Une planète au nom inconnu, dans un coin perdu de la galaxie.
Teal’C regardait avec attention le fruit qu’il tenait dans sa main droite. Sur sa Chulak natal, ce genre de spécimens était nommé des Rugueuses Ecarlates. Sur Terre, son équivalent était tout simplement appelé orange. Un nom qui définissait fort bien le fruit. Il était assez étrange qu’un peuple comme les Tauri, qui avait l’habitude de donner des définitions compliquées à des choses simples, s’était contenté de nommer la sphère orange par sa couleur. Le Jaffa regarda une nouvelle fois attentivement l’agrume. Il aurait bien aimé savoir quel nom il portait sur ce monde mais le demander à la vielle femme qui tenait l’échoppe n’aurait pas été prudent. Cela aurait montré qu’il n’était pas originaire de ce monde et cela ne devait pas arriver. Après tout, le reste de ses compagnons et lui étaient ici en mission. Une activité qui remplaçait les semblants de vacances qu’il passait jusque-là avec son fils et le reste de sa "famille" sur le site Alpha. Son fils, justement…
- Père ! Appela Rya’c.
Teal’C reposa le fruit sur l’étalage. Son fils arrivait vers lui à grandes enjambées, fendant la foule du souk.
- Père ! Ils nous attendent. Annonça le jeune Jaffa.
Le père arrangea la capuche de la tunique qui cachait une partie de ses traits.
- Allons-y, alors. Ne les faisons pas attendre. Guide-moi.
Rya’c s’exécuta et se ré-enfonça dans la foule suivi par son géniteur.
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- Brat’ac.
- Teal’C.
Les deux hommes s’attrapèrent l’avant-bras en guise de salut.
- Jacob Carter. Salua Teal’C.
- Bonjour Teal’C. Rya’c.
L’adolescent répondit d’un signe de la tête.
- Où sont Kal’Auc et Rac’Nor ? Demanda l’ancien Prima d’Apophis.
- Ils ne devraient pas tarder. Répondit Brat’ac.
- Les voilà ! S’exclama Rya’c.
Deux personnes encapuchonnées fendirent la foule et rejoignirent le petit groupe dans la ruelle déserte où ils se trouvaient. Une fois auprès des leurs, Kal’Auc, dont Teal’C ignorait toujours le lien familial qui les unissait, ôta sa capuche. Rac’Nor fit de même.
- Quelles nouvelles ? Demanda Brat’ac.
- Rien. Répondit Rac’Nor. Nous avons parcouru la ville, posé quelques questions discrètes ici et là, mais sans résultat.
- Rya’c et moi n’avons pas eu plus de succès. Rajouta Teal’C.
- Tout comme nous. Précisa le Tok’ra.
- Ça n’a pas de sens ! Qu’un espion Tok’ra disparaisse, passe encore. Mais un Goa’uld… Expliqua Kal’Auc. Selmak, avec tout le respect que je vous dois, êtes-vous sûr qu’un des vôtres était sur ce monde ?
- Ce sont bien les coordonnées de la planète où Thoran disait avoir trouvé un chantier et où l’on construisait des Hat’ak.
- On ne cache pas des vaisseaux-mère comme ça. Depuis le temps que nous sommes sur cette planète nous aurions dû trouver quelques chose. Remarqua Rya’c.
- Le petit a raison. Rya’c fit la tête à la réplique de maître Brat’ac. Sans compter que les Goa’ulds n’ont pas l’habitude de passer inaperçus et de se mêler au peuple.
- Sauf si nous avons à faire à l’un d'eux particulièrement intelligent. Peut-être cache-t-il sa vraie nature.
- Teal’C a raison. Cela s’est déjà vu. Rac’Nor faisait allusion à l’imposture d’Imhotep sous les traits du Jaffa K’tano.
- Et cette planète a un roi. Rajouta Teal’C.
- Un roi ET une reine. Précisa Kal’Auc. Une reine qui, d’après ce que nous avons entendu, aurait une grande influence sur un roi connu pour ses humeurs exécrables.
- Nous avons donc un roi connu pour ses accès de mauvaise humeur et une reine très influente, voire… Manipulatrice ? Demanda Jacob.
- Cela ne nous a pas été dit dans ce sens là, mais…
- Compris. Fit Jacob.
- Le roi comme la reine peuvent donc être des Goa’ulds. Conclut Brat’ac. Ou les deux. S’empressa de rajouter Jacob.
- Heu… Commença Rya’c.
- Parle, mon fils.
- Mais, où sont les Jaffa ? Je veux dire, les autres. Ceux au service des Goa’ulds. Personnellement je n’ai ni vu ni ressenti la présence d’autres Jaffa…
Brat’ac posa sa main sur l’épaule de Teal’C.
- Ton fils a l’esprit vif. Il pose les bonnes questions.
- Nous pouvons imaginer que s’il y a un Goa’uld, il y a donc bien un chantier de vaisseaux Hat’ak quelque part et que les Jaffas sont chargés de les surveiller. Proposa Teal’C
- C’est en effet une possibilité. Admit Brat’ac. Ce qui expliquerait que la surveillance de la ville soit sous le contrôle de la milice locale.
- Cela ne nous avance pas beaucoup. Nota Rac’Nor. Nous ne savons toujours pas où trouver le ou les Goa’ulds, ni où se situe le soi-disant chantier spatial.
- Pas tout à fait. Maintenant nous avons une théorie et un chemin à suivre. Reprit le vieux maître Jaffa.
- Oui, et pour commencer nous devrions essayer de nous approcher du roi et de la reine pour sentir la présence éventuelle d’un symbiote. Rajouta l’ancien Général.
- Ça risque de ne pas être très facile. Le palais est bien gardé et nous devons rester discrets.
Kal’Auc et Rac’Nor se regardèrent.
- Nous avons peut-être une solution à une partie du problème, Teal’C.
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L’impressionnante demeure royale semblait tout droit sortie des "Milles et Une Nuits".
Le petit groupe de Jaffa, accompagné du Tok’ra, s’était mélangé à la foule. Cette dernière, comme chaque soir, attendait là afin d’apercevoir la reine sortir sur un balcon pour admirer le coucher de soleil.
- Normalement, elle ne devrait pas tarder. Expliqua Rac’Nor.
- Que de monde ! S’étonna Rya’c.
- Visiblement ce peuple doit porter cette femme dans son cœur.
En effet, aux réactions des gens qui les entouraient, le groupe perçut la joie et l’excitation à l’approche du moment. Mais aucun des compagnons de Teal’C, ni même lui, ne se laissèrent emporter dans un optimisme débordant. Ils avaient tous eu à faire un jour, même Rya’c, à des scènes similaires où, quelques instants après, un faux dieu faisait exécuter des dizaines fidèles dévouées sur un coup de tête.
- Et nous savons où mène la dévotion aveugle… Fit remarquer Jacob.
- La voilà !! S’écria quelqu’un dans la foule.
Dans un mouvement commun, l’ensemble des personnes présentes baissa la tête en signe de respect et soumission. Dans un souci de discrétion, Jaffa et Tok’ra firent de même.
Dès qu’ils virent la reine, aucun des membres du groupe, hommes ou femmes, jeunes ou anciens, ne put cacher son étonnement. Jamais femme ne fut plus belle. Certains d’entre eux existaient depuis plus longtemps qu’aucun humain ne pouvait le réaliser, mais cette femme dépassait, et de loin, toutes les beautés terrestres où extraterrestres qu’ils avaient pues voir. Vêtue d’une sorte de longue djellaba blanche, la reine possédait de magnifiques cheveux blonds dorés lui arrivant jusqu’au bas du dos. Sa peau était laiteuse, ce qui l’opposait au teint mat des autochtones. Son visage, tout comme le reste de sa plastique, était qualifiable de divin. La seule chose qui pouvait interférer dans sa beauté était la tristesse qui émanait d’elle. Ses magnifiques yeux verts retranscrivaient une immense tristesse.
- La reine triste… Murmura Kal’Auc. Voilà pourquoi ils la surnomment ainsi…
- C’est… elle… Bafouilla Rac’Nor.
- Splendide… Murmura aussi Jacob.
- Je crois qu’il n’y a pas de qualificatifs suffisants pour la décrire. Rajouta Brat’ac.
Teal’C ne dit rien. Bien qu’il n’en pensait pas moins, il se contenta de suivre le regard de la reine. Celle-ci contemplait le coucher de soleil. L’atmosphère singulier de la planète avait pour particularité de colorer le ciel d’un magnifique bleu océan à ce moment.
Cela ne dura que quelques minutes. Le ciel azure laissa place à la nuit noire. La reine mit fin à sa contemplation. Elle se tourna vers le peuple, leur fit un signe de la main et esquissa un sourire crispé. Puis elle quitta son balcon et retourna dans le palais.
La foule, alors si calme et révérencieuse, se déchaîna : Cris de joie et d’encouragements, prières de remerciements furent lancés en vrac.
- Louez la reine !!!
- Elle m’a regardée !! Mon enfant à naître sera fort et robuste !
- Que la reine vive longtemps !!!
- Vive la Reine Omoroca !!!
- Quel nom avez-vous dit ?!
- Quoi ?
- Son nom ! Le nom de votre reine !
L’homme ne comprenait pas la question de Teal’C.
- Vous parlez de la reine Omoroca ?
- Omoroca…
La main de Brat’ac se posa sur l’épaule de son élève.
- Teal’C, que se passe-t-il ?
La foule se dispersait et l’homme que Teal’C avait abordé partit aussi en secouant la tête.
- Père, que se passe-t-il ?
- La reine…
- Oui ?
- Ils l’ont appelée Omoroca…
- Vous la connaissez ? Demanda Jacob.
- Peut-être… Je ne suis pas sûre. Ce nom m’est familier mais je ne me souviens pas…
- Ça ne fait rien. Venez, ne restons pas ici. Inutile de nous faire remarquer plus que nécessaire.
Et tout le groupe suivit Brat’ac.
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Teal’C était assis en tailleur sur le sol de la demeure. Sur les conseils de Brat’ac, il effectuait un Kelno’reem dans le but le but de faciliter l’accès à ses souvenirs.
Rac’Nor montait la garde devant une des ouvertures qui servait de fenêtre au modeste logis.
Brat’ac et Jacob Carter étaient partis en ville pour se procurer de quoi nourrir toute l’équipe.
De leur côté, Rya’c et Kal’Auc étaient assis autour d’une table en bois où se trouvaient quelques bougies, uniques sources de lumière de la pièce. Ils regardaient leur père en pleine méditation :
- Tu crois vraiment que le nom de la reine est aussi important que père le pense ? Interrogea Rya’c
- Je ne sais pas… Teal’C semble le croire.
- Quand vas-tu te décider à l’appeler "père" ?
- Quand il sera vraiment devenu mon père.
- Si tu ne lui dis pas, jamais il ne le sera.
- C’est plus compliqué que ça…
- Et en quoi ?
- Tu es vraiment un drôle de garçon. J’aurais pensé qu’au contraire tu aurais tout fait pour que lui et moi ne nous rapprochions pas. Histoire de garder l’exclusivité paternelle, en quelque sorte.
- Je sais ce que c’est de grandir sans père… Oh, bien sûr, pas comme toi. Mais pendant longtemps, il n’a pas été là pour moi, alors…
- Merci…
- Voilà Maître Brat’ac et Selmak. Annonça Rac’Nor.
Les deux hommes rentrèrent dans la maison et Jacob posa un sac sur la table.
- Voilà de quoi boire et manger. Ce n’est pas de la grande cuisine mais il faudra faire avec.
- Je sais ! Teal’C ouvrit en grand les yeux.
Ses deux enfants se précipitèrent vers lui.
- Père ! Est-ce que tout va bien ?
- Je vais bien, mon fils. Je vais bien.
- Teal’C ? Qu’y a-t-il ? Qu’avez-vous découvert ?
- Je sais qui est Omoroca.
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- Teal’C…
- Je sais Jacob Carter, je sais. Ce que je propose est insensé.
- J’allais dire risqué. Mais "insensé" convient assez bien finalement. Vous vous rendez compte que vous nous demandez, non seulement de prendre contact, mais en plus de faire confiance, à la reine d’une planète qui est dirigée par un Goa’uld, tout simplement parce que ladite reine a le même nom que l’une de vos relations ? Sans compter le fait que la relation en question est non seulement censée être morte mais en plus ne ressemblait pas, mais absolument, pas à cette femme.
- Je m’en rends compte.
- Comme me l’a dit un jour l’humaine du nom de Natalia Romanov : « On va rigoler un instant ». Ironisa Kal’Auc.
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- Je continue à penser que ce plan comprend trop de risques.
- Ayez confiance, Jacob Carter. Cela peut marcher.
- "Peut" marcher, oui. Mais pas "va marcher".
- Cela va marcher.
Jacob soupira.
- Moi, j’ai confiance.
- Merci mon fils. Teal’C lui sourit. Tout dépend de toi.
- Ça va être l’heure.
- Va mon fils, bonne chance.
- Je réussirai, père.
Et le garçon se fendit dans la foule.
Rya’c s’approcha le plus possible du balcon où était la reine. Comme chaque soir elle contemplait le soleil se coucher.
Rya’c sortit de sa poche une petite feuille de papier roulée et attachée par une ficelle, le tout lesté par un caillou. A présent, il fallait qu’il vise juste tout en tenant compte de la force du vent qui, heureusement, était presque inexistant ce soir là. Son tir devait être très précis : Ni trop haut, pour ne pas faire croire à une attaque ou un attentat contre la reine et ni trop bas pour ne pas rater le balcon. En fait, il devait viser entre les barreaux du balcon afin d’atteindre le niveau des jambes d’Omoroca. La chance aidant, ce genre de balcon avait des barreaux faits en pierre, plutôt massive, mais très espacés les uns des autres.
Le fils de Teal’C inspira un bon coup. Tel un lanceur de base-ball, il envoya son message, celui se dirigeant vers sa cible en effectuant un arc de cercle. La pierre et le bout de papier rebondirent entre un barreau puis un autre. Rya’c retint sa respiration. Le message rebondit finalement entre les jambes de la reine.
- Ouais ! Lança discrètement le Jaffa.
Plusieurs gardes se précipitèrent vers l’endroit d’où leur semblait provenir le projectile. Mais déjà, Rya’c, profitant de sa taille et de sa dextérité naturelle, avait disparu.
Omoroca se baissa pour ramasser le papier puis rentra dans le palais…
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Dans une ruelle déserte, au beau milieu de la nuit :
- Personne ne viendra plus, Teal’C.
- Rac’Nor, la patience est une vertu.
- Oui, maître Brat’ac.
- Patience mon jeune ami.
- Voilà quelqu’un. Annonça Kal’Auc.
Les cinq Jaffas et le Tok’ra se dissimulèrent dans l’ombre. De leur cache, ils virent arriver une femme voilée qui marchait rapidement tout en vérifiant, assez maladroitement il faut bien le dire, si quelqu’un la suivait.
Arrivée au niveau du groupe, la femme s’arrêta et chercha autour d’elle mais ne vit personne. Teal’C sortit de son refuge.
- Vous cherchez quelqu’un ? Demanda-t-il de sa voix la plus sombre.
La femme sursauta et se retourna.
- Vous m’avez fait peur… Qui… ? Qui êtes-vous ?
- Et vous ?
- Fatima, servante de la reine Omoroca…
Il y eut un silence. L’homme et la femme se regardèrent.
- Est-ce que c’est vous qui… ? Demanda t-elle.
- Oui.
- Prouvez-le.
- Et vous ? Pouvez vous prouver que vous êtes bien qui vous êtes ?
La servante sortit de sous sa tunique le message que Rya’c avait lancé sur le bacon de la reine. Mais pour Teal’C cela ne prouvait rien. N’importe qui pourrait avoir eu accès au dit papier et tout cela pouvait être un piège. Mais l’ancien Prima savait que ce genre de mission comportait des risques…
- Très bien… Je suis le Jaffa Teal’C de Chulak. Mène-moi à ta maîtresse.
- …
- J’ai rencontré son mari.
La femme écarquilla les yeux de surprise.
- Suivez-moi.
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Un vaste appartement aussi grand que luxueux dans l’enceinte du palais. Colonnes et tapisseries ornaient la pièce le tout éclairé par de magnifiques chandeliers et lampes à huiles.
Une des tapisseries s’écarta. Fatima fit son apparition suivie de Teal’C. La servante fit un signe de la main pour indiquer au Jaffa de se diriger vers une autre pièce séparée par des rideaux de soie. Un instant il hésita pensant à un piège mais il se dirigea tout de même vers l’endroit indiqué.
Teal’C écarta les rideaux et se retrouva dans une salle très similaire à celle qu’il venait de quitter si ce n’est que de multiples ouvertures données sur l’extérieur et que de nombreux meubles remplissaient la pièce.
Assise dans un fauteuil, la belle reine fixait des yeux un feu qui brûlait dans une cheminée. Quant Teal’C apparut, elle se contenta de tourner la tête un bref moment vers le nouveau venu avant de reprendre sa contemplation.- « Omoroca de Ohnes, je désire vous rencontrer en souvenir de Babylone ». Cela fait longtemps que je n’ai pas entendu ces noms. Commença la reine.
Teal’C ne répondit rien. Elle regarda une nouvelle fois dans sa direction.
- Quel est votre nom, Jaffa ?
- Mon père m’a donné le nom de Teal’C.
Omoroca se leva.
- Teal’C… Avez-vous une arme ?
Il hésita un instant puis sortit de sous sa toge un Zat’nik’tel.
- Bien… Si vous m’aviez dit non, je ne vous aurais pas cru, de toute façon.
- Celle que je connaissais sous le nom d’Omoroca n’avait pas l’apparence qui est la vôtre.
- Je n’ai pas souvenir de vous connaître. Mais vous avez raison. Cette apparence, je la dois à Belus, le seigneur Goa’uld qui règne ici. Mais cela vous deviez déjà le savoir ?
- Non, je l’ignorais. Mais j’ai déjà entendu ce nom de Belus.
- Cela est assez étonnant. Belus vit en dehors des affaires des Grands-Maîtres depuis bientôt sept milles ans. Elle regarda l’emblème doré qui ornait le front de Teal’C. Ma mémoire me fait défaut, je reconnais là l’emblème d’un Prima mais je ne me souviens pas à qui vous avez juré fidélité.
- C’est la marque d’Apophis…
- Apophis… Je me souviens de lui. Un Goa’uld mineur mais ambitieux, comme tous ceux de son espèce. Du moins à mon époque. Qu’en est-il, aujourd’hui ? Est-il devenu un Grand-Maître ?
- Il l’a été un temps. Mais il est mort.
- Vraiment ? Et quel "dieu" servez-vous aujourd’hui ?
- Aucun, je suis un Jaffa libre. Je ne sers aucun faux-dieu.
- "Libre" ? "Faux-dieu" ? Voilà des paroles bien étranges pour un Jaffa… Mais admettons que vous soyez "libre"… Vous avez dit avoir déjà entendu le nom de Belus. Est-ce au même endroit que vous avez entendu parlé de Babylone et des Ohnes ? De moi ?
- Pour ainsi dire, oui. Mais avant tout, sachez que je viens de la Tauri…
- Et vous vous disiez libre ? La Tauri est par excellence le monde dominé par les Goa’ulds.
- Plus aujourd’hui. Environ deux mille ans après votre "mort", il y eut un soulèvement. Les quelques Goa’ulds encore présents sur le Premier Monde furent tués ainsi que leurs Jaffas. Là… Les Portes des Etoiles présentes sur la Tauri furent scellées de telle manière que les Grands-Maîtres ne puissent plus les utiliser. Sans doute ceux-ci ont-ils cru que la planète n’était plus viable ou du moins pas assez intéressante à leur goût pour s’en intéresser à nouveau car la Tauri ne subit plus le joug des Goa’ulds.
- Voilà une histoire très intéressante…
- Je sais que deux mille ans auparavant, vous avez vous aussi tenté de renverser les Goa’ulds pour les libérer les Tauri. Je sais que vous avez échoué et que Belus vous a tuée, du moins je le croyais. Je sais aussi que votre race est une race aquatique dont l’apparence, bien qu’humanoïde, soit considérablement différente de la nôtre.
La très sceptique Omoroca était devenu la très intéressée Omoroca.
- Je le sais car votre compagnon nous l’a dit…
Omoroca, qui jusque là était restée stoïque, afficha une expression de surprise.
- Vous connaissez mon compagnon ?!
- En une occasion je l’ai rencontré.
- Où ?! Mais comment ?!
Teal’C s’approcha de la reine et lui tendit la main. Celle-ci, sans comprendre mais enclin à un soudain excès de confiance, la lui prit. Le Jaffa la posa sur son abdomen. Omoroca fut encore plus surprise.
- Mais… ? Je ne perçois pas de…
- Je vous l’ai dit, je suis libre, les Jaffas sont libres, le peuple de la Tauri est libre ! Les Grands-Maîtres Goa’ulds sont tous mort. Il n’y presque plus de faux-dieux. C’est une race en voie d’extinction !
Pour la première fois, un semblant de sourire apparut sur le visage d’ange.
- Racontez-moi ! Comment ?
A ce moment là, le rideau s’écarta et Jacob Carter fit son apparition.
- Permettez que l’on se joigne à vous. Si la discussion doit s’éterniser, je préfère éviter que nous restions dans le hall de vos appartements.
Omoroca porta un regard à la fois interrogatif et inquiet sur Teal’C.
- Omoroca des Onhes, voici Jacob Carter de la Tok’ra.
- Tok’ra ? Contre Ra ?