Dulles Airport, Washington DC :
Après plusieurs heures de vol, Sam sortit enfin de l’avion. Elle prit une grande inspiration et avança lentement, suivant le flot des voyageurs. Comme les familles des autres voyageurs, Jack devait l’attendre juste derrière les portes. Durant toute la nuit et tout le voyage, elle n’avait cessé de penser à la conversation qu’ils avaient eue la veille au téléphone. Elle n’avait pas dormi de la nuit, se demandant comment un coup de téléphone banal avait conduit à ce qu’elle se retrouve dans cet aéroport en milieu d’après-midi. Il fallait quand même dire que le jour était propice à ce genre d’aveu. C’était d’ailleurs la raison de l’appel de Jack.
Elle atteignit enfin les portes qui la séparaient de son ancien supérieur. Elle respira un bon coup et les franchit. Elle scanna la large salle de son regard et le vit. Un sourire prit alors place sur ses lèvres et, elle s’avança d’un pas qui se voulait sûr vers lui. Inutile de préciser qu’en son for intérieur, elle n’en menait pas large. Au fur et à mesure qu’elle se rapprochait de lui, elle vit son sourire grandir. Elle s’arrêta juste devant lui, le regardant droit dans les yeux, ne sachant plus quoi faire.
« Hey, dit-elle finalement.
- Hey. »
Sans rien dire de plus, Jack la prit dans bras et enfouit sa tête dans son cou. Sam referma ses bras sur lui et posa la tête sur son épaule. Aucun des deux n’avait envie de bouger mais, rester plantés au milieu d’un aéroport blindé n’était pas ce qu’il y avait de mieux non plus. Au bout de quelques minutes, ils s’éloignèrent un peu l’un de l’autre et se regardèrent droit dans les yeux. Jack déposa alors ses lèvres sur le front de Sam avant de s’écarter un peu plus. Il passa un bras autour de ses épaules tandis qu’elle faisait de même autour de sa taille.
« On va chercher tes bagages ?
- Oui. Mais, tu n’es pas censé être en train de travailler là ?
- J’avoue. Mais j’ai dit à ma secrétaire que je devais m’absenter pour l’après-midi et que je ne reviendrais que lundi. On rentre à la maison tranquillement et on passe tout le week-end ensemble, sans rien pour venir nous déranger.
- On rentre à la
maison, répéta-t-elle croyant avoir mal entendu.
- Oui. Qu’est-ce qu’il y a ? C’est l’expression qui te gêne ?
- Non, ça ne me gêne pas, c’est juste bizarre, mais ça me plait. Mais, et si on a besoin de toi cet après-midi ?
- Peu importe.
- Jack, le réprimanda-t-elle.
- Mon portable est allumé, ne te fais pas de souci. Mais j’espère juste que ça sera urgent. Par contre pour les deux prochaines semaines, je vais devoir te laisser seule pour aller travailler. Comme je t’ai dit, je n’ai pas de vacances avant au moins un mois.
- Ce n’est pas grave. On aura le temps tout de même. On déjeunera ensemble si tu as le temps. Ne t’occupes pas de moi, je te signale que j’ai vécu ici pendant deux ans alors je trouverai bien de quoi faire. »
Sans répondre, Jack déposa un baiser sur la tempe de Sam et, la serra un peu plus contre lui. Ils récupérèrent les bagages de Sam et sortirent de l’aéroport. Le pick-up de Jack les attendait dans un des parkings et ils prirent la route en direction d’une banlieue assez aisée de Washington. Après une demi-heure de route, ils s’arrêtèrent dans l’allée d’une grande maison.
« Alors qu’est-ce que tu en penses ? demanda-t-il en sortant de la voiture suivi par Sam et en récupérant les bagages à l’arrière.
- Ca à l’air magnifique ! Mais comment as-tu pu te payer ça ? Le quartier en lui-même à l’air assez cher.
- Je n’ai rien payé. C’est la maison qu’occupait Hammond avant qu’il ne prenne sa retraite, généreusement mise à disposition par le Président Hayes et le Pentagon pour le directeur du Homeworld Security.
- Tu me fais visiter ? demanda Sam avec un sourire. »
Ils se dirigèrent vers la porte d’entrée que Jack ouvrit. Ils laissèrent les bagages dans l’entrée et Jack prit la main de sa compagne pour la guider à travers les pièces de la maison.
« Alors là tu as le salon qui donne sur la salle à manger avec une grande cuisine. Comme tu vois, il y a une cheminée dans le salon si jamais on a froid. Elle est en bon état et j’ai du bois qui attend.
- D’accord.
- Ensuite, tu as un bureau ici, dit-il en ouvrant une porte. J’y ai installé mon ordinateur et je viens de mettre la connexion internet. On pourra parler quand tu seras à Colorado Springs. Et si jamais tu as envie de discuter avec Daniel ou Cassy quand je ne serai pas là, tu es chez toi.
- D’accord. On continue ?
- Pour la suite, il faut monter à l’étage, précisa-t-il en l’entraînant vers l’escalier. La dernière pièce du rez-de-chaussée c’est une salle de bains. Alors sur ta gauche, tu as tout deux chambres d’amis avec une salle de bains, dit-il en ouvrant les portes pour qu’elle puisse voir. Et de l’autre côté, il y a ma chambre avec la salle de bain communicante.
- Tu as une belle vue de là, fit Sam en regardant par la fenêtre qui donnait sur l’arrière de la maison et le petit jardin.
- Tu as faim ?
- Non pas tellement, répondit-elle avec un peu de nervosité dans la voix.
- Sam qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-il en se plaçant face à elle et en posant ses mains sur ses épaules.
- C’est rien, c’est juste que…
- Oh ! fit Jack comprenant le malaise. Tu veux qu’on redescende ?
- Si ça ne te dérange pas. J’aimerais juste qu’on parle avant.
- Je comprends, dit-il en déposant un baiser sur ses lèvres. »
Ils sourirent tous les deux quand Jack s’éloigna ; c’était leur premier vrai baiser. Sans dire un mot, Jack captura à nouveau les lèvres de Sam pour un baiser plus long et plus passionné. Elle passa ses bras autour de son cou afin de le rapprocher d’elle, tandis qu’il faisait de même autour de sa taille. Ils ne se séparèrent que par manque d’oxygène.
« On descend ? fit Sam à bout de souffle.
- Ok. »
Une fois dans le salon, ils s’assirent enlacés sur le canapé. Ils restèrent dans un silence confortable pendant plusieurs minutes, profitant simplement de la présence de l’autre. Sam rompit le calme en se détachant quelque peu de Jack pour se tourner face à lui.
« Je sens venir la discussion…
- Je sais qu’on a déjà abordé le sujet hier soir au téléphone mais, je pense qu’on devrait parler pour savoir où on en est chacun avant d’aller plus loin.
- D’accord. Tu permets que je commence ? demanda-t-il et Sam hocha la tête en guise de réponse. Je vais faire court : je t’aime et j’ai vraiment envie de construire quelque chose avec toi.
- Moi aussi je t’aime, répondit Sam en l’embrassant tendrement. Quant à la question de construire quelque chose ensemble, je pense que c’est ce qu’on a attendu pendant ces dernières années.
- Tu voulais parler d’autre chose ?
- Oui. Tu veux qu’on garde ça pour nous quelque temps, ou on met les autres au courant ?
- Si ça ne te dérange pas, j’aimerais justement qu’on n’en parle pas de suite aux autres. Je veux qu’on en profite avant d’être assailli de questions.
- Je suis d’accord. Je crois qu’on a fait le tour, non ?
- Alors ça veut dire que je peux faire ça ? demanda-t-il en l’embrassant.
- Oui. »
Jack la fit alors se rapprocher de lui et l’embrassa longuement. Quand ils se séparèrent, ils virent le même désir dans les yeux de l’autre. Ils se levèrent et, malgré ses genoux, Jack souleva Sam dans ses bras et la porta jusque dans la chambre.
Un peu plus tard, chambre de Jack :
Ils étaient allongés sur le côté, se faisant face et s’embrassant de temps en temps. Ils se regardaient intensément, comme pour graver à jamais ce moment dans leurs esprits.
« Sam, comment ça se passe avec le nouveau ?
- Tu as vraiment envie de discuter de ça maintenant ? s’étonna-t-elle
- Ben en fait, je voulais t’en parler plus tôt mais tu m’as sauté dessus !
- Quoi ? s’exclama-t-elle en lui donnant un coup sur l’épaule.
- Aïe !
- Douillet ! Tu veux vraiment savoir ça maintenant ?
- Ben ça peut attendre mais tu peux y répondre quand même de suite.
- Ca peut aller. Il a parfois du mal à suivre mes ordres vu que nous sommes du même grade mais ça va. Le seul problème que j’ai c’est que j’ai l’impression qu’il flirte avec moi. Et Teal’c et Daniel ont la même.
- Et qu’est-ce que tu fais, toi ?
- Tu ne serais pas un peu jaloux toi ? Je ne fais pas rien, je te rappelle que nous travaillions ensemble.
- Et alors ? Ca ne t’a pas empêché de flirter avec moi.
- Oui, mais il n’est pas toi. Même s’il n’est pas mal physiquement, je dois le reconnaître, il n’est pas toi.
- Il faudra quand même mettre les choses au point avec lui.
- Je sais. Mais tu n’as pas à être jaloux.
- Je vais te faire voir si je suis jaloux ! fit Jack en s’enfouissant sous les couvertures.
- Jack ! cria Sam en rigolant avant de reprendre dans un gémissement, Jack… »
Ils passèrent tout le week-end dans la chambre, n’en sortant que pour prendre une douche, à deux, ou pour aller chercher de quoi grignoter.