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Un beau part cours : Chapitre 1

Un beau part cours…

            Décidemment, Hammond n’était pas très conciliant avec ses hommes, songea Jack. Ce dernier parcourait les couloirs du SG-C au pas de course pour se rendre à un briefing bien matinal… Un briefing oui, car il s’était éveillé au doux son des haut-parleurs hurlant son nom, ce matin. D’où sa course effrénée à travers le SG-C…

            Enfin arrivé, Jack stoppa. Le temps de reprendre son souffle, et entra comme si de rien n’était. Il fut brièvement rassuré par l’air tout aussi perdu de ses coéquipiers, encore marqués par le sommeil. Puis quand, dans l’attente d’une habituelle réprimande de son supérieur, Jack remarqua l’air embarrassé de ce dernier, il ne fut soudain plus du tout rassuré…

            S’apprêtant à demander la raison de ce briefing au général, Jack fut devancé par celui-ci…

 

Hammond : Vous devez vous demandez pourquoi je vous ais fait appelé, n’est-ce pas ?

Jack : Et bien, maintenant que vous en parlez…

Daniel : C’était une question rhétorique Jack…

Jack : Rhéto quoi ? Et puis vous-même d’abord !

Hammond, soupirant : Messieurs ! C’est déjà assez difficile comme ça… Bien alors, j’ai une bonne et une moins bonne nouvelle pour vous…

Jack : On a des vacances ?

Hammond : Non. Vous avez une promotion.

 

            Bizarrement, Jack se dit qu’il aurait du être content. Mais l’embarra évident d’Hammond l’empêchait de se réjouir trop vite…

 

Sam : De quel genre mon général ?

Hammond : Vous allez tous avoir quelques responsabilités supplémentaires à assumer. Vous, major, vous serez responsable des labos de recherche de la base. Colonel, vous vous chargerez de l’armurerie avec Teal’C. Docteur Jackson vous serez en charge du département histoire du SG-C, artefacts y compris.

Daniel : Vraiment ? Mais c’est une excellente nouvelle, je vais enfin pouvoir…

Jack, méfiant : Daniel, minute ! Et la moins bonne mon général ?

Hammond, se détournant : Et bien… Vous n’avez pas vraiment de formation pour ce genre de chose, n’est-ce pas ? Vous êtes avant tout des militaires, des scientifiques, des gens de terrain…

Jack : Au fait, mon général, au fait…

Hammond : Je… Et bien… Vous allez chacun avoir la responsabilité d’un département ce qui implique en conséquence la gestion de stock, l’entretien, de rapides notions de management… C’est pourquoi je vous demande d’accueillir comme il se doit le professeur Touley…

Touley, entrant : Bonjour à tous !

Jack : Mon général, je ne voudrai pas remettre en cause vos décisions… Mais vous croyez sérieusement que nous ayons besoin d’un professeur pour gérer une armurerie ou un labo ?

Hammond, gêné : Je… Non, enfin si, oui… Peut être pas pour gérer une armurerie comme vous dites, mais je ne vous ais pas tout dit…

Jack : Super…

Hammond : Une autre de vos responsabilités consistera à apporter une assistance plus concrète pour le développement économique des peuples alliés ou qui restent à découvrir. Votre mission consistera à les aider à mettre en place un véritable mode de développement économique et social. C’est pour cela que le professeur Touley est ici.

Touley, souriant : En effet.

 

            Argh ! Jack n’aimait pas du tout ça ! S’il était devenu militaire, et durant ses années d’études avait fuit ce genre de discipline, ce n’était certes pas pour s’y lancer maintenant ! Et l’idée d’exporter des cours d’économie à travers les univers ne lui disait pas tellement plus…

 

Touley : Je serais présent durant deux jours ici. Mon but est de vous apprendre les bases de l’économie en général, la théorie, mais aussi ses aspects plus concrets à travers la gestion, la comptabilité…

Jack, ironique : Chouette ! Attention, demain « briefing surprise » !

Touley, souriant : Je ne vous gêne pas trop colonel ?

Jack : Et bien maintenant que vous le dites…

Touley : Je vois. Bien, je vous attends dans une demi-heure ici même. Le temps pour vous d’aller déjeuner.

 

            Mais pour qui se prenait ce gars ?! Et puis ça façon magnanime de leur donner une demi-heure pour déjeuner… Et qui lui avait permis de railler ses blagues ? Heureusement que son major avait rit, elle.

            En sortant, Jack décida qu’il fallait mieux faire comprendre à cet homme qui commandait. Et le plus tôt serait le mieux. Le plus tôt c’était maintenant, décida-t-il.

 

Jack : J’espère que vous savez que vous êtes dans une base militaire, professeur. Et que par conséquent, en l’absence d’Hammond, vous êtes sous mes ordres.

Touley, le toisant : Ne vous inquiétez pas, je l’avais remarqué, oui. Et je suis ici sur ordre du président, je n’ai donc pas d’autre « autorité » à respecter. J’espère que nous nous sommes compris ?

 

******

 

            Sam ne put s’empêcher de rire, le plus discrètement possible bien sûr, devant le jeu de force des deux hommes. Ces deux jours promettaient de ne pas être ennuyeux. D’autant plus que découvrir une nouvelle discipline l’enthousiasmait toujours beaucoup. Et puis cet homme avait l’air de bien connaître son métier. C’est vrai que lorsque Hammond le leur avait annoncé, elle avait craint la venue d’une réplique de ces anciens professeurs. Elle se souvenait particulièrement d’un ancien professeur de math, vieux, décalé dans sa manière de faire cours, cassant… Enfin, elle avait tout de même réussi grâce à lui, songea-t-elle.

            Tout ça pour dire que ce professeur là n’avait rien à voir avec l’image qu’elle s’en faisait. Grand, bruns, des yeux sombres à souhait et des cheveux grisonnants qui lui donnaient un certain charme. Elle dut bien s’avouer qu’avec de tels professeurs, elle voulait bien retourner sur les bancs de l’école…

            Posant son plateau sur la table, au mess, Sam écouta avec un sourire lointain ce que disaient ses amis.

 

******

 

            Ah, un bon café, rien de tel pour se réveiller le matin !

 

Daniel : Vous savez Jack, le café est une sorte de drogue…

Jack : Mais oui Daniel… Vous pouvez parler avec votre régime à base de barres énergétiques…

Daniel : Aller, je vais être magnanime, je ne vous répondrais même pas. Je vois bien que notre nouveau professeur vous perturbe. Vous sentiriez vous ramenez quelques siècles en arrière, Jack ?

Jack : Et bien… Hein ? Daniel !

Daniel, riant : Laissez Jack !

Jack, sarcastique : Mais pas du tout ! Voyez vous, je le trouve très bien moi ce gamin. Je suis sûr que je vais bien m’amuser. Et vous major, qu’en pensez vous ?

 

            Jack la regarda émerger de ses pensées. Elle avait un sourire rêveur plaqué sur le visage. A quoi pouvait-elle bien penser ?

 

******

 

 

            C’est vrai qu’il était plutôt séduisant cet homme, et puis elle avait toujours eu un faible pour…

 

Jack : Et vous major, qu’en pensez vous ?

 

            Sortant de ses pensées, Sam se remémora rapidement la conversation de ses amis. Et après avoir compris le sens de la question, non sans sourire, elle se dit qu’elle ne pouvait guère leur dire ce qu’elle en pensait réellement…

 

Sam : Et bien, je ne sais pas. Nous pourrons réellement en juger après son premier cours…

Jack : Oui, pour ce qui est du professeur. Mais de l’homme, qu’en pensez vous ? Il ne vous semble pas un peu décalé, non ?

Sam : Décalé ?

Jack : Oui, vous savez le style jeans/blouson c’est un peu spécial pour un prof, non ? Quoique c’est encore un gamin, un déb’, il n’a pas dû encore s’y habituer…

Sam : Vous voulez rire ? Ce n’est pas un gamin, il doit bien avoir le même âge que vous mon colonel…

Jack, malicieux : Je suis si vieux que ça, major ?

Sam : Non, non… Je voulais dire que c’était un homme mûr lui aussi…

Jack, souriant : Mûr ?

Sam : Oui bon, vous voyez ce que je veux dire…

 

            Aïe… Elle aurait dû réfléchir à deux fois avant de parler. Enfin, l’heure d’aller en cours avait sonnée : sauvée par le gong !

 

******

            Et bien, ce prof n’avait pas chômé pendant leur déjeuner ! Un tableau avait été dressé au milieu de la salle de briefing, des blocs-notes flambants neufs les attendaient sur la table, ainsi que plusieurs ouvrages. Ah, des stylos aussi. Jack réprima un sourire : s’il croyait que lui, Jack O’Neill, allait prendre des notes : il se fourrait le doigt dans l’œil !

 

Touley : Bien vous voilà, nous allons pouvoir commencer. Je vais d’abord vous faire un  rapide topo des différentes écoles de pensée en économie. Puis nous occuperons le reste de la matinée à voir certaines de leurs applications concrètes dans les politiques économiques des différents gouvernements.

Jack, soupirant : Génial…

Touley, l’ignorant : je vous demanderai de prendre quelques notes qui pourront vous servir lors de vos futures missions. N’hésitez pas à me demander des précisions si vous vous sentez perdus…

 

            Jack savourait déjà sa victoire. Prendre des notes, quelle idée ! Il avait résisté à des dizaines de profs et n’avait jamais cédé. Ça n’allait pas commencer avec ce gars là ! Et puis sa manière de couler un regard en coin vers son major, insistant sur le mot « perdu », ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout !

            Et le voilà qui était déjà partit sur sa lancée. Cela faisait plusieurs minutes que le professeur enchaînait théories et contradictions, et Jack avait déjà le plus grand mal à suivre.

 

Touley, concluant : Et c’est ainsi que s’est développé le mercantilisme, avec la colonisation du Nouveau Monde. Peu après, les auteurs physiocrates se mobilisèrent. Ces derniers, dont le plus important est sûrement Quesnay…

Jack, émergeant : Quesnay s’passe ?

Touley, l’ignorant : pour eux « la terre est la mère de tous les biens » pour paraphraser Mirabeau…

Jack : Hey, je connais ça !

Touley, espérant : Vraiment ?

Jack : Oui ! C’est français ! « Sous le pont Mirabeau, coule la Seine »…

Daniel, gémissant : Pitié, Jack !

Touley : Humph, reprenons.

 

            Dépité, Jack se renfrogna de voir toutes ses interventions ainsi écartées. Mais comment pourrait-il s’intéresser à ces « choses » ? Peu intéressé par le discours de Touley, Jack se pencha sur les ouvrages présents sur la table. Attiré par le titre plutôt surprenant de l’un d’eux, il ouvrit celui intulé « Comment nous avons ruiné… » et parcourut quelques pages au hasard. Il dut se retenir de rire devant des titres de parties tel que « Bienvenue dans un monde de vieux » ! Malheureusement pour lui, son inattention, plutôt flagrante, fut vite remarquée.

 

Touley, agacé : Colonel O’Neill ?

Jack, moqueur : Présent m’sieur !

Touley : Ce que je dis ne vous intéresse pas peut-être ?

Jack : A vrai dire…

Touley : Pas plus que les problèmes environnementaux je suppose ?

Jack, perdu : Pardon ?

Touley, cassant : Parce que figurez vous que j’ai une bonne nouvelle pour vous, avec le réchauffement de la planète, j’ai la possibilité de vous envoyez dehors même en hiver !

 

            Le colonel n’en revenait pas ! Il s’était littéralement fait remettre à sa place ! Mais ce n’est pas ce qui lui avait fait le plus mal. Car son major s’était esclaffée de manière peu discrète aux paroles de Touley. Daniel aussi d’accord, mais de la part de son major c’était une véritable humiliation. Et ce Touley semblait satisfait de son petit effet, le toisant avec fierté.

            Bouillonnant, Jack sortit précipitamment de  la salle.

******

 

            En voyant sortir son colonel si brusquement, Sam s’en voulut un peu. Mais elle n’avait vraiment pas pu retenir son rire à la répartie de leur professeur d’un jour, devant l’inattention du colonel. Vraiment très fort !

            Cependant le visage fermé de celui-ci ne laissait rien présager de bon pour la suite… Elle se demanda un instant si elle ne devrait pas aller le voir quelques minutes. Mais Touley la devança.

 

Touley : Nous continuerons cette après-midi puisque c’est comme ça. Bon appétit à tous. Major, pourrais-je vous voir quelques minutes ?

 

            Intriguée, Sam s’avança vers lui.

 

Sam : Professeur ?

Touley : Je me demandais si vous accepteriez de déjeuner avec moi, ce midi ? C’est que j’ai peur de me perdre, tout seul dans cette grande base…

 

            Sam n’en revenait pas ! Cet homme lui faisait du rentre dedans où elle ne s’y connaissait pas ! Et ce n’était pas pour lui déplaire, aussi accepta-t-elle de jouer le jeu.

 

Sam, rieuse : Je vais me reconvertir en guide alors !

Touley, lui tendant le bras : Allons y dans ce cas.

 

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Pour la suite, voir le chapitre deux ^^

 
 
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