Citations du moment :
«Mieux vaut ne pas trop penser. Se reposer davantage sur le corps : il est plus digne de confiance.»
[ Woody Allen ]
Imagine

Un futur compromis : Chapitre 1

Un futur compromis

 

 

Samantha descendait les marches. Elle devait y arriver…Il ne fallait pas qu’elle pense aux battements douloureux de son cœur qui menaçait d’exploser dans sa poitrine affolée, ni aux corps de ses amis qui reposaient sur le sol. Il ne fallait pas qu’elle pense aux impacts de leurs armes sur sa peau. Elle devait y arriver… coûte que coûte.

Elle se baissa, ramassa le papier et le jeta à travers la porte des étoiles. Enfin… elle avait réussi…ils avaient réussi. Elle eut juste le temps de sentir comme des piqûres dans le dos, de se sentir projeter dans le vortex, avant de sombrer dans l’inconscience… Tout devint noir !

 

 

*** SGC. En 2000. Salle des commandes. ***

 

Sergent : « Activation de la porte. »

 

Hammond : « Par qui ? »

 

Sergent : « C’est…le code de SG1 ! »

 

Jack : « Tiens donc ! »

 

SG1 et le Dr Fraiser s’approchèrent de la vitre : ils étaient intrigués. Qui d’autre qu’eux pouvait bien utiliser leur code d’identification ?

 

Janet : « Comment ça se peut ? »

 

H : « Excellente question. »(Au micro) : « Soyez prêts à ouvrir le feu. »

 

L’iris s’ouvrit, mais rien ne se passa. Enfin, après quelques instants, quelque chose traversa la porte et roula sur la passerelle. Une feuille de papier froissée. SG1 s’apprêtait à descendre dans la salle d’embarquement lorsque à son tour, un corps atterrit lourdement sur la passerelle dans un grand bruit métallique.

 

J : « Mais qu’est-ce que… »

 

S : « Oh mon Dieu ! »

 

D : « Mais c’est… »

 

Ce fut Teal’c qui osa donner un nom à ce nouvel arrivant.

 

T : « Le Major Carter. »

 

H (aux soldats présents dans la salle d’embarquement) : « Baissez vos armes. »

 

Ils rejoignirent la porte pendant que le Général Hammond s’était déjà saisi du téléphone pour demander une équipe médicale d’urgence.

 

Accompagnée de Janet, la "nouvelle Samantha Carter" fut rapidement emmenée à l’infirmerie sous les regards encore perdus des personnes présentes. Jack en profita pour s’emparer du bout de papier qui n’avait pas bougé depuis son arrivée.

 

H (qui les avait rejoints) : « Qu’est-ce que c’est ? »

 

Jack déplia le papier, le lut et le retourna.

 

D (s’impatientant) : « Jack ? »

 

Jack ne comprenait rien à ce qui était en train de se passer. Il tendit le papier à Daniel et s’assit sur la rambarde.

 

D (le lisant) : « N’allez sous aucun prétexte sur P4C970. Colonel Jack O’Neill. On dirait votre écriture. »

 

J : « C’est mon écriture…et c’est ma signature. »

 

T : « Mais vous n’avez rien envoyé. »

 

J : « Non. »

 

T (en prenant le mot) : « Vous permettez ? Ca ressemble à du sang. »

 

En effet, des taches rouges étaient incrustées dans le papier.

 

H : « Je vais demander au Dr Fraiser de le faire analyser. »

 

J : « On n’avait pas prévu d’aller sur cette planète cette semaine mon Général ? »

 

H : « Plus maintenant qu’on a ce mot ; je ne prendrai aucun risque. Je veux que P4C970 soit retirée de la liste des planètes à explorer. Disposez. »

 

Hammond se retira, laissant ainsi seule l’équipe SG1.

 

S : « Pourquoi vous avez envoyé ça ? Et surtout quand ? »

 

J : « Oui, ça c’est la question. »

 

D : « Si Janet parvient à la sauver, je crois que notre nouvelle invitée aura pas mal d’explications à nous donner. Espérons qu’elle s’en sorte… »

 

 

*** A l’infirmerie. ***

 

 

SG1 et le Général Hammond étaient présents pour entendre les conclusions du Dr Fraiser qui venait juste de finir les soins appropriés.

 

H : « Dr Fraiser, est-ce qu’elle va s’en sortir ? »

 

Jan : « À vrai dire, Général, je l’ignore. Ses blessures sont des plus atypiques. Je n’en ai jamais vu de telles. Les armes qui les ont provoquées ne sont pas terriennes, ça je peux l’assurer. Elles ont seulement laissé des petites marques rouges sur la peau, mais ont fait beaucoup plus de dégâts à l’intérieur. J’ai réussi à enrayer l’hémorragie interne, mais c’était peut-être déjà trop tard…Maintenant, il ne nous reste plus qu’à attendre qu’elle se réveille, si elle se réveille un jour…Quant à son identité, l’examen de son sang a confirmé qu’il s’agissait bien de Samantha Carter… »

 

J : « Allons donc ! ! Après la Carter d’une autre réalité, c’est au tour d’une Carter du futur.  (A Sam)  Vous ne tenez donc jamais en place ? »

 

Une détente d’atmosphère en bonne et due forme ne pouvait pas se faire sans l’humour du Colonel, ni le sourire de son second, d’ailleurs…

Mais Janet n’avait pas terminé…

 

Jan : « Il y a autre chose, mon Général ! »

 

H : « Quoi donc ? »

 

Jan : « Le papier… C’est bien le sang du Colonel O’Neill qui se trouve dessus. »

 

J : « Quand elle se réveillera, elle aura vraiment beaucoup de choses à nous dire. »

 

D : « Jack, Janet vient de nous dire qu’elle ne se réveillera peut-être pas… »

 

J : « Je sais, j’ai entendu…mais apparemment, il s’agit de Carter… »

 

Il marqua une petite pause, pensant que ce qu’il voulait dire était évident. Devant le manque de réaction des autres, il continua, accompagnant ses paroles d’un regard entendu ainsi que d’un petit sourire vers son second qui le lui rendit : « Donc, elle va se battre et…elle survivra ! »

 

D : « Jack, ce n’est pas aussi simple ; et puis, nous ne savons toujours pas si cette Sam vient de notre futur ou d’une réalité alternée… Elle aurait très bien pu traverser un miroir quantique d’une autre planète pour ensuite emprunter la porte jusqu’ici… »

 

J : « Oh ! Je vous en prie, Daniel. Qu’elle soit d’une réalité alternée ou non, elle reste Carter. C’est la même… Le caractère doit être sensiblement identique ! »

 

D : « Ce serait donc admettre que quelle que soit la réalité, une personne a la même personnalité, le même caractère…les mêmes sentiments… »

 

TERRAIN GLISSANT ! !

 

Jack se rendit compte qu’il était en train d’être piégé et que Daniel le menait où bon lui semblait !

 

J : « A quelque chose près… »

 

D (prenant un malin plaisir à le torturer) : « A quelque chose près ? ? ? »

 

S (qui voyait très bien où son ami archéologue voulait en venir) : « Euh…messieurs, je doute que ce soit le moment idéal pour ce genre de réflexions ! »

 

H : « Le Major Carter a raison, nous reparlerons de tout ça à un autre moment. Sachez que P4C970 a été inscrite comme étant une planète à ne pas visiter. Je vais d’ailleurs en informer le Président ! »

 

 

*** Infirmerie, deux jours plus tard. ***

 

La deuxième Samantha Carter était encore inconsciente. A ses côtés se trouvait Sam : elle avait passé un temps certain à veiller sur elle. Elle ne savait pas comment l’expliquer, mais elle se sentait très proche de celle-ci ; elle se doutait que le départ de…"chez elle" n’avait pas dû être très joyeux. Elle voulait l’aider, tout simplement. Et puis, après tout, c’était elle-même qui se trouvait allongée sur ce lit blanc. Tout cela était si compliqué ! Même la grande Samantha Carter se sentait dépassée par les évènements !

 

Etant plongée dans ses pensées, Sam ne vit pas Samantha bouger ses doigts, puis ouvrir ses paupières. Ce n’est que lorsqu’elle perçut quelques faibles gémissements que Sam revint entièrement à la réalité.

Elle s’approcha alors du lit et appuya délicatement sur le bouton d’appel pour prévenir Janet.

 

S : « Hey… »

 

Sf (=Samfutur=Samantha) : « Où suis-je ? »

 

S : « Vous êtes sur Terre à l’infirmerie du SGC. »

 

Sf : « En quelle année sommes-nous ? »

 

S : « En 2000. »

 

Samantha parut ne pas réagir à la réponse du Major : elle encaissait…

 

Ce ne fut que lorsqu’elle réalisa ce que cela impliquait qu’elle laissa échapper un sanglot de soulagement.

 

Sf : « On a vraiment réussi… »

 

Elle réfléchit un moment, releva le haut de son corps et s’apprêta à sortir du lit.

 

Sf : « Je dois repartir. »

 

A peine eut-elle mis son corps en position verticale qu’elle retomba évanouie dans les bras de Sam.

 

*** Infirmerie, quelques heures plus tard. ***

 

Jack était assis sur une chaise près du lit de Samantha. Il la fixait. Dans son regard, on pouvait y lire de la curiosité, mais surtout de l’inquiétude.

Lorsque Samantha se réveilla, elle fut très surprise de voir jack à son chevet. Il faut dire qu’avec cette histoire de sauver le monde, ils n’avaient pas vraiment eu le temps de s’expliquer et d’arranger les choses entre eux. Ils ne s’étaient pas quittés en très bons termes…c’est le moins qu’on puisse dire… A cette pensée, ses yeux s’humidifièrent malgré elle. Elle fit tout de même une tentative pour parler. Aucun son. Sa voix refusait de se faire entendre. Seul un « Jack » parvint finalement à sortir… L’intéressé ne put s’empêcher de repenser au Dr Carter venue de la dimension parallèle : elle l’avait accueilli de la même façon et ça, ça ne lui disait rien qui vaille. Il se décida tout de même à lui répondre, mais lorsqu’il ouvrit la bouche, la voix de haut-parleur l’interrompit.

 

X : « Le Colonel O’Neill est attendu dans le bureau du Général Hammond. »

 

J : « Euh…Je dois y aller. Je préviens le Dr Fraiser que vous êtes réveillée. »

 

Et avant qu’elle n’ait pu tenter de lui répondre, il avait filé. Elle continua de fixer l’endroit où il se tenait à l’instant, semblant réfléchir à sa nouvelle situation. Elle ne se rendit même pas compte qu’elle avait répété son prénom, y mêlant à la fois nostalgie, crainte et regret.

 

***   ***

 

SG1 et le Général Hammond étaient dans la salle de réunion pour faire le point sur leur invitée surprise. Ils furent très surpris lorsqu’ils virent arriver une Samantha encore affaiblie en compagnie de Janet. Ils se levèrent tous dans un mouvement instinctif.

 

De son côté, Samantha ne s’attendait pas à recevoir un tel choc en les voyant tous ainsi réunis…vivants. Elle laissa échapper un « Oh mon Dieu ! » avant de se jeter dans les bras de Daniel, le serrant très fort. Les autres ne savaient pas comment réagir, surtout Daniel.

Devant le regard interrogatif de ses amis, il haussa les épaules en signe d’incompréhension, et après hésitation, il finit par répondre à son étreinte. Après tout, cette femme restait Samantha Carter, son amie.

 

Un petit moment passa avant que Samantha ne sépare de l’archéologue. Elle ne put s’empêcher de déposer un chaste baiser sur ses lèvres, ne se rendant pas compte de la gêne occasionnée. Et pourquoi en aurait-il été autrement, c’était devenu une habitude entre eux !

 

Après une petite grimace à la O’Neill, Jack se retourna vers Carter dans un haussement de sourcil interrogatif.

Mais que pouvait-elle lui répondre ? Elle-même ignorait ce que tout cela signifiait.

 

Ce fut au tour de Teal’c de hausser les sourcils lorsqu’il reçut de Samantha le même traitement de faveur.

Se retrouver devant Hammond fut l’élément déclencheur : elle ne put se contenir et s’effondra dans ses bras.

 

Sf : « Ca fait tellement du bien de vous revoir Georges. »

 

Ce dernier n’attendit pas longtemps avant de retrouver son instinct paternel et de la bercer tendrement.

Lorsqu’elle eut parvenu à se calmer, elle relâcha son étreinte et se retourna pour se retrouver face à Jack et son double qui était côte à côte… C’est douloureusement qu’elle se souvint de cette ancienne habitude presque inconsciente. Toutefois, beaucoup de temps s’était écoulé ; elle avait changé depuis l’an 2000…ils avaient changé ! Elle hésitait quant au comportement à avoir envers lui. Elle aurait tellement voulu se comporter de la même façon qu’avec Daniel ou Teal’c…mais quelque chose la retenait. En fait, elle avait peur de la réaction de cet homme qui lui faisait face.

Finalement, elle se contenta d’un simple « Jack » …Suffisamment distant, mais pas trop ! !

Puis, remarquant l’inscription sur sa veste militaire, elle ajouta dans une tentative de sourire qui se solda par une simple contraction de ses lèvres encore pâles : « Ou devrais-je dire "Colonel" … »

Après un court silence, elle se décida à avancer vers lui. Tout ceci était tellement ridicule ! ! Elle l’avait vu mourir, bon sang ! !

Dans un dernier élan, elle accrocha désespérément ses bras autour de son cou et y enfouit sa tête.

Jack, pris au dépourvu, ne sut comment réagir. Il interrogea sa voisine du regard, mais n’y vit que le reflet de sa propre incompréhension et peut-être un peu de sa gêne.

Comme tous les autres précédemment, il finit par resserrer son étreinte. Inconsciemment de plus en plus fort. Et finalement, dans un geste protecteur, il posa délicatement une main sur la nuque dégagée d’une Samantha Carter ravagée par les larmes. Elles se succédaient et ne semblaient jamais vouloir s’arrêter. Peu importait, elle ne pouvait plus les retenir. Elle se sentait tellement bien, tellement en sécurité dans les bras de cet homme ; homme dans les mains duquel elle avait si souvent placé sa propre vie. Des flashs lui revenaient à l’esprit. Eux non plus, elle n’avait plus la force de les retenir. Elle se revoyait se précipiter dans les marches de la salle d’embarquement Aschen, son cœur manquant un battement lorsqu’elle avait aperçu les corps de ses amis étendus sur le sol. Ce n’est que lorsqu’elle avait commencé à descendre l’escalier qu’elle avait réalisé qu’ils étaient vraiment morts. Tout était tellement confus dans sa tête.

 

Les images défilaient maintenant au ralenti, tandis que Jack la berçait encore.

Déchirement
                   Regret
                             Amertume
                                              Vengeance
                                                               Haine
                                        Détresse
                  Courage
Colère

 

Ces trois corps… Ses amis…

 

Des ronds rouges presque imperceptibles sur leur peau…

 

Et cette unique pensée, lorsque, effleurant des doigts encore chauds, elle s’était penchée sur ce corps pour prendre ce ridicule bout de papier qui pourtant avait le pouvoir de changer le destin de toute une planète, voire plus : « Ceci n’arrivera jamais, je vous le promets. »

Cette promesse s’adressait à ses amis qui n’avaient pas hésité ne serait-ce qu’un seul instant à se sacrifier.

Mais un seul visage s’imposait devant ses yeux… « Ceci ne doit jamais arriver… »

 

Samantha se détacha lentement du Colonel O’Neill et lui adressa un pitoyable sourire, comme si elle s’excusait d’un tel laisser-aller.

Elle se tourna ensuite vers Sam.

 

Sf : « Major… »

 

Sam, quant à elle, se contenta de hocher la tête, toujours profondément troublée par ce qui se déroulait dans cette pièce.

Le Général Hammond crut bon d’y remettre un peu d’ordre par un simple raclement de gorge.

 

H : « Bien, mademoiselle… »

 

Il fut coupé par Samantha qui baissa les yeux. Elle semblait culpabiliser de devoir le corriger sur ce point-là.

 

Sf : « Madame… »

 

Aussitôt, le Major Carter leva les yeux vers son double, à la fois choquée et intriguée par cette nouvelle.

Quant à Jack, quelque chose lui disait qu’il n’allait probablement pas apprécier la suite. Le sixième sens, sûrement…

 

H : « Oh ! Alors, …madame, je crois que vous nous devez quelques explications. »

 

Sf : « Bien sûr. Pardonnez-moi, j’aurais dû commencer par ça. Mais comprenez-moi, juste avant de traverser la porte, j’ai vu la plupart d’entre vous mourir et…de vous revoir ici… »

Elle se força à se reconcentrer et reprit : « Je viens de l’an 2010. Je n’étais même pas censée traverser la porte. Nous devions seulement vous faire parvenir un message, vous prévenant de ne pas prendre contact avec la planète P4C970. »

 

J : « Et pourtant, vous êtes là ! »

 

Samantha commençait à s’énerver devant le manque de délicatesse dont faisait preuve le Colonel O’Neill.

 

Sf : « Croyez-moi, je préfèrerais être ailleurs. Je donnerais tout pour ne pas avoir à revivre ce que je croyais avoir enfoui très loin dans mes souvenirs ! ! »

 

Elle s’arrêta, comprenant soudain qu’elle s’était emportée et qu’elle risquait d’en dire trop, si ce n’était déjà fait…

Elle se calma donc et repris ses explications : « J’ai dû être propulsée dans le vortex lorsque je suis tombée, blessée par leurs armes… »

 

Elle avait prononcé cette phrase, moins pour les autres que pour elle ; elle réfléchissait à voix haute.

Toutefois, ce fut suffisant pour que la curiosité du Major prenne le dessus.

 

S : « Mais comment avez-vous pu prévoir une éruption solaire ? C’est impossible, notre technologie n’est pas suffisamment avancée pour… »

 

Sf : « Je ne peux pas vous le dire. Moins vous en saurez, mieux ce sera. »

 

J : « Et moi, je ne suis pas d’accord. Vous voulez changer notre futur…soit ! Mais vous ne pouvez pas débarquer ici sans nous donner des explications suffisantes, en pensant qu’on va vous faire confiance et qu’on va faire ce que vous voulez seulement pour vos beaux yeux… Alors, maintenant, ça suffit, je vous ordonne de tout nous dire à propos de cette histoire. »

 

Même s’ils connaissaient son impatience légendaire, tout le monde fut surpris par les paroles du Colonel. Après tout, c’était quand même à Carter qu’il s’adressait ainsi, et ce malgré ses "beaux yeux"…

Samantha fut quant à elle blessée par le manque de tact de Jack. D’accord, elle y était habituée ; elle y avait même "goûté" il n’y a pas si longtemps, mais là, c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase.

C’est donc dans un élan de colère qu’elle répliqua sèchement : «  Je ne suis plus dans l’armée, COLONEL ! Je n’ai aucun ordre à recevoir de vous… »

 

Cette annonce eut l’effet d’une bombe : Carter, plus dans l’armée…

 

H : « Vous devez comprendre, Maj…madame…que nous sommes obligés de rester sur nos gardes. Et sachez que même si vous n’êtes apparemment plus militaire, vous restez sous mon autorité, étant donné que je dirige cette base. Vous comprendrez aussi pourquoi nous souhaitons en savoir davantage à propos de cette histoire. Ce n’est quand même pas tous les jours qu’on a l’occasion de parler avec une personne venant du futur… »

 

Sf : « Vous avez raison, mon Général. Je suis désolée. Je dois avouer que je suis sur les nerfs et… »

 

Elle fut coupée par Daniel qui jusqu’à là, n’avait pas encore pris la parole :

 

D : « Oui ! Euh…c’est compréhensible, étant donné ce que vous êtes en train de vivre. De plus les talents diplomatiques de Jack n’ont pas dû arranger les choses… »

 

J : « Daniel ! ! »

 

La Samantha du futur remercia l’archéologue d’un sourire. Il avait toujours été là pour elle. Cependant, son regard se voila immédiatement d’une tristesse qui troubla plus d’une personne dans la salle. Elle ne pouvait s’empêcher de revoir l’image de celui-ci, son corps inerte, sans vie…

Un frisson la parcourut. Elle se leva alors et au garde-à-vous devant Hammond, elle demanda :

 

Sf : « Mon Général, j’aimerais pouvoir me reposer quelques heures et réfléchir à ce que je dois vous révéler. Mes pensées sont tellement confuses en ce moment que je risque de dire quelque chose que je ne devrais pas. »

 

Elle se rendit compte de sa position et sourit intérieurement : ses réflexes militaires n’étaient peut-être pas si loin que ça, finalement !

Jack dut avoir la même pensée car un léger sourire se dessina sur son visage.

Voyant que la réponse tardait à venir et comprenant la position de son "autre", Sam décida de lui venir en aide : « Mon Général, elle a raison, nous ne devons connaître que le stricte minimum. »

 

J : « C’est rassurant de savoir que vos convictions resteront les mêmes ! »

 

Sam lui répondit par un sourire, tandis que Daniel ajouta :

 

D : « Je suis d’accord avec Sam…enfin, avec les deux Sam. »

 

Cette fois-ci, les "deux Sam" lui firent un sourire.

 

H : « Accordé. »

 

Il s’adressa ensuite au garde qui se trouvait là : « Accompagnez-la dans la chambre des invités et restez devant sa porte. »

 

Samantha le remercia et sortit après avoir brièvement regardé chacune des personnes présentes.

Ce fut jack qui brisa le silence qui s’était installé.

 

J : « Hé ben ! ! Avec un caractère comme celui-là, on n’est pas sortis de l’auberge. »

 

Il fixait toujours la porte par laquelle l’autre Carter était sortie, si bien qu’il ne remarqua pas le mécontentement de son second, ni son froncement de sourcils provoqués par ses propres paroles.

 

T : « O’Neill, je vous signale que nous sommes encore à la base. »

 

Jack regarda Daniel, le priant ainsi de prendre la relève.

 

D : « Teal’c, ce que Jack tente laborieusement de dire… »

 

A ces mots, Jack releva vivement la tête vers Daniel dans une de ses grimaces caractéristiques.

 

D : « …c’est que le fait que cette Sam refuse catégoriquement de nous donner des explications, va nous compliquer les choses. »

 

T (calmement) : « Je vois. »

 

Sam, qui depuis les dernières paroles de son supérieur rongeait son frein, n’en put plus et se lança : « Mon Colonel, qu’est-ce que vous entendez par "un caractère comme celui-là" ? » dit-elle en mimant les guillemets pour bien lui faire comprendre qu’elle reprenait ses propres mots.

La gêne de Jack augmenta devant les regards amusés d’Hammond, Janet, Teal’c et de Daniel qui le regardaient s’emmêler de plus en plus les pinceaux en tentant maladroitement de s’expliquer.

 

J : « Hé bien…on ne peut pas dire que vous soyez très…enfin que vous vous laissiez marcher sur les pieds ! Teal’c, pas un mot, je vous expliquerai. »

 

Il reprit sa discussion avec Carter. « Vous voyez, quoi ! ! Ce n’est pas un reproche et encore moins une critique, quoique des fois…enfin, je m’égare…Votre foutu caractère nous a déjà maintes fois sortis d’affaire. Et c’est ce qui fait que vous êtes… »

Il chercha ses mots, désireux de ne pas aggraver son cas.

Accompagnée d’une grimace, il sortit enfin la fin de sa phrase : « …vous. »

 

Sam lui retourna la grimace et attendit la suite qui ne tarda pas à venir.

 

J : « Mais ELLE, on ne peut vraiment pas dire qu’elle soit très coopérante… »

 

S (s’énervant) : « Malgré tout le respect que je vous dois, non seulement elle a raison de ne pas vouloir tout nous dire, mais en plus, elle vous a apparemment vus tous mourir, et croyez-moi, je pense comprendre sa réaction. »

 

J : « C’est normal puisqu’elle est vous, avec quelques années de plus, quoique cela ne saute pas vraiment aux yeux ! »

 

Sam fut malgré elle apaisée par les paroles du Colonel O’Neill. Elle lui adressa un petit sourire auquel il répondit. C’était entendu, elle ne lui en voulait plus ! ! Après tout, à travers ses paroles, on pouvait même y décrypter un léger compliment. Enfin…un compliment pour elle dans dix ans…

Cependant, elle ne put s’empêcher de reprendre : « Ajoutez à cela qu’elle a sûrement dû laisser son mari derrière elle et peut-être même ses enfants. »

 

Elle se rendit alors compte qu’elle avait pensé à voix haute et se dépêcha  d’ajouter dans un murmure : « Mais nous n’en savons rien…ce n’est que pure spéculation de ma part. »

Elle ne s’arrêta pas là pour autant, poussée par un besoin pressant de se justifier : « …et théoriquement, cela ne s’est pas encore déroulé, donc… »

 

J : « Carter, c’est bon ! »

 

S (ne l’écoutant pas) : « Et d’ailleurs… »

 

J  (criant presque pour se faire entendre) : « Carter ! J’ai dit "stoooooop" »

 

Sam s’arrêta enfin, encore confuse de s’être emportée. Décidément, cette affaire la troublait beaucoup plus qu’elle ne l’aurait imaginé.

 

S : « Excusez-moi, mon Colonel. »

 

Leurs amis, quant à eux, avaient suivi cet échange avec un vif intérêt  et une pointe d’amusement non masquée. Ah…ces deux-là ! !

 

***     ***

 

Quelques heures plus tard, la Samantha Carter venue du futur était prête à reprendre son récit.

Elle arriva en salle de réunion, tandis que SG1, le Général Hammond et le Dr Fraiser l’attendaient. Elle avait meilleure mine, mais gardait cette intense tristesse dans le regard.

En fait, elle avait réussi à dormir une heure ou deux, mais avait été réveillée par un cauchemar qui l’avait profondément bouleversée. Ensuite, elle avait profité de ce qu’elle était réveillée pour sélectionner ce qu’elle s’apprêtait à dire. Elle avait eu du mal à se redonner une contenance et elle avait conscience qu’il ne lui faudrait pas grand-chose pour briser ce semblant de façade qu’elle s’était construite. Elle espérait seulement que le Colonel ne serait pas trop insistant avec elle, car même si ça l’énervait de l’admettre, elle devait avouer que c’était lui son point faible.

 

Elle s’installa donc à la place qu’ils lui avaient laissée, c’est à dire à côté de Janet. Teal’c était assis à droite du médecin. En face d’elle se trouvaient dans l’ordre le Colonel O’Neill, le Major Carter et Daniel.

 

H : « Avez-vous réussi à vous reposer ? »

 

Sf : « Ne vous en faites pas, Général, je serai apte à répondre à vos questions, dans la mesure du possible. »

 

Elle fut rapidement déstabilisée par une remarque du Colonel, mais fit son possible pour ne pas le montrer. Aux regards remplis de reproches que cette remarque valut à ce dernier, elle fut convaincue qu’elle avait très bien entendu un "Hé bien, ça commence bien !".

 

H : « Colonel O’Neill, nous nous passerons volontiers de vos sarcasmes. »

 

J : « Je suis désolé, mon Général. »

 

H : « Allez-y, Samantha. »

 

SF : « Bien. Je vais commencer par le début. Je dirai ce dont  vous avez besoin de savoir, c’est-à-dire les grandes lignes. Je ferai mon possible pour ne pas évoquer les vies personnelles de vos futurs vous. Il y a quelques années, SG1 a rencontré un peuple, les Aschens qui sont rapidement devenus nos alliés. Ils nous ont offert leur technologie en échange de nos connaissances sur la porte des étoiles. Grâce à eux, nous avons réussi à vaincre les Goa’ulds. La porte des étoiles a été rendue publique, le SGC n’avait donc plus aucune raison d’être. Le Colonel O’Neill a pris sa retraite dans le Minnesota, Teal’c est reparti sur Chulak, Janet a ouvert un cabinet sur Terre. Quant à Daniel et moi-même, nous faisons partie de l’équipe scientifique qui travaille en collaboration avec les Aschens… »

 

Jan : « Et qu’en est-il du Général Hammond ? »

 

Sf : « … »

 

A son silence, tous comprirent la raison de son "oubli".

 

Sf : « Au vu de ce que nous avons découvert, nous avons des raisons de croire que sa…mort…n’était en fait pas naturelle. »

 

H (ne voulant pas y donner trop d’importance) : « Continuez. »

 

Sf : « Il y a quelque temps, nous avons découvert que les Aschens avaient rendu stérile une grande partie de la population terrienne et qu’ils avaient pour objectif notre destruction totale à long terme. »

 

J : « Comment l’avez-vous découvert ? »

 

Sf : « Je …Nous…Peu importe. »

 

J : « Comment ça "peu importe" ? Pour nous convaincre, vous devez nous en dire plus ! »

 

Sf : « Je ne peux pas… »

 

Elle avait déjà mis son orgueil de côté une fois pour pouvoir lui dire qu’elle ne pourrait jamais avoir d’enfants… Elle n’avait tout simplement pas la force de le refaire, surtout pas maintenant. La douleur était encore trop forte. Elle ne pourrait pas supporter une seconde fois ce regard compatissant et pourtant sincère qui l’avait troublée beaucoup plus qu’elle ne voulait l’admettre.

 

J (s’énervant) : « Vous ne pouvez pas ? ? Non mais je rêve là ! »

 

H : « COLONEL ! ! »

 

Peine perdue, la colère du Colonel O’Neill ne pouvait pas être arrêtée par une simple mise en garde.

 

J (haussant encore le ton) : « Pourquoi ne pas tout nous dire ? ? A ce que j’ai pu comprendre, notre futur est déjà compromis par votre venue à notre époque ! Bon sang ! ! »

 

Un lourd silence s’ensuivit.

 

Il avait raison et elle le savait ! !

Au fond d’elle, elle savait pourquoi elle refusait de tout leur dire. Après tout, c’était vrai, leur futur était déjà changé, et avec un peu de chance les Terriens arriveraient à survivre sans les Aschens. Alors rien ne sera plus comme avant. Pourquoi résister ? ? La raison était pourtant simple : leur révéler toute l’histoire reviendrait à admettre ses propres erreurs devant ses amis. Elle devrait alors avoir une explication avec son supérieur, explication qu’elle a toujours soigneusement évitée depuis presque dix ans maintenant. Il en était hors de question ! ! Du moins, pour l’instant.

 

Sf (désespérée) : « Je ne peux pas… »

 

J (toujours en colère) : « Pour l’amour du ciel ! ! Vous ne pouvez pas ou vous ne voulez pas ? ? »

 

S (pensant qu’il dépassait les bornes) : « Colonel ? ? »

 

Sf (criant elle aussi) : « Quelle est la nuance, COLONEL ? ? Que voulez-vous que je vous dise ? Que je ne m’en sens pas capable ? Que je n’en ai pas la force ? Alors oui, c’est exact. J’ai fait des erreurs, nous en avons tous fait. Elles ont même amené notre planète à sa perte et je n’ai aucune envie de philosopher là-dessus avec vous ! ! Est-ce que c’est clair ? »

 

Les deux protagonistes se défiaient maintenant du regard. Ils s’étaient levés sous l’effet de leur colère qui était intense. Leurs regards étaient brûlants.

 

H : « Colonel, maintenant ça suffit. Calmez-vous, c’est un ordre ! !   Quant à vous, Samantha, je veux que vous continuiez votre récit. Nous reviendrons sur quelques points ensuite, si je le juge nécessaire. C’est compris ? ? Bon. Qu’avez-vous fait lorsque vous avez démasqué ces Aschens ? »

 

Samantha essayait de se calmer. Seule la colère lui avait permis de tenir face au Colonel.

 

Sf : « A vos ordres. Lorsque nous avons su, nous avons décidé que la seule façon de sauver la Terre était de changer ce qui avait été fait. Envoyer un message vous interdisant d’aller sur P4C970 nous a semblé la meilleure solution. Alors, Daniel, Janet, Teal’c et moi-même, nous avons mis au point un plan. Finalement, le Colonel O’Neill s’est joint à nous et nous avons réussi à envoyer le message. Le plan a été un succès. Une seule ombre au tableau : ma présence à votre époque. »

 

J (démarrant au quart de tour) : « Attendez une minute, pourquoi j’aurais hésité à vous aider contre ces ordures ? »

 

Samantha était embarrassée et ne savait pas quoi lui répondre. La vérité ? Qu’ils étaient en froid ? Impossible, cela nécessiterait trop d’explications supplémentaires.

 

Sf : « Disons…que vous aviez vos raisons. De toute façon, comme je l’ai dit, vous avez finalement accepté, c’est tout ce qui compte à mes yeux… »

 

Elle était de nouveau au bord des larmes. Bon sang ! ! Ce n’était pourtant pas son genre de se laisser aller ainsi ! ! Elle devait se reprendre.

De son côté, Jack avait été tellement touché par ce mélange de douleur, de tendresse et de culpabilité qu’il avait pu lire dans ses yeux,  qu’il décida d’une trêve et n’ajouta rien. Il se posait tout de même quelques questions : Que s’était-il passé ? Que leur cachait-elle et pourquoi ?

Janet mit fin au silence qui s’était installé.

 

Jan : « Il y a quelque chose qui m’intrigue ; comment se fait-il que nos alliés ne soient pas intervenus ? »

 

Sf : « Tous nos alliés se sont éloignés du peuple Tauri depuis l’alliance avec les Aschens. »

 

J : « Et ça, ça n’a mis la puce à l’oreille de personne ? ? »

 

La discussion prenait un chemin dangereux, mais Samantha ne pouvait plus faire demi-tour. Un jour ou l’autre, il lui aurait fallu affronter ses démons, son passé.

Lorsqu’elle s’adressa à Jack pour lui répondre, son regard se fit plus intense, plus profond :

 

Sf : « Si, à une seule personne. Mais aucun de nous ne l’a écoutée…et ce fut là notre plus belle erreur…ma plus belle erreur. »

 

J : « Oh ! Et qui était cette personne aussi perspicace ? »

 

Sf (dans un murmure) : « Vous… »

 

Un silence. Chacune des personnes présentes réalisait l’ampleur des révélations. Le puzzle se recomposait dans leur tête. Jack commençait à comprendre ses propres réticences à participer à leur plan dans le futur et Sam se demandait comment ils avaient pu en arriver là. Il lui était aujourd’hui inimaginable de ne pas tenir compte de l’avis de son supérieur.

 

Sf : « Ecoutez…maintenant que vous êtes au courant des grandes lignes de l’histoire, il est temps pour moi de retourner à mon époque et pour cela, j’ai besoin de votre aide. J’ai besoin de contacter les Tollans. Ils ont la technologie qui me permettra de prévoir la prochaine éruption solaire. »

 

H  (encore sous le choc) : « Bien sûr… Le Major Carter et le Dr Jackson vont vous y aider. »

 

***   ***

 

Ils contactèrent donc le peuple Tollan. Leurs dirigeants refusèrent d’abord de les aider, puis lorsque, à force d’arguments, Samantha leur eut expliqué sa situation, ils finirent par accepter. Une éruption solaire était prévue dans 12 heures. Il ne restait plus qu’à faire des calculs plus précis, travail qui fut naturellement confié aux deux Carter.

 

*** de retour à la base ***

 

Elles étaient toutes les deux dans le labo du Major. Cela faisait plusieurs heures qu’elles y travaillaient dans un silence parfois entrecoupé de discussions sans grand intérêt. A plusieurs reprises, Samantha avait surpris le regard de son double du passé sur elle. Elle devinait bien ce qui la tracassait ; après tout, elle se connaissait par cœur…Mais elle ne voulait pas aborder le sujet la première.

Toutefois, au bout d’un moment, elle céda.

 

Sf : « Vas-y ! ! Demande-le-moi ou alors dis-moi ce qui te tracasse. »

 

S : « Quoi ? ? »

 

Sf : « Tu as envie de me dire quelque chose, mais tu n’oses pas. »

 

S (sur la défensive) : « Moi ? N’importe quoi ! »

 

Sf : « Je le sais puisque tu es moi. Enfin, non, je suis toi ! Enfin, tu comprends ! »

 

S : « Je peux t’assurer que je n’ai rien à te dire. »

 

Quelques minutes passèrent et c’est une Sam embarrassée qui prit la parole.

 

S : « Alors…euh…comme ça, je suis mariée. »

 

BINGO ! !

 

Samantha afficha un sourire victorieux, tandis que Sam s’avoua vaincue.

 

Sf : « En effet. »

 

S : « Est-ce que…Est-ce que je suis heureuse ? »

 

Visiblement cette question lui fut très difficile à poser étant donné qu’elle l’avait presque murmurée tout en admirant un objet imaginaire sur son bureau.

 

Sf : « Il y a quelques mois, j’aurais répondu "oui" sans hésitation, mais ces derniers temps, j’en suis venue à me demander si c’était vraiment le cas et si je n’étais pas passée à côté de…Mais passons, ça n’a plus grand intérêt étant donné que tout est dorénavant changé. »

 

Mais encore une fois, elle en avait dit suffisamment pour éveiller la curiosité de son "double" qui ne cessait de se demander ce qui avait bien pu provoquer une telle tristesse dans son regard durant un bref instant.

 

S : « Pourquoi tu dis ça ? Ce n’est pas parce que nous ne rencontrerons pas les Aschens que toi, tu en feras autant avec ton mari. »

 

Sf : « Crois-moi, tout est lié aux Aschens. Et pour être franche, je ne suis pas sûre de vouloir le retrouver à mon retour. »

S : « Oh… »

 

Sf : « La seule chose que je souhaite maintenant, c’est retrouver vivants ceux que j’ai vu mourir. »

 

S : « Je comprends. »

 

Sf : « Autres questions ? »

 

S : « Mais pourquoi crois-tu autant que j’ai des questions à te poser ? »

 

Sf : « Je m’attendais à certaines, du genre : comment j’ai fait pour ignorer l’intuition de l’homme pour qui je vouais une admiration sans bornes ? Pourquoi je n’ai pas les cheveux longs alors que je ne suis plus dans l’armée ? Est-ce que le réacteur à naquadah fonctionne ? Que devient Cassandra ? Ou encore, qu’a-t-il bien pu se passer avec Jack ? »

 

Sam en resta bouche bée.

 

S : « Qu… »

 

Sf : « Et ne me dis pas que ça ne t’a pas effleuré un seul instant ! »

 

Sam s’apprêtait à répondre, lorsque le téléphone sonna.

 

S : « Carter ! …J’arrive, Daniel. »

 

Elle raccrocha et regarda celle qui lui faisait face.

 

S : « Daniel a besoin de mon aide. Je n’en ai pas pour longtemps… Pour ce qui est de notre discussion, nous en reparlerons plus tard… »

 

Et elle partit.

 

Sf (avec un sourire moqueur) : « Ca, ça m’étonnerait ! »

 

*** 30 minutes plus tard ***

 

Sam n’était toujours pas revenue et Samantha avait fini ses calculs. Dans six heures, quatre minutes et huit secondes, elle affronterait son futur au présent.

 

Pendant ce temps-là, Jack se baladait dans les couloirs et se dirigeait vers le labo, histoire de voir comment avançaient leurs calculs. Il arriva à destination et entra tout sourire.

 

J : « Alors, Carter, où en êtes-v…  ? »

 

Il s’arrêta lorsqu’il vit que la Sam qui sursautait n’était pas la bonne, enfin…pas celle du présent…du sien en tout cas…

 

Cette dernière restait pétrifiée. Elle n’avait pas pensé se retrouver seule avec lui. Cette idée l’angoissait terriblement. Elle ne savait pas quel comportement avoir face à lui. Elle sentit son estomac se contracter.

 

Sf : « Jack ! »

 

J : « Désolé, je ne voulais pas vous faire peur. J’étais venu ordonner à Carter de venir manger un morceau… »

 

Samantha sourit en se remémorant ces moments-là.

 

Sf : « Elle est partie rejoindre Daniel qui avait besoin d’aide. Elle devrait déjà être revenue. »

 

J : « Si c’était une aide scientifique qu’il lui fallait, il va falloir aller la déloger dans le labo du Petit scarabée. Mais vous devez le savoir mieux que moi… »

 

Silence. On pouvait même entendre une mouche zonzonner. Une mouche dans une base souterraine ? ?

 

J : « Alors… ? »

 

Sf : « Alors… »

 

J : « Ecoutez, je suis désolé. Je tenais vraiment à m’excuser pour mon comportement envers vous. J’ai agi comme un… »

 

Sf : « Imbécile ? »

 

J : « C’est ça. Et je n’aurais pas dû être aussi… »

 

Sf : « Impatient ? »

 

J : « Oui. »

 

Sf : « Impoli ? »

 

J : « Aussi. »

 

Sf : « Odieux ? »

 

J : « Tant que ça ? »

 

Le visage de Samantha le confirma.

 

J : « OK ! Alors, allons-y pour "odieux". Enfin voilà… On fait la paix ? On oublie tout ? »

 

Sf (pour elle-même) : « Si seulement… » (Puis à Jack) : « Excuses acceptées. C’est rassurant de savoir que vous êtes le même que dans mes souvenirs et que vous le restez dix ans plus tard. »

 

J : « Je ne sais pas comment je dois le prendre… », ajouta-t-il dans un sourire auquel Samantha répondit.

 

J : «  Ca fait du bien de vous voir sourire. »

 

Sf (touchée) : « Merci. C’est vrai que depuis mon arrivée ici, je n’en ai pas vraiment eu l’occasion. »

 

J (grimaçant de culpabilité) : « Autant pour moi. »

 

Silence.

 

J : « Alors, qui a gagné la coupe de hockey en 2010 ? Rassurez-moi, ça existe toujours comme sport ? Et les Simpson… A quelle saison en sont-ils ? »

 

Samantha était ailleurs, elle semblait réfléchir. Jack attendit, mais brusquement :

 

Sf : « Et toi, sauras-tu me pardonner ? »

 

C’était ce qui s’appelait un changement de sujet "sans transition", mais peu importait, elle voulait connaître la réponse ou alors le doute et la culpabilité finiraient par la ronger de l’intérieur. Ce n’était peut-être pas le Jack de 2010, ce n’était peut-être pas le mieux placé pour lui donner une réponse valable, mais il fallait qu’elle sache…Il le fallait !

 

J : « Pourquoi ? »

 

Sf : « Pour ne pas t’avoir cru ! Si tu savais comme je m’en veux…Je me demande pourquoi je te pose la question, alors que je ne suis même pas sûre de pouvoir un jour me le pardonner. »

 

Elle avait maintenant les yeux qui se brouillaient de larmes. Elle devait tenir bon et finir cette discussion tellement redoutée.

 

Sf : « Tout ce qui est arrivé est de ma faute. Tu nous avais mis en garde ! On ne t’a pas écouté. »

 

J (doucement) : « Hey ! J’ai l’impression que nous avons tous notre part de responsabilité dans cette histoire. Enfin…nous aurons… »

 

Jack était perdu dans les temps verbaux, ce qui réussit à amuser Samantha malgré tout.

 

Sf : « Peut-être. Tout le monde sauf toi. »

 

J : « Alors vous n’êtes pas plus responsable que les autres. Arrêtez de vous torturer, c’est mon rôle ça… »

 

Mais sa blague tomba à plat.

 

Sf : « Je suis responsable, moi plus que les autres. Tu avais confiance en moi et je t’ai tourné le dos. Et tu es …mort pour réparer mon erreur. »

 

J : « Pourquoi êtes-vous si dure envers vous-même ? »

 

Sf : « Si seulement tu pouvais penser ça dans dix ans. »

 

J : « Ecoutez, Carter ! Je crois que je suis bien placé pour savoir comment il a réagi. Il y a fort à parier que son comportement ne valait pas mieux que le mien dans la salle de réunion tout à l’heure. Mais quoi qu’il se soit passé pendant ces dix années, il vous aurait pardonné. »

 

Sf (reniflant) : « J’aimerais te croire… »

 

Il lui donna un mouchoir et doucement, il ajouta, sûr de lui : « Alors crois-moi. »

 

Leurs regards se firent  plus intenses. Ils se fixaient, cherchant à déchiffrer les pensées de l’autre…

 

Sf : « Merci… merci pour tout. »

 

Il y eut un silence et Jack ne trouva qu’une solution pour le dédramatiser et le briser par la même occasion.

 

J : « Et si on allait chercher Carter, enfin…"l’autre" Carter, et qu’on allait manger un morceau avant votre départ. Je suis sûr que vous n’avez pas mangé depuis un bon bout de temps. »

 

Sf : « En effet. »

 

J : « Alors allons-y. »

 

Il la laissa passer devant lui, accompagnant son intention d’un geste du bras qu’il plaça dans le dos de la jeune femme. Ils quittèrent enfin la pièce, non sans faire de grands efforts pour ignorer le frisson que son geste avait provoqué chez elle, ainsi que le malaise qui s’était installé…

 

***   ***

 

C’était l’heure. La porte était en train d’être ouverte. Elle appréhendait ce qu’elle allait trouver en reprenant place dans le corps de la Sam de son époque. Un monde de paix dans lequel tous ses amis seraient avec elle ou bien un monde de terreur dévasté par les Goa’ulds ?

L’heure de vérité approchait. Elle devait être précise à la seconde près.

Quoi qu’il en soit, il lui restait quelques minutes pour dire au revoir à ses hôtes de fortune.

 

Elle commença par Janet et le Général et les serra dans les bras.

 

Sf : « Mon général, je vous ordonne d’être vivant quand j’arriverai de l’autre côté du vortex. »

 

H (souriant) : « Je ferai mon possible, Sam. »

 

Sf : « Janet, vous me les soignez bien… »

 

Jan : « Avec plaisir. Je vais vous les chouchouter. »

 

J : « Depuis quand un tortionnaire chouchoute-t-elle ses patients avec une seringue ? »

 

Elle sourit et arriva devant Teal’c qu’elle prit aussi dans ses bras. Elle fit de même avec Daniel qui visiblement était mal à l’aise de cette nouvelle proximité, ce qui le rendait plus attachant encore.

 

Sf : « Veillez bien les uns sur les autres… »

 

Devant Sam, elle ne put s’empêcher de répéter le même geste affectif. Elle profita de cet instant pour lui murmurer à voix basse, pour que personne n’entende :

 

Sf : « Il n’y en a qu’un. Il n’y en aura toujours qu’un. »

 

Sam se contenta de hocher la tête, malgré le désarroi dans lequel ces paroles l’avaient plongée.

 

Face à Jack, ses défenses tombèrent une à une. Le voyait-elle pour la dernière fois ? Son cœur battait la chamade. Elle s’approcha lentement de lui et posa ses lèvres sur les siennes, appréciant ce contact à sa juste valeur. Elle réprima un frisson et le regarda dans les yeux.

 

Sf : « Je me suis toujours demandé ce que ça faisait…et comme je ne suis pas sûre d’en avoir de nouveau l’occasion… Prends soin de toi, Jack… »

 

Les autres regardaient la scène, amusés par la situation, contrairement à Sam qui ne savait plus où se mettre et dont le regard cherchait étrangement refuge dans le cercle bleu et lumineux de la porte.

Quant à Jack, celui-ci resta pétrifié par le choc et fut incapable d’ajouter le moindre mot. Il n’y avait qu’une Samantha Carter pour pouvoir lui clouer le bec ainsi. Seul un sourire béat et apparemment indélébile laissait transparaître ses sentiments post-baisers. Visiblement il était loin d’avoir détesté…

 

Samantha grimpa lentement la passerelle et se retourna vers ses amis. Elle voulait graver cette image à tout jamais. Elle s’arrêta un instant sur le couple de militaires qui se fuyaient maintenant du regard. Etait-ce son imagination ou le dos de leurs mains se touchaient ?

Elle sourit, regarda sa montre, s’avança jusqu’au cercle en métal et le traversa.

 

 

Samantha Carter avait franchi la porte à la seconde près. Elle avait tout d’abord  redouté ce qu’elle allait découvrir à son arrivée, mais ce frêle espoir qui n’avait fait que croître durant ces dernières heures l’avait finalement rassurée, et elle avait passé la porte des étoiles soulagée et confiante pour le futur, pour son futur.

 

 

 

 

 

* Fin *

Je suis contente de l’avoir finie celle-là, depuis le temps qu’elle était commencée ! !

Merci de l’avoir lue jusqu’au bout…et n’hésitez pas à m’envoyer vos commentaires…

 

Bisous J

 

 orelila84@hotmail.com

 
 
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