Citations du moment :
You are like a brother to me, O?Neill. [Teal?c]
You?re like, what... 140? [O?Neill]
A younger brother, perhaps, but that is not my point... [Teal?c]
Grace
Imagine

Dans la poche arrière gauche de son jeans : Chapitre 1

Elle possède la chose la plus précieuse au monde. Je le sais : elle la garde en ce moment même dans la poche arrière gauche de son jeans.

Et, j’ai parfois l’envie de mettre ma main dedans.

Je ne suis pas jaloux. Si quelqu’un mérite de l’avoir, c’est bien elle. Mais j’aimerais tellement qu’elle en prenne soin. Ça me tue de la voir la montrer négligemment à ses amis ou de la tâter avec désinvolture lorsqu’elle m’attend ou qu’elle parle au téléphone.

Un jour, elle l’a presque oubliée à son travail. Son supérieur l’a vue, l’a ramassée et lui a rendue. « Merci beaucoup. » lui a-t-elle tout simplement dit en la reprenant, la coinçant maladroitement entre son jeans et sa peau nue et esquissant un sourire honteux.

J’étais là. Comment a-t-elle pu le laisser y toucher ?

Mais il y a pire.

Hier, à cette soirée, je l’ai vue, joyeuse sans aucun doute, souriante mais triste, marchant pieds nus parmi les invités. Lorsque la musique s’est tue, elle l’a capturé dans sa poche et s’est mise à l’émietter.

Discrètement.

Dans la poche arrière gauche de son jeans.

Et, sans que je ne le remarque, elle en a donné un morceau à l’ahuri aux cheveux gris qui l’accompagnait.

La musque a repris. Les invités se sont déplacés de nouveaux, suivant le rythme de leurs pas et laissant leurs corps se mouvoir selon leur gré.

Elle lui en a donné un deuxième bout près de la balustrade, plus tard. Le faisant tournoyer doucement, le caressant sous ses doigts ; un stupide sourire lui couvrait les lèvres bien qu’elle savait que ce n’était pas la meilleure chose à faire

Là.

Dehors.

Pourtant, elle lui en a donné un morceau. Puis, elle en a arraché un autre qu’elle glissa entre ses lèvres et qu’elle fit tourner malicieusement avec sa langue.

Et lui la regardait, le corps tendu vers le rebord du balcon. Il savait qu’ils étaient cachés et il savait que personne n’aurait pu les voir. Il avait donc passé sa main sur sa taille et l’avait rapproché de lui pour qu’elle puisse profiter de sa coupe de champagne et de son ivresse.

Intimement, c’était beau.

Lorsque les quelques bulles restaient sur ses lèvres et qu’il s’évertuait à les faire disparaître de son pouce, amusé par sa volonté de les voir réapparaître à chaque gorgée.

Peut être aurait il fallu qu’il l’embrasse, elle et son bout précieux.

Plus tard, je me suis assis avec eux. Elle me regarda de ses yeux rougis et hocha de la tête d’un air agacé, laissant ses longues jambes entre celles de son grand homme aux cheveux gris, sous la table. Evitant les miennes.

Ma tension monta. Mon visage blanchit. Le voir à coté d’elle n’était pas une chose aisée. A coté de moi non plus. Et l’envie de la ramener, le souhait de vouloir goûter à ce bout si précieux se faisait plus fort.

Il me semblait alors que ma bouche s’ouvrit, que des sons en sortirent. Je lui parlais calmement, je ne contrôlais ni mes paroles, ni ce que je souhaitais exprimer.

C’était juste de l’inconscience. C’était juste du désespoir : un long fil de son qui tentait de l’encercler pour la faire revenir.

Elle m’écouta distraitement, cherchant à se concentrer malgré l’arrière goût d’alcool qui se prononçait dans sa bouche.

La musique s’était tue, une nouvelle fois. Ma voix aussi. Et désormais j’attendais sa réaction.

Le silence pesant des invités attendant la nouvelle mélodie m’étouffait. Un silence lourd et  assourdissant qui se melait aux fumées voluptueuses des cigarettes et aux couleurs chaudes, sombres du bar. J’avais cru voir de l’ocre sur le comptoir, quelques verres bleutés, et beaucoup d’invités, trop d’invités. J’aimais peu cet endroit.

Un endroit qui pourrait rendre mélancolique plus d’un homme amoureux.

Et j’étais mélancolique.

Elle m’embrassa sur la joue l’air contrit et désolé. Repartant pieds nus dans la foule et se laissant emporter par l’homme aux cheveux gris. Elle n’avait rien dit.
Pas un mot. Pas un murmure. Pas un souffle. Pas de regard. Pas de sourire. Peu d’expression.

La musique redémarra doucement, remplissant mes tympans de sons mielleux, remplissant ma vie d’une solitude sourde.

                                                           *****

S’il fallait choisir un des anciens prétendants de Sam pour interpreter ce rôle, j’aurais pris Orlin. C’est le seul qui a une belle gueule (et qui construit des portes avec un micro-onde).
Au fait, connaissez vous ces jolis petits e-mails que l’on nomme feedback ? J’suis sûre que si.

 
 
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