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Partir pour mieux revenir : Chapitre 9

Ch 9

 

 

?: (précipitamment) Je serais chez elle dans 5 minutes.

 

 

Ben tournait comme un lion en cage dans l’appartement. Il ne comprenait pas. Au changement d’attitude de Tate, il avait comprit que les ennuis d’Emma étaient très préoccupants. Toutefois, il ignorait de quoi il s’agissait.

 

 

Nerveusement, il regardait sa montre toutes les 30 secondes, attendant que Tate passe la porte de cet appartement.

 

Il dut prendre son mal en patience pendant une bonne dizaine de minutes avant que Tate passe enfin la porte. Ils se saluèrent légèrement et rentrèrent immédiatement dans le vif du sujet.

 

 

T : Qu’est ce qu’i’ s’est passé ici ?

 

 

B : (lui tendant la lettre) J’ai trouvé ça.

 

 

Tate lui prit la lettre des mains et après quelques secondes, il releva le regard vers Ben.

 

 

T : (fixant Ben) Où sont les autres ?

 

 

B : (surprit) Les autres ?? Quelles autres ??

 

 

Tate était sur le point d’exploser, du fait que Ben ne comprenne pas. Il réalisait qu’en réalité, il était le seul à avoir eu connaissance de ces lettres. Il se radoucit quelque peu, tentant de prendre une tonalité moins dramatique.

 

 

T : (soupirant) Depuis quelques mois, Emma reçoit des lettres anonymes (désignant la lettre) … comme celle-ci. (silence) Elle m’a demandé d’enquêter de façon officieuse, seulement je n’ai rien trouvé-

 

 

B : Cette enflure l’a enlevé, il doit bien y avoir une trace quelque part !! Elle n’a pas pu se volatiliser comme ça dans la nature !! il y a forcément une trace !!

 

 

T : Je voulais lui parler de l’enquête… (silence) je pense que c’est quelqu’un qui la connaît… (silence) un contact, un criminel qu’elle a fait arrêter ou quelqu’un de son passé-

 

 

B : Pourquoi son passé ? à ce que je sache, elle a plutôt eu une vie normale… amis, famille, lycée, université-

 

 

T : Récemment vous l’avez vu avec des amis ?? Elle vous a déjà parlé d’eux ??

 

 

B : (doucement) Non… (silence) Emma est une fille discrète et qui parle peu d’elle. Elle a plutôt tendance à éviter ces conversations. Les seules fréquentations que je lui connais, sont les collègues de l’agence-

 

 

T : Je doute que ça soit quelqu’un de l’agence. (silence) ça fait des mois que ça dure… on l’aurait déjà découvert si c’était quelqu’un de la CIA.

 

 

B : Qui alors ??

 

 

T : (soupirant) J’en sais rien…

 

 

Un silence s’installa et Tate fit le tour de l’appartement d’un regard puis se tourna vers Ben.

 

 

T : Il était venu chercher quelque chose ici. (silence) On doit trouver quoi !

 

 

B : Ok. Je m’occupe de la chambre.

 

 

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~

 

 

 

Vaughn arrivait dans le bureau de Kendall, celui-ci lui ayant demandé de venir, malgré son arrêt maladie. Lorsqu’il entra, il remarqua inévitablement, la présence de Sydney. Soudain une tension s’immisça dans le bureau de leur supérieur. Vaughn les salua d’un léger signe de tête, puis fixa Kendall.

 

 

K : Je vous ais fait venir pour l’agent Mallens-

 

 

V : (fronçant les sourcils) Ben ?

 

 

K : Oui. (soupirant) On vient d’apprendre que l’agent Perkins s’est fait kidnapper.

 

 

S : (surprise) Quoi ?? Quand ?? Où ??

 

 

K : (les fixant) D’après Mallens, ça serait entre hier soir et ce matin 9 heures. Quand il est venu la chercher pour prendre leur avion. Elle avait disparut-

 

 

V : Qui se charge de l’enquête ?

 

 

K : Tate Guillot. Le demi frère d’Emma-

 

 

V : Son frère ??

 

 

K : Oui. Son kidnappeur affirme que si la CIA recherche Emma, il la tuera. Or… Tate fait partie de la DGSE. L’agence pense qu’il passera inaperçu aux yeux du ravisseur.

 

 

S : (fixant Kendall) Je veux faire partie de l’équipe !!

 

 

K : Non ! (silence) Je vous charge de surveiller Ben et de l’aider. (silence) Vous êtes bien placé pour savoir ce qu’il traverse. Je ne veux pas perdre encore 2 de mes agents-

 

 

V : (agacé et surprit) Vous voulez qu’on fasse du baby-sitting ?!!!

 

 

K : (soupirant) Officiellement aucun de vous deux n’a réintégré la cellule… (silence) Je suis contre les rapprochements entre agents et vous le savez… (silence) Toutefois, des affinités se créent et je ne suis pas aveugle, j’ai bien vu ce qu’il se passait entre Emma et Ben. Donc je vous demande de vous assurez que Ben ne flanchera pas.

 

 

S : Bien… (silence) Qui sera sur l’enquête ?

 

 

K : Pour l’instant Ben est tenu à l’écart mais je doute qu’il parvienne à le rester très longtemps. Weiss, Dixon et Jack se sont associés à Guillot pour l’enquête.

 

 

V : Je ne pense pas qu’on ait besoin d’être deux à veiller sur Ben-

 

 

K : (fixant Vaughn) Je pensais que vous seriez le premier à comprendre ce qu’il ressent ! J’ai dû me tromper sur vous, Vaughn !

 

 

Sydney voyait la situation s’envenimer entre les deux hommes. Les regards qu’ils se lançaient en disaient long. Elle rompit cet instant en questionnant Kendall.

 

 

S : Où est il ?

 

 

K : Toujours chez Emma. Il cherche des indices.

 

 

S : Bien…

 

 

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~

 

 

Vaughn était furieux. L’attitude et la discussion avec Kendall l’avait énervé mais le pire fut le moment où Syd sortit du bureau sans lui jeter un seul regard. Il la regardait s’éloigner de sa démarche féline, gracieuse et assurée. Leur dispute lui revint en tête. Il ne savait jamais comment réagir avec elle. Tout était si compliqué entre eux. Le fantôme de Lauren planait toujours au dessus de leurs têtes et inconsciemment, ça les éloignait malgré l’amour qu’il se portait l’un à l’autre. Il l’observa parler avec Weiss et s’avança vers eux d’un pas léger.

 

 

E : Ton père est avec lui-

 

 

S : Je vais les rejoindre.

 

 

E : Je t’appelle dès que j’ai du nouveau. (silence) Pour ce soir c’est toujours ok ?

 

 

S : (souriant) Bien sur. 19 heures ??

 

 

E : ça marche.

 

 

Sydney sourit à Eric et jeta un coup d’œil furtif à Vaughn avant de quitter l’agence. Il la regarda s’éloigna tandis qu’Eric lui parlait.

 

 

E : T’es un imbécile fini !!

 

 

V : (soupirant) Lâche moi-

 

 

E : Non ! (silence) ce que tu lui as dit est immonde !! je sais que tu ne le pensais pas !! tu devrais déjà t’être excuser !

 

 

V : Eric-

 

 

E : Y’as pas de Eric qui tienne !! (silence) tu vois pas qu’elle souffre ?!! (silence) Vaughn, tu la connais mieux que moi et… (silence) je comprends pas que tu ais pu lui dire de telles choses !! tu l’aimes et t’as rien trouvé d’autres que la rejeter ! (silence) elle a un cœur mec ! elle est ce qu’il pouvait t’arriver de mieux et toi… toi, tu joues au con en la traitant comme si c’était elle qui avait tué ton père !!

 

 

V : (soupirant) Eric… (silence) je ne sais que lui faire du mal-

 

 

E : (doucement) Vas lui parler… (silence) elle attends que ça ! (silence) Rampes à ses pieds s’il le faut, mais fais le !! (silence) Elle t’aime… tu n’as pas à douter de vos sentiments. Vous êtes indesintoxicable l’un de l’autre. (silence) Elle attend juste un geste.

 

 

V : (doucement) C’est quoi l’adresse d’Emma ?

 

 

Weiss lui sourit et donna l’adresse à son ami. Quelques minutes plus tard, Vaughn s’engouffrait dans un véhicule de l’agence avec un autre agent qui le conduisait chez Emma.

 

Tout au long du chemin, il réfléchit à ce qu’il dirait à Syd. Simultanément, il appréhendait ce moment. Au fond de lui, il savait qu’elle ne ferait rien pour lui faciliter les choses. Parallèlement, il se préparait à ce qu’il allait devoir affronter. La douleur de la disparition de Sydney était toujours ancré au fond de lui et une peur s’insinuait en lui en imaginant l’état de Ben. Le sous - entendu de Kendall avait été très clair. Il craignait de revoir son image en Ben. Parké devant l’appartement, il respira profondément avant de sortir de la voiture et de remonter l’allée menant à l’appartement. Il entra après avoir frappé un léger coup. Il se retrouva immédiatement face à Sydney. Elle se décala et le laissa entrer après avoir baissé la tête.

 

Il avança dans l’appartement, passant à coté de la cuisine et continua dans le salon. Il remarqua que l’appartement, dévasté quelques heures plus tôt, était dorénavant rangé. Des papiers éparses étaient disposé sur la table basse. Il fit un tour circulaire du regard, de la pièce et celui-ci finit par se poser sur Ben. Les mains dans les poches, le visage fermé, le regard larmoyant et perdu, il le voyait sur la véranda. Son allure lui rappela inévitablement celle qui était la sienne, qui l’était encore quelques mois auparavant. Cette vision fit resurgir sa propre douleur, qu’il tenta de contenir. Il ferma les yeux, et tenta de respirer lentement mais profondément. Il n’eut pas besoin d’ouvrir les yeux et de se retourner pour sentir que Sydney était proche et l’observait.

 

Il le regardait toujours par la baie vitrée de la véranda quand il parvint à formuler quelques mots à Sydney.

 

 

V : (murmurant) Comment il l’a pris ?

 

 

S : Parce qu’il y a plusieurs façon de l’accepter ??? (silence) il est perdu, sous le choc et désemparé… ce qui est normal-

 

 

V : (doucement) Il a mangé ou bu quelque chose ??

 

 

S : (fronçant les sourcils) Non-

 

 

Vaughn ferma les yeux une seconde et se tourna vers elle avant de planter son regard dans le sien.

 

 

V : (doucement) Tu veux bien nous préparer quelque chose, s’il te plait ?

 

 

S : (hésitante) Je… oui. (silence) Qu’est ce que tu veux faire ?

 

 

V : (murmurant) Je ne veux pas qu’il se laisse mourir… alors on va commencer par le faire manger ensuite… on avisera-

 

 

S : Ok… (doucement) Je croyais que tu ne voulais pas jouer au baby sitter ?!

 

 

V : (doucement) Il ne s’agit pas de ça…

 

 

Ils partagèrent un long regard et Sydney partit dans la cuisine leurs préparer à manger.

 

Vaughn rejoignit Ben sur la véranda. Ce dernier était impassible, enfermé dans sa bulle où rien, ni personne ne pouvait l’atteindre. Vaughn posa sa main sur son épaule, qu’il pressa doucement. Ben baissa soudainement la tête et ferma les yeux quelques secondes avant de se tourna vers Vaughn et de relever un regard vers lui.

 

 

V : (doucement) On la retrouvera Ben.

 

 

B : (murmurant) Je sais… (silence) mais la retrouvera t on indemne ? Traumatisée ? Morte ? Vivante ? (silence) ça ne fait que quelques heures et j’ai l’impression que ça fait une éternité…

 

 

V : (murmurant) Je sais… (silence) la douleur sera toujours ancré en toi… mais au fil du temps, elle s’atténuera…

 

 

B : C’est en train de me tuer !

 

 

V : (doucement) On est justement là, pour que ça n’arrive pas. (long silence) Tu es bien plus solide que tu peux l’imaginer… (long silence et doucement) quand Syd a disparue, je suis devenue une vraie loque… (silence) ça ne faisait pas 5 minutes que j’étais dans son appartement calciné que je fondais en larmes. Mon cœur avait perdu la personne la plus importante de ma vie. C’était une partie de moi. (silence) Je l’avais déjà ressentie une fois mais là c’était 100 000 fois plus intense. Elle était mon amour interdit pendant 2 ans et alors qu’on touchait enfin au bonheur ensemble, elle disparaissait. J’ai vécu un enfer jusqu’à son retour… (silence) la première fois où j’ai ressentie une joie profonde c’est quand on m’a demandé d’aller la chercher. Pour moi c’était un miracle, on me rendait mon amour perdu et malgré les décisions que j’avais prises, je me sentais serein. Une partie de moi se libérait de la douleur que je ressentais encore… et je la ressentirais toujours. (silence) j’en mourrais si on me l’enlevait à nouveau. Elle est la plus belle chose qui me soit arrivé…

 

 

B : (murmurant) Comment tu as fait… (silence) pour avancer ?

 

 

V : (doucement) Weiss. (silence) il m’a secoué. Il m’a force à habiter chez lui pendant plusieurs mois afin de me surveiller à ce que je fasse pas une connerie. (silence) il est comme un frère pour moi. On a parlé pendant des nuits et des nuits de Sydney. Je lui racontais chaque moment heureux qu’on avait vécu. Tous nos fous rires. Toutes nos conversations à doubles sens, nos rencontres dans un entrepôt glacial dans un quartier mal famé. (silence) il a été l’épaule, l’oreille et la seule personne que je parviennait à entendre… (silence) à force de temps, j’ai réalisé qu’elle n’aurait jamais accepté que je me laisse mourir par amour pour elle. Eric m’a encore épaulé et lentement je suis revenu à la vie. (silence) mais c’est elle qui m’a maintenue en vie. Son amour, sa force, son entêtement à toujours vouloir avoir raison… elle tout simplement. (silence) tu ne peux pas baisser les bras… ça équivaudrait à l’abandonner (silence) et tout comme Syd, je sais qu’Emma ne l’accepterait pas.

 

 

B : Elle me manque…

 

 

Vaughn s’approcha de lui et posa sa main sur son épaule. Il vit enfin le visage de Ben, celui-ci ruisselait de larmes et sans même sans rendre compte, Vaughn enlaça Ben, sachant que seul la proximité l’apaiserait. Se savoir soutenu était la chose la plus importante en ces moments.

 

 

Soutenant toujours Ben, Vaughn aperçut Syd à la porte de la baie vitrée. Elle avait les yeux vitreux de larmes. Ils échangèrent un long regard et Syd lui sourit tristement avant de retourner à l’intérieur de l’appartement.

 

Cette dernière avait entendu les monologues de Vaughn et l’émotion l’avait rapidement submergée en l’entendant parler ouvertement de ses sentiments et de la douleur qu’il avait ressentie. Ils n’avaient jamais parlé ouvertement de tous ça. Elle retourna dans la cuisine puis entendit Ben et Vaughn discuter tranquillement. Ils vinrent l’aider en préparant la table. Alors que Ben finissait de mettre le couvert, Vaughn s’avança vers Syd qui coupait le feu sous leur déjeuner.

 

 

V : (murmurant) Comment tu te sens ?

 

 

S : (doucement) C’est pas à moi qu’il faut poser la question. (silence) C’est toi qui t’es évadé d’un hôpital et c’est Ben qui souffre de son absence…

 

 

V : Et toi ??

 

 

S : (évitant son regard) Tu n’as pas à t’inquiéter pour moi. C’est pas ton rôle-

 

 

V : C’est là que tu te trompes. (silence) C’est mon devoir de te protéger…

 

 

Il planta son regard dans le sien et s’avança doucement prenant sa main dans la sienne.

 

 

V : (murmurant) Je suis désolé… pour tout ce que je t’ai dit-

 

 

S : (le fixant) ça ne suffit pas d’être désolé. (silence) Tu le pensais… je l’ai vu dans ton regard.

 

 

V : Non-

 

 

S : Vaughn… (silence) je ne veux pas qu’on se dispute encore. J’aimerais que tu m’oublies quelques temps. (silence) on a besoin de temps pour digérer tout ça.

 

 

Elle retira sa main de la sienne et le contourna avant de rejoindre Ben qui s’asseyait à la table de la salle à manger. Elle s’installa à ses cotés et posa sa main sur son genou puis entama une discussion avec lui. Après quelques minutes, Sydney parvint à lui faire décrocher un sourire tandis que Vaughn les observait en fulminant intérieurement contre lui-même. A cet instant précis, il se détestait et détestait tout le mal qu’il lui avait fait endurer. Toutes ces phrases qu’il avait prononcé sans même y réfléchir. Au fond de lui, il savait que ces mots la blesserait profondément et que même « ramper » ne suffirait jamais pour la faire revenir sur sa décision. Il soupira et s’avança vers eux, en baissant la tête.

 

 
 
 
Conçu par Océan spécialement pour Imagine.
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