******
Jack était attablé seul, au mess, ruminant tranquillement ses sombres pensées. Seul oui, car son air furieux en avait repoussé plus d’un. Et de ce fait tranquillement, du moins jusqu’à l’arrivée de Daniel et Teal’C. De Daniel surtout, songea-t-il en grimaçant au « salut » de son archéologue d’ami.
Daniel : Alors Jack, vous vous êtes remis de votre K.O ?!
Jack, grognant : Daniel !
Daniel, malicieux : Aller, avouez le ! Jack O’Neill VS Touley, K.O : 0-1 !
Jack : Daniel, vous…
Jack, qui s’apprêtait à remettre comme il se doit Daniel à sa place, fut coupé net dans son élan par l’entrée de son major au mess. De son major et du prof, rectifia-t-il intérieurement, non sans un pincement au cœur. Ceux-ci étaient en train de rire aux éclats, et proches, beaucoup trop proches de l’avis de Jack.
Les voyant s’approcher de leur table, le colonel tenta de récupérer son major.
Jack, souriant : Major, vous vous joignez à nous ?
Sam, gênée : Et bien…
Daniel : Laissez Sam, nous arriverons bien à supporter Jack un repas, sans vous !
Petit scarabée de malheur ! Pourquoi était-il intervenu ? Quoique devant la gène de son second, il avait peut être bien fait. Celle-ci s’était d’ailleurs vite éloignée avec un petit sourire en guise d’excuse.
Daniel : Jack ?
Jack, émergeant : Hein, quoi ?
Daniel : Laissez moi deviner…
Jack : Il n’y à rien à deviner Daniel !
Daniel : En effet. Mais si je ne vous connaissais pas, ou plutôt si, en vous connaissant, je pourrais penser que vous êtes jaloux ?
Jack, estomaqué : Moi jaloux ?! Humph !
Quelle idée ! Il en avait de bonne lui ! Non, il n’était pas jaloux. Simplement il était… Il était… Perturbé ! C’est ça, perturbé par ces théories économiques, perturbé par ce prof, perturbé par son major… Non, il n’était pas jaloux ! Mais ça ne se passerait pas comme ça !
Jack : Je ne suis pas jaloux, comme vous dites Daniel !
Daniel, sceptique : Mais oui, Jack…
Jack, se levant : ça ne se passera pas comme ça, vous allez voir !
Daniel : Et le colonel se relève ! Un deuxième round se préparerait-il ?
Jack sortit du mess, laissant Daniel à ses élucubrations. Mais souriant tout de même à ses propos. En effet, un deuxième round se préparait, et il allait gagner par K.O, à moins que l’autre scobidoo ne déclare forfait avant !
*******
Sam finissait tranquillement son café tout en discutant avec Jean Paul. Oui, jean Paul, leur prof, ils s’appelaient par leurs prénoms maintenant. Normal après un déjeuner si exquis, non ? Bref, Sam avait passé un agréable moment avec cet homme. Et tout en continuant à discuter, ils attendaient le colonel, en retard…
Souriant à une des piques de son interlocuteur, Sam eu soudain du mal à avaler sa salive, la bouche sèche, se retenant de parler pour ne pas bafouiller, étais-ce des papillons dans son estomac ?
Jack, entrant : Salut tout le monde !
Son colonel venait de faire une entrée des plus réussie ! Si elle avait trouvé le jean de Jean Paul très seyant quelques minutes auparavant, rien ne valait l’uniforme ! Jack O’Neill en tenue d’apparat, tout de bleu vêtu, arborant fièrement son costume officiel et ses nombreuses médailles. L’effet était saisissant !
Sam, troublée : Mon colonel ?
Jack, suave : Carter ?
Sam : Je… Mais pourquoi cet uniforme ?
Jack, regardant Touley avec condescendance : J’ai pensé que c’était de conséquence pour la venue de notre illustre invité…
Argh ! Et cette voix si… si… si lui ! Comment pouvait-il être à la fois si officiel et si… craquant ?! Balayant la pièce du regard, Sam s’arrêta sur Jean Paul : c’était elle ou il avait brusquement pâli ?
******
Daniel, chuchotant : Belle revanche ! Le challenger revient en force, 2-1 pour Jack O’Neill !
Jack sourit largement au commentaire de Daniel. C’est vrai que son plan avait plutôt bien fonctionné. Surtout s’il se fiait au regard appréciateur que son major posait sur lui, songea-t-il tout en bombant le torse. Il n’y a pas à dire, le prestige de l’uniforme ça a du bon !
Cette brève confrontation, dont la signification n’avait visiblement pas échappée à Touley, lui valut d’être séparé de son major, pour cause de « rétro à fixer » sur ladite place… Qu’à cela ne tienne, c’était lui qu’elle regardait et pas ce prof de malheur ! Qui avait d’ailleurs enchaîné sur les politiques économiques… Ou budgétaires ? À moins que ce ne soit monétaires ? Bref, sur de l’éco… Jack s’accrocha, essayant vaillamment de suivre les divers concepts.
Mais inéluctablement vint l’heure des questions, histoire de vérifier si tout le monde avait bien compris. Et bien sûr, tôt ou tard, ça devait lui tomber dessus…
Touley : Colonel ?
Jack : C’est moi.
Touley : Que pouvez vous nous dire de la courbe de Philips vue par Milton Friedman ?
Jack, réfléchissant : Et bien… C’est une remise en cause de Keynes, n’est-ce pas ? Ah oui, je sais : les anticipations rationnelles !
Touley, surpris : Et bien…
Jack, fier : Et oui…
Touley, se reprenant : Vous avez donc la réponse à vos interrogations existentielles maintenant…
Jack, cherchant à comprendre : Expliquez vous…
Touley, victorieux : C’est sûrement pour ça que personne ne rit à vos tentatives d’humour : les anticipations colonel, les anticipations…
Daniel, soufflant : Aouch ! Et un revers, un !
Et là, Jack faillit se lever pour écraser son poing sur la figure de ce ****** ! Et il s’en fallut de peu ! Comment osait-il ?! Et puis il était très bien son humour, d’abord ! Carter riait toujours à ses blagues, elle ! Sauf que là elle riait davantage à celles de cet homme. Et uniforme ou pas, son ego venait d’en prendre un coup.
******
Ah non, c’était trop ! Heureusement que la séance se terminait bientôt. Elle avait bien vu que le courant ne passait pas entre les deux hommes, mais de là à déclencher de telles effusions…
Touley : Bien, nous en avons fini pour aujourd’hui. Je vous attend demain matin, 8h. Bonne soirée à tous.
Sam : J’aurais aimé avoir quelques précisions à propose des applications mathématiques des sciences économiques…
Touley : Bien sûr. Peut-être accepterez vous d’en discuter autour d’un café ?
Sam, souriante : Mais avec plaisir Jean Paul !
En fait, après mure réflexion et en toute objectivité, Sam décida qu’elle adorait l’éco ! La discipline en elle-même peut-être, le prof sûrement, l’air jaloux de son colonel, assurément !
******
Le mess, encore. Attablé, encore. L’air furieux, encore. Pas tout seul, encore… Daniel, encore ! Quoique parler avec Daniel valait mieux que de subir le regard scrutateur de Teal’C, en silence…
Daniel : Alors Jack, 5-2 si je compte bien… Vous vous avouez vaincu ?
Jack : Daniel… Et puis non, d’abord il y a 4-2 !
Daniel, rieur : Tiens, vous comptez aussi ? Et je vous signale qu’il vous a pris Sam, ça vaut bien le double de points ça !
Jack : Il ne m’a rien pris du tout !
Daniel : Un petit peu, quand même…
Jack, imitant : « avec plaisir Jean Paul »…
Daniel : Là, vous voyez, ça vous agace !
Jack, l’ignorant : Qu’est-ce qu’elle a à minauder comme ça avec lui ? Comment fait-il ça ?
Daniel, s’esclaffant : jack… !
Jack : Non mais c’est vrai… Moi quand je lui propose un café, elle préfère s’enfermer dans son labo…
Daniel, d’une voix grave : Vous ne devez pas vous y prendre de la bonne manière…
Jack : Et arrêtez de l’imiter ! J’ai assez de l’original comme ça !
Daniel : Oui chef !
Jack, morose : Puisque vous le prenez comme ça, bonne soirée.
Le colonel sortit, le cœur lourd, pour aller se défouler sur un malheureux punching ball.
******
Sam s’éveilla doucement d’un beau rêve, ronchonnant contre son réveil. Elle aurait bien grappillé quelques heures de sommeil supplémentaires. C’est vrai qu’ils étaient rentrés tard hier soir, ou étais-ce tôt ce matin ? Le major sourit en se remémorant sa soirée. Jean Paul l’avait agréablement surprise en l’emmenant dans un restaurant à l’ambiance feutré.
Tout en se rendant en salle de briefing, Sam songea que c’était le dernier jour qu’elle verrait Jean Paul. Non pas que cela lui fut particulièrement insupportable, mais elle aurait bien fait un bout de chemin avec lui. Pour une fois qu’un homme l’intéressait, s’intéressait à elle, et n’était pas inaccessible, soupira-t-elle…
Daniel : Et bien Sam, quel enthousiasme !
Sam : Daniel ! Oui, un peu de fatigue c’est tout.
Daniel : C’est vrai que vous avez une petite mine et des cernes…
Sam, souriant : Oui, Jean Paul m’a emmené au restaurant hier soir.
Daniel : Dites donc ! Vous ne perdez pas de temps vous !
Sam, riant : Ne dites pas n’importe quoi, Daniel ! Nous ferions mieux de nous dépêcher un peu, ou nous allons être en retard…
******
Jack déglutit difficilement. Il venait de surprendre la conversation de ses deux amis. La situation devenait critique, il fallait réagir ! Non mais, qu’est-ce qu’il croyait ce prof ? Qu’il pouvait arriver comme ça et lui piquer sa place ? Quoique si on s’y attardait, quelle place pouvait-il bien défendre, celle d’une relation ambiguë ? Mais au diable l’amertume, il allait voir… Aujourd’hui le colonel sortait l’artillerie lourde !
Rajustant son uniforme, bombant le torse et redressant la tête, Jack entra dans la salle de briefing. Quelques minutes plus tard le cours était lancé, Touley le ponctuant de traits d’humour que son major saluait avec enthousiasme. La bataille s’annonçait rude…
******
Installée confortablement, Sam écoutait le cours qui avait enfin pu commencer après l’arrivée du colonel. Elle espérait apercevoir un signe quelconque sur son visage, mais c’était peine perdue. Hier elle avait cru y déceler une étincelle de jalousie, mais ce matin il semblait si sûr de lui, si confiant… Qu’à cela ne tienne, il allait voir ! Non mais qu’est-ce qu’il croyait, qu’elle était sa propriété exclusive, qu’elle se réservait en vue d’une relation quasi-impossible, peut être même croyait-il qu’elle en pinçait pour lui ? Même si ce n’était pas tout à fait faux, il était hors de question de le laisser croire à tout cela! Aujourd’hui elle ferait tomber le masque de Jack O’Neill, même si ce n’était pas vraiment dans ses habitudes de se servir d’un autre homme pour arriver à ses fins…
C’est ainsi que Sam, qui écoutait le cours d’une oreille discrète, guettait les réactions de son colonel tout en souriant à pleines dents à leur professeur.
Touley : Ainsi, l’opposition entre l’interprétation de Keynes et celle des néoclassiques tient surtout dans l’appréciation du temps. Puisque pour Keynes il s’agit avant tout d’envisager le court terme, car pour lui « à long terme, nous sommes tous morts »…
Jack : Oui et nous aussi à plus court terme, surtout si vous continuer d’alterner ces théories avec des courbes difformes…
Touley : Difformes ?!
Jack : Ce n’est pas que votre modèle « Liesse, elle aime » ne me plaise pas, mais…
Touley, s’insurgeant : IS-LM ! Pas « Liesse, elle aime » ! Je vous signale que c’est un des fondements des sciences économiques…
Jack, ironique : Oh, pardon… Mais continuez, je suis sûr que le reste est encore plus passionnant !
Le major dut retenir un sourire pour ne pas se trahir. Mais l’air défait de leur professeur valait vraiment le détour ! Que venait de dire Daniel à ce propos ?
******
Daniel : Quel match ! Remonté sur le ring O’Neill vient d’asséner un double direct à son adversaire ! 4-5, arrivera-t-il à égaliser avant la fin?
Jack, souriant : Daniel arrêtez, vous allez nous faire repérer !
Jack soupira de contentement : et une manche pour lui, une ! Et puis elle avait beau essayer de résister, il avait bien vu le début de sourire vivement réprimé par son major… Mais il lui restait encore toute une journée pour réussir à mettre à exécution son plan : éjecter Touley illico et les idées de cours d’éco intergalactique du général par la même occasion… Pour Touley, un peu de répartie suffirait de même qu’un certain major. Pour la seconde partie, il verrait ça au dîner qui s’annonçait bientôt.
Emergeant quelques minutes de ses réflexions profondément non économiques, Jack prêta oreille aux paroles de Touley :
Touley : Bien voilà pour ce matin. Cette après midi nous finirons la comptabilité et la gestion que nous avons commencé hier. Venez bien avec vos plans comptables.
Ah oui, la compta… un engin de torture, celui qui avait inventé ça devait être un Goa’uld ! Enfin, un bon repas ça ne se refusait pas. Surtout qu’il allait devoir travailler Daniel pour qu’ils fassent entendre raison au général… Et après on le disait feignant !
******
Sam hésita. Elle avait finit de se servir et se tenait donc au milieu du mess, son plateau en équilibre. Oh et puis après tout ! Jean Paul ne semblait pas se décider à arriver, autant rejoindre son équipe !
Jack : Major, content de vous voir de retour parmi nous !
Sam, embarrassée : Euh oui, merci. Mais vous comprenez, il fallait bien que quelqu’un tienne compagnie au professeur…
Jack : Tout a fait…
Daniel, malicieux : Et nous vous remercions de vous être dévouée Sam…
Daniel et ses sous entendus… Il n’arrêtera donc jamais ? Ah tiens, Jean Paul venait d’entrer au mess. Aïe, et de la repérer. Elle s’apprêtait à le voir se joindre à eux, mais non. Il passa devant l’équipe en les ignorants royalement, même elle. Peut être avait elle été trop loin ? Sam s’apprêta à se lever pour aller le rejoindre, mais fut retenue par son colonel.
Jack, souriant : Laissez major. Vous vous êtes déjà sacrifié hier, à mon tour.
Elle n’eut rien le temps de dire, qu’il se dirigeait déjà vers la table de leur professeur… Sam craignait le pire et à juste titre. Les affrontements des deux hommes durant les deux derniers jours pouvaient difficilement être qualifiés d’amicaux…
******
Jack avait réussi à convaincre Daniel de rejoindre son point de vue : exporter des méthodes de développement économique à travers les univers était tout bonnement inadmissible ! Bien sûr, le colonel avait présenté la chose de telle manière que Daniel y avait ajouté tout son côté humaniste et de ce fait décidé d’en parler au plus tôt à Hammond… Content de lui, Jack passa à la deuxième partie de son plan. Il fallait que le prof batte en retraite, autant pour finir de convaincre Hammond que parce qu’il n’admettait pas son attitude vis-à-vis des membres de son équipe, en particulier de son major… Pour cela, le colonel décida de le bousculer un peu. Rien de tel pour faire marcher un homme que de l’énerver, et il était plutôt bien placé pour le savoir !
Jack, s’approchant : Salut prof’.
Touley : Colonel.
Jack, l’air de rien : Vous savez que ce que vous faites n’est pas très correct déontologiquement parlant…
Touley : Pardon ?!
Jack : Et bien, si je ne m’abuse vous, disons, « flirtez » avec une de vos élèves…
Touley, s’insurgeant : Mais ça ne vous regarde pas !
Jack, continuant son jeu : Tutu tut ! Faites attention je pourrais vous dénoncer…
Touley : Je rêve ! Pour qui vous prenez vous ?!
Jack : Doucement professeur, on pourrait nous entendre…
Touley, plus bas : Vous allez voir !
Jack, s’éloignant : A tout à l’heure professeur.
Jack avait eu le plus grand à garder son sérieux devant la réaction du prof ! Mais il avait réussit ! Et maintenant Touley était énervé, il se méfierait et chercherait sûrement à se venger… Ah les joies de la vie ! Direction le bureau du général maintenant, où Daniel devait déjà être à l’œuvre…
******
Et c’était reparti… Sam avait du mal à retrouver son enthousiasme du début. La compta n’y était sûrement pas étrangère. Il faut dire que leur professeur semblait passablement énervé cette après midi, il lui avait à peine accorder un regard. Il semblait l’éviter en fait, mais pourquoi ? Et puis c’était étrange, l’attitude du colonel était étrange. En quoi ? Bonne question…
Jack, étouffant un bâillement : Argh…
Touley : je vois bien que ce cours ne vous passionne pas colonel, mais essayez sinon de l’aimer au moins de le comprendre…
Jack, regardant Sam : Mais le cœur à ses raisons que la raison ne connaît pas… Puis regardant Touley avec un grand sourire, Je ne peux guère me forcer à aimer cet engin de torture qu’est la compta, professeur.
Oulah ! Ça y est, elle avait trouvé… Et si là elle n’était pas aussi rouge que le drapeau qui trônait dans la salle de briefing, elle demandait à voir ! Mais quelle idée de lancer des phrases comme ça, en la regardant de cette manière en plus…
******
Hem. Il y avait peut être été un peu fort là… Carter avait joliment rougit mine de rien… Au moins ça prouvait qu’elle avait compris, ou au moins soupçonné, le sous entendu. Et en général ce qu’on soupçonnait n’était jamais très loin de ce que l’on pensait, songea-t-il avec un sourire. Et Touley avait faillit en lâcher son marqueur, c’était nouveau ce tic sur son visage ? Aller une dernière pour la route, Hammond ne devrait plus tarder…
Jack, se raclant la gorge : N’oubliez pas d’être déontologique professeur…
Rha ! C’était dur de ne pas exploser de rire ! Il l’avait mal pris, oulah, très mal pris… Peut être que deux « round » d’un coup c’était trop ? Et il fallait que Daniel en rajoute…Pour son plus grand plaisir !
Daniel, rentrant dans le jeu de Jack : Ah la déontologie… J’ai lu un article à ce propos l’autre fois, comme quoi des procès étaient lancés pour ce genre de manquement…
Teal’C : En effet.
C’était trop ! Si Teal’C si mettait aussi ! Touley était en train d’être copieusement achevé ! Oups Hammond… On allait rire !
Hammond : Repos. Continuez, ne faites pas attention à moi, professeur.
Touley, se raclant la gorge : Bien. Continuons dans ce cas. Nous allons finir le bilan de cette entreprise…
C’est que ça ne l’arrêtait pas ce petit ! Mais il avait beau faire de son mieux, un général comme élève ça restait intimidant… Tiens, il avait dévié sur la création d’entreprise maintenant, mais il était militaire pas entrepreneur que diable ! Aller, il était temps d’envoyer ce pauvre bougre à l’abattoir ! Argh, il était méchant là quand même, mais que ça lui plaisait !
Jack : Professeur, loin de moi l’idée de vouloir vous interrompre dans cet intéressant exposé, mais tout ce que vous nous racontez c’est de l’éco n’est ce pas ?
Touley, le reprenant : Des sciences économiques pour être plus précis, oui. Pourquoi ?
Jack, innocemment : Oh pour rien. Je me disais que c’était beaucoup de théorie, et que pour moi ça ne s’apparentait pas vraiment à une science…
Touley, s’énervant : Mais enfin, bien sûr que si ! C’est LA science de ce siècle ! Elle a servie d’innombrables gouvernements, et qu’en dire sur le plan de la réflexion philosophique…
Jack, le coupant : Oui mais ça n’en est pas une science pour autant… La science c’est davantage de démonstration… Vous savez ici avec Carter, et hem surtout Felger en fait, j’ai été habitué à plus de démonstrations, hem d’explosions, scientifiques…
Est-ce qu’il était possible de mourir de rire intérieurement ? C’est ce que commençait sérieusement à se demander Jack ! Certes il devait garder, du moins en apparence, son sérieux vis-à-vis d’Hammond, mais face à Touley qui ne marchait pas mais courait c’était de plus en plus difficile ! Il devait l’éliminer à sa manière, et quoi de plus facile que de faire enrager un prof en s’attaquant directement à sa matière ? Et pour ça, il avait derrière lui de nombreuses années d’expériences !
Touley, hargneusement : Colonel, vous êtes un novice en la matière ! Je ne vous permets pas de remettre en cause des connaissances dûment acquises au fil des décennies, et qui sont, oui c’est possible, plus vieilles que vous. Et dont l’utilité est, pour elles au moins, prouvée.
Hammond : Professeur !
Hem… Il avait réussi ! Un sourire discret plaqué sur le visage, il observa Touley se ratatiner devant le regard peu avenant du général. On ne s’attaquait pas impunément aux hommes de la base…
Touley : Mais, monsieur…
Hammond : je ne veux pas savoir professeur. C’est à un de mes meilleurs éléments que vous vous adressez et je n’admets pas que vous lui parliez de la sorte !
Touley, méprisant : Lui un de vos meilleurs éléments, peuh !
Hammond, en colère : Dehors ! Je ne vous raccompagne pas, professeur. Soldat !
Whaou ! Hammond avait viré au rouge cramoisi en à peine quelques secondes ! Cet homme n’avait apparemment pas mesuré correctement le danger !
Hammond, se reprenant : Bien. Je crois que ceci est assez clair pour se passer d’explications… Je dois reconnaître mon erreur : je suis désolé de vous avoir fait perdre deux jours…
Sam : Mais…
Hammond : Ne m’interrompez pas major, s’il vous plait. Je dois vous dire que pendant votre pause, le docteur Jackson et le colonel O’Neill sont venus me voir.
Sam, interrogative : Mon colonel ? Daniel ?
Jack, se grattant la nuque : Hem… Il a dit de ne pas l’interrompre…
Hammond : Merci. Ils m’ont donc fait part de leurs doutes vis-à-vis du bien fondé de cette nouvelle mission. Le docteur Jackson a insisté sur le côté évangéliste de la chose… J’en ai donc parlé au président, qui reconnaît avoir été poussé à cette extrémité par certains membres du gouvernement…
Jack, cynique : Ah les politiciens… pendant les études c’est du droit mais après… tout de travers !
Hammond, soupirant : Colonel…
Jack, souriant : Présent !
Hammond : Bien… Vous pouvez disposer. Vous avez quartier libre jusqu’à nouvel ordre.
Hammond sortit, alors que Jack laissait s’épanouir un grand sourire sur son visage. Qui avait dit qu’il avait la victoire modeste ? Satisfait de lui, il regarda son équipe. Son major, arborant une moue délicieusement dubitative, Daniel oscillant entre un sourire complice et son éternel esprit de contradiction et Teal’C, toujours égal à lui-même… Ah, les joies du travail bien fait !
Daniel, le regardant : Jack…
Jack : Daniel ?
Daniel : Arrêtez ça ! Les chevilles, ça va ?
Jack : Oh oui, très bien merci ! Elles n’ont pas trop gonflés si ce que vous voulez savoir.
Sam : Messieurs ?
Jack : Pour moi oui, mais pour Daniel ça reste à prouver…
Daniel : Jack !
Sam : Hem… une explication ?
Jack : Et bien, avec l’aide de Daniel nous avons simplement expliqué au général que du point de vue éthique cette nouvelle mission n’était pas très correcte…
Daniel, pouffant : Vous avez oublié de mentionner le point de vue déontologique, Jack !
Jack, riant : Oh que oui !
Daniel : Vous comprenez Sam, ce n’est pas correct de vouloir imposer à des peuples une voie de développement préconçue… Où est le libre arbitre dans tous ça ?...
Jack, le coupant : Merci Daniel ! Je crois qu’on a compris l’idée générale !
Daniel : Espèce d’ingrat ! Puisque c’est comme ça, débouillez vous tout seul la prochaine fois ! Humph. Teal’C, vous venez ?
Dur de l’arrêter quand il est partit le petit scarabée ! Il faudrait qu’il songe à le remercier quand même… Un cailloux quelconque ferait l’affaire ! Restait maintenant une dernière étape à son plan : Carter. Elle semblait absente… Oups, mieux valait endiguer ses réflexions avant qu’elle ne demande des explications…
Jack : Major ?
Sam, songeuse : Hein ? Oui ?
Jack, s’approchant : Ne pensez vous pas que quelques réformes seraient nécessaires dans cette base ?
Sam : Euh, oui peut être. Mais c’est au général Hammond d’en décider. A quel genre de réformes pensez vous ?
Jack : Hormis la nourriture du mess ? Et bien… A un certain article d’une certaine loi, qu’il faudrait à mon goût sérieusement modifier…
Sam, rougissant : c’est que… On ne peut pas…
Jack, charmeur : Major, s’il y a bien une chose que j’ai retenu de ces maudits cours d’éco, c’est que les entrepreneurs qui réussissent sont ceux qui prennent des risques…
Sam, riant : En somme tout cela c’est grâce à Jean Paul…
Jack, se rapprochant davantage : On ne se moque pas major…
Sam : Colonel… Savez vous que l’économie ce n’est pas que de la théorie, mais aussi de la pratique…
Jack, l’embrassant doucement : Pratiquons major, pratiquons…
Mais toutes les réformes ne peuvent pas se faire sans heurter quelques sensibilités, et certaines commencent souvent dans la rébellion. C’est ainsi que deux des plus émérites soldats de la base de Cheyenne Mountain, transgressèrent allègrement le code militaire ce soir là. Moyennant quelques commodités… économiques !
Jack, se rendant compte de l’endroit : Hem… Nous sommes en plein milieu d’un couloir…
Sam, malicieuse : Il n’était pas question d’une « douche froide » de l’économie, si je me rappelle bien le cours ?
Jack, l’entraînant : Effectivement ! On ne peut pas résister aux lois de l’économie !
Se fut dur à admettre, mais finalement le colonel commençait à sérieusement apprécier cette discipline… Tout dépendait du professeur, en somme !