Cette fois, avec toi…
Décembre 2003
« Je pensais lui offrir des roses rouges ».
La remarque lui valut trois regards étonnés.
« Mais voilà qui est très romantique Jonas » répondit la voix amusée et légèrement sarcastique du Colonel.
« Vous croyiez que ça lui plaira ? ».
« C’est la St Valentin Jonas, ça ne peut que lui plaire ! Demandez donc à Carter ! ».
« J’avoue que je préfère les roses blanches » admit Sam en souriant.
Jonas leva la tête de son bol de céréales, visiblement contrarié :
« Ah…donc ça risque de ne pas lui plaire… ».
Sceptique, Teal’c haussa son éternel sourcil :
« Je continu à trouver ce rituel étrange O’Neill. Pourquoi choisit on un jour particulier pour dire à une femme ses sentiments? L’amour se vit pourtant chaque jour ».
« Mouais…c’est surtout devenu une fête mercantile, tout comme Noël ».
« Allons Colonel, ne détruisez pas tout le mythe de la St Valentin, sinon Jonas n’aura plus aucune excuse pour approcher cette infirmière ! ».
Le jeune Kelownian rougit un peu :
« Comment savez vous que… ? ».
« L’intuition féminine mon pauvre Jonas, l’interrompit O’Neill, vous n’y échapperait pas…Alors, qui est cette infirmière ?! ».
L’équipe savait que Jonas courtisait une femme à la base, mais il n’avait jamais voulut leur dire qui était la concernée.
Sam rit aux éclats alors que Jonas prenait de drôles de couleurs. Il bafouilla sans trop de conviction :
« Ça ne vous regarde pas ».
Jack regarda Sam, comme pour lui soutirer certaines informations. Elle devina ses pensées.
« Non mon Colonel, vous n’obtiendrez rien de moi ! ».
« Pas même avec des roses blanches ? ».
Il lui sourit avec beaucoup de tendresse avant de trouver dans ses yeux bleus un certain réconfort.
Le silence se fit quelques secondes, Teal’c et Jonas laissant à leurs amis la liberté si peu accordée de quelques instants de complicité.
Le bol de Jonas brusquement posé sur la table les ramena à la réalité.
« Alors qu’est ce que je fais ? ».
« Et si vous trouviez autre chose que des fleurs ? » proposa Sam.
« Mais quoi ? ».
« Je ne sais pas moi, quelque chose de plus original peut-être ? ».
« Un bijou ? ».
Jack ne paraissait pas très convaincu : « ça ne fait pas trop personnel un bijou ? Enfin, ça dépend si vous la connaissez bien… ».
Sachant que le Colonel allait passer la journée à le traquer comme ses malheureux brochets du Minnesota, l’amadouant pour tenter de percer le mystère de la jeune infirmière, Jonas se leva précipitamment, chassant cette idée cocasse de sa tête :
« Bon, je vous retrouve plus tard ».
« Je crois que Jonas Quinn ne tient pas trop à ce que l’on devine l’identité de cette femme ».
« Et pourquoi donc ? ».
« Peut être a t’il peur de paraître ridicule si jamais il se prenait une pelle » exposa Teal’c tout à fait sérieusement, un semblant de fierté dans la voix.
Sam faillit s’étrangler avec son café alors que Jack recrachait quelques flocons d’avoine, riant tous les deux à s’en étouffer tandis que le pauvre jaffa, découragé par les expressions terriennes, se promit de ne jamais plus essayer de s’exprimer comme eux.
« On dit se prendre un râteau Teal’c, articula Jack qui tentait de reprendre une certaine contenance depuis que les regards du mess étaient fixés à leur table, et depuis quand employiez vous un tel vocabulaire ? ».
Ce fut un Teal’c stoïque, quoique sans doute un peu gêné qui lui répondit :
« J’ai entendu dire l’autre jour que le lieutenant Truman s’était prit un râteau par le Major Carter ».
Le bruit d’une cueillere tombant sur la table métallique résonna dans tout le mess. Sam était encore rouge, mais c’était maintenant plus de gêne que de rire. Elle lança un regard assassin à Teal’c qui se dit que finalement, il n’aurait pas dû ouvrir la bouche ce matin.
Mais Jack tourna la tête vers son Major, visiblement intéressé par la nouvelle :
« Alors comme ça Truman vous fait des avances Major ? ».
Elle n’aurait su dire se qu’elle avait discerner dans sa voix. Amusement ? Jalousie ? Regret ?
Mais elle n’avait pas le loisir de réfléchir plus longtemps à cette remarque, elle se leva promptement pour éviter la question.
« Bon, je vous retrouve plus tard ».
Jack resta avec sa cueillere d’avoine en main :
« Mais qu’est qu’ils ont tous aujourd’hui ?! ».
Un peu plus tard dans la matinée, voulant tirer certains choses au clair, il partit à la recherche du jeune Kelownian. Celui-ci soupira de lassitude quand il vit le Colonel entrer dans son bureau, un sourire qui en disait long aux lèvres.
« Oh non, s’il vous plaît… ».
« Allons Jonas, pourquoi ne voulez vous pas m’en parler ? Je pourrais peut être vous aider ! ».
« Colonel, je ne doute pas que vous pourriez me prodiguer de bons conseils en matière de femmes, mais je me débrouille plutôt bien vous savez ».
« Oh…c’était juste une remarque en l’air… ».
Jonas était légèrement contrarié que le Colonel puisse douter de ses talents de séduction:
« Oui, bien sûr…écoutez, je vous présenterai Orlane un jour si vous voulez, mais pour le moment… ».
Jack l’interrompit avec amusement : « Orlane ?!…merci Jonas, c’est tout ce que je voulais savoir. Bonne journée ! ».
Il tourna les talons, laissant un Jonas un peu colère de s’être fait avoir derrière lui.
« Et un mystère de résolu ! » dit-il satisfait.
Mais Jonas n’en avait pas finit : « Bien, et maintenant attelez-vous au mystère de Sam, ça m’étonne que ce ne soit pas celui là que vous ayez résolu en premier… ».
Jack, se retourna, et lui dit calmement : « Mais j’y vais de ce pas ».
En fait, il se dirigea d’abord vers la salle de sport où Teal’c s’entraînait.
« Un match de boxe O’Neill ? » proposa le jaffa.
« Non merci pas ce matin. En fait je voulais en savoir plus sur Carter et Truman ».
« Je ne sais pas si je peux vous dévoiler ce que je sais de la vie privée du major Carter ».
Apparemment, le souvenir cuisant du fou rire de ce matin lui était resté en travers de la gorge.
« Allons Teal’c, c’est juste pour m’assurer que…que ce Truman ne fait pas pression sur Carter… ».
Le jaffa n’en paraissait pas convaincu pour autant.
« Je crois que le Major Carter n’a besoin de personne pour repousser les avances de Truman O’Neill ».
Il paraissait fier d’avoir utilisé une expression correcte cette fois-ci. Mais en fixant le regard suppliant du Colonel, il renonça à lui cacher la vérité, souhaitant lui-même que ce genre d'anicroche le décide enfin.
« Je l’ai entendu parler dans les vestiaires la semaine dernière. Et apparemment, ça ne serait pas sa première tentative auprès du major Carter. Elle l’a (il appuya ses mots) envoyé balader à plusieurs reprises. A mon avis, le Major Carter n’a aucune envie de sortir avec lui, je crois qu’elle attend plutôt quelqu’un d’autre ».
Jack resta muet quelques secondes, se demandant comment il pouvait avoir une discussion de ce genre avec Teal’c, le jaffa stoïque, qui lui apparaissait sous un jour nouveau : Teal’c la commère. Toujours silencieux, mais ne laissant pas traîner ses oreilles n’importe où, étant sans doute au courant de tous les potins de la base. Il ne put s’empêcher de sourire à cette pensée…Teal’c la commère…
« Merci mon vieux ! ».
Il quitta la salle de sport sans plus de cérémonie. Décidément, c’était une journée étrange.
« Carter, dites moi, j’ai… ».
Il s’interrompit brusquement en entrant dans le labo de son second, Sam était rouge de colère et faisait face à un Truman qui subissait ses foudres.
« Excusez moi, il y a un problème ? ».
« Aucun Colonel, le Lieutenant s’apprêtait à partir, n’est ce pas ? ».
Truman parut intimidé par le Colonel : « Oui, je repasserai plus tard Sam… ».
« Ça je ne crois pas non ».
Quand il fut partit, Jack regarda Sam dans les yeux : « Il y en a qui ne se décourage pas hein ? ».
« En effet ».
Elle fit le tour de son bureau et attrapa un dossier tombé à terre.
« Si vous voulez, je peux aller le convaincre de vous laisser tranquille pour de bon ! ».
« C’est très gentil à vous mon Colonel mais je peux très bien me débrouiller toute seule ».
« Oui, je vous crois sur parole… ».
Ne voulant pas la vexer, il préféra finalement changer de sujet:
« Dites, vous savez que j’ai réussi à connaître le nom de l’infirmière particulière de Jonas ! ».
Elle soupira en souriant : « Vous n’abandonnez donc jamais ? ».
Il ne détacha pas son regard d’elle, posant ses avants-bras sur le bureau et souriant à son tour :
« Jamais ».
La journée fut longue et plutôt curieuse. L’atmosphère passablement détendu et Sam reçu plus de sourire de ses coéquipiers masculins qu’à l’accoutumée. Et puis la visite du colonel ce matin l’avait laissé dans un drôle d’état. Etrange…non en fait, pas tant que ça…
Sam entra dans sa chambre, lasse de ces journées dont elle ne goûterait pas encore le plaisir. Elle ferma négligemment la porte du pied quand ses yeux s’arrêtèrent sur son lit. Elle s’approcha et s’agenouilla, un sourire aux lèvres. Un ourson en peluche couleur neige, avec de grands yeux bleus et une plaque militaire autour du cou, reposait sur les couvertures. Entre ses pattes, une rose blanche semblait lui être destinée.
Sam sourit en fermant les yeux et prit délicatement la peluche contre elle en s’allongeant. Ses yeux brillèrent un peu plus lorsque elle retourna la plaque militaire entre ses doigts :
« Jack O’Neill »
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Un piti feed back ?!