Citations du moment :
Les psychiatres, c'est très efficace. Moi, avant, je pissais au lit, j'avais honte. Je suis allé voir un psychiatre, je suis guéri. Maintenant, je pisse au lit, mais j'en suis fier. -Coluche
Imagine

Retour : Chapitre 1

Retour

 

Auteur : Sandiane
E-Mail : sandianecarter@hotmail.com
Catégorie : Euh... C’est du « Jack », et de la romance SJ
Saison : saison 9
Résumé : Participation au concours d’Aurélia... Ce n’est pas du très haut niveau, mais je dirais que ça soulage !! Disons que c’est le pauvre petit rêve d’une fille en manque de Jack dans Stargate !
Disclamer : Stargate is a register trademark of MGM/UA and showtime-online. I’m not intending to discredit the actors, writhers or anyone involved with Stargate. It is purely a fan fiction and nothing else. This story is not making any profit, it is strictly for entertainment.
Notes de l’auteur : Merci à Aurélia d’avoir eu l’idée de ce concours, qui m’a obligée à me tirer de ma paresse et à me secouer un bon coup pour être dans les temps. Merci à Logan, à Nem et à toutes les filles du forum pour être aussi dingues de Jack que moi... Et toutes mes excuses aux lecteurs/trices qui aiment bien mes fics, parce celle-là aurait pu être plus travaillée à mon avis... Enfin. Faut pas que je vous décourage avant la lecture !
Dédicace : A Kerry Johnson, pour avoir été en presque huit ans la seule personne - parmi toutes les relations de Jack ou Sam... – assez intelligente pour comprendre qu’il y avait quelque chose entre eux...

 

Washington DC, bureau du général O’Neill, 15 avril
S’apercevant qu’il relisait pour la dixième fois la même ligne, Jack laissa tomber le dossier qu’il tenait – il commençait à savoir que « Selon les premiers rapports du Docteur Parker et du Major Thames, le minerai en provenance de P5H-315... » - et soupira lourdement.
Il s’ennuyait.
Jack O’Neill s’ennuyait.
Il s’ennuyait dans son vaste bureau, un véritable gâchis d’espace que quelques plantes vertes peinaient à remplir ; il s’ennuyait dans les réunions où chaque phrase commençaient par « D’après les chiffres... » ; il s’ennuyait dans son superbe appartement au cœur de Washington, où il fallait une bonne minute pour aller de la chambre à la porte d’entrée.
Bon, il était de mauvaise foi. Son travail n’était pas inintéressant, non. Il devait reconnaître qu’il avait, pour la première fois de sa vie, le sentiment de pouvoir faire changer les choses, d’intercéder en faveur du SGC, d’être au bon endroit enfin.
Il était heureux de se trouver au milieu de ces bureaucrates pour leur rappeler que c’étaient de vies humaines qu’ils parlaient, de soldats qui servaient leur pays plus courageusement qu’eux ne l’avaient jamais fait – et pas simplement de noms sur un papier. Le président le lui avait d’ailleurs dit en termes clairs : il voulait dans ce bureau quelqu’un qui sache de quoi il parlait, qui prenne en compte la dimension humaine de ce projet. Et c’est ce qu’il faisait.
Mais...
Il ne se passait pas une heure sans qu’il songe au SGC, à SG-1 – la « nouvelle » SG-1. Que faisaient-ils ? Où étaient-ils ? Etaient-ils en danger ? Si c’était le cas, le préviendrait-on ? Et de vérifier auprès de sa secrétaire s’il n’y avait pas eu d’appel. Tout cela alors qu’il savait parfaitement 1) Que Mary était très compétente, et 2) qu’elle lui passait en priorité tous les appels provenant du SGC. Il allait devenir dingue, voilà tout. Il était en bon chemin, il le savait. Même Jack O’Neill avait ses limites. Il avait beau ne pas le montrer...
Ce n’était pas une vie pour lui.
Si, quand il avait trente ans, on lui avait dit où il se retrouverait aujourd’hui, il aurait éclaté de rire ou se serait enfui en courant. Lui qui disait toujours que quand on ne voudrait plus de lui sur le terrain, il prendrait sa retraite illico, sans passer par la case ‘bureau’. Et aujourd’hui...
Bien sûr, cette promotion n’était pas de celles qui se refusent.
Bien sûr, c’était un sacré honneur ; bien sûr, il pouvait retourner au SGC quand il le voulait... Bien sûr. Mais en attendant, il n’était plus là-bas, et il n’était pas vraiment ici non plus. Il restait douloureusement attaché à son ancienne vie encore si proche et refusait inconsciemment de s’habituer à sa nouvelle vie dans la capitale. L’une des seuls amis qu’il avait ici était, drôle de retournement de situation, Melle Kerry Johnson. Ils avaient dîné plusieurs fois ensemble, et force lui avait été de constater qu’elle ne cherchait nullement à le reconquérir, mais simplement à rester amis. Pire, elle adorait le questionner sur sa (non) relation avec Sam et soupirer devant leur inactivité à tous les deux... La voir le forçait à se rappeler l’année précédente avec nostalgie.
Encore, quand il était le général en charge du SGC, il était sur les lieux, même s’il n’était plus membre de SG-1.
Bon sang.
Plus d’un an après, c’était toujours aussi désagréable...
Il n’était plus membre de SG-1.
Son cœur se serra – sensation familière – à ce rappel et il ferma les yeux. Fallait-il être stupide.
Tu as choisi, Jack, tu as choisi. Ne viens pas te plaindre. Le choix t’appartenait, et tu l’as fait... Tu ne pouvais pas rester colonel toute ta vie. Tu ne pouvais pas rester à la tête de SG-1 toute ta vie...
Ah non ?... susurra sa petite voix intérieure, diabolique. C’est pourtant ce que font les autres, non ? Ils n’ont pas pu se résigner à quitter définitivement le SGC. Toi, tu l’as fait, bravo ! Et où en es-tu maintenant ? Qu’est-ce que ça t’a apporté ?
Et il en était vexé, quelque part. Que Mitchell ait réussi à faire revenir Carter, Daniel et Teal’c ne l’emplissait pas d’une joie folle. Il avait honte de se l’avouer, mais il avait espéré que chacun irait de son côté – en gardant bien évidemment le contact, car ils étaient une famille, ça oui. Ce qui était dur... Ce qu’il avait tant de mal à digérer, c’était que SG-1 continue à vivre sans lui. C’était d’imaginer sans cesse ce qu’ils se disaient, ce qu’ils vivaient... Sans lui. Sans doute, rien ne pourrait entamer leur complicité, mais... Ils auraient des souvenirs communs, des fous rires, et lui, Jack, ne serait pas inclus dedans.
Oui, c’était ça le pire. La torture de chaque instant...
Allez, stop. Debout. Fini la séance de psychanalyse. Dieu qu’il détestait ça. Où était le Jack ironique, combatif, le spécialiste de l’autodérision ? Qu’est-ce qui lui prenait de se lamenter sur son sort, comme ça ?! Bon sang, il n’était pas encore mort et enterré ! Il n’avait qu’à se battre ! Il y en avait d’autres que lui qui convenaient pour ce poste. Il les trouverait, préparerait une liste de raisons pour le président : il était un homme d’action, incapable d’écrire un discours, incapable de traiter avec ces huiles politiques selon leurs propres règles – pas un beau parleur comme Daniel. Sa place n’était pas ici.
Il eut un petit sourire, le cœur soudain léger, empli de cette certitude.
Sa place n’était pas ici.
Ce n’était qu’une erreur de parcours, qu’on pouvait rectifier. Au pire, il prendrait sa retraite, se posterait à Colorado Springs et s’introduirait illégalement dans la base s’il le fallait ! Ce serait amusant de voir la tête de Danny Boy...
Plongé dans ses réflexions, il releva la tête quand Mary toqua à la porte pour annoncer le général Sanders. Il dit à ce dernier d’entrer et de s’installer, et demanda à sa secrétaire, avant qu’elle ne franchisse la porte :
-          Mary, vous pensez que vous pourriez m’arranger un rendez-vous avec le président, le plus tôt possible ?
Voilà, songea-t-il tandis qu’elle acquiesçait. Il était trop tard à présent pour faire demi-tour. Etrangement apaisé, il se retourna vers son homologue de l’Armée de Terre.
-          Vous vouliez me rencontrer, Général Sanders ?
*****
Washington DC, Maison Blanche, 19 avril
-          Vous plaisantez, Jack ?!
Henry Hayes s’était levé de sa chaise, mi-inquiet, mi-en colère. Le général O’Neill se tenait devant lui, droit, calme, déterminé. Cet homme-là, pensa le président à part lui, a une allure que lui envierait n’importe quel dirigeant d’Etat... Il revint à ses préoccupations.
-          C’est une blague, c’est ça. On est le 1er avril et vous n’avez rien trouvé de mieux...
-          Nous sommes le 21 avril, monsieur le président, et non, ce n’est pas une blague.
Hayes se rassit lourdement. Il soupira et passa une main fatiguée sur son visage.
-          Pourquoi... ? Le poste ne vous intéresse pas ? Vous regrettez d’avoir accepté ?
-          Ce n’est pas ça, monsieur.  Simplement, je trouve trop difficile de me refaire une vie à Washington. Les responsabilités ne me pèsent pas, et au contraire, c’est un poste bien plus passionnant que ce à quoi je m’attendais.  Mais j’ai donné assez de mon temps et de ma vie à mon pays... Je suis heureux de continuer à le servir, mais je préfèrerais le faire auprès de mes amis et des quelques personnes qui comptent pour moi.
Jack regrettait d’imposer des soucis supplémentaires à cet homme qui, s’il n’était pas toujours d’accord avec lui, avait su établir une relation de respect mutuel et d’écoute. Cependant, il n’avait pas l’intention de lâcher prise. Il était lassé de supporter sans broncher tous les coups que le destin lui imposait. Il voulait être heureux.
Et être heureux impliquait Teal’c, Daniel... Et Carter. Les quelques fois où il l’avait vue à Washington, il s’était contenté de jouer les vieux amis, trop pétrifié pour tenter le moindre geste vers elle. La seule idée qu’il était à présent libre de le faire suffisait à le tendre à un point inimaginable. Il s’en était voulu pendant des semaines... Lui à Washington, et elle de retour à Colorado Springs, ça n’arrangerait rien.
Ces derniers temps, il avait établi un ordre de priorités. La numéro un n’avait pas eu de difficultés à se détacher.
Il voulait Samantha Carter. Et il se battrait pour l’avoir. Il était plus que temps...
Hayes le tira de ses pensées. Le président s’était levé, un petit sourire aux lèvres, pensif.
-          Peut-être ai-je le moyen de nous satisfaire tous les deux...
Jack haussa les sourcils et, d’un geste de la main, l’invita à continuer.
*****
Colorado Springs, jardin de Samantha Carter, 5 juin
Un mois plus tard et demi plus tard...
-          Et c’est tout ? Vous avez été voir le président, et hop, comme ça...
-          Daniel, c’est ce que je me tue à vous dire ! Le président a, lui, estimé que le HomeWorld Security avait besoin de moi – malgré toutes les raisons que j’ai pu lui fournir – et s’est débrouillé pour trouver un compromis entre ce qu’il voulait et ce que je voulais, moi... Un point c’est tout ! rugit-t-il avec force en voyant l’archéologue ouvrir la bouche.
Mais Teal’c devança ce dernier et demanda, un sourcil levé :
-          En quoi consiste exactement ce compromis, O’Neill ?
-          Raaah Teal’c, vous commencez à ressembler à Daniel ! Je suis sûr de l’avoir déjà expliqué au moins deux fois. Vous pouvez admettre que vous n’écoutez pas...
-          Je n’admettrai rien de tel, O’Neill. Vous n’avez donné aucun détail depuis le début de ce repas.
-          ...
Jack observa le Jaffa, cherchant à savoir s’il était ou non sérieux. Etant donné le – très subtil – sourire qui étirait ses lèvres, il finit par décider que Teal’c s’amusait à ses dépens, mais choisit de répondre en faisant comme s’il n’avait rien compris.
-          C’est pas compliqué. Le boulot est toujours le même, mais il est divisé en deux : je suis ici et mon... partenaire est à Washington. Nous confrontons systématiquement nos informations, ce qui permet d’avoir les deux points de vue, les plus neutres possible ; nous nous mettons d’accord sur notre discours et nous nous répartissons les réunions, invitations, conférences... Ce qui n’est pas du luxe. Vous ne devineriez jamais combien de ces petites choses ils peuvent inventer là-bas !
-          Et vous avez réussi à trouver quelqu’un qui accepte de bosser avec vous ? demanda Daniel d’un air dubitatif.
-          Eh oui, Daniel, croyez-le ou non. C’est un jeune homme très sympathique, un pro de Washington et des magouilles politiques. Bon, c’était le seul qui n’ait pas commencé à me réciter la liste de ses compétences à peine passé la porte.
-          J’imagine son salaire...
-          Est-ce que vous comptez mettre en doute tout ce que je dis, Danny boy ? Non parce que ça devient vexant, là...
Souriante, Sam les écoutait se chamailler de la cuisine. Avec un bonheur qu’elle aurait été bien en peine de décrire. Elle prit le dessert, un gâteau à l’orange selon la recette de sa grand-mère, et ressortit dans le jardin.
C’était un soir de juin, il faisait bon et un doux parfum flottait dans l’air. Et ils dînaient tous les quatre, comme avant.
Ils avaient proposé à Cameron de se joindre à eux, mais il avait décliné l’offre, sentant sans doute que l’ancienne SG-1 avait besoin se retrouver entre elle. Et puis, il y aurait d’autres soirées.
Sam sentit son cœur se gonfler de joie.
Il y aurait d’autres soirées. Jack allait rester, même s’il passerait sans doute un peu de son temps à Washington. Il allait revenir travailler dans l’enceinte de la base. Bien sûr, son travail allait être très prenant ; mais la seule pensée de revoir le Général O’Neill dans les couloirs du SGC lui suffisait. Il serait avec eux, et non plus dans ces bureaux froids de Washington, à des kilomètres d’ici. Peut-être même trouverait-il de temps en temps un prétexte pour venir avec eux en mission… Côtoyer Jack lui avait manqué ces derniers mois. C’était tout ce dont elle avait pu se contenter pendant huit ans, et devoir s’en passer s’était révélé plus difficile que prévu.
Son absence prolongée avait changé la donne. Les quelques fois où ils s’étaient vus à Washington – avec ou sans Cassie – ils s’étaient comportés en vieux amis pour dissimuler leur gêne.
Il n’y avait plus d’obstacle. Elle n’était plus sous son commandement. Et pourtant… Ils continuaient d’agir comme ils l’avaient fait tout au long de ces huit années. Dissimulant leurs sentiments, et avec eux l’espoir qui était né lorsque Jack avait quitté le SGC.
Du moins, si Daniel avait raison lorsqu’il soutenait que Jack O’Neill l’aimait autant qu’elle l’aimait.
Elle savait ce qui la retenait, elle.
Elle avait peur.
Le lieutenant-colonel Samantha Carter était terrifiée à l’idée de voir ses rêves devenir réalité. Elle avait passé huit ans à s’imaginer dans les bras du colonel O’Neill, embrassant le colonel O’Neill, faisant l’amour avec lui. Huit années de fantasmes…
Et c’était comme si, en quelque sorte, le rêve lui avait fait perdre l’habitude de la réalité. Qu’il avait duré trop longtemps pour pouvoir encore basculer dans le réel. Comme si, maintenant que les bras de Jack lui étaient ouverts, elle ne savait plus comment s’y rendre.
Comme si elle avait trop peur de le décevoir pour agir. Peur qu’il s’aperçoive qu’elle n’était pas celle qu’il imaginait, celle qu’il lui fallait… Peur qu’il ne veuille pas d’elle, finalement.
Elle ne craignait pas d’être déçue. Il lui semblait qu’une partie d’elle savait, avec certitude, que même si ce n’était pas ce à quoi elle s’était attendue, une relation avec Jack O’Neill ne pourrait que la rendre heureuse. Pourquoi lui n’aurait-il pas pensé la même chose ?
Mais elle ne pouvait pas y croire. Et si lui faisait la même chose qu’elle, il allait leur falloir du temps… C’était trop facile. De se cacher derrière leur amitié comme ils l’avaient toujours fait – leur dernier rempart maintenant que les grades étaient tombés –, de prétendre que tout allait bien. Que ni l’un, ni l’autre ne voulait davantage. Tant qu’il y aurait une solution de secours, une porte de sortie, tant qu’on ne les forcerait pas à confronter leurs sentiments… Et bien, ils ne le feraient pas. Ils ne prendraient pas de risque. Ca n’avait pas de sens, mais c’était comme ça.
Le général O’Neill regarda son ancien second s’avancer vers eux. Elle portait une robe bleue légère, aérienne, qui soulignait sa silhouette toujours aussi mince et gracieuse. Le beau visage était éclairé d’un sourire, auréolé des cheveux blonds qu’elle avait laissés libres. Ses yeux rencontrèrent les siens et son cœur s’emballa.
Elle se pencha sur la table, posa le gâteau et s’assit en face de lui. Pendant le temps de la soirée, le temps d’un rêve, il ne pensa plus qu’à la faire rire, sourire, et à respirer son parfum délicat lorsqu’il parvenait jusqu’à lui.
Daniel, à grand renfort de bière, fournissait assez d’anecdotes plus ou moins véridiques pour distraire tout le monde. Il était fréquemment contredit par Teal’c, et encore plus fréquemment lynché par Jack, mais il n’en avait cure. Comme chacun d’eux, il savourait la paix et la simplicité qu’il y avait à se trouver là, ensemble, plus unis que jamais.
Et la soirée s’écoula comme un rêve.
Quand enfin Daniel s’écroula sur la table en un éclat de rire pas très naturel, Teal’c décida de prendre les choses en main.
-          Je vais le ramener, O’Neill. Vous devriez rester pour aider le colonel.
-          Faites attention, Teal’c, vous n’avez pas votre permis ! plaisanta O’Neill, intérieurement troublé. Pourquoi le Jaffa tenait-il à le voir rester ?
-          Je serai la prudence même. Et je doute fortement que nous croisions qui que ce soit à une heure pareille.
-          C’est vous qui voyez, mon grand. Mais j’ai confiance. Carter, où est-ce que je mets ça ? demanda-t-il en montrant la pile d’assiette qu’il tenait.
L’ex-prima d’Apophis tourna le dos en souriant. Passant un bras sous l’épaule de Daniel, il le souleva à moitié et entreprit de l’emmener à la voiture. Derrière lui, les voix basses de Sam et Jack se mêlaient. Teal’c ouvrit la portière et installa le docteur Jackson du mieux possible, avant d’aller prendre place au volant avec un soupir de satisfaction. Lui aussi était confiant.
*****
Sam étouffa un bâillement et attrapa le plat du gâteau et la bouteille de vin. Se dirigeant vers la cuisine, elle admira la haute stature de son ex-supérieur, occupé à remplir le lave –vaisselle. Il portait un jean et un tee-shirt noir qui, il fallait bien le dire, lui allaient à merveille. Elle avait passé une excellente soirée. La première depuis longtemps. Elle était détendue, heureuse de profiter de la présence tardive de Jack. Puisqu’elle pouvait l’appeler Jack.
Posant ce qu’elle transportait sur le plan de travail, elle frôla – par inadvertance ? – le bras d’O’Neill. Aussitôt, les papillons se réveillèrent dans son ventre et elle se figea.
Jack s’interrompit. Alors qu’il était concentré sur la tâche à accomplir, qu’il réussissait presque à ne pas songer à la femme merveilleuse qui se tenait à quelques mères de lui, leurs bras se frôlèrent et il interrompit net son mouvement.
Il se tourna vers elle.
Submergé par une vague d’émotions, de sensations enivrantes. La proximité de Sam effaça tout le reste. Oubliant le peur, les doutes, ne pensant plus qu’à une seule chose, il leva la main et la posa sur le dos de la jeune femme, laissé nu par la robe.
Il ferma les yeux.
Sam ferma les yeux, et inconsciemment, inclina la tête en arrière dans un gémissement imperceptible. Il n’y avait plus de table, plus de cuisine, plus de repas, plus de SG-1, plus d’armée ; plus rien d’autre qu’elle, et Jack. Et les huit ans de désirs refoulés qui dormaient en eux.
Elle se tourna vers lui.
Il rouvrit les yeux pour constater avec une émotion indicible que s’offrait à lui le plus beau spectacle qu’il ait jamais vu. La femme la plus belle du monde, la plus intelligente, la plus adorable, la plus surprenante, la plus incroyable, était devant lui, paupières closes, joues rosies, des mèches blondes dansant autour de ses joues. Ses lèvres entrouvertes étaient la chose la plus sensuelle qu’il aie jamais vue.
Il cessa de réfléchir en un éclair.
Totalement.
Et sa bouche fut sur la sienne, ses mains dans son dos, dans ses cheveux soyeux, sur sa taille...
Dans la pénombre de la cuisine, la robe de Sam glissa à terre en un doux bruissement.
*****
Bien plus tard...
Jack O’Neill suivit légèrement du doigt la courbe d’une hanche. Il savoura la respiration paisible de sa compagne et soupira de bonheur. Samantha Carter était là, dans son lit, endormie dans ses bras. La femme qu’il aimait...
Dans deux jours, il allait réintégrer le SGC. Un nouveau bureau, un nouveau poste – mais il avait appris à l’apprécier. Il faudrait qu’il s’habitue à voir Landry aux commandes. Il s’en savait capable.
Et ça valait le coup.
Il mangerait au mess avec Teal’c, Daniel et même Cameron... Avec Sam.
Sa Sam. Peut-être trouverait-il le temps d’aller faire un petit tour dans son labo à l’occasion...
Travailler à deux pas de la Porte des Etoiles.
Travailler avec ses amis autour de lui.
Travailler dans la même enceinte que Samantha Carter...
Et la trouver chez lui en rentrant.
Jack roula sur le dos et ferma les yeux.
Heureux.
Pour la première fois depuis bien longtemps, il n’aurait pas échangé sa place pour tout l’or du monde.
FIN
PS : Bon, si vous voulez vraiment lire une version réaliste de Jack à Washington, je vous conseille de lire par exemple Moi, Mary de Helios. Mais j’espère que malgré tout vous avez apprécié ce petit moment de lecture. Je me suis replongée dans l’écriture avec beaucoup de plaisir, et je me dis que je ne vais pas m’arrêter comme ça ! Alors merci Aurélia...
 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
[ Me contacter ]