Citations du moment :
La nostalgie, c'est comme les coups de soleil : ça fait pas mal pendant, ça fait mal le soir.
[Pierre Desproges]
Imagine

Magie enfantine 2 : Chapitre 8

La vie semblait s’être arrêtée sur la cité. Le choc de la disparition de l’équipe phare de l’expédition avait plongé tout le monde dans un état catatonique.

 

Ils avaient compris dès lors qu’ils n’étaient pas immortels, et que la mort pouvait surgir à l’instant le plus anodin, et faucher les personnes qu’on avait finit par croire immortelles.

 

Mais comme si cela ne suffisait pas, l’annonce de la démission d’Elizabeth Weir les avaient tous tétanisés. Un sentiment d’abandon s’était alors fait ressentir en chacun d’eux, car ils voyaient maintenant leur leader les abandonner.

 

Mais d’un autre coté, ils ne pouvaient lui en vouloir, car ils avaient bien devinés l’ampleur des liens qui l’unissait au colonel Sheppard.

 

Il en était de même pour le Docteur McKay. Bien que beaucoup le trouvaient agaçant et imbu de sa personne, nul ne pouvait oublier qu’ils les avaient plus d’une fois sauver de la catastrophe. Et de le voir ainsi détruit leur avait fait regretter d’avoir pu penser, ne serait-ce qu’un instant, qu’il était le seul à avoir survécu.

 

Non, décidément, Atlantis n’était plus la même. Et beaucoup se demandaient s’ils pourraient ne jamais se remettre de ce drame.

 

….

 

 

John : C’est la seule explication possible !

Elizabeth : Mais c’est impossible ! Personne n’a une telle technologie !

John : Vous seriez surprise de connaître la réponse !

Elizabeth : Même si vous avez raison…. Et que vous êtes réellement coincé dans une machine ou que quelqu’un vous fait imaginez tout… ça… comment comptez vous en sortir ?

 

John la regarda. Elle avait raison. Il n’était sûr de rien. Non, c’était une intuition et jusqu’à présent, elle ne s’était jamais trompé.

 

John : Je ne pourrais pas l’expliquer… mais….  J’ai eu de plus en plus de flashs quand j’ai commencé à douter…. Ça c’est ensuite calmer quand j’ai accepté ma situation…. Si je suis enfermé dans une machine ou autre chose qui empêche de retrouver la mémoire et même ma vie… il y a un sérieux « bug » quand je résiste.

Elizabeth : Qu’est-ce qui vous fait croire que vous pourrez sortir ?

 

John resta un instant silencieux.

 

John : Rien… j’ai juste envie d’y croire.

 

Il la regarda une dernière fois. Elizabeth l’avait aidé à tenir le coup et à se sortir d’ici.  Elle lui sourit en essayant de lui faire croire que tout allait bien.

 

Elizabeth : Et si… vous n’y arriviez pas…. Que vous ayez tord ?!

 

John hésita à répondre.

 

John : Si j’ai tord et que nous sommes bien dans le monde réel… alors je me déclarais fous.

 

Elle lui sourit.

 

Ils entendirent des crissements de pneus. Ils baissèrent les yeux vers le parking et virent plusieurs voitures et plusieurs hommes en sortirent. John savait qu’ils venaient le chercher. Il y avait son « médecin » dans le lot.

 

John : Je crois que je vais avoir de la visite !

 

Elizabeth le regarda.

 

John : Vous me croyez maintenant ??!

 

Elle devait avouer que l’arrivée de ces hommes, était plutôt bizarre. Mais de là à parler d’autres mondes. Elle ne savait plus quoi croire. John semblait si sincère et si affecté par ce qui arrivait. Elle pouvait lire dans son regard qu’il lui disait la vérité.

 

Elle ne savait pas si elle faisait bien ou pas mais elle avait envie de l’aider. Même si cela lui coutait énormément.

 

John vit qu’Elizabeth hésitait et il y avait de quoi. Pour elle, ce monde…. Son monde était tout ce qu’il y avait de plus réel et les propos qu’il tenait, devaient être complètement absurdes pour elle. Et pourtant, elle était encore là et elle essayait de le comprendre et même de l’aider.

 

John : Ne vous inquiétez pas ! C’est moi qu’ils veulent !

Elizabeth : C’est justement ça le problème !

 

Ils se fixèrent un long moment.

 

Elizabeth : Je vais les retenir un moment, le temps que vous…

 

Elle mima le reste sans savoir trop de quoi elle parlait.

 

John la regarda une dernière fois en murmurant.

 

John : Merci.

 

Elle lui sourit et il se surprit à remarquer qu’elles avaient le même sourire, celui qu’il adorait. Elle lui lança un dernier regard avant de se diriger à l’intérieur.

 

Il ferma les yeux et se concentra.

 

……

 

John ouvrit les yeux pour s’apercevoir qu’il se trouvait dans une pièce d’un blanc immaculé. Réalisant alors qu’il se trouvait peut être enfin dans la réalité vraie, il se remua brusquement et se dégagea de la machine dans laquelle il était retenu.

 

Regardant autour de lui, il ne voyait que des murs blancs. Il cria après son équipe, mais seul son écho lui répondit. Tournant sur lui-même pour chercher la sortie, un bruit sourd apparut alors.

 

Sans savoir comment, il vit apparaître soudain deux machines identiques à celle qu’il avait quitté quelques minutes plus tôt, et reconnut aussitôt Teyla et Ronon qui se réveillaient eux aussi.

 

Il s’approcha d’eux rapidement

 

John : Hey ! Teyla ? Ronon ? Vous allez bien ?

 

Ses amis n’eurent même pas le temps de répondre qu’ils se retrouvèrent tous les trois à l’extérieur des murs blancs, devant la porte des étoiles. Ils se regardèrent sans comprendre, complètement interloqués.

 

Ronon : Qu’est ce qu’il s’est passé ?

John : Je n’en sais fichtrement rien.

Teyla : Où est Rodney ? Pourquoi n’est-il pas avec nous ?

John : Rodney !!!

 

Il n’eut comme réponse que son écho.

 

Ronon : Il a peut-être réussit à ne pas se faire prendre ?

John : Rodney ??!

 

Ses deux amis le regardèrent. Pourquoi pas après tout. Mais ils ne devaient pas trainer là. Si Rodney était encore là, il reviendrait le chercher.

 

John : Teyla, entrez les coordonnées…

Teyla : On le laisse ici ?!

John : S’il est encore là, je reviendrais le chercher… avec la cavalerie. Mais pour le moment, on rentre !

 

Teyla hésita un instant. Elle avait confiance en John. Elle savait qu’il n’abandonnait pas ses hommes aussi facilement et s’il disait qu’il reviendrait, il le ferait. Elle se dirigea vers la console.

 

 

 

Elle n’arrivait pas à y croire. Alors qu’elle allait quitter ses fonctions, la porte s’activa alors qu’aucun retour de mission n’était prévu. Pourquoi est-ce qu’une fois on ne pouvait pas la laisser tranquille. C’est tout ce qu’elle demandait, qu’on la laisse tranquille.

 

Elle arriva en salle de contrôle et vit Caldwell déjà présent et Samuels entrain de tout mettre sous contrôle. Si Caldwell était là pourquoi lui avait-on demandé de venir ? Il savait très bien se débrouiller sans elle. Il leva les yeux vers elle et elle avait l’impression qu’il la mettait encore au défi. Mais elle n’avait aucune envie de rentrer dans son jeu.

 

Mais c’était plus fort. Elle se devait de tenir son rôle jusqu’au bout. Elle regarda Samuels pour lui faire comprendre qu’elle attendait son rapport.

 

Samuels : Nous avons reçu un signal Madame.

 

Elle le fixa. Jusqu’à là, rien d’anormal. Sûrement une équipe qui rentre plutôt que prévu. Elle ne répondit pas tout de suite, laissant à Samuels l’occasion de s’expliquer. Elle le vit hésiter comme si il ne croyait pas vraiment à ce qu’il allait dire.

 

Samuels : C’est le code du Lieutenant Colonel Sheppard !

 

Elle resta immobile. Non ce qu’elle venait d’entendre n’était pas possible. La porte s’enclencha enfin et cela la tira de ses pensées. Mais elle avait peur de regarder, peur que ça ne soit pas vrai. Que cela soit à nouveau un espoir en vain.

 

Tout le monde dans la salle de contrôle attendait l’arrivée de l’équipe. Tout le monde avait presque arrêté de respirer comme si cela allait empêcher les choses. Tout le monde espérait que tout cela soit vrai. Que la vie de la cité reprenne son rythme normal.

 

Elle entendit la porte se refermer et des soupirs de soulagement se faire entendre. Elle avait le regard perdu dans le vide et restait immobile. Elle avait peur de se retrouver face à cette nouvelle vérité. Elle ne supporterait pas un échec de plus.

 

Caldwell et Samuels se tournèrent vers elle et la regardèrent. Sa réaction les étonna quelque peu mais elle était compréhensible. Lorsqu’elle sentit le regard des deux hommes sur elle, elle se risqua à croiser le regard de Caldwell. Elle pouvait y lire un mélange d’espoir et de méfiance. Il regarda en direction de la salle d’embarquement.

 

Elle tourna doucement la tête vers la salle. Ces secondes lui parurent une éternité... Mais lorsqu’elle vit John, debout… là, au milieu de la salle, elle sentit un immense poids s’enlever de sa poitrine. Les larmes lui montèrent très rapidement aux yeux et ses jambes faillirent ne pu la soutenir. Elle arrivait à peine à y croire.

 

Mais lorsqu’elle rencontra le regard de John, elle sut qu’il était en vie et sur Atlantis. Il était vivant. Elle avait peur de se raccrocher à cette idée. Il fallait qu’elle soit certaine qu’elle ne délirait pas et qu’il était bel et bien là.

 

Sans dire quoi que ce soit, elle sortit de la salle de contrôle et commença à descendre à grandes enjambées les marches de l’escalier. Ils ne s’étaient pas quitté des yeux. Elle avait peur que si elle rompait le contact, il disparaisse à nouveau.

 

Il avait fait quelques pas vers elle et lorsqu’elle arriva à sa hauteur, elle ralentit légèrement pour s’arrêter à quelques centimètres de lui. Elle n’arrivait pas à aller plus loin. Elle avait son regard plongé dans le sien et les larmes qui troublaient sa vue.

 

John : Elizabeth !

 

Il avait prononcé son nom. Il était vivant. Vivant ! Elle se jeta à son cou et le serra fort contre elle comme pour le sentir bien vivant contre elle. Sentir son cœur battre contre le sien. La réaction de John fut immédiate. Il passa ses bras autour d’elle et lui rendit son étreinte. Il mit sa tête dans le cou de la jeune femme pour accentuer leur étreinte.

 

Il la sentait trembler contre lui et être secouée de légers sanglots. Il imaginait très bien l’état dans lequel elle devait être. Ils devaient avoir été présumés disparus. Il n’avait aucune notion de quand datait leur mission, mais pour l’instant, il s’en fichait complètement. Il voulait juste profiter du moment présent. Il caressa doucement les cheveux d’Elizabeth pour la calmer et la rassurer.

 

Elizabeth n’avait pas pu retenir ses larmes. Cela aurait été impossible. Il y avait trop de choses qui se mélangeaient en elle à cet instant et ça avait besoin de sortir. Elle n’aurait pu dire si elle était heureuse, rassurée ou autre… il n’y avait pas de mot pour décrire ce qu’elle ressentait à cet instant.

 

Caldwell ainsi que l’équipe médicale accompagné de Beckett les rejoignirent. Ils se détachèrent lentement pour retrouver à nouveau le regard de l’autre. John passa la main sur la joue d’Elizabeth et essuya quelques larmes. Comme c’était bon de la revoir…. son Elizabeth…et de se sentir vivant.

 

Elizabeth baissa les yeux tout en s’écartant. Elle fut alors fermement tirée en arrière. C’est à cet instant que les hommes de la sécurité se mirent en position de défense et braquèrent leurs armes sur les trois arrivants qui ne purent cacher leur surprise.

 

John : Euh ! Du calme les gars, tout va bien.

 

La tentative de John d’alléger la soudaine tension qui venait de tomber s’avéra vaine. Les gardes ne bougèrent pas d’un pouce tandis que le colonel Caldwell se positionner devant Elizabeth dans une attitude protectrice tandis qu’elle restait complètement tétanisée par le spectacle qui était en train de se jouer devant elle.

 

Caldwell : Qui êtes-vous ? Qui vous a donné les coordonnées de cette cité ?

Teyla : Colonel, pourrions-nous savoir pourquoi vous nous menacer de la sorte ?

John : Ca c’est une bonne question Teyla ! Qu’est ce qui se passe ici bon sang ?!

Caldwell : Je vous ai posé une question !

Ronon : Vous voyez très bien qui nous sommes !

Caldwell : Le colonel Sheppard, Teyla et Ronon ont été déclarés morts il y a plus de 36 heures. Je répète donc : qui êtes-vous ?

Teyla : Morts ? Comment ça ?

 

C’est à ce moment que le Docteur Beckett s’avança, encore sous le choc de l’apparition.

 

Beckett : Rodney. Il est rentré seul de votre expédition il y a deux jours. Il était en état de choc. Il… Il vous a vu mourir !

 

Les trois amis se regardèrent, surpris.

 

John : Mais qu’est ce que c’est que cette histoire ?!

Ronon : Voilà surtout pourquoi personne n’est venu à notre secours.

Teyla : Ecoutez moi colonel. Je vous affirme que nous sommes bien nous-même. J’ignore comment Rodney a pu nous voir mourir, mais il y a manifestement une erreur. Nous sommes bien vivants.

Caldwell : Qu’est qui nous le prouve ?

John : Mais enfin, tout ceci est ridicule !!!!

 

John commençait à s’énerver. Il n’arrivait pas à croire ce qui se passait devant lui. Certes, les gardes de sécurité ne faisaient que leur boulot, mais il trouvait que Caldwell était vraiment trop suspicieux. Et puis, qu’est ce que Rodney avait bien pu leur raconter encore ! Il les avait vu mourir ?!

 

C’est alors qu’une pensée s’imposa à son esprit. La machine, mais bien sur !!!

 

Maîtrisant sa colère, John tenta de calmer le jeu.

 

John : Ecoutez colonel, comme Teyla vous l’a dit, nous sommes bien nous-même. Et pour savoir ce qu’il nous est arrivé durant la mission, il faudrait qu’on aille en salle de briefing. Et la présence du Docteur McKay y est vivement recommandée ! Nous pourrons alors tranquillement éclaircir toute cette histoire.

 

Caldwell sentait peu à peu le doute s’insinuer en lui. Se pourrait-il vraiment que ce soit eux ? Mais il ne pouvait se permettre de se tromper. Pas quand la sécurité de la cité reposait sur lui.

 

Caldwell : C’est une bien belle histoire, j’en suis sûr, mais malheureusement sans suite. Vous êtes en état d’arrestation. Peut-être qu’un peu d’isolement vous déliera la langue ?

 

Le docteur Beckett voyait la scène se dérouler devant lui et il se sentait impuissant. Un regard jeté en direction d’Elizabeth lui serra le cœur. Il pouvait lire dans son regard l’espoir, la douleur, la surprise. Elle semblait complètement dépassée par ce qui se déroulait dans cette salle d’embarquement.

 

Des éclats de voix le firent se retourner vers le groupe. Il pouvait voir Ronon et John passablement énervés tous les deux, et Teyla qui tentait de les calmer. Inquiets, les gardes de la sécurité se rapprochèrent un peu plus du groupe, se faisant par la même plus menaçants.

 

Estimant qu’il fallait à tout prix faire redescendre la pression, Carson s’avança.

 

Carson : Colonel. Si vous le permettez, j’aimerai effectuer tout de suite les examens qui me permettront de confirmer leur identité. Faites-les escorter à l’infirmerie, et je vous dirais très vite s’ils sont bien ceux qu’ils prétendent être.

 

Bien que la situation restait tendue, l’intervention de Beckett fut accueillit avec un soupir de soulagement.

 

Sur un signe de tête de Caldwell, Carson se mit en route vers l’infirmerie suivit par Ronon et Teyla, toutefois encadrés par la sécurité. Il ne restait maintenant dans la salle d’embarquement que John, Elizabeth, Caldwell et deux gardes.

 

John dévisageait Elizabeth qui semblait complètement tétanisée. Inquiet, il voulu faire un geste vers elle, mais à peine avait-il fait un pas que les gardes s’approchèrent de lui.

 

John : Elizabeth ?!

 

L’appel de son nom la ramena à la réalité. Des émotions contradictoires s’emparaient d’elle, qu’elle avait bien du mal à contrôler.

 

Sous le choc de le revoir, elle avait réagit si vivement en lui sautant dans les bras pour vérifier qu’elle ne rêvait pas. Mais le souvenir de la douleur qu’elle avait ressentit, ainsi que sa promesse qu’elle s’était faite de ne plus souffrir lui faisait regretter son geste.

 

Luttant de toute sa volonté pour se reconstituer un masque neutre, elle dévisagea John avant de détourner le regard et de quitter la salle d’embarquement sans un mot, sous le regard scrutateur de Caldwell et l’incompréhension de John.

 

 

…….

 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
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