sa chambre et la vit, roulée en boule sur son lit, serrant un oreiller contre sa poitrine. Elle dormait très profondément mais ses traits n’étaient pas paisibles. Son visage était triste et il remarqua qu’une larme unique avait réussi à frayer son chemin, naissant dans l’œil et mourant sur la joue. Inconsciemment, elle tenait l’oreiller comme un noyé s’accroche à une bouée de sauvetage pour ne pas couler.
Visiblement, elle était épuisée et tout le vacarme qu’il avait causé en entrant ne l’avait pas réveillée. Il était vrai que depuis six mois, ils enchaînaient missions sur missions, toutes plus éprouvantes les unes que les autres et les quelques fois qu’ils avaient eu des vacances, elles avaient été courtes et Sam les avait toutes passées dans son labo. Jack ressortit de la chambre sur la pointe des pieds. Il retourna dans le salon et sortit son cellulaire.
Jack : Docteur? Ici O’Neill. Vous pourriez venir me rejoindre chez le major Carter d’ici
une heure?
Janet : Bien sûr. Elle va bien?
Jack : Ce sera à vous de me le dire.
Janet : Vous ne me rassurez pas. Je fais aussi vite que je peux.
Jack : Merci! Oh! Ne dites rien au général pour le moment.
Il raccrocha et regarda autour de lui, ne sachant que faire en attendant Janet. À sa grande surprise, la pièce était un véritable capharnaüm. Des vieux journaux étaient éparpillés sur le sol, des bols avec différents restants plus ou moins frais traînaient çà et là, la poussière s’accumulait un peu partout et plusieurs objets jonchaient le sol. Jack se mit à penser que Sam devait être très occupée et épuisée pour avoir laissé la pièce dans un tel état. Il savait qu’en temps normal, elle était ordonnée et ne laisserait jamais sa maison dans un si triste état. Il enleva sa veste de pêche qu’il déposa sur un fauteuil et se mit au travail. Tant qu’à rester là à ne rien faire, il préférait rendre ce service à Sam. Il était encore en train de ranger lorsque Janet arriva une heure plus tard. Jack la fit entrer.
Janet : Désolée, SG5 est revenu de mission et il a fallu faire leurs examens. Qu’est-ce qui
se passe? Pourquoi m’avez-vous fait venir ici? Qu’est-ce que vous faites ici?
Jack : Du calme, tout va bien. Je suis ici parce que le comportement du major
m’inquiétait et je voulais savoir si elle allait bien. Elle est partie sans dire un mot
lorsque le général nous a donné notre semaine de vacances et elle ne l’a pas passée
à travailler sur son réacteur. Je voulais savoir si je pouvais faire quelque chose
pour l’aider. Quand je suis arrivé, elle ne répondait pas. Alors, j’ai pensé qu’il lui
était peut-être arrivé quelque chose de grave, j’ai forcé la serrure et je suis entré. Je
l’ai trouvée endormie dans sa chambre malgré tout le boucan que j’avais fait en
bas. Je sais qu’en cas de danger, elle se réveille instantanément, c’est une militaire,
mais là, aucune réaction.
Janet : Et où est-elle en ce moment?
Jack : Elle dort encore.
Janet : Je vais aller la voir.
Jack : Je suppose que vous savez où c’est? Moi, je vais continuer de ranger.
Janet : Vous vous êtes transformé en monsieur Net?
Jack : Ouais, appelez-moi Super Jack!
Janet monta voir son amie. Le fait de ne pas l’avoir vue pendant une semaine lui fit remarquer que Sam avait perdu du poids, qu’elle avait d’énormes cernes sous les yeux et qu’elle était épuisée. Elle remarqua aussi que Sam s’était endormie en position fœtale, sur le côté gauche, serrant un oreiller dans ses bras. Après avoir noté mentalement une foule de détails, Janet se décida à réveiller Sam pour l’ausculter.
Janet : Sam? Sam, il faut vous réveiller!
Elle avait parlé d’une voix claire et forte mais Sam ne broncha pas. Janet la secoua, gentiment d’abord, puis avec insistance. Aucune réaction. Elle en vint à se demander si Sam n’était pas dans le coma suite à une chute lorsqu’elle eût l’idée de tirer sur l’oreiller. La réaction fut immédiate. Sam serra plus fort et elle commença à s’agiter. Janet tint bon et centimètres par centimètres, elle finit par arracher l’oreiller ce qui réveilla Sam.
Sam : NON!
Janet : Sam, c’est moi! Tout va bien!
Sam : Janet?!? Mais qu’est-ce que vous faites ici?
Janet : Je suis venue voir comment vous alliez et quand je vous ai trouvée dans cet état,
j’ai décidé de vous faire quelques examens.
Sam : Quoi? Ici? Maintenant? Comment êtes-vous entrée?
Janet : Vous semblez oublier que moi aussi j’ai une formation militaire et que je sais
crocheter une serrure. Maintenant, asseyez-vous, je vais vous faire une prise de
sang.
Elle s’exécuta avant que Sam n’ait pu protester. Janet lui fit passer un examen complet.
Janet : Dites-moi, vous vous sentez bien ces derniers temps?
Sam : Très bien, pourquoi?
Janet : Pas de problèmes personnels?
Sam : Non, tout va bien.
Janet : Vous avez quelqu’un dans votre vie?
Sam tiqua à cette question.
Sam : Vous savez bien que non. Je ne suis presque jamais chez moi et puis je ne vois
jamais personne en dehors des gens qui fréquentent la base.
Janet : Et le colonel O’Neill?
Sam : Quoi le colonel O’Neill?
Janet : Il me semble que vous vous entendez particulièrement bien avec lui et je me
demandais ce qu’il en était de votre relation.
Sam : Il n’y a pas de relation et il n’y en aura jamais. Bon, vous avez terminé?
Janet : Oui, j’ai terminé. Je vous appellerai un peu plus tard pour les résultats. En
attendant, je vous ordonne de vous reposer.
Sam : Mais, je n’ai pas d’ordres à recevoir de vous!
Janet : En ce qui concerne votre santé, j’ai pleine autorité. Alors, vous restez couchée
jusqu’à ce que je vous appelle! C’est un ordre!
Sam : À vos ordres!
Sam était contrariée. De quel droit Janet osait lui ordonner de rester couchée? Et chez elle en plus! Néanmoins, elle décida d’obtempérer. Janet quitta la chambre et Sam se recoucha. Son regard accrocha la photo qui était restée sur le lit. Son abattement repris le dessus. Elle repensa à ce que Janet avait dit. Bien sûr qu’elle s’entendait bien avec le colonel. S’il n’en tenait qu’à elle, elle ferait beaucoup plus que ça avec lui. Des promenades sous la lune, des dîners en tête-à-tête, des enfants… Sam se rendormit sur cette pensé heureuse. Inconsciemment, elle avait reprit la même position, serrant toujours l’oreiller entre ses bras. À l’étage inférieur, Janet confirmait les doutes de Jack.
Janet : Elle est épuisée physiquement et psychologiquement. Elle a besoin de repos et de
réconfort.
Jack : Qu’est-ce qu’elle a dit à propos de moi?
Janet : Je ne lui pas dit que vous étiez là. J’ai pris sur moi vos initiatives.
Jack : Ah? Pourquoi?
Janet : Parce que je soupçonne que vous être la principale cause de son épuisement
psychologique.
Jack : Moi? Mais c’est insensé! Pourquoi?
Janet : Votre relation ou plutôt votre non-relation l’affecte beaucoup. Elle approche de la
quarantaine et son horloge biologique lui crie de se dépêcher si elle veut avoir des
enfants.
Jack : Elle a dit ça?
Janet : Elle non mais son corps s’exprime et maintenant il exprime un important manque
de sommeil et d’affection.
Jack : Bon, pour le sommeil, je comprends mais l’affection… Je veux dire, elle a son
père, son frère et il y a nous aussi.
Janet : Colonel, vous savez aussi bien que moi que l’amitié ne remplace pas l’amour entre
un homme et une femme et la famille non plus.
Jack : Mais qu’est-ce que vous voulez que je vous dise?!? Je ne peux rien faire!
Janet : Oui, vous pouvez faire quelque chose!
Jack : Non! Je n’ai pas le droit!
Janet : Vous insinuez que cette stupide loi de non-fraternisation est plus forte et plus
solide que l’amour que vous éprouvez pour elle? J’étais présente lors des tests
Zartac, je sais ce que vous ressentez pour elle et qu’elle ressent la même chose
pour vous! Ça fait des années que ça dure! Allez-vous finir par arrêter de vous
tourner autour et vous avouer franchement vos sentiments.
Jack : JE NE PEUX PAS!!!
Janet : POURQUOI???
Jack : Parce que si je lui dis et qu’elle ne ressent pas la même chose, qu’elle me rejette, je
ne le supporterai pas. Elle mérite quelqu’un de mieux qu’un vieux colonel
grincheux.
Janet : Oh! Mais vous êtes sourd ou quoi?!? Elle vous aime c’est pourtant pas
compliqué!
Jack : Vous n’en savez rien! Et moi je ne le saurai jamais.
Janet : C’est ça. Bien sûr. Comme vous voulez. Excusez-moi, je dois aller voir le
général à propos de Sam. Et je vous interdis d’aller là-haut et de la réveiller.
Elle repartit pour la base, furieuse.
SGC
Janet alla voir le général Hammond dès son arrivée. Il était dans son bureau. Elle frappa à la porte.
Hammond : Entrez. Ah! Vous voilà docteur! On vous a cherchée dans toute la base!
Où étiez-vous passée?
Janet : J’ai été appelée chez le major Carter.
Hammond : Le major Carter?!? Elle va bien?
Janet : Je voulais justement vous parler à ce propos.
Hammond : Allez-y!
Janet : Eh bien, il y a environ deux heures, j’ai reçu un appel du colonel O’Neill me
demandant de me rendre chez le major Carter. Je suis allée le rejoindre là-bas et il
m’a expliqué qu’il s’inquiétait pour la santé du major et qu’il était passé voir
comment elle allait. Il l’a trouvée très profondément endormie et m’a appelée
parce qu’il trouvait cela anormal.
Hammond : Et alors? Venez en au fait, docteur!
Janet: J’y arrive, général. J’ai examiné le major Carter et j’ai diagnostiqué un épuisement
physique et psychologique qui peuvent devenir très graves si nous ne nous en
occupons pas immédiatement.
Hammond : Que suggérez-vous?
Janet : Au moins un mois de repos avec médication légère.
Hammond : Vous pensez qu’elle aura besoin d’un mois entier pour se remettre sur pieds?
Janet : Si je peux me permettre, mon général, un mois est un minimum pour lui permettre
de se refaire une santé.
Hammond : Très bien. Je veux que vous me fassiez un suivi médical complet.
Janet : À vos ordres.
Hammond : Y a-t-il autre chose dont vous désirez me parler, docteur?
Janet : À dire vrai, mon général, je dois vous parler de quelque chose de très particulier.
Hammond : C’est-à-dire?
Janet : La détresse psychologique de major Carter est due selon moi à un manque
d’affection refoulée depuis des années. Rajouté à tout ce qu’elle a traversé, être
possédée par Jolinar, le cancer de son père, la mort de Martouf, le test Zartac,
être possédée par l’entité, être enlevé par le NID, l’ascension de Daniel…
Le major Carter a supporté plusieurs situations très difficiles sur le plan
émotionnel sans probablement jamais extérioriser ses émotions ce qui est
partiellement responsable de son état psychologique actuel.
Hammond : Sous-entendriez-vous qu’il y a une autre cause?
Janet : Tout à fait, général. Vous n’êtes pas sans savoir que le major Carter et le colonel
O’Neill éprouvent des sentiments particuliers l’un pour l’autre.
Hammond : Bien sûr que je n’ignore pas que s’il n’y avait pas la loi de non-fraternisation,
ils formeraient un couple depuis longtemps!
Janet :C’est à cela que je veux en venir, général. Sam a besoin de toute l’affection et de
tout l’amour que Jack ressent pour elle. Mais ils ont besoin de l’abolition de cette
loi et d’un sérieux coup de main car même avec une dérogation, ils ne s’avoueront
pas leur amour de peur d’être rejeté.
Hammond réfléchit un moment.
Hammond : Vous me posez un problème de taille, docteur. J’accorde un mois de repos à
SG1 et je vais appeler le Président pour ce qui est du reste. Je vous ferai
appeler lorsqu’une décision aura été prise. Rompez!
Janet : À vos ordres!
Elle sortit du bureau du général pendant que celui-ci décrochait le téléphone pour parler au Président. Une heure plus tard, Hammond fit venir le docteur Fraiser dans son bureau.
Hammond : Le Président a accordé une dérogation pour le major et le colonel ainsi que
pour tout le SGC. Il est d’accord avec moi sur le fait que le travail que nous
faisons peut interférer au niveau des relations personnelles et puisque le
major Carter est irremplaçable au sein du projet Stargate, tout doit être mis
en action pour lui permettre de revenir parmi nous le plus rapidement
possible. Vous retournez chez le major Carter et vous lui dites qu’elle est
interdite de séjour à la base pour un mois. Je ne veux pas qu’elle touche à
son réacteur. Vous m’enverrez le colonel O’Neill, je dois le mettre au
courant de ce qui se passe et je vais en profiter pour lui donner quelques
conseils d’homme à homme. Vous pouvez y aller.
Se retenant pour ne pas éclater de rire, Janet sortit du bureau et se dirigea vers la surface.
Chez Sam, elle trouva Jack en train de faire la vaisselle.
Janet: Eh bien, je ne pensais pas que je verrais ça un jour! Si Daniel venait à l’apprendre,
je suis sûre qu’il trouverait cela fort amusant.
Jack : Je vous interdis de raconter ça à Daniel! Qu’est-ce que le général a dit?
Janet : Il a mit Sam au repos pour un mois en suivant mes conseils. Il veut vous voir tout
de suite pour régler quelques détails. Ne vous inquiétez pas, je reste avec elle.
Jack : M’inquiéter? Pourquoi est-ce que je m’inquiéterais? Le major est majeure et elle a
le droit de faire ce qu’elle veut, y compris hiberner comme un ours.
Sur ce, il quitta la maison de Sam en direction de la base. Janet prit sa trousse médicale et monta au premier. Sam s’était rendormie dans la même position quoique ses traits semblaient un peu plus détendus. Janet réussit à dégager le bras droit de l’emprise sur l’oreiller. Elle sortit une seringue, un flacon et du désinfectant de la trousse. Elle remplit la seringue de moitié, désinfecta le creux du coude de Sam et lui fit l’injection. Elle dormirait pendant au moins six heures et devrait se réveiller légèrement plus en forme que depuis les dernières semaines. Janet prit une couverture qui avait été posée sur un fauteuil et en couvrit son amie. Ses yeux se posèrent sur une photo près de son visage. Elle était sur la photo en compagnie du colonel et il semblait vraisemblablement que c’était une photo de mariage. De leur mariage en fait.
Les questions se bousculèrent dans la tête de Janet. S’ils étaient mariés, pourquoi n’en avaient-ils rien dit? Depuis quand étaient-ils mariés? Mais si Sam et Jack étaient mariés, quelle était la cause du désarroi de son amie? Est-ce que leur couple déjà battait de l’aile? C’était impossible, ils s’aimaient trop pour se passer l’un de l’autre. Devant tant de questions, Janet décida d’attendre que son amie soit réveillée pour en avoir les réponses. En attendant, elle pouvait toujours en discuter avec Daniel qui en savait plus que n’importe qui sur ce sujet. Elle laissa la photo où elle était, peut-être que c’était le coup de main dont ils avaient besoin.
Sur la route menant au SGC, Jack se posait plusieurs questions. Il s’inquiétait franchement pour la santé de son major. Si elle était au repos pour un mois c’est que son état était assez grave. Il se demandait ce qu’Hammond avait à lui dire. Il espérait sincèrement ne pas être confronté à une personne qui viendrait remplacer Sam pendant son rétablissement. Arrivé à la base, il se dépêcha de se rendre au bureau du général. Pour une fois, il ne voulait pas être en retard. Il frappa à la porte et le général le pria d’entrer. Le colonel se mit au garde-à-vous.
Hammond : Repos, colonel. Asseyez-vous.
Jack obéit. Hammond se plaça dans son fauteuil, face à lui.
Hammond : Colonel, vous n’êtes pas sans savoir que le major Carter est au repos pour un
mois. Selon le docteur Fraiser, les derniers mois l’ont complètement épuisée.
Le docteur m’a également confié que le major souffre de détresse
psychologique. J’ai suivi les conseils du docteur et j’ai parlé au Président. Il
vous a accordé une dérogation pour la loi de non-fraternisation.
Jack : Si je peux me permettre, général, qui fait partie du « vous »?
Hammond le regarda, abasourdi par ce qu’il venait d’entendre.
Hammond : Mais, le major Carter et vous, ainsi que tout le SCG, qui d’autre? Vous êtes
le mieux placé pour la soutenir dans son processus de guérison.
Jack : Ah? En quoi puis-je la soutenir mon général?
Hammond ne voyait pas où il voulait en venir. Depuis leur première mission sur Abydos, il savait que quelque chose se passerait entre ces deux-là. Et maintenant qu’il avait toutes les cartes en main, le colonel préférait faire l’innocent?
Hammond : C’est assez, colonel, je n’ai pas à discuter de votre vie privée! SG1 est au
repos jusqu’à ce que le major Carter reprenne du service. Quant à vous, je
vous ordonne d’aller chez elle et de veiller à ce qu’elle suive les directives du
docteur. Vous êtes également responsable de sa guérison affective.
Jack : Mais, général…
Hammond : Suffit, colonel, vous avez des ordres! (Le ton se radoucit) Jack, je sais à
quel point vous tenez à elle et je sais que vous pouvez lui prouver. Si vous
avez besoin d’aide, n’hésitez pas à m’appeler, j’ai été un grand séducteur à
une époque. (Il fit une pause se remémorant des souvenirs tandis que Jack se
retenait pour ne pas éclater de rire) Rompez, colonel.
Sans dire un mot, le colonel se dirigea vers la sortie. Hammond le rattrapa au dernier moment.
Hammond : Colonel O’Neill!
Jack se retourna.
Hammond : Il va sans dire que vous devez veiller sur elle vingt-quatre heures sur
vingt-quatre et que tous les ordres de docteur Fraiser devront être considérés
comme venant de moi.
Jack : À vos ordres, général!
Il fit demi-tour en direction de ses quartiers. Il devait récupérer quelques objets personnels avant de retourner chez Carter. Il n’en revenait pas. Ils avaient une dérogation! Ils avaient le droit de s’aimer librement, de faire ce qu’ils voulaient, sans avoir à craindre de passer en cours martiale! Il pouvait enfin dire mais surtout montrer à Sam à quel point il l’aimait! Il pourrait l’emmener avec lui dans son chalet au Minnesota et l’initier à la pêche! Une sombre pensée envahit pourtant son esprit. Et si Sam ne l’aimait pas? Si elle ne voulait pas de lui? Si elle le rejetait? Si elle le trouvait trop vieux? Ou trop idiot? Après tout, elle possédait un doctorat en astrophysique, et lui n’était rien comparé à cela! Il y avait trop de « si » dans cette histoire et pas assez de « ré » et de « sol ».
Fraiser ne lui avait-elle pas affirmé que Sam l’aimait? Si c’était vrai, il devait tout faire pour la conquérir. Un autre « si ». Il devait arrêter de douter et se faire confiance. Il récupéra des vêtements et se dirigea vers la surface. Il prit sa voiture et roula en direction d’un supermarché. Il acheta quelques éléments qu’il jugeait essentiels, notamment une caisse de bière et des chips. Il déposa ensuite ses achats dans la voiture et roula en direction de chez Sam. À l’intérieur, il rangea les victuailles avec l’aide de Janet. Celle-ci lui demanda ce qu’il avait l’intention de faire.
Jack : Je n’ai pas vraiment le choix. J’ai reçu l’ordre de veiller sur elle. D’ailleurs,
quelles sont vos instructions à ce sujet, docteur? Hammond vous a donné pleine
autorité en ce qui concerne la santé du major. Commandez et vous recevrez en
trente minutes ou c’est gratuit.
Janet : Si c’est vous qui l’offrez, alors j’accepte! Pizza ou chinois?
O’Neill était déstabilisé. Si le Doc se mettait à faire de l’humour il n’était pas sortit de l’auberge! Il fit une grimace.
Jack : Pizza garnie! Vous commandez pendant que je mets le couvert?
Janet : D’accord.
Ils s’activèrent et quinze minutes plus tard, ils dégustaient leur pizza arrosée de bière, pour Jack du moins car Janet était tout de même en service et devrait conduire pour rentrer à la base. Elle profita du fait que Jack ait la bouche pleine et qu’il ne pouvait lancer une de ses blagues douteuses pour lui indiquer la marche à suivre avec Sam.
Janet : Après votre départ tout à l’heure, je lui ai fait une injection de somnifère. Elle va
dormir pendant environ quatre heures et elle devrait être légèrement plus en forme
que depuis les dernières semaines. Il se peut aussi qu’elle continue de dormir
pendant plusieurs heures, ne vous inquiétez pas. Je passerai la voir tous les matins
mais le reste du temps vous serez seul avec elle. Elle doit dormir le plus possible
alors je compte sur vous pour l’empêcher des faire des bêtises. Et comme je la
connais, n’hésitez pas à employer la force si nécessaire mais seulement en dernier
recours. Pour la guérison affective, vous devez la séduire et non lui sauter dessus!
Allez-y en douceur, apprivoisez-la comme un animal sauvage et ne la brusquez
pas. C’est indéniable qu’elle vous aime mais elle a surtout peur de ses sentiments
et de ses réactions. En y allant tranquillement, vous avez plus de chances de la
faire tomber dans vos bras.
Jack : Vous semblez oublier un détail, docteur. Sur quoi vous vous basez pour affirmer
que je ressens plus que de l’amitié pour le major Carter?
Janet : Un sens de l’amitié très développé, un bon sens de l’observation et plusieurs
années de médecine m’ont amené à voir plus de choses que la majorité des gens.
Et je ne suis pas aveugle, j’ai vu votre petit jeu à tous les deux. Vous l’aimez et
elle vous aime, point final!
Avant que Jack n’ait pu répliquer, le pager de Janet vibra.
Janet : Je dois retourner à la base. Je reviendrai voir comment elle va demain matin.
Passez une belle soirée, colonel et n’oubliez pas ce que je vous ai dit : elle doit
se reposer.
Elle quitta la maison, laissant Jack seul avec Sam. Ça y est mon vieux, se dit-il, tu es tout seul avec elle. Personne ne va venir te déranger… Daniel… Daniel allait sûrement venir les interrompre au mauvais moment. Il cherchait un moyen de l’empêcher lorsque son cellulaire sonna.
Janet : Colonel? Ne vous inquiétez pas pour Daniel, je vais m’assurer personnellement
qu’il ne viendra pas vous importuner.
Jack : Euh… Merci, Doc.
Il raccrocha encore étonné que Janet ait eu les mêmes réflexions que lui. Il reprit le fil de ses pensées. Le temps était venu de passer à l’action. Toutes ces années à attendre, à surmonter à refouler ses sentiments, à surveiller le moindre de ses sourires, à apprécier chacun des rares contacts physiques, à s’assurer que rien ni personne ne lui ferait du mal. Qu’est-ce qu’il pouvait l’aimer! Il serait prêt à faire n’importe quoi pour elle. Même marcher des kilomètres sur les genoux si elle lui demandait. Il l’aimait tellement que parfois il avait l’impression que son cœur et tout son être allaient exploser sous la force de cet amour. Mais comment communiquer cette force à Sam? Lui faire comprendre que leur histoire était du sérieux, qu’il ne la laisserait jamais tomber. Il avait quelques heures devant lui. Lorsqu’elle se réveillerait, il voulait la surprendre mais pas l’effrayer.
Il monta à l’étage pour s’assurer qu’elle dormait toujours. Il avait confiance en Janet mais il redoutait que les protéines laissées par Jolinar ne diminuent l’effet du somnifère. Sam était encore au pays des songes. Il constata qu’elle avait l’air légèrement plus sereine que la dernière fois qu’il l’avait vue. Il resta ainsi plusieurs minutes à l’observer. Son regard fut soudain attiré par un bout de papier qui traînait près du visage de Sam. Lentement, il s’approcha et prit la photo. Il sentit son souffle lorsqu’il approcha sa main. Son cœur se serra lorsqu’il posa les yeux sur la photo. Ils y figuraient tous les deux, lui en smoking et elle dans une robe blanche qui la rendait encore plus belle que d’habitude. Ils avaient l’air heureux.
Cette photo était une photo du mariage de son double avec le docteur Carter. Il l’avait vue chez elle lorsqu’il avait été dans la réalité alternée. Qu’est-ce que cette photo faisait ici? Pourquoi Sam gardait-elle une telle source de torture mentale? Jack regarda longuement la photo. Il ne savait plus quoi faire. Janet avait raison. Il était la source du malheur de Sam. S’il n’avait pas été là, elle serait heureuse et épanouie. S’il n’avait pas été là, elle ne serait pas là à souffrir. Il reposa la photo et sortit de la pièce. Il retourna dans le salon et s’effondra dans un fauteuil.
À quoi bon essayer de la conquérir si elle le haïssait? Elle ne pouvait que le détester. Il était responsable de sa faiblesse et elle ne pouvait que lui en vouloir. Il savait que toute sa vie, elle avait caché ses faiblesses aux autres pour leur démontrer qu’elle était forte, qu’elle était leur égale. Il se leva et partit en direction de la cuisine. Il prit une bière et retourna dans son fauteuil. Au cours de la soirée, il refit plusieurs fois le chemin du fauteuil au réfrigérateur et du réfrigérateur au fauteuil. Plus le temps passait, plus il avait de la difficulté à marcher droit et plus ses pensées devenaient sombres. Il finit par s’endormir, épuisé par tous ces raisonnements intensifs. Quelques minutes plus tard, Sam émergea de son profond sommeil. Elle était confuse et ne savait plus si elle avait rêvé la visite de Janet. Elle était encore très fatiguée alors elle mit son pyjama et se glissa sous les draps. Elle se rendormit dès qu’elle posa la tête sur l’oreiller. La photo glissa sur le sol. Plusieurs heures s’écoulèrent sans que rien ne bouge dans la maison. Lorsque Janet frappa à la porte vers huit heures, personne ne vint lui ouvrir. Après quelques minutes d’attente, elle commença à s’inquiéter et décida d’appliquer les méthodes du colonel. Elle força la porte et entra dans la maison.
Janet : Colonel? Colonel, c’est moi, où êtes-vous?
Seul le silence lui répondit. Elle se dirigea vers le salon. Au même moment, Sam descendait l’escalier qui donnait sur le salon. Elle arrivèrent en même temps et poussèrent un cri de surprise.
Janet : AAAHHH!!!
Sam : AAAHHH!!!
Leur cri réveilla Jack en sursaut et il poussa un cri à son tour.
Jack : AAAHHH!!!
Janet, Sam : AAAHHH!!!
Janet, Sam, Jack : Mais qu’est-ce que vous faites ici?
Sam : J’habite ici figurez-vous!
Janet : Je suis venue voir comment vous alliez!
Jack : Vous m’avez ordonné de la surveiller!
Sam resta interdite quelques secondes. Elle regarda tour à tour son colonel et son amie.
Sam : Comment ça me surveiller?
Janet : Sam, le colonel est ici sur les ordres du général et sur les miens.
Sam : Pourquoi donc?
Janet : Parce que vous êtes au repos pour au moins un mois et qu’il fallait quelqu’un pour
s’assurer que vous ne touchez pas à vos expériences. Teal’c est sur Chulak et
Daniel est en Égypte. Il ne restait que le colonel de disponible.
Sam : Un mois de repos! Mais qu’est-ce que je vais faire pendant tout ce temps?
Laissez-moi au moins travailler dans mon labo!
Janet : Je crains que ce ne soit impossible, vous êtes interdite de séjour à la base jusqu’à
nouvel ordre.
Sam était ébahie. Ils ne pouvaient pas lui faire ça! Elle allait s’ennuyer à mourir si elle devait rester à la maison! Puis, elle repensa à ce que Janet avait dit quelques minutes plus tôt.
Sam : Mon colonel, vous pouvez nous laisser seules quelques minutes, s’il vous plaît?
Jack : Bien sûr! Doc, puisque vous êtes là je peux aller faire un tour?
Janet : D’accord mais vous devez être de retour pour neuf heures, je dois retourner à la
base.
Jack : Pas de problèmes. À plus tard mesdames.
Il laissa les deux femmes à leur conversation. Sam s’installa dans le fauteuil que Jack venait de quitter. Janet s’assit sur le fauteuil à côté d’elle, un petit sourire aux lèvres.
Sam : Qu’est-ce qui vous fait sourire?
Janet : Oh, rien.
Sam : Janet, je ne peux pas rester enfermée ici pendant un mois!
Janet : Vous n’êtes pas obligée de rester dans la maison! Vous devez vous reposer et
vous changer les idées. Le colonel restera avec vous pour vous empêcher de
travailler et vous divertir.
Sam : Mais je ne peux pas rester seule avec lui!
Janet : Pourquoi? Vous avez dit vous-même qu’il n’y aurait jamais de relation entre vous,
alors je ne vois pas où est le problème.
Sam : Le problème c’est que… que …
Janet : Que?
Sam : Que je ne veux pas qu’il se sente obligé de moi, je peux très bien le faire toute
seule.
Janet : Le général lui a ordonné de s’occuper de vous, alors peu importe ce que vous
direz, il va rester ici.
Sam : Mais je ne serai jamais capable!
Janet : Capable de quoi? De ne pas travailler? Il va falloir vous y faire.
Sam : Mais…
Janet : Il n’y a pas de mais! Combien d’heures avez-vous dormi cette nuit?
Sam : Je me suis endormie peu après votre départ et je venais de me réveiller lorsque
vous êtes arrivée tout à l’heure. Mais je…
Janet : Comment qualifieriez-vous votre sommeil?
Sam : Le qualifier? Je dirais profond et réparateur. Vous voyez, je vais bien, je n’ai pas
besoin de rester hors de la base pour un mois!
Janet : Décidément, vous êtes têtue! Vous êtes au repos pour un mois et je ne veux plus
en discuter! Vous savez que si vous partez en mission dans cet état, vous mettez
votre vie et celle de vos coéquipiers en jeu!
Sam : D’accord! D’accord!
Heureusement, Jack revint à ce moment, empêchant ainsi les deux femmes de se disputer.
Jack : Honey, I’m home!