Base de Cheyenne Mountain Avril 2005.
« Etrange cette douleur » pensa le général O’Neill.
C’était une vieille douleur comme il en avait de temps à autre. Un corps plus tout jeune, une vie rude, de nombreuses blessures et de tortures, le résultat d’une vie aventureuse.
Mais pourquoi maintenant ? Il avait bien reçu un coup de couteau dans les reins, au début de leur exploration de la galaxie mais n’en avait pas trop souffert plus tard, du moins pas plus que toutes les autres blessures qu’il avait reçues. Et cela faisait maintenant sept ans.
Il ralentit le pas, le couloir était étroit et il croisait de nombreux officiers qui le gratifiaient d’un salut réglementaire. Il était obligé d’y répondre à chaque fois et s’en serait bien passé, surtout ce matin. Pas normale cette douleur, trop forte. Un tour à l’infirmerie ? Plus tard, beaucoup plus tard ! pensa t-il. Il avait toujours détesté l’infirmerie et depuis qu’il était général il n‘y allait pratiquement plus, heureux d’échapper à la corvée.
Dans la salle de briefing il n’y avait personne. Il regarda sa montre, pour une fois qu’il était à l’heure, les autres étaient en retard. Les autres c’était le colonel Carter, Daniel Jackson et Teal’c.
Daniel fit son entrée le nez dans son mouchoir,
-Excusez-moi Jack mais j’ai dû attraper la grippe ! ajouta t-il en se mouchant bruyamment.
-Où sont Carter et Teal’c ? demanda O’Neill.
-Je ne les ai pas vus dit Daniel en éternuant.
Jack s’assit le dos très raide. Au même moment Sam et Teal’c firent leur entrée. Teal’c était pâle comme s’il avait été malade une partie de la nuit, et Sam ne valait guère mieux elle se tenait le bras comme en proie à une vive douleur.
Le regard de Jack fit le tour de la table, il voulut leur demander ce qui n’allait pas, mais quelque chose l’en dissuada, peut être sa propre douleur. Chacun était déjà plongé dans le dossier qui l’attendait. Il commença sans plus attendre le briefing.
-La planète qui nous intéresse aujourd’hui P6C523… Daniel ? dit –t il en se tournant vers le jeune homme.
Son ami ne semblant pas réagir il appela un peu plus fort :
-Daniel ! Vous allez bien ? demanda t-il en le voyant devenir tout pâle.
-euh ! … oui… je …enfin… P6C523 est une planète désertique, peu peuplée…
Daniel pâlissait et avait du mal à trouver ses mots, il devenait blême de seconde en seconde, et finit par glisser de sa chaise et tomba évanoui sur le sol.
L’équipe médicale arriva immédiatement et Daniel fut installé délicatement sur un brancard. Il n’avait pas repris connaissance.
-Alors Daniel, on se fait remarquer demanda O’Neill un peu plus tard.
Il se tenait au pied du lit du jeune homme l’air désinvolte, pour ne pas l’inquiéter, mais beaucoup plus soucieux qu’il n’y paraissait.
-Qu’est ce qui m’est arrivé ? balbutia Daniel.
-Vous avez commencé à parler de P6C523, et vous aviez l’air plutôt mal en point et vous avez glissé de votre fauteuil, dit O’Neill.
-Oui je m’en souviens, mais je m’étais levé en forme ce matin et c’est arrivé tout d’un coup, comme une grosse grippe.
Et il se mit à éternuer violemment à plusieurs reprises. Il reprit après s’être mouché.
-Je suis désolé Jack pour la mission…
-Ne vous tracassez pas Daniel reposez-vous dit Jack en souriant, de toute façon, ce n’était qu’une simple mission d’exploration, il n’y a pas urgence.
-Ah tant mieux dit Daniel en fermant les yeux.
-Bon et si vous laissiez mon malade se reposer dit le docteur Lassiter en entrant dans la chambre.
O’Neill se retourna vers la jeune femme qui venait d’entrer. Elle était grande, avec une silhouette athlétique de courts cheveux bruns bouclés et un regard bleu perçant.
-Que lui est-il arrivé ?
-Que leur est-il arrivé devriez-vous dire mon général, il n’y a pas que le docteur Jackson qui est malade, le colonel Carter ainsi que Teal’c sont aussi assez mal en point.
-Quoi ? dit-il d’un ton sec. Qu’est ce qu’ils ont ? Pourquoi ne pas m’en avoir averti immédiatement ?
-Ils viennent juste d’arriver à l’infirmerie et je m’en suis occupée tout de suite répliqua le docteur.
O’Neill posa ses deux mains sur le pied du lit de Daniel pour cacher son malaise, la douleur dans ses reins augmentait et en aucun cas il ne voulait montrer son désarroi à ce médecin nouvellement arrivée dans la base.
-Je peux les voir ? ajouta –t il d’un ton bref.
-Ils sont à la radio et je vais les regrouper tous les trois dans la même chambre, ce sera plus pratique.
O’Neill s’impatientait :
-Mais vous pouvez me dire ce qu’ils ont ?
Sandra Lassiter sourit devant l’impatience du général, elle avait été briefée par ses collègues et savait à quoi s’en tenir.
-Quand j’aurai les résultats du labo et des radios, je pourrai vous en dire plus, dit-elle seulement en le regardant dans les yeux. Ce qu’elle y vit ne lui plut pas, en effet le général O’Neill ne semblait pas en grande forme ce matin.
Sans doute se faisait-il du souci pour ses amis, pensa t-elle.
-Vous allez bien mon général ? demanda t-elle avec une lueur d’inquiétude dans le regard.
-Oui, ça va grogna t-il , juste de vieilles douleurs.
-N’hésitez pas à venir à l’infirmerie consulter.
Oui c’est ça, compte là-dessus pensa t-il
-Entendu docteur s’entendit-il répondre très poliment.
Au diable les médecins qui ne pensent qu’à vous allonger sur leur table d’examen et à vous examiner sur toutes les coutures !
-Je vous tiens au courant et vous fait appeler dès que j’ai du nouveau ajouta la jeune femme, sachant combien le général était attaché à son ancienne équipe.
Jack quitta l’infirmerie et se rendit dans son bureau quelques étages plus bas. Le sergent Harriman l’attendait déjà avec une pile de papiers à la main. Le général soupira :
-C’est important Walter ?
-J’aurais juste besoin d’une signature, mon général, le reste peut attendre.
-Bien, qu’on ne me dérange pas, dit-il sèchement.
Il s’assit à son bureau avec une certaine difficulté, la douleur ne le quittait plus. Il prit un dossier au hasard, mais n’arrivant pas à fixer son attention, il le reposa rapidement. Quand il voulut se lever une douleur fulgurante traversa son genou droit, celui qui avait été opéré plusieurs fois. Il pouvait à peine poser le pied par terre.
Il se rassit lourdement, le cœur battant, il avait un très mauvais pressentiment, comme si quelque chose de terrible allait se passer et qui allait mobiliser toutes les énergies et les forces du SGC, une menace inconnue et terrifiante.
Il appela d’abord l’infirmerie :
-Docteur Lassiter ? comment va SG1 ?
-Vous devriez venir mon général, je pourrais vous expliquer de vive voix.
Il hésitait, il voulait attendre que la douleur de son genou s’estompe.
-Je ne peux pas quitter mon bureau pour le moment, et si vous en veniez au fait Docteur ?
-Comme vous voulez monsieur, dit-elle surprise par le ton sec du général. Daniel Jackson souffre d’une crise d’allergie très importante, avec une forte fièvre. Tea’lc a une très curieuse inflammation de son ancienne poche ventrale et le colonel Carter souffre de son épaule gauche.
O’Neill restait sans réaction.
-Mon général, vous êtes là ?
-Oui, mais je m’étonne que tous soient atteints en même temps de choses aussi différentes.
-Moi aussi, leurs prises de sang sont normales avec les tests demandés, je vais faire des analyses plus poussées. Je pense que dans quelques heures je pourrai en savoir plus.
-Merci docteur, tenez moi au courant, je viendrai à l’infirmerie dès que je pourrai.
Et il raccrocha aussitôt.
Sandra Lassiter resta une seconde à regarder le combiné avant de le reposer, on lui avait dit que le général O’Neill pouvait être très sec, mais à ce point elle n’aurait pas imaginé. Il avait été à peine poli. Elle haussa les épaules et retourna voir ses malades.
Ils étaient tous les trois dans la même chambre. Sam ouvrit les yeux, son épaule la faisait moins souffrir, elle se souleva légèrement et vit ses deux compagnons dans des lits voisins. Elle ne se rappelait plus ce qu’elle faisait ici dans ce lit.
-J’ai été blessée ? demanda t-elle à l’infirmière assise près de son lit. Celle-ci se leva aussitôt et sans répondre à la jeune femme, prit le téléphone et dit simplement
-Elle est réveillée.
-Que se passe t-il ? demanda Sam.
-Le docteur Lassiter arrive tout de suite, elle va tout vous expliquer.
Sam se sentait fiévreuse et son épaule la faisait souffrir.
-Je voudrais voir le général O’Neill, dit-elle en grimaçant. Sa voix se perdit, elle avait dû juste murmurer, car l’infirmière ne lui répondit pas.
-Alors colonel ? comment vous sentez-vous ? demanda le docteur Lassiter
Sam ne connaissait pas encore la jeune femme.
-Où est le docteur Bright ? dit-elle.
-Elle est occupée pour l’instant, mais c’est moi qui soigne SG1. De quoi vous souvenez-vous ?
Sam reprenait peu à peu ses esprits, et l’enchaînement des évènements lui revenait.
-Je me suis levée en forme ce matin, dit-elle puis soudain j’ai eu une violente douleur à l’épaule, comme un coup de couteau. Nous avions un briefing à 8 heures, je crois même que je suis arrivée un peu en retard. Dès le début du briefing Daniel s’est évanoui. Ensuite je ne me souviens pas, je me suis réveillée dans ce lit.
-En fait vous vous êtes évanouie aussi quelques minutes après le docteur Jackson.
-Pourquoi Tea’lc est-il là aussi ? s’inquiéta t-elle.
-Il a eu aussi un malaise. Mais rassurez-vous, il va mieux maintenant.
Mais qu’est ce qui se passe ? Nous avons ramené quelque chose d’une de nos dernières missions, pensa Sam.
Elle se remémora les dernières planètes qu’ils avaient visitées, mais ne se souvenait d’ aucun évènement suspect, ni d’aucun malaise. Les visites médicales avaient confirmé leur parfaite santé à tous les trois.
-Je pourrais voir le général O’Neill ? dit-elle.
-Je viens de l’avoir au téléphone, répondit Sandra, il arrive dès qu’il peut. En attendant reposez vous colonel.
Sam referma les yeux et s’endormit.
Le docteur Lassiter retourna dans son laboratoire, étudier les échantillons de sang des trois malades. Il devait y avoir forcément quelque chose en commun. Sinon pourquoi les membres de SG1 auraient-ils été atteints en même temps ? Elle fit faire des analyses complémentaires aux deux techniciens qu’elle avait à sa disposition dans le labo. Dans un premier temps ils éliminèrent les poisons et les bactéries connues. Pour les virus il faudrait faire une étude plus approfondie.
Il y avait aussi la possibilité de substances nouvelles. Les planètes regorgeaient de minerais non répertoriés ainsi que de nombreux composants chimiques inconnus. L’étendue de la sphère de recherche était infinie. Pourtant l’état des malades était inquiétant il fallait vite trouver un antidote ou un médicament pour les soigner.
Sandra passa la main dans ses cheveux et soupira. Puis elle se plongea dans les archives de l’infirmerie à la recherche de la plus petite anomalie concernant Daniel, Sam et Teal’c. Elle éplucha tous les résultats d’ analyse, étudia minutieusement tous les rapports concernant leur blessures ou leur maladie, visionna les scanners et les IRM.
Elle s’interrompit pour aller les voir, leur état était encourageant, Daniel semblait aller beaucoup mieux, il avait moins de fièvre et respirait avec plus de facilité. Sans doute les antihistaminiques à haute dose qu’ elle lui avait inoculés.
Sam souffrait aussi beaucoup moins, quant à Teal’c sa poche ventrale ne suintait plus, sa fièvre aussi avait baissé.
Deux jours plus tard, ils étaient à nouveau réunis dans la salle de briefing avec le général O’Neill et Sandra Lassiter.
Tous avaient une petite mine, ils semblaient se relever d’une longue maladie et leurs forces n’étaient pas encore revenues.
Jack avait eu beaucoup de mal à cacher la souffrance de son dos et de ses genoux, mais il avait réussi à donner le change, l’infirmerie étant débordée, par les trois malades de SG1 et par une équipe revenue sous le tir de jaffas. Tout le monde était très occupé, et personne ne s’ était aperçu de l’état du général, et il s’était bien gardé d’en parler.
Son regard s’arrêta sur Sam, elle était encore très pâle. Son cœur se serra, il s’inquiétait pour elle, pour eux tous. Mais elle c’était différent, il aurait voulu la prendre dans ses bras s’il avait pu…
-Alors Docteur ? Avez-vous trouvé quelque chose ? dit-il.
-Nous cherchons toujours mon général, mais je pense qu’il y a moins d’urgence maintenant que SG1 va mieux.
-Je ne suis pas d’accord avec vous dit le général sèchement. Il s’est passé un évènement grave durant les dernières missions de SG1, vous devez continuer à chercher.
-Je n’ai pas dit que j’arrêtais mon général, mais en ce moment l’infirmerie est pleine de blessés et nous avons moins de temps. Mais dès que nous avons un moment nous continuons, je vous assure ajouta t-elle devant le regard sceptique d’O’Neill.
-Très bien docteur.
-Je pense être suffisamment solide pour donner un coup de mains dit Daniel. En reprenant nos dernières missions sur quelques semaines je pense qu’on devrait trouver quelque chose.
-Je suis d’accord avec Daniel dit Sam.
Et se tournant vers le docteur Lassiter elle lui demanda quel était le plus long temps d’incubation existant pour une maladie.
-Il n’y a pas de limite hélas, répondit Sandra. Certaines maladies se déclarent en quelques heures, d’autres en quelques années.
-Des années ! s’exclama Daniel et moi qui pensais remonter juste d’un mois ou deux. C’est un travail de titan s’il faut reprendre toutes nos missions depuis le début.
-Je ne pense pas dit Sam, simplement depuis cette année, cela suffira.
-Pourquoi ? s’étonna Daniel.
-Simplement parce que nous trois seulement avons été malades Daniel Jackson répondit Teal’c. Le général O’Neill n’est pas concerné, puisqu’il n’a rien eu.
-Vous avez raison Teal’c, dit Sam avec soulagement, cela rétrécit un peu le champ de nos investigations.
A ce moment là Jack ressentit un étrange malaise, et les douleurs qu’il avait eues le même jour que la maladie de ses amis ? Est-ce qu’il n’était pas atteint lui aussi ?
Impossible se dit-il, il n’avait pas eu de fièvre, il ne s’était pas évanoui, juste des douleurs inhabituelles qui n’étaient pas réapparues depuis. Certainement une coïncidence.
-Les missions sont suspendues jusqu’à nouvel ordre dit Jack. Tous les trois vous travaillerez à ce phénomène étrange, et tant que vous ne serez pas rétablis complètement vous resterez à la base sous la surveillance du docteur Lassiter.
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Planète Yucatan, février 2000
Les soleils se levaient sur la plaine du Morab. Le premier était un petit soleil qui dispensait une faible lueur jaune sur la végétation profuse , une clarté légère annonciatrice de la lumière éclatante qui se lèverait quelques minutes plus tard, quand l’astre puissant émergerait des limbes de la pénombre.
Un spectacle dont ne se lassait jamais Itzamna, le dieu maya de cette contrée.
Dès que la lumière vive eut atteint son apogée, le dieu rentra dans son palais. Il n’attendit pas le lever du troisième soleil qui transformerait la contrée en un brasier brûlant jusqu’à une heure avancée.
Le palais était une immense construction de marbre blanc, dont la fraîcheur des pièces était entretenue soigneusement par des murs épais et des tentures multicolores qui empêchaient la lumière éblouissante et brûlante de pénétrer.
La chambre était immense, peu meublée, un grand lit en occupait le centre, et le long des murs quelques coffres remplis d’ouvrages scientifique, des livres d’astronomie et de médecine surtout. Itzamna s’assit à sa table de travail, recouverte de cartes, de parchemins et de tablettes.
La planète Yutacan n’était pas la seule possession du dieu, il en possédait plusieurs dans le même système solaire, et grâce à la porte des étoiles il avait entrepris de prospecter les autres planètes. Sur l’une d’elle il avait trouvé une abondante mine de naquadah, ce qui l’avait fortement réjoui, car Yutacan n’en possédait pas. Il tenait à cette planète car c’est là qu’il avait toujours vécu vénéré de son peuple, et s’adonnant à son passe temps favori, l’astronomie, l’astrologie, et toutes sortes de sciences. Le naquadah il l’avait trouvé pendant longtemps sur Tegucigalpa, une planète voisine qui en avait été bien pourvue. Il avait obligé la population à travailler dans les mines à ciel ouvert. Mais au bout de trois siècles le filon s’était épuisé. Il avait parcouru la galaxie par le réseau de porte pour trouver de nouvelles sources d’approvisionnement et il y avait soixante dix ans environ il avait trouvé une planète possédant un filon extrêmement riche dont il avait commencé l’extraction immédiatement.
La population de Yucatan était essentiellement paysanne. Ils vivaient de la cueillette et de la chasse, et se contentaient de peu. Itzamna ne s’occupait pas beaucoup des habitants de Morab. Ils ne l’intéressaient que dans la mesure où ils pouvaient le servir. Le palais était entretenu par des gens pris dans la population, esclaves qui le vénéraient et lui rendaient hommage.
La porte des étoiles située à une courte distance du palais n’était pas gardée. Le roi en effet ne montrait pas ses jaffas aux visiteurs potentiels. Il préférait les laisser venir jusqu’au palais, et ensuite les piéger, et les utiliser selon ses besoins.
En passant devant son miroir, Itzamna jeta un coup d’œil et s’arrêta satisfait de l’image que lui renvoyait la glace. Il était jeune, de taille moyenne, avec un corps endurci par l’exercice physique et la pratique des armes. Son visage était brun, ses cheveux noirs courts et ondulés. Il avait un regard de braise qui ne laissait pas indifférentes les femmes de son entourage.
Dans ses explorations de la galaxie, il avait été confronté à d’autres goa’ulds plus puissants que lui, et qui convoitaient les même terres riches de ce si précieux et rare minerai qu’était le naquadah. C’est ainsi qu’il s’était frotté à Apophis et avait été vaincu par lui. Il avait perdu son armée et avait mis plusieurs années à la reconstituer, puis il avait trouvé Bastet sur sa route, Morrigan, Olokum, ainsi que Baal. Il sortit tour à tour vainqueur ou vaincu de ces confrontations, mais toujours persuadé qu’il pourrait un jour les battre tous s’il s’en donnait les moyens.
Au cours de ces voyages il entendit pour la première fois parler de la Tauri et de ces étranges guerriers, deux hommes, une femme et un traître jaffa. Le récit de leurs exploits faisait grand bruit, amplifié sans doute et déformé par les différents narrateurs qu’il rencontraient et qui ne pouvaient sans doute s’empêcher d’en rajouter un peu. C’est ainsi qu’on racontait qu’ils avaient tué Apophis, Sokar, Herru’ur et d’autres encore. Des légendes ridicules pensait-il. Comment de faibles humains pourraient –ils tuer des dieux ? c’était impensable ! Qu’une telle fable puisse circuler le mettait dans une colère noire ! Si un jour il les rencontrait, il leur ferait ravaler leur superbe et creuser à mains nues dans ses mines.
Base de Cheyenne Mountain avril 2005
Depuis quelques jours SG1 travaillaient dans le bureau de Daniel. Ils se partageaient le travail et épluchaient consciencieusement tous les rapports de mission depuis plus de six mois. Cela représentait environ une cinquantaine de missions , deux par semaine en moyenne.
-J’ai quelque chose là dit Daniel. Sur P8C876, nous avons été en contact avec une population qui venaient de connaître une épidémie.
-Je m’en souviens répondit Sam. C’était une sorte de grippe, les gens avaient de la fièvre et toussaient.
-Cela ne ressemble pas du tout à ce que nous avons eu colonel Carter dit Teal’c.
-C’est vrai qu’à part la fièvre que nous avons eue tous les trois, nos symptômes étaient très différents, dit Sam.
Elle se releva et s’étira.
-Et si on arrêtait là pour ce soir dit Daniel, je ne vois plus rien.
-On va au mess manger un morceau ? proposa Teal’c
-C’est d’accord pour moi dit Daniel.
-Moi aussi répliqua Sam, j’ai faim et n’ai rien avalé depuis de matin. Quelqu’un a vu le général O’Neill ? ajouta t–elle.
-Pas depuis ce matin répondit Daniel.
-Moi je ne l’ai pas vu aujourd’hui dit Teal’c. Mais il est tard, il est peut être rentré.
-Il ne serait pas rentré sans passer nous voir dit Sam avec un soupçon d’inquiétude dans la voix, cela ne lui ressemble pas, surtout en ce moment !
-En effet dit Teal’c vous avez raison colonel.
Sam prit le téléphone et appela le sergent Harriman.
-Sergent, le général O’Neill est –il encore dans son bureau ?
-Non, mon colonel, il est parti depuis une demi heure.
-Il est rentré chez lui ?
-Je ne crois pas, il ne m’a pas dit qu’il devait quitter la base, je pense qu’il doit être dans ses quartiers.
-Merci sergent, et bonsoir.
-Bonsoir mon colonel, dit Harriman.
-Il doit se reposer dit Daniel, ses journées sont longues.
-Oui, je sais insista Sam, mais ce n’est pas normal qu’il ne soit pas venu dans votre bureau de la soirée.
Daniel sourit, dès qu’il était question de Jack, Sam était inquiète. C’était vrai qu’elle se tourmentait, elle ne pouvait s’en empêcher. Une journée sans lui, et elle avait le moral en berne, un simple sourire de son général et elle reprenait courage.
Daniel sachant cela lui proposa d’aller frapper à la porte de Jack.
-S’il dort et qu’on le réveille, il va être furieux, dit-elle.
Tout en parlant ils arrivèrent devant la porte des quartiers de Jack. Il avait gardé les mêmes quartiers, bien qu’il aurait pu en tant que général prétendre à quelque chose de plus grand.
Daniel frappa et appela doucement, puis plus fort
-Jack ! Jack vous êtes là ?
Le silence lui répondit.
Machinalement Sam tourna la poignée, la porte n’était pas verrouillée, elle jeta un regard surpris à ses amis.
-Entrons dit Daniel, ce n’est pas normal.
Dans la chambre la lumière était allumée, il se figea sur le pas de la porte. Le général O’Neill était étendu de tout son long sur le sol.
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Base de Cheyenne Mountain octobre 2004