Chapter 11
She drives me crazy
D’accord, j’avais été stupide. Très même. Je n’aurais jamais du répondre au colonel Vaselov. Ce dernier voulait avoir ma place au sein de SG-1 et ne le cachait pas. Vaselov m’avait apostrophé quand je me dirigeai vers le mess. Je m’étais retourné et lui avait répondu avec toute la mauvaise humeur possible. Le colonel n’avait même pas frissonné. Il avait gardé un sourire ironique sur ces lèvres.
- Alors Jack, parait que tu sors avec… une goa’uld.
- La nouvelle a vite fait le tour de la base je vois… murmurais-je menaçant.
- Oui.. enfin, c’est vrai ? je t’imaginais mal avec un.. comment tu appelles sa déjà, me narguais t’il un doigt sur les lèvres, ah oui, un serpent.
- ….
- Mais c’est vrai qu’il ait dans le corps bien roulé de ton second ! s’était t’il exclamé.
Je me souviens ce que j’ai ressentis. Rage froide. Colère brûlante. Les lèvres pincées, je lui avait jeté un regard noir. Cela ne l’arrêta pour autant.
- Je me suis toujours demandé comme tu as fait pour ne pas lui sauté dessus en mission ! Ca doit être frustrant ! s’écriait t’il tout sourire.
- Peut-être parce que moi je ne suis pas comme toi.
- Allons Jack, ta réputation te précède ! tu es connu comme un coureur de jupons… Un sauteur aussi.
Mes poings se serrèrent. Vaselov me cherchait. Il ne fallait pas craquer. L’homme s’appuya contre le mur pour laisser passer deux jeunes infirmières. Il les suivit des yeux d’un regard appréciateur. Une nausée me prit. Je détestais cet homme.
- Dis moi, ça fait combien de temps que tu… ne l’as pas fait, me demanda t’il tout sourire.
Je lui envoyai un rictus malfaisant.
- Même pas quatre jour… murmurais-je.
- Ouaa, comment tu fais pour tenir ?
Je lui jetai un regard interrogateur en croisant les bras.
- Et bien.. sa fait quatre jours, tu n’ai pas… en manque ? Enfin, tu va te rattraper sur Maât ce soir, hein ? ajouta t’il.
- Je ne suis pas comme toi Vaselov. Je ne pense pas à « sauter » tout ce qui bouge.
Cette fois, ce fut à son tour de tressaillir. Son visage était devenu dur. Son sourire froid.
- Tu veux dire quoi par là O’Neill… rugit t’il.
- Juste ce que je viens de dire, dis-je en haussant les épaules, enfin, je sais que tu te tapes toute les jeunettes de la base. Mais elle ont toutes trop peur de te dénoncer. Par contre, sache que moi, quand j’aurais une preuve, je n’hésiterais pas.
Et là, je dois dire que sa a dérapé. Son poing a fusé contre ma pommette et l’os craqua. Je ne mis attendais pas. J’avais riposté aussitôt. Mon poing droit percuta sa tempe. Le colonel sursauta sous la douleur. Il baissa sa garde un instant et je lui frappai violemment le plexus solaire. Il poussa un grognement et se plia en deux cherchant à reprendre son souffle. J’entendis le bruit des pas de course des soldats. Mais déjà, j’avais finit mon œuvre d’assommement. Mon genoux s’écrasa contre le nez du colonel. Un craquement sec résonna. Il s’écroula. Trois soldats arrivèrent. Un vérifia que le militaire à terre était vivant pendant qu’un autre téléphonait à l’infirmerie. Le dernier se campa devant moi.
- Qu’est-ce qui c’est passé mon colonel ? demanda t’il.
- Vaselov m’a attaqué. Je me suis défendu, expliquais en haussant les épaules et me frottant la main.
Le soldat fit une grimace et murmura que j’aurai pu juste l’immobiliser au lieu de le démonter. Je sentis un liquide chaude et poisseux me coller le long de l’œil à la mâchoire. Du sang. Les infirmiers arrivèrent. Janet en tête. Elle laissa Vaselov aux deux hommes en blancs et se dirigea vers moi.
- Que c’est t’il passé ?
- Vaselov m’a attaqué, répétais-je. Il faut que je rejoigne Carter, elle m’attend.
- Laisse moi juste de soigner vite fait, ordonna t’elle.
Aussitôt dit, aussitôt fait. En deux minutes, ce fut expédié avec un pansement.
Il a fallut cinq minutes pour régler le problème avec Hammond. Celui-ci me connaissait bien. Mieux que ce crétin de Vaselov. Il déposa un blâme contre lui. Je refusai de porter plainte, je n’en avais pas le temps. Hammond me libéra et je couru retourner au mess. La peur me tenaillait le ventre, et c’est bien connu, la peur donne des ailes. Je volai donc et j’arrivai très vite devant le mess. Je consultai ma montre. Midi dix. Je n’avais que dix minutes de retard.
J’entrai dans la salle. Les regards se tournèrent vers moi. Une seconde. Et se détournèrent. Puis revinrent vers moi, pour ne plus me lâcher. Je sentis mon estomac se tordre. Je n’aimais pas leurs regards. Je voulais qu’ils se préoccupent de leurs assiettes. Je ne suis pas une bête de foire…Je ne suis pas un jouet de torture… Je veux que l’on me laisse… je ne veux plus que l’on me torture… Je…. J’aperçois Sam. Elle se tourne vers moi, puis très vite reprend sa place initial, dos à moi, comme si elle ne m’avait pas vu. Je souris. Il faut que j’oublie tout sa. Il le faut…
J’avance d’un pas léger vers sa table, et m’assoie face à elle. Je lui souris. Elle leva les yeux et fit une moue interrogative.
- Mon colonel, pourquoi avez-vous l’œil tuméfié ?
Un autre sourire.
- Et bien… je me suis battu, major.
Sam fronça les sourcils et son petit nez.
- Avec qui ?
- Vaselov.
- Vous n’auriez pas du, c’est un imbécile qui ne mérite même pas que l’on le regarde, déclara t’elle avec un sourire dur.
- Eh ! C’est lui qui a frapper le premier, rétorquais-je en montrant ma pommette blessée. Et puis, je vous trouve bien dur.
- Pourquoi vous vous êtes battu ? me demanda t’elle.
- Oh… euh….
Je passai une main sur ma nuque, gêné. Soit je lui disais que j’étais dingue d’elle et je n’avais pas supporter qu’il l’insulte. Soit je lui mentais. Je levai les yeux vers elle et me noyai dans l’océan bleu de ces yeux. Elle avait changé. Sam n’était plus la même depuis.. l’implantation. Elle était plus dur et aussi froide que l’antarctique. Déterminée aussi. Je m’agitai mal à l’aise sur mon siège quand le regard de ma subordonnée me cloua sur ma chaise.
- Alors ?
- Et bien…. Il… enfin, Vaselov… vous a.. un peu.. un tout petit peu hein… il vous a… vraiment un peu, j’insiste, un tout petit petit petit peu… insulté… murmurais-je.
Elle eut un sourie froid. Je frissonnai. Je n’ étais plus sur d’aimer la « nouvelle Sam ».
- Merci mon colonel. Ca me fait très plaisir.
- Mais de rien, je recommencerai s’il le fallait.
Son sourire devint chaud. La banquise devint désert. Ma Sam revenait enfin.
- On va choisir notre repas ?
Sourire galant. Sam avale son deuxième sandwich. Jeux de regard. Elle me parle.
- Je peux avoir le ketchup s’il vous plait ? demandais-je.
Elle me tend le tube. Frôlement de mains. Je sursaute, comme brûlé à blanc. Jamais elle m’avait fait cet effet… Frôlement de jambes. Encore sourire.
- Qu’est-ce que vous allez faire ce soir ? m’interrogea t’elle.
Allusions.
- Je ne sais pas trop. Il faut d’abord que l’on rentre vivant de cette mission.
Regard appuyé.
- Vous avez raison, mais on s’en ai toujours sortit, n’est-ce pas ?
- La chance ne saura pas toujours de notre côté. Toutes les fois où l’on aurait du mourir et on a survécu. C’est sidérant.
Soupire. Je suis ensorcelé par le bleu de ces yeux. De ces joues qui rougissent légerment quand elle me regarde. Je suis fou d’elle… fou…
- Vous devriez faire des pourcentages un jour, des chances que l’on a de survire. Ca pourrait nous aider !
Rire. Un rire si pure, si cristallin. Fou… Je suis fou d’elle. Fou… Complètement, littéralement fou… Sam prend son immonde gelée bleue sur le plateau. Elle plante la cuillère dans la gelée.
- Enfin, vous allez avoir beaucoup de travaille maintenant.
- Pourquoi maintenant ?
Elle met sa cuillère dans sa bouche.
- Maintenant que… vous avez les connaissances de Maât… dis-je peux assuré.
Elle me sourit. Deuxième cuillère qui suit le même chemin que sa jumelle. Ces yeux se baisse un instant, comme si elle n’était plus là. Ou comme si elle était dans une sorte de transe. J’avais déjà observé cette attitude chez les Tok’ras. Sam releva la tête, les yeux brillant.
- Maât ne m’a encore tout dévoilé. Elle dit que si elle me disait tout de suite… et bien, je perdrais la tête.
Haussement de sourcil de ma part. Sourire dragueur.
- Alors qu’elle attende. Vous êtes trop précieuse pour ce pays.
Je lui avait déjà dit sa. Elle n’avait jamais vraiment réagit. Là, son sourire pâlit, jusqu’à disparaître. Sa voix devint murmure.
- Seulement pour le pays ?
Je la fixe de mes yeux chocolats. L’ancienne Sam aurait rougit, et détourné la conversation. La nouvelle, elle, partit à la rencontre de mon regard. Quelque peu surprit par cette attaque de face, je détournai les yeux.
- Oh.. euh… Je… enfin…
Je jetai un coup d’œil à ma montre.
- Quoi ? Déjà une heure ! On doit être dans la salle d’embarquement à une heure et demi !
Elle me sourit et engloutit le reste de sa gelée bleue.
- Alors allons-y.. dit t’elle en se levant.
Je suivis son mouvement. Incapable de parler. Jamais elle ne m’avait fait cet effet. Jamais… Pourquoi, alors, je sentais tout mon corps se tendre quand ces yeux se posaient sur moi… Pourquoi ne pouvais-je pas soutenir son regard… Pourquoi chacun de ces contacts me brûlaient… Pourquoi ?
On sortit du mess en silence. On marcha quelque instant ensemble. Puis, elle se tourna vers moi avec une rapidité étonnante.
- Carter ? demandais-je.
La jeune femme ne répondit pas. Ses sourcils se froncèrent un instant.
- Carter ? répétais-je.
Elle tourna les yeux vers moi, désorientée. Elle balbutia quelque mots dans un langue qui m’était inconnue.
- Carter… ? murmurais-je en commençant à m’inquiété.
Elle posa un doigt sur ces lèvres, me faisait signe de me taire. Ma bouche s’ouvrit comme pour protester. Aucun mots n’en sortit. Sam m’attrapa la main, et me tira en avant.
- Carter… Mais, où est-ce que vou… aïe !
Sam s’était arrêtée brusquement et je m’étais cogné à elle. Je me sentis glisser à terre quand Sam rattrapa mon bras et me releva.
- Carter, expliquez moi de suite ce qu’il se passe ! m’énervais-je en évitant adroitement la main qu’elle me tendait. Je refuse d’aller plus loin si on ne me dit pas ce qui se passe.
Ce fut Maât qui me répondit :
- Kinsey vous cherche.
- Kinsey ? Mais il est partit toute à l’heure ! m’étonnais-je sans me formalisé de l’apparition de la goa’uld.
- Non.
Voix lasse. Réponse laconique.
- Laisse Carter revenir… murmurais-je menaçant.
Le sourire de Carter vacilla un instant.
- Sam ?
- Mon colonel.. Je.. oh.. vite, Kinsey arrive!
Mes sourcils se froncèrent. Tout cela était trop bizarre. Trop rapide… Trop irréelle et pourtant… Sam semblait être en proie à une grande agitation. Elle murmura un « là ».. Et me poussa dans un placard.
Elle suivit mon geste et ferma la porte. Dans le noir, on entendit très distinctement les bruit de pas d’un homme qui s’arrêta juste devant la porte. La peur que celui-ci ouvre la porte et me découvre dans un placard collé à ma subordonnée me noua le ventre. En effet, ce placard était des plus minuscule, et n’était pas fait pour contenir deux militaires.
- Colonel O’Neill ? s’écria l’homme.
Sam m’enfonça le coude dans le ventre. Ma respiration se coupa. Les bruits de pas s’éloignèrent.
- Vous êtes folle ! Vous auriez pu me tuer ! murmurais-je énervé quand je pus enfin reprendre mon souffle.
- Je.. je n’ai pas fait exprès mon colonel…
Je souris dans l’obscurité. Je sentis Sam gigoter. Et une douce chaleur s’emparé de mon bas ventre.
- Carter, mais qu’est-ce que vous faites maintenant ?!
- J’ai la poignée dans le ventre mon colonel.
- Ah…
Je me collai un peu plus contre le mur. Sam suivit mon mouvement. Elle poussa un soupire de soulagement quand la poignée arrêta de mordre sa chair. Un soupir qui attisa encore plus mon désir.
- Carter, chuchotais-je, pourquoi ne sortons pas ?
- Il pourrait revenir…
Je ne répondis rien. Je sentais ma poitrine se soulever d’une manière archaïque, et j’espérai très fort que nous allions pouvoir mettre fin à cette douce torture en sortant de ce placard.
Les minutes passèrent.
- Je pense que c’est bon là… non ?
- Maât sent encore sa présence dans le coin.
- Ah… et que me veut t’il ? demandais-je en soupirant.
- Je ne sais pas… me répondit t’elle en hésitant.
Le silence s’épaissit. Sam avait arrêté ces gesticulations et se tenait droite, collé sur mon torse. Moi, je n’osais presque plus respirer.
- En parlant, c’était quoi cette histoire de contournement de règle ? m’interrogea t’elle.
- Oh.. euh.. et bien, Kinsey pensait que j’avais violé la loi de non-fraternisation… et il voulait me renvoyer.
- Et ?
- Et bien, il n’avait aucune preuve.
Je me tus. Je savais que Sam réfléchissait à ce que je lui avais dit.
- Alors, que c’est t’il passé ?
- Il est partie la queue entre les jambes, pour revenir plus vite…
- Je vois..
Silence. Je sens Sam re-bouger. Se frottant à moi, elle semble essayer de se retourner. Une sonnette d’alarme sonna en moi. « Danger !! Danger !! Danger !! »
- Carter ! Qu’est-ce que vous faites bordel ? m’énervais-je.
- Mais.. je.. enfin.. colonel.. j’essaye de me retourner… Je… la poignée… ventre… euh…
Je souris face au trouble de la jeune femme. Me reprenant très vite, je me collais le plus possible dans le coin.
- Carter, vous n’avez pas intérré à vous retourner ! murmurais-je en soufflant.
- Mais… mais… je… Mon colonel… s’il vous plait….
Sa voix était devenue suppliante.
- Il a du partir depuis non ?
Sam ne répondit pas de suite. Sans doute pour questionner le serpent.
- Non… Il nous a vu dans se couloir, et il cherche partout.
- Pourquoi n’a t’il pas ouvert ce placard ?
Je sentis que Sam secouait la tête.
- Je ne sais pas mon colonel…
Sa voix était désolée. Je m’apprêtai à lui permettre de bouger, quand elle le fit sans un mot. Elle se retourna doucement, et je pus sentir son souffle chaud sur mon visage.
- Carter… grognais-je.
Mes yeux s’étaient habitués à la pénombre, et je pus distinguer le corps élancé de ma subordonnée. Elle se mordit un instant les lèvres, et je ne pus réprimer les visions érotiques qui s’enchaînaient dans ma tête. Je sentis ma bouche s’assécher brusquement, et mon corps se tendre. Elle se colla un peu plus à moi.
- Ola Carter… on se fixe soldat, on se fixe ! Je préfère affronter Kinsey plutôt que de subir sa ! m’écriais-je en la repoussant.
Ces yeux se teintèrent de mépris et de tristesse.
- Mon colonel… je…
- Oooh non, chut Carter ! Plus un mot ! Poussez-vous ! Laissez moi sortir !
Elle n’en fit rien. Un rire nerveux secoua sa poitrine.
- Allons colonel, on dirait une biche effarouchée !
- Maât, murmurais en reconnaissant la goa’uld, laissez moi sortir d’ici très vite… Sinon…
- Sinon ?
Je ne répondis pas tant ma fureur était grande. Je sentais que mon pantalon devenait trop étroit. Mes poings se serrèrent, et je tentai une nouvelle fois de la pousser sur le côté. C’était sous-estimé la force de la goa’uld qui me plaqua sauvagement contre le mur en me tenant par le revers de ma veste de mon uniforme bleu.
- Aïe… soufflais-je quand mon dos heurta le béton. Vous êtes complètement tarée !! Lâchez moi ! Mais…
Je me tus, et mon cœur rata un battement quand je sentis la bouche de ma subordonnée contre la mienne. Elle pressait doucement ces lèvres contre les miennes. Sa langue se faufila un passage et força le barrage de mes dents. Et ce fût le début d’un baiser sauvage qui me rappelais désagréablement ceux dans le vestiaire lors de la première année. Même réflexe. J’essayai de la repousser, mais elle était plus forte. Ses bras passèrent derrière ma nuque pour me rapproché un peu plus d’elle. Je n’arrivai plus à bouger. Plus à rien, quand elle me mordit sauvagement la lèvre inférieur. Je poussai un gémissement, et reprenais le contrôle de mon corps. La raison avait déserté, et il ne restait plus que mon désir qui formait un boule de chaleur dans mon bas ventre. Je me tournai et la plaquai contre le béton. Sam poussa un râle rauque avant de reprendre mes lèvres. Mes mains glissèrent sur ses bras, puis sur la courbe délicate de son ventre.
- Carter… murmurais-je contre ces lèvres.
Celle-ci gémit quand ma bouche descendit pour goûter aussi à la tendre peau de son cou. Mes mains tirèrent sur le tee-shirt, tentant vainement de l'enlever. Mes lèvres remontèrent et retrouvèrent celle de Sam. Une de mes mains passe près de sa poitrine qui se soulève d'une manière anarchique. Elle sursaute, et me repousse.
- Qu'est-ce qui se passe Sam ? murmurais excédé par tant de désir si soudain.
Elle ne me répond pas, mais me regarde avec des yeux effarés. Mes lèvres formulèrent une question muette, quand je vis une traînée sanglante sur son cou et ces lèvres. Aussitôt, je passai une main sur les miennes. Et je baissai les yeux vers mes doigts ensanglantés.
- Je... je suis désolé mon colonel.. Je... je ne connais plus ma force... balbutia la jeune femme.
- Ne vous faites pas de bile Carter, ça va aller.. Ce n'est qu'une égratignure...
Je tentai un sourire, qui devint vite grimace sous la douleur. M'appuyant sur un mur, ma lèvre blessée battait comme un deuxième coeur.
- Ca va aller... murmurais-je.
Elle en répondit rien, et réussit à arriver à la porte.
- Kinsey n'est plus là. Vous devriez aller vous changer. On a une mission dans moins de vingt minutes... déclara t'elle sans se retourner.
Et, Sam sortit sans bruit, telle une chape de brume. Rien n'aurait pu faire penser que deux militaires s'étaient embrassés jusqu'à la mort. Rien sauf l'étrange chaleur dans le petit placard, et ma lèvre en sang.
Je plaquai le dos de ma main contre la lèvre inférieure essayant en vain de stopper le flot continu de sang. « Ce n'est vraiment pas jour... Quelqu'un dans ce monde m'en veut ! D'abord Vaselov... maintenant Sam »... Je courai en directi on de l'infirmerie, il fallait vraiment que Janet s'occupe de sa... « Par contre, il me faut une excuse de béton... ». J'arrivai enfin devant l'infirmerie. Le garde en faction se mit au garde-à-vous.
- Mon colonel ? Que c'est t'il passé ? s'inquiéta t'il en voyant le liquide rouge et chaud ruisseler de ma main et de mon menton.
- Rien... grognais-je tant bien que mal.
Il haussa des épaules et se détourna. J'entrai et en trottinant, je rejoins Janet sui s'occupait de Siler et sa millième blessure. Elle se tourna vers moi, étonné.
- Jack ? Mais qu'est-ce qui vous êtes arrivé ? s'écria t'elle en m'enlevant délicatement la main.
- Me suis mordu...
Le docteur fit une moue suspicieuse et m'assis avec force sur un lit. Elle fit un signe à un infirmier qui emmena le nécessaire sur un plateau.
- Vous vous êtes mordu ? répéta t'elle en grimaçant.
J'acquisai quand elle frotta perfidement un morceau de coton imbibé d'alcool à 90°.
- Aïe !!! criais-je.
- Chut Colonel, ordonna t'elle d'une voix qui refuse d'être désobéis.
Je restai alors docilement assis tandis qu'elle posait des points de suture.
- Voilà, dit elle en enlevant ces gants tâchés de sang, je verrais la blessure à la pommette quand vous rentrerez de mission. Ainsi que celle la, ajouta t'elle en me montrant ma lèvre.
Je grognai en me remettant sur mes pieds. Je me frottai un instant le dos sous le regard amusé de Janet.
- Jack, j'ai un cadeau pour vous.
- Hein ?
Elle abordait un sourire enfantin et c'est en rigolant qu'elle sortit une sucette rouge de sa poche. ( Je te l'avais dit Dra !!) Janet me la donna tandis que je contemplai la sucrerie abasourdie.
- C'était un pari avec Sam, s'expliqua le docteur.
Je ne répondis rien et tournai les talons. J'entendis clairement le fou rire de Janet tandis que je m'engouffrai dans l'ascenseur, la sucette à la main.
J'entrai en retard dans la salle d'embarcation. La porte était déjà ouverte. Mon équipe se tourna vers moi, étonné.
- Jack ? Que t'es t'il arrivé ? me demanda Daniel.
- Je me suis mordu, petit scarabée, répondis-je en envoyant un intense regard à Sam qui rougit.
- Jusqu'au sang ? s'écria Daniel.
Je me tournai vers lui, énervé.
- Oui, Daniel. Oui ! Bon, on y va ?
Le général Hammond me tendit un dossier bleu.
- Voici la planète où vous allez, déclara t'il.
Je lisais vite fait entre les lignes.
- On ne va plus sur P4X machin ?
- Non.
- C'est où ça ? Pourquoi il n'y a pas eu de briefing ? m'étonnais-je.
- On vous a appelez, et même envoyez des soldats vous chercher vers une heure cinq.
- Je... murmurais-je.
A cette heure là, j'étais avec Carter dans le placard.
- Où étiez-vous ? m'interrogea le général en croisant les bras.
- Je faisais un sieste mon général, mentais-je.
- Et vous ? demanda Hammond et regardant Sam.
- J'étais dans mon labo.
- Le soldat qui y est aller ne vous a pas trouvé.
- Il a du passer au moment où j'étais au toilette.
Aucune hésitation. On venait de mentir à notre supérieur direct sans aucun scrupule. Ce dernier soupira.
- Bon, en vos absences, nous avons décidé d'aller sur la planète d'origine de votre ancien hôte, Maât.
- Bien, répondit la goa'uld.
- Vous avez une semaine, conclu le général.
- Une semaine ?! m'écriais-je.
- Oui, le temps de trouver un hôte consentant et de revenir, expliqua t'il en insistant sur le mot consentant. Et pourquoi pas former une alliance avec ce peuple.
- Ok, mon général. C'est partit !! criais-je.
Teal'c acquisa et passa en premier l'océan bleuté. Daniel s'apprêtai le suivre quand il ouvrit des yeux grande comme des secoupes.
- Jack.. pourquoi tu as une sucette ? s'indigna t'il.
- Ben quoi ? J'ai pas le droit ?
- Si... mais...
- Mais ?
Sa phrase resta en suspens un instant.
- Qui vous la donnez ?
- Janet ! avouais-je en riant.
Le jeune archéologue secoua la tête en soupirant que nous étions de vrais gamins et disparut à son tour derrière la porte.
- Allez, on y va Carter ! murmurais-je en mettant la sucette à la cerise dans la bouche.