Citations du moment :
Tous les jeux, y compris ceux qui paraissent les plus simples, recèlent d'antiques sagesses.
[Bernard Werber]
Imagine

Un secret du nom de Myriam : Chapitre 15

Chapitre 14

 
 

Sam n’avait que très peu dormi. Son envie de se venger lui avait passé, maintenant elle ne jouait plus, ils ne jouaient  plus !

Elle se leva aux aurores et alla dans le jardin, un gilet dans une main et une tasse de café brûlant dans l’autre. Elle enfila le vêtement puis posa la tasse de café sur le sol. Elle pris une canne à pêche dans le hangar, puis balança sa ligne pour pêcher des poissons imaginaires. De temps en temps, elle buvait une gorgée du liquide qui refroidissait de plus en plus à mesure que les minutes s’égrenaient.

Jack se leva et alla dans la cuisine. Il remarqua qu’il y avait un fond de café dans la cafetière. Il se dirigea alors vers le jardin et vit Sam assise sur un transat, une canne à pèche à la main. Un sourire éclaira alors son visage.

Il s’assit à côté de Sam, sur un transat, puis engagea la conversation.

 

« Vous êtes levée depuis longtemps ?

 

-Quelques temps, fit-elle, évasive.

 

-Vous avez attrapé beaucoup de poissons ?

 

-Deux gros, plus gros que le vôtre, celui d’hier.

 

-Et bien, si j’avais su que vous étiez plus douée que moi, je vous aurais fait venir de force. »

 

Sa phrase mourut sur ses lèvres sans qu’elle n’ait d’effets sur Sam. Déçu, il prétexta un coup de fil à passer et s’éclipsa. Sam se traita de tous les noms intérieurement, pourquoi était-elle distante ? Peut-être était-ce la peur de braver l’interdit, ou celle d’enfin être heureuse…

 

« Allo général ?

 

-Jack, enfin. Alors comment va le major Carter ?

 

-Elle va mieux. Elle reviendra jeudi matin. Général, je ne vous l’ai pas dit, mais, je voulais vous remercier.

 

-Jack, je sais que vous avez réfléchi, mais je trouve ça trop rapide. C’est moi qui devrais partir en retraite.

 

-Mais vous avez une femme, des enfants, et des petits-enfants… J’ai besoin de faire le tri dans ma vie, et je pense que m’éloigner du SGC ne peut me faire que le plus grand bien.

 

-Comme vous voulez Jack. Vous reviendrez à la base ?

 

-Oui, jeudi. Pour la paperasse et pour dire au revoir à SG1.

 

-Vous l’avez dit au major ?

 

-Non.

 

-Je suppose que vous le ferez avant jeudi.

 

-Peut-être. Au revoir, et à jeudi. »

 

Il raccrocha. Sam venait vers lui avec sa tasse et la canne à pèche, qu’elle laissa poser contre le mur.

 

« Je suis désolée pour tout à l’heure.

 

-Désolée de quoi ? Demanda Jack.

 

-D’avoir été distante.

 

-C’est pas grave. On aura tout le loisir d’en discuter plus tard. Pour l’instant, il faudrait aller réveiller Myriam, on part dans une demi-heure.

 

-On ?

 

-Je vous accompagne. »

 

Sam sourit puis monta les escaliers. Elle les redescendit trois minutes plus tard avec Myriam devant elle et son bagage en main.

Ils prirent le petit déjeuner ensemble, et à 7h00 ils partirent. Il fallait une heure de route pour arriver à l’école de Myriam.

Celle-ci dit au revoir à sa mère puis à Jack et monta rapidement retrouver ses copines dans le car.

 

« Ca y est, elle est partie.

 

-Vous tenez le coup ? Demanda ironiquement Jack.

 

-Ne vous moquez pas de moi.

 

-Je n’oserais pas.

 

-Vous n’allez pas à la base ? Demanda Sam pour changer de sujet.

 

-Non, pas aujourd’hui.

 

-Vous avez pris votre journée ?

 

-On peut dire ça oui.

 

-Qu’allez-vous faire ?

 

-Je vais rester chez moi. Vous voulez rester avec moi ? N’oubliez pas que vous êtes en congés jusqu’à mercredi soir. »

 

Sam fit mine de réfléchir puis lui répondit.

 

« Pourquoi pas.

 

-Parfait. Le carrosse de madame est avancé, dit-il en désignant sa voiture. »

 

Puis il frôla son dos avec sa main pour lui rappeler le moment qu’ils avaient passé la veille. Ils firent le trajet en silence. Lorsqu’ils arrivèrent au chalet de Jack, celui-ci alla ouvrir la portière de Sam. Ils se dirigèrent ensemble vers la porte, que Jack ne fermait jamais. Il la fit entrer puis entra à son tour. Il referma la porte et vit que Sam se tenait devant lui sans bouger. Elle se rapprocha de luis puis enserra sa taille de ses mains. C’était le geste qu’il attendait, le signe qui signifiait qu’elle aussi voulait que le jeu soit selon ses propres règles. Et que, au delà de tout ça, ce ne soit pas seulement un jeu, mais un changement réel dans leur relation.

Elle fit balader ses mains sur le torse et le dos de Jack tout en lui mordant avec lenteur le lobe de l’oreille. Mais pour gâcher ce moment si inhabituel mais ô combien réconfortant, la sonnerie d’un téléphone se fit entendre et résonna dans la pièce. C’était le portable de Jack.

Jack se dégagea de l’étreinte de Sam et décrocha avec colère et frustration.

 
« Allo !
 
-Allo Jack ? C’est Daniel.
 

-Oui Daniel, je vous avais reconnu, soupira-t-il.

 

-Ca va ?

 

-Vous m’appelez pour me demander si ça va ?

 

-Je parlais de Sam.

 

-Ah ! Merci, c’est gentil de vous soucier de moi.

 

-Jack ! »

 

Sam soupira, puis se déshabilla sous l’œil attentif et interrogatif de Jack. Puis elle se dirigea vers le lac en sous-vêtements et se glissa dans l’eau.

 

« Jack ?

 

-Quoi ?

 

-Alors, comment va-t-elle ?

 

-Bien, elle va bien.

 

-Quand doit-elle revenir ?

 

-Jeudi. Ecoutez Daniel, je vous rappelle plus tard. »

 

Il raccrocha, laissant un Daniel médusé à l’autre bout du fil. Il alla vers le lac, et regarda Sam nager.

 

« Vous ne venez pas ? Demanda Sam au bout d’un moment.

 

-L’eau est froide à cette heure.

 

-C’est vrai.

 

-Et puis, je préfère regarder. »

 

Sam sourit, puis nagea jusque vers le ponton. Jack lui tendit une serviette, et Sam se sécha.

 

« Alors ? Qu’est-ce qu’il va se passer ? Demanda-t-elle.

 

-Ca dépend de vous.

 

-De moi ? Demanda-t-elle malicieusement. »

 

Jack fit oui de la tête.

 

« Très bien. Alors si ça dépend de moi, je décide de ce qui va se passer c’est bien ça ? Alors je vais vous dire ce qui va se passer. Je vais aller me doucher ! »

 

Et elle s’en alla en direction du chalet. Jack n’avait pas du tout prévu ça, à vrai dire il n’avait pas encore réagi face à la dernière phrase qu’elle avait prononcée. Puis il s’avança, accélérant le pas pour être sûr d’arriver devant Sam avant qu’elle ne franchisse le pas de la porte.

 

« Je ne parlais pas de ça, fit-il alors.

 

-De quoi parliez-vous alors ?

 

-D’une chose dont nous avons promis de ne jamais parler.

 

-Alors pourquoi en reparler ?

 

-Parce que sinon on va éclater. Réfléchissez. Ces derniers jours on n’a rien fait, on n’a pas parlé parce qu’il y avait Myriam.

 

-Vous pensez que si Myriam n’avait pas été là on aurait pu…

 

-Ce qui compte c’est ce qu’on va faire jusqu’à mercredi, tous les deux. »

 

Un silence se fit, puis Jack reprit la parole.

 

« Je… ces derniers jours, j’ai cru avoir une lueur d’espoir, et j’ai cru la lire en vous également. Je me suis dit que si j’avais eu le cran de faire plus, plus que ce petit jeu, si j’avais seulement au bout des règles que je m’étais fixé, qu’on s’était fixés… Peut-être que, enfin je ne sais pas... »

 

Sam regarda Jack. A cet instant, personne n’aurait pu comprendre ces paroles, personne sauf elle. Elle lui aurait dit la même chose, avec la même confusion dans sa voix, la même peur qui s’insinuait en elle. Les sentiments qu’ils partageaient étaient ineffables.

Sam s’approcha de Jack, et très lentement, mit son front contre celui de Jack. Puis Jack la serra dans ses bras pour laisser passer son soulagement.

Au bout de quelques minutes, ils se dégagèrent, puis Jack la regarda de haut en bas. Sam le fixa d’un air interrogatif, puis regarda sa tenue. Elle avait oublié qu’elle était en sous-vêtements.

 

« Je ferais mieux d’aller me doucher, déclara-t-elle. »

 

Puis elle passa devant Jack qui se retourna pour attraper Sam par le bras.

 

« Tu as oublié ta serviette. »

 

Il se rapprocha d’elle puis, avec douceur, scella ses lèvres sur celle de Sam.

 

« Daniel va être infernal après ça, déclara-t-elle. »

 

Puis elle déposa ses lèvres sur celles de Jack pour renouveler ce baiser, en y ajoutant tout de même plus d’intensité.

 
 
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