Il fixait dehors. Il y avait un temps magnifique mais quelque chose n’allait pas. Les médecins disaient qu’il allait beaucoup mieux. Il avait eu moins de flashs. Les médecins avaient peut-être raison. Tout cela était peut-être du à son accident.
Il était revenu dans son appartement. Cela lui était vaguement familier et pourtant si peu personnel et si peu vrai. Il avait quelques souvenirs dans cet appartement mais très peu. Il avait la sensation d’avoir passé très peu de temps ici. C’était normal avec son travail. Mais il avait l’étrange sensation qu’il y avait autre chose.
Son visage réapparut… il n’arrivait pas à se sortir cette femme de la tête. Oui il était peut-être fou. Fou d’elle. Tous ses flashs qu’il avait… au fur et à mesure, il se rendait compte qu’il était amoureux de cette femme.
Alors qu’est-ce qui clochait chez lui ? Pourquoi ne pouvait-il pas reprendre une vie normale ? Il réfléchit un instant et cette réponse lui vint à l’esprit. Parce que ce n’était pas sa vie.
TOC TOC TOC
Qui pouvait bien lui rendre visite ? Il n’avait plus de famille et ses « soit-disant » amis étaient en mission. Il s’attendait à ne voir personne. Il se dirigea vers l’entrée et ouvrit la porte. Il se retrouva face à Elizabeth qui leva les yeux vers lui quand la porte s’ouvrit. Elle lui sourit timidement comme quelqu’un prit en faute.
Il était heureux de la voir. Cela lui faisait du bien de la voir. Il lui rendit son sourire et la fixa.
John : Bonjour !
Elizabeth : Bonjour ! Je ne vous dérange pas ?
Il lui fit signe que non.
Elizabeth : J’ai eu votre adresse par l’hôpital.
John : Je ne savais pas qu’ils avaient le droit de donner ce genre d’informations…
Elizabeth rougit légèrement mais reprit vite le dessus. C’est ce qu’il adorerait le plus chez elle.
Elizabeth : Disons que j’ai certaines relations hautes placées !
John : Oh ! Je vois !
Ils sourirent. Ils restèrent un long moment sur le pas de la porte.
Elizabeth : Je peux entrer ?
John : Bien sûr !
Il lui fit signe d’entrer. Elle était magnifique. Lorsqu’elle le regardait de cette manière avec ses grands yeux verts, il ne pouvait rien lui refuser. Elle s’assit sur un des canapés. Il vint la rejoindre.
Elizabeth : Comment allez-vous ?
John : Je vais bien, merci.
Elle lui sourit et se pencha comme pour capter encore plus son attention.
Elizabeth : Et vos souvenirs ?
Elle ne l’aidait pas. Il lui sourit.
John : Vous voulez parler de mes flashs… j’en ai moins !
Elizabeth : Et vous avez eu des réponses à vos questions ?
John : Non… pas vraiment.
Elle fouilla dans son sac.
Elizabeth : J’ai fait quelque recherche et…
Elle leva les yeux vers lui. Et le vit sourire.
John : Sur moi ?
Elizabeth : Sur vous !
Elle lui répondit en lui souriant à son tour.
John : Et qu’avez-vous trouvé ?
Elizabeth : John James Sheppard né le 14 mai 1960…
John ne pu s’empêcher de sourire lorsqu’Elizabeth leva les yeux vers lui. Serait-elle entrain de le taquiner ? Il planta son regard dans le sien et retrouva un vieux sentiment. Comme une sensation de déjà vu.
Elle lui envoya son plus beau sourire.
Elizabeth : Désolée, c’était trop tentant.
Elle reporta son attention sur les documents qu’elle avait sortit de son sac.
Elizabeth : J’ai réussi à mettre la main sur votre dossier militaire…
John : Comment…
Elle le regarda.
John : J’oubliais… vos relations hauts placées.
Elle lui sourit et tourna quelques pages.
Elizabeth : Vos états de service sont assez impressionnants… mais le terme insubordination revient assez souvent.
John : Beaucoup de personne ne me voyait même pas passé le grade de capitaine !
Elizabeth : Vous en avez étonné plus d’un Major Sheppard.
Il lui fit son air fier de lui Il vit le regard de la jeune femme changé.
John : Je sens que je ne vais pas aimer la suite ?!
Elle le regarda.
Elizabeth : A vrai dire, je ne sais pas comment vous allez pouvoir réagir.
Il l’interrogea du regard.
Elizabeth : Il n’y a rien dans ce dossier de « bizarre » ou d’anormal !
Elle lui tendit le dossier qu’il prit et qu’il parcouru.
Il baissa un instant les yeux. Il s’attendait à ça. Qu’on lui annonce que tout était normal et que cela venait de lui. Les médecins n’arrêtaient pas de lui dire mais il ne voulait pas le croire. Et même à cet instant, il avait du mal mais il devait s’y résoudre.
Elizabeth : Je suis désolée.
Il la regarda.
John : Vous n’avez pas à l’être. Maintenant je vais devoir arrêter de m’accrocher à toutes ses histoires et avancer.
Elizabeth : C’est la meilleure chose à faire !
Elle lui sourit timidement. Pourquoi se compliquait-il autant la vie ? Même si tout cela était du à son imagination et ces deux ans de coma, aujourd’hui, ELLE était là, face à lui.
John : Je crois que je vais suivre les conseils de mon docteur.
Elle le regarda pour en savoir plus.
John : Je vais profiter de la deuxième chance qui m’est offerte.
Il la fixa un long moment.
John : Surtout que ça commence merveilleusement bien.
Ils se regardèrent un long moment. Que voulait-il de plus ? Il avait fait la connaissance d’une femme fantastique et une nouvelle vie s’offrait à lui.
John : Je peux vous offrir quelque chose à boire ? Un soda ? Une bière ?
Elizabeth : Un soda, merci.
Il se leva et se rendit à la cuisine. Les deux pièces n’étaient pas séparées et il pouvait toujours discuter avec Elizabeth.
John : Et qu’à dit votre père quand il a su que j’étais de retour ?!
Elizabeth : Il a été heureux d’apprendre votre rétablissement…
Il sourit. Il ne se souvenait pas de son père. Il avait encore du mal à effacer ses rêves et Atlantis de son esprit. Il ouvrit la porte du réfrigérateur et il resta figé. Il y avait une immense surface bleu liquide à la place de ce qui devait être son frigo. Et étrangement, cela lui était familier… mais il n’avait jamais des hallucinations auparavant.
Elizabeth qui avait remarqué son trouble, s’approcha.
Elizabeth : Major Sheppard ?!
Il fut sortit de ses pensées par la jeune femme. Il se tourna un instant vers elle pour voir ce qu’elle voulait puis regarda de nouveau son frigo. Tout était redevenu normal.
Elizabeth : Est-ce que tout va bien ?
Que venait-il de voir ? Etait-ce encore son imagination qui lui jouait des tours ? Il la regarda.
John : Oui… j’hésitais encore entre une bière et un soda.
Elle lui sourit mais il savait qu’elle n’était pas convaincue. Il attrapa deux sodas dans le frigo et referma la porte. Il se tourna vers elle et lui tendit le soda.
Elizabeth : Merci.
Il lui fit signe d’aller s’installer sur la terrasse. Ce qu’il venait de voir l’avait énormément troublé mais il ne voulait pas que cela gâche sa soirée. Pas alors qu’elle était avec lui.
Elizabeth : Vous avez un très bel appartement Major.
John : John
Elle le regarda et lui sourit.
John : Un appartement que j’ai eu peu l’occasion d’apprécier.
Il bu une gorgée de son soda tandis qu’Elizabeth fixa un instant le sien.
John : Mais je compte bien me rattrapé !
Elle leva les yeux vers lui.
Elizabeth : Vous comptez vous faire baser dans la région ?
John : Pas vraiment.
Il resta très vague.
John : Je pense que l’armée m’a déjà pris assez d’année de ma vie… alors je pense que je vais tenter autre chose.
Elle parut étonnée.
John : Et puis je commence à apprécier la région.
Il avait dit ça sans la lâcher du regard. Elle rougit légèrement mais ne baissa pas les yeux. Elle lui sourit.
Il fallait qu’il oubli ce qu’il avait vu il y a de ça quelques minutes. Et pourtant il n’arrivait pas à enlever ces images de sa tête. Et se retrouver face à Elizabeth…
John : Est-ce que pour fêter cette nouvelle… je vous invitais à dîner dans ce superbe appartement ?
Elle le regarda malicieusement.
Elizabeth : Ne me dîtes pas que vous savez cuisiner ?!
Il plissa légèrement les yeux pour faire croire qu’il était blessé mais il lui sourit par la suite. Il posa son soda sur la table et alla chercher son téléphone. Il composa un numéro tout en la regardant.
…
Elle but une gorgée de son verre de vin et lui sourit.
Elizabeth : Je vous assure que lorsque j’ai annoncé à mon père que vous étiez venu me voir, il ne m’a tout d’abord pas cru.
La table extérieure avait été mise et ils avaient tranquillement dîné aux dernières lumières du jour.
Elizabeth : Vous auriez du voir sa tête !
Il lui sourit.
John : Et qu’a-t-il dit ?
Elizabeth : Que je devais faire attention.
John qui venait lui aussi de boire une gorgée, posa son verre tout en la regardant.
John : Est-ce que je dois me méfier de votre père et surveiller mes arrières ?
Elizabeth posa ses coudes sur la table et posa sa tête sur ses mains.
Elizabeth : Est-ce qu’il devrait avoir une raison de s’inquiéter ?
Ils se fixèrent un long moment. Un vent léger se leva.
La douleur avait été vite oubliée face à la vue qu’il avait. C’était incroyable ! Il n’y avait pas d’autre mot. Cet endroit était tout bonnement incroyable. Personne ne pouvait rêver d’un tel endroit et pourtant cela existait bel et bien. Et ils y étaient.
Il y avait eu plein d’histoires et de légendes sur la légendaire cité d’Atlantis, mais personne n’avait encore imaginé une chose pareille. La technologie présente ici était de loin supérieure à la leur et même à celle de la porte des étoiles.
Et ils n’avaient encore rien vu. Il avait la sensation que cette cité lui réservait encore pas mal de surprises et cela l’excitait. Quand on lui avait proposé cette mission, il avait tout d’abord cru à une blague mais ce qu’il avait vu en antarctique était bel et bien réel.
Il se posta sur un balcon donnant sur la salle où ils étaient arrivés. Elle était là. La responsable de cette mission. Celle qui avait voulu qu’il les accompagne. Elizabeth Weir.
Il la vit se baisser et ramasser la bouteille de champagne. Elle se redressa et leva les yeux vers lui. Il ne put s’empêcher de lui sourire. Il avait l’étrange sensation que pour cette femme, il était prêt à tout.
Il n’avait pas rêvé… pas de telles choses. C’était bien trop incroyable pour ça. Alors qu’il se remémorait le flash qu’il venait d’avoir…. Les souvenirs lui revinrent au fur et à mesure. Ce n’était pas son monde maintenant il en était certain. Mais alors où était-il et pourquoi ?
Il regarda Elizabeth qui attendait qu’il s’explique. Tout lui revenait. Sa vraie vie et tout le reste.
John : Elizabeth…. Je n’ai pas rêvé ! Je ne suis pas d’ici !
Elizabeth : Vous vous souvenez ?
John : Oui… enfin en partie !
Il la regarda. Il ne savait pas s’il devait lui en parler. Elle allait définitivement le prendre pour un fou. Elle l’encouragea du regard.
John : Je fais partie de l’expédition Atlantis… et nous l’avons découverte.
Elizabeth : Atlantis ?
John : Oui.
Elle resta silencieuse.
John : Je sais que tout cela peut vous paraître dingue… mais tous les flashs que j’ai eu ne sont pas du à mon imagination… ce sont mes souvenirs.
Elle ne disait toujours rien.
John : Je ne sais pas comment, ni pourquoi… mais ce monde-ci n’est pas le mien. Je ne comprends pas encore ce qui m’arrive mais… je suis sûre d’une chose. Ce n’est pas ma vie.
Elizabeth se contenta de le regarder. Elle semblait perdue.
John : La dernière chose dont je me souviens, c’est que j’ai passé la porte des étoiles avec mon équipe pour aller sur cette fameuse planète que Rodney voulait à tout prix explorer…et ensuite… le trou noir.
Elizabeth sourit légèrement et se leva. John l’imita.
John : Là, je suis certain que vous me prenez pour un fou…. Et c’est compréhensible. Mais ce que je vous dis, est la vérité.
Elizabeth : Vous passer une porte pour aller sur d’autres planètes ?
John : Oui je sais, vu comme ça, ça peut paraître… « Bizarre » !
Elizabeth : Bizarre ??? Je dirais complètement dingue !
John : Je ne sais pas vraiment comment l’expliquer, … Rodney le ferait beaucoup mieux que moi…
Il s’arrêta. Il se souvenait à nouveau de son ami et il n’avait jamais aussi heureux de penser à Rodney qu’à cet instant.
John : On a du être enfermé dans une machine ou drogué, et tout ce que je vois ici, sort de mon imagination. Ce ne serait pas la première fois que ça arriverait. SG1 est spécialiste dans ce genre de chose !
Elizabeth : SG1 ??
John : Ca, c’est une autre histoire compliquée !
Elizabeth le regardait bizarrement et il la comprenait. Il s’approcha d’elle doucement pour ne pas lui faire peur. Elle l’était déjà assez.
John : Ici… ce n’est pas chez moi !
Elizabeth : Vous l’avez dit vous-même, vous avez très peu de temps dans cet appartement…
John : Non ce n’est pas ça ! … tout ça…
Il montra son appartement et la vue sur la ville.
John : Ce n’est pas mon monde !
Elizabeth : Atlantis n’existe pas… !
John : Dans ce monde peut-être… mais dans le mien, je peux vous assurer que si !
Elle baissa à nouveau les yeux et noua ses bras sur sa poitrine.
John : Il faut que je retourne chez moi !
Elizabeth ne répondit pas. Il ne devait la mêler à tout cela.
Elizabeth : Et comment ??!!
Il la regarda. Il ne comprenait pas la situation dans laquelle il se trouvait. Etait-il prisonnier d’une machine, de son imagination ou d’une autre entité ? Elizabeth n’était peut-être pas son alliée. Pourtant ces mots sonnèrent faux à son oreille. Elle avait été la seule à vouloir l’aider dans ce monde. Pourquoi ?
Qu’est-ce qu’il aurait aimé que Rodney soit là pour lui expliquer les choses même avec ces théories les plus folles. D’ailleurs ils se demandaient où étaient ses amis. Sûrement prisonniers eux aussi.
Il fallait qu’il sorte de… tout ça.
John : Vous ne devriez pas rester…
Elle le regarda.
John : Vous n’avez pas à faire tout ça.
Elizabeth : Vous êtes sûr de ce que vous dites ?
Ils se regardèrent un long moment. Sûr ? Oui. Ce n’était pas son monde. Elle lu dans son regard sa réponse.
Elizabeth : Mais on ne sait même pas comment vous êtes arrivé !
John : Il faut que je reparte !
Elizabeth baissa les yeux. Il se rendit compte de son malaise. Il s’approcha d’elle. Elle inspira et releva les yeux vers lui.
John : Mon équipe doit s’inquiéter et…
Il s’arrêta et hésita un instant.
John : Elizabeth aussi !
Elle planta son regard dans le sien pour comprendre ce qu’il lui disait.
John : Nos mondes ont de grandes similitudes…
Elle baissa les yeux.
Elizabeth : Je vais vous aider !
John : Vous en avez déjà beaucoup fait.
Elizabeth : Vous devez repartir chez vous ! Ils vous attendent… ELLE vous attend.
Elle baissa à nouveau les yeux. Il fit les quelques pas qui les séparaient et posa sa main sur sa joue. Elle le regarda à nouveau. Ils se fixèrent un long moment. Elle ferma les yeux pour apprécier la caresse sur sa joue puis les ouvrit.
Elizabeth : Je n’aurais jamais du tomber amoureuse de vous ! Mon père m’avait prévenu.
Il sourit. Son Elizabeth aurait dit la même chose. Il caressa sa joue de son pouce le regard planté dans le sien. Il ne put rien empêcher. Leurs visages se rapprochèrent lentement et leurs lèvres se touchèrent et ils échangèrent un tendre baiser.
….