- Journal de bord du Général Katherine Sheridan, commandant du vaisseau l’USS Chimera. Après un voyage de trois semaines, je ne peux que féliciter les membres de l’équipage ainsi que les concepteurs du dernier-né de nos chantiers spatiaux. Le Chimera se comporte à merveille et chacun des membres d’équipage donne le meilleur de lui-même. D’après le navigateur de bord, notre voyage vers la nouvelle base Tok’ra, pardon, planète Tok’ra devrait durer encore cinq jours. J’espère que ceux-ci apprécieront le fait que ce soit nous qui leur apportons une Porte des Etoiles avec son DHD. Signalons aussi la présence de l’équipe SG-1 à bord. Grâce à la participation du Capitaine O’Neill et de monsieur Quinn aux opérations scientifiques, nous avons réglé avec une plus grande efficacité les problèmes de maintenance.
- Café, madame ? Demanda un homme de bord.
- Oui, merci.
Elle attrapa le gobelet en plastique qu’on lui tendit et but une gorgée du breuvage. Sheridan s’autorisa un sourire. Enfin une mission reposante.
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Jonas, Rachel et Aris attendaient patiemment que l’ascenseur les amène à leur destination.
- Au fait, Capitaine… Commença Jonas.
- Mmmm… ?
- Le bruit court à la base que…
- Oui… ? Elle regarda Jonas interloqué. Quels ragots courraient encore sur elle ?
- Vous… Hésita, le Kelownan.
- Oui… ? Répéta Rachel.
- Il veut savoir si comme le prétend la rumeur vous faites chambre commune avec le docteur Sarah Gardner. Expliqua Aris avec peu de tact.
- Je fais quoi ?!
- C’est juste pour savoir. Tenta de justifier Jonas.
Aris leva les yeux au ciel :
- Tu parles…
- Apprenez, messieurs les pipelettes, que Sarah et moi ne faisons pas chambre commune. Il est vrai que je la loge chez moi…
- Ah ? S’intéressa Jonas.
- Par pure… amitié. Expliqua Rachel O’Neill.
- Ben voyons… Murmura Aris Boch.
Rachel reprit sans tenir compte de la remarque de son voisin.
- Elle ne savait pas trop où aller après qu’on lui ait retiré le Goa’uld Osiris. Je vous rappelle que ça fait plus de quatre ans de sa vie qui sont fichus en l’air à cause de tout cela. Cela m’a paru normal de lui offrir l’hospitalité le temps qu’elle retrouve ses repères. De toute façon, j’ai une grande maison.
- Bien sûr…
- Evidemment…
- Pourquoi j’ai la nette impression que vous ne me croyez pas ?
- …
- …
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Derek Whitman arpentait en long, en large et en travers les couloirs de ce navire. Après trois semaines enfermé ici, il commençait à les connaître par cœur. Mais que faisait-il là ? C’était justement la question qu’il se posait et aussi celle que lui avait posée le Major Romanov, il y a quelque instant. « Il faut bien quelqu’un pour surveiller vos arrières. » Avait-il répondu. Et ce n’était pas vraiment faux.
Tout avait commencé quand les Tok’ra leur avaient demandé (comprendre par là, les Terriens) de leur trouver une Porte des Etoiles pour leur nouveau nid douillet. « Pas de problème » avait répondu Hammond et les haut-gradés. D’ailleurs, pourquoi y’en aurait-il eu ? Très rapidement, le Capitaine O’Neill avait fait part de son désir de faire partie du voyage, histoire de pouvoir non seulement voir ses parents à l’arrivée mais aussi trifouiller les moteurs du vaisseau lors du chemin. Une manie qu’elle tenait de sa mère apparemment.Puis c’était Jonas Quinn qui avait demandé à être du lot. Le verbiage interminable de O’Neill sur le naquadria du vaisseau avait déclenché une lueur d’intérêt soudaine dans les yeux du Kelownan.
Aris, tout naturellement, avait expliqué que de toute façon, quitte à rester enfermé dans cette base ou dans un vaisseau, il choisirait le vaisseau car au moins, il verrait un nouveau paysage à son arrivée. Hammond, ne voulant pas revenir sur une énième discussion sur les autorisations de sortie de la base pour les aliens, donna très rapidement son accord.
« Il faut bien que quelqu’un vous empêche de faire des bêtises. » Avait lancé Natalia Romanov. « De toute façon, je n’ai rien d’autre à faire. ». Et de quatre.
« J’en serai aussi ». Avait lancé aussi sec Whitman. « Vous ? » S’étonna Romanov. « Il faut bien quelqu’un pour surveiller vos arrières ». Cinq sur cinq. SG-1 au grand complet partait pour l’espace.
Whitman secoua la tête. Il aurait pu passer un mois de vacance avec sa femme, mais non, il avait préféré se lancer dans un voyage interminable avec ses partenaires…. Avec sa partenaire ?
Impact.
Whitman perdit pied au contact de ce missile humain et finit sur le sol froid de la coursive.
- Aïe ! Bien sûr que c’est moi. Qui voulez-vous que ce soit d’autre ?
Romanov passa une main dans ses cheveux pour les remettre en arrière permettant ainsi à son visage d’être visible. Derek s’étonna d’ailleurs que ceux-ci soient ainsi livrés à eux-mêmes. Natalia les attachait toujours en mission. Et même en permission, ils étaient en queue de cheval.
- Je vous manquais tellement pour que vous me rentriez dedans avec tant d’enthousiasme ? Plaisanta l’Anglais.
- Oui, euh… Non ! Je veux dire. Je vous cherchais pour aller manger quelque chose.
- Manger ? Il est à peine… Il regarda sa montre. Midi douze ?
- Cela fait plus de deux heures que vous m’avez laissée.
- Oh… J’étais pris dans mes pensées et…
Un militaire passa et regarda avec étonnement les deux officiers, toujours avachis sur le sol.
- Hum… Nous devrions… Suggéra le Capitaine.
- Euh oui…
- Au cas où vous ne vous en seriez pas aperçue, vous êtes sur moi.
- Oh pardon !
Le Major se releva précipitamment. Le Capitaine fit de même. Il gémit légèrement. Il aurait des bleus au dos demain matin.
Le couple tenta de défroisser leurs vêtements. Derek leva la tête. Natalia en profita pour remettre, une fois de plus, ses cheveux en place avec un mouvement de la tête. Sa chevelure vola au vent. Derek trouva cela… charmant.
- Euh…
- Quoi ?
Il montra du doigt la source de son étonnement.
- Ah ! Ça… Et posa la main sur son crâne. J’ai cassé mon dernier élastique. Et vu que le personnel féminin aux cheveux long de ce vaisseau n’est pas légion…
- Et le Général Sheridan ? C’est bien une femme aux cheveux longs ?
- Mouais. Natalia était septique. « Excusez-moi, Général, mais j’ai cassé tous mes élastiques. Vous n’en auriez pas un à me prêter histoire que ma coupe de cheveux soit réglementaire ? »
Le Capitaine leva les épaules.
- Je…
Il fut interrompu par une voix dans les hauts-parleurs du Chimera.
- Alerte générale ! Tout le monde à son poste ! Un vaisseau de type inconnu se rapproche de nous à grande vitesse !
Le Major et le Capitaine échangèrent un regard. Et d’un accord commun, ils partirent au pas de course vers la passerelle.
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- Oh bon sang ! S’exclama l’un des officiers du poste de commandement lorsqu’il vit les relevés de son écran. Il est plus rapide qu’un vaisseau Asgard !
- Et donc, largement plus que nous. Pensa Katherine Sheridan.Le vaisseau apparut devant le Chimera. Sa forme était plus allongée que le vaisseau terrien. Il était aussi de taille supérieure. De couleur sombre, pour ne pas dire noir, ses formes étaient plus agressives que celui des Terriens qui pourtant n’était pas déjà très aérodynamique. Il y avait, à l’arrière de l’engin, des sortes de grands ailerons ou quelque chose s’y apparentant. Les deux premiers pointaient vers le haut tandis qu’en parallèle, deux autres étaient placés sous le vaisseau.
- Bouclier ! Ordonna le Général. Tentez de comm…
Elle ne put finir sa phrase. Tout le Chimera fut secoué à tel point que plusieurs personne crurent qu’il allait exploser.
- Ils nous tirent dessus ! Hurla l’officier tacticien. Bouclier inefficace ! Brèche aux ponts trois et quatre !
- Répliquez ! Cria Sheridan. Pilote, sortez-nous de là !
- Armes inefficaces !
- Hyper propulsion ! Lança le Colonel Sanders, officier en second.
- Propulsion détruite ! Annonça un homme. Encore un tir comme cela et c’en est fini de nous.
- Colonel ! Il y a une planète toute proche !
- En avant toute ! Propulsion conventionnelle au maximum. En espérant que nous pourrons nous cacher sur ce monde.
Le Chimera fit mouvement aussi vite qu’il lui était possible. L’agresseur fit feu une fois de plus. Tout l’arrière du vaisseau Tauri explosa. Ce fut une carcasse de ferraille enflammée qui rentra dans l’atmosphère de la planète.
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Aris Boch poussa un cri de rage pour se motiver Les deux portes de fer finirent par s’ouvrir. Il souffla. Au bout de la cinquième fois, il commençait à fatiguer.
- Bon boulot. Annonça le Capitaine O’Neill. Avec sa lampe de poche, elle inspecta le couloir ravagé. Au moins, celui-là ne semblait pas obstrué. En avant ! Ordonna t-elle à son petit groupe.
La demi-douzaine de survivants plus les trois membres de SG-1 reprirent leur progression.
- Comment va-t-il ? Demanda O’Neill à Jonas. Celui-ci soutenait le Colonel Sanders visiblement dans un état de santé pas très brillant.
- Je ne suis pas médecin mais sans soins appropriés…
- Alors ne traînons pas. Et c’est valable pour tout le monde ici ! Nous restons groupés, pas de traînards !
- Major ?! Appela Rachel à la vue de son chef d’équipe.
- Capitaine O’Neill ? Est-ce que tout va bien ?
- Nous sommes vivants tous les trois ainsi que six autres membres d’équipage.
- Vous êtes seule ? S’inquiéta Aris.
- Non.
Elle indiqua le passage d’où elle venait. Il en sortit le Capitaine Whitman ainsi qu’un petit groupe de survivants. Ce qui amenait le nombre de rescapés à un total de vingt deux.
- Où alliez-vous ? Demanda Natalia à Rachel.
- Vers la soute. Avec de la chance, les F-302…
- Sont tous détruits. Intervint Derek.
- Nous en venons. Expliqua la Russe.
- Alors, nous avons un problème. Nota Aris.
- Sans blague ? Railla le Major.
- Ce qu’il veut dire…. Expliqua Jonas tout en posant délicatement sur le sol son blessé… c’est que vu l’état de la planète, c’est comme si…
- Nous allons nous en sortir ! Intervint Rachel.
Elle prit le reste de son équipe en aparté.
- Inutile d’inquiéter plus les hommes. Expliqua t-elle à Jonas
- Je comprends.
- Qu’est-ce qu’elle a cette planète ? S’inquiéta Natalia.
- Elle n’est pas viable. Expliqua Aris
- Comment cela ? S’inquiéta Derek
- Visiblement, vous n’avez pas eu l’occasion de mettre le nez dehors, nous si. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé ici mais c’est un véritable hiver nucléaire dehors. Informa Rachel.
- Quoi ?!!
Tous les regards se portèrent sur Romanov. Elle reprit, un ton plus bas.
- Tu es sûre ?
- Certaine, fais-moi confiance.
- Nous somme mal partis. Conclut l’Anglais.
- Je sais. Avoua Natalia.
- Donc, si nous sortons de cette épave, c’est la mort assurée ?
- Exact, Capitaine. Mais ici ce n’est pas mieux.
- Peut-on espérer des secours ?
- C’est possible, Jonas. Mais dans quel délai ?
- Sans compter que nos agresseurs sont peut-être encore là.
- D’ailleurs, j’aimerais bien savoir qui ils sont.
- Moi, je le sais, Aris.
- Rachel ?
- Seth nous avait prévenus de leur arrivée. Personne n’en a tenu compte. Assumons-en les conséquences.
Il y eut un silence.
- Les Bannis ? Proposa le chef d’équipe.
- Les Bannis.
Caïn avait rejoint les siens. Et comme l’avait prédit Seth, son frère de race, ces Anciens renégats allaient décimer l’humanité. Le Chimera risquait de n’être que le premier d’une longue liste.
Un frisson glacé les parcourut.
- Nous… Nous devons rentrer. Si ce n’est au moins pour prévenir la Terre et tous les mondes qui abritent des humains qu’un danger bien pire que les Goa’ulds les menace.
Personne ne fit de commentaires. Mais vu la facilité dont le vaisseau des Bannis s’était débarrassé du leur, les chances de l’humanité n’étaient pas très grandes.
- Je vais sortir. Expliqua Aris.
- Vous n’y pensez pas, Aris ? Vous allez mourir.
- Non, je n’ai pas l’intention de mourir. Ni ici, ni nulle part sur cette planète. Mais pour survivre, il nous faut un abri. Ce vaisseau est une ruine qui menace de nous tomber dessus à tout moment.
- Mais…
L’alien leva la main pour inviter l’Anglais à se taire.
- Laissez-moi finir. Comme vous le savez, mon peuple est plus résistant que les autres humains. Je suis le plus apte à endurer une dose plus élevée de radiations.
- Je vois votre raisonnement. Concéda Rachel. Mais il, y a aussi la poussière, le vent, les orages magnétiques, le froid, peut-être même des pluies acides.
- Je prends le risque.
- Pas moi. Annonça Rachel.
- Je crois que c’est mon choix et éventuellement celui du chef d’équipe.
Il regarda le Major Romanov. Elle fit de même.
- D’accord…
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Le Major Natalia Romanov fixait l’écoutille par laquelle Aris Boch avait quitté l’épave. C’était il y a une heure. Et depuis, pas de nouvelles du membre de SG-1.
Une demi-heure auparavant le dernier des blessés graves, le Colonel Sanders, avait rendu l’âme, faute de soins appropriés. Ils n’étaient plus que dix sept. Ils auraient put être un de plus si Aris était revenu.Personne ne parlait. Un silence de mort régnait dans la pièce sombre que seule une lampe torche éclairait par mesure d’économie d’énergie. Pour eux, la disparition de l’alien faisait tomber à un chiffre proche du zéro leurs chances de survie.
Le Capitaine Rachel O’Neill soupira. D’une voix ferme, son supérieur prit la parole :
- Bon ! Inutile d’attendre plus. Maintenant il faut tacher de survivre jusqu'à l’arrivée des secours.. Notre premier objectif est de survivre jusqu'à l’arrivée des secours…
- Quels secours… ? Murmura un soldat assis sur le sol se tenant la tête. Nous allons crever ici, c’est tout…
- Sergent… ! S’exclama le Capitaine Whitman.
Natalia leva la main pour faire signe à son subordonné de la laisser faire.
- Ecoutez Sergent, et c’est valable pour tout le monde, des secours vont venir. Ça prendra du temps, je vous l’accorde, mais une chose est sûre, nous n’abandonnons pas les nôtres. Ils viendront nous chercher. Le tout est de tenir jusque là. Est-ce bien clair ?
Il y eut un brouhaha d’affirmation.
- Très bien. Je veux un inventaire de l’équipement qu’il nous reste. Ensuite, nous devrons trouver ce qu’il nous manque pour survivre ici. Elle écarta les bras pour désigner le reste du Chimera. Enfin, il est nécessaire de découvrir un endroit plus sûr pour attendre les secours. Au travail !
Pendant que les hommes se mettaient à répertorier le peu de matériel en leur possession, Jonas s’approcha de la jeune Russe.
- Je ne voudrais pas jouer les oiseaux de mauvais augure, mais au sujet des secours, même s’ils arrivent, je doute qu’ils nous trouvent vu l’état de la planète.
Natalia ne dit rien et planta Jonas sur place. Derek s’approcha de Jonas :
- Elle le sait, Jonas, elle le sait.
- Oh… Je vois.
- Vous avez entendu ? Demanda le Capitaine O’Neill.
- Quoi donc ? Demanda l’Anglais.
- Chut ! Lança le Kelownan.
- On aurait dit… Reprit la fille de Carter.
- J’ai entendu cette fois. Confirma Derek.
Il se précipitèrent vers l’écoutille.
- Major !
- Qu’y a-t-il ?
L’interpellée s’approcha et vit que les trois membres de son équipe allaient ouvrir l’écoutille.
- Quelqu’un cogne contre la paroi. Expliqua Jonas.
L'issue s’ouvrit. Une nuée de poussière de cendre et de neige s’engouffra dans la salle.
- Retournez sur vos pas ! Ordonna le Major au reste des survivants. Inutile que ceux-ci meurent asphyxiés. Pensa-t-elle.
Une large silhouette emmitouflée fit irruption et s’étala sur le sol.
- Fermez ! Cria Natalia aux trois portiers tout en tirant en arrière le corps.
Rachel, Derek et Jonas poussèrent aussi fort que possible et finirent par refermer l’écoutille.
- Aris, est-ce que vous m’entendez ? S’inquiéta la Russe. Est-ce que ça va aller ?
Celui-ci toussa plusieurs fois en crachant et toussant tout ce qu’il avait pu respirer ou avaler dehors.
- Je … Kof ! …survivrai. Du moins…Kof !… pour le moment.
- Vous pouvez vous relever ?
- Je crois.
Derek et elle l’aidèrent.
- Retournons avec les autres. L’air devient irrespirable par ici. Proposa Quinn.
- Bonne idée. Approuva Rachel.
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Quelques minutes après :
Aris avala une gorgée d’eau. Une des rares rations du précieux liquide en leur possession.
- Dites-moi que vous avez de bonnes nouvelles. Chuchota Nat.
- Nous nous sommes écrasés contre un volcan, en activité qui plus est.
- Génial.
- Et, je n’en suis pas certain vu que la visibilité est réduite, mais je pense que nous sommes au milieu de toute une chaîne volcanique active.
Le moral déjà très bas de l’équipe atteint les abysses.
- Mais…
- Oui ?! S’empressa de demander O’Neill.
- Mais sur ce volcan se trouve plusieurs grottes très proches de nous qui semblent assez profondes.
- Profondes comment ?
- Assez pour nous garder à l’abri des intempéries extérieures et je l’espère des radiations grâce à la roche. Je ne suis pas allé jusqu’au bout.
- Rachel, Jonas, est-ce que ces montagnes peuvent nous protéger des radiations ? S’informa Romanov.
- Ça dépend de beaucoup de facteurs, y compris la composition géologique de la roche, mais…
- …Ça ne peut pas être pire que cette passoire. Conclut le Capitaine O’Neill.
- Alors nous levons le camp. Nous prenons tous ce que nous pouvons et qui est nécessaire pour notre survie et nous nous mettons en marche.
- Au moins, nous ne serons pas surchargés. Nota Aris à la vue du petit tas qui formait le matériel inventorié.
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- Nous allons faire une pause. Annonça le Major.
Les dix huit survivants s’arrêtèrent.
- Nous nous sommes enfoncés de combien, à votre avis ?
- Un kilomètre cinquante. A quelques mètres près. Annonça Jonas Quinn.
- Vous avez compté la distance que nous avons parcourue ? S’étonna Derek.
- Bien sûr. Pas vous ?
Le Capitaine leva les mains pour montrer qu’il renonçait.
- Vous avez remarqué que nous ne faisons que descendre et qu’il fait de plus en plus chaud ? Demanda Aris.
- Il n’est pas impossible que nous soyons proches d’une coulée de lave. Nota Rachel.
- Génial, si ce n’est pas le froid ou les radiations qui vont nous tuer, c’est le chaud ! Ironisa l’Anglais.
- Tiens, ça c’est intéressant !
Jonas désigna une paroi de la grotte. Plus particulièrement les peintures rupestres qui s’y trouvaient.
- C’est fascinant.
- Ca y est, il recommence. Jonas, ce n’est pas le moment.
- Je ne dirais pas cela, Major.
Elle soupira et regarda ses deux subordonnés ainsi qu’Aris. Ils étaient aussi motivés par cette découverte qu’elle-même.
- Allez-y faites-nous part de vos conclusions. Qu’est-ce qu’ils vous disent de beau vos dessins ?
- Peintures.
- Si vous voulez. Alors ?
- Alors ? Eh bien, si je mets à part les scènes de chasse et autres représentations classiques… Je pense que vous devriez jeter un coup d’œil à ça.
L’équipe s’approcha de la peinture. Chacun pencha la tête à droite ou à gauche pour essayer de mieux voir l’œuvre.
- Je me fais des idées ou bien on dirait… ?
- Non, non, Capitaine O’Neill, c’est bien… Confirma Jonas.
- Un vaisseau spatial ?
- On dirait. Confirma Derek.
- Et si je comprends bien ces barbouillages, il se serait écrasé sur cette planète ?
- Oui, Major.
- Et bien, au moins, nous ne somme pas les seuls. Se moqua Aris.
- Vu que la peinture n’est pas de toute fraîcheur, cet événement ne doit pas dater d’aujourd’hui. Rajouta Jonas.
- Cela pourrait être notre chance ! S’emballa Rachel.
Les treize autres survivants, qui avaient vaguement suivi la conversation, tentèrent d’en savoir plus après avoir entendu les dernières paroles du Capitaine O’Neill.
- Major, est-ce que vous avez trouvé un moyen de nous sortir de là. Demanda un Lieutenant.
- Du calme tout le monde. Ce n’est pas parce qu’il y a je-ne sais-combien d’années, un soi-disant vaisseau se serait craché sur ce monde que tous nos ennuis sont finis. Premièrement, il peut être n’importe où et en plus personne ne sait dans quel état il pourrait être.
- Il est par-là. Annonça Jonas en pointant le fond de la grotte.
- Pardon ? Lancèrent en chœur les membres de l’assemblée.
- Il est par-là. Réitéra le Kelownan.
- Et comment… ?
- Et bien, là, vous avez une flèche qui indique cette direction et elle est surplombée d’une rune qui veut dire "par-là".
- Vous comprenez… Vous savez "lire" ce truc ?
- Oui, Major. C’est du Picte. Une ancienne peuplade du Nord du Royaume-Uni.
Dix-huit paires d’yeux regardèrent vers le fond sombre de la grotte.
- Si c’est indiqué, alors…