Jonas était arrivé le matin sur Terre. Il avait quitté sa planète dès qu’il avait appris la tragique nouvelle. L’évènement le touchait, il connaissait bien les quatre défunts.
Après l’enterrement riche en émotions, un petit comité se réunit autour de lui dans une salle du SGC pour un pot d’adieu.
Jonas se leva devant le regard un peu étonné des militaires assis aux tables. Il leva son verre de grenadine – il ne buvait pas d’alcool – et le fit tinter à l’aide de sa petite cuillère. Un lourd silence tomba sur l’assistance. La voix chancelante il commença à lire un long discours émouvant.
« Je suis attristé de revenir sur Terre pour un si sinistre évènement. Les quatre que nous enterrons aujourd’hui laisseront un grand vide dans mon cœur. Je penserai à eux tous les jours de ma vie jusqu’à ce que je les rejoigne dans la mort. Etre ici pour les enterrer dignement est un honneur pour moi. Je sais que comme moi beaucoup de personnes dans cette salle tenaient à eux.
Durant toute l’année que j’ai passée sur Terre, loin des miens, ils ont été d’un soutien sans faille envers moi. Grâce à eux je me suis senti ici chez moi. Si j’allais mal, si j’avais le mal du pays, je pouvais compter sur eux pour me consoler. Ils ne m’ont jamais jugés. Nous avons partagé bien des choses ensemble, et je leur dois beaucoup. Ils sont devenu ma seconde famille pendant la durée de mon exil. Je leur en serai toujours reconnaissant.
Il y a un peu plus d’un an la séparation avec eux a été difficile et douloureuse. Les quitter après tant de choses partagées fut un déchirement. Mais nos chemins se séparaient, mon devoir me poussait à retourner sur Kelowna et tous les quatre ne pouvaient pas me suivre. Que la vie est cruelle, elle sépare les meilleurs amis. Mais aujourd’hui la séparation est bien plus grande et déplorable. Je ne m’attendais pas à ce qu’ils meurent aussi tôt, ils étaient pourtant exceptionnellement résistants et avaient traversé de graves crises. Je regrette maintenant de ne pas les avoir revu avant qu’ils ne décèdent. Ils étaient si jeunes !
Voir leurs quatre corps inanimés… »
Jonas fit une petite pause. L’émotion était trop forte, il avait du mal à retenir ses larmes. Pendant cette interruption les gens autour de lui se mirent à parler en chuchotant. On pouvait tout de même entendre des « Oh le pauvre », des « je savais pas que » et des « Il est pas bien ? ». Jonas prit une grande inspiration et repris son discours. Le silence revint.
« Voir leurs quatre corps inanimés ce matin, avant qu’on ferme leur cercueil a été un véritable choc pour moi. C’est le moment où j’ai réellement réalisé que leur vie était finie et le vide immense qu’ils allaient laisser dans nos vies.
Je sais que deux d’entre eux étaient amoureux avant mon départ. Quel dommage qu’ils n’aient pas eu le temps de faire des enfants ! Je pense que j’aurais élevé leurs enfants. Je les aurais emmené sur Kelowna pour pouvoir lier avec eux des liens aussi forts qu’avec leurs parents.
Mais voilà, c’est impossible. Car leur vie a cessé, ils n’existent plus… »
Des larmes commencèrent à couler le long de sa joue. Mais il continua néanmoins.
« …Si, ils existent toujours, dans nos cœurs. Il ne faut pas les oublier, jamais. Le plus dur de tout ça c’est la façon dont ils sont morts… »
Ses larmes coulaient maintenant sans discontinuer.
« Ils sont mort trahis… trahis… euh… Excusez-moi, mes larmes ont fait baver l’encre… »
Il rapprocha la feuille de ses yeux et la todit pour déchiffrer les mots. Tellement que le papier se déchira. Il jeta son texte par terre et continua de mémoire.
« Ils sont morts trahis… trahis par des personnes proches que je n’aurait jamais cru capable de tels actes… Je ne sais pas si je pourrais pardonner un jour à ces individus que je croyais connaître comme des frères. Je…»
Quelqu’un l’interrompit :
« Ecoutez Jonas, ce n’est pas ma faute. Je vous ai déjà dit que j’étais en mission avec SG2. J’avais demandé à Jack de les nourrir ! Et apparemment il les a oubliés.
- Ah non Daniel, vous n’allez pas recommencer avec ça ! J’ai essayé de les nourrir mais vous ne m’aviez pas dit ce qu’ils aimaient. Alors j’ai demandé à Teal’c ce qu’ils pouvaient aimer…
- Et je lui ai conseillé d’essayer la gelée du mess. Apparemment ils n’ont pas supporté. Je suis confus Jonas Quinn.
- Vous voyez c’est pas notre faute, Teal’c et moi avons fait tout notre possible.
- De la gelée mais quoi encore ??? intervint Jonas.
- Vous n’allez pas vous disputer pour quatre malheureux poissons, coupa Samantha Carter. Si vous voulez on ira vous en racheter demain. »
Sur ce les quatre membres de SG1 se levèrent et sortirent du mess. Jonas resta seul au milieu du restaurant sous les regards intrigués des militaires qui finissaient de déjeuner.
Fin !
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