Daniel entassait dans un coin le dernier des trois gardes qui, quelques instants auparavant, surveillaient les écrans vidéo de la pièce.
Miria, quant à elle, s’évertuait, justement, à utiliser lesdits écrans de surveillance pour faire un topo sur l’état de la base.
- Visiblement toute la base est réduite au statut de zombie. Ce qui est étrange c’est qu’aucun d’entre eux ne parle et pourtant tout le personnel est parfaitement coordonné. J’en déduis qu’ils doivent avoir acquis un autre mode de communication.
- Télépathie ? Demanda le docteur Jackson.
- Possible.
- Je ne comprends pas ce qu’ils attendent. Si c’est une "invasion" ou quelque chose de ce genre pourquoi ils ne sortent pas de la base ?
- Je ne sais pas. Peut-être leur faut-il des conditions qui pour l’instant ne se trouvent qu’à l’intérieur de cette base.
- En tout cas, ce n’est pas la chaleur. Il doit faire aussi chaud ici qu’à l’extérieur. Bon sang ! Ils ont dû débrancher la climatisation.
Miria arrêta son observation des écrans et alla poser la main sur le front de Daniel.
- C’est bien ce qu’il me semblait, tu es brûlant. Et je doute que ce soit une coïncidence.
- Qu’est-ce que tu veux dire ?
- Que ce qui est responsable de tout cela doit être un virus, une bactérie ou un parasite.
- D’accord… SG-9 sont les derniers à être rentrés de mission. Ils ont peut-être ramené un cadeau surprise ?
- Possible, même probable. Rendons-nous à l’infirmerie. Là-bas, je pourrais non seulement essayer de faire quelque chose pour toi mais en plus nous y trouverons peut-être un indice avec les dossiers médicaux de SG-9.
Daniel, qui visiblement se sentait mal, s’assit sur un des sièges de la salle.
- Daniel ? S’inquiéta Miria.
- Je crois que tu vas devoir continuer toute seule.
- Quoi ! Mais… !
Le docteur Jackson leva sa main pour lui faire signe de s’arrêter.
- Je ne suis plus en état de continuer. Qui plus est, je risque d’un instant à l’autre d’être… d’être…
- Daniel ?
- D’être assimilé par le Collectif…
- Quoi ?
- File…
- Non ! Seule, je ne pourrais rien faire.
L’Archéologue indiqua les écrans de surveillance.
- Il y a deux cellules qui sont surveillées. Tu n’es donc pas seule… Va…
Il y eut un long moment de silence où le couple se regarda yeux dans les yeux. Puis leurs lèvres se touchèrent…
- Je ne serai pas longue. Attends-moi.
- Je ne bouge pas…
Miria sortit de la salle, non sans avoir au préalable ramassé les trois armes des gardes inconscients.
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Cellule de Jonas et Aris :
Aris passa sa main devant le visage de son compagnon de cellule. Celui-ci ne réagit pas, bien qu’il avait les yeux grands ouverts.
Le bruit d’ouverture de la serrure électronique de la porte de la cellule obligea Aris Boch à stopper ce qu’il faisait.
- Aris ? Est-ce bien vous ? Demanda Miria en rentrant dans la pièce, une arme pointée sur l’extraterrestre.
- En effet, c’est moi. Et qui êtes-vous ?
- Hein ? … Ha oui, c’est vrai.
Miria inspira un bon coup pour se détendre et, dans un morphing, reprit sa véritable apparence.
- C’est moi. Reprit le docteur.
- J’avais remarqué.
- Et vous, vous êtes vous ?
- Mmm ?
- Je veux dire, vous êtes vous-même ?
- Je crois. Et vous ?
- Ça va… Vous trouvez qu’il fait chaud ?
- Pas particulièrement. Si cela peut vous rassurer, je ne pense pas être affecté par ce…cette chose.
- Que savez-vous exactement ?
- Pas grand chose. Quelque chose dans l’air a affecté le personnel de la base les privant visiblement de leur libre-contrôle. Notre nature différente des habitants de cette planète semble nous immuniser. La question est juste à quand ?
- Je ne sais pas. Tout ce que je peux vous dire c’est que c’est, sans doute, SG-9 qui nous a ramené la chose responsable de tout cela.
Le docteur baissa son arme.
- Comment va Jonas ?
- Il est catatonique. Il a eu une poussée de fièvre et…
- Aris, attention !
L’interpellé se retourna. Jonas venait de se relever. Il regarda le couple d’extraterrestres.
- Rendez-vous. Toute résistance est inutile, vous serez assimilés.
Jonas ne put continuer sa phrase. Le poing d’Aris s’abattit sur son visage et le Kelownan partit pour le pays des rêves.
- Désolé Jonas, mais nous avons plus important à faire que d’écouter votre propagande.
- Tenez, vous pourriez avoir besoin de ça. Miria lui tendit une arme.
- Merci. Alors nous sommes deux contre toute une base ?
- Peut-être plus. Il y a une autre cellule gardée.
- Il doit sans doute s’agir du Capitaine Romanov, nous avons été capturés ensemble. Mais rien ne certifie qu’elle n’a pas été "assimilée".
- Si nous n’allons pas voir…
- Je sais. De plus, nous risquons d’avoir besoins d’aide.
Ils sortirent de la cellule en enjambant deux gardes inconscients.
- C’est vous qui… ?
- Oui.
- Impressionnant…
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- Rachel. Ho-ho ! Allô ? Il y a quelqu’un ?
Natalia claqua des doigts devant le visage de son amie pour la faire réagir. Peine perdue. Celle-ci continuait à regarder dans le vide.
- Non. Visiblement. Il n’y a plus personne…
A ce moment là, la porte s’ouvrit et Miria et Aris rentrèrent dans la cellule, armes au poing.
- Ne bougez pas ! Ordonna Aris.
- Hé ! Hé ! Hé ! On se calme les Tontons Flingueurs.
- Les quoi ? Demanda Miria.
- Une référence cinématographique. Mais qu’est-ce qui se passe ?!
Aris et Miria se regardèrent, et ensemble :
- C’est bien elle.
- Bien sûr que c’est moi ! Qui voulez-vous que ce soit ?
- Nous vous expliquerons en route. Vous savez ce qu’il se passe ? Demanda Miria
- Une invasion, je suppose ?
- Alors vous savez l’essentiel. Venez !
- Et où allons-nous ?
Miria allez répondre quand Aris lui fit signe de se taire.
- Comment vous sentez-vous ?
- Nauséeuse. En plus je crois que j’ai de la fièvre.
Les deux extraterrestres se regardèrent une nouvelle fois.
- Je suis atteinte, c’est ça ?
- Je le crains.
- Alors continuez sans moi. Je ne suis pas fiable.
- En temps normal, je vous aurais écouté mais nous ne sommes pas assez nombreux pour nous passer de vous. Alors tant que vous êtes en état, vous nous accompagnez. Expliqua Aris.
Natalia soupira.
- Vu que vous me semblez être plus au courant de la situation que moi, je vais faire confiance à votre jugement.
- Alors ne perdons plus de temps.
- Où allons-nous ?
- A l’infirmerie.
Et le trio sortit de la pièce laissant une Rachel toujours catatonique qui, visiblement, n’avait rien entendu…
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Quelques minutes plus tard à l’infirmerie :
Les "forces libres du SG-C" venaient d’investir une infirmerie désertée.
Natalia faisait le guet.
- J’ai trouvé les analyses sanguines des membres de SG-9 qu’a pratiquées le docteur Gordon. Annonça Miria.
- Et moi j’ai trouvé le docteur. Aris désigna un coin de l’infirmerie où gisait le cadavre du médecin.
- Sans doute leur première victime.
- Peut-être, mais aussi triste que soit la mort de ce brave docteur, cela ne nous dit pas qui ou à quoi nous avons à faire. Nota Aris.
- Je crois que j’ai quelque chose. Mais avant j’aimerai vérifier un point. Venez là Capitaine.
- Quoi ? Mais… Aïe !
Miria enfonça une aiguille dans le bras de la jeune femme et remplit sa seringue de sang.
- Désolée mais j’ai besoin de votre sang pour une comparaison.
- Prévenez la prochaine fois, ça fait mal votre truc !
- Alors ? Demanda Aris.
Miria avait la tête sur son microscope.
- Il y a les mêmes corps étrangers dans le sang de SG-9 que dans le vôtre, Capitaine.
- Super… Et vous savez ce que c’est ?
- Peut-être mais je n’en suis pas sûre. On dirait des spores. Mais le fait qu’elles soient dans le sang n’est pas logique.
- Pourquoi ? Et c’est quoi au juste une spore ? Demanda Natalia.
- Sur Terre, on trouve généralement des spores chez les plantes. Ce sont des sortes de poussière microscopique qui servent à la reproduction.
- Ah oui. Pistil, étamine, etc.…
- C’est ça.
- Et comment je peux savoir par quel moyen le reste et moi de la base nous nous sommes retrouvés avec ces "machins" dans le sang ?
- Eh bien… Miria réfléchit un instant.
- Peut-être que la planète qu’a visitée SG-9 était remplie de ces "machins" comme vous dites et qu’ils attendaient tranquillement que quelqu’un vienne pour partir. Proposa Aris.
- C’est possible. Répondit Miria, toujours penchée sur son microscope.
- Bref, nous avons à faire à un pollen envahisseur. "L’attaque des plantes conquérantes". Ça ferait un super film de série Z. Question à mille roubles : Comment les arrêter ? Vous n’avez pas un vaccin ou des antibiotiques contre ça ?
- Ce n’est pas un microbe ou un virus. Des antibiotiques ne feraient qu’affaiblir les défenses du corps humain.
- J’ai une question. Comment ces spores se multiplient-elles ? Il n’y a aucune plante extraterrestre ici et des quatre membres de SG-9, l’infection s’est étendue à toute la base.
- J’aurais plutôt dit "pollinisation" plutôt qu’"infection". Remarqua Natalia
- Aris touche un point sensible. Comme je l’ai dit, des spores ne sont ni des virus ou des bactéries. Ils ne se reproduisent pas d’eux-mêmes. De plus, dans un milieu non propice ils auraient dû disparaître.
- A moins que certains d’entre eux n’aient "germé" et qu’ils n’aient donné des fleurs qui elles-mêmes ont généré d’autres spores, etc.…
- Oui, mais la quantité ou la taille de plantes capables de générer autant de spores ne passerait pas inaperçu… Expliqua le docteur. A moins que…
- A moins que ?
- Capitaine, venez par-là. Aris, remplacez là.
Aris pris la place de Natalia au guet.
- Enlevez votre veste et soulevez votre t-shirt.
- Aris, regardez ailleurs.
L’extraterrestre leva les yeux au ciel et se tourna complètement.
Miria utilisa un stéthoscope pour sonder toute la cage thoracique de la jeune Russe.
- Vous avez mal par ici ?
- J’ai des points de côté. Mais je suppose que c’est dû à l’infect… pardon, pollinisation.
- Inspirez et expirez à fond.
Pas vraiment convaincue de l’utilité de la chose, Natalia obéit tout de même. Elle commença à inspirer, puis comme si elle avait les bronches prises, elle se mit à tousser. D’abord doucement puis plus fortement. Sa dernière quinte lui fit même éjecter une poussière jaune-verte.
- Bon sang ! Mais qu’est-ce que c’est que ça ?!
- Je crois que nous venons de trouver le lieu d’incubation des spores.
- En moi ?!
- Et dans tous ceux qui sont infectés. Visiblement tout votre système respiratoire est affecté. Ce qui est d’ailleurs un lieu idéal, si nous réfléchissons bien : chaud, humide et riche en oxygène.
- Ça manque pas un peu de lumière ?
- Toutes les plantes n’ont pas besoin de lumière pour se développer.
- Question suivante. Demanda Natalia. Pourquoi restent-ils campés dans la base et n’ont-ils pas commencé à envahir le reste de la planète ?
- Il y a plusieurs possibilités. Ils veulent peut-être en savoir plus sur notre planète avant d’attaquer, ils attendent des conditions climatiques idéales…
- Il fait chaud et humide dehors, ils devraient être contents.
- Ou alors, ils attendent d’être assez nombreux pour être sûrs de ne pas pouvoir être repoussés.
- Ça va ? Demanda Miria, voyant que sa patiente se sentait mal.
- Pas vraiment. Je…
- Quoi ?
- Ils viennent.
- …?
- Je les entends. Dans ma tête. Une vraie cacophonie. Ils arrivent pour nous arrêter. Non… Pour vous arrêter.
- Capitaine… ?
- Je ne suis plus fiable. Il faut que vous partiez d’ici. Je vais essayer de vous faire gagner du temps.
- Mais…
- Vite !! Cria-t-elle.
Aris attrapa la doctoresse par le poignet et la tira hors de l’infirmerie.
- Bonne chance.
- Vous aussi.
Natalia sortit aussi de l’infirmerie et se plaça en plein milieu du couloir de façon à gêner toutes personnes voulant suivre le duo.
Quelques secondes après, arrivait une douzaine de personnes avec Rachel à leur tête.
- Que la fête commence… Murmura Natalia Romanov.
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Miria et Aris arpentaient les couloirs de la base au pas de course.
- Où allons-nous ? Demanda Aris.
- Niveau moins cinq ! Puisqu’ils aiment la chaleur et les lieux riches en oxygène nous allons leur faire attraper froid et les asphyxier !
- C’est parti !
Trois hommes armés surgirent devant eux.
- Ne les tuez pas ! Hurla Miria.
Trois tirs plus tard, les trois militaires étaient sur le sol en train de se tenir leur jambe ou leur genou.
- Ils vivront ! Venez !
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Rachel et Natalia passèrent à travers la baie vitrée qui séparait l’infirmerie du couloir.
Sur le sol les deux femmes firent un roulé-boulé pour s’écarter l’une de l’autre et dans un mouvement commun et rapide, elles se relevèrent et prirent une position de combat.
Natalia était en nage et avait du mal à se tenir debout. Elle devait lutter pour ignorer les voix qui l’assaillaient.
La demi-douzaine d’hommes qui accompagnait le Capitaine O’Neill continuèrent leur chemin sans se soucier de l’affrontement des deux femmes.
- Allez. Viens ma grande. Des comme toi, j’en mange trois au petit déj’. Lança Natalia. Si au moins j’étais aussi confiante que j’en ai l’air. Pensa-t-elle. En temps normal, je ne dis pas. Mais là…
Rachel restait impassible devant les évènements.
Elle se regardèrent sans émettre un son. Puis un bout de verre tomba brisant le silence et ouvrant les hostilités.
Natalia lança un crochet du droit à son opposante. Celle-ci l’esquiva en s’accroupissant.
De sa position, Rachel en profita pour effectuer un balayage au sol avec sa jambe droite dans le but de faire chuter Romanov. A son tour, elle l’esquiva en sautant.
A peine retombée sur ses jambes, Natalia déclencha un célèbre coup de pied retourné, Rachel fut projetée en arrière et si elle ne s’étala pas par terre, ce fut grâce à la présence miraculeuse d’un mur qui la retint.
Le capitaine O’Neill profita du fait que son adversaire ait baissé sa défense pour la frapper à son tour. Le plat de la main droite de la fille d’O’Neill alla rencontrer le nez de la militaire russe. Celle-ci recula sous le coup. Rachel enchaîna et frappa avec son poing gauche au niveau de la pommette de Natalia. Elle recula encore.
La jeune femme blonde voulut frapper de nouveau avec son poing droit mais Natalia dévia l’agression de son avant-bras gauche et répliqua en la frappant trois fois de suite au niveau du visage avec sa main libre. Rachel recula à son tour.
- Pas le nez ! Cria Nat.
Les deux Capitaines se jetèrent l’une sur l’autre s’attrapant aux épaules ou aux bras. Chacune cherchant à renverser l’autre.
Rachel pencha sa tête en arrière pour prendre de l’élan. Son front alla rencontrer le nez de sa rivale. Une nouvelle fois, Natalia partit en arrière.
- J’ai dit…!
La brunette fit un mouvement de balayage horizontal de gauche à droite avec son bras droit. Son poing rencontra le visage de la jeune blonde.
- …pas le nez !!
L’Américaine voulut frapper son opposante avec son poing droit, mais celui-ci finit dans le creux de la main de son adversaire.
Puisque Natalia tenait à présent le poing de Rachel, elle en profita pour lui tordre le bras vers l’arrière, se placer derrière elle et en même temps, passer son autre bras autour de la gorge de son amie, dans le but de la neutraliser.
Avant que Romanov n’eut le temps de resserrer la prise, O’Neill utilisa son bras libre pour donner un coup de coude dans le ventre de son adversaire.
Malgré cette dernière attaque, Natalia ne relâcha pas prise bien décidée à mettre KO son adversaire avant que ses propres forces ne l’abandonnent définitivement.
Sentant la nausée la prendre, Nat resserra sa prise. Rachel, suffocante, tira sur le bras de son opposant pour se libérer.
A bout de force, la jeune Russe sentit que la prise de sa rivale commençait à faiblir et que, petit à petit, sa résistance cédait.
Tournant de l’œil, Rachel se laissa tomber. A bout de force, Natalia se laissa emporter par le poids de sa partenaire
Les deux femmes tombèrent sur le sol, inconscientes.
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- Attention ! Hurla Aris en tirant avec lui Miria dans une salle, lui évitant ainsi de se faire cribler de balles.
La pièce en question était un simple bureau sans autre issue. Pour Aris, il semblait que leur course s’arrêtait ici.
- Prête pour le baroud d’honneur, docteur ?
L’ancien chasseur de prime n’attendit pas de réponse de la part du docteur et se mit à faire feu dans le couloir. Plusieurs militaires tombèrent. Aris dut arrêter de faire feu un instant quand son arme fut à court de munitions. Il n’eut pas le temps d’en prendre une autre. Une balle lui traversa l’épaule et le projeta en arrière. Quand il releva la tête, plusieurs canons de P-90 le menaçaient.
- Où est la femme ? Demanda un des militaires.
Aris Boch tourna la tête vers le coté. Il constata qu’un des soldats était en train d’inspecter une robe et des sous-vêtements féminins qui se trouvaient sur le sol, contre le mur. Dans son angle de vision, l’extraterrestre constata qu’environ à deux mètres au dessus des habits abandonnés, contre le mur, se trouvait une grille d’aération.
Pour toute réponse, il se contenta de sourire. La partie n’était pas finie…
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En tenue d’Eve, Miria était allongée dans le conduit d’aération. Son visage exprimait la douleur, comme si tout son corps était victime d’une crampe ou d’un déchirement musculaire. Changer d’apparence aussi vite, qui plus est, prendre celle d’une forme liquide qui lui avait permis de franchir la grilles en un instant avait dépassé, et de loin, les limites que son corps pouvait supporter.
Mais elle devait lutter contre la douleur. Elle était à présent seule et elle devait atteindre le niveau moins vingt et cela dans un délai très bref. Elle devait le faire. Pour Daniel et pour tous les autres.
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Une forme gélatineuse coula le long du mur de la salle. Une fois que l’ensemble de la masse fut sur le sol, elle commença à prendre une forme humanoïde pour finalement donner le docteur Miria Jackson, en position fœtale.
Déchirée par la douleur, Miria crut tourner de l’œil. Elle restait consciente en se répétant constamment les prénoms de tous ses proches.
A quelques mètres d’elle, de grosses pales de ventilateur aspiraient l’air de l’extérieur.
S’appuyant contre le mur, Miria se releva et se dirigea vers un ordinateur chargé de contrôler cette machinerie.
- Oh, bon sang !
Pour accéder à l’ordinateur un système d’identification palmaire était nécessaire. Et Miria avait perdu toutes ses accréditations après sa "trahison".
Elle regarda sa main droite.
Utilisant le peu de forces qui lui restait, elle restructura les molécules de sa main pour lui donner une autre apparence. Elle posa sa "nouvelle main" sur le lecteur digital. Sur l’écran de l’ordinateur apparut la fiche du docteur Samantha Carter, l’autorisant à accéder à l’ordinateur. Miria s’octroya un léger sourire.
La polymorphe remercia et maudit à la fois les Goa’ulds pour l’avoir jadis formée suffisamment à l’utilisation de ces machines.
Alors qu’elle était attelée à sa tache, la porte derrière elle s’ouvrit. Miria se retourna et se retrouva face à face avec le docteur Jackson et trois autres hommes.
- Daniel ?!
Son sourire s’effaça quand celui-ci pointa une arme sur elle.
- Toute résistance est inutile. Rendez-vous et vous serez assimilé.
- Oh si. La résistance est utile.
- Sans intérêt. Vous allez rejoindre le Collectif.
- Ça j’en doute. La fête est finie… Rideau !
Avant que les "zombies" ne puissent réagir, Miria Jackson écrasa la touche "Enter" de l’ordinateur. Sur l’écran, deux jauges indiquaient que le taux en oxygène et la température de la base était en baisse.
- Ça ne tuera pas les humains. Mais pour vous, sale parasite, c’est échec…
Elle se retourna et donna un grand coup de coude dans l’écran de l’ordinateur, le brisant.
- … et mat !
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Une demi-heure plus tard, infirmerie :
- Capitaine, vous m’entendez ?
Rachel ouvrit péniblement les yeux. Un homme était penché sur elle.
- Ça ira, mon Capitaine ?
- Je crois… Outch… aidez-moi à me relever.
Le soldat attrapa le bras de la jeune femme et l’aida à se mettre debout.
- Haaaa… Rachel se saisit les côtes. Je crois que j’ai quelque chose de cassé.
- Moi c’est le nez.
- Natalia ?
Assise sur une chaise, le Capitaine Romanov se palpait le nez.
- Qu’est-ce qui s’est passé exactement ? Demanda Rachel. C’est moi ou il fait froid ici. Tout en disant cela, elle lâcha un nuage de vapeur d’eau.
Natalia attrapa un thermomètre qui traînait.
- Il fait presque moins quinze.
- Moins quinze ! Houla… J’ai la tête qui tourne.
- C’est à cause du niveau d’oxygène, madame. Expliqua le soldat. D’après ce que je sais, il est très bas.
- Il n’y avait pas une histoire d’invasion ? Demanda Rachel.
- Ha ! Vous êtes là !
- Jonas ?
Jonas Quinn venait d’arriver à petites foulées dans l’infirmerie. Il semblait être très essoufflé, sans doute à causse du manque d’oxygène.
- Venez vite ! Il se passe quelque chose de grave !
- Encore ? Ça ne finit jamais ?
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Un grand nombre de militaires, techniciens et autres civils étaient là. Aris Boch, y compris. Il avait le bras en écharpe.
- Aris ? Qu’est-ce qui se passe ? Demanda Natalia
L’homme se contenta d’un signe de la tête pour indiquer la direction.
Les deux Capitaines se frayèrent rapidement un passage à travers les curieux suivis par les deux extraterrestres.
La foule avait formé un cercle autour de Daniel Jackson, accroupi qui tenait dans ses bras sa femme. Celle-ci, vêtue uniquement d’une veste militaire, semblait inconsciente.
- Elle est mourante… Expliqua Aris.
- Oh, non… Ça recommence….