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Petit Voyage Entre Amies : Chapitre 2

 
 
Cellule de Natalia :
 

La porte s’ouvrit et le Capitaine Carter et le Colonel O’Neill rentrèrent. Jack referma la porte derrière lui.

 

-         Vous avez fait vite.

-         Comment cela ?

-         Il vous faut au moins six heures d’avion depuis Washington. On rajoute à cela le temps de vous prévenir plus le temps de vous préparer. Je trouve donc que vous avez fait vite.

 

Sam, surprise :

 

-         Comment savez-vous que j’étais à Washington ?

-         Parce que je vous connais très bien. Pas aussi bien que ma collègue que vous gardez à quelques pas d’ici, mais je vous connais.

-         Comment savez-vous que votre collègue se trouve près d’ici ?

-         Je n’en étais pas sûre, mais vous venez de confirmer.

-         Très bien, Capitaine Romanov, c’est cela ? Si vous me disiez pourquoi vous vouliez me voir.

-         Asseyez-vous, ça risque d’être long. Vous aussi Colonel. Ne craigniez rien je ne vais pas vous sauter à la gorge pour vous étrangler.

 

Les deux militaires s’exécutèrent.

 

-         Bon pour faire au plus simple, si je vous parle de dimensions parallèles ou bien de mondes alternatifs vous me répondez quoi ?

-         Science-fiction ?

-         Albert Einstein ?

-         Vous voyez Colonel c’était pour cela que je voulais lui parler. J’étais sûre qu’elle, elle me comprendrait.

-         Capitaine, une petite explication ?

-         C’est Albert Einstein qui le premier à parler des théories des multiples dimensions.

-         Ha ?

-         Et bien, grande nouvelle, Samantha, c’est plus du théorique.

-         Comment cela ?

-         Mon amie et moi venons d’une dimension alternative.

-         Mais… Mais comment ?

-         Heu… là, c’est plus compliqué. Disons que suite à une expérience qui a mal tourné nous avons passé à travers une sorte de mini trou noir, ce qui nous a fait débarquer ici. Notez que je me pose toujours la question : comment avons-nous pu nous retrouver ici alors que nous étions à l’origine dans une cave d’une maison située à quelques kilomètres d’ici ? Peut-être est-ce dû à l’importance de cette base pour nous. A moins que ce soit une coïncidence.

-         Attendez ! Attendez ! C’est tout bonnement impossible !

-         Ha ! Merci ! S’exclama Jack.

-         Je veux dire qu’il est possible qu’un trou noir soit un passage entre deux ou plusieurs dimensions mais aucun être humain ne pourrait supporter un voyage travers un tel phénomène. La pression exercée par l’énorme densité du trou aurait dû vous réduire en poussière !

-         Je ne suis pas scientifique mais le fait d’être accompagnée pendant son voyage par un Nexus vivant doit modifier quelque peu les lois de la physique en vigueur.

-         Pardon ? Mais de quoi vous parlez ?

-         De qui, pas de quoi. Je parle de ma collègue. C’est un Nexus vivant, un passage vivant entre plusieurs dimensions.

-         C’est…

-         Aux limites des lois et connaissances actuelles de la physique quantique ?

-         Oui !

-         Je sais, c’est ce que vous avez dit la première fois.

-         Quoi ?!

-         Enfin, chez moi, votre double dimensionnel.

-         Carter, vous comprenez quelque chose ?

-         Colonel, si elle dit vrai, cela va…

-         Bouleverser vos connaissances en astrophysique ? Continua Natalia.

-         Exact !

-         Ça aussi vous l’avez déjà dit.

-         Ecoutez jeune fille…

-         Capitaine.

-         Très bien : Ecoutez "Capitaine", le Capitaine Carter semble prête à vous croire mais pour ma part il me faut des preuves.

-         Je le conçois parfaitement… Et bien vous en aurait d’ici quelques heures. L’entropie en cascade risque de m’affecter.

-         La quoi ?

-         L’entropie en cascade, mon Colonel. Le fait qu’elle soit étrangère à cette dimension en fait une sorte de corps étranger, comme dans un organisme humain.

-         Et les "anti-corps" de cette dimension vont vouloir m’éliminer.

-         Vous voulez dire que… Dame Nature va vouloir se débarrasser de vous parce que vous ne faites pas partie de l’immense construction qu’elle a faite ?

-         C’est une façon assez poétique de présenter la chose, mais oui.

-         Combien de temps vous reste-t-il ?

-         Normalement, je ne peux pas rester plus de quarante huit heures avant que les premiers effets ne se fassent sentir. Passer ce délai… Boum !

-         Vous semblez connaître le sujet.

-         Disons que c’est des circonstances que certaines de mes connaissances, dont vous deux, ont connues.

-         Nous ?

-         Nos doubles, Colonel. Conclut Sam.

-         Exact.

-         D’accord c’est une belle histoire. Mais je n’ai toujours pas l’ombre d’une preuve.

-         C’est vrai.

 

Natalia se mit à réfléchir.

 

-         La Porte des Etoiles, ça ne vous dit rien ? Un grand anneau de… métal, avec neuf chevrons, des étranges symboles dessus. Vous avez dû le trouver en Egypte. Non ?

-         …

-         Oui, évidemment même si vous voyez de quoi je parle vous ne me le diriez pas. Visiblement j’ai l’air d’être l’ennemi, ici.

-         …

-         Comme j’ai répondu à pas mal de questions je ne pourrais pas avoir quelques réponses à mon tour ?

-         Demandez toujours.

-         Vous m’avez traitée de Soviétique, j’en déduis que l’URSS est toujours présente. Exact ?

-         Exact. Répondit Sam

-         Donc nous sommes en pleine guerre froide ?

-         Ça risque même de devenir une guerre chaude.

-         Capitaine !

-         Pardon, mon Colonel mais cela n’a rien de top-secret.

-         Dans ce cas là, je comprends pourquoi vous êtes si méfiant avec moi. Je suis le stéréotype même de l’espionne dans une base militaire… qui a de fortes chances d’être pleine d’ogives nucléaires…

-         J’ai une question, chez vous, j’entends par-là dans votre dimension, qu’est-ce que vous faites ?

-         Je suis affectée à la base de Cheyenne Mountain, dans le Colorado, bref ici.

-         Une Russe dans une base de missiles américaine ?

-         Carter !

-         Non, chez moi il n’y a plus de missiles. Il faut dire qu’il n’y a plus d’URSS, non plus donc plus de guerre froide. Forcement ça aide.

-         Dans ce cas là, quelle est votre fonction ?

-         Je fais partie d’un projet top-secret appelé Porte des Etoiles…

-         Encore ce truc ! C’est quoi au juste ?

-         Il s’agit de l’utilisation d’un appareil extra-terrestre pour voyager sur d’autres planètes à des milliers d’années-lumière.

-         Ben voyons !  Et vous avez rencontré des petits hommes verts ?

-         Non, des gris. Des gris Roswell, pour être exacte. Et je peux même vous dire que votre double les aime bien.

-         Vous avez trouvé le septième chevron ? Murmura Sam.

-         Ha ! Enfin une réaction.

-         Que… ? Capitaine Carter ! Je ne sais pas de quoi vous parlez, mais je vous ordonne de vous taire !

-         Mon Colonel, je pense… je suis persuadée que cette femme dit la vérité !

-         Je ne veux pas le savoir !

-         Ecoutez je vous propose un marché : Nous vous apprenons deux ou trois trucs sur la Porte des Etoiles et en échange vous mettez tout en œuvre pour nous aider à rentrer chez nous.

-         Carter, venez sortons d’ici.

-         Mais…

-         C’est un ordre !

 

Les deux militaires s’apprêtèrent à sortir quant Natalia les arrêta :

 

-         Au fait, comment vont vos affaires de cœur entre vous deux ?

 

Jack et Sam s’arrêtèrent et se mirent à dévisager la jeune Russe qui leur faisait face avec un petit sourire de satisfaction.

 

-         Vous devriez aller parler à Rachel, je suis sûre que ce sera une conversation très intéressante sur beaucoup de points…

 
 

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Cellule de Rachel, peu après :
 

La porte s’ouvrit et une fois encore, Sam et Jack firent leur entrée.

 

-         Ha quand même, j’ai failli attendre.

-         Bonjours je suis…

-         Samantha Carter, je sais. La seule chose que je ne savais pas c’était votre fonction ou grade. C’est chose faite à présent.

-         Capitaine… O’Neill. Nous allons jouer carte sur table. Votre collègue ou amie…

-         Collègue et amie.

-         Votre collège et amie nous a expliqué que vous êtes des voyageurs d’une autre dimension et que vous êtes là à cause d’un accident.

-         Exact, mais je vous l’ai dit aussi.

-         Elle nous a dit aussi que vous seriez un Nexus vivant, ce qui, selon elle, serait la raison de votre survie lors de votre voyage. Est-ce vrai ?

-         Je confirme.

-         Pouvez-vous nous en dire plus ?

-         Asseyez-vous, ça risque d’être long…

 
 

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            Quelques minutes plus tard :
 

            Le Colonel O’Neill et le Capitaine Carter sortirent de la cellule de la prisonnière. Visiblement ils avaient du mal à encaisser ce qu’elle venait de leur apprendre.

 

-         Mon Dieu… Murmura Sam. C’est tout bonnement…

-         De la science-fiction ! Tu ne vas pas me faire croire que tu as cru à cette histoire ? C’est très bien monté, je te l’avoue, mais je n’y crois pas un instant.

-         Jack, c’est plus compliqué que ça…

-         Ho non ! C’est, au contraire, très simple. Les Soviétiques se sont très bien renseignés sur nous deux, ils ont même dû avoir vent de notre liaison. Je ne sais pas comment, je te l’accorde, mais il est clair que le but de cette femme, de ces femmes, est de nous déstabiliser !

-         Mais pourquoi… ?

-         Je ne sais pas encore, mais je vais trouver, ça je te le promets.

 

Sam s’appuya contre le mur et passa sa main dans ses cheveux dans l’espoir d’y voir plus clair.

 

-         Colonel… Jack… Il y a certains détails que tu ne connais pas…

-         Pas convaincue ? Très bien, viens avec moi.

-         Quoi ?

-         Viens te dis-je.

-         Mais où ?

-         Puisque cette "visiteuse" prétend être notre fille venue du futur et de je ne sais quel monde parallèle, il suffit de faire un test de paternité. Nous lui avons pris du sang lors de son apparition ici. Il suffira de faire la même chose pour nous deux et nous serons vite fixés.

 

O’Neill tira Sam l’obligeant à le suivre.

 
 

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Infirmerie de la base :
 

-         Docteur vous êtes là ?

-         Ici Colonel. Que puis-je pour vous ?

-         Docteur Fraiser, voici le Capitaine Carter.

-         Docteur.

-         Capitaine.

-         Et en quoi puis-je vous être utile ?

-         Vous vous souvenez l’an dernier quand le Major Samuels vous a "ennuyé", j’ai usé de mon influence auprès du général pour qu’il soit muté ailleurs et vous m’avez dit que vous aviez une dette envers moi.

-         Oui, en effet.

-         Et bien c’est le moment de payer votre dû.

-         Je vous écoute.

-         Vous avez toujours les échantillons sanguins des deux prisonnières ?

-         Bien sûr.

-         Dans ce cas vous allez nous faire une prise de sang au Capitaine et à moi-même. Ensuite vous effectuerez des tests de comparaison entre nous deux et celle qui dit s’appeler Rachel O’Neill.

-         Très bien et je suis censée chercher quoi, au juste ?

-         Un lien familial. Expliqua Sam.

-         Plus exactement un test de paternité et de maternité.

-         Je vous demande pardon ?

 
 

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Bureau du Général West, quelques heures plus tard :
 

-         Entrez !

 

Jack rentra dans le bureau de son supérieur à son étonnement, Sam était déjà là, assise sur un des fauteuils en cuir faisant face au général.

 

-         Vous vouliez me voir mon Général ?

-         En effet Colonel. Asseyez-vous.

 

Jack obtempéra, non pas sans lancer un regard interrogateur au Capitaine.

 

-         Comme vous le savez Colonel j’ai lu attentivement les rapports que le Capitaine Carter et vous m’avez fait parvenir. Bien que l’histoire que raconte ces demoiselles soit fort passionnante, rien ne m’a semblé plausible, ni réel. Cependant le Capitaine semble être d’un autre avis.

 

Jack sentit un malaise monter en lui. D’une commun accord avec Carter, ils avaient omis de préciser que le Capitaine Rachel O’Neill aurait des liens familiaux avec eux deux. Est-ce que Sam en aurait parlé au Général ?

 

-         Comment cela mon Général ?

-         Le Capitaine Carter m’a fait part de son travail au Pentagone sur un projet top-secret appelé Porte des Etoiles. Ce projet aurait été abordé dans vos conversations avec les deux prisonnières.

-         Heu… En effet mais pour moi c’est de…

-         La science-fiction ? Oui je suis aussi de votre avis, mais le Capitaine Carter et ses supérieurs en ont un autre.

-         Ha bon ? Demanda Jack, un peu perdu.

 

Sam prit la parole.

 

-         Mon Colonel, le projet Porte des Etoiles tel que nous le connaissons est depuis de nombreuses années un cul-de-sac. Nous n’arrivons pas à progresser. Visiblement ces deux militaires semblent en savoir beaucoup sur le sujet…

-         Wo ! Wo ! Wo ! Une minute Carter ! C’est quoi au juste une Porte des Etoiles ? Pas un machin extra-terrestre pour aller sur d’autres planètes comme l’ont dit la blonde et la Russe ?

-         Si, mon Colonel, nous pensons en effet que c’est le cas.

-         C’est ce que je disais c’est de la science-fiction !

-         Colonel, je…

 

A ce moment la, le téléphone du général sonna.

 

-         Allô ?

-         …

-         Oui, ils sont là.

-         …

-         Très bien, je vais lui dire.

 

Il raccrocha.

 

-         Le docteur Fraiser m’informe que les résultats si importants et si urgents que vous avez demandé sont arrivés, Colonel.

-         Ha bon ? Demanda Jack avec inquiétude. Et bien je passerai la voir dès que cette réunion sera fini.

-         Ce ne sera pas utile, Colonel.

-         Comment cela ?

-         Elle me charge de vous dire que les résultats sont positifs et qu’ils confirment vos doutes.

-         Ho, Seigneur !

 

Sam lâcha un soupir et afficha un petit sourire que l’on pourrait qualifier d’ironique.

 

-         Sans vouloir être indiscret Colonel qu’est-ce qui est donc si important pour ne pas pouvoir attendre ?

-         Mon… taux de cholestérol. Le docteur confirme, j’en ai trop. Et oui, il va falloir que je me mette au régime.

 

Le Capitaine Carter dut se forcer pour ne pas sourire.

 

-         Vraiment ?

-         Ben vous savez, à mon âge.

-         Admettons. Pour en revenir à notre affaire, les généraux du Pentagone m’ont ordonné d’envoyer nos deux pseudo-Capitaines sur une base du Nouveau-Mexique où elles pourront peut-être être utiles.

-         Nouveau-Mexique ? Ne me dites pas que nous allons à côté de Roswell ?

-         Exactement Colonel, en pleine Zone 51.

-         C’est plus de la science-fiction, c’est la quatrième dimension…

 
 

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Un avion militaire en route pour le Nouveau-Mexique :
 

Escortées d’un petit groupe de soldats ainsi que du Colonel O’Neill et du Capitaine Carter, Natalia et Rachel étaient en route pour la zone 51.

Assise côté hublot, Rachel avait la tête penchée en arrière. Elle gardait les yeux fermés. Sam vint s’asseoir sur le siège qui lui faisait face.

 

-         Ha, quand même.

-         Quand même quoi ? Demanda Sam.

-         Je demandais quand est-ce que tu te déciderais à venir me parler.

-         Je suis si prévisible ?

-         Disons que je te connais.

-         Ce n’est pas tout à fait moi.

 

Rachel leva la tête, ouvrit les yeux et porta son regard sur sa "mère".

 

-         C’est vrai… Je suppose que tu as un bon nombre de questions à me poser.

-         En effet, mais je ne sais pas par quoi commencer…

-         Par le début. Répondirent-elles de concert.

 

Elles rirent.

 

-         Parlons donc de ma vie… ma mort…. Jack…

-         Ho, Jack, c’est un sujet… Comment cela "ma mort" ?

-         Laisse donc, c’est des détails et de toutes façons c’est trop compliqué.

-         Très bien, alors parlez-moi donc de vos parents.

-         Lesquels ? Les biologiques ou bien les adoptifs ?

-         Heu… ? Là, je suis perdue.

-         Ceux de la ligne temporelle où j’ai grandi ou ceux de celle où je vis?

-         Ho ! Commençons par le commencement, si vous le voulez bien ?

 

Rachel eut un soupir de mélancolie à la pensée de souvenirs douloureux.

 

-         Je n’ai presque pas connu ma mère, j’étais très jeune quand elle est morte. Je n’en ai que de brefs souvenirs. Mon père, c’était… c’était un des chefs de la résistance. Il était Général et moi Capitaine. Il était plus mon supérieur qu’autre chose. A tel point que quand j’ai été faite prisonnière par l’ennemi, il a préféré me laisser sur place plutôt que tenter de me libérer pensant que je serais plus utile comme informatrice de l’intérieur qu’à ses côtés.

-         Je comprends que vous lui en vouliez.

-         Il a fait un choix. En me sacrifiant, il a permis de sauver de nombreuses vies qui elles même ont pu en sauver d’autres. Chaque guerre fait ses victimes. J’en faisais partie, comme mon père à sa manière.

 

Sam ne put s’empêcher d’avoir mal pour la jeune femme qui se trouvait en face d’elle. Elle laissa quelques secondes de silence pour que la tension retombe.

 

-         Et vos parents actuels ?

-         Quand on dit que la guerre change les gens, on ne s’imagine pas à quel point. Les Jack et Sam que j’ai découverts en remontant le temps sont merveilleux. Ils m’ont acceptée, tout naturellement, comme si j’étais vraiment le fruit de leurs entrailles. Pour la première fois j’ai trouvé la paix intérieure et une famille…

 

Une nouvelle fois, Sam laissa un bref instant de silence.

 

-         Vous pouvez m’en dire plus sur eux ? Comment se sont-ils rencontrés ? Sont-ils mariés ? S’ils sont heureux ?

-         Ils se connaissent depuis environ huit ans, cela fait un an et demi qu’ils sont mariés. Et, oui, je pense qu’ils sont heureux. Ho, je ne dis pas que de temps en temps il n’y a pas de l’orage, mais dans l’ensemble, je pense que c’est ces sept ans de non relation qui les ont rendus très proches, plus que beaucoup de couples.

-         Sept ans de non-relation ?

-         Ha oui, pardon. Leur première rencontre a eu lieu au début du programme Porte des Etoiles. Et quelle rencontre, ce fut mémorable. Tu lui as… pardon, elle lui a proposé un bras de fer pour prouver qu’elle valait autant, si ce n’est plus, qu’un homme.

-         Bonne méthode, je penserai à la ressortir.

-         Ensuite ils ont fait équipe pendant sept ans. Sept ans de flirts et de sous-entendus interminables et quasi insupportables.

-         A cause de la loi de non-fraternisation ?

-         Tout juste.

-         Et qu’est-ce qui a changé ?

-         Moi.

-         Mon double est tombée enceinte ?

-         Non, j’ai débarqué à leur époque et j’ai été le facteur de déclenchement : Puisqu’ils ne pouvaient pas s’aimer en public, ils s’aimeraient en secret.

-         Je… Je crois que je n’aurais pas pu.

-         Mais elle n’a pas pu. Au bout de quelques temps, d’un commun accord, Sam a quitté l’armée et elle a rejoint le projet comme scientifique civile.

-         Woa… Est-ce qu’ils… Est-ce qu’ils ont des enfants ? Je veux dire, d’autres enfants ?

-         Non, mais ça c’est un sujet assez compliqué.

-         Il… Jack n’en veut pas ? La voix de Sam trembla en posant cette question.

-         Ce n’est pas ça. Disons que pour faire simple, certains évènements font qu’ils ne doivent pas avoir d’enfants. Sauf accident, je risque de rester fille unique.

 

Le regard de Samantha se posa sur O’Neill, assis quelques sièges en avant.

 

-         Ne t’en fait pas, il t’aime.

-         Comment en être sûre ?

-         Parce que c’est votre destin...

 
 

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Quelques sièges plus en avant :
 

Jack regardait à travers le hublot les nuages qui défilaient :

 

-         Un Penny pour vos pensées.

-         Mmmm ?

 

Jack tourna la tête. Natalia était devant lui.

 

-         Que puis-je pour vous, jeune fille.

-         Permettez que je vous tienne compagnie ?

 

Sans attendre la réponse, elle s’assit à côté de O’Neill.

 

-         Je vous préviens, je ne suis pas d’humeur. Qu’est-ce que vous voulez ?

-         C’est le manque de nicotine qui vous rend si charmant ?

-         Comment… ?

-         J’observe. La façon dont vous bougez vos doigts nerveusement laisse à penser que vous avez l’habitude de tenir une cigarette.

-         Bien vu.

-         Ça fait combien de temps ?

-         Trois mois, six jours et trois heures. Un enfer.

-         J’imagine.

-         Vous n’êtes pas venue me voir pour me parler de ma dépendance à la nicotine, je suppose ?

-         Non, en effet, je suis là pour vous parlez d’amour.

-         Pardon ?

 

Jack eut un mouvement de recul. Natalia ne put s’empêcher de rire.

 

-         Du calme, je ne vous fais pas des avances. Je faisais allusion à une certaine blonde douée pour les sciences.

-         Ho ! Ne me parlez pas de scientifiques.

-         Oui, je sais, vous ne les aimez pas. Un jour il faudra vraiment essayer de savoir d’où vient cette animosité envers tous ceux qui sont titrés comme professeur ou bien docteur. Un psychiatre vous dirait sans doute que cela est dû à un complexe d’infériorité qui remonte à votre enfance.

-         Merci docteur Freud pour la séance, mais je peux me passer de vos conseils. Si c’est tout ce que vous avez à me dire vous pouvez retourner à votre place.

-         Non, désolée, j’ai encore deux ou trois choses à vous demander.

-         Pff… Très bien, je suppose que je n’aurai pas la paix tant que je ne vous aurai pas satisfaite, alors je vous écoute.

 

Natalia prit un air beaucoup plus sérieux. Elle désigna l’alliance du Colonel.

 

-         Depuis combien de temps êtes-vous êtes marié ?

-         Presque dix-neuf ans.

-         Avec Sarah ?

-         En effet, je vois que vous êtes bien renseignée. Les Soviétiques ont un bon système d’espionnage.

-         Désolée, mais ce renseignement est cent pour cent d’origine américaine. Oubliez cinq minutes votre antipathie communiste envers moi. Surtout que je n’ai rien à voir avec vos communistes, ni avec aucun communiste d’ailleurs.

-         …

-         Pour en revenir à mes questions : Des enfants ?

-         Non…

-         Tiens ? J’aurais cru. Vous n’avez jamais eu envie ?

 

Jack, sur un ton beaucoup plus énervé :

 

-         Ecoutez, si vous voulez tout savoir, il y a quelques années ma femme a fait une fausse couche et il y a eu des complications, résultat elle ne peut plus avoir d’enfants.

-         Ho… Désolée. Sincèrement.

-         Si vous saviez ce que j’en ai à faire de vos excuses ! Maintenant laissez-moi !

 

Natalia laissa une seconde de silence.

 

-         Charlie…

-         Quoi ?

-         Charlie. C’est le nom du fils du Jack O’Neill de ma dimension. Ou plutôt c’était son nom. A l’age de dix ans, il s’est tué en jouant avec l’arme de service de son père. Après cela, le Colonel est tombé au plus bas il a même pensé à mettre fin à ses jours m’a-t-on dit.

-         J’y ai pensé aussi…

-         Vous avez beaucoup en commun. Ce qui est normal vu que vous êtes son double dimensionnel. Cependant il y a une énorme différence entre vous deux. Lui, il a retrouvé le goût de vivre grâce à une personne. Elle est devenue sa bouée de sauvetage.

-         Qui ?

-         A votre avis ?

-         Ce n’est pas possible. Ça ne peut pas marcher.

-         Ecoutez, je ne sais pas l’état de vos relations avec votre femme et généralement je suis pour la paix des ménages. Peut-être que je prêche plus pour l’intérêt de mes amis que pour des étrangers, mais je suis certaine d’une chose : Il n’est jamais trop tard pour refaire sa vie…

 
 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
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