Citations du moment :
«Le whisky est le cognac du con.»
[ Pierre Desproges ]
Imagine

Depuis l'aurore : Chapitre 1

Depuis l’Aurore, depuis l’Aurore….
Et je marche dans tes pas,
Sans comprendre,
Sans comprendre pourquoi…
 
TTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTT
 
Le vent se leva. En fait pour être juste le vent s’était levé depuis bien longtemps. Mais l’homme était trop absorbé pour s’en apercevoir. Il marchait, marchait. Et il en allait ainsi depuis l’Aurore.
 
Et le Crépuscule allait bientôt l’accueillir de ses mains de velours. Lui qui cherchait l’oubli, qui cherchait depuis trop longtemps un chemin qui lui était refusé.
La rédemption ; pour d’autres ! Certainement pas pour lui ! Ainsi en avait décidé le destin…
 
Le premier avait touché son visage telle une plume égarée au hasard du vent. D’autres avait suivi depuis apportant sur ses joues l’humidité qu’il se refusait à s’accorder.
 
Le paysage autour de lui nimbait dans cette quiétude si enivrante qu’elle en est dangereuse pour les âmes mortelles. Si fragiles, si éphémères malgré leur rêve de grandeur….
 
Le regard dur, fixe, où s’agitaient des ombres  éperdues. Une démarche d’acier, sans hésitation, sans tremblements.
 
Ainsi en allait-il depuis l’Aurore, depuis l’Aurore….
 
TTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTT
 
 
De tout temps elle avait marché à leurs cotés. Prenant son du parfois, épargnant d’autres fois. Son choix était ainsi ; capricieux et sans raison apparente. Prenant l’ennemi ou l’amant,  emportant le vieillard ou l’enfant.
 
Mais jamais, jamais il n’aurait imaginé qu’elle aurait pu la lui dérober. Son rire semblait encore faire écho au silence des couloirs déserts, réchauffant les cœurs de glace.
 
Samantha, Samantha……pourquoi ?
 
Depuis l’Aurore….
 
TTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTT
 
Les flocons tournoyaient désormais autour de lui suivant une musique dont la mélancolie n’atteignait que son cœur. Une musique lancinante semblant exécutée pour lui rappeler cette perte. Cette blessure vive argent en cœur.
 
Son âme, tendue, pouvait presque entendre les suppliques à travers le gémissement du vent. Suppliques de qui ? De quoi ? Damnés ? Ou Oubliés ? Nul ne pouvait le dire  et  pourtant…
 
La neige crissant sous ses pas semblait s’être fait alliée du sort de l’homme, le guidant vers un destin. Un destin que personne ne n’avait le pouvoir de cerner.
 
L’airman ne l’avait arrêté quand, franchissant les portes comme un homme fou, le colonel O’Neill s’était éloigné de la base. Jusqu’à ce que ses pas ne deviennent un lointain souvenir dans la neige vaporeuse.
 
Chacun, du plus profond de la base à son sommet, avait ressenti le cri de désespoir pur qui avait vrillé les entrailles de cet homme alors qu’un ange blond confiait son âme à de plus grandes puissances.
 
Ils étaient Sg1, invulnérables. Ils étaient Sg 1 moins un désormais.
 
Depuis l’Aurore, depuis l’Aurore…..
 
TTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTT
 
 
Le Crépuscule avait désormais étendu ses grandes ailes noires. Le vent accélérait la ronde des flocons.
 
De jusqu’ici complices, ils étaient devenus agresseurs. Le mordant, le griffant. Mais lui, lui ne sentait rien. Il avait depuis longtemps dépassé le stade de la douleur physique. Ces assauts le laissaient de marbre tandis que son corps descendait peu à peu à la température de son cœur gelé, isolé du monde.
 
La danse des flocons dans le vent créait et dé créait des motifs, des  mondes. Des mondes dans lesquels les réponses étaient accordées. Des mondes dangereux et cruels. Broyeurs de rêves et d’espérance. Mais pourtant, pourtant, mis au monde de ces derniers…
 
Au cœur de ces éléments Jack se sentait si fort et si vulnérable à la fois. Il savait que cette marche aurait le pouvoir de lui accorder sa requête ou d’en finir. Il le sentait et n’avait désormais plus rien à perdre et à craindre outre mesure.
 
Comment avait-il pu acquérir cette certitude ? Il n’aurait su le dire. Mais elle papillonnait en son cœur depuis le début de tout cela.
 
Depuis l’Aurore, depuis l’Aurore….
 
TTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTT
 
Il était désormais trop loin de la base pour espérer faire demi-tour et y trouver refuge. Il avait rendez-vous avec le destin, son destin et celui de l’ange blond …
 
TTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTT
 
Mais pourtant, cet homme n’était pas aussi seul qu’il voulait le croire. Attachés à ses pas tels 2 chiens fidèles, 2 ombres le suivaient depuis le début de sa longue marche à travers les étendues blanchies.
 
2 amis sincères tels qu’il en est peu qui, bien qu’ayant essayé plusieurs fois, n’avaient pu atteindre la cadence de son pas, rythmée et courte, en accord avec le décor.
 
Leur membre semblait ne pas vouloir se réchauffer malgré leurs efforts continus comme si leur cœur pressentait une annonce, un évènement directeur. De ces évènements qui vous retournent les tripes, qui vous font vous sentir à la charnière d’un monde chaud, accueillant car connu et d’un second sombre, incertain. Mais vers lequel vous ne pouvez vous empêcher de tendre.
 
Et il en allait ainsi ; le Guerrier et le Rêveur, suivant le Leader, à la recherche de l’Ange...
 
TTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTT
 
A travers les voiles opaques formés de rafales et de neiges, il pouvait la voir désormais. Sa quête parvenait à sa fin.
 
L’Aurore lui avait apporté les promesses d’un bonheur. En un instant fugitif, elle avait crée cet instant où il avait pu rencontrer l’Ange, son Ange…
 
Mais prit par la peur et l’appréhension d’un tel présent semblant au premier abord désintéressé, il n’avait pu agir, se rétractant encore et encore. Tout comme elle l’avait fait.
 
Désintéresser ;  oui et non. Ce présent avait été à double tranchant car pour le bonheur qu’il avait vécut, il payait au centuple son inaction. Comme pour lui faire prendre bien conscience de ce vide qui se creusait de minutes en minutes au creux de son âme.
Un vide appelé à le faire disparaître s’il ne prenait au sérieux l’avertissement reçu quelques heures plus tôt.
 
Ils étaient sg1 moins un désormais. Ils seraient sg1 moins deux bientôt….
 
TTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTT
 
Le Crépuscule l’accueillait  en son sein et lui apportait  sagesse et réponses. Ce qu’il lui avait cherché depuis le début lui était accordé en cet instant de recueillement.
 
Là où l’Aurore portait ses promesses, le Crépuscule ramenait l’antique sagesse et le retour sur soi-même. Une réflexion mure et une paix bienfaisante pour ceux que le jour avait torturé. Ceux qui avaient goûté à l’amertume de la vie ou ceux qui avaient une fois dans leur vie connue un bonheur interdit.
 
Car de tous les errants, ceux-ci sont les plus damnés.
Comment retrouver la volonté de vivre après avoir vu ce pour quoi vous viviez, ce pour quoi vous vous battiez, enlevé à jamais de vos mains suppliantes ?
 
 TTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTT
 
Que se déchaînent autour de lui les éléments, que se brisent des vies derrière ses pas, il n’en avait cure. Seul son but le maintenait debout et après l’avoir atteint il ne souciait absolument pas de son devenir.
 
Lui même ne savait pas quel était son but. Mais peu lui importait. Seul comptait le fait qu’il devait l’accomplir et pas ce en quoi il consistait.
 
« Jaaaacccckkkk……Jack…JJJJaaaaaaccckkkkkkkk…………Jaaaaaaaaccckkkkkkk »
 
Une voix semblant forgée de grive et du vent l’appelait désormais, le tirait vers elle. Et si cette voix ressemblait à s’y méprendre à celle de son Ange, il ne pus que tressaillir de soulagement. Finalement, elle l’avait attendue…
 
 
Depuis l’Aurore, depuis l’Aurore…..
 
TTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTT
 
Daniel ne pouvait en croire ses yeux. Là, à quelques mètres de lui se jouait une scène qui allait à l’encontre de toutes sa science. Mais alors qu’il restait figé par la surprise, Teal’c tentait de rejoindre Jack O’Neill et l’apparition. Mais plus il avançait, plus le vent le contrait avec force. Pour finir par le clouer sur place, témoin non consentent du destin.
 
« O’Neill ! Revenez, ce ne peut être elle !!! »
 
« Jack, bon sang ! Ne la touchez pas ! Venez vers nous ! »
 
Mais Jack O’Neill n’entendait rien, ou ne faisait pas attention. Et sans quitter les yeux de glaces il tendit la main vers son Ange.
 
Son Ange, que les flocons, le vent, le givre et le peu de lumière restant avaient formé devant lui en s’assemblant. En s’assemblant dans un murmure grandissant, calme et puissant, vibrant et lumineux.
 
Son Ange, plus belle que jamais. Belle et terrible, vibrante mais tellement froide. Une unique larme de cristal effleura à peine sa joue avant que le vent du Nord ne la glace. Si pâle, tellement seule…
 
Et lorsqu’elle leva ses yeux de brume sur Jack, celui-ci sentit son cœur battre à nouveau tandis que la flamme de l’espoir rejaillissait dans ses yeux.
 
Une seconde chance leur était ici offerte. Après la Promesse de l’Aurore, les épreuves du Jour venait enfin l’accomplissement accordé par le Crépuscule.
 
Sans un seul regret, Jack tendit la main vers Samantha et serra les doigts si fins et si froids pour leur apporter sa chaleur tandis qu’impuissants Teal’c et Daniel regardaient leur amis se dissoudre dans un tourbillon blanc et vaporeux….
 
Oma…..
 
TTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTT
 
Depuis l’Aurore, depuis l’Aurore…..
Et je marche dans tes pas,
Sans comprendre,
Sans comprendre pourquoi…
 
Et je prends ta main
Sans comprendre,
Sans comprendre pourquoi,
Mais je ne crains rien désormais….
 
                                                           Commencement
 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
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