Quartiers de Miria :
- Entrez.
- Je vous dérange ? Demanda Jonas Quinn.
- Non, entrez, je vous en prie.
- Merci. Le Général Hammond m’a demandé de venir vous poser quelques questions pour en savoir plus sur vous. Êtes-vous d’accord ?
L’alien fit oui de la tête.
- Déjà d’un point plus personnel, je tiens à vous dire que je suis très heureux de vous revoir.
- Merci. Moi aussi.
Jonas, surpris :
- Ha bon ? Pourtant nous ne nous connaissons pas bien vous et moi ?
- Vu les personnes que j’ai côtoyées ces derniers temps, toutes les personnes de cette base me sont sympathiques.
- Ho… Hum, nous commençons ?
- Je vous écoute.
- Premièrement, comme vous devez vous en douter, tout le monde se demande comment vous avez fait pour ressusciter ?
- C’est très simple, je n’étais pas morte.
- Ha ?
- Pour faire simple les cellules de mon corps sont instables J'entends par là que je peux les modifier à volonté pour prendre une autre apparence, dans certaines limites. Mais dans certains cas mon corps réagit de lui-même pour s’adapter aux situations à problème que je peux rencontrer.
- Comme un tir de Zat’ ?
- Comme un tir de Zat’. Celui-ci a grillé la plupart de mes cellules nerveuses. Dans un instinct de survie, certaines cellules secondaires de mon corps se sont transformées pour devenir des cellules nerveuses. Évidement, tout comme il me faut du temps pour changer d’apparence il m’en fallait encore plus pour que je "ressuscite".
Jonas réfléchit un instant.
- Vous pouvez recréer un membre perdu ?
- Oula ! Disons que je peux le faire une fois, peut-être deux. Vous savez mon corps a ses limites. Et ma "résurrection", m’a déjà bien affaiblie.
- J’ai du mal à vous suivre.
- Disons que j’ai une sorte de "capital de régénération" qui est à présent bien entamé.
Jonas écrivait sur un calepin tout ce que lui expliquait Miria. Son regard se porta sur le plateau repas de son interlocutrice.
- Vous ne mangez pas ?
- Je n’ai pas très faim. Si quelque chose vous tente, allez-y.
Jonas ne bougea pas, mais il regardait toujours du coin de l’œil le plateau.
- Allez-y, vous dis-je.
- Vous êtes sûre ?
Miria lui fit un petit sourire en guise de confirmation. Jonas jeta son dévolu sur le fruit du plateau : Une banane.
- Merchi. Remercia Jonas, la bouche pleine.
- De rien.
- Hum… Vous dites qu’il vous faut un certain temps pour changer de forme. Mais si j’ai bonne mémoire quand vous vous êtes battue contre Aris Boch dans la salle de contrôle de la porte, vous avez pris plusieurs formes ou apparences en un rien de temps.
- C’est exact. En fait, je peux modifier ma structure très rapidement, mais cela s’avère très douloureux et très fatigant pour moi. De plus, si je ne prends pas le temps de m’adapter, je ne peux garder cette apparence longtemps. C’est comme faire un effort musculaire violent, sans prendre le temps de s’échauffer.
- Je vois. Répondit-il en mordant à nouveau dans sa banane. Quelles sont les limites de votre polymorphisme ?
- Je peux prendre virtuellement n’importe quelle forme, tant que celle-ci reste dans une taille relativement proche de la mienne. Je peux augmenter ou diminuer légèrement l’espace qui se situe entre les cellules de mon corps ce qui me permet de gagner ou perdre quelques centimètres. Par contre ma masse elle, reste toujours la même.
- Vous pouvez modifier votre voix, puisque vous aviez pris la voix du docteur Fraiser.
- Mes cordes vocales, et la pigmentation de mes yeux sont les parties de mon corps les plus difficiles et les plus longues à modifier.
- Vos transformations sont entières ou seulement superficielles ?
- Comment cela ?
- Vos organes internes…
- Sont modifiables aussi. J’aurais fait une bien piètre espionne si je n’avais pas pu me faire passer entièrement pour une humaine.
- Exact.
- En fait la seul chose qui peut me trahir, c’est mon cerveau.
- C’est ce qui s’est passé.
- …
- Bon… Eh bien, je crois que c’est tout pour le moment.
- De toute façon si vous avez d’autres questions je reste à votre service. Je n’irai pas très loin de toute façon.
- Merci, pour la banane.
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Infirmerie :
- Eh bien, jeune fille, quelle histoire.
- N’est-ce pas ?
- J’espère que notre époque vous plait ?
- C’est plus calme que la mienne.
- J’imagine.
Sam, Rachel, Natalia et Cassy étaient assises autour du lit de Janet. Celle-ci venait d’apprendre l’histoire mouvementée de Rachel.
- Et Teal’C ? Que devient-il ?
- Ho, lui, il reste fidèle à lui-même.
- Pourtant il a eu quelques soucis.
- Lesquels ?
- Mis à part qu’il est retombé pendant une courte période sous le joug d’Apophis et qu’il a failli en mourir ?
- Encore en vie celui-là ?
- Normalement, non.
Un silence sceptique remplit la pièce.
- Sa femme est morte. Elle a refusé d’accepter un nouveau symbiote.
- Ho non…
- Dans son malheur, ça l’a beaucoup rapproché de son fils.
- Et il s’est découvert une grande fille qu’il a eue avec un amour de jeunesse, morte aussi d’ailleurs.
- Mais il ignore que c’est sa fille.
- Elle ne veut pas que lui disions. Pourtant j’ai essayé de la convaincre.
- Attendez, tout le monde le sait, sauf le principal intéressé ?
- Heu… Ben disons qu’à l’origine j’étais la seule à le savoir mais j’en ai parlé à Rachel… Commença Natalia.
- Et moi, j’en ai parlé à Sam et Jack.
- J’ai dû en glisser un mot à Daniel. Continua Sam.
- Qui me l’a dit. Poursuivit Cassy.
- Et Jack a peut être… par inadvertance, mis le Général au courant. Conclut Sam.
- Je vois…. J’aimerais que vous me parliez de celle qui a pris ma place. Vous éludez la question depuis le début
- Janet je ne pense pas que…
- Sam !
- Très bien… Eh bien il faut avouer que la ressemblance était frappante. Les Goa’ulds l’avait bien choisie. C’est en fait une polymorphe. Elle a pris votre apparence après avoir subi une formation dans le but de connaître le sujet qu’elle allait remplacer, en l’occurrence, vous… Et je dois avouer qu’elle a été très bien formée, nous avons tous étés bernés.
- Même moi. Murmura Cassy, visiblement gênée.
- Et qu’est-elle devenue ?
- Elle est ici. Consignée. Ça fait quelques temps déjà que nous avons découvert la supercherie, mais elle était tombée aux mains du NID avant qu’elle ne puisse nous dire où vous étiez. Ce n'est qu’il y a quelques jours que nous l’avons trouvée et que de ce fait nous avons pu vous délivrer.
- Et elle a coopéré sans difficultés ?
- Étrangement oui. Continua Rachel. Il semble qu’elle se soit prise au jeu et qu’elle ait préféré choisir notre camp plutôt que celui des Goa’ulds.
- Elle vous a donc avoué qu’elle n’était pas moi ?
- Non, en fait c’est grâce à une machine du docteur Carter que la vérité a éclaté… Toute la vérité… Répliqua Natalia.
Janet regarda Sam avec un air interrogateur. Celle-ci lui fit un signe négatif de la tête pour lui faire comprendre que le sujet devait être évité.
- Ce n’était pas dans son intérêt que son identité soit découverte. Elle ne voulait pas que tout ce qu’elle avait construit soit détruit.
- Comme quoi ?
Silence.
- Sam ! Cassy ! Mais enfin, allez-vous m’expliquer ce qu’elle a fait de si terrible ?!
Cassandra voulut répondre mais aucun son ne sortit de sa bouche.
- Elle s’est mariée, Janet… Vous êtes mariée… Expliqua Sam.
- Avec moi. Lança une voix.
Daniel venait d’entrer dans l’infirmerie.
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Bureau du Général Hammond :
Le Colonel O’Neill était assis en face de son supérieur.
- Alors mon Général ?
- Cela risque d’être difficile, Colonel.
- Je m’en doute bien. Annuler un mariage en temps normal c’est déjà difficile, alors dans ce cas là. J’imagine bien sur la mention « Raison de l’annulation : J’ai épousé une extraterrestre ». Ça fait plus titre de film qu’autre chose.
- Exact. En faisant remonter cela assez haut dans la hiérarchie, nous devrions pouvoir réussir à l’annuler sans trop de questions, mais en attendant, il faudra que les docteurs Jackson et Fraiser se contentent d’un divorce.
- Et vu la rapidité de notre administration cela risque de prendre beaucoup de temps… Je vais aller prévenir Daniel.
- Faites donc.
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Couloir menant à l’infirmerie :
Jack arriva devant l’entrée de l’infirmerie et vit sortir les quatre femmes plus Daniel.
- Ha ! Daniel vous tombez bien il faut que je…
L’intéressé passa devant Jack sans s’arrêter.
- … vous parle…
Se tournant vers Sam :
- Il a parlé à Janet ?
- Oui.
- Et elle sait que… ?
- Exact.
- Oula ! Ça s’est mal passé ?
- C’est relatif…
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Chambre de Janet, quelque temps après :
Janet, allongée sur son lit regardait le plafond.
Soudainement, elle souleva les couvertures qui la recouvraient et les jeta au loin. Elle se leva mais un vertige l’obligea à ralentir ses mouvements. En fouillant dans les placards de l’infirmerie elle finit par trouver une des blouses bleues qu’arboraient certains membres du SG-C. Bien qu’un peu plus grande que sa taille, elle l’enfila. Une fois vêtue, elle se dirigea vers la porte de sortie et l’entrouvrit. Le couloir étant désert, elle sortit. Personne ne sut jamais ce qui avait poussé Janet Fraiser à quitter sa chambre. Peut-être tout simplement l’envie de bouger après tout ce temps d’immobilité. Nul ne sut non plus pourquoi ses pas la menèrent au laboratoire de Samantha et pourquoi au lieu de rentrer dedans pour voir son amie, elle se contenta d’écouter ce qu’il se passait à l’intérieur.
Sam était en train de pianoter sur son ordinateur devant les yeux de son mari.
- Si je continue à cette allure, j’aurais fini à la fin du mois. Expliqua Anise.
- Parfait. Les autres ne sont au courant de rien ? Demanda Lantash.
- Bien sûr sur que non, ils ne sont pas encore prêts pour tout cela.
- Je sais qu’avec des armes pareilles nous pourrions détruire la Terre mais…
De sa cachette, Janet blêmit...
Le téléphone du docteur Carter sonna.
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Bureau du Général Hammond, quelques secondes auparavant :
Le téléphone sonna :
- Hammond ?
- …
- Quoi ? Comment ça elle a quitté sa chambre ?
- …
- Mais bien sûr que vous devez la retrouver ! Non, elle n’a pas mon autorisation pour sortir ! Avez-vous prévenu le docteur Carter ?
- …
- Non, je m’en occupe. Vous, retrouvez le docteur Fraiser. Et avec douceur ! Elle est assez perturbée comme cela !
Hammond raccrocha pour décrocher tout de suite après. Il composa un numéro.
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Sam et Jack :
Sam décrocha :
- Allô ?
- …
- Mon Général ?
- …
- C’est pas vrai ! Très bien, avec Jack, nous nous mettons à sa recherche.
Elle raccrocha. Jack la regarda, interrogateur.
- Janet a quitté sa chambre et personne ne sait où elle est.
- Mais que font les types de la sécurité !?
- Je me le demande.
- Allons-y.
Janet, toujours au même endroit comprit que le couple de "Goa’uld" allait sortir et partit aussi vite que ses jambes fatiguées lui permettaient.
Jack et Sam sortirent à ce moment là du labo et virent Janet s’éloigner précipitamment.
- Mais qu’est-ce que… ? Commença Jack.
- Janet ! Appela Sam. Attendez.
Ils se lancèrent à sa suite.
- Mais qu’est-ce qu’il lui prend ? Demanda Jack.
- Je ne sais pas elle. Elle a dû entendre ce dont nous discutions et… Ho mon Dieu ! Je ne lui ai pas dit pour nous !
- Ho, c’est pas vrai !
Le couple allait rattraper Janet quand celle-ci, au détour d’un couloir bouscula un soldat. Le docteur manqua de tomber si le militaire ne l’avait pas retenue.
- Docteur Fraiser, est-ce que tout va bien ?
Janet ne répondit pas. Elle profita de ce que l’homme soit à sa portée pour lui prendre son arme qui se trouvait dans son étui. Surpris le soldat ne put rien faire. Fraiser fit quelques pas en arrière pointant son arme sur son ancien propriétaire ainsi que sur Sam et Jack qu’ils avaient rejoint.
- Ne m’approchez pas ! Reculez ! Cria-t-elle.
- Janet, calmez-vous, je vous en prie. Supplia Sam.
- Restez où vous êtes ! J’ai failli marcher avec votre histoire d’enlèvement ! Mais vous avez commis une erreur : Cette méthode a déjà été utilisée sur la vrai équipe SG-1 par Hathor !
- Janet nous ne sommes pas des Goa’ulds.
Jack fit signe au soldat de ne rien tenter et de reculer.
- C’est ça ! Vous allez me faire croire que je suis folle et que j’ai des hallucinations ?!
- Non, Janet, vous n’avez pas eu d’hallucinations. Nous ne sommes pas des Goa’ulds mais des Tok’ra.
- Bien essayé mais je ne marche pas ! Jamais le Major Carter n’aurait accepté un symbiote et encore moins le Colonel O’Neill.
- Là, elle marque un point. Murmura Jack.
- Les choses changent, Janet. Les circonstances ont fait que c’est arrivé.
Janet ne répondit rien mais continua à pointer son arme sur le couple. Elle semblait avoir oublié le militaire. Celui-ci, suivant les ordres de O’Neill attendait sans intervenir.
Attirées par les cris, plusieurs personnes étaient à présent là pour observer la scène. L’une d’elles avait décroché un téléphone mural.
Jack prit la parole :
- Écoutez doc.… Si j’ai accepté un symbiote c’était pour sauver Sam. Vous le connaissez, il s’agit de Lantash l'ancien symbiote de Martouf.
- Lantash est mort en même temps que Martouf !
- Non, Janet, il a survécu…
- Je ne vous crois pas !
- Janet, mon symbiote à moi c’est Anise. Celui qui fut jadis celui de Freya.
- Vous allez me faire croire qu’elle est morte aussi ?!
Sam acquiesça.
- Janet, comment les Goa’ulds sauraient autant de chose sur vous ? Sur nous ? Qu’ils connaissent notre base et nos méthodes d’action, d’accord, mais nous…
- Posez-nous des questions dont nous sommes les seuls à connaître les réponses si vous le voulez.
- Ça ne se peut pas… Tout ça ne peut pas être vrai… Je ne peux pas vous croire.
- Alors ne les écoutez pas. Lança une voix familière. Ecoutez-moi.
Teal’C s’avança.
- Vous vous réveillez juste et retrouvez un monde complètement différent. Votre meilleure amie vous semble métamorphosée, elle a épousé un homme que vous ne reconnaissez plus. On vous dit que celui que vous connaissiez comme votre ami est à présent votre époux. L’adolescente que vous avez laissée est à présent une femme. De nouveaux visages qui vous sont inconnus arpentent ces couloirs. Et je comprends que vous sembliez perdue. Mais moi Janet Fraiser, je reste Teal’C, le Teal’C que vous avez connu… Votre ami.
Le Jaffa tendit sa main vers Janet. Des larmes coulaient sur le visage de la doctoresse.
- Faites-moi confiance…
Janet en pleurs se laissa glisser contre le mur qui se trouvait derrière elle. Elle lâcha son arme et mit les mains sur son visage. Le Jaffa s’accroupit et d’un geste de la main fit glisser le revolver en arrière. Son propriétaire le récupéra. D’un geste sûr, ce qui surprit Sam et jack, il enlaça son amie. Celle-ci répondit à son étreinte et le serra dans ses bras. Elle posa sa tête sur la large épaule du Jaffa et pleura toutes les larmes de son corps.
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Le surlendemain, Maison familiale Fraiser-Jackson :
Jack ferma le coffre de son pick-up.
- C’était le dernier carton ?
- Il semble. Répondit Teal’C.
- Où est Daniel ?
- Il discute avec Cassandra.
- Bon, eh bien il ne nous reste plus qu’à lui dire que nous avons fini de charger ses affaires.
- Nous devrions peut-être attendre un peu ?
- Ouais, vous avez raison…
Daniel était assis sur le canapé du salon, Cassandra était assise à ses côtés.
- Et qu’en est-il de moi ? Qui suis-je finalement ? Est-ce que je suis ta fille ou pas ?
- Légalement oui, puisqu’il n’est pas question pour le moment d’annuler quoi que ce soit. Pour le reste… Que dit ton cœur ?
Cassy se blottit dans les bras de son père.
Au bout de quelques secondes Daniel reprit la parole :
- Il va falloir que j’y aille, il vaut mieux que j’évite de croiser ta mère. Je crois que ça vaut mieux pour tous les deux.
Daniel se leva et se dirigea vers la table du salon où étaient posés des documents. Il regarda la signature du docteur Fraiser en bas à gauche du papier. Il prit un stylo et signa à l’emplacement qui lui était réservé juste à côté de celui pour sa femme. Ou plutôt de son ex femme puisque avec cette signature ils étaient officiellement divorcés.
Il embrassa une dernière fois Cassandra.
- Au revoir papa. A bientôt.
- Au revoir ma chérie. Occupe-toi bien de ta mère, elle va avoir besoin de toi.
- Promis.
Il posa un baiser sur le front de la jeune femme et sortit. Il rejoint Jack et Teal’C.
- Daniel ?
- Allons-y, je n’ai plus rien à faire ici…
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SG-C, le même jour :
Sam, Janet et Aris Boch arrivèrent devant une porte gardée par deux soldats.
- Vous êtes sûre de ne pas vouloir que je vous accompagne ?
- Certaine. Il faut que je combatte mes démons toute seule.
- Très bien.
- Si vous êtes en difficulté, criez. Expliqua Aris. Je serais là en un instant.
- Merci.
Les deux militaires s’écartèrent et le docteur rentra dans la pièce.
A la vue de la personne qui venait d’entrer, Miria déglutit. Elle sentit ses jambes devenir du coton.
- Bonjour. Dit clairement Janet.
- Bonjour. Peina à articuler son interlocutrice.
Dans un silence de mort les deux femmes se faisaient face.
- C’est drôle, j’imaginais vous sauter à la gorge pour vous étrangler en rentrant dans cette pièce. Mais maintenant que je vous vois…
- O.. Oui ?
- J’ai pitié de vous, de ce que vous êtes et de ce que vous avez vécu.
- Je suis… désolée.
- De quoi de m’avoir voler trois ans de ma vie ou bien d’avoir mieux réussi que moi en ce laps de temps ?
- Quoi ?
- Vous aviez une vie de famille heureuse et mon retour a tout détruit n’est-ce pas ?
Miria était complètement déstabilisée par les propos de Janet.
- Je ne comprends pas …?
- Mon retour a détruit une famille stable. Daniel est partagé, Cassandra perdue et vous… vous êtes ici, à vous morfondre.
- Mais…
- J’ai beaucoup parlé avec Cassandra. Il semble que vous vous entendiez mieux avec elle que moi. Vous la compreniez mieux. J’étais tout le temps en opposition avec elle et vous vous avez su la guider et la comprendre mieux que n’importe qui… mieux que moi.
- Je… Je n’ai fait qu’être vous…
- Non, je suis convaincue que vous étiez plus qu’une doublure de moi. Jamais je n’ai séduit Daniel, vous oui. Il est clair que votre propre personnalité a pris le dessus et c’est cette personnalité qui a charmé Daniel et amadoué Cassy.
Miria était abasourdie par les propos de Janet. Elle se posait même des questions sur l’état mental de cette dernière.
- Avez-vous demandé l’asile politique ? Interrogea Janet.
- Oui, mais j’ignore pour l’instant ce qu’ils ont décidé pour moi. Je suppose qu’ils ne me font pas confiance… Ce que je comprends tout à fait.
- Ne vous en faites pas, vu que je vais être absente pendant quelques temps ils vont devoir trouver quelqu’un pour me remplacer. Et ils vont vite s’apercevoir que le docteur Gordon n’est pas aussi compétent que vous… que nous.
- Vous voulez que je prenne votre place ?! Ici ?!
- Qui d’autre que vous peut le faire ? Assez de vies ont été bouleversées, j’espère que vous pourrez vous en construire une ici.
Miria avait les larmes aux yeux.
- Merci… Mais, qu’allez-vous faire ?
- Je pars en vacances. Ordre du psychiatre, il faut que change d’air. Et ne me remerciez pas. Qui sait si dans quelque années, vous ne le regretterez pas ? Parfois une cellule de haute sécurité est plus confortable et plus sûre que le SG-C.
Janet s’apprêta à sortir.
- Attendez !
Elle se retourna.
- Est-ce… Est-ce que vous pouvez dire à Cassy que je suis…
- Elle le sait déjà.
Et elle sortit refermant la porte. Janet s’appuya contre celle-ci. Il lui sembla qu’un immense poids venait de lui être retiré des épaules.
- Janet, est-ce que ça va ?
- Oui, Sam. J’aimerai juste rentrer chez moi.
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Salle de Briefing, en fin de journée :
Hammond était assis en bout de table comme à son habitude. A ses côtés, tout SG-1 était rassemblé ainsi que le docteur Carter.
- Messieurs, mesdemoiselles et madame, si je vous ai réuni c’est pour deux raisons. Premièrement sachez que le docteur Fraiser a passé avec succès le test zatarc et que, sauf mauvaise surprise, tout devrait bien se passer pour elle.
- Personnellement, les surprises, j’en ai assez… Grommela Rachel
- Deuxièmement sachez que Pentagone s’est penché sur le cas de demande d’asile politique de notre invitée. Ceux-ci sont d’avis de se ranger à notre décision. Ils pensent que nous sommes les mieux placés pour décider de l’avenir du… Il hésita un instant… docteur Miria Jackson. C’est pourquoi je veux entendre votre opinion à chacun d’entre vous avant de prendre une décision. Est-ce qu’oui ou non nous acceptons sa demande d’asile et l’intégrons parmi nous ? Ou bien est-ce que nous l’envoyons en prison pour, sans doute, le reste de sa vie ?
Visiblement Hammond avait déjà son opinion sur la question, mais l’avis de son équipe phare lui tenait à cœur.
- Pour ma part, commença Teal’C, je ne peux que comparer la vie de Miria Jackson à la mienne. Une vie d’esclavage à la recherche de la liberté. Je ne peux donc qu’approuver le fait qu’elle se joigne à nous.
- Moi aussi Teal’C, je connais l’esclavage des Goa’ulds et ce qu’ils sont capables de faire à leurs prisonniers. Je vous suis.
- Merci Capitaine O’Neill. Capitaine Romanov ?
- Je vais voter "blanc", mon Général. Je suis encore trop partagée pour prendre une décision.
- Très bien, je prends note de votre choix. Docteur Carter ?
- Janet est mon amie et elle est d’accord pour que Miria soit des nôtres, alors c’est d’accord pour moi.
- Colonel ?
- Pff… Donnons-lui une chance… D’accord pour moi.
- Docteur Jackson.
Daniel ne répondit pas, il fixait la table en silence.
- Hé ! Daniel ! On vous parle !
Il releva la tête.
- Vous parlez d’un choix… dans les deux cas je suis perdant… D’accord, elle peut rester.
- Très bien. Le docteur Miria Jackson sera donc sous les ordres du docteur Gordon. Ses accréditations seront limitées aux zones non sensibles. Du moins jusqu'à ce qu’elle nous démontre que nous pouvons lui faire entièrement confiance.
- Colonel, je vous charge de prévenir le docteur Jackson et de lui trouver des quartiers plus convenables que ceux qu’elle possède actuellement.
- A vos ordres.
- Rompez !
Tout le monde se leva et commença à quitter la pièce. Jack donna une tape amicale sur l’épaule de Daniel qui n’avait pas bougé de son siége.
- Docteur Jackson… Docteur Miria Jackson… Pensa t-il. Il esquissa un sourire mi-cynique, mi-amusé.
Fin de l’épisode.