Quelques minutes plus tard le général Hammond arrivait au pas de course. Il avait l’air stupéfait, son visage rond était rougi d’avoir couru et ses yeux écarquillés de stupeur.
-Je ne voulais pas le croire murmura t-il , mais dieu soit loué, vous êtes bien là !
-Général Hammond, dit Jack , mais que faites-vous dans la base ?
-Mais Jack, vous aviez disparu, je vous remplace.
-Vous …. Il ne parvint pas à finir sa phrase et regarda ses amis. Tous ils offraient la même stupéfaction que lui.
-Et où sont le général Landry et le colonel Mitchell ?
-Qui ?
Le silence s’abattit sur le petit groupe. Ce fut Sam qui reprit ses esprits la première.
-Mon général dit-elle en s’adressant à Hammond, je crois que nous avons un gros problème, mais pour le moment je n’arrive pas à le cerner…
-Ah oui ! nous avons un très gros problème la coupa Jack. Vous disiez tout à l’heure, Georges que nous avions disparu , mais je suis le seul à être restés coincés sur Minera, SG1 est rentré à la base, il y a plus de trois semaines, de justesse c’est vrai, mais ils sont tous revenus sains et saufs…
-Non, non, dit Hammond vous avez disparu depuis six mois, brusquement sans laisser de traces.
-Ecoutez, c’est simple, on ne peut pas avoir raison tous les deux, dit Jack avec brusquerie. On va consulter les rapports de mission, ce sera le seul moyen de comprendre cette histoire.
-Walter, apportez tous les documents sur les recherches entreprises pour retrouver SG1 et le général O’Neill.
-Oui, monsieur dit le sergent.
-En attendant ! je vous envoie tous à l’infirmerie ! Vous me paraissez assez perturbés conclut Hammond.
Jack était si troublé par ces événement qu’il obéit docilement.
-Carter, vous avez une idée de ce qui se passe ?
-Je réfléchis, tant que je n’aurai pas vu les rapports, je ne veux pas m’avancer.
-Mais vous avez bien une idée ? insista Jack avec de l’espoir dans la voix.
-Oui, mais c’est si extravagant que je ne veux rien dire pour le moment.
-Une histoire de monde parallèle ? proposa Daniel.
-Mais oui c’est sûrement ça reprit Jack, cela expliquerait pourquoi c’est Hammond qui dirige la base.
-Mon général, attendons un peu si vous le permettez. Il faut être très prudent. Et je ne pense pas que ce soit cela, on aurait eu des doubles dans ce monde, hors apparemment il n’y en avait pas.
Tout en devisant ils arrivèrent à l’infirmerie. Le général Hammond avait prévenu le personnel, qui les attendait leur réservant un accueil chaleureux.
-Même dans un monde parallèle on n’aurait pas eu ça, murmura Jack.
-Que se passe t-il ? demanda le docteur Brigthman.
-Le général Hammond semble croire que nous avons besoin d’un examen complet dit Jack.
Très vite le personnel se mit au travail. Deux heures plus tard le médecin rendit son verdict, SG1 allait parfaitement bien. Seul Jack présentait des séquelles physiques de ses blessures mais tout rentrerait bientôt dans l’ordre.
Les questions se bousculaient dans leur tête, mais le personnel infirmier avait reçu l’ordre de Hammond de ne pas répondre à leurs questions. Celui-ci soupçonnait quelque chose de grave et ne voulait pas que des bruits de couloir entravent la recherche de la vérité.
En sortant de l’infirmerie ils se dirigèrent immédiatement vers la salle de briefing ainsi que leur avait demandé Hammond.
-Bien, maintenant que je suis rassuré sur votre état de santé nous allons pouvoir commencer.
Hammond s’était assis en haut de la table, Jack à sa droite et Sam à sa gauche, ensuite Daniel et Tea’lc. Sg1 et son général reconstitué pour un moment.
Un même sourire sur les lèvres de Sam et Jack, un coup d’œil entre eux, ils s’étaient compris et pensaient la même chose.
Ils commencèrent à étudier en silence les rapports.
Ils passèrent rapidement sur les visites des planètes, les missions de routine.
Sam s’attarda sur les schémas des surcharges de la porte, tous les phénomènes inexpliqués qui avaient pu se produire depuis quelques mois.
-Il n’y a aucun rapport de Cameron ? constata Daniel.
Regard interrogateur de Hammond.
-Cela fait plusieurs fois que vous évoquez ce nom. Je ne comprends pas. Le colonel Mitchell n’a jamais rejoint le programme porte des étoiles. Le général Landry n’ont plus. Ils sont tous les deux en Iraq.
-Quoi !
-Mais, il y a trois heures à peine nous étions tous autour de cette table…
-Oui surenchérit Daniel ; le général Landry était à votre place, J’étais entre Jack et Teal’c et en face il y avait Sam et Cameron.
-Oui, et d’un coup pppfff ! plus rien, ils ont disparu, ajouta Jack avec un geste de la main.
Hammond ne savait plus quoi penser. Devant lui, le rapport de la visite médicale disant que l’équipe était en pleine possession de ses capacités mentales.
Il prit à son tour la parole. Expliquant que le 13 avril SG1 et le général O’Neill commandant de la base avaient disparu. Il parla longuement des recherches entreprises. Il refit tout le récit des événements ayant suivi leur disparition.
Ils ne pipèrent mot pas durant tout le récit se jetant par moment des regards stupéfaits.
-Le 13 avril réfléchit Daniel, mais c’est le jour où j’ai reçu toute la collection de Catherine Langsford !
-Comment pouvez vu en être sûr ?
-Catherine a été enterrée le 11 et j’ai reçu ses affaires le surlendemain.
-Et alors, où voulez vous ne venir ?
-J’essaie simplement de raccorder les évènements entre eux. Comme nous n’avons aucun rapport de mission sur ce que nous avons fait, il me faut reconstituer la chronologie.
En se faisant aider de Tea’lc, Sam et Jack il entreprit un long récit où se mêlait la planète Minera et son naquadrium, les Prêcheurs et les Ori, Gwydion, Marouk et le tremblement de terre, leur retour précipité et la disparition du général O’Neill.
Hammond l’interrompait parfois pour approfondir certains points. Se profila devant ses yeux une tout autre réalité que celle qu’il avait vécu, en remplaçant Jack à son poste et en dirigeant la base depuis 6 mois.
-Cette fois-ci c’est clair Sam, nous étions dans une dimension parallèle.
-Il y a quelques chose qui me chiffonne dit-elle. Où sont nos doubles ?
-Apparemment il n’y en avait pas.
-En effet, nous avons disparu d’un monde pour entrer dans un autre. Et cela ne s’était jamais produit. Et tout a commencé le 13 avril. Il faut que nous réfléchissions à ce que nous avons fait ce jour là, dans les moindres détails. Il y a quelque chose qui nous échappe et je sens que c’est essentiel.
-La journée a été longue dit Hammond, il est plus de minuit. Je propose que chacun prenne un repos bien mérité et nous nous reverrons demain. Cependant il y a un petit problème, vos quartiers… ont été déménagés et sont occupés par d’autres personnes.
-C’est naturel dit O’Neill.
-J’espère que j’ai toujours mon appartement s’inquiéta Daniel.
-Non docteur Jackson. Bien que nous n ‘ayons eu aucune preuve de votre mort il a bien fallu régler certains détails, comme le problème causé par votre appartement. Votre propriétaire réclamait vos loyers en retard.
-Mais mes affaires ?
-Elles sont ici rassurez-vous. Nous les avons stockés soigneusement dans une salle du 6ème niveau.
Le soupir de soulagement de Daniel fut perceptible.
-Merci mon général.
-Je suppose dit Sam que la maison du général O’Neill et la mienne n’ont pas changé ?
-Naturellement puisqu’elles vous appartiennent. Il y aura peut être juste un peu de poussière ajouta Hammond avec un sourire.
-Bon la question est réglée pour ce soir, nous allons tous chez moi, dans cette grand maison vide, il y a suffisamment de chambres d’amis, conclut Jack.
Maison de Jack.
Ils entrèrent en silence, tandis que Jack faisait le tour du propriétaire, Sam, Daniel et Teal’c s’assirent dans le salon. Contrairement à ce qu’avait dit le général Hammond, la maison était propre. Visiblement le ménage était fait régulièrement.
-Vous avez vu mon général, il n’y a pas un grain de poussière !
-Oui, je crois qu’Hammond n’a jamais cru à notre mort, il a toujours pensé que nous reviendrions chez nous.
-C’est bien de lui ça !
-Bon en attendant il reste quelques bières dans le frigo, deux ou trois conserves ! ça vous tente ?
Ils improvisèrent une petite dînette arrosée de bière brune. Ils mangèrent en silence et Jack se renfonça dans le fauteuil
-Carter ?
-Je réfléchissais à ce qui nous est arrivé, mon général.
-Vous avez une idée ?
-Il faudrait que nous nous rappelions en détail ce que nous avons fait le 13 avril. D’après le général Hammond, nous avons disparu dans la soirée. Mais il ne peut pas situer l’heure exacte.
-Pour moi ce n’est pas difficile, je n’ai pas quitté mon bureau et j’ai passé ma journée et une partie de la nuit à ranger les objets que m’avait légué Catherine, commença Daniel.
-Nous sommes restés longtemps avec Teal’c pour l’aider. Je me souviens qu’il y en avait jusqu’au plafond et nous avons passé au moins tout l’après midi à trier des centaines de statuettes et de tablettes. Et vous mon général ?
-Je suis resté au bureau une partie de la journée, j’ai passé de nombreux coups de fils, en ai reçu quelques uns, et lu plusieurs rapports d’un ennui ! Ensuite je vous ai rejoins dans le bureau de Daniel. Il devait être 19 heures 30.
-Cela ne nous aide pas beaucoup.
-Si si, je me souviens d’un détail, nous avons eu une coupure du système d’alimentation. Mais c’est revenu au bout de quelques secondes.
-Je n’arrive pas à me souvenir si on faisait quelque chose de particulier à ce moment là dit Teal’c.
-Moi non plus dit Daniel. Je devais sûrement entrain de ranger des objets. A la fin de la journée j’avais presque fini.
-Demain à la base, je verrai cette histoire de coupure, il doit y avoir des traces quelque part, dit Sam.
-Et si on allait dormir maintenant dit Jack en baillant. Vous savez où se trouvent les chambres d’amis. Il doit y avoir des draps dans l’armoire. Servez vous. Bonne nuit !
Base de Cheyenne Moutain.
A 9 h 30 tout le monde était déjà au travail à la base. Tandis que Sam travaillait sur la journée du 13 avril, O’Neill et Hammond étaient enfermés dans le bureau. Jack devait reprendre son poste et Hammond le mit au courant dans les moindres détails des dossiers en cours.
Daniel avait fermé la porte de son labo pour mieux réfléchir. Quelquefois il avait besoin d’être seul pour faire le point. Il fouilla dans les documents et les photos qu’il avait prises le jour de leur disparition.
Tous les objets légués par Catherine avait été répertoriés et photographiés. Il était impossible pour lui de tout garder ici et le plus gros des articles avait été entreposé avec ses affaires personnelles au niveau 6.
La pièce était rangée différemment. Mais Daniel trouva très vite les documents dont il avait besoin. Il passa très rapidement sur une liasse de photos montrant des artéfacts connus ou ne présentant pas de mystère archéologique. Il mit de côté une dizaine de documents susceptibles de lui apporter de nouvelles informations.
Sam pendant ce temps travaillait avec Siler sur les fluctuations de la porte le jour de leur disparition.
-J’avais fait voir ces courbes au général Hammond, mais j’étais incapable de lui expliquer ce que c’était, expliqua Siler.
-Parce que vous n’aviez pas tous les éléments en main. Notre disparition ne paraissait pas avoir un lien avec ces courbes, or je suis sûre qu’il y en a un répondit Sam.
Il examinèrent un moment en silence les données de la porte durant la journée du 13 avril.
-Là, regardez la chute de la courbe, ici montra Sam en pointant un doigt sur le tracé.
-Oui, cela correspond à la coupure de courant que nous avons eu.
-C’est exact, et si mes souvenirs sont bons la coupure n’a pas duré plus d’une minute. Montrez moi les secondes qui ont suivi le rétablissement du courant.
Siler cliqua sur quelques liens et deux tracés apparurent très nettement pendant une trentaine de secondes.
-C’est à ce moment là que nous avons disparu.
-Comment pouvez vous en être sûre ?
-Ces fluctuations n’appartiennent pas à la porte, elles viennent d’autre chose.
-D’un des objets qu’avait reçus le docteur Jackson, peut être ?
Une leur apparut dans les yeux de la jeune femme.
-C’est tout à fait possible, en effet.
-Mais vous disiez que les fluctuations étaient d’une autre nature.
-Je pense que nous avons eu affaire à un dédoublement de notre monde.
-Un monde parallèle ?
-Je ne peux pas le dire avec certitude, mais c’est quelque chose d’approchant.