Citations du moment :
On ne perçoit du monde que ce qu'on est préparé à en percevoir.
[Bernard Werber]
Imagine

L' évasion : Chapitre 1

Aurélia
Octobre 2005
Fic 1

 

aurelia.J.M@wanadoo.fr
aurelia_m21@hotmail.com

 

Disclaimer. L’univers de Mac Gyver ne m’appartient pas, je fais cette histoire juste pour le plaisir.
Avertissement : Cette fic Mac Gyver est la première que j’écris. Je ne connais que la saison 1, et le tout début de la saison 2.  alors toute votre indulgence est requise.

 

Bonne lecture !   et N’oubliez pas les feeds.

 

 

 

L’EVASION

 

 

Il était attaché comme un vulgaire saucisson, les cordes prises dans les rails. Son oreille collée au métal il pouvait entendre les grondements du train qui se rapprochait. Il lui restait au plus deux minutes. Il se tortilla dans tous les sens. Mais la corde était solide et  il n’avait rien pour la couper.
D’un oeil il suivait la progression du train. Il le voyait là bas à l’horizon et il l’entendait gronder de plus en plus fort. Le chauffeur  actionnait son  klaxon, il lâchait frénétiquement de la vapeur, pour engager le malheureux à libérer la voie.
Mais l’infortuné prisonnier sur ces rails de l’enfer ne pouvait absolument pas bouger. Le train freina, dans un crissement de métal,  mais la puissante et lourde machine ne pouvait pas stopper.
Mac Gyver  ferma les yeux et dans un flash de quelques secondes vit défiler toute sa vie. Il n’y avait plus rien à faire. La mort qu’il avait vaincue tant de fois, allait le rattraper là sur cette voie, et de la façon la plus cruelle et la plus stupide qui soit.
Il n’y aurait pas de millième de seconde pour le sauver cette fois-ci !
Il hurla comme le train fonçait sur lui… et se réveilla.

 

Il n’était pas sur les rails d’une voie de chemin de fer mais dans une cellule, Certes  il était attaché, mais sa situation paraissait moins dramatique que dans son cauchemar, du moins elle n’avait rien d’irrémédiable à ses yeux.
Sa tête était douloureuse au point qu’il avait les idées brouillées. Sa position n’était pas du tout confortable. Il était attaché au mur par des menottes passées dans un anneau scellé dans le mur. Il avait beau, tirer dessus, il ne réussissait qu’à entamer la chair de ses poignets, rendue sensible par le port des bracelets de fer.
Il se réveilla tout à fait. Ses idées s’éclaircissaient.
La porte s’ouvrit.

 

Deux hommes pénétrèrent dans la petite cellule. L’un des deux détacha Mac Gyver de la muraille, mais sans lui enlever les menottes qui lui retenaient les deux mains dans le dos.
Il le poussa sans ménagement dans un long couloir sombre qui débouchait sur une salle plus grande.
Mac frissonna : une salle d’interrogatoire !
On l’assit sans ménagement sur une chaise en fer. Pour le moment, aucun moyen de sortir, ni de tenter quoique ce soit. Il fallait subir en essayant de faire la meilleure figure possible. Pas question de lâcher quoique ce soit.
         -Mac Gyver ! dit l’homme en noir qui s’apprêtait à l’interroger. Qu’est ce que vous venez faire dans notre beau pays ?
         -Tourisme !  dit Mac avec légèreté.
Une gifle retentissante lui coupa le souffle. Visiblement l’homme n’avait aucun sens de l’humour.
         -Vous avez été vu près de l’usine chimique de Millyan. Le genre de coin où on ne fait pas de tourisme. Qu’avez-vous à dire à cela ?
         -Rien du tout.
Un violent coup de poing dans l’estomac lui ôta ses dernières illusions.
         -Je m’étais… perdu… je connais pas bien la ville…vous savez…
Mais l’homme ne l’écoutait pas, pas du tout décidé à entendre ses fadaises.
Le cœur de Mac battait très fort dans sa poitrine, il ne voyait pas comment il allait se tirer de ce mauvais pas. On lui avait fait les poches, naturellement son couteau et autres petits instruments avaient disparu. Il lui restait peut être une chance, mais il faudrait attendre d’être ramené en cellule. En attendant : serrer les dents.
On  déchira sa chemise.
         -Pour la dernière fois ! Qu’est ce que vous faisiez près de l’usine chimique.
Naturellement il était hors de question de dire la vérité, à savoir ramener les plans qui avaient été dérobés dans une usine de Washington par l’ espion Stanley, et vendus ensuite aux Bulgares contre espèces sonnantes et trébuchantes.
Silence de Mac.
         -Tant pis pour vous.
L’homme fit un geste et on lui mit dans la main un fil électrique, dont la partie terminale était dénudée. Le fil était relié à une batterie.
Mac frémit.
Oh pas ça ! Il connaissait ce supplice, ça vous laissait le corps en feu et la tête vide. On était prêt à tout pour que ça s’arrête.
Le courant lui causa une simple brûlure mais l’intensité augmenta rapidement. Vite il fallait dire quelque chose !
         -Je vais parler parvint-il à articuler.
La torture s’arrêta. Mac en profita pour reprendre son souffle.
Allez creuse toi les méninges mon petit vieux. Il décida de dire une partie de la vérité mais à sa façon.

 

A cet instant un homme s’approcha de son tortionnaire et lui parla à l’oreille.
         -Nous reprendrons cette petite conversation demain  dit-il à Mac Gyver, et réfléchissez bien à ce que vous allez dire, vous avez intérêt à être convainquant. J’espère que la nuit et le manque de nourriture vont vous porter conseil.
Il se tourna vers le garde.
- Reconduisez le prisonnier en cellule dit-il.

 

Il se retrouva dans  la cellule dont la porte claqua. Mac remarqua que la clé n’avait pas été tournée dans la serrure.
Il était de nouveau attaché au mur, les gardiens pouvaient être  tranquilles, mais c’était sans connaître les ressources de  Mac.
Quand les pas se furent éloignés, il se contorsionna pour atteindre la poche arrière de son jean. Ses mains attachées ne lui facilitaient pas la tâche, mais il parvint à sentir sous ses doigts, pris dans la couture, un mince  morceau  de fer  de trois centimètres  à peine. Totalement invisible à une fouille peu attentive. Ce morceau de métal était suffisant pour ouvrir une paire de menottes et forcer une serrure. Mais apparemment ouvrir les bracelets suffirait.
Un petit clic lui apprit qu’il avait réussi, il se dégagea et se frotta les poignets. Il se rassit le long du mur comme s’il était encore attaché et réfléchit. Il prenait son temps.
Bon réfléchissons : pas de dîner, donc pas de garde, ça va me faciliter les choses.
 
Malheureusement pour lui, il était évanoui quand on l’avait amené dans cet endroit. Il ne pouvait donc pas se souvenir du chemin parcouru. Il avait été pris apparemment  à l’usine de Myllian, en bordure du centre.  C’était tout ce dont il se rappelait. Il n’avait pas vu venir le coup qui l’avait rendu inconscient. Et les quelques minutes précédentes avaient disparu de sa mémoire.

 

Mais chaque chose en son temps.
Il pensait qu’il était dans le quartier général de la police de Sofia donc dans le centre ville. Un endroit populaire et c’était assez facile de s’y cacher.
Lorsque la nuit fut tout à fait tombée et que le silence fut retombée sur la prison il poussa lentement la porte de la cellule. Comme il le pensait, il n’y avait pas de garde à sa porte, juste un, un peu plus loin à l’angle du couloir, qu’il mit à terre d’une simple manchette.
Un bruit de voix lui parvenait d’une pièce un peu plus loin. Il se colla contre le mur et quand la porte s’ouvrit il ne bougea pas. La lumière s’éteignit et les voix s’éloignèrent.
Il prit un long couloir éclairé faiblement. A l’entrée du bâtiment, un seul garde, debout devant une antique machine à café. Mac s’approcha de lui sans bruit et d’un coup bien appliqué le réduisit à l’impuissance. Puis il déposa le corps derrière le comptoir de l’accueil et sans plus attendre se dirigea vers la sortie.
La porte était verrouillée. Mince !
Il revint sur ses pas et se glissa vers le policier au sol. D’un bref regard il repéra un trousseau de clés. Toujours en faisant le moindre bruit possible, il fit plusieurs essais. A la troisième tentative  la porte s’ouvrit.
Bingo ! Il jeta un regard vers le garde, fit un léger sourire, sortit en refermant la porte  du commissariat à clé ! Et mit le trousseau dans sa poche.

 

La nuit était fraîche et Mac resserra les pans de sa chemise déchirée. Il se sentait sale et affamé. Les rues de Sofia étaient désertes et deux heures sonnaient au clocher de l’église voisine. Le centre de police se trouvait dans une rue calme derrière la grande place de la ville. Il y était déjà venu lors d’un précédent voyage. La maison qu’il recherchait devait se trouver trois rues plus loin. Il marchait vite, à grandes enjambées de peur de rencontrer des patrouilles qui sillonnaient la ville de temps à autres.
Une voiture roulait lentement. Il reconnut une voiture de police, et rapidement se cacha dans une encoignure, le cœur battant. Quand deux minutes plus tard il vit une autre voiture toutes sirènes hurlantes cette fois-ci il pensa aussitôt que son évasion venait d’être découverte.
Ils devaient avoir un double des clés !

 

 

Livia tendit l’oreille, le bruit des sirènes de la police l’avait réveillée. Son cœur se serra, encore un malheureux qui est recherché pensa t-elle.
En 1987 la Bulgarie était écrasée par la poigne de fer d’un régime totalitaire et militarisé. Les emprisonnements arbitraires et les  exécutions sommaires n’étaient pas rares. Elle se souvenait comme si c’était hier de l’arrestation de son père alors qu’elle n’était qu’une enfant. Son père qu’elle avait vu partir entre deux policiers et qu’elle n’avait jamais revu.
Depuis cette époque elle vouait une haine farouche au régime et dès l’adolescence  elle était entrée dans la résistance. Habitant près des prisons elle était aux premières loges, et tout de suite au courant des évasions.
Une autre voiture passa. Puis le silence retomba sur la ruelle.
Elle ouvrit sa porte, traversa la courette et alla jusqu’à la porte de la rue. A travers le judas elle vit que quelqu’un se tenait là.
Elle tira le verrou et entrebâilla la porte.

 

 

Mac sentit le battant bouger derrière lui. Avant qu’il n’ait eu le temps de réagir une main s’était agrippée à sa manche et l’avait tiré en arrière.
         -Ne dites rien dit une voix douce. Venez.
Dans le noir il suivit la femme qui venait de parler. Elle le conduisit dans une petite cour où donnait sa maison.
         -Etranger ?
         -Oui dit-il.
Elle avait l’air jeune pas plus de vingt cinq ans en tout cas.  Ils entrèrent dans sa cuisine.
         -Vous avez faim ?
         -Oui, Je crois que j’avalerais n’importe quoi ! dit-il en souriant. Mais qui êtes-vous ? Et pourquoi  m’amener chez vous, c’est dangereux ?     
-Asseyez-vous, tenez dit-elle en sortant du pain et du fromage, mangez.
Mac Gyver s’assit comme elle l’invitait. Elle s’installa en face de lui.
         -Je m’appelle Livia
         -Mac Gyver !
Ils se serrèrent la main.
-Et si vous m’expliquiez maintenant ?
-Je hais la police de ce pays. Ils ont pris mon père et il est mort dans une cellule.
-Je suis désolé. Mais j’aurais pu être un criminel !
Elle hocha la tête
-Non je suis au courant pour vous.  J’ai assisté à  votre arrestation. Ils vous avaient assommé et vous ont transporté dans une de leur voiture hermétique. Cela se passait devant chez moi et je revenais du marché.
-Mais cela ne s’est pas passé…
Mac ne finit pas sa phrase. Il ne savait pas s’il pouvait lui faire confiance. Les espions présentent souvent un visage angélique et il avait appris à ne pas se fier aux apparences.
Cependant le regard de la jeune femme était clair, il ne put rien lire qu’une grande innocence. Il était tenté de la croire.
Depuis son coup sur la tête il n’avait pas les idées très claires. Il avait donc été de l’usine jusqu’ici ? Il avait dû se perdre dans toutes ces ruelles et n’avait pas trouvé celle où il avait rendez-vous. La police l’avait suivi et il s’était fait prendre.  Il avait le micro film sur lui, heureusement les gardes ne lui avaient pas fait une fouille à corps. Ils s’étaient contentés de lui faire les poches.
Il l’avait dissimulé contre sa peau, collé sous un sparadrap invisible. Pour le moment il était fatigué et mais décida de faire confiance à la jeune femme.
         -Il faut que je quitte le pays rapidement et la frontière  est loin.
         -Avant il faut soigner vos blessures et vous reposer un peu.
Elle le regarda attentivement. Il était jeune, pouvait avoir trente cinq ans environ.
         -Ce n’est rien dit-il. Ils n’ont pas eu le temps de me torturer.
         -Laissez moi regarder.
Par la chemise entrouverte elle avait aperçu une petite blessure. Elle avança la main et rougit, car il ne la lâchait pas du regard.
-Vous avez une vilaine brûlure, laissez moi la désinfecter.
Le physique de l’homme la troublait. Il avait un visage aux traits réguliers, un corps musclé, et  un regard marron chaleureux. Une mèche châtain clair  retombait sur son front.
Elle ne savait pas pourquoi il s’était fait ramasser par la police et elle ne voulait pas le savoir. Ce qui lui importait était de le sauver.
Le pansement fait, elle le fit descendre dans une cave où une petite chambre était installée, derrière une porte dissimulée dans le mur.
         -Je vois,  dit-il, je ne suis pas le premier que vous hébergez.
         -Non, j’essaie de sauver le plus de gens possible des griffes de la police et du gouvernement. Malheureusement je ne peux pas grand-chose, je n’ai pas de gros moyens.
         -Ce que vous faites est déjà admirable. Vous risquez votre vie.
         -Ce n’est rien. Je le fais en mémoire de mon père qui n’avait pas honte de ses idées. Reposez-vous maintenant. On reparlera demain.

 

Mac Gyver s’allongea et épuisé il s’assoupit aussitôt.
Livia le regarda dormir quelques instants et puis elle remonta sans bruit l’escalier. Elle mit un grand manteau sombre et remontant la capuche sur sa tête elle sortit en catimini de la maison.

 

Elle pressait le pas, en évitant les patrouilles qui circulaient toute la nuit dans le quartier. Il y avait beaucoup d’agitation. Sans doute l’évasion du prisonnier. Ce devait être quelqu’un d’important pour eux. Elle se glissa le long d’un mur et tapa un coup long et trois brefs contre le carreau d’une maison. Elle refit la même chose quelques secondes plus tard. Puis elle attendit un peu plus loin dissimulée sous un porche.
L’homme était âgé, il lui fallait du temps pour se lever et sortir. Livia avait l’habitude. Le scénario était bien rôdé, elle frappait au carreau, puis elle attendait. Généralement cinq minutes plus tard Anton venait la rejoindre. Ils allaient alors dans une autre maison dont il avait la clé.
Là se tenaient leurs réunions secrètes. Leur but faire évader le plus possible de personnes en direction de l’ouest.
Dans la cave dont le bas plafond suintait l’humidité elle s’assit sur un banc en compagnie de Anton. Ils furent rejoints bientôt par une autre femme Alexia et deux hommes jeunes dans la trentaine. Boris et Michel. Ceux-ci étaient revêtus de l’uniforme de la police.
Ils se réunissaient  régulièrement dans cette cave.
Ils avaient des filières, de nombreux contacts dans tout le pays. Mais pas une minute ils n’auraient songé à utiliser ces contacts pour leur propre profit. Pourtant à chaque instant ils risquaient leur vie. Mais tous avaient une bonne raison d’agir ainsi. La perte d’un proche ou d’un ami avalé par cette monstrueuse machine à broyer les êtres.

 

         -Pourquoi cette réunion exceptionnelle Livia ? demanda Boris.
         -Un homme dont le nom est Mac Gyver. Tu en as entendu parler aujourd’hui ?
         -Non, je n’étais pas de service mais toi Michel ?
         -Oui, je l’ai vu, dans la salle d’interrogatoire.  
Livia frémit, elle reprit :
         -J’étais dans la rue quand ils l’ont pris, mais il s’est échappé cette nuit et je l’ai recueilli chez moi. Vous savez pourquoi ils l’ont arrêté ?
         -C’est un américain. Mais je n’en sais pas plus. Mais il n’y a pas forcément une raison à une arrestation ou alors il se trouvait  au mauvais moment au mauvais endroit.
         -Il a dit quelque chose pendant l’interrogatoire ?
         -Rien du tout dit Michel. Il les a un peu  provoqués ! Il a du cran ce gars ! Ou alors il est inconscient.
         -Bon dit Boris que faisons-nous ?
         -Il faudrait en savoir un peu plus sur lui.  Ce qu’il est venu faire dans notre beau pays par exemple ! ironisa Michel.
         -Livia tu t’en occupes, commanda Anton qui paraissait le chef du petit groupe.
Alexia qui n’avait encore rien dit se proposa pour tâter le pouls des gens du quartier à ce sujet.
         -Soit prudente Alexia,
         -Ne t’inquiète pas Anton, de part mon métier je vois tellement de monde !  Tu sais on ne parle pas que de fruits ou de légumes sur un marché. Les gens ont des yeux et des oreilles, et ils me connaissent…
         -Oui, mais je voudrais pas que tu te fasses prendre comme l’autre fois. Ça a failli très mal tourner.
         -Boris ou Michel m’innocenteront  comme d’habitude !
         -On ne pourra pas toujours, tu le sais dit Boris. Le commandant Pavlof a des soupçons sur moi, j’en suis sûr.
         -Inutile de friser la paranoïa conclut Anton, vous savez tous ce que vous avez à faire. Soyez  très prudents.

 

Le petit groupe se sépara et chacun rentra chez soi. Livia se glissa sans bruit dans sa maison. Elle descendit les marches de la cave sur la pointe des pieds et à peine avait-elle poussé le battant qu’elle se retrouva plaquée au sol par un corps puissant. Son cri fut vite étouffé par la main de l’homme sur sa bouche, qui la lâcha aussitôt quand il la reconnut.    
          -Désolé Livia ! Je ne  vous avais pas reconnue.
         -Ce n’est rien dit-elle, en remettant de l’ordre dans ses vêtements.
Il la trouvait très belle encore vêtue de sa grande cape noire, ses longs cheveux bruns dans son dos, et son visage en ombres mouvantes, éclairé par la seule lueur de la lampe. Il approcha son visage et doucement posa ses lèvres sur les siennes.
         -Pour me faire pardonner dit-il légèrement.
Elle rougit mais passa ses bras autour de son cou pour un baiser plus approfondi. Puis elle se recula.
         -J’aimerais en savoir un peu plus sur vous. Que faites vous ici à Sofia ?
Mac eut un petit sourire :
         -Désolé Livia, je n’ai pas parlé à la police ce n’est pas pour me confier à vous !
         -Je comprends, dit-elle gênée,  je suis navrée, je retire ma question.
         -Ce n’est pas grave dit-il. Je vais partir demain.
         -Non, vous ne pouvez partir comme ça ! Vous avez toute la police de la ville à vos trousses.
         -Ce ne serait pas la première fois dit-il légèrement.
         -Nous pouvons vous aider !
         -Nous ?
         -Oui, nous, mais permettez moi aussi de garder le silence. Moins on parle mieux c’est.
         -C’est ma devise ! dit-il en riant. Mais je préfère me débrouiller seul. Merci.
         -Comme vous voudrez dit-elle déçue. Mais ne partez pas de jour. Attendez la nuit prochaine.
Il regarda sa montre.
         -Je crois qu’il ne faut pas qu’on me trouve chez vous ! Ce serait dangereux. Je vais partir maintenant. Le jour se lève, et tout le monde dort encore.
         -Vous vous savez où aller ?
         -Chut dit-il en mettant un doigt sur ses lèvres.

 

Quelques instants plus tard il avait disparu comme une ombre. Livia passa un doigt sur ses lèvres, là où il l’avait embrassée. Elle ressentait son départ comme une perte. Elle avait l’impression qu’il aurait pu se passer quelque chose entre eux, d’unique et de magique. Mais le destin en avait voulu autrement. Elle se secoua et remonta dans sa cuisine. Elle fit disparaître les dernières traces du passage de Mac Gyver, et se prépara pour sa journée de travail. Elle commençait à huit heures à l’usine chimique Myllian à quelques rues de là, une longue journée dont elle rentrerait épuisée,  le soir. Elle se coucherait tôt se promit–elle et aurait une bonne nuit de sommeil, à moins qu’un autre prisonnier…

 

***

 

Mac Gyver ne se cachait pas. Il marchait tranquillement dans les rues de Sofia par cette nouvelle et belle journée d’automne. Il y avait encore peu d’animation, mais les gens commençaient à sortir de chez eux pour aller travailler. Des enfants se rendaient à l’école, les hommes et les femmes à l’usine ou au bureau. Il avait l’air d’un bulgare ordinaire. Livia lui avait donné des vêtements. Un pantalon beige neutre  et une chemise marron. Ses poches étaient vides, à part un billet qu’elle avait glissé sans qu’il le remarque. Il eut une pensée émue pour la jeune fille qui tous les jours risquait sa vie pour des inconnus.
Ses pas le conduisirent à la rue Mirtouch là où il avait rendez-vous. Cette rue qu’il avait ratée deux jours avant,  juste après qu’on lui ait remis le micro film.
La dernière maison près d’un jardin lui avait-on dit.
Il sonna mais personne ne répondit.
Te voilà dans de beaux draps mon gars. Personne pour t’héberger, à deux cents kilomètres de la Grèce,  et toute la police de la ville à tes trousses. Ah Pete ! Dans quelle galère tu m’as encore envoyé ! 

 

 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
[ Me contacter ]