Citations du moment :
Le voisin est un animal nuisible assez proche de l'homme.
[Pierre Desproges]
Imagine

Voir Venise et Mourir : Chapitre 3

 
 
Un entrepôt désaffecté, quelque temps après :
 

-         Samantha, Jack, je vous présente Willy dit le Sphinx.

 

Au centre du grand et sombre entrepôt, se trouvaient plusieurs tables où reposait tout un ensemble d’ordinateurs et d’appareils électroniques dont les fils s’emmêlaient. Assis sur une chaise à roulette, un homme à lunettes pianotait sur son clavier et fixait un des nombreux écrans.

 

-         Salut. Lança le Sphinx sans lever la tête. Vous m’avez ramené quelque chose à manger ?

-         Non, désolé. J’ai été obligé d’abandonner les pizzas en cours de route.

 

L’informaticien grommela quelque chose d’inaudible.

 

-         Que font les ‘ricains ici ?

-         Ils vont nous aider.

-         Ha ouais ? Et que vont-ils faire que nous ne pouvons pas faire nous-mêmes ? Tout casser pour prouver qu’ils sont les meilleurs ?

-         Willy !

-         Sphinx ! Appelle-moi Sphinx !

-         Très bien…

-         Monsieur… Sphinx, voudriez-vous bien me laisser votre place quelques secondes ? J’aimerais bien utiliser vos appareils pour trouver… Se tournant vers Derek… Il sait ?

-         Non.

-         … pour trouver ce que nous cherchons.

-         Ecoute, ma poule…

-         Ma poule ?

-         Tss, tss, tss… Fit Jack en secouant la tête.

-         Sphinx… ! Intervint Mindy.

 

Sam leur fit signe de laisser faire. Elle se pencha légèrement pour pouvoir murmurer à l’oreille du Hacker.

 

-         Monsieur Sphinx… Bougez vos fesses de là avant que je ne devienne très "américaine".

 

Pour la première fois Willy daigna tourner la tête vers son interlocutrice. Non pas à cause des menaces en elles-mêmes, mais plutôt parce que le son de sa voix lui avait paru étrange. En croisant les yeux de Sam, il perçut une étrange lumière en émaner. La réaction fut immédiate : Sphinx se leva et offrit son siège à Sam.

 

-         Allez-y, je vous en prie.

-         Merci.

-         Comment comptez-vous procéder ? Demanda Whitman.

-         C’est très simple mais pour cela j’ai besoin de votre aide. Je veux utiliser vos satellites de surveillance. Je pourrais utiliser les nôtres mais je doute que les Européens soient très contents que des "yeux" américains les regardent.

-         Ça peut se faire, mais je ne vois pas ce que vous espérez trouver. Si c’était aussi simple que ça, nous ne nous n’en serions pas là. Expliqua Derek.

-         Je vous l’accorde, si vous n’avez pas les bons renseignements, vous pouvez passer des jours et des jours à soumettre tout pays à toutes les sortes de scanners, sondages et autres sans rien trouver.

-         Et qu’est ce que vous appelez "bons renseignements" ? Questionna Mindy.

-         La Porte des Etoiles contient plusieurs cristaux que l’on ne trouve nulle part sur Terre et qui émettent des radiations bien spécifiques.

-         Des cristaux ? On ne m’en avait rien dit. S’étonna l’Anglais.

-         Peut-être que vos scientifiques n’en savaient rien. S’ils n’ont pas essayé de démonter la porte… Répondit Jack.

-         Ha non, ça je peux vous le certifier, ils n’ont rien démonté. Il faut dire qu’ils commencent juste à l’étudier.

-         Ça explique.

-         Et ça prendra combien de temps ?

-         Ça dépendra. Une heure, un jour… Tout dépendra le moyen que ses propriétaires ont utilisé pour la camoufler. Expliqua Sam.

-         En clair, si elle est sous une couverture ce sera rapide mais si elle est dans un coffre fort cela risque de prendre du temps ?

-         Exact.

 
 

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            A l’aube, un hors-bord s’éloignant à vive allure de Venise :
 

-         Docteur Carter, êtes vous sûre de vous ?

-         Parfaitement Capitaine. La porte est là !

 

Sam désigna l’île dont le quatuor se rapprochait.

Jack regarda l’endroit avec des jumelles.

 

-         Et qu’est-ce qu'il y a là-bas ?

-         "Avait", Colonel, "avait". C’est une ancienne fabrique de verre soufflé. Elle a fait faillite il y a des années. Aujourd’hui, l’île est abandonnée. Expliqua Mindy.

-         Mais il reste toujours les bâtiments. Reprit Derek.

-         De vastes entrepôts pouvant facilement contenir une Porte des Etoiles ?

-         Oui, Colonel.

 

Le capitaine Whitman ajusta son oreillette :

 

-         Sphinx, est ce que tu me reçois ?

-         Cinq sur cinq, boss.

-         La voie est libre ?

-         Les scanners infrarouges de mes "yeux de l’espace" détectent du monde sur l’ancien port de marchandises. Pour une arrivée discrète, je vous conseille la petite crique du coté Ouest.

-         Très bien. Et pour ce qui est de notre cible ?

-         Votre truc est dans le seul entrepôt où il y a du monde. Je vous guiderai une fois à terre. Mais faites attention, j’ai repéré plusieurs groupes qui se déplacent. Sans doute des patrouilles.

-         Reçu.

-         Dites-moi, Samantha. Demanda Mindy. Vous vous souvenez comment on se sert de ça ou bien il faut que je vous ré-explique ?

 

Elle agita son pistolet automatique sous le nez de Sam.

 

-         Ça ira, merci. Je devrais pouvoir me débrouiller.

 

Sam enclencha le chargeur dans le pistolet et l’arma.

 

-         Nous arrivons.

 
 

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            Sur l’île :
 

            Le corps s’écroula sur le sol.

 

-         Dernière patrouille neutralisée. Annonça Jack dans son como. Mesdames, vous êtes en place ?

 

Une voix se fit entendre dans l’oreille du Colonel.

 

-         Samantha et moi sommes prêtes, Jack. Répondit Mindy.

-         Vous avez entendu ? Demanda O’Neill à son partenaire.

-         Oui. Utilisant son como : Sphinx, tu es toujours là ?

-         Comme un chien, je monte la garde. Répondit la voix de l’informaticien déformée par l’électronique.

-         Quels sont les effectifs à l’intérieur ?

-         Neuf signatures thermiques. La bonne nouvelle, c’est qu’ils sont tous regroupés dans le bâtiment principal. Au moins vous ne pourrez pas les rater.

-         Espérons.

-         Nous devrions leur proposer de se rendre. Lança Sam dans son communicateur.

-         Ça va pas ! Protesta Mindy. Vous avez vu le nombre qu’ils sont par rapport à nous ?! Vous voulez en plus que nous perdions l’effet de surprise ?!

-         Sam a raison. Répondit calmement Jack. Nous ne sommes pas des meurtriers. Nous nous devons de leur laisser une chance de se rendre. De toute façon, comme vous l’avez dit, nous avons l’avantage numérique. Conclut Jack sur un ton sarcastique.

-         Quoi ?! Derek ! Dit quelque chose.

 

Whitman resta silencieux quelque seconde.

 

-         Mindy, tu te souviens pourquoi j’ai quitté le MI-6 ?

-         Ho ! Pitié, tu ne vas pas nous refaire ta crise de conscience maintenant !

-         Nous leur laissons une chance de se rendre.

-         Mais… !

-         C’est un ordre !

-         Très bien. Mais nous allons le regretter.

-         J’y vais. Couvrez-moi.

-         Jack, c’est à moi d’y aller. Je suis responsable de cette mission.

-         Peut-être, mais j’ai quelques avantages que vous n’avez pas en cas de balle perdue.

-         Je vois… laissez-nous dix minutes pour nous positionner et après faites votre entrée.

-         Ça marche.

 

Derek annonça dans son como. :

 

-         Mesdames, dans dix minutes, les festivités commencent. En place.

 
 

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            Dix minutes plus tard :
 

Jack regarda sa montre.

 

-         Bon…

 

O’Neill dissimula son arme dans son dos, dans sa ceinture. Il poussa les deux grands battants qui servaient de porte. Pour ouvrir une telle masse seule, toute sa force de Tok’ra fut mise à contribution. Mais aussi pénible que soit l’effort, il espérait être assez spectaculaire pour capter l’attention des locataires des lieux.

L’effet fut concluant. A contre jour, O’Neill fit son entrée dans le vaste entrepôt avec neuf armes pointées sur lui.

 

-         Messieurs et madame... enfin, je crois que c’est madame, bonjour.

-         Qui êtes-vous ?! Et comment êtes-vous rentrés ici ?! Lança un des interlocuteurs.

-         Par la porte…

-         …

 

Tout en faisant son discours, O’Neill aperçut le Capitaine Whitman en train de faire les équilibristes sur une des énormes poutres de fer du plafond.

 

-         Désolé, mauvaise habitude. Disons que je suis le porte-parole d’un groupe de personnes qui voudraient récupérer ce qui lui appartient sans violence si possible.

-         Mais qu’est-ce que vous nous chantez là ?!

-         Je parle du grand cercle de fer qui doit se trouver dans la boite derrière vous.

 

En effet, juste derrière le groupe armé se trouvait une vaste caisse d’une taille tout à fait suffisante pour contenir une Porte des Etoiles.

Les huit hommes et la femme échangèrent des regards mêlant interrogation et surprise.

 

-         Butez-le ! Annonça l’un d’entre eux.

 

Une seconde avant qu’un déluge de plomb ne s’abatte sur lui, le Colonel O’Neill se jeta à couvert derrière une énorme caisse en bois.

 

-         C’est quand vous voulez ! Hurla Jack dans son communicateur, tout en essayant de se protéger des morceaux de bois qui volaient à cause des impacts de balles.

 

Une petite porte de service oublié, crochetée préalablement par Sam, s’ouvrit en grand et deux tornades blondes la franchirent. Elles tirèrent deux fois chacune et quatre hommes tombèrent.

De son perchoir, Derek Whitman avait une vue imprenable sur ses cibles. Une rafale de fusil d’assaut en neutralisa trois.

Les deux derniers furent neutralisés par O’Neill qui sortit de derrière sa protection en faisant un roulé-boulé avant de faire feu et de toucher les deux fois.

En quelques secondes, l’affaire était réglée.

 

-         Ce sont des amateurs ces types ? Demanda Mindy.

-         Nan, c’est juste que vous êtes avec les meilleurs.

 

Pendant que Derek redescendait de sa hauteur, les trois autres commencèrent à s’efforcer de vérifier le contenu de la caisse géante.

 

-         Alors ? Demanda Whitman en se rapprochant d’eux. C’est bon ?

 

Jack toqua sur la surface de la porte.

 

-         Ça m'a l’air authentique.

-         Voilà qui est parfait. Annonça une voix derrière eux.

 

Le quatuor se retourna en pointant leur arme en direction de la voix.

 

-         Giovanni ?!

-         Bonjours Mesdames et Messieurs.

-         Qu’est-ce que vous voulez ?!

-         A votre avis ?

 

Le mafioso claqua des doigts. Sortant d’un peu de partout, l’entrepôt se remplit en un rien de temps d’hommes armés menaçant le groupe anglo-américain.

 

-         Comme vous la voyez, j’ai à présent certains arguments quantitatifs de négociation.

-         Vive les maths ! Et alors ?

-         Colonel… Beaucoup de sang a été versé. Inutile d’en rajouter. Soyez raisonnable. Rentrez chez vous et tout ira bien. Vous avez ma parole qu’il ne vous sera fait aucun mal.

-         Pas de problème, nous rentrons mais avec ça.

 

Jack désigna la boite contenant la porte.

 

-         Cet appareil est la propriété du gouvernement britannique. Vous n’avez aucun droit dessus. Annonça Whitman.

-         C’est sûr, ça va l’impressionner… Lança le Colonel pour lui-même.

-         Savez-vous ce qu’est cet appareil ? Demanda Sam.

-         Madame O’Neill, croyez-vous que je ferais tout cela si je ne savais pas ce qu’est cette machine ?

-         Je vous l’ai déjà dit : Vous ne savez pas dans quoi vous mettez les pieds.

-         Vraiment Colonel ? Votre gouvernement et celui de vos amis craignent à ce point que je puisse découvrir d’autres types d’appareils extra-terrestres sur d’autres planètes ?

-         Ce que l’on craint, justement c’est que vous rencontriez certains de ces extra-terrestres.

-         Ho ! Il y a vraiment des formes de vie encore vivantes sur d’autres mondes ? Je n’en étais pas sûr.

-         Croyez-nous quand nous vous disons qu’il vaut mieux ne pas les rencontrer. Expliqua Whitman. Pour ma part, je n’en ai croisé qu’une fois et je ne suis pas pressé de les rencontrer à nouveau.

-         A ce point là ? Giovanni était visiblement très sceptique.

-         Au point d’employer le mot guerre. Lança O’Neill.

-         Jack… Murmura Sam.

-         Nous n’avons pas vraiment le choix… Murmura-t-il à son tour.

-         Une guerre ?

-         Oui, une guerre. Apprenez que nous sommes en guerre contre une race extra-terrestre belliqueuse dont le seul but est de nous réduire en esclavage.

-         Colonel, vous avez une imagination débordante, mais…

-         Mais quoi ? Vous voulez peut être que ce soit un "gentil" extra-terrestre qui vienne vous le confirmer ?

 

Giovanni, y compris certain de ces hommes, ne purent s’empêcher de rire.

Sam tiqua. Son mari n’allait quand même pas faire ce qu’elle pensait qu’il allait faire ?

 

-         Des "gentils" extra-terrestres ? Vous me rassurez, j’ai cru qu’un instant toute la galaxie était notre ennemie. Se moqua le mafieux.

-         Non, heureusement certains d’entre nous sommes les alliés de votre monde. Répondit Lantash.

 

Ses yeux brillèrent. La réaction des italiens fut un mélange de surprise, d’incrédulité et d’incompréhension.

 

-         Mais que…

-         Nom de D… Laissa échapper Mindy.

-         Mais… mais… Qu’est-ce que vous êtes ?!

-         Les membres d’une race extra-terrestre qui vous demandent de les laisser partir avec la porte.

-         Tu le savais ? Murmura Mindy à son partenaire.

-         Oui.

-         Et tu ne m’as rien dit ?!

-         Qu’est-ce que tu voulais que je te dise ? « Au fait, je ne t’ai pas dit mais nous faisons équipe avec un couple d’extra-terrestres. Mais ne t’en fais pas, eux c’est les gentils ». Tu m’excuseras mais cette histoire est déjà assez dure à avaler comme ça.

 

Giovanni les regardait en silence. Il semblait peser le pour et le contre.

 

-         S’il y en a un seul qui éternue, ça va être un massacre. Maugréa pour lui-même Derek.

-         Très bien.

-         Comment ça ?

-         J’accepte de vous laisser partir avec cette "Porte des Etoiles", mais à une condition.

-         Laquelle ?

-         Un jour je prendrai contact avec vous. Pas demain, ni dans un mois, peut-être dans plusieurs années, je ne sais pas. A ce moment la, je vous demanderai quelque chose, un service que vous ne pourrez refuser et que vous devrez exécuter. Tous les quatre.

-         Un service contre un autre, en quelque sorte.

-         En effet.

 

O’Neill et les siens se consultèrent du regard et d’un geste commun ils abaissèrent leurs armes.

 

-         Parfait ! Lança Augustus Giovanni avec le sourire.

 

Il fit un geste à ses hommes et ceux-ci baissèrent leurs armes.

 

-         Eh le gars ! Est-ce que quelqu’un m’entend ?

 

C’était la voix de Sphinx qui se faisait entendre dans leur como.

 

-         Nous sommes là.

-         Heu… J’ai une demi-douzaine de membres de la mafia locale qui viennent juste de me quitter. Ça… Ça va de votre côté ?

-         Ça peut aller répondit Derek.

-         Qu’est-ce qui se passe au juste ?

-         Je crois que nous pouvons dire que nous venons de vendre notre âme au diable.

-         J’ai l’habitude. Murmura Jack. J’ai l’habitude…

 
 
Fin de l’épisode.
 
 
 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
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