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Dieu créa les dinosaures. Dieu détruit les dinosaures. Dieu créé l'homme. L'homme détruit Dieu. L'homme créé les dinosaures. Les dinosaures détruisent l'homme. La femme hérite de la Terre. -- Jurassic Park
Imagine

le passé recomposé : Chapitre 1

Aurélia
LE PASSÉ   RECOMPOSÉ
Fic n° 49
 
Mars, avril  2005
Saison  : Début saison 8.
Episode : aucun en particulier
Disclaimer : pas à moi pas de sous, le fun uniquement.
Genre : aventure, romance
Classification : accord parental souhaitable
Résumé : Jack perd la mémoire et Sam enquête sur son passé pour l’aider à retrouver ses souvenirs.
 
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1ère partie
Il ouvrit un œil et le referma aussitôt. La lumière était  éblouissante. Une douleur lancinante lui martelait le crâne  et l’empêchait de penser.
Il se hasarda à  soulever une paupière et vit près de sa tête un objet en bois, qu’il reconnut comme un pied  de table. Sa vision était brouillée et quand il voulut s’asseoir tout se mit à tourner.
Il se rallongea avec un soupir en attendant que le plafond et les murs arrêtent leur danse folle autour de lui.  Puis, sa vision s’éclaircit et il vit qu’il était allongé sur un sol dur, un parquet car il pouvait sentir l’odeur du bois.
Quand enfin il put s’asseoir il se rendit compte qu’il était dans une pièce qui ne ressemblait en rien à une chambre à coucher. C’était plutôt un salon, avec des fauteuils et une table basse. Il ne reconnaissait pas les lieux, il ne comprenait pas pourquoi il était là, avait-il trop bu ? Sans doute, vus les cadavres de bières sur la table basse et une bouteille d’alcool tombée sur le sol. Mais qu’est ce qu’il lui avait pris de boire autant ? Pourquoi n’était –il pas chez lui ? Mais au fait c’était où chez lui ? Là ou ailleurs aucune importance. Son mal de tête était violent et lui brouillait les idées.
Il décida de faire le tour de la maison, il devait forcément y avoir un lit quelque part, un endroit pour enfouir … enfouir quoi ? Il ne le savait pas, mais il ne savait qu’une chose, c’est qu’il se sentait vraiment mal. Mal au cœur, mal au dos, aux genoux, au crâne. Mais quand   est ce que cette douleur allait s’arrêter ? En titubant il arriva jusqu’à la salle de bain et il ne reconnut pas le visage qui lui faisait face devant la glace. Un visage qui lui fit peur !  Des cheveux ébouriffés, un menton mal rasé, les yeux rouges et profondément cernés,  les traits durcis,  et puis ce sang, sur sa tête. Avait-il été blessé ? Il eut de nouveau un vertige et avança en titubant dans le couloir, il ouvrit une porte et vit le lit, il tomba dessus plus que ne s’y couchât, et  sombra aussitôt dans une torpeur proche du coma.
**********
Dans la salle de briefing SG1 attendait patiemment le général O’Neill. Oh il n’avait qu’un petit quart d’heure de retard !  La ponctualité n’avait jamais été son fort, il se faisait même un point d’honneur à arriver après tout le monde , cela faisait partie du personnage qu’il voulait bien montrer aux autres. C’était de la même nature que de faire l’idiot quand on lui parlait de choses scientifiques. Mais depuis qu’il dirigeait le SGC il faisait un peu plus attention, poste de responsabilités oblige !  Il était rarement en retard, et quand cela lui arrivait c’était toujours justifié, une urgence de dernière minute ou un coup de fil. Ce n’était pas volontaire.
            -Quelqu’un a vu Jack ce matin ? demanda Daniel.
            -Non, je ne l’ai pas vu répondit Sam, nous avions bien un briefing de prévu à 8 h 30, c’est étrange en effet. 
Elle se leva et  descendit à la salle de contrôle où Walter Harriman venait d’arriver.
            -Sergent, vous n’avez pas vu le général O’Neill ce matin ?
            -Non, mon colonel, hier soir il est rentré chez lui, assez tard d’ailleurs. Effectivement, il devrait  être là ajouta t-il en regardant sa montre.
            -Je vais l’appeler dit Sam, en remontant les marches métalliques.
            -Alors ? demanda Daniel.
            -Il est chez lui, d’après Harriman.
Elle composa le numéro du général, la sonnerie résonna longuement, rien, il ne semblait pas être là.
            -Il est peut être sorti, dit-elle, je vais essayer son portable.
            -A la quatrième sonnerie, on décrocha :
Grognement.
            -Mon général, c’est Carter…
Silence
            - Mon général ? redit-elle.
Autre grognement.
            -Pas… de  général ici… et la communication fut coupée.
Sam resta un moment stupéfaite, me suis-je trompée de numéro ? dit-elle à mi voix.
            -Qu’est ce qui se passe Sam ?
            -Je n’en sais rien du tout. J’ai l’impression d’avoir fait un faux numéro et pourtant j’ai bien l’impression que c’est lui qui m’a répondu.
            -Qu’est ce qu’il a dit ?
            -Qu’il n’y avait pas de général.
            -Quoi ? fit Daniel interloqué.
            -Vous devriez recommencer dit Teal’c calmement.
Sam rappela, mais cette fois-ci personne ne décrocha.
            -Qu’est-ce qu’on fait ? dit Daniel.
            -Il faut aller chez lui, j’ai un mauvais pressentiment.
            -Naturellement dès qu’il s’agit de Jack ! Dit Daniel.  Excusez moi Sam, recula t-il devant le regard noir de la jeune femme.
             -Daniel, je n’aime pas ces sous entendus. Le général O’Neill est un ami pour moi, rien de plus dit-elle avec un soupçon d’agacement dans la voix.
Devant l’air septique de Daniel, elle ajouta plus doucement:
            -Je m’inquiète pour le général, c’est normal non, vous aussi vous êtes inquiet ?
Daniel se contenta de hocher la tête en silence, il savait très bien que cette discussion ne mènerait jamais à rien.
            -Moi également colonel Carter dit Teal’c.
            -Merci. Allons-y.
**********
Une demi heure plus tard, ils sonnaient à la porte de chez Jack. La voiture du général était devant le garage. Il sonnèrent. Le silence leur répondit.
Daniel posa la main sur la poignée et  ouvrit facilement la porte.
            -Jack ne ferme jamais ses portes à clé ! C’est pas sérieux,   dit-il en pénétrant dans la maison. Une forte odeur d’alcool les assaillit dès le couloir. Sam courut jusqu’au  séjour, le spectacle était désolant, des bouteilles de bière vides et une autre de whisky qui se répandait sur le sol. L’odeur venait de là. Aucune trace de repas, la cuisine était en ordre.
            -Mais qu’est ce qui lui prend de boire autant ! dit Daniel en colère.
Dans la chambre Sam avait trouvé Jack étendu à plat ventre sur le lit. Il était tout habillé, n’avait même pas enlevé ses chaussures. Il gisait en travers du couvre pied, les bras en croix, immobile.
Oh mon dieu ! pensa t-elle, qu’est ce qui s’est passé ici ? La chambre ressemblait à un vrai champ de bataille, les tiroirs étaient ouverts , des vêtements éparpillés sur le sol. Des livres traînaient un peu partout et des papiers et des revues s’entassaient sur des chaises. On aurait dit qu’un cataclysme s’était abattu dans la pièce.
            -Daniel, Teal’c appela t-elle.
Tout de suite elle avait vu le sang, sur l’arrière du crâne. Il  avait dû tomber et s’était ouvert le cuir chevelu.
            -J’appelle la base immédiatement, dit Daniel.
Sam avait posé ses doigts sur le cou de Jack
            -Son pouls est faible mais il respire normalement. Vous croyiez qu’il s’est fait cette blessure en tombant ? dit-elle en regardant ses amis.
            -C’est possible dit Teal’c, s’il était ivre, il a pu perdre l’équilibre.
            -Jamais je n’ai vu Jack ivre au point de tomber, ce n’est pas normal dit Daniel. Il s’est passé quelque chose ici.
            -Je suis d’accord avec vous dit Sam. Elle s’était assise près de Jack et écoutait la respiration laborieuse de celui-ci. Elle lui prit la main, elle était chaude mais inerte. Le cœur de la jeune femme se serra. Tout ce qui atteignait Jack, l’atteignait elle aussi profondément. Beaucoup trop pour sa tranquillité d’esprit.
Le retour se fit en silence. Ils suivirent l’ambulance dans les rues de Colorado Springs, et atteignirent bientôt la base.
**********
Dans la petite salle attenante à l’infirmerie, SG1 attendit une heure.
            -C’est long dit Sam, beaucoup trop long. Je vais voir.
            -Je vous accompagne dit Daniel.
            -Non, restez, je préfère y aller seule. Le docteur Bright ne pourra pas me virer de l’infirmerie vu mon grade, dit-elle légèrement.
Elle faillit se buter dans le médecin qui venait les voir.
            -Qu’est ce qui s’est passé hier soir, qu’a fait le général, vous êtes au courant ?
            -D’après  Harriman, le général a quitté la base assez tard hier, vers 22 heures je crois dit Daniel. Il ne paraissait pas malade, seulement fatigué.  C’est tout docteur, nous n’en savons pas plus. Quand nous sommes allés chez lui, il y avait de nombreuses bouteilles vides sur le sol,  on a conclu qu’il avait  trop bu.
 Le docteur Bright parut surprise.
            -Il avait bu ?
En  tout cas il n’a pas une trace d’alcool dans le sang, pensa t-elle  C’est étrange !
            -Il est réveillé ? On peut le voir ?  demanda Sam.
            -Il vient de reprendre connaissance, mais je préférerais que vous attendiez pour le voir.
            -Pourquoi ?
            -Il a besoin de se reposer.
Le docteur avait l’air gêné et Sam s’en rendit compte tout de suite.
            -Vous nous cachez quelque chose docteur ?
            -Non, dit-elle en hésitant un peu. Mais je ne peux pas parler de la santé du général, le secret médical, vous comprenez.
            -Non, dit Daniel, on ne comprend pas, le général est notre ami et on s’inquiète pour lui.
            -Je suis désolée, seul le général pourrait me  délier du secret médical, le concernant.
Et elle sortit avant que SG1 ait eu le temps d’ajouter quelque chose.
Ils se regardèrent tous les trois en pensant la même chose. Janet les aurait laissés entrer.
Le docteur Bright fit venir le docteur Mac Kenzie au chevet de Jack. Elle se sentait un peu dépassée et avait besoin d’aide.
Le général était allongé dans  son lit, un pansement sur sa blessure. Il était pâle et se reposait les yeux ouverts en fixant le plafond. Il ne parlait pas et c’est cela qui avait mis la puce à l’oreille du médecin. Lui qui râlait tout le temps à l’infirmerie ne disait rien, il se laissait faire passivement, ne répondant d’ailleurs à aucune question et fuyant le regard  des autres.
Il se sentait très mal, entouré de gens qu’il ne connaissait pas et qui eux avaient l’air de bien le connaître. Il était dans une  pièce toute grise qui ne ressemblait  pas à une chambre hôpital, car  il n’y avait pas de fenêtre. Il gardait le silence  dans le vain espoir qu’on le laisse s’en aller. Quand il voulut se lever une infirmière aussitôt l’en empêcha.
            -Mon général, il ne faut pas bouger. Recouchez vous dit-elle en l’aidant à se rallonger.
« mon général » pourquoi l’appelait-on comme ça ? Il n’était pas militaire, il était …. Il ne savait plus. Avec terreur il s’aperçut qu’il ne savait rien de lui, même pas son nom ! Il n’ était personne. 
Horrible angoisse. Le vide.
Le docteur Mac Kenzie diagnostiqua une amnésie due sans doute à un traumatisme crânien. La blessure à la tête n’était pas due à une chute, comme on l’avait supposé dans un premier temps mais à un violent coup qui avait causé une légère fracture.  Le général avait la tête dure, il aurait pu mourir dans cette agression.
Le docteur Mac Kenzie fit appeler le colonel Carter pour lui faire part de l’incapacité du général O’Neill à tenir son poste.
Elle en  fut atterrée.
            -le général est amnésique, mais c’est passager docteur ? Il va vite retrouver la mémoire !  n’est ce pas ?
            -Je ne peux faire aucun pronostic pour l’instant dit le psychiatre. Il faut au général beaucoup de repos dans un endroit calme et familier où il puisse tranquillement se reconstruire. Cela peut demander quelques jours, comme quelques années, ou même jamais.
Sam pâlit brusquement
            -C’est possible ça ? dit-elle d’une petite voix.
            -C’est rare, mais cela peut arriver. Il faut s’attendre à tout. le général a besoin qu’on s’occupe de lui constamment pour stimuler sa mémoire.
            -Que proposez-vous docteur ?
            -Ce n’est pas à moi de prendre des décisions mais à la famille du général.
            -Il  est seul, l’armée est sa seule famille dit-elle.
            -Il n’a pas une épouse ?
            -Si, mais ils sont divorcés et je sais que Sarah a quitté Colorado Springs et qu’elle habite New York.
            -Pour le moment il peut rester à l’infirmerie, ajouta le médecin.
            -On peut le voir ?
            -Oui, mais attendez vous à un choc, il est très différent et ne reconnaît personne. Il ne faut pas le fatiguer. Juste quelques minutes.
Après avoir expliqué la situation à Daniel et à Teal’c ils entrèrent dans la chambre de jack , le cœur  battant sourdement et la peur au ventre. Comment allaient –il trouver leur ami ?
Sam s’arrêta sur le seuil de la porte. Il avait l’air normal, il parlait avec l’infirmière qui venait de lui apporter son repas. Elle l’aidait à s’asseoir dans le lit pour l’installer confortablement. C’est alors qu’elle vit SG1 sur le pas de la porte.
            -Mon général vous avez de la visite, dit-elle à son  malade.
Il leva les yeux vers ses amis. Il savait qu’il devait les connaître, mais leur visage ne lui disait rien. Une belle jeune femme au regard bleu inquiet s’approcha timidement de lui. Il plongea dans son regard avec surprise, c’était exactement ce même regard qui hantait ses nuits.
Elle lui sourit
            -Comment allez-vous mon général ?
            -Bien dit-il, à part ce mal au crâne !
            -Salut Jack ! dit le jeune homme aux lunettes.
Enfin un, qui ne l’appelait pas « mon général »   Il avait dit « Jack » ? je m’appelle donc Jack.       
L’autre homme un grand balaize avec un curieux symbole sur le front,  se pencha et dit simplement.     
            -Bonjour O’Neill.
Maintenant il savait son prénom et son nom. Le docteur n’avait rien voulu lui dire ce matin. Il n’avait  pas insisté et pensait qu’il serait simple de tromper ce médecin. Lui faire croire qu’il se rappelait ce qu’il glanait à droite et à gauche depuis qu’il était là. Les personnes ne faisaient pas attention et parlaient devant lui. Il fermait aussi souvent les yeux pour avoir la paix et se contentait d’écouter. Il avait appris ainsi qu’il était militaire et le chef de cette base. Il n’avait pas trop compris ce qu’on y faisait dans cette base. Ce serait pour plus tard.
Jack avait de nouveau fermé les yeux, il ne voulait pas sentir sur lui le regard inquiet de ses visiteurs. Il pensait qu’il était très proche de ces personnes et qu’elles s’inquiétaient pour lui, mais c’était pour l’instant trop dur à supporter. Il naviguait dans un brouillard épais, et dès qu’il cherchait à se rappeler il se heurtait à un mur invisible, à quelque chose de fuyant et d’impalpable, qui lui donnait de violents maux de tête.
L’infirmière  n’était pas loin,  elle pria les visiteurs de laisser reposer le général.
            -Vous devez le laisser maintenant, il a  besoin de dormir.
Sam était  restée près de lui.     
            -Je voudrais rester un moment  s’il vous plait.
L’infirmière acquiesça :
            -Alors juste une minute.
Elle s’assit sur le  bord du  lit et le contempla en silence. Il la regarda. La présence de la jeune femme blonde lui faisait du bien. Qui était –elle ? Il ne savait que son nom : Carter, mais il pressentait qu’elle était importante à ses yeux.
            -Mon général, murmura t-elle, je vous promets de trouver la personne qui vous a fait ça. Cela prendra le temps qu’il faudra, mais je trouverais.
            -Merci Carter dit-il en se rendormant.
Elle passa une main dans ses cheveux, geste très familier qu’elle ne se serait jamais  permis avant, en aucune circonstance. Mais là elle sentait qu’il avait besoin d’elle, même s’il ne le savait pas encore.
**********
 Sam se rendit dans le bureau du général. Elle devait téléphoner à l’Etat Major pour avertir de l’indisponibilité de son chef. Elle fut surprise de la réponse qu’elle obtint, elle  devenait responsable de la base jusqu’à l’arrivée d’un nouveau général.
            -Mais Monsieur, je ne suis pas la plus gradée dans cette base !
            -En ce moment-ci, colonel.  C’est un cas d’urgence, je vous nomme chef intérimaire du SGC.
            -A vos ordres mon général, dit-elle , puis elle raccrocha.
Elle s’assit dans le fauteuil de Jack, un peu assommée des nouvelles responsabilités qui lui incombaient. Puis se reprenant, elle appela Walter Harriman.
            -Je remplace le général O’Neill jusqu’à l’arrivée du général Carrey, lui dit-elle.
            -Bien mon colonel, si vous avez besoin de moi, n’hésitez pas.
            -Oh ! Je compte bien vous mettre à contribution sergent, dit-elle en souriant.
Son premier travail fut de faire une annonce à toute la base, pour avertir qu’elle prenait momentanément le commandement du SGC. Elle pesa ses mots, inutile d’ en dire trop sur la santé de Jack. Le personnel n’avait pas besoin de connaître les détails. Juste de savoir quel serait leur nouveau patron, pour un temps qu’elle souhaitait très bref.  Pour le moment le plus urgent était le retour de deux équipes, SG8 était parti la veille pour une mission culturelle sur P9N765, une planète pacifique où les échanges étaient en bonne voie. Il ne devrait y avoir aucun problème de ce côté. L’autre mission était plus délicate, SG12 et SG17 étaient en mission de secours sur la planète P9B634, la population étant atteinte d’une maladie étrange. Le retour de cette équipe était prévue dans l’après midi. Avant, Sam devrait établir une  liaison  à 14 h précises, pour évaluer la situation et savoir si les équipes pouvaient revenir sans danger.
Elle fit le tour de la base pour s’ assurer que tout allait bien. Elle reçut des mots d’encouragement de la part du personnel, auxquels elle répondit avec sa gentillesse habituelle. Elle affichait un sourire et une assurance qu’elle était loin d’éprouver. Tout pouvait survenir dans une base comme celle-ci reliée au monde extérieur par une porte des étoiles ouvrant sur mille dangers. Elle refusa de se laisser envahir par le découragement et l’inquiétude. Elle assurerait son poste, aussi difficile soit-il avec compétence. Elle le devait, malgré l’inquiétude qui lui rongeait le cœur, Jack était à l’infirmerie, blessé et délesté de tous ses souvenirs, de toute sa vie. Comme il devait souffrir ! Ce vide devait être terrifiant ! Son cœur se serra, et elle essuya rageusement une larme qui coulait. Non, elle devait être forte, pour  eux tous, pour LUI , il avait besoin d’elle plus que jamais.
Au grand soulagement de Sam le retour des deux équipes se passa sans problème. La maladie avait été jugulée sur P9B634. Quant à la mission culturelle, elle était en bonne voie. Il y aurait beaucoup de travail en perspective pour l’équipe de Daniel. En effet SG12 avait ramené dans ses bagages beaucoup de documents à traduire, quelques tablettes aux caractères mystérieux, et un artéfact prometteur. Une arme sans doute. Sam était satisfaite de sa journée. Elle allait pouvoir maintenant s’occuper de Jack.
Quand elle le vit elle fut tentée de lui raconter ce qu’elle avait fait, mais c’était peine perdue. A peine avait –elle prononcé quelques mots qu’il l’arrêta :
            -Vous savez Carter, ce que vous dites n’évoque rien pour moi.
            -Je sais mon général, mais si je vous mets au courant de tout, cela vous aidera peut être à retrouver la mémoire ? 
Jack était assis dans le lit, il était moins pâle et n’avait plus de bandage autour de la tête, juste un simple pansement. Il sourit :
            -Je me doute que vous êtes très compétente, sinon l’Etat Major, ne vous aurait pas nommée à ce poste.
            -Sans doute mon général, ajouta t-elle.
Puis voulant changer de sujet :
            -Comment vous sentez-vous  monsieur ?
            -Bien, dit-il. J’ai juste mes pensées qui sont un peu embrouillées.
            -Qu’en dit le docteur ?
            -Pas grand-chose, il n’est pas très bavard, simplement que cela peut être long.
            -Vous allez sûrement retrouver la mémoire mon général, ce n’est sans doute qu’une question de jours dit-elle avec plus d’assurance qu’elle n’avait en réalité.
C’était une conversation étrange, Sam avait l’impression d’être plongée dans un monde irréel, elle parlait avec Jack de sa santé. Ce qui aurait été inconcevable  auparavant. Il était inquiet et elle le sentait. Elle essayait de trouver des mots qui rassurent mais ce n’était pas facile, elle était elle-même très perturbée et  elle faisait de son mieux pour paraître gaie, et insouciante. Elle ne savait pas si elle avait réussi, mais quand elle le quitta il était souriant, plus détendu. Elle toucha sa main, il la prit dans les siennes et lui posa LA question.
            -Il me semble qu’il y a quelque chose de particulier entre nous deux ? Je me trompe ?
Elle rougit violemment et s’en voulut. Ce n’est pas en manifestant de la gêne qu’elle aiderait Jack, elle en était pleinement consciente.
            -Nous sommes amis mon général, nous nous connaissons depuis plus de 8 ans maintenant et nous avons accompli ensemble toutes sortes de missions.
Sam était lancée, elle avait passé le cap difficile et pouvait maintenant raconter avec force détails,  l’amitié qui les liait tous les quatre. Rien de compromettant la dedans, rien de gênant non plus. Elle voulait absolument passer sous silence cette espèce d’amitié amoureuse qui les unissait et qui était tellement ambiguë qu’elle ne savait même pas mettre des mots dessus. Inutile de plonger le général dans la confusion avec de soi disants sentiment dont elle n’ était même pas sûre qu’ils eussent existé  vraiment. Et puis amnésique ou pas O’Neill restait son supérieur hiérarchique. Cela ne changeait pas.
Il écoutait attentivement tout en gardant son regard sur elle. Dans ce regard il y avait de tout, toutes sortes d’émotions, de l’ étonnement, de la surprise, de la fragilité aussi, même de l’angoisse.
            -Vous avez l’air mieux mon général dit-elle après un silence.  Vous allez pouvoir bientôt rentrer chez vous ?
            -Quand mon remplaçant sera là dit-il. Je n’ai pas trop compris, c’est vous qui me remplacez n’est ce pas ?
            -Oui, monsieur, mais ce n’est que provisoire. Quand le général Carrey sera là, je reprendrais mon poste.
            -Mais je ne vois pas en quoi cela concerne ma sortie !
            -Le docteur Mac Kenzie vous l’expliquera mon général.  Justement le voilà ajouta t-elle en voyant entrer le médecin . Je vous laisse mon général.
Sam quitta la pièce tandis que le médecin s’approchait de jack
            -Alors comment va mon malade ce matin ?  entendit-elle
Elle referma doucement la porte derrière elle.
Elle retourna immédiatement dans le bureau du général, car Walter Harriman l’avait fait demandée pour une urgence.
Sam se plongea dans le travail, et ne releva la tête de son bureau que plusieurs heures plus tard. Elle sursauta Quand Daniel frappa à la porte :
            -Alors Sam, ça fait quoi de diriger la base ?
            -C’est terrifiant ! dit-elle en riant. Jamais je n’aurai imaginé la somme de travail que cela représentait.
            -A ce point ?
            -Oui, il y a tellement de choses différentes à gérer en même temps, des décisions de vie ou de vie de mort qu’il faut prendre en quelques secondes et puis des problèmes d’intendance, de cantine, de planning du personnel… et encore j’en passe… Le plus difficile  que j’ai eu à faire ce matin, c’est d’ordonner la fermeture de l’iris, alors que je savais qu’il y avait trois équipes dehors. Le pire dans tout cela c’est que je ne saurais sans doute jamais si j’ai pris la bonne décision.
            -Oui, dit Daniel, en effet cela doit être très pénible.   Je comprends mieux pourquoi Jack a l’air parfois si fatigué, ajouta t-il.
            -Oui, moi aussi je saisis mieux. C’est à la fois une énorme responsabilité et un travail de gestion et d’administration qui n’est pas du tout simple à faire. Et surtout une somme colossale de travail. 
            -Le général Carrey arrive quand ?
 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
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