- Quand même, John, vous exagérez un peu. Il y en avait largement assez pour tout le monde, non ? dit Elizabeth en haussant un sourcil.
- Moins y a de fous, plus y a de riz, non ? se contenta t-il de répliquer entre deux morceaux de guimauve.

Elle ne répondit rien et regarda les 6 paquets de sucreries posés sur le lit de Sheppard.
Toute l’équipe ne se lassait pas de voir encore et encore LE match de football américain, et cette fois-ci elle avait consenti à venir regarder avec eux. Sauf qu’il lui avait demandé de rester après que les autres furent partis, et il avait sorti le grand jeu… à savoir sa réserve personnelle de guimauve et autres cochonneries sucrées.
Et maintenant ils étaient obligés de tout fourrer sous le lit en 4ème vitesse dès que quelqu'un frappait à la porte pour demander quelque chose… sans parler du regard abasourdi que leur lançait la personne après avoir entendu les bruits étouffés que produisait leur empressement à cacher les paquets, ainsi que leurs mines innocentes alors qu’ils étaient assis sur le lit.

Et maintenant toute la base va penser que nous… bref.

- Ca vous fait plaisir, au moins, Elizabeth ?
- Bien sûr que oui, dit-elle en souriant.

On dirait des ados qui se voient en cachette… pathétique ! Enfin non pas tant que ça mais …
Je vais finir par avoir envie de vomir si je continue à manger…

- On attaque les crocos en gélatine ? demanda t-il, tout en allant mettre son paquet vide à la poubelle.
- Euh… pourquoi pas !

Elle le regarda avec ahurissement prendre un croco, puis le tirer par la tête et par la queue afin de l’allonger le plus possible.
Il le remarqua, puis lui dit :

- Vous savez Elizabeth, ma devise, c’est : « Plus c’est long, plus c’est bon ! »

L’intéressée, qui tentait sans succès d’étirer un dragibus, manqua de s’étouffer et partit dans un fou rire incontrôlable.

- Mais qu’est-ce qu’il y a ? demanda John en faisant mine de ne pas comprendre, avec un petit sourire en coin.

L’autre était déjà affalée sur le lit les larmes aux yeux.

- John, franchement… si vous saviez à quoi je pense ! dit-elle tout en chassant deux larmes de son visage rougi par le rire.

Dires des horreurs pareilles à ton âge… enfin, avec l’individu qui se trouve en face de toi c’est difficile de se retenir… cochonne va ! 1 2 3… on garde le contrôle et on arrête de rigoler… 1 2 3 4 Twist à St-Tropez…

- Et à quoi pensez-vous ? demanda t-il avec un sourire carnassier, se positionnant au dessus d’elle et en maintenant ses deux poignets contre la couette.

C’est moi ou bien son visage se rapproche dangereusement ?

- Hum, je ne sais pas… peut-être à certaines… choses ! dit-elle, énigmatique.
Vous pourriez me passer un croco s’il vous plaît ? fit-elle pour détourner son attention.

Oh, et puis qu’est-ce que je risque, après tout, c’est lui qui a commencé !

Il fut obligé de libérer un de ses poignets pour attraper la sucrerie, et elle profita de cette grave erreur stratégique pour l’attirer vers lui, juste au moment où il s’apprêtait à lui mettre le croco dans la bouche. Elle lui déposa un baiser sauvage sur la bouche, mais il ne s’arrêta pas là et lui rendit son baiser.

- Oh John… souffla t-elle, c’est la première fois que…
- Que ?
- Que…
- Que ?
- Que je perds le contrôle !

Tout s’explique ! j’ai du faire une overdose de guimauve, voila c’est ça une ov…

Allongé sur le côté, il l’embrassa de nouveau sans lui laisser de le temps de protester. De toutes manières elle n’en avait pas spécialement envie, puisqu’elle tentait de se concentrer sur ce truc dans sa bouche…

Il a une langue vraiment bizarre… on dirait un…

- Euh… John ?
- Oui, m’dame ? fit-il pour la provoquer.
- C’est moi ou bien votre langue à un goût… étrange ?
- Hem… c’est le croco que Sa Majesté a demandé.
- Ah.

Il y eut un grand blanc.

- Vous savez John…
- Oui ? dit-il faussement intéressé tandis qu’il l’embrassait dans le cou.
- Tout le monde me prend pour quelqu’un de froid et distant, cependant…
- Cependant… chérie ? demanda t-il, alors qu’il s’attaquait à ses épaules.

Elle ne se laissa pas démonter et continua :

- Cependant j’aimerais que nous poursuivions notre petite… sauterie… sous la couette !