Extérieur de l’entrepôt, quelques instant auparavant :
Le bâtiment était encore cerné par les forces de la police. Bien que l’ambiance soit plus détendue après l’annonce de la neutralisation de la "forcenée", les forces de l’ordre étaient encore sur place.
- Vous êtes sûre que le reste de votre équipe a la situation en main, Capitaine ? Demanda le chef de la police. Ça fait un bout de temps que vous êtes sortie et qu’ils n’on pas donné de nouvelles.
- Ne vous en faites pas, chef. Répondit Rachel. Ils savent ce qu’ils font.
- Bien, si vous le dites, après tout c’est vous qui voyez. Ha ! Voilà la presse. Vous permettez ?
- Faites.
Jonas lui fit un petit de la main accompagné d’un de ses sourire crispé alors que le policier s’éloignait..
- Il n’a pas tout à fait tort, vous savez ? Je devrais peut-être aller voir.
- Je vous accompagne.
Rachel se leva trop brutalement de l’arrière de l’ambulante où elle était assise. How ! Elle porta ses mains à ses côtes.
- Vous, vous restez là.
- Pas question de vous laisser y allez seul.
- Vu votre état, je ne crois pas que vous me seriez d’une très grande utilité.
- Très bien, mais tenez-moi au courant de l’évolution de la situation par radio.
- Pas de problème.
Et Jonas s’éloigna.
Au même moment un policier s’approcha de Rachel qui regardait son partenaire s’éloigner. Une étrange sensation attira l’attention du Capitaine. Une sensation qu’elle n’avait pas ressentie depuis quelques temps déjà : La présence d’un Goa’uld.
Ce qu’elle identifia aussi très vite, en l’occurrence, le canon d’une arme, vint se coller contre son dos.
- Pas un geste, pas un mot. Lui susurra une voix familière à l’oreille. Vous venez avec moi.
Rachel se cambra sous la menace de l’arme, ce qui lui apporta une douleur au niveau des côtes. Un double de sa mère, qui était un Goa’uld et qui était déguisée en policier, la menaçait avec une arme. Pas géniale comme situation. Le Capitaine O’Neill gardait quand même un certain avantage si le "serpent" ne savait pas qui elle était.
- Que voulez-vous ?
- Silence. Venez et pas de geste suspect.
Rachel se leva et prit la direction que lui indiquait, plus ou moins, l’arme qu’elle avait dans le dos.
Un jeune policier qui passait juste à côté, vit sa "collègue" menacer Rachel.
- Mais ? Qu’est-ce que vous faites ? Hé ! Mais vous êtes… ?!
Le jeunot ne put à peine finir sa phrase qu’une balle vint se loger dans son épaule, le mettant à terre.
Le Goa’uld attrapa O’Neill par le bras et, toujours en la menaçant de son arme, voulut l’obliger à la suivre. Mais deux policiers qui venaient de voir ce qu’il se passait, lui bloquèrent le chemin, arme au poing.
Sam tira mais les représentants de l’ordre se protégèrent derrière deux voitures de police.
Profitant de la diversion, du fait que Carter ne regardait plus dans la direction de O’Neill et qu’elle ne pointait plus, non plus, son arme vers elle, Rachel plaça un direct du droit en pleine tête de Sam. Plus surprise qu’autre chose, celle-ci libéra sa prise. Le Capitaine en profita pour se jeter à terre :
- Tirez !! Hurla t-elle.
Les deux hommes de loi qui avait subi le tir de l’extra-terrestre ainsi que trois de leurs collègues obéirent à l’ordre, criblant la Goa’uld de balles. Celle-ci s’écroula juste à côté de Rachel :
- Je…suis…désolée…
Ses yeux brillèrent une dernière fois. Rachel soupira.
- Capitaine ! Rachel ! Est-ce que tout va bien ? Demanda Jonas qui était revenu aussi vite que possible.
- Ça peut aller.
- Que s’est-il passé ? Je croyais qu’elle était à l’intérieur. Montrant le cadavre de Sam.
- Ce n’est pas la même. Elle, c’était un Goa’uld.
- Que voulait-elle ?
- Je ne sais pas exactement. Peut être trouver quelqu’un qui pouvait lui donner accès à la Porte des Etoiles ? Allez savoir…
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- Il n’en n’est pas question !! Hurla la Sam.
- Sam, pour l’amour du ciel, calmez-vous !! Ordonna Janet.
- Je n’accoucherai pas ici !!
- Restez allongée !!
Le docteur et son infirmière obligèrent le docteur Carter à se ré-allonger.
- Il n’est pas question que je mette au monde mon enfant dans cette dimension !!
Elle voulut se lever une fois de plus. Janet et son aide la bloquèrent.
- Sam ! Si vous continuez, vous allez vous faire mal, ainsi qu’à votre enfant ! Pensez ! Votre enfant !!
- Docteur, ne devrions-nous pas utiliser des calmants ?
- N’y pensez même pas !! Ordonna Sam.
- J’aimerais bien mais c’est la seul des civiles du lot qui à eu droit à un symbiote Tok’ra. Nous serions donc obligée de forcer les doses pour l’assommer et je crains pour l’enfant.
La patiente gigotait toujours autant.
- Samantha Carter, si vous n’arrêtez pas de bouger, je vais vous assommer ! Et sans utiliser de drogues !!
- Janet ! J’ai fait promette à Jack qu’il serait là pour l’accouchement de notre enfant, ce n’est pas pour que moi je n’y sois pas !
- Je vous rassure, quoiqu’il se passe vous y serez !
- Vous savez très bien ce que je veux dire !
Le docteur Fraiser leva les bras au ciel, lâchant du coup sa patiente.
- Très bien ! Je sais ce qu’il me reste à faire ! Je reviens, mais ne bougez pas ! Vous m’entendez ? ! Ne bougez pas !
Le doc se précipita vers la sortie de son infirmerie. Elle tomba sur toutes les autres Sam qui écoutaient à la porte.
- Vous tombez bien. Rendez-moi service, allez voir votre autre vous et faites-la se tenir tranquille le temps que revienne.
- Pas de problème…
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- Ça va mieux comme ça non ? Demanda Rachel.
Sam acquiesça. Fraîchement vêtue d’une tenue propre et neuve, elle regardait tout autour comme si elle découvrait ou redécouvrait les lieux.
- Vous êtes déjà venue avant ? Demanda Jonas.
- Avant, oui…
Toute l’équipe, accompagné de la Sam arrivèrent devant l’infirmerie. Il y avait un bouchon de Samantha à l’entrée. Janet avait dû en mettre dehors quelques-unes pour avoir de la place.
- Mesdames. Que se passe-t-il ? Demanda le Capitaine Whitman
- Nous sommes en train d’accoucher.
- Quoi ?
- Elle va accoucher. Voyant l’autre elle-même, au visage tout mâchuré et le regard perdu. Bonjour.
- Salut… Répondit-elle timidement.
Plus en arrière, Romanov fit quelques gestes pour expliquer aux Carter que la dernière arrivante n’avait pas toute sa tête.
- Le travail a commencé ? S’intéressa Aris.
- Heu…
- Pff…
- Eh bien… Balbutia une Carter.
- Oui ? Insista Natalia.
- Elle ne semble pas décidée à mettre au monde son enfant.
- Ha ?
- Du moins pas sans le père de l’enfant.
- Ho !
- Et quelqu’un a trouvé une solution ? Questionna Jonas.
- Le Général l’a fait appeler.
- Pardon ?
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Jack et Sam firent leur apparition.
- Général, que se passe-t-il ? Demanda madame O’Neill.
- C’est quoi cette histoire de famille urgente ? Rajouta son époux. Un problème avec Rachel ?
- Non, Jack. Bien que cela concerne votre descendance.
- ?
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Les membres de SG-1 discutaient hors de portée de la pléiade de Carter. Celle qui leur avait posé tant de problèmes était à présent entouré par deux de ces homologues qui tentaient de la mettre à l’aise.
- Il faut qu’elle reste ici. Annonça derechef Rachel.
- Ce n’est pas aussi simple. Contredit Natalia.
- Il n’est pas question qu’elle retourne dans sa dimension ! Vous avez vu en quel état elle est ?
- Je suis d’accord. Annonça Aris. C’est une esclave, nous ne pouvons pas la laisser…
- Aris, je comprends, mais nous ne pouvons pas…
- Je suis désolé, Major, mais vous ne pouvez pas comprendre. Vous n’avez jamais connu l’esclavage. Vous ne savez pas ce que c’est de valoir moins qu’un objet et d’être abaissé au rang d’animal !
- Et c’est encore plus dur pour une femme. Rajouta Rachel. Je suis bien placée pour savoir ce qu’elle a subi.
- Si elle reste, elle mourra de toute manière. Nota Jonas. A cause de l’entropie.
- Pas forcement. Expliqua Rachel. Je sais par expérience que quand c’est moi qui suis responsable du transfert, j’annule ce problème.
- Avant de penser à savoir qui reste ou qui part, nous devrions peut-être d’abord trouver comment les faire rentrer chez elles. Non ?
- Whitman à raison, il faut…
Natalia S’arrêta à la vue du Général et du couple O’Neill qui arrivaient.
Jack siffla d’admiration à la vue des sept Carter qui attendaient dans le couloir. Celles-ci portaient, elle-mêmes une attention toute particulière aux deux nouveaux arrivants.
Sam, la nôtre, étudiait les variantes de ses doubles par rapport à elle-même. Une tornade blonde interrompit son inspection. Jack eut le souffle coupé quand la Samantha "psychopathe", lui tomba dans les bras.
- Tu es là… Tu es là.
Elle se mit à pleurer
Bien qu'embêté, Jack pris sa "femme" dans ses bras. Natalia voulut donner quelques explications muettes à O’Neill mais celui-ci lui fit comprendre que Hammond l’avait déjà briefé.
- Bonjour, Samantha. Salua une de ses doubles.
Les une après les autres, elles firent de même.
- Où en sommes-nous avec la future maman ? Interrogea Hammond.
- Elle… croise les jambes. Expliqua Derek avec une grimace.
- Jack, vous devriez y aller.
Il fit un oui de la tête à son ancien supérieur. Puis, il s’adressa à celle qu’il tenait toujours dans ses bras.
- Sam… Sam… Jack tenta de la repousser mais elle le tenait fermement.
- Ne me laisse pas… Murmura-t-elle.
O’Neill porta un regard ennuyé à sa femme. Celle-ci semblait plus triste qu’autre chose.
- Je reviens, promis…Sam ?
Lentement, elle le lâcha. Sam leva la tête et regarda son "mari" dans les yeux.
- Ne me laisse plus jamais. Je ne peux pas vivre sans toi.
- Je reviens…
Et l’ex officier de l’armé de l’air rentra dans l’infirmerie.
Sur place, cinq Samantha Carter entourait une autre, tentant de la rassurer et de la calmer.
- Regardez qui est là. Annonça Jack
- Alors c’est lui Jack O’Neil ? S’étonna madame Faxon.
Dans le couloir, Samantha O’Neill s’approcha de sa fille.
- Salut, toi.
- Nous nous connaissons ? Ironisa la jeune femme.
Sam s’assit à côté de sa progéniture.
- Outch ! Touché. Je n’ai pas vraiment été là souvent ces temps-ci…
- Ouais…
Silence.
- Ecoute… Commencèrent-elles en chœur.
- Désolée…
Rires.
- Je sais que je me comporte comme une gamine qui est loin de sa "maman". Mais c’est plus fort que moi…
- Peut-être parce que quand tu étais une gamine, justement, tu n’avais plus de mère. Je ne suis pas une grande psychologue, ni une très bonne mère, mais il est clair que ce que tu as vécu aurait pu être pire que…
- Un manque affectif ?
Elle regardèrent la Samantha qui finissait d’essuyer ses larmes.
- Je suis désolée, je me comporte comme ces parents qui font passer leur travail avant leur enfant.
- Et moi, je fais une crise d’adolescence après l’heure.
- Bref, une famille normale.
Elles rirent une seconde fois et se prirent dans les bras.
- Hé ! Mais qu’est-ce qui se passe ?
Tout le monde se tourna vers une Samantha qui regardait ses mains. Des petits éclairs bleus lui couraient dessus.
- Non… Murmura Rachel.
Il y eut un grand flash de lumière bleuté et le Capitaine Carter disparut.
- Non !!
Plusieurs éclaire annoncèrent la disparition d’autres doubles.
A l’infirmerie, Jack lâcha la main du double de sa femme, en plein travail, pour se protéger les yeux. Quant il les réouvrit, seul lui, le docteur Fraiser et une infirmière restaient présents.
- Non !!! Hurla Rachel.
Elle se précipita vers la dernière Samantha Carter restante en tendant la main vers elle. Dans un geste de désespéré, celle qui était esclave, fit de même. Leurs regards se croisèrent, Rachel y lut de la terreur et du désespoir.
A quelques centimètres avant le contact de leurs doigts, Samantha disparut à son tour comme les douze autres avant elle.
Rachel tomba à genoux.
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Quelqu’un frappa à la porte. Comme personne ne répondait, au bout de la troisième fois, Sam entrouvrit la porte.
- Ray ?
Le docteur Carter aperçu sa fille assise sur le sol, les jambes repliées et le menton posé sur les genoux.
- Nous pouvons rentrer ?
- …
Le couple O’Neill pénétra dans la chambre. Sam alla s’asseoir à côté de sa fille. Quant à Jack, il croisa les bras et s’adossa au mur opposé à celui de son enfant.
Samantha passa sa main dans les cheveux de sa fille.
- Ça va ?
- J’aurais tellement voulu la sauver…
- Je sais.
- Tu as fait tout ce qui était possible de faire. Expliqua Jack. Comme tout le monde ici. Nous ne faisons pas des miracles. Nous ne sommes pas des dieux…
- Est-ce que nous lui avons redonné espoir ou bien avons-nous aggravé son état mental ? L’avons nous sauvée ou condamnée ?
- Peut-être un jour, nous aurons la réponse…
- Peut-être, oui… Un jour…