Sg1 fut conduit dans une autre pièce, aménagée pour recevoir des visiteurs. La pièce était vaste, meublée et pouvait recevoir une dizaine de personnes.
-Je croyais qu’on avait tué ce Goa’uld l’an dernier s’étonna Daniel.
-En effet dit Teal’c. Mais avec les Goa’ulds on est jamais sûrs de rien ajouta t–il avec fatalisme.
-C’est vrai conclut Sam, regardez Apophis, on l’a tué plusieurs fois. Ce Gwydion a du être mis dans un sarcophage par son prima.
-Que savez vous de Gwydion Daniel ?
-C’est un dieu Celte très ancien, bienveillant, il est protecteur des arts et des civilisations.
-Mais pourquoi protège t-il ce peuple ? Sur Minera la civilisation n’est pas très avancée. Il n’y a pas de musiciens , ni d’artistes !
-Je crois avoir une hypothèse. Minera comme son nom l’indique est une planète minière, c’est là que le Goa’uld puise le minerai dont il a besoin. Par contre les autres planètes sont très différentes autant par le climat que l’avancée des civilisations. Gwydion possède tout le système solaire, et il protège Minera en raison de la richesse de son sous sol.
-En fait c’est bien un Goa’uld comme les autres qui ne voit que son intérêt répondit Sam. Cependant une chose m’intrigue, pourquoi ce traité avec la Terre ? Pour quelle raison aurait-il permis que Marouk vende de son précieux minerai ?
-Tout dépend de ce que nous leur offrons en échange ? lança Daniel avec sagesse.
-En effet répondit Teal’c.
-En attendant nous sommes dans le pétrin dit Cameron en fronçant les sourcils.
-On peut pas faire grand-chose pour le moment, dit Sam. Demain on essaiera de parler de nouveau à Marouk.
-Oui répondit Daniel, si on pouvait quitter ces souterrains, on pourrait répondre si le SGC nous contacte.
-C’est toujours le problème de l’ouverture de la porte dit Teal’c.
-Oui, mais je ne supporte pas que ce vieil homme nous dicte notre conduite, dit Cameron qui ne décolérait pas.
Ils discutèrent un moment et décidèrent de tenter une sortie vers l’extérieur.
Leurs vêtements avaient séchés et ils les remirent.
-Après tout dit Daniel il nous a interdit d’ouvrir le shapaï, pas d’aller prendre l’air.
-Ok on y va. Mais attention nous n’avons plus nos P90.
-Heureusement qu’ils ne nous ont pas fouillés !
Ils leur restaient à chacun un poignard dissimulé sur leur mollet. Leurs sacs avaient été vidés, ils n’avaient plus de C4, ni de grenade. Il ne leur restait que les rations, le matériel de survie et de soins. Tout ce qui pouvait constituer un armement avait disparu.
-On va faire avec les moyens du bord. Je tente une reconnaissance dit Mitchell, attendez moi là.
Quelques minutes plus tard il revint.
-Je suis allé jusqu’à un escalier, il n’y a aucun garde. Je pense qu’ils ne se méfient pas.
-Allons-y. dit Sam.
Ils montèrent prudemment et en silence l’escalier et débouchèrent à l’intérieur d’une maison. Dehors la pluie s’était remise à tomber, mais ils décidèrent de tenter une sortie à l’extérieur.
Ils quittèrent les lieux sans encombre. La nuit était sombre mais pas totalement noire, et ils purent quitter le village sans faire aucune mauvaise rencontre, et entreprendre le trajet du retour.
Arrivés à la porte des étoiles ils décidèrent de chercher un abri, et de rester à proximité du shapaï en cas d’ouverture.
Pendant ce temps à l’intérieur des grottes, les gardes s’étaient rendus compte de la disparition des prisonniers.
-Marouk ! ils sont partis !
-Je sais dit le vieil homme.
-Il faut les rattraper dit le garde !
-Ce n’est pas la peine répondit Marouk en souriant. De toute façon je ne pouvais pas les garder. Je suppose qu’ils vont rester à proximité de la porte. Ils ne vont pas l’activer, ce serait signer leur arrêt de mort. Mais j’espère que personne ne viendra à leur secours ! Gwydion ne les raterait pas !
Washington, bureau du général O’Neill.
Jack avait du mal à se concentrer. Sa mauvaise nuit, et l’inquiétude qui le rongeait n’étaient pas propices à la sérénité qu’il devait afficher à tout moment.
Il regardait sa montre toutes les cinq minutes et n’avait pas encore décidé s’il attendrait l’appel du président ou s’il prendrait les devants. Appeler le président de lui-même pour avoir le résultat d’une décision ne se faisait pas. Il devrait donc attendre et il se prépara à passer une très longue journée. Le coup de fil tant attendu ne vint pas. Ce fut Hank Landry qui l’appela.
-Jack, je suis inquiet, je n’ai pas eu de nouvelles de SG1. Le MALP montre une planète vide. Il n’y a aucune activité autour de la porte.
-Oui, je vois dit Jack de plus en plus anxieux.
Son rôle n’était pas d’inquiéter son ami encore plus, mais de le rassurer.
-Je me souviens de situations identiques, combien de fois avons-nous été coupés de la base ? et pourtant si je t’en parle aujourd’hui…
-Tu me conseilles donc d’attendre encore ?
-Oui.
-Toujours pas de nouvelles du président ?
-Non j’attends son appel.
-Bien Jack, tu me rassures. Je te tiens au courant.
Il l’avait rassuré, c’était son rôle, mais l’angoisse lui rongeait le cœur. Il avait un peu menti à Hank. Généralement lorsqu’ ils étaient restés longtemps coupés de la base, c’était qu’ils avaient eu des pépins, et quelques fois de gros ennuis. Des missions qui avaient foiré, des emprisonnements, des blessures, des tortures, des mises à mort même. Combien de fois étaient –ils morts tous les quatre ? il préféra ne plus y penser. Ce n’était pas le moment de laisser son esprit gamberger dans les affres des mauvais souvenirs.
Le président n’appela que le lendemain.
-les enjeux dont trop importants avait dit Hayes, il faut absolument sauver cette planète des Ori.
-Pour le naquadrium uniquement ? n’avait pu s’empêcher de répliquer O’Neill ironique.
Mais le président sans doute trop préoccupé n’avait pas relevé.
-Vous devez y aller vous-même O’Neill. Vous seul pouvez sauver cette planète du désastre. Faites tout votre possible, mais nous devons absolument avoir un chargement de naquadrium dans les jours qui viennent. Ce sont des millions de dollars qui seront engloutis à perte dans ces projets.
-Je ferai mon possible pour les sauver monsieur le président.
Blanc au bout du fil.
-Naturellement O’Neill, vous sauverez les habitants et SG1, je compte sur vous.
-A vos ordres monsieur le président.
Enfin ! pensa t-il en raccrochant.
-Winter ! je veux un avion prêt à décoller dans l’heure pour Colorado Springs dit-il à la jeune femme, par l’interphone.
-Tout de suite mon général dit-elle,
*******
Le général Hammond ne savait plus à quel saint se vouer. Devant une telle évidence au bout de quelques jours il avait bien fallu les déclarer disparus et c’est la mort dans l’âme qui l’avait fait. Toutes les recherches avaient été entreprises, on avait même pensé au NID ou à la Confrérie. Naturellement toutes les pistes avaient abouti à des impasses. Il lui avait fallu se résigner officiellement. Jamais dans toute sa carrière il ne s’était trouvé dans une telle situation, mais fond de lui il n’avait pas renoncé, jamais il ne renoncerait dût-il y laisser son reste de carrière. Mais à son âge cela ne le dérangeait pas. La seule chose qu’il craignait c’était qu’on le retire du SGC. Là, il aurait eu les mains liées. C’était pour cela qu’il adoptait un profil bas, approuvant les décisions du président, lui obéissant à la lettre mais gardant toujours quelques ressources pour poursuivre ses recherches.
*****
Base de Cheyenne Moutain.
-Tu ne vas quand même pas y aller seul ! dit Landry en regardant son ami avec inquiétude. Il n’aimait pas le pli qui barrait son front, et le regard fixe et dur de Jack.
-Qui est libre ?
-Reynolds, Hailey, Grogan ! d’autres unités si tu veux.
-Excellent, quelques soldats supplémentaires ne seraient pas de refus.
-Entendu dit Landry.
-Bien ! briefing dans quinze minutes, dit O’Neill sèchement.
Il était dans l’action. Son corps était encore à la base mais son esprit était déjà là bas. Il envisageait froidement différents scénarios avec sa lucidité et sa minutie habituelle.
Son paquetage fut vite fait et juste avant le départ, eut lieu le briefing dans la salle de réunion. Landry dans son fauteuil au bout de la table, O’Neill à côté de lui. Les autres en face.
-Le but de notre mission est double commença O’Neill sur un signe de Hank. La menace des Ori est réelle et implacable. Nous devons sauver le peuple de Marouk, les mettre à l’abri peut être sur une autre planète, mais le président est clair, il ne faut pas condamner la porte. Et nous devons aussi sauver SG1 dont nous sommes sans nouvelles depuis deux jours. Des questions ?
-Oui mon général dit Hailey : pourquoi l’option de la fermeture de la porte est-elle rejetée ?
-Le président veut attirer le moins possible l’attention des prêcheurs. Une fermeture ce n’est pas très discret.
-C’est pourtant efficace dit Reynolds, et ce serait la meilleure solution.
-Je suis d’accord avec vous dit O’Neill, mais il faut obéir aux ordres.
-Y aurait-il une raison cachée mon général, demanda Reynolds ?
-Le président ne m’a pas autorisé à en parler, mais votre commandant est au courant
Landry fit un signe de tête. Il comprenait l’importance du naquadrium, mais il était comme Jack, pour lui la survie de la population était plus importante.
-Très bien dit-il, départ immédiat.
Dès le passage de la porte, ils se déployèrent en cercle. Il ne paraissait pas y avoir de danger immédiat. Les abords étaient dégagés.
Ils se regroupèrent et empruntèrent le petit chemin qu’avait suivi SG1 à leur arrivée. La terre était détrempée les pluies qui étaient tombées sans discontinuer pendant plusieurs semaines.
O’Neill râla quand le ciel creva et leur déversa des trombes d’eau sur la tête. Ils mirent leur ciré, alors que des rideaux se pluie formant comme un épais brouillard gênaient leur progression.
Le bruit caractéristique des anneaux de transport les fit stopper net. Sur un signe de Jack, ils se dissimulèrent dans les fourrés, et attendirent quelques instants. Les jaffas au nombre de quatre avançaient prudemment et dès que le groupe SG les eut en ligne de mire, ils tirèrent, deux rafales de P90 eurent raison d’eux en quelques secondes.
Un second groupe de jaffas subit le même sort quelques minutes plus tard.
Le brouillard leur était favorable, il leur permettait de se dissimuler. Ils attendirent plusieurs longues minutes et reprirent leur route vers le village. La situation se compliqua quand une troisième vague d’assaut de jaffas eut lieu. Cette fois-ci ils étaient plus nombreux, mieux armés et mieux préparés à un danger éventuel.
Le combat fit rage, des tirs de lance trouaient l’air opaque de leurs boules de feu, tandis que les Terriens tiraient sans discontinuer.
Brutalement ce fut le silence.
-Tout le monde va bien lança O’Neill.
Un gémissement lui répondit. Un des soldat de la Taur’i avait reçu une décharge de bâton en pleine cuisse et ne pouvait marcher. Aussitôt Jennifer Hailey le soigna, lui mit un garrot et le sang s’arrêta de couler. La blessure n’était heureusement pas profonde, elle avait juste déchiré le muscle en surface.
Le général réunit le groupe de soldats qui les avait accompagnés.
-Vous restez ici en couverture, vous ! occupez vous du blessé dit-il à Hailey
-A vos ordres, monsieur, répondit la jeune femme.
-Restez en contact radio, mais si d’autres jaffas reviennent avertissez nous, mais ne les affrontez pas, dit-il en s’éloignant.
Il rejoignit au pas de course SG3 qui avait continué sans l’attendre.
Dans une grotte SG1 attendait que la visibilité revienne. Ils avaient entendu au loin les coups de feu.
-Je crois qu’ on est venu nous chercher dit Cameron.
-C’est bien ce que je craignais dit Sam. Si nos amis ont activé la porte, ils ont signalé immédiatement leur arrivée au vaisseau Gao’uld au dessus de nos têtes.
-Que fait-on ? demanda Daniel. On se montre ?
-Oui dit Cameron après avoir jeté un coup d’œil à Sam et vu qu’elle pensait la même chose.
-Il vaudrait peut être attendre un peu qu’ils se rapprochent, dans ce brouillard on n’y voit rien du tout dit Teal’c.
-C’est vrai dit Daniel, l’ennui c’est qu’on a du mal à repérer d’où ils viennent.
-On attend un peu. Nous sommes tout près du chemin dit Cameron, on se bouge dès qu’on entend leurs pas.
Ils tendirent l’oreille et en effet un quart d’heure plus tard, des bruits de pas crissèrent sur le chemin.
Cameron mit un doigt sur ses lèvres et leur fit signe d’avancer très doucement.
Les pas se rapprochaient.
-Baissez vos armes cria Cameron en s’avançant au milieu du chemin pour barrer la route aux arrivants.
Les deux équipes se trouvaient face à face l’arme au poing, l’air menaçant.
Ils baissèrent leurs armes simultanément, en poussant un soupir de soulagement.
-Mon général s’écria Sam, soulagée, en voyant O’Neill se rapprocher, mais..
-Plus tard Carter, il faut filer vite d’ici. Il y a des jaffas.
En chemin Cameron fit un compte rendu rapide de la situation au général O’Neill.
Il était au courant de tout, sauf du Goa’uld Gwydion qui était en orbite, prêt à détruire le shapaï pour protéger la planète.
Arrivés près de la porte les soldats, les attendaient. Ils n’avaient reçu aucune visite.
Jennifer et Grogan prirent chacun par un bras le blessé et l’aidèrent à avancer.
Pendant ce temps Reynolds et deux autres soldats étaient partis en courant vers la porte pour surveiller que le passage était bien libre.
-Général dit Reynolds, rien à signaler les abords de la porte, sont libres.
-Entendu, attendez mon signal pour ouvrir.
Jack marchait à longues enjambées. L’inquiétude qui le tenaillait depuis plusieurs jours avait disparu. Elle était là en vie, et en pleine forme, c’était tout ce qui comptait pour lui. Ils n’avaient pas échangé de mots, juste un long regard. Dans le sien il avait lu la joie de le revoir, et elle avait senti le soulagement de la retrouver en vie.
Ils étaient maintenant à cinquante mètres de la porte, et tout se passerait bien, il en était sûr.
-Reynolds lança t-il , ouvrez la porte et faites le code, on arrive.
-A vos ordres.
Ils se rapprochaient, plus que dix mètres. Le sol vibrait de toute la puissance de l’anneau en mouvement. Cela devait se ressentir très loin sous la terre, peut être même jusqu’aux souterrains du village.
Le jet puissant bondit et la flaque s’immobilisa dans un scintillement de lumière froide. Un spectacle magnifique dont aucun des hommes et des femmes présents ne se lasserait jamais.
-Vite cria Reynolds, tandis que des explosions retentissaient tout autour de la porte.
Un grondement d’une violence inouïe les fit vaciller, ce n’était plus les tirs du vaisseau, mais un autre phénomène provenant des profondeurs de la planète. Le sol se déchira dans un fracas assourdissant et apparut une crevasse étroite et profonde qui serpentait à quelques centimètres du shapaï.
Les hommes furent déséquilibrés mais la porte était toujours debout et ils passaient à toute vitesse, Cameron passa le dernier et en raison du brouillard n’avait pas vu que le général O’Neill était resté en arrière. Il venait à peine de franchir la porte que le vortex trembla un dixième de seconde et tout un morceau de la porte explosa et des débris furent projetés à plus de cent mètres. Jack qui s’apprêtait à bondir dans le vortex ne put les éviter. Il reçut sur le corps de nombreux éclats qui pénétrèrent ses chairs, le projetant lourdement sur le sol.
Le silence retomba brusquement et un instant le voile de brume se déchira révélant un spectacle apocalyptique, tout le paysage avait été chamboulé en quelques secondes et les secousses sismiques s’étaient arrêtées aussi brusquement qu’elles étaient survenues.
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