Elisabeth entra dans le Jumper et vit le corps sans vie de John étendu à même le sol, l’équipe médicale s’affairant autour de lui. Ils essayaient de le ranimer, mais en vain pour l’instant. Son cœur n’était pas reparti depuis l’instant où le défébrilateur l’avait stoppé. Le seul moyen pour que cette chose se détache de lui était de faire croire qu’il était mort. John avait accepté de prendre ce risque, de prendre le risque de mourir ; de toute façon à bien y  réfléchir, c’était la mort qui l’attendait si cette bête ne le lâchait pas. Elisabeth vit son corps se soulever alors que le défébrilateur envoyait une nouvelle décharge. Quelques bips se firent entendre sur le moniteur mais ils furent vite remplacer par le long son strident qu’elle entendait depuis tout à l’heure. Carson et son équipe essayait par tous les moyens de le faire revenir mais elle avait quelque chose au fond d’elle qui lui disait que ça ne marcherait peut-être pas, qu’il était peut-être déjà trop tard.
            Même si à l’extérieur elle avait l’air d’être impassible à tout cela, à l’intérieur c’était autre chose. Elle s’en voulait de n’avoir rien pu faire, de ne pas avoir pu le convaincre de ne pas risquer sa vie. Mais, le major John Sheppard était têtu dans son genre et, quand il avait une idée en tête, il n’en changeait pas. Elle l’avait appris durant ce dernier mois où ils avaient travaillé ensemble. Elle qui n’aimait pas les militaires, avait réussi à apprécier John tel qui l’était, côté militaire compris. C’était non seulement un élément indispensable au bon fonctionnement d’Atlantis, mais aussi un ami, quelqu’un en qui elle pouvait avoir confiance. Si elle était sincère envers elle-même, il était peut-être même plus que ça mais, elle se refusait d’y penser parce qu’il y avait Simon. Simon… elle ne savait même pas si elle retournerait sur Terre un jour et pourtant, elle revenait toujours à lui quand elle commençait à penser à John d’une façon différente.
            Pourquoi n’avait-elle pas laissé John parler tout à l’heure ? Elle ne le savait pas. Ou plutôt, elle se doutait que quoi que soit ce qu’il avait à lui dire, elle n’était pas prête à l’entendre. Mais maintenant, elle ne saurait peut-être jamais. Il devait vivre, il ne pouvait pas mourir, pas comme ça, pas maintenant. Qu’allaient-ils faire sans lui ? Il était avec Elisabeth le noyau central de la base, leur commandant militaire. Mais la vraie question qu’elle se posait était qu’allait-elle faire sans lui ?
            Alors qu’elle allait explorer la possibilité de sentiments particuliers à l’égard de John, des bips se firent entendre. Le cœur de John était enfin reparti, il allait vivre. C’était le plus beau son qu’elle n’avait jamais entendu. Elle vit Carson se pencher vers le major et dire que tout allait bien. Poussant un soupir de soulagement, Elisabeth alla s’asseoir, tournant la tête vers celui qui lui avait causé bien des tourments ces dernières quarante minutes. Chassant ses dernières pensées de son esprit, elle regarda le brancard partir vers l’infirmerie. Carson s’arrêta à sa hauteur et s’accroupit devant elle, une main sur son avant-bras.

 

« Ca va ? voulut-il savoir.
- Oui, maintenant, ça va. Allez-vous occuper du major, Carson, ne vous inquiétez pas pour moi. 
- Très bien. »

 

            Avec un dernier regard, le médecin se releva et quitta la Jumper pour se rendre à l’infirmerie à la suite de son équipe. Il n’y avait maintenant plus personne à part elle dans le Jumper, Teyla étant allée rassurer son peuple sur la condition de John. Elle resta de longues minutes dans cette même position, essayant de reprendre une certaine contenance. Sentant qu’elle y était arrivée, elle inspira un bon coup et se releva, prête à reprendre son poste de commandant en chef de la base.