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Pour connaitre la profondeur, il faut savoir chuter. -Tealc
Imagine

Coup de blues : Chapitre 2

Heureusement, Jack revint à ce moment, empêchant ainsi les deux femmes de se disputer.

 

Jack : Honey, I’m home!

 

Voyant l’air de Sam et de Janet, il s’empressa d’ajouter:

 

Jack : C’est une chanson de Shania Twain, vous la connaissez pas?!?

 

Sam ne put s’empêcher de sourire.  Ce sourire qu’il aimait tant et qu’il recherchait sans cesse.

 

Jack : C’est bon de vous voir sourire, major.  Doc, vous pouvez arrêter de rire de moi?
En effet, Janet avait éclaté de rire et ne pouvait plus s’arrêter.  Elle se tenait le ventre à deux mains tellement elle riait.  Elle se calma quelques minutes plus tard.

 

Janet : Excusez-moi je n’ai pas pu me retenir.  Sam, puisque vous avez dormi plusieurs
           heures la nuit dernière et que vous sembler aller mieux pour l’instant, je ne ferai
           pas d’examens aujourd’hui mais vous pouvez être sûre que demain vous n’y
           échapperez pas.
Sam : Je suppose que je devrais dire merci?
Jack : Bien sûr, major!  Une journée sans piqûre est toujours une bonne journée!
Janet : Je vous remercie, colonel.
Jack : Toujours un plaisir, Doc!
Janet : Je vais vous laisser, SG7 doit rentrer ce matin.  Je reviendrai demain matin pour
           vos examens.  Ne faites pas de bêtises tous les deux!

 

Elle les laissa en plan.  Jack et Sam n’osaient pas se regarder.  Après un long moment de silence, Jack prit la parole :

 

Jack : Alors, major, que comptez-vous faire de cette journée?
Sam : Je crois que je vais d’abord manger quelque chose parce que je n’ai rien avalé
          depuis hier matin, ensuite je vais aller prendre une douche et me changer, puis je
          vais faire le ménage du salon et la vaisselle…

 

Jack s’empressa de l’interrompre.

 

Jack : AAAHHH!!! Stop!  Major, vous m’étourdissez!
Sam: Désolée, colonel.
Jack : Dites-moi, vous êtes devenue aveugle?
Sam : Mon colonel?!?
Jack: Excusez-moi, je voulais dire: est-ce que vous avez remarqué que le salon est range?

 

Sam jeta un regard circulaire dans la pièce.  Plus rien ne traînait, chaque objet n’était pas nécessairement à sa place mais ils ne la dérangeraient plus.

 

Sam : Oh!  C’est vous qui avez fait ça?

 

Jack se sentit gêné tout d’un coup.

 

Jack : Oui, je n’avais rien à faire hier soir et vous dormiez alors, je me suis dit qu’un peu
          de rangement ne ferait pas de mal.
Sam : C’est très gentil, merci.
Jack : Ça m’a fait plaisir.  Vous pouvez me dire ce que vous avez fait pendant votre
          semaine de vacances pour laisser votre maison dans un tel état?  Ça ne vous
          ressemble pas.

 

Sam ne répondit pas.  Elle avait passé la semaine à se morfondre, à s’apitoyer sur son sort et elle en avait honte.  La grande Samantha Carter avait passé sept jours entiers à une désolation totale.  Elle n’avait cessé de faire, de défaire ou de refaire sa vie si ses choix avaient été différents.  Si elle n’avait pas intégré l’armée, si son père n’avait pas été malade, si elle avait décidé de faire sa vie avec un de ses anciens amants…  C’étaient ces dernières pensées qui la troublaient le plus.  Si elle avait fait sa vie avec un autre, elle n’aurait peut-être jamais participé au projet Stargate, elle n’aurait peut-être jamais rencontré Jack et ne serait probablement jamais tombée amoureuse de lui.  Oui, elle l’aimait et ça la tuait à petit feu de ne pouvait lui dire, lui montrer, lui faire sentir à quel point ce qu’elle éprouvait pour lui était fort. 

 

Elle éprouvait pour lui des sentiments si forts, qu’elle n’avait jamais éprouvé pour personne d’autre.  Depuis des années, ces sentiments étaient refoulés, répulsés, mais ils revenaient toujours plus forts, plus dévastateurs parce qu’ils devaient rester à l’intérieur.  Ce silence la rongeait en dedans depuis tellement longtemps!  Et aujourd’hui, il était là.  Avec elle.  Pour elle.  Ils allaient devoir cohabiter ensemble pendant tout un mois!  Comment faire pour résister à la tentation de l’embrasser, de le caresser, de lui faire découvrir un univers merveilleux qu’il n’avait jamais vu et qu’ils étaient les seuls à pouvoir explorer?  Avoir tout ce que l’on désire le plus au monde à portée de main et ne pas avoir le droit d’y toucher.  Ne pas avoir le droit…

 

 Pourquoi se laissaient-ils dicter leurs sentiments par un morceau de papier?  Pourquoi laissait-elle les autres décider à sa place?  Pourquoi laisser un règlement diriger sa vie, la faisant passer à côté de la chose la plus fondamentale qui soit?  Mais elle avait tant donné, tant lutté pour en arriver là aujourd’hui.  Devait-elle tout sacrifier pour se jeter dans les bras de l’homme qu’elle aimait?  L’aimait-il?  Que ressentait-il pour elle?  Peut-être qu’elle était trop jeune, trop immature pour lui.  À quoi bon tout abandonner si elle se faisait rejeter?  Tant de questions auxquelles il manquait les réponses.  Sentant venir un nouveau coup de blues, Sam se leva sans dire un mot et se dirigea vers la cuisine.  Jack la suivit.

 

Jack : Pourquoi vous ne répondez pas?
Sam : Parce que je préfère ne pas en parler.
Jack : Bon, d’accord.  Qu’est-ce qu’il y a à manger?
Sam : Je ne suis pas votre servante, vous n’avez qu’à prendre ce que vous voulez.

 

Jack fut tellement surpris qu’il ne lui rappela pas qu’elle s’adressait à son supérieur.  Sam prit une banane et quitta la pièce.

 

Jack : Mais où allez-vous?
Sam : Je vous ai sonné?

 

Cette fois s’en fut trop.

 

Jack : MAJOR!  Je vous rappelle que vous vous adressez à votre supérieur!
Sam : Je vous demande pardon, colonel, mais je suis chez moi et je n’ai pas à justifier
          chacun de mes gestes!  Je vais me coucher!
Jack : Déjà?  Vous venez de vous lever!
Sam : Et alors?
Jack : Alors tous ces beaux projets que vous avez énoncé?

 

Sam : Je vous signale que je suis au repos forcé pour un mois!  Je suis fatiguée, je vais
         me coucher!  Bonne journée!
Jack : Et je fais quoi, moi?
Sam : Aller vous faire foutre !!!

 

Elle tourna les talons et monta à sa chambre.  Mais qu’est-ce qui m’arrive?  Avait-elle réellement envoyé promener son supérieur?  Il allait lui coller un rapport sans aucun doute.  Une tache dans son dossier qui l’empêcherait sûrement de recevoir une promotion.  Et puis après?  Elle n’était pas dans son état normal, il l’avait énervée et elle avait répliqué sous le coup de la colère.  Elle se dépêcha de manger sa banane, puis se glissa sous les draps et s’endormit aussitôt.  De son côté, Jack se demandait quelle mouche avait bien pu la piquer pour qu’elle réagisse ainsi.  Il savait qu’il devrait lui coller un rapport pour insubordination mais il n’avait pas le courage de le faire.  De plus, elle n’était pas dans son assiette et il n’aurait pas dû insister sur ses activités de la semaine précédente.  Dépité, Jack se fit un grand café bien tassé qu’il but à petites gorgées.  Il n’aurait pas dû boire autant la nuit précédente, il avait mal à la tête depuis son réveil brutal mais il l’avait caché à Janet et à Sam.  Sam…  Comme elle devait souffrir!  Être coincée avec lui pendant tout un mois alors qu’elle le détestait!  Parce qu’il était sûr que c’est ce qu’elle ressentait à son égard et la petite scène qu’elle venait de lui faire le prouvait bien.  Il soupira.  Quel idiot avait-il été de croire qu’une femme aussi extraordinaire et exceptionnelle pouvait aimer un minable comme lui! 

 

Un nouveau soupir franchit ses lèvres.  Qu’allait-il faire de sa journée?  Il était à peine dix heures et demi, c’était la première journée qu’il passait ici et il s’ennuyait déjà!  Il décida de sortir pour acheter le journal.  Au moins, il aurait quelque chose à faire.  Sam dormait, elle n’était donc pas en danger et il pouvait aller prendre l’air.  Malheureusement pour lui, aller acheter le journal ne lui prit que dix minutes et le lire trente.  Il fit le mot mystère mais laissa les mots croisés vierges.  Trop intellectuel pour lui!  Il laissa le quotidien sur la table et alla voir dans le frigo ce qu’il pouvait faire pour le repas.  Le frigo était pratiquement vide mais le congélateur regorgeait de plats surgelés.  Beurk!  Aussi affreux au goût que les rations de survie du temps où il était entré dans l’armée.  Au moins, maintenant, elles étaient mangeables.  Il avait envie d’un vrai repas.  Il prit des œufs, du jambon fumé et du fromage et les mélangea ensemble.  Il fit cuire le tout dans une poêle puis mangea sans grand appétit.  Il avait presque terminé lorsque Sam débarqua dans la cuisine.

 

Jack : Carter?  Je croyais que vous deviez dormir?
Sam : Je sais, mon colonel, mais j’ai beau être épuisée, je n’arrive pas à dormir plus de
          quelques minutes.
Jack : Les remords vous tiennent éveillée?
Sam : Je tiens à m’excuser pour ce que j’ai dit tout à l’heure.
Jack : Ça va.  C’est déjà oublié.  Vous avez faim?
Sam : Je suis sur le point de m’auto digérer.  Ma banane n’a pas suffit à calmer mon
          estomac.
Jack : Asseyez-vous, je vais vous préparer un bon petit plat.
Sam : Mon colonel, je peux très bien me débrouiller toute seule.

 

Jack : Je n’en doute pas major, mais depuis combien de temps quelqu’un ne vous a pas
          dorlotée?
Sam : Je l’ignore, monsieur.
Jack : Vous voyez des inconvénients à ce que je le fasse?
Sam : Euh… Non, monsieur.
Jack : Alors, profitez-en!

 

Sam était bouche-bée.  Il devrait être en colère et il lui faisait à manger?  Qu’est-ce qui lui prenait?  Elle le regarda s’activer devant les fourneaux.  Il était encore très bel homme pour son âge.  Mais, bon sang, pourquoi était-il son supérieur?!?  La seule personne au monde qu’elle n’avait pas le droit d’aimer!  Pourquoi c’était lui qui faisait déborder son cœur d’amour à chaque fois que son regard se posait sur lui?  Pourquoi c’était avec lui qu’elle mourrait d’envie de faire sa vie, de fonder une famille?  Pourquoi c’était lui qui hantait ses rêves les plus fous?  Pourquoi c’était lui qu’elle voulait aimer jusqu’à l’épuisement et plus encore?  Il était tellement sexy!  Sam!  Reprends-toi ce n’est pas le moment de penser à ça!  Mais il est trop craquant!  Arrête!  Tu vas perdre le contrôle et lui sauter dessus!

 

Jack : Voilà, c’est prêt!  Bon appétit!
Sam : Merci mon colonel.

 

Sam mangea avec avidité.  Ils lavèrent la vaisselle ensemble puis allèrent s’asseoir au salon.

 

Jack : Qu’avez-vous envie de faire?
Sam : Je ne sais pas.  Et vous?
Jack : Je ne sais pas non plus.
Sam : Ça vous dirait d’aller faire une promenade?
Jack : Pourquoi pas?

 

Ils sortirent et ne revinrent que deux heures plus tard.  Ils avaient discuté de tout et de rien.  Principalement de leur travail.  Ils n’avaient pas osé aborder des sujets  plus personnels.  Ils firent venir du chinois pour le souper et s’installèrent devant un feu de foyer pour manger.  Après le repas,  Sam sentit monter une nouvelle vague de déprime et poussa un long soupir.

 

Jack : Carter?  Un problème?
Sam : Non, mon colonel, seulement…
Jack : Seulement quoi?
Sam : Vous connaissez la sensation que l’on éprouve lorsqu’il vous manque quelque
          chose de vital?
Jack : Un peu trop bien, oui.
Sam : Eh bien, je ressens ce manque en ce moment.
Jack : Vous savez, avec le temps j’ai développé une méthode radicale contre le coup
          de cafard.
Sam : Lequel?
Jack : La prise de l’ours!

 

Sous le regard amusé de Sam, il se leva, vint s’asseoir à côté d’elle et passa son bras autour de ses épaules.  Elle se raidit instantanément à ce contact.  C’est ton supérieur, il ne faut pas!  Pour l’amour du ciel, vous n’êtes pas à la base, il n’y a personne pour vous déranger!  Tu passes trop de temps avec lui, tu parles comme lui!  Vous êtes seuls, profites-en, une occasion pareille se représentera pas de sitôt!  Pour une fois dans ta vie fais preuve d’un peu de courage et laisse-toi aller!  Tout naturellement, Sam posa la tête sur l’épaule de Jack.  Celui-ci plaça son autre bras autour des hanches de la femme de sa vie et mit sa joue contre sa tête.  Ils restèrent ainsi enlacés pendant plusieurs heures.  Les pensées affluaient dans leurs esprits embrouillés.  Elle ne doit pas me détester tant que ça si elle me laisse faire ça.  Mon vieux, tu joues trop au yo-yo, ton moral n’arrête pas de monter et de descendre!  Tu devrais profiter du moment au lieu de penser!  Si Hammond nous a obtenu une dérogation c’est qu’il y a de l’espoir!  Arrête de penser!  Je suis si bien dans ses bras!  Si seulement le temps pouvait s’arrêter!  Non, il ne faut pas que tu lui cède!  Ça fait tellement de bien et ça ne fait de mal à personne!  Ils restèrent donc enlacés pendant plusieurs heures, regardant le feu mourir dans l’âtre.  Jack sentit Sam devenir plus lourde contre lui.  Elle s’était endormie et avait l’air sereine.  Il resta encore quelques minutes sans bouger mais il se résigna à relâcher son étreinte lorsqu’il constata qu’elle frissonnait.  Il la prit dans ses bras et la monta dans sa chambre où il la déposa doucement sur son lit avant de la recouvrir d’une couverture.  Il quitta la pièce, un sourire aux lèvres.  La journée avait débutée sur une note un peu bizarre mais elle se terminait bien.  Très bien même.  Il alla se coucher sur le sofa du salon et rêva de la femme qu’il aimait toute la nuit. 

 

Les jours s’écoulaient paisiblement suivant un certain ordre.  Janet passait tous les matins vers huit heures pour contrôler l’état de santé de Sam.  Puis, celle-ci se recouchait et dormait une bonne partie de l’avant-midi pendant que Jack complétait les nombreux rapports de mission que le général lui avait fait parvenir par l’intermédiaire de Janet.  L’après-midi, ils allaient se promener si Sam était en forme sinon Jack allait louer des films.  Puisqu’ils étaient souvent en mission ou coincés à la base, ils n’avaient pas souvent l’occasion de voir les nouveautés au cinéma alors ils en profitèrent.  Leur relation n’avait pas évoluée.  Jack n’osait pas faire un pas et Sam s’interdisait tout débordement affectif.  C’était très dur pour tous les deux à cause de leur constante proximité mais grâce à leur entraînement militaire et à plusieurs années à contenir leurs sentiments, ils réussirent à se retenir.  Cela faisait maintenant deux semaines que Jack veillait sur Sam.  Sa santé physique s’améliorait de jour en jour mais sa santé psychologique partait parfois à la dérive.  Elle avait des moments d’abattement assez fréquents, particulièrement le soir.  Côtoyer l’homme de ses rêves à tous les jours ne lui posait pas de problème en temps normal mais les circonstances étaient différentes cette fois.  Ils étaient seuls et exceptée Janet, personne de la base ne venait les déranger.  Elle sentait sa carapace diminuer à mesure que le temps passait.  Bientôt, elle ne se retiendrait plus et elle poserait des gestes qui lui coûteraient cher, elle le savait.  Ce soir là, Jack avait loué Moulin Rouge.  Le titre français l’avait intrigué et il se demandait bien quel était le sujet de ce film.

 

 De retour chez Sam, il prépara tranquillement le repas tandis que Sam se reposait dans sa chambre.  Ils mangèrent une fois de plus devant une bonne flambée.  C’était devenu une sorte de rituel entre eux et sans l’avouer franchement, ils adoraient cela.  Après le repas, Jack débarrassa la vaisselle pendant que Sam préparait le nécessaire pour le visionement du film.  Ils s’installèrent enfin côte à côte sans toutefois se toucher.  Le film débuta et ils furent tous les deux surpris de constater que c’était une comédie musicale.  Alors que les acteurs se chantaient un amour éternel, Jack glissa un œil vers Sam.  Celle-ci avait les yeux rivés sur l’écran et avait un air triste.  Décidant de tenter sa chance, il passa son bras autour de ses épaules tout en gardant un air décontracté.  Sous le coup de l’impulsion, elle posa sa tête contre son épaule.  Ils ne firent pas un seul mouvement jusqu’au numéro final du film où Sam éclata en sanglots.  Ne pouvant supporter l’idée qu’elle était en train de craquer devant son supérieur, elle qui au fil des ans s’était fait attribuer par ses collègues un cœur et une âme de pierre, elle s’écarta des bras protecteurs et rassurants pour se courir s’enfermer dans sa chambre où elle tenta de reprendre ses esprits, en vain.  Déboussolé, Jack la suivit.  Il frappa à la porte.

 

Jack : Sam?  Sam, je sais que vous êtes là.  Ouvrez-moi.
Sam : Monsieur, j’aimerais que vous me laissiez seule.

 

Jack s’adressait toujours à la porte.  Il décida de prendre son courage à deux mains.  Après tout ce qu’il avait vécut, il avait la trouille de parler à une femme!  Mais quelle femme!

 

Jack : Sam, il faut qu’on parle.
Sam : Il n’y a rien à dire, mon colonel.  Je suis fatiguée, c’est tout.
Jack : Il n’y a pas que ça et vous le savez très bien!  Allons, laissez-moi entrer, je déteste
          parler aux portes, elles n’ont pas d’oreilles comme les murs.

 

Il entendit un petit rire étouffé.  Il se félicita d’avoir réussit à la faire rire, chose rare depuis quelques temps, même pour lui.  Le rire fut cependant suivi d’un sanglot.  Il décida d’entrer sans qu’elle l’y invite.  Elle était allongée sur son lit, la tête enfouie dans l’oreiller.  Il s’approcha doucement à la fois pour ne pas l’effrayer et pour se donner du courage.  Il s’assit à côté d’elle mais elle ne broncha pas.  Il commença à lui masser la nuque, là où la tension s’accumulait.  Elle se détendit, appréciant les caresses sur sa peau, sa respiration ralentit et elle tomba dans un sommeil bienfaisant.  Il continua le massage jusqu’à en avoir les bras endoloris.  Il s’arrêta un instant mais elle murmura quelque chose d’indistinct, se retourna et lui mit les bras autour de sa taille, l’obligeant ainsi à s’allonger.  Il n’osa pas bouger de peur de la réveiller.  Il avait toujours les pieds par terre et commençait à souffrir de crampes.  Il essaya de se dégager doucement mais elle remua légèrement et il craignit à nouveau de la déranger. 

 

Alors, sans bruit, il mit ses jambes sur le lit, près d’elle.  Le souffle de Sam caressait sa joue et il la regarda dormir.  Il n’y avait plus de traces de tristesse sur ce visage pâle et presque vulnérable.  Il tourna doucement la tête et déposa au coin de ses lèvres un baiser rempli de tout l’amour qu’il ressentait.  Il sombra dans le sommeil, un sourire aux lèvres.  À l’aube, Sam fut réveillée par la radio qui se mettait automatiquement en marche à tous les matins.  Elle tendit la main et tâtonna quelques secondes avant d’arrêter l’appareil.  Elle n’avait pas envie de bouger.  Elle se sentait bien au chaud et comprit soudain pourquoi.  Jack était endormi dans son lit et pendant la nuit elle avait dû avoir froid car elle s’était pelotonnée contre lui, un bras autour de sa taille.  Surprise, elle s’écarta brusquement et s’assit pour essayer de reprendre ses esprits.  Ils étaient tous deux habillés donc ils n’étaient pas allés trop loin.  Elle fut tirée de ses pensées par le bras de Jack qui vint la ceinturer, la forçant à se rallonger contre son supérieur.  Elle restait droite comme un piquet, n’osant pas faire le moindre mouvement.  Elle sentit la bouche de Jack s’approcher de son oreille. 

 

Jack : Il est trop tôt pour se lever, Sam.

 

Le fait qu’il utilise son prénom alors qu’il n’avait pas osé depuis son arrivée, était significatif.  Il en avait assez de se cacher derrière un règlement d’autant plus qu’ils avaient une dérogation.  Ils ne rajeunissaient pas, surtout lui, et s’il voulait fonder une nouvelle famille avec la femme qu’il aimait, il devait agir.  Cette idée le terrifiait.  Il avait perdu Charlie à cause de sa négligence, puis Sarah était partie elle aussi.  Il ne supporterait pas de perdre une fois de plus une personne qu’il aimait.  Il tenait contre lui la femme qui lui avait redonné goût à la vie.  Sam tenta de se dégager de son emprise et il la serra plus fort contre lui.

 

Sam : Mon colonel, il faut que je me lève.
Jack : Non.  Tu restes près de moi et tu écoutes ce que j’ai à te dire.  Depuis des années,
          on se tourne autour comme deux lions en cage.  J’en ai assez de me faire dicter mes
          sentiments par un bout de papier.  Je t’aime Samantha Carter.  Je t’aime comme je
          n’ai jamais aimé personne dans ma vie.  J’aime ton sourire, tes explications
          scientifiques auxquelles je comprends rien, j’aime tout de toi, je suis fou de toi!  Je
          ne veux pas te perdre sans que tu saches à quel point je t’aime.  Je n’ai pas assez
          de mots pour t’exprimer ce que je ressens à chaque fois que je te vois.  Je veux
          vivre, vieillir avec toi, avoir des enfants avant qu’il ne soit trop tard, les voir
          grandir et s’épanouir avec toi.  Je sais que je suis ton supérieur et que tu ne veux
          pas sacrifier ta carrière mais avant de m’envoyer veiller sur toi, il y a deux
          semaines, Hammond m’a dit que nous avions une dérogation, alors si tu veux de
          moi, nous n’irons pas en cours martiale.  Je sais aussi que je suis plus vieux que
          toi et je comprendrais que tu préfères vivre avec quelqu’un de ton âge.  Je
          comprendrais mais ça me tuerait.  Tu es mon oxygène et mon soleil.  Sans toi je
          ne vis plus.  Je t’aime Sam!

 

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Il ne dit plus un mot, certain de s’effondrer s’il continuait.  Sam se retourna et le regarda de ses grands yeux bleus dans lesquels il aimait se perdre.  Ils étaient remplis de larmes et quelques-unes avaient glissées sur ses joues.  Ne sachant comment lui répondre qu’elle désirait cet amour plus que tout au monde, elle le saisit dans ses bras, le serra contre elle, chercha ses lèvres et l’embrassa avec tout l’amour accumulé depuis tant d’années,  Jack lui rendait ses baisers avec la même passion.  Il s’accrochait à elle, submergé par les sensations qu’elle éveillait en lui.  Son corps se moulait étroitement contre le sien.  Elle l’emprisonnait dans ses bras et son abandon donnait la preuve définitive qu’elle l’aimait et le désirait comme il l’avait tant espéré.

 

 

 

 

Jack : Tu veux me rendre fou!
Sam : Je suis aussi folle que toi, car moi aussi je t’aime, Jack… J’ai tout essayé pour
          m’en empêcher, mais je n’y peux rien.  Je t’aime même si tout est contre nous.
          Pour l’instant, tout ce qui compte, c’est que je puisse toucher ta peau, caresser ton
          corps…
Jack : Seulement si tu me laisse te caresser aussi.

 

Lentement, il s’empara de ses lèvres et, répondant à son baiser, elle se pressa contre son torse musclé.  D’une main impatiente, il lui retira ses vêtements qui tombèrent au pied du lit.  Soupirant de plaisir, elle ferma les yeux, rejetant la tête en arrière pour lui offrir sa gorge.

 

Jack : Tu es tellement belle!

 

Il l’embrassa à nouveau et elle accueillit ce baiser avec une passion que plus rien ne venait tempérer.  Après s’être débarrassé de son pantalon, Jack se mit à la dévorer de baisers.  Ceux-ci devinrent rapidement de plus en plus fougueux, leur désir de plus en plus impérieux.  Sous la douceur de ses caresses, elle en oublia toute prudence.  Peu importait qu’ils conçoivent un enfant… À l’instant, elle le désirait et rien d’autre ne comptait.  Leurs sens s’enflammaient, le feu qui brûlait en eux menaçait de les consumer tout entiers.  Les mais à la fois sensibles et fortes de Jack couraient sur le corps de Sam, rendues plus audacieuses encore par les caresses de la jeune femme.  S’agenouillant devant elle, il effleura son ventre doux et soyeux de ses lèvres et elle gémit de plaisir.  Incapable de retenir plus longtemps son désir fou, elle l’attira à elle, refusant de subir plus longtemps le tendre supplice qu’il lui infligeait.

 

Sam : Jack… Je t’en prie… Viens…

 

Avec une infinie douceur, il s’allongea sur elle et Sam enroula les jambes autour de sa taille.  Lentement, leur deux corps unis dans la même danse voluptueuse, ils s’envolèrent vers ce pays magique où plus rien n’existe que la passion et la communion de deux êtres qui s’aiment.  Frémissante, Sam s’accrocha à ses épaules, redoutant que l’incroyable tourbillon de sensations ne s’arrête.  Dans une même exaltation, ils parvinrent au sommet de l’extase et leur corps se détendirent, satisfaits et comblés.  Lovée dans les bras de Jack, Sam sa laissa aller à l’insondable plénitude qu’elle ressentait au plus profond de son être.  Quelques heures plus tard, Janet frappa à la porte mais ils étaient trop occupés pour répondre.  La fenêtre de la chambre de Sam étant ouverte, Janet entendit des sons qui ne trompaient pas.  Un grand sourire aux lèvres, elle se tourna vers sa voiture où attendaient Daniel et Teal’c et leva les deux pouces en signe de victoire.  Les vitres du véhicule réussirent à peine à contenir le cri de joie de l’archéologue et l’éclat de rire du Jaffa.  Tout en allant rejoindre ses amis, Janet sortit son cellulaire et composa un numéro.

 

Janet : Général?  Vous pouvez commencer l’aménagement des quartiers doubles…

 

 

FIN

 

 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
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