Citations du moment :
Si seulement Dieu me donnait une preuve réelle de son existence! Comme, par exemple, de déposer une grosse somme à mon nom dans une banque suisse. Woody Allen
Imagine

Pire que la mort : Chapitre 4

 

2

 

-Ouverture  non programmée de la porte.
-Avons-nous un code sergent ? Dit Hammond, nous n’attendons aucune équipe aujourd’hui.
-Aucun code, mon général.
-Fermez l’iris.
L’iris se ferma et se rouvrit aussitôt dans un crissement métallique  fort désagréable.
            -Fermez l’iris, cria Hammond,
            -Je ne peux pas, mon général,  les commandes ne répondent plus.
Une escouade de soldats courait déjà dans les couloirs, prête à rejoindre  son poste. Ils se disposèrent au pied de la rampe et dans les couloirs qui menaient à la salle d’embarquement.
La lueur froide du vortex éclairait la salle, pas un bruit dans cette attente, autre que le cliquetis des touches du clavier que Sam frappait frénétiquement. Derrière la vitre, Hammond attendait. Tout était immobile, et le temps comme suspendu.
Une grenade à choc Goa’uld roula jusqu’aux pieds des soldats où elle explosa, dispersant une vive lueur dans la salle où ils tombèrent tous évanouis.  Le temps qu’ils réagissent une seconde grenade rendit toute la zone de la porte extrêmement vulnérable.
            -Isolez la salle cria Hammond, mais le système informatique semblait désactivé. Hammond mit alors la base en alerte générale. Personne n’avait encore franchi le vortex quand celui-ci se déconnecta. Il s’ouvrit aussitôt à nouveau et une très belle femme brune, apparut et s’immobilisa.
            -Perséphone ! Murmura Sam.
Une foule de sentiments l’assaillit aussitôt, haine, colère, frustration. Puis elle frémit de tout son être quand elle vit Hadès franchir à son tour les eaux bleutées. Le couple royal était maintenant entouré d’une dizaine de jaffas armés de lances, et prêts à mourir pour sauver leurs souverains.
Hadès descendit la rampe d’un pas vif, ses yeux brillaient et sa voix rauque envahit alors toute la salle.
            -Votre base est vulnérable, rendez-vous, la Tauri nous appartient.
Hammond alors descendit l’escalier tranquillement, suivi de SG1.
Sous la menace ils durent s’agenouiller. A ce moment Hadès reconnut celle qui l’avait tué. Il la prit rudement par le menton et lui força à relever la tête. Il dit simplement à son épouse près de lui :« c’est elle » ! Leurs regards s’accrochèrent, Sam cracha :
            -Je vous croyais mort ! Si c’était à refaire je le referais !
Il se contenta de ricaner.
Puis il la lâcha, il  avait des choses plus importantes à faire que de s’occuper de cette femelle, elle aurait son compte plus tard,  et de la pire façon, il se le jura.
Maintenant il fallait prendre la base. Hadès fit un signe de la main et ses jaffas se dispersèrent. Ils avaient du être  très bien briefés par l’hôte du roi, car ils se dirigèrent aussitôt vers les endroits stratégiques de la base.
Ce jour là il n'y avait que très peu de monde à la base, tout au plus une trentaine de personnes. C’était parfait pour une invasion, il y avait moins de résistance. Mais pour la défense extérieure c’était une autre affaire. Bien des choses avaient changé au SGC depuis quelques temps.
 En effet Hammond redoutait de plus en plus ce qui venait d’arriver. Et tous ceux  qui était en congé ou en week end était munis d’un bip. Instantanément tous les membres de la base présents à Colorado Springs reçurent le même message. « Invasion alien » Hammond avait lancé son message au moment même où la première grenade était lancée.
 La défense extérieure de la base fut mise en place aussitôt. Des hommes s’introduisaient silencieusement par les puits situés en surface.  Les jaffas qui les gardaient furent abattus impitoyablement. Les soldats  descendirent furtivement et atteignirent les couloirs  donnèrent des armes à ceux qui n’en avaient pas. Les combats faisaient rage, dans les couloirs et jusque dans la salle d’embarquement.
 Hadès rentra alors dans une fureur dangereuse. Il se sentait impuissant devant cette attaque de l’extérieur qu’il n’avait pas prévu. Comment l’aurait-il pu ? Son hôte n’était pas au courant des nouveaux dispositifs de défense. Il attrapa une lance et tira à l’aveuglette devant lui blessant de nombreux soldats. Baroud d’honneur ! Il était perdu et le savait.
Puis il se retrouva avec une mitraillette pointée sur le front, Il s’immobilisa et eut un petit rictus méprisant en voyant Teal’c:
            -Le sholva !
            -Ne le tuez pas Teal’c, nous ne pourrions plus rien faire pour le colonel dit Hammond d’une voix forte.
La plus grande confusion régnait, des tirs croisés étaient échangés, des corps gisaient dans la salle d’embarquement, des jaffas et des humains.
Sam s’approcha de Perséphone qui levait déjà son arme de  poing. Elle  tira avant que la reine ait pu déclencher son bouclier et  la reine mourut debout, la tête à moitié arrachée par une rafale de P90,  le sang gicla et fut projeté violemment tout autour d’elle. Sam venait d’accomplir ce qu’elle rêvait depuis le jour tragique de leur venue sur Grenada. Elle regarda froidement le corps sans vie de son ennemie tournoyer avant de s’effondrer sur le sol. Elle entendit le hurlement de douleur d’Hadès qui couvert du sang de son épouse, s’écroula sur elle, terrassé par un coup de zat tiré à bout portant par Daniel.
La scène s’immobilisa et le silence retomba, les tirs avaient cessé, il n’y avait plus qu’un seul survivant parmi les envahisseurs : Hadès.

 

 

********************
Le prisonnier était maintenant au SGC, bien à l’abri dans une cellule de force, retenu par des faisceaux. Pour plus de sécurité il était enchaîné à la muraille, les poignets et les chevilles retenus avec de gros anneaux de fer.
Il était toujours en colère et ne comprenait pas pourquoi cette attaque si bien préparée avait échoué. Perséphone était morte et pour lui c’était une douleur pire que la mort.
Dès que quelqu’un entrait pour l’interroger il l’insultait et proférait des menaces.
Le lendemain de sa défaite, il se sentit très mal, des douleurs atroces fulguraient dans son corps ne lui laissant aucun répit. Il ne savait plus très bien où il était, appelait Perséphone dans son délire. Sa souffrance était terrible et il  avait perdu le sens des réalités  et réclamait son sarcophage. Il se croyait toujours dans son palais de Grenada. 
Janet examinait le colonel O’Neill, celui-ci était tenu en respect par deux hommes armés de zat. Elle leur jeta un coup d’œil comme pour leur demander de s’éloigner, ils ne le firent pas.
Elle commença son examen sans rien dire, écouta le cœur, prit la tension, fit une prise de sang. Il était très agité, en sueur, fiévreux et avait l’air de souffrir le martyre. Sur sa poitrine de profondes cicatrices, traces de la rafale reçue. Le sarcophage n’avait pas fait disparaître les marques. 
En examinant le colonel, elle n’avait aucun accès à l’anatomie du symbiote. Elle demanda qu’il soit transféré à l’infirmerie pour examen complémentaire, afin de mieux le soigner. Elle parla de scanner et d’IRM.
Elle dut batailler ferme avec Hammond, qui ne voulait pas que le prisonnier sorte de la cellule de force.
            -Mon général, lorsque j’ai examiné le colonel, je n’ai pas senti le Goa’uld. Je voudrais savoir quel est son état de santé. Mais pour cela il faut le transférer à l’infirmerie. Son état est très  préoccupant avait-elle ajouté. Et si on veut avoir une chance de sauver le colonel…
            -C’est hors de question docteur. Il doit rester en prison sous haute surveillance.
            -J’en suis consciente mon général, mais on doit pouvoir adapter une des chambres de l’infirmerie. Celle où j’avais soigné Apophis, présente toute la sécurité nécessaire.
            -Vous ne pouvez pas le soigner où il est ?
            -Non, le colonel présente des symptômes sévères de manque dus à l’usage abusif du sarcophage. Il souffre énormément. Il faut qu’il soit sous surveillance médicale constante.
A contre cœur le général Hammond ordonna le transfert.
Les jours filaient identiques, il était attaché sur ce lit, et ses  mouvements étaient limités par les sangles. Il entendait des gens parler mais il ne comprenait pas le sens de leurs paroles. Il ne savait même pas où il était. Dans ses rêves il criait sans arrêt « Koré  viens me chercher ». Il se croyait encore sur son monde près de sa femme, mais il ne la voyait pas.
C’était des gens inconnus qui s’affairaient  autour de lui, il était relié à des machines et aurait bien voulu  aller dans le sarcophage, il avait tellement mal ! Il cherchait à se détacher mais même sa force de Goa’uld n’y suffisait pas. Il retombait alors en criant sur sa couche. Des médicaments coulaient en lui et l’engourdissait apportant un peu d’apaisement à sa douleur. Il se sentait faible.
            -Le symbiote faiblit mon général, dit Janet.
            -Et le colonel ? Demanda Hammond inquiet en regardant les deux électrocardiogrammes sur le moniteur.
            -Je crains que le symbiote ne l’entraîne avec lui dans la mort dit-elle à voix basse. Vous savez que les Goa’ulds en mourant secrètent une toxine qui tue l’hôte.
            -Il en a encore pour combien de temps dit Hammond d’une voix qu’il espérait  ferme.
            -Quelques heures tout au plus dit Janet.
            -On ne peut pas lui soutirer des informations avant qu’il ne meure ? Demanda Hammond, qui se détesta pour cette phrase. Mais il fallait qu’il la dise l’enjeu était trop important.
            -Je ne crois pas mon général, depuis dix jours qu’il est là, le Goa’uld n’a fait que délirer.
            -Mais comment expliquez vous cela ? Il était en bonne santé lors de l’attaque de la base. Est-ce que c’est du au phénomène de manque ?
            -Je ne sais pas mon général, malheureusement nous le saurons lorsqu’on pourra faire une autopsie du symbiote et… du colonel. Pas avant.
Mais comment vais-je annoncer cela à Sam, que le colonel O’Neill est en train de mourir, pensa Janet avec désespoir. Elle vient juste de le retrouver, comment pourrait-elle se pardonner si elle le perd encore une troisième fois. Elle ne quitte plus la salle vitrée au dessus de la chambre. Elle a une si petite mine, mais je crois qu’elle a compris bien avant nous, dès l’implantation du symbiote que  le colonel O’Neill était perdu pour tout le monde, et surtout  pour elle.
           
C’était la fin, il le sentait. Son cœur battait plus difficilement dans sa poitrine, à longs coups sourds et douloureux. Il se révoltait à cette idée,  il n’était pas revenu à la vie pour si peu de temps !  Il avait encore tellement de choses à faire ! Il était en colère contre Perséphone, elle lui avait donné un hôte fragile, qui n’avait pas su résister à la vie rude qu’il menait.
Il mourait, il avait envie de revoir une dernière fois celle qui avait été sa compagne tout au long des siècles et qui n’avait jamais failli dans son amour. Mais  elle n’était pas là, sur cette terre étrangère, la femme blonde l’avait tuée sous ses yeux ! Pourtant il  était sur le premier monde là où tout avait commencé, quand il régnait parmi les dieux de l’Olympe. C’était sa seule consolation, mais ce n’était pas comme cela qu’il avait imaginé son retour. Il avait cru pouvoir revenir et se retrouver comme par miracle parmi les siens dans le Panthéon grec. Tout n’était qu’illusion et désespoir. Il sentait la douleur dans les moindres parcelles de son corps. Il avait reconnu les voix autour de lui, il y avait ceux qui étaient venus sur son vaisseau le faire exploser, les insolents ! Les inconscients ! Quand il ouvrait les yeux il voyait la jeune femme aux yeux bleus, celle qui avait tiré sur lui ! Elle se tenait à quelque distance de lui comme si elle avait peur, mais elle était toujours là. Il se rappela la douceur de ses lèvres et de sa peau, il se souvint de sa passion à elle, car elle avait répondu à son baiser. Elle avait suffoqué contre lui, faibli,  tout son corps relâché dans l’abandon de la passion, et cette stupeur dans son regard quand la rafale l’avait atteint !
Les deux électroencéphalogrammes  apparaissaient en parallèle sur les monitors,
            -Il est toujours là Janet ? Sam avait le regard fixé sur la petite ligne qui représentait les ondes cérébrales du colonel.
            -Oui, mais malheureusement je ne peux pas l’atteindre, c’est toujours le Goa’uld qui domine.  Le symbiote  est encore trop fort, mais il faiblit…
            -Il va mourir n’est ce pas ? Murmura t-elle. Son regard était fixe, angoissé, elle regardait Janet avec supplication comme si la jeune femme pouvait empêcher le désastre de se produire.
 Il n’y a pas de retour pour lui n’est ce pas ? Avait –elle ajouté.  L’horreur de ces derniers mois passa devant ses yeux, l’implantation du symbiote qui avait fait  de Jack ce qu’il haïssait le plus, puis sa mort dans le vaisseau de sa propre main et là maintenant sous ses yeux…il allait rendre le dernier soupir, tué par ce monstre            -Il y a tellement de choses que j’aurais voulu lui dire, sa voix était rauque, cassée, tendue par une douleur extrême. Ses yeux étaient secs, elle n’avait plus de larmes.
Janet l’écoutait sans rien dire, le regard bienveillant comme pour l’inviter à se livrer. Puis voyant que Sam était repartie  dans sa douleur, elle la laissa.
Sam lui  parlait à voix basse, malgré qu’il ne puisse l’entendre. Elle lui murmura des mots d’amour dans le creux de l’oreille pour qu’au moment de la séparation de son corps et de son âme,  il ne soit plus tout à fait seul, pour le grand voyage.
C’était les derniers moments de vie du symbiote, les ultimes soubresauts   désespérés d’une vie qui se dérobait. Le tracé sur le monitor faiblissait, le bip du cœur fut remplacé par un long sifflement.
Quelques minutes plus tard ce serait la mort de l’hôte foudroyé par les toxines mortelles répandues dans son sang par le cadavre du symbiote.
Le cœur de Jack s’arrêta à son tour.
Janet débrancha les appareils, et le silence tomba sur la chambre, et avec lui la douleur de  la perte de cet homme extraordinaire qui avait tout sacrifié pour les sauver. Hadès était oublié depuis longtemps, il leur restait à tous la souffrance d’avoir perdu un être cher, Hammond, Daniel, Teal’c, Sam, Janet  et toutes ces personnes pour lesquelles il avait été un ami, qui avait donné sa vie.
Chacun fit silence en son cœur pour lui rendre un dernier hommage, puis ils s’éclipsèrent les uns après les autres, comprenant que Sam voulait lui dire adieu, et rester un dernier moment, seule  près de lui.
Dans la mort il avait peu changé, il était juste très pâle, mais son corps extérieurement n’avait pas souffert de la symbiose. Elle lui caressait le visage, posa ses doigts sur ses lèvres, ses paupières. Elle était comme anesthésiée, ne réalisant pas qu’elle avait devant elle le corps sans vie de celui qu’elle avait tant aimé, sans rien pouvoir partager avec lui. 
Alors une lame de fond, une douleur sans fin,  venue du fond de son être jaillit de ses lèvres en un long cri de douleur. Elle sanglotait sans larmes, des soubresauts lui déchirant la poitrine. Elle avait posé sa tête sur lui, au niveau de son  cœur, et vaincue par tant de souffrances elle s’était endormie en le serrant dans ses bras, comme si elle voulait le réchauffer.
Il faisait noir, si noir, il s’enfonçait et tombait dans un trou profond, il avait peur, une peur animale comme il en avait rarement connue. Cette chute était terrifiante, il ne savait pas ce qui l’attendait, il pressentait quelque chose de terrible, il ne pouvait penser à rien d’autre qu’à cette chute.
Après ce qui lui parut une éternité,   au bout de ce puits sans fond,  une lumière apparut, si vive qu’il en fut ébloui. Cette lumière l’attirait irrésistiblement. En même temps un poids énorme sur sa poitrine le forçait à reculer et à prendre un autre chemin, celui de la douleur, du doute, de la peur, du vide.
Il continua d’avancer, irrésistiblement attiré vers la lumière. Dans ce magnifique jardin rempli de parfums, de vertes pelouses et de fleurs multicolores,  il aperçut un petit garçon blond près d’une source, qui  pouvait avoir une dizaine d’années et qui l’attendait. Quand il fut près de lui, il le reconnut, c’était Charlie, son beau petit garçon, trop tôt et si tragiquement disparu. Son cœur se gonfla de joie, il l’avait enfin retrouvé celui qu’il n’avait cessé de pleurer. L’enfant lui prit la main, il en sentait nettement la chaleur sur sa peau. Il se pencha vers lui pour l’embrasser mais ne toucha que le vent, l’image se diluait déjà, il l’appela de toutes ses forces, « Charlie », « Charlie », mais celui-ci disparaissait déjà dans la brume légère.
Et toujours ce poids sur sa poitrine, et le contact léger sur sa main.  Il entendit alors une voix qui chuchotait à son oreille, « pas maintenant, ta vie n’est pas terminée, tu as encore un rôle important à jouer sur terre. »
Alors une terrible douleur s’empara de lui, la douleur de l’arrachement à un être cher. Charlie n’était plus là, et le jardin lui apparut tout à coup triste et dépouillé, il y faisait froid, il pleuvait, plus aucune lumière accueillante, mais un froid glacial qui le poussa à nouveau dans une autre direction.
Et toujours ce poids sur sa poitrine, et ce doux contact sur sa main.
Il se mit à suffoquer, il ne pouvait plus respirer ce poids qui le tirait vers l’avant l’écrasait aussi. Il ouvrit les yeux, haletant, elle se releva aussitôt, il la vit à travers un rideau de brume se lever brusquement quitter son torse sur lequel elle s’était endormie.  Il sentait plus qu’il ne voyait son regard bleu si tellement chargé de douleurs et d’étonnement,  qu’il ne put le supporter et il referma les yeux aussitôt. La pièce s’emplit d’un brouhaha qu’il ne connaissait pas, des voix inconnues parlaient fort.  Il était tour à tour brûlant et glacé, il sentit qu’on lui introduisait un tuyau dans la gorge, qu’on le reliait à une machine  qui respirait pour lui. On le  toucha,  on le piqua, on le retourna, on le bougea, il sentait des mains étrangères qui s’étaient approprié son corps. Sa douleur était très forte, il sentait qu’un combat terrible se menait dans son organisme, il ne savait pas lequel. Il avait encore à l’esprit le visage illuminé de joie de son petit garçon et regrettait déjà de n’être pas resté avec lui. Il s’endormit avec son nom sur ses lèvres.
Il revenait lentement à la vie. C’était une sorte de miracle que personne ne pouvait expliquer. Aucun hôte ne survit à la mort du symbiote, c’était un fait avéré et maintes fois vérifié et pourtant l’inexplicable s’était produit, le colonel O’Neill était vivant et se rétablissait.
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            -Docteur Frazier ? dit Hammond, comment va le colonel O’Neill ?
            -Mon général dit Janet avec un grand  sourire, il va beaucoup mieux, j’ai pu enlever le respirateur, bien qu’il ait encore une fièvre élevée, il a repris conscience. Il dort encore beaucoup, mais c’est normal.
            -A-t-il dit quelque chose ?
            -Pas encore mon général.
            -Comment expliquez vous cela ? On a toujours pensé qu’un symbiote Goa’uld en mourant tuait son hôte.
            -C’est vrai mon général !  Mais nous ne savons encore peu de choses sur les Goa’ulds. J’ai mis tout mon personnel au laboratoire sur les analyses de sang du colonel O’Neill. Il avait au moment de la mort du symbiote une dose mortelle de toxine dans le sang et maintenant il apparaît des anticorps. Le sang du colonel a fabriqué ces anticorps,  je le constate mais je ne peux pas l ‘expliquer.
            -Ce sera votre priorité docteur. Peut être que le sang du colonel contient quelque chose susceptible de sauver les hôtes.
            -Vous pensez à une sorte de vaccin ? Dit Janet.
            -C’est à vous de me le dire docteur.
            -A vos ordres mon général.
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Sam ne venait plus à l’infirmerie, c’était au dessus de ses forces. Elle revivait la scène de la chambre d’Hadès dans le vaisseau, et elle était effarée de ses propres réactions. Comment avait-elle pu se laisser aller à un tel point, éprouver ces sensations vertigineuses alors qu’elle savait pertinemment qu’elle était dans les bras d’un Goa’uld. Elle avait totalement perdu la tête en le voyant. Son jugement était faussé, elle le savait, mais elle ne pouvait s’empêcher d’en avoir honte. Et si lui,  se rappelait ?  Jamais elle ne pourrait le regarder en face.
Le fait d’avoir tiré sur lui, elle ne le regrettait pas malgré la douleur incommensurable,  elle avait fait son devoir, il saurait le comprendre, elle en était sûre.
Elle n’en avait rien dit à ses amis, mais ceux-ci avaient deviné qu’il s’était passé quelque chose de terrible sur ce vaisseau. Ils avaient trouvé Sam sur le lit où elle se reposait après le coup qu’elle avait reçu en pleine poitrine. Ils n’avaient rien dit par discrétion et par amitié aussi. Ils savaient bien qu’elle souffrait de cette situation intenable pour elle.
Une infirmière veillait sur lui nuit et jour. Il était éveillé de plus en plus souvent et la fièvre avait baissé. Il regarda son bras qui était relié à un goutte à goutte qui diffusait dans son corps médicaments et calmants. Il avait beaucoup moins mal.
            -Alors colonel ? dit Janet en entrant dans la pièce. Il était pleinement réveillé et jetait sur elle un regard surpris.
            -Vous m’avez appelé comment ?
Elle le regarda attentivement et crut avoir mal entendu.
            -Colonel ? Vous allez bien ?
Il sentit de l’inquiétude dans sa voix, mais ne comprit pas.
            -Ce n’est pas  mon nom. Dit-il seulement.
Janet pressentait un grave problème  mais elle parla d’un ton léger pour ne pas l’inquiéter.
            -Naturellement ce n’est pas votre nom, votre grade simplement. Vous êtes le colonel Jack O’Neill, ajouta  t-elle en voyant qu’il ne comprenait pas.
Son regard à lui était fixe et dur et quand il parla ce fut d’une voix tout à fait assurée.
            -Non, vous vous trompez, je m’appelle Hadès.
Janet pâlit et sortit de la chambre. Il lui fallait être seule pour réfléchir. Mais en sortant elle croisa Daniel qui s’étonna de sa pâleur.
            -Janet, vous avez vu un fantôme ?  Dit –il sur le ton de la plaisanterie.
            -J’en ai bien peur dit-elle tout à fait sérieusement.
            -Quoi ? fit Daniel, qu’est ce qui passe ?
Mais elle l’avait planté là et était parti dans la direction du bureau du général Hammond. Elle devait lui faire part de ses craintes immédiatement.
Maintenant Le général Hammond était dans la chambre. Prévenu par Janet il avait décidé d’aller voir par lui-même.
O’Neill était assis dans son lit, il paraissait calme et détendu. Le seul problème était  qu’il se croyait toujours Hadès et avait totalement oublié qui il était, ce qu’il faisait, les gens qu’il côtoyait, ceux qu’il aimait. Il avait même oublié jusqu’à son nom.
Un briefing avec Hammond et les médecins de l’infirmerie eut lieu dans l’heure suivante.
            -Docteur Frazier ? Le symbiote est –il mort oui ou non ?  Attaqua le général Hammond.
Janet montra les IRM avant la mort du Symbiote, et ceux pris le jour même. Il n’y avait aucune erreur possible, le symbiote était mort.
            -Alors pourquoi le colonel O’Neill a-t-il perdu la mémoire ?
 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
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