Citations du moment :
La caractéristique vestimentaire du con consiste en un besoin irrésistible de s'habiller comme tout le monde.
[Pierre Desproges]
Imagine

Non : Chapitre 1

Domicile de Jack O'Neill, Colorado Springs:

 


 


            Jack était dans son salon, une bière à la main, et repensait à ce que lui avait dit Sam quelques jours plus tôt. Pete l'avait demandé en mariage. Il allait la perdre cette fois. Au fond de lui, il se disait qu'il devait être heureux pour elle mais il n'y arrivait pas; ce n'était pas lui qui allait la rendre heureuse, c'était l'autre.

 


« Tu aurais dû réagir avant, mon vieux, se dit-il en se levant pour aller se coucher. C’est trop tard. Ne t’attends pas à ce qu’elle ne vienne frapper à ta porte, maintenant. »

 


            Comme pour le contredire, deux coups furent justement frappés à la porte. Il déposa sa bière sur le comptoir et alla ouvrir, ne croyant pas une seule minute qu’il puisse s’agir de son second.

 


« Carter ? s’étonna-t-il en ouvrant la porte et la découvrant sur son seuil.
- Je ne vous dérange pas ?
- Non, pas du tout. Entrez. Mais que faites-vous là à… 23h30 ? dit-il après avoir consulté son horloge tout en la guidant vers le canapé.
- J’ai dit non, lâcha-t-elle en se retournant vers lui pour voir sa réaction. »

 


            Contrairement à ce qu’elle pensait, son visage restait impassible. Elle s’était attendue à y voir du soulagement et, peut-être, ce qu’il ressentait pour elle. Elle devait s’être trompée, dans son labo, quand elle avait cru lire de la tristesse à l’annonce de la proposition de Pete. Elle baissa la tête et s’apprêta à le contourner pour partir quand une main sur son bras la retint.

 


« Où allez-vous ?
- Je n’aurais pas dû venir.
- Pourquoi ? »

 


            Sam savait qu’il ne lui demandait pas cela en réponse à ses derniers mots mais au sujet de son refus.

 


« Je n’ai pas arrêté de me poser cette question moi-même depuis que je lui ai dit non. Je pourrais vous répondre que c’est parce que je ne l’aimais pas assez pour lui dire oui, que je n’étais pas prête mais…, elle s’arrêta, ne sachant pas si elle devait continuer.
- Mais… ? fit Jack pour l’inciter à poursuivre, tout en la regardant droit dans les yeux.
- Mais, je me suis rendue compte que plus que tout ça, je ne voulais pas vous perdre, lui répondit-elle les larmes aux yeux. Et…, et je savais que si je disais oui, c’était ce qui allait se produire.
- Est-ce que vous ne regretterez pas votre décision?
- Non, dit-elle en le regardant droit dans les yeux. Parce que je sais que même si maintenant ce n'est pas le moment, un jour ça le sera. Et je veux garder espoir en nous.
- Sam… Je ne veux pas que vous sacrifiiez votre vie personnelle pour quelque chose qui n'arrivera peut-être jamais. Vous êtes jeune et…, et vous méritez mieux que m'attendre indéfiniment. Vous… vous méritez mieux que moi, finit-il dans un murmure.
- Vous vous trompez, chuchota-t-elle en prenant le visage de Jack entre ses mains. Je ne pourrai pas trouver mieux que vous-même si je cherchais, parce que simplement ça n'existe pas. Parce que j'ai besoin de vous. Parce que vous me faites vibrer et que j'ai besoin de ça, parce qu'avec vous, je sais que ma vie ne sera jamais monotone. Parce que je vous aime, ajouta-t-elle sachant bien que c'était ce qu'il attendait d'elle. »

 


            Sans dire un mot, Jack la serra fort dans ses bras, nichant sa tête dans son cou. Sam passa alors ses mains derrière son cou, caressant doucement sa nuque, en profitant pour s’imprégner de son odeur. Jack pencha alors un peu plus la tête et déposa un baiser aussi léger qu’un papillon juste au dessous de son lobe d’oreille, la faisant gémir. Il rit doucement à la réaction de son amie.

 


« Alors comme ça, c’est un de vos points sensibles, dit-il en mordillant légèrement la peau juste à côté de la jugulaire. Il faudra que je m’en souvienne.
- Jack…, gémit une nouvelle fois Sam. Autant j’adore ce traitement, autant il vaut mieux que vous arrêtiez.
- Pourquoi ? demanda-t-il en se reculant légèrement afin de pouvoir voir son visage.
- Parce que je me vois mal expliquer la présence d’un suçon demain à Daniel et à Teal’c. Même s’ils pensent que je suis toujours avec Pete.
- Vous avez raison.
- Je ferai mieux d’y aller avant que toutes mes résistances ne tombent.
- Pete est encore chez vous ? lui demanda Jack, redoutant la réponse.
- Oui, et c’est pour ça que je vais dormir chez Janet, dit-elle alors qu’une boule se formait dans sa gorge à la pensée de son amie disparue. Cassy ne reviendra que dans trois jours de la fac, j’ai laissé ce temps à Pete pour prendre ses affaires et quitter la maison.
- Pourquoi vous ne resteriez pas ici ? En tout bien tout honneur, ajouta-t-il sentant qu’elle allait protester.
- Je ne pense pas que ça soit une bonne idée.
- Je vous promets que je saurai me contrôler, fit-il avec un petit sourire malicieux.
- Ce n’est pas de vous que j’ai peur, c’est de moi. C’est pour ça qu’il vaut mieux que je parte. »

 


            Avec un dernier sourire, Sam s’éloigna de lui et se dirigea vers la porte d’entrée. Alors qu’elle posait la main sur la poignée pour l’ouvrir, Jack mit sa main sur la sienne et la fit se retourner.

 


« Sam… Vous savez que je ne suis pas très doué avec les mots, mais je voulais vous dire que…
- Je sais, l’interrompit-elle, sachant que c’était dur pour lui.
- Laissez-moi finir, dit-il en posant un doigt sur ses lèvres. Je vous aime aussi et j’espère que nous n’aurons pas à attendre trop longtemps. »

 


            Il enleva son doigt de sur sa bouche et avant qu’elle n’ait pu dire un mot, le remplaça par ses lèvres. Le baiser était très chaste ; c’était une sorte de promesse qu’ils se faisaient.
            Au bout d’un moment, ils se séparèrent et Sam fit ce sourire qui lui était réservé avant de tourner les talons et de sortir. Jack referma la porte derrière elle et s’adossa contre. Pete n’était maintenant plus entre eux ; elle lui avait prouvé ce soir qu’elle était à lui, rien qu’à lui.
            Pendant ce temps, Sam était rentrée dans sa voiture et avait mis le contact. Juste avant de quitter l’allée, elle regarda une dernière fois vers la maison et porta sa main à lèvres. Un petit sourire naquit puis elle s’en alla en direction de la maison de celle qui avait été sa meilleure amie.
            Il leur faudrait encore attendre avant de pouvoir s’aimer au grand jour mais, une chose était sûre, ce jour-là arriverait bientôt.

 


 


FIN
 
 
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