Citations du moment :
Je ne suis pas pour la femme-objet, au contraire j'aime bien quand c'est moi qui ne bouge pas.
[Pierre Desproges]
Imagine

Malgré tout : Chapitre 5

Alors qu'ils continuaient leur progression a travers le dédale de couloir, Elizabeth et Rodney entendirent des bruits de pas se rapprochant dangereusement de leur position. Ils décidèrent d'un commun accord de courir et de se cacher, ils trouvèrent refuge dans une sorte de petit placard et s'y accroupirent, la respiration haletante, n'entendant plus de bruit, Rodney tenta :

  • Tu crois qu'ils sont partis ?
  • J'sais pas mais ils vont revenir, c'est sûr.
  • Qu'es ce que t'en sais toi d'abord ? Peut-être qu'ils ont abandonnées.
  • Pour des adultes, perdre un enfant c'est vraiment pas bien. En plus, quand ils doivent s'en occuper, ca t'arrive des fois de réfléchir ?
  • Hey ! protesta Rodney. Je suis super intelligent, d'abord !
  • Ouais, t'es un p'tit génie, rit Elizabeth, déjà que tu savais ce que c'était qu'Alantiz !
  • On dit ATLANTIS, j'te ferais dire.
  • C'est pareil.
  • Et je suis pas un p'tit génie !

Rodney s'énerva tellement qu'il en devint tout rouge et fit peur à Elizabeth qui s'écarta un peu de lui. Elle leva de grands yeux rempli d'incompréhension vers son ami, pourquoi était-il en colère contre elle ? Qu'avait-elle dit de mal ? Rodney se trouva honteux de faire peur ainsi à son amie et s'excusa, elle ne pouvait pas savoir et puis elle n'était pas méchante.

  • Ca te dérange de savoir des trucs ou quoi ? demanda-t-elle.
  • Nan, juste j'aime pas qu'on appelle comme ca.
  • C'est pas un gros mot, tu sais.
  • Là d'où je viens, si.
  • Je comprend pas.
  • Tu peux garder un secret ?
  • Oui, oui, répondit elle tout excitée.

Rodney la sonda du regard comme pour jauger sa fiabilité et ajouta :

  • A l'école, les autres enfants, ils disent ca de moi et ils sont méchants !

Rodney avait les larmes aux yeux, un peu plus, et il pleurait, c'était trop douloureux pour lui d'en parler ou même d'y penser, sa vie était trop douloureuse ! Mais cela dit, ca lui faisait un bien fou d'en parler à quelqu'un, de se confier, lui qui n'était pourtant pas très bavard d'habitude, pas du tout social, il avait très peu d'amis. Il ne comprenait pas pourquoi, à elle, il lui disait tant de choses, peut-être parce qu'il se connaissait à peine, elle ne pourrait pas le juger ainsi, ou du moins ca ne pourrait pas lui faire si mal.

  • Et chez moi, mes parents disent que je suis un incapable !
  • Et ta sœur ? Elle dit rien ? demanda Elizabeth.
  • Si, elle me défend dès fois mais ca marche pas.

Le visage de Rodney s'assombrit un peu plus, malgré toutes ces tentatives et celles de sa sœur, ses parents n'avaient pas changé d'avis sur lui. Il resterait à jamais le fils qui ne sait rien faire. Et un enfant qui ne se sent pas aimer pire détester et ignorer a mal et Rodney avait très mal. Il pleurait à présent, pourvu qu'il reste là, le plus longtemps possible, il ne voulait pas rentrer chez lui !

Elizabeth voyant la détresse de son ami se rapprocha de lui et dit le plus sincèrement du monde :

  • T'es pas un incapable, t'es pas un p'tit génie, t'es mon ami !

Il la regarda, surpris, les yeux pleins d'espoirs, disait-elle vrai ? Avait-il trouvé quelqu'un de confiance à qui parler ? Un ami ? Un vrai ?

Comme pour chasser tout ses doutes, elle le prit dans ses bras pour le consoler de son gros chagrin, comme l'aurai fait un véritable ami…

Une violente lumière vint interrompre ce moment d'émotions, la porte du placard dans lequel il s'était réfugié venait de s'ouvrir. Fini la rigolade, ils étaient découvert, trois militaires armés les regardait en souriant, c'était sûr, ca allait barder…

Elizabeth et Rodney arrivèrent en salle de commande sans toucher le sol. En effet, Rodney était porté en "sac à patates" par le plus musclés des trois militaires et Elizabeth était porté par un gentil jeune homme, un peu moins musclés mais néanmoins charmant, qui s'était porté volontaire pour cette "mission". Les deux enfants ayant refuser de se laisser embarquer comme ca, la tâche ne fut pas aisé pour eux. Ils furent, tout les deux, déposés sur la terre ferme une fois arrivé devant le Colonel Sheppard qui bouillait intérieurement de colère. Il était près à leur passé le savon du siècle mais déjà Elizabeth était ailleurs, son regard c'était posé sur la porte des étoiles et ne semblait pas vouloir s'en détacher, elle était littéralement subjuguée, malgré qu'elle n'avait aucune idée de se que cela pouvait être, elle trouvait cela si beau…

Rodney regarda alors dans la même direction que son amie et demanda :

  • Il sert à quoi le grand anneaux bleu ?
  • C'est un objet de déco, dit le militaire sans même le regarder, trop occuper à contempler Elizabeth qui elle regardait fixement la porte.

Rodney ne posa pas plus de questions, pas très intéresser par un objet qui ne servait qu'a faire jolie. John se surpris à penser qu'elle était vraiment belle quand elle avait ce regard, émerveillé, découvrant quelque chose pour la première fois, le regard d'une enfant, fascinée par tout…Il reprit ses esprits et entama un long et ennuyeux sermon sur les risques et les dangers de se promener seul dans la cité. Elizabeth sortit à regret à sa contemplation par un appel du militaire, elle détestait se faire gronder, surtout quand c'était par quelqu'un qu'elle connaissait à peine ! Ce John ne lui apparaissait pas très sympathique, elle se dit qu'il fallait qu'elle prépare sa petite vengeance.

  • Vous ne vous rendez pas compte de ce qui aurait put vous arriver ! continua John, imperturbable.

Tout un tas de blabla sans importance pour elle. Mais apercevant Elizabeth ayant encore une fois décrocher, il rajouta à son attention :

  • C'est compris, jeune fille ?

Jeune fille ! Elle détestait encore plus qu'on l'appelle comme ca ! Néanmoins, elle hocha la tête en signe d'approbation pensant tout le contraire.

Carson en profita pour faire remarquer que les dossiers s'empilaient sur le bureau de la dirigeante et qu'il faudrait y remédier.

  • Puisque qu'Elizabeth n'est pas en état de diriger la cité, ca devrait être à moi de le faire, annonça John.

Le petite fille comprenant qu'il voulait se débarrasser d'elle, sauta sur l'occasion pour accomplir sa vengeance.

  • Et moi alors ? demanda t elle, boudeuse.

Tout le monde se tourna alors vers elle, plus que surpris.

  • Moi, veux rester avec toi, dit elle comme une enfant déçu.

Rodney la dévisagea, que lui arrivait il ? Voulait elle l'abandonner ?

Elizabeth lui fit un petit clin d'œil que lui seul vit et il comprit bien vite le manège de son amie. Elle fit mine de pleurer et Rodney alla frapper l'épaule de John avec son poing.

  • T'as fait pleurer mon amie, méchant !

Il se regardèrent tous, complètement perdus et dépassés par la situation, jamais il n'avait vu leur dirigeante dans cet état. John ne réfléchit pas et se dirigea instinctivement vers elle, il releva son menton de façon a ce qu'elle le regarde dans les yeux et lui dit d'une voix douce :

  • C'est bon, je reste avec toi, arrête de pleurer, je ne vais nulle part, je reste là.

Elizabeth sembla se calmer au fur et à mesure.

  • Ca va mieux ? demanda-t-il toujours sur le même ton.

Elle hocha la tête positivement et s'essuya les yeux de sa main.

  • Je pourrais m'occuper de la cité en attendant ? proposa Teyla.
  • Vous êtes sûre ? demanda John.
  • Oui et puis je m'en suis déjà occuper la lorsque vous êtes tous retournés sur Terre, la première fois.
  • Dans ce cas, c'est parfait, merci beaucoup Teyla, lui répondit il.
  • Par contre, je ne connais pas bien tout les dossiers et le Docteur Weir a accumulé beaucoup de retard, j'aurais besoin d'un peu d'aide.
  • Je vous aiderait, dit simplement Ronon.
  • Bon et bien, tout le monde au travail.

L'Athosienne et le Runner s'exécutèrent et rejoignirent le bureau d'Elizabeth ou le travail les attendaient, tout d'un coup, ils regrettèrent de s'être proposés, une montage de dossiers n'attendaient plus qu'eux, à leur plus grand désespoir.

L'estomac de Rodney gargouilla et ils décidèrent qu'il était bien tant d'aller se restaurer. Après un déjeuner au mess pour le moins agité, s'étant partager entre bataille de purée de pois cassé, lancement de fourchettes sur le "monsieur pas beau" et course de compote, ils sortirent du mess, John avec de la tarte aux pommes dans les cheveux et Carson la veste taché de gelée de toutes les couleurs. La situation devenait ingérable pour les deux hommes, c'est à peine s'ils avaient eu le temps de manger avec toutes leurs bêtises, il fallait les séparer. Carson fut désigner pour s'occuper de Rodney, ne restant plus que lui pendant que John avait la charge d'Elizabeth…

Après un rapide shampooing, John sortit de la salle de bain de ses quartiers en s'essuyant les cheveux avec sa serviette quand il découvrit, Elizabeth, assise en tailleur sur son lit, le regardant dans les yeux.

  • Qu'es ce que tu veux…qu'es ce que tu veux faire ?
  • Sais pas ! répondit-elle sans quitter son regard.
  • Tu veux jouer à quelque chose ou…encore mieux dormir ?
  • Nan !
  • Tu veux te promener ?
  • Nan !
  • Que je te raconte une histoire ?
  • Nan !
  • Qu'on aille voir Rodney ?
  • Nan !

Le militaire se trouvait à cour de proposition, il avait toujours su s'entendre et amuser les enfants mais avec elle c'était différent. Malgré tout, il la connaissait bien, son regard cachait quelque chose, elle avait une idée derrière la tête.

  • A quoi tu penses ? demanda t il avec un brin de soupçon.
  • A rien !

Mais alors qu'il avançait vers elle, ses pieds se prirent dans le tapis qu'Elizabeth venait d'installer devant la porte de la salle de bain et il se ramassa lamentablement par terre. Elizabeth partit alors d'un grand éclat de rire pendant que John essayait tant bien que mal de se relever.

  • Ah, oui. Parce que ca te fait rire ?
  • Beaucoup ! répondit elle entre deux fous rire.
  • C'est ce qu'on va voir !

John se rua sur elle et commença ce qu'il appelait "la torture par les chatouillis". Elizabeth se tordit un peu plus de rire face aux "attaques" du militaire, elle essayait de lui échapper mais il était bien plus fort qu'elle. John ne l'avait jamais vu aussi rayonnante, ce simple fait le rempli de bonheur, la voir dans cet état était tellement rare, il rit lui aussi de bon cœur.

  • Alors, comme ca, on est chatouilleuse ?

Le colonel continua sa petite torture pendant qu'Elizabeth se tournait dans tout les sens et riait à gorge déployée. Il furent interrompu par un raclement de gorge de Carson, John s'arrêta alors et se retourna vers le médecin.

  • Rodney n'est pas là ? demanda-t-il.
  • Je l'ai confier à Laura, Radek veut nous parler, annonça Beckett.
  • D'accord, j'arrive.

Elizabeth fit de grands yeux tristes et croisa les bras :

  • Veux pas aller avec Laura ! dit elle malgré qu'elle n'est pas la moindre idée de qui pouvait bien être Laura, elle voulait embêter John jusqu'à bout !
  • Et puis deux enfants, surtout eux deux, c'est trop pour une seule personne.
  • D'accord, on va te confier à…
  • Cadwell, finit Carson, c'est le seul qui nous reste et qui n'est pas surchargé de travail.

John grimaça, cette idée ne lui plaisait pas du tout.

  • Tu promets d'être sage avec lui, demanda-t-il à Elizabeth.
  • Promis !
  • Je reviendrais te chercher très vite.

Il ne restait plus qu'a savoir comment exposé la situation au Colonel Cadwell…

 
 
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