Il introduisit la clé dans la serrure et entra. Il s’arrêta sur le seuil ; devant lui l’entrée de la salle à manger , à sa gauche le couloir qui conduisait au salon, et à sa droite ce devait être les chambres.
Il fit quelques pas dans la salle à manger. Un grand buffet vitré en bois occupait tout un mur. Il y avait une table ovale et quatre chaises. A droite la cuisine.
Un mur était découpé à mi hauteur et faisait communiquer la salle à manger et le séjour légèrement en contrebas. C’était une pièce très claire, avec une immense baie vitrée qui donnait sur le jardin. Une cheminée occupait presque tout le mur de côté. Il s’approcha et regarda les cadres au dessus du manteau de la cheminée. Il y avait des diplômes et des décorations, le tout à son nom. Et puis le portrait d’une jeune femme blonde et d’un enfant. On lui avait dit qui ils étaient, mais il ne s’en souvenait pas. Sa femme et son fils.
Il se demanda pourquoi il y avait tout cela sur les murs, pourquoi afficher des diplômes et des décorations ? il ne comprenait pas, Cela venait dans doute de Sarah qui était très fière de son mari.
Il alla dans le reste de la maison, sa chambre, la chambre d’amis, les deux salles de bain. C’était une impression indescriptible, il se savait chez lui, mais il avait l’impression étrange d’être totalement extérieur à sa vie. On lui avait raconté beaucoup de choses, sur lui, sur son travail, sur la galaxie, les Goa’ulds. Il savait, mais ne se souvenait pas.
Il erra quelques temps dans la maison, ouvrant un livre, regardant une photo, lisant une lettre, rien, ce n’était que le vide en lui. C’était comme si sa vie était en suspension quelque part au fond de son inconscient. Et c’était exactement cela que lui avait dit le psychiatre. « Vous n’avez rien oublié, seulement les souvenirs se refusent à votre mémoire consciente, ils reviendront sans doute grâce à des stimulations, retournez chez vous, replongez vous dans votre quotidien, revenez à la base dans vos quartiers, dans votre bureau, partout où vous aviez votre vie, cela vous aidera. »
Pour le moment il n’ était encore qu’au début du processus de guérison, le docteur avait dit que cela pouvait être long. Mais il n’avait aucune patience. Cet état de dépendance dans lequel il se trouvait le paniquait. Il sentait qu’il avait l’habitude de maîtriser sa vie, de diriger les choses, de commander. Il avait eu un instant d’effarement quand on lui avait dit que le commandant du SGC dépendait directement du président des USA, qu’il était le deuxième homme de l’état, pas officiellement bien sûr, puisque très peu de gens étaient au courant du projet Stargate.
Le pire pour lui était de ne plus se rappeler ses proches, il avait eu un fils qui était mort, et il ne s’en souvenait même pas. Quel monstre suis-je devenu pour ne même pas me souvenir de mon enfant ? pensa t-il en s’allongeant sur le canapé. Il était pris d’une soudaine fatigue, et il s’endormit.
C’est ainsi que Sam le trouva quand elle arriva chez lui dans la soirée. Elle s’approcha doucement de peur de le réveiller et commença à ranger dans le frigo les courses qu’elle venait de faire. Puis elle alla dans le salon, sans faire de bruit elle s’assit près de lui. Elle lui trouva un air fragile dans le sommeil, il dormait si profondément alors qu’avant il aurait senti sa présence et se serait réveillé tout de suite. Un homme sur le qui vive, constamment sur ses gardes, tel était celui qu’elle connaissait. Jamais elle ne l’avait vu si profondément endormi. Cela lui faisait peur. Elle prit sa main , il ne se réveilla même pas. Elle l’appela doucement. Elle sentit son cœur se serrer. Comme il devait être seul ! Ne plus se rappeler de sa vie devait être un tourment inimaginable, dépendre des autres, être obligé de les croire, impensable !
Elle caressait doucement sa main longue et puissante aux fortes articulations, une belle main d’homme.
Daniel et Teal’c entrèrent à ce moment. Elle posa un doigt sur ses lèvres en leur montrant le général endormi.
Ils hochèrent la tête et sortirent sur la terrasse, laissant la porte ouverte.
-Alors Sam ? comment va-t il ?
-Je l’ai trouvé endormi quand je suis arrivée. Ce qui m’a surprise, c’est qu’il n’a pas bougé et pourtant j’ai fait du bruit.
Daniel soupira :
-Ça fait tout drôle de le voir comme ça !
Sam proche des larmes ne put qu’hocher la tête en guise de réponse.
Ses amis s’aperçurent de son désarroi :
-Vous savez Samantha carter on guérit très bien de ce genre de choses, dit Teal’c calmement.
-Teal’c a raison, Sam, le docteur Mac Kenzie est très compétent.
-Oui, je ne mets pas en doute ses compétences, mais cela fait mal de le voir diminué. Et s’il ne retrouvait jamais la mémoire ? dit-elle la voix tremblante.
-Cela ne fait que quelques jours Sam, répondit Daniel, il faut être patient. J’ai demandé au docteur de m’expliquer un peu ce qu’est l’ amnésie. En fait la personne oublie tout, à la suite d’un traumatisme, comme dans le cas de Jack. Mais c’est uniquement psychologique, donc cela peut revenir très vite. Il faut garder espoir Sam.
-Vous avez raison Daniel, certainement.
-Bien et si vous nous parliez de votre enquête, vous avez trouvé quelque chose ?
Sam rapporta à ses amis, les résultats de la recherche qu’elle avait fait dans les dossiers de l’Etat civil et du Pentagone.
-C’est une piste intéressante dit Daniel. Maintenant comment savoir si ce Julian Market est allé voir Jack ?
-J’ai pris imprimé la photo de son dossier militaire, elle n’est pas très récente, mais peut être que le général la reconnaîtra. Justement le voilà qui se réveille dit-elle comme Jack apparaissait dans l’encadrement de la porte.
-Mon général demanda t-elle en lui montrant la photo. Ce visage vous dit-il quelque chose ?
Jack prit la photo des mains.
-Oui , il me semble, c’est qui ?
-Il vous semble ? dit Daniel avec espoir.
-J’en sais rien moi, ce visage ne m’est pas inconnu, c’est tout, dit-il d’un ton sec.
Sam était perplexe il lui semblait que le général avait un air étrange, comme s’il se rappelait parfaitement mais ne voulait pas le dire.
Jack se détourna pour masquer son visage, oui cette photo lui disait quelque chose, mais il ne voulait pas que ses amis se fasse des idées, et aient de faux espoirs. Il connaissait cette personne, de la même manière qu’il se souvenait d’une foule de choses, des images, des visages, des situations, mais il était incapable de relier tous ces flashs entre eux. C’était très frustrant pour lui. Il fit face de nouveau à ses amis, mais Sam avait eu le temps de saisir son regard.
-C’est qui ce monsieur ?
Sam lui expliqua le résultat de ses recherches sur la famille Market.
-Et vous pensez que c’est lui qui cherche à se venger parce que j’aurai été la cause de la mort de son père ?
-C’est plausible Jack dit Daniel.
-Oui, sans doute répondit Jack. Mais il y en a peut être d’autres qui veulent ma mort, puisque j’ai fait partie des opérations spéciales. Pas toujours du travail très propre, ça doit laisser pas mal de rancœur.
-La difficulté c’est qu’il n’y a aucun dossier concernant les Blacks Ops. Officiellement ça n’existe pas dit Teal’c.
-Qu’est ce que vous suggérez Carter ? dit Jack, parce que vous avez un plan bien sûr ?
-Oui, Monsieur, dit-elle en souriant. Julian Market est en ville actuellement. Nous l’avons repéré, et je propose de le maintenir sous surveillance, et si vous me le permettez j’aimerais faire quelques recherches informatiques supplémentaires.
-Vous voulez pirater les ordinateurs du Pentagone, Carter ? dit O’Neil, moqueur.
-Oui mon général, cela ne devrait pas me poser trop de problèmes, répondit-elle en souriant.
-Parfait, mais parlez-en à votre nouveau chef.
Le cœur de Sam se serra, pour elle Jack serait toujours son chef. Cependant elle devait tout de même en référer au général Carrey. Pour la forme pensa t-elle, il veut faire tout son possible pour aider son ami le général O’Neill.
-A vos ordres mon général.
Elle parlait d’une voix neutre, pour ne pas lui montrer combien sa remarque l’avait déstabilisée.
-Bien dit-il gaiement, et si on buvait une petite bière ? Qui en veut ? dit-il en se dirigeant vers la cuisine.
-Oui, je veux bien dit Daniel, pour une fois.
-Daniel, dit Sam si mes souvenirs sont bons vous ne supportez pas l’alcool !
L’ambiance se détendit aussitôt. Jack distribua des bières, Daniel en but une entière et la soirée fut très gaie. Un peu comme autrefois. Un moment de paix que Sam appréciait, elle jetait de temps à autre des coups d’oeils à Jack, mais son visage était impénétrable, comme si tout ce qui était évoqué ne lui disait rien du tout. Elle voyait cependant passer de temps à autre une ombre dans ses yeux.
La nuit était totalement tombée et Jack ne disait plus rien depuis un moment. Il se contenait d’écouter Daniel pérorer et donner la réplique à Sam sur des sujets scientifiques. Il avait décroché.
Il avait à demi fermé les yeux et se relaxait, écoutant ses amis parler. Il se sentait bien avec eux. Ses angoisses étaient apaisées, et le gouffre sans fond qu’était devenu sa vie, lui paraissait plus supportable. Il sentait que bientôt il redeviendrait celui qu’il avait été. Avec ses souvenirs, il pourrait reprendre le cours de sa vie. Il était cependant inquiet, le médecin lui avait dit qu’on oubliait parfois parce que c’était trop dur de tout gérer. Qu’avait-il vécu de si terrible pour que sa mémoire se soit enfuie d’un seul coup ? Il l’apprendrait bien assez tôt ! Seul le temps et la patience pourraient le guérir.
**********
Le lendemain Sam expliqua au général Carrey ses intentions. Il tiqua pour la forme.
Mais il était entièrement d’accord avec Sam.
-Je suis d’accord colonel, à condition que ce que vous trouverez ne sorte pas de cette base.
-C’était bien mon intention monsieur. Le général O’Neill doit passer demain, je lui ferais part de mes découvertes et effacerais toute trace de mon passage.
-Bien colonel dit Carrey en souriant. Il n’y a pas de missions prévues pour SG1 cette semaine. Profitez-en.
Elle se mit immédiatement au travail et commença par le dossier militaire de Jack. Il était né en 1957, et était rentré à l’académie de L’Air Force à 18 ans. Il avait obtenu ses brevets de pilote avec honneur et s’était classé le meilleur de sa promotion au maniement des armes, mitraillette P90, fusil de tireur d’élite HK91, entre autre.
Il n’y avait pas grand-chose d’autre dans ce dossier, quelques dates, quelques missions. Mais au-delà de 1980 le dossier était vide.
Elle ne trouva pas cela si surprenant et elle ne s’attendait pas à faire des découvertes intéressantes. Elle savait que Jack avait longtemps fait partie des forces spéciales et réalisé des missions secrètes dans le monde entier. Et à partir de 1994 cela avait été la première mission sur Abydos et ensuite plus de 7 ans au SGC.
Rien d’officiel dans tout ça.
Elle alla se chercher un café et un sandwich, et se prépara à une longue nuit de travail.
A ce moment le téléphone sonna :
-Carter dit-elle.
-C’est l’agent Barret, bonsoir colonel. Je voulais vous faire part du résultat de mes recherches.
-Vous avez trouvé quelque chose ?
-Non, le NID n’existe pratiquement plus, ses membres se sont dispersés, et beaucoup sont sous les verrous.
-Vous avez pensé au vice président Kinsey ?
-Bien sûr, mais depuis son altercation avec le docteur Weir, le président l’a totalement lâché et il ne ferait pas la bêtise de s’attaquer physiquement, même par personne interposée au chef du SGC.
-Je vous remercie agent Barret, dit Sam. De mon côté je poursuis les recherches.
-Vous avez une piste ?
-Peut être ? Mais c’est confidentiel.
-je comprends colonel ! Au revoir.
Sam but quelques gorgées de son café et s’assit un moment pour réfléchir.
Elle ne savait pas exactement ce qu’elle cherchait. Des missions que Jack aurait accompli au Moyen Orient, en Amérique Centrale, car elle savait qu’il y avait passé plusieurs mois.
Sa recherche commença par les fichiers secrets du Pentagone. Elle se heurta tout de suite à des barrières invisibles de codes et de cryptages de données.
Cela ne lui posait pas particulièrement de problèmes, mais ce serait long et sans garantie de résultats. Elle allait devoir interpréter des centaines de données.
Elle s’introduisit dans les rapports de mission des Seals. Elle savait que Jack n’était pas un Seals mais qu’il avait suivi le même entraînement physique, d’adaptation au stress, l’apprentissage du commandement , les méthodes de survie.
Il y avait la liste des militaires ayant servi durant ces opérations, le nom de Jack n’y figurait pas. Elle pensa que son travail était encore plus secret que tout ce qu’elle avait pensé jusqu’à présent.
Elle s’introduisit dans d’autres fichiers, mais là elle ne put contourner les sécurités.
Cela la confirma dans son idée qu’elle touchait au but.
Sam s’accorda une pause. C’est à ce moment que Daniel passa la tête dans l’embrasure de la porte :
-Vous travaillez encore Sam.
-Oui, et je suis bloquée.
-Il va falloir forcer votre talent dit en souriant le jeune archéologue.
-Certainement. Vous avez laissé le général tout seul, ajouta t-elle, le docteur a bien dit….
-Rassurez-vous, Sam, Teal’c est avec lui, répondit Daniel. De toute façon je vais y retourner tout à l’ heure.
-Moi je reste encore un peu.
-Une question Sam, au Pentagone, il ne vont pas se rendre compte que quelqu’un fouille leur base ?
-Pas du tout j’utilise un petit logiciel de camouflage qui masque aussitôt mon passage.
Daniel était perplexe, il ne comprenait pas trop ce que Sam cherchait dans les dossiers secrets.
-Vous croyez que ça va aider jack ?
-En fait je cherche à comprendre qui peut avoir envie de tuer le général O’Neill, c’est tout.
-On a déjà le fils de Paul Market ?
-Oui, mais on a rien contre lui pour le moment. Je crois qu’il faut chercher plus large et ne pas se focaliser sur une seule personne.
-Il est sous surveillance ?
-Oui des militaires du SGC ne le lâchent pas d’une semelle.
-C’est bizarre qu’il soit en ville actuellement. Justement maintenant.
-C’est pour cela qu’il faut faire vite. Bon je m’y remets dit Sam.
-Ne vous couchez pas trop tard quand même, dit Daniel en sortant.
Sam se remit au travail sur ces pages inaccessibles mais sa patience fut récompensée.
Au bout d’une heure elle déchiffra un message plus que laconique mais qui la laissa rêveuse.
Op. 258NJ25
JON. Chili : Santiago, De Costa 131279.
Elle continua sur plusieurs pages et fit défiler d’autres lignes présentées de la même façon. Un nom, un pays, un autre nom ou plusieurs et un numéro qui semblait être une date. 13 décembre 1979.
Le nom de « JON », se retrouvait dans une quinzaine d’ opérations étalées sur 10 ans. Elle supposa qu’il était un agent infiltré dans des opérations secrètes. Op. 378PO29
JON : Costa Rica : Esperanza, Vitas, Castillo 140280.
Son cœur battait à grands coups, car elle avait l’intuition que JON c’étaient les initiales pour Jack O’Neill. Malheureusement il n’y avait rien d’autres dans ces dossiers. Aucune indication sur la nature des missions. Elle pensa à étudier les journaux de l’époque peut être que certains faits seraient relatés. Il lui restait une chose à faire, savoir comment était mort Paul Market. Elle trouva rapidement une autre ligne située plus loin sur l’ écran.
JON Irak Market 211191
JON aurait-il abattu Paul Market au cours d’une mission de commando ? Le cœur de Sam battait à grands coups, elle était sur le point de faire une découverte qui lui apporterait sans doute une certitude sur le passé de Jack.
Et si ce JON était le Général O’Neill ?
L’étau se resserrait et les accusations dans la lettre d’Audrey Market prenaient tout leur sens. Un indice que Jack et JON étaient bien la même personne.
Sam décida de taire sa découverte pour l’instant. Elle n’était sûre de rien, et ne voulait pas commettre d’impair. De toute façon ces informations étaient confidentielles. Elle n’en parlerait même pas au général Carrey, juste à Jack.
Elle se contenterait de rechercher si Jack avait un nom de code à cette époque. Peut être qu’il y avait des personnes qui le savaient dans son entourage. Le général Hammond devait le savoir.
Elle décrocha son téléphone et regarda sa montre : 3 heures du matin . Impossible d’appeler Hammond au milieu de la nuit. Puis elle se souvint que le Chris Carrey était un ami de Jack. Il devait le savoir, elle le lui demanderait demain à la première heure.
Sam était lasse, avant de quitter son labo elle vérifia qu’elle n’avait laissé aucune trace de son passage dans l’ordinateur. Avec un soupir elle prit la direction de ses quartiers.
La base était très calme au cœur de la nuit ; seuls les gardes restaient en poste assurant la sécurité de chacun.
La lumière parcimonieuse des couloirs les rendait sinistres. Elle hâta le pas pour retrouver l’intimité de ses quartiers. Elle y avait mis quelques objets qui apportaient une touche féminine à la rigueur toute militaire exigée par le règlement.
Elle fit une toilette rapide, elle était exténuée et se coucha rapidement ; mais le sommeil la fuyait. Elle se sentait mal à l’aise, naturellement elle se doutait bien, en tant que militaire, que le passé de Jack n’était pas exempt de zones d’ombre, mais elle n’avait jamais pensé que cela aurait pu aller aussi loin . Tout en supposant que Jack était bien JON, ce dont elle ne doutait pas une seule seconde, il lui fallait juste une confirmation.
Les noms et les chiffres tournoyaient dans sa tête en un ballet désordonné, ils s’imprimaient dans sa mémoire. Elle les connaissait maintenant par cœur.
Après s’être tournée et retournée dans son lit en cherchant vainement le sommeil, Sam se releva et alluma son ordinateur portable, à la recherche des journaux aux différentes dates et dans les pays concernés.
Le 13 avril 1982 dans la banlieue de Berlin-Est assassinat de Wilfried Kroster homme politique, tué d’une rafale de HK 91 tirée depuis un toit voisin à une distance de 150 mètres. L’assassin ne fut pas retrouvé.
Le 14 février 1984 à Costa Rica assassinat de Costas, Vitas et Castillo, trois narco trafiquants de haut vol, tués de la même façon, et avec le même type d’armes.
Elle trouva d’autres articles correspondants, tous ces meurtres avaient été commis avec un HK91 utilisé dans tous les cas à une distance variant entre 150 et 200 mètres.
Dans ce dernier meurtre des témoins ont vu s’enfuir un homme grand et mince vêtu de noir et portant des lunettes noires avec une valise à la main.
Le cœur de Sam fit un bond quand elle eut la confirmation de l’identité du tueur. Dans un autre meurtre au Chili, ils arrêtèrent un homme du nom de JON. Une photo de mauvaise qualité accompagnait l’article, mais sans contestation possible elle reconnut Jack. On ajoutait dans l’article que le prisonnier avait mystérieusement disparu quelques jours après son arrestation. Sam en conclut qu’il ne devait pas être seul sur cette mission et que les hommes formant son équipe l’avait fait évader.
Naturellement en Irak en 1991 il n’y avait rien sur Paul Market aucun moyen de savoir comment il avait été tué ni pourquoi.
**********
Jack se leva ce matin là avec un fort mal de tête. Mais son sommeil avait été perturbé par des visions de guerre, de Goa’ulds, de prisons. Toutes ces images il ne pouvait pas encore les situer dans le temps et ne faisait pas la différence entre des cauchemars et des rappels réels d’évènements vécus.
Teal’c était resté et dormait sur le canapé, Jack se buta contre un meuble et jura. Teal’c se réveilla aussitôt :
-Ça ne va pas O’Neill ?
-Oh excusez-moi, je vous ai réveillé Teal’c ! Si ça va juste mal dormi !
Jack après une douche et un café se sentit mieux.
-Teal’c, si vous avez des choses à faire, je peux bien rester seul !
-Je n’ai rien à faire de particulier O’Neill et le docteur ….
-Oui, je sais ce qu’a dit le docteur, mais je n’ai pas besoin d’une nounou.
-Une nounou ? demanda Teal’c étonné ? qu’est ce que c’est ?
Ils furent interrompus par un coup de sonnette.
-C’est ouvert ! cria O’Neill.
-Est-ce que c’est raisonnable de laisser tout le temps votre porte ouverte ? demanda Teal’c.
-Ben oui, pourquoi ?
-Parce que vous avez été agressé chez vous ! Et que cela pourrait recommencer.
Pendant ce temps Daniel les avait rejoint.
-Je passais juste voir si tout allait bien ! dit-il Teal’c on a un briefing à 9 heures !
-Il se passe quelque chose ? demanda Teal’c.
-Je n’en sais pas plus. On y va ? Jack on peut vous laisser seul un moment ?
Jack poussa un soupir exaspéré
-Mais oui, je ne bouge pas d’ici !
-A plus tard Jack !
-C’est ça à plus tard !
Les deux hommes partirent laissant Jack un peu désoeuvré. Sa vie était en suspension entre ce qu’il avait été et ce qu’il redeviendrait sans doute dans quelque temps. C’était un peu perturbant , et il devait bien avouer que la présence de ses amis était bien rassurante. Mais ce n’était pas pour autant qu’il allait fermer sa porte à clé après le passage de ses amis.
Le coup de sonnette le surprit comme il sommeillait dans son canapé en fin de matinée, il se leva lourdement et alla ouvrir. C’était le facteur. Il prit les lettres et rentra dans la maison.
Il y avait deux factures qu’il laissa sur un coin de meuble et une feuille avec des lettres découpées dans différents journaux. Il y avait une seule phrase.
« Si tu fais pas ce qu’on a dit ta copine mourra ».
Il retourna plusieurs fois la feuille de papier, essayant d’y trouver un sens, il haussa les épaules et il eut la tentation d’envoyer cette lettre directement à la poubelle, mais il se ravisa. Il préféra appeler le SGC, il y avait peut être des indices sur sa mystérieuse agression. Un officier vint le chercher et trente minutes plus tard, Jack descendait dans la base.
Il alla directement voit Carrey, celui-ci était encore en briefing avec SG1
-Je ne dérange pas ? demanda t-il en apparaissant en haut de l’escalier métallique .
-Non, pas du tout dit Chris, entre. Tu veux ton fauteuil ? demanda t-il en souriant
-Surtout pas, garde –le, il te va très bien dit Jack sur le même ton.
-OK mais je te le rend bientôt. Tu viens te replonger dans le bain ? ajouta t-il.
Jack hésitait un peu, devait-il parler devant tous, ou juste à Chris en particulier ? Finalement il se décida et sortit la lettre de sa poche.
-J’ai reçu ça au courrier de ce matin et je suppose que cela concerne mon agression. Jack avait placé la feuille dans une pochette plastique et le papier fit le tour de la table.
-Vous avez bien fait mon général de le protéger, il y a peut être des empreintes dessus dit Sam.
-Vous avez une copine en ce moment Jack ? fit Daniel surpris.
-J’en sais rien du tout répondit O’Neill.
-En tout cas, si tu en as une, elle n’est pas très assidue. Tu n’as vu personne d’autre que les gens de la base depuis ton agression ? demanda Carrey.
-Non, dit Jack.
Sam se sentait un peu mal à l’aise. Pour dissimuler sa gêne elle se plongea dans le dossier qu’elle avait gardé ouvert devant elle. En fait elle réalisait qu’elle connaissait bien peu de chose sur la vie privée de son chef et qu’il était d’une discrétion absolue, ne parlant jamais de lui. Et pourtant quoi de plus normal pour un homme comme lui d’avoir des relations féminines ! Quelle était sotte de ne même pas l’avoir envisagé.
-Bon alors si tu n’as personne ? de qui parle t-il ? continua Carrey.
-Je n’en ai aucune idée Chris, je t’assure.
-Bon, en tout cas la première chose à faire est de vérifier s’il n’y a pas des empreintes, dit Carrey. On verra après. Autre chose à ajouter ? Bien ajouta t-il, fin du briefing.
Carrey, Daniel et Teal’c sortirent.
-Mon général dit Sam en se tournant vers Jack, j’aurais des choses à vous dire.
-Bien, Carter. Je vous écoute.
-Ça ne va pas être facile mon général !
-Pourquoi ? vous avez trouvé des cadavres dans mon placard ? dit-il en riant.
Son sourire se figea devant l’air grave de Sam.
-Quoi, c’est vrai ?
-Vous n’êtes pas sans savoir monsieur que vous avez fait parti des Black Ops pendant plusieurs années ?
-Bien sûr et vous avez trouvé quoi ?
-Il semble que ce soit vous qui ayez tué Paul Market.
Jack avait pâli. Il s’assit lourdement dans son fauteuil essayant de se souvenir. Mais le mal de tête revenait lui embrouillant les idées.
-Mon général ? vous allez bien dit Carter inquiète.
-Oui, ça va , juste cette migraine, c’est tout.
-Vous devriez aller voir le docteur.
-Expliquez moi plutôt ce que vous avez trouvé.
-JON ça vous dit quelque chose ?
-C’est moi dit-il sans réfléchir. C’est un nom de code que j’avais.
-Mon général seriez-vous en train de retrouver la mémoire ? C’est fantastique !